Ah, là, là! À peine deux petits jours et je suis déjà comblé! Mes deux artistes (francophone et anglophone) préférés de l’année 2014 sont derrière la cravate! Hier soir était pour moi un soir de basse-ville, loin des artifices de la grande scène et du rockabilly sympathique de Daniel Bélanger. Paraît que même Vintage Trouble a cassé la baraque!
Je suis arrivé tôt au Petit Impérial, question de pouvoir faire un petit coupe-file devant ceux qui attendaient dehors pour entrer dans la grande salle. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas un tour de passe-passe pour les médias ou les dignitaires, tout le monde peut le faire, s’agit d’arriver à partir de 17 heures et de prendre au moins une consommation. On peut même apporter son lunch! Mais n’en parlez pas trop fort, il y a un petit quelque chose de sadique de voir le monde attendre à l’extérieur pendant qu’on sirote notre petite bière.
Bon, allez, assez divagué, résumé de la journée :
Imam Baildi (scène Hydro-Québec – place d’Youville)
La formation grecque des frères Falireas a bravé le temps incertain et un parterre plutôt vide (l’heure du midi n’est pas toujours facile) en offrant une prestation fort dynamique où les airs folkloriques grecs des années 1940 et 1950 sont passés à la moulinette et mélangés à des rythmes ultramodernes. Ça donne du bouzouki mélangé à du hip-hop ou des cuivres qui accompagne un MC particulièrement motivé et une chanteuse charismatique et fort expressive.
C’était fort agréable. Il est juste dommage que le soleil n’ait pas été au rendez-vous.
Thus Owls (Impérial de Québec)
C’était ma troisième rencontre avec ce groupe montréalo-suédois dirigé par le couple Erika et Simon Angell. J’aurais dû savoir à quoi m’attendre. Pourtant, je suis encore une fois tombé à la renverse en entendant le mélange magnifique de la voix angélique d’Erika et des guitares abrasives (et particulièrement fortes) de Simon. Sur disque, ce groupe est sage, mais sur scène, il dégage une énergie hors du commun. Un groupe unique sur la scène indé québécoise.
En passant, je n’ai pas eu le temps de vous en parler, mais leur dernier album, Turning Rocks, est excellent.
San Fermin (Impérial de Québec)
Armée d’une nouvelle chanteuse (Charlene Kaye) qui apporte un peu d’expérience, la formation new-yorkaise a offert une prestation un peu brouillonne, mais sympathique. La trompette n’est pas toujours juste, Allen Tate, malgré sa belle voix, a une drôle de présence sur scène, on est peut-être encore loin de l’exécution d’un Sufjan Stevens et de l’énergie d’un Arcade Fire, les brillantes compositions d’Ellis Ludwig-Leone font quand même de l’effet lorsqu’on les entend sur scène.
La base est là, ne manque qu’un peu d’expérience. On devrait les revoir, ces huit-là.
En passant, mention spéciale au batteur qui semblait particulièrement heureux d’être là.
St. Vincent (Impérial de Québec)
Depuis le temps que je rêvais de voir Annie Clark de près (depuis Bonnaroo 2012, en fait)… La jeune femme de 31 ans a concocté un spectacle théâtral et cérébral, tout à fait à l’image de sa musique aux accents intello, mais aux débordements parfois très lourds.
On savait dès les premières notes de Rattlesnake (qui ouvre son excellent nouvel album St. Vincent) que nous allions avoir affaire à une Annie Clark particulièrement en forme (ça aide, une semaine de repos).
J’étais agréablement surpris de constater que les 800 personnes présentes à l’Impérial (qui était bien rempli sans qu’on soit tassés comme des sardines) et qui avaient préféré St. Vincent à Lady Gaga l’avaient fait en connaissance de cause : Ça récitait les paroles en choeur, ça dansait sur les rythmes cuivrés de Digital Witness, ça criait de joie dès les premiers mots de Cruel.
Accompagnée de ses fidèles collaborateurs, Clark a livré la marchandise promise avec ses petits pas de danse très moderne (non, ne vous inquiétez pas, on est loin des chorégraphies de l’autre diva d’en haut de la côte) et ses interventions fort sympathiques (mais très recherchées – énumération « points en commun »), mais c’est vraiment avec sa voix et sa musique qu’elle nous a impressionnés. Faut dire que du haut de son piédestal, elle avait l’air divine lorsqu’elle nous a interprété Cheerleader, probablement sa pièce la plus connue. C’était fantastique de faire du headbanging à l’unisson sur le refrain, comme si c’était du Mastodon!
Seule déception : que St. Vincent n’ait pas interprété la très punk Krokodil au rappel. Mais hey, de quoi je me plains? Elle a joué Strange Mercy, seule sur son perchoir avec sa guitare, puis elle a enchaîné avec une version déchaînée (de près de 10 minutes) de Your Lips are Red, qui figure sur son premier album (Marry Me). Vraiment déchaînée. Y’a quelques mâchoires qui se sont décrochées, je vous en passe un papier.
Les chaises s’entassaient sur le site des Plaines, la butte ayant été prise d’assaut par les nombreux festivaliers d’expérience. Après les discours protocolaires pour l’ouverture du festival et la fête de la Ville, l’énergique Salomé Leclerc a fait son apparition, livrant les succès de son premier album (Sous les arbres) légèrement réarrangés avec des instruments originaux et des sons venus d’une autre galaxie (des tuyaux de PVC, vraiment?). Elle a aussi livré une pièce de son prochain album (27 foisl’aurore), qui semble un peu plus rock, même si les cuivres sont encore présents. Une belle performance rondement menée qui lui a valu le Prix découverte du FEQ.
Pour le programme principal, les organisateurs ont choisi de miser sur la simplicité. Si Yves Jacques assurait quelques transitions en citant Félix, la plupart des artistes ont été introduits par leurs confrères en quelques mots. Les décors et éclairages étaient simples et efficaces et on a pu se concentrer sur les artistes sans avoir l’impression d’être à un show télé.
Si quelques réarrangements très poussés ont laissé la foule autour de moi un peu perplexe (notamment ceux de Yan Perreau, de Misteur Valaire (La complainte d’un phoque en Alaska, L’an 1) et de Radio Radio (Le Québécois, Attends-moi ti-gars), on a senti le travail qui a été mis dans les interprétations pour que chacun puisse s’approprier les chansons. Chaque artiste a aussi interprété deux ou trois titres, parfois à la suite, ce qui a permis d’éviter l’effet de défilement.
On a retrouvé avec plaisir Diane Dufresne (Bozo, La chanson du pharmacien), Michel Rivard (La Gaspésie, La mort de l’ours), ainsi que Groovy Aardvark (Le petit bonheur, L’alouette en colère), on a trouvé très naturel Yves Duteil (La langue de chez-nous, Le tour de l’île) avec sa guitare, et on a été rafraîchi par Karim Ouellette (Moi, mes souliers), Grand corps malade (Le chant d’un patriote) et Marie-Josée Lord (L’hymne au printemps). On vous parlerait bien de Catherine Major et du fameux hologramme mais on n’a pas pu les voir, ils étaient cachés au fond de la scène… on a aussi été déçu par la présence vidéo de Louis-Jean Cormier : la chanson était bonne, mais il aurait pu se déplacer (NDLR : Louis-Jean était au Festivoix de Trois-Rivières) et disons que Monsieur Rouleau a encore beaucoup de cœur mais peu de voix…
Un spectacle à revoir, sans la pluie, sur ARTV en septembre.
Ce 4 juillet, fête nationale des Américains, est la journée des dilemmes. Bien sûr, l’immense majorité des festivaliers vont se diriger vers la scène Bell des Plaines d’Abraham, qui seront pleines à craquer pour accueillir Lady Gaga, qui n’a besoin d’aucune présentation. Mais en même temps que la diva, nous avons la chance d’accueillir Annie Clark, mieux connue sous son nom d’artiste (qui est aussi le nom de son groupe), St. Vincent, dans ce qui sera assurément son seul passage à Québec dans une salle aussi petite que l’Impérial. Et ce n’est pas tout, imaginez-vous donc! Regardons ça plus en détails.
La formation grecque puise dans le folklore des années 50 de son pays pour créer une musique actuelle et contemporaine qui garde un certain cachet. L’objectif des membres du groupe? Faire danser les gens. J’ai hâte de voir combien seront assez games pour lâcher leur sandwich et se trémousser le pompon.
Quand on entend Gundersen pour la première fois, on a du mal à croire qu’il a fait ses premières armes dans un groupe de post-hardcore. L’auteur-compositeur-interprète d’Olympia, dans l’État de Washington, propose un son folk teinté de country rempli de douceur et de mélancolie. Après quelques maxis, Gundersen a lancé son premier album, Ledges, en février dernier.
Les amateurs de The Head and The Heart et des Fleet Foxes devraient beaucoup apprécier.
Le groupe montréalo-suédois, dirigé par Erika et Simon Angell, a lancé cet hiver Turning Rocks, un album dans la lignée de leur précédent, Harbours. Le groupe est particulièrement redoutable sur scène et certaines chansons, qui peuvent parfois sembler froides sur disque, prennent leur envol sous les projecteurs. Si la voix d’Erika est envoutante, les guitares de Simon peuvent être redoutables.
Comme première partie de St. Vincent, on pouvait difficilement trouver mieux.
Si vous aimez votre indie pop épique à la Sufjan Stevens, vous avez intérêt à voir ce groupe. Sorti tout droit de l’imagination d’Ellis Ludwig-Leone, qui possède une formation en musique classique, San Fermin est composé de huit membres (en plus de son créateur) aux divers talents et tout ce qu’on souhaite, c’est que la magie de l’album opère sur scène.
La possibilité d’un gros coup de coeur est très élevée. Si vous ne pouvez pas les voir ce soir, vous pourrez vous reprendre demain au Cercle. Et si vous pouvez les voir ce soir, vous aurez peut-être envie de les revoir demain.
Lorsque la programmation a été annoncée et que j’ai vu défiler les noms de Lady Gaga et de St. Vincent, j’ai crié YES! aux deux artistes. Puis, lorsqu’est venu le temps de voir l’horaire, la déception a été grande. On mettait ce qui risquait d’être deux points très forts en même temps. Pourtant, jamais je n’ai hésité. C’était Annie Clark ou rien. Voir Gaga sur une scène qui convient à sa démesure, ça risque de se reproduire souvent. Voir St. Vincent dans l’intimité et la chaleur d’une salle de moins de 1 000 places, c’est déjà extrêmement exceptionnel et ça ne se reproduira plus, je vous en passe un papier. Depuis son apparition à Saturday Night Live, la guitar goddess a pris du gallon et les scènes de sa tournée actuelle sont déjà beaucoup plus grosses que par le passé.
La pop intelligente et raffinée de St. Vincent n’a cessé de gagner en accessibilité au fil des albums et sa collaboration avec David Byrne (Talking Heads) lui a donné le boost qui lui manquait pour sortir du relatif anonymat dans lequel elle était cantonnée. En plus, elle a plus d’un tour dans son sac avec les instruments à six cordes.
Et puis, pour l’avoir déjà vue live, même si ses spectacles sont réglés au quart de tour, Clark joue avec une intensité telle qu’on a envie de faire comme elle à la fin du spectacle et chanter Krokodil en faisant du surf dans la foule.
Si vous me cherchez cet après-midi, je suis en train de faire la file devant l’Impérial. Comme fan. Vous êtes avertis.
Ben pourquoi pas? Ils ont donné une bonne prestation hier et je suis certain qu’au Cercle, ils seront parfaitement dans leur élément. Après le show, j’irai leur dire bonsoir. On va commencer à être potes, tellement on se voit souvent! 😉
Ah, si le clonage existait!
Tegan & Sara et Lady Gaga – Scène Bell, à partir de 20 heures
Honnêtement, si vous allez sur les Plaines, je ne vais pas vous en vouloir. Premièrement, les jumelles Quin vont donner tout un spectacle en première partie. Leur virage pop entrepris sur Heartthrob leur a permis de gagner des dizaines de milliers de nouveaux fans partout dans le monde. Pourtant, quelle que soit la scène qu’elles foulent, elles restent les mêmes, toujours aussi attachantes.
Quant à Lady Gaga, ben je n’ai pas besoin de vous le dire : vous allez être éblouis visuellement. Et vos oreilles n’en reviendront pas. Si l’artiste vous fait déjà danser sur disque, attendez-vous à bouger deux fois plus sur scène. Seulement, ne vous attendez pas à une tournée « Greatest Hits », la diva a un record à vendre et les pièces d’Artpop vont être en vedette.
Petit conseil, arrivez très tôt.
Israel Proulx, les soeurs Boulay et Daniel Bélanger – Scène Loto-Québec, à partir de 19 heures
Vous allez aimer Israel Proulx, qui va vous faire un voyage dans le rockabilly. Ça tombe bien, c’est également là-dedans que nage actuellement Daniel Bélanger, quoique d’une façon un peu plus soft. Ce que je ne comprends pas, c’est ce que font les soeurs Boulay entre les deux. À la limite, je les aurais placées avant Proulx (même si celui-ci est moins connu), question de ne pas trop mélanger les genres, ou après Bélanger (quoi? elles sont super hot en ce moment et elles auraient attiré assez de monde à elles seules pour remplir le Pigeonnier – mais elles auraient carrément été enterrées par la Gaga à côté). C’est pas grave, ce sont trois bonnes prestations pour amateurs de musique francophone.
Vintage Trouble – Scène Hydro-Québec, 21 h 30
Je vous ai parlé de Ty Taylor et de Vintage Trouble dans mon compte-rendu de Bonnaroo il y a quelques semaines. C’est vraiment extrêmement dommage que ce groupe explosif au chanteur des plus charismatiques ait été booké en même temps que d’autres aussi bons shows. Si la grosse pop de Lady Gaga, la pop intelligente de St. Vincent et le popabilly de Daniel Bélanger ne sont pas votre tasse de thé, le rock n’ roll teinté de soul de Vintage Trouble vous charmera, je vous le ga-ran-tis.
Je regrette vraiment de les manquer, ceux-là. Surtout maintenant que je sais à quel point ils sont bons!
Mononc’ Serge – Le petit Impérial, 23 h 30
Deuxième spectacle d’une série de trois pour Serge Robert, qui sera cette fois-ci en formule trio. J’ai vu le spectacle qu’il a donné dans cette formule au Bal du Lézard : ça a l’air tranquille de même, mais vous allez sortir du Petit Impérial avec un pas pire mal de cou. Et de gorge. Bonne soirée, Mononc’!
Pendant ce temps, au OFF
Si l’offre exceptionnelle du FEQ pour cette soirée ne vous plaît pas (ouate de phoque?), reste un dernier espoir : Le OFF. En fait, je vais peut-être y faire un petit tour à une heure du matin, alors que Mozart’s Sister offrira ses plus récentes compositions synthpop à la salle Multi de Méduse.
Plus tôt en soirée, le groupe franco-ontarien Pandaléon sera au parvis de l’église St-Jean-Baptiste à 20 h et il aura certainement envie de montrer de quel bois il se chauffe, suivi à 21 h de Gabrielle Shonk, une auteure-compositrice-interprète de Québec. (Infos)
Quels que soient vos choix, bonne soirée et profitez bien des spectacles offerts!
Ces suggestions ne représentent qu’une partie de la programmation offerte par le Festival d’été de Québec. Pour en savoir plus (par exemple, savoir ce qui est présenté à la scène Hydro-Québec de Place d’Youville), consultez le site du Festival d’été.
Festival d’été de Québec, tu m’as manqué. C’est ce que je me suis dit en sortant du Cercle tandis que July Talk faisait encore danser une foule survoltée. À côté, il y avait une file pour aller voir un Mononc’ Serge dans un Petit Impérial qui aurait peut-être eu besoin d’être plus grand.
Dans l’autobus qui me ramenait à la maison, j’ai revisité cette belle soirée. Je nous trouvais chanceux d’avoir un festival vraiment généraliste, qui va dans tous les sens et qui permet de combler (presque) tous les appétits musicaux. Voir Antoine Corriveau le même soir que Local Natives, se faire rocker les neurones par July Talk après avoir ajusté ses couleurs avec les vêtements de Pierre Lapointe, assister à un spectacle célébrant le 100e anniversaire de naissance de notre plus grand poète puis se faire chanter des bêtises par un Mononc’ Serge. Mélanger les artistes qu’on voit souvent et ceux qui ne viennent que dans le cadre d’un gros festival comme le FEQ.
Chanceux, je me trouvais donc.
Comme j’ai vu plus d’une prestation au cours de la soirée, je vais y aller en ordre chronologique :
Antoine Corriveau (au Cercle)
Nous étions peu nombreux dans la salle lorsque l’auteur-compositeur-interprète est monté sur scène. Ça ne l’a pas empêché de donner son 110 %, comme on dirait dans un sport populaire chez nous. Son programme était composé en très grande partie de pièces de son plus récent album Les ombres longues (est-ce que je vous l’ai dit que c’était mon album québécois préféré jusqu’à maintenant cette année?), qui sonnait déjà assez live, merci. Il en a aussi fait quelques-unes de son premier opus, St-Maurice/Logan, que je devrai écouter plus attentivement, car il semble également s’y trouver quelques jolies perles…
Pourtant, sur scène, ces mêmes chansons deviennent plus mordantes, portées à de nombreuses reprises par des envolées de guitares très atmosphériques (y’avait souvent trois guitaristes… sur six musiciens). Aux choeurs, les voix de Julie Blanche (également aux claviers et aux percussions) et/ou Marianne Houle (Monogrenade, également au violoncelle… et au trombone!) se mêlaient parfaitement à celle de Corriveau, toujours aussi assurée.
Sur scène, Corriveau est plutôt taquin (nous étions au grand spectacle d’ouverture du FEQ, il allait y avoir des feux d’artifice et des danseurs). Sympathique. Malheureusement, ceux-ci ne se sont pas matérialisés.
Et malgré les problèmes à la lap steel, Je sors dehors demeure une pièce qui touche en plein coeur.
J’ai dû partir quelques secondes avant un rappel bien mérité (nous étions peu nombreux, mais nous étions très bruyants).
Royal Canoe (scène Loto-Québec – Parc de la Francophonie)
Le groupe manitobain en était à sa première visite au Pigeonnier, qui était déjà passablement rempli pour l’occasion. C’est simple, les gars ont joué le même (excellent) set qu’à Bonnaroo, sauf qu’ils étaient devant beaucoup plus de monde… qui connaissaient beaucoup moins leurs chansons. Pas grave, à coups de Bathtubs et de Birthday, ainsi que d’autres pièces de leur sympathique Today We’re Believers, Royal Canoe s’est gagné de nombreux fans en à peine 45 minutes.
Ils seront également au Cercle ce soir pour une prestation qui devrait durer plus longtemps… et être beaucoup plus contagieuse.
Groenland (scène Loto-Québec)
Il se passe quelque chose entre la formation montréalaise et le public de Québec. Après trois passages fort remarqués et à guichets fermés en moins d’un an au Cercle, c’est devant un Pigeonnier bien rempli que Sabrina Halde et sa bande ont interprété les pièces de leur excellent album The Chase (ainsi que deux petites nouvelles, qu’on commence à bien connaître).
Les membres du groupe étaient visiblement émus de jouer devant leur plus grosse foule en carrière et d’ouvrir pour Local Natives, un groupe que Sabrina Halde a affirmé avoir écouté en boucle lorsqu’elle a écrit The Chase. La foule était visiblement heureuse, elle aussi (voir photo de couverture). Je ne vous décrirai pas la prestation en tant que telle, si vous me suivez, vous commencez à la connaître par coeur – c’était ma quatrième fois en un an… et en prendrais encore.
Ce groupe est fait pour jouer dehors. Dommage que la pluie soit venue mettre un peu de gris à la fête.
Revenez n’importe quand. Vous avez qu’à voler la carte chouchou de Louis-Jean.
Local Natives (scène Loto-Québec)
Malgré la pluie, de nombreux festivaliers sont restés pour écouter le mélancolique groupe californien et ils n’ont pas été déçus! Dès les premières notes de Breakers, les guitares, les harmonies et les percussions qui forment la carte de visite de cette formation en ont mis plein les oreilles aux festivaliers des premières rangées.
Malheureusement, après une reprise fort intéressante de Warning Sign, des Talking Heads, et You & I, la magnifique pièce qui ouvre le non moins excellent Hummingbird, la pluie a redoublé d’intensité et découragé de nombreux festivaliers, qui ont commencé à quitter les lieux en masse. Néanmoins, prestation solide de ce groupe beaucoup plus joyeux entre leurs chansons que sur disque. Belle prise de l’équipe de la programmation, dans quelques années, ce groupe fera partie de la catégorie « trop gros/trop petit ».
July Talk (le Cercle)
C’est dans un Cercle rempli à craquer et en délire (drôle de voir la différence entre le show de 18 heures et celui de 23 h 30 dans la même salle) que le groupe torontois July Talk a offert une prestation démente, à la mesure de leur indie rock aux accents garage et blues. La paire de chanteurs, Peter Dreimanis et Leah Fey, sont hallucinants! Dreimanis manie la six cordes tout en chantant de sa grosse voix rauque. Une grosse voix blues. De son côté, Fey chante d’une voix douce et joue les midinettes sexy. Elle n’hésite pas à aller chanter au milieu de la foule et à inviter les festivaliers à lui lancer leurs sous-vêtements : boxeurs, bobettes, soutien-gorges… tout y passait!
Je suis parti, brûlé, au milieu du concert. Un festivalier heureux aura pu ainsi prendre ma place.
Le programme de la journée sera publié dans les prochaines minutes. Ma gentille copine, qui est allée voir Félix, je me souviens sur les Plaines et s’est retrouvée à l’avant-scène because show de chaises, s’est trouvé une âme de reporter et a écrit un petit compte-rendu que je publierai plus tard dans la journée.
N’oubliez pas, je suis particulièrement grande gueule sur Twitter et sur Facebook. Si ça se rédige en 140 caractères ou en une vingtaine de mots, c’est là que je vais poster.
C’est la première journée d’un long rallye qui commence! Êtes-vous prêts? Avez-vous terminé vos itinéraires ou vous laisserez-vous tenter par nos suggestions? Cette année, la pire solution, c’est toujours de rester à la maison!
Bon festival à tous, on se reparle en fin de soirée!
Itinéraire d’ecoutedonc.ca
Sans plus tarder, voici mon itinéraire de la journée :
18 h 00 – Antoine Corriveau – Le Cercle
Pour commencer cette présentation du Festival d’été de Québec, un morceau de choix : Antoine Corriveau, le gars qui a lancé le meilleur album québécois jusqu’à maintenant cette année. Son album Les ombres longues, paru chez Coyote Records en mars dernier, est un mélange superbe de folk et de rock atmosphérique. Les paroles sont magnifiques, la musique fait voyager. Les failles sont rares, voire quasi inexistantes. Un album rempli d’émotions, les siennes et les vôtres.
La prestation live promet.
Si vous voulez commencer votre festival par une découverte, vous devez être au Cercle jeudi. Vous tomberez sous le charme vous aussi.
19 h 15 – Royal Canoe – Scène Loto-Québec (Parc de la francophonie)
J’ai eu la chance de voir le groupe manitobain à Bonnaroo il y a à peine trois semaines et j’ai été agréablement surpris. Leur pop lumineuse, pleine de claviers et de guitares, ainsi que leurs refrains accrocheurs, devrait plaire à de nombreux fans d’indie pop. Comme début de soirée indie au Pigeonnier, on ne pouvait pas demander mieux. Perso, j’ai hâte de les voir autrement que dans une tente qui peut à peine contenir 200 personnes. L’énergie dégagée par le groupe n’en sera que décuplée.
[youtube http://youtu.be/wo_kKUyeZ4s&w=480]
20 h 15 – Groenland – Scène Loto-Québec
Groenland, c’est le groupe qui a lancé le meilleur album québécois de 2013. Si vous suivez ce blogue depuis un bout, vous savez que j’aime beaucoup ce groupe pop plein de soleil, et la voix forte et chaude de Sabrina Halde vient ajouter quelques couches de soul à une musique joyeuse, à l’instrumentation riche et complexe, qui vitamine nos esprits.
Les rendez-vous du groupe à Québec sont fort courus – les deux derniers spectacles au Cercle se sont déroulés à guichets fermés, vous êtes mieux d’arriver tôt.
En passant, la joueuse de banjo à droite de Sabrina dans le clip ci-dessous ne fait pas partie du groupe. On voudrait pas créer de fausses attentes…
La première chanson de leur plus récent album Hummingbird, l’envoûtante You and I, annonce clairement les couleurs de ce groupe californien : après la lumière de Royal Canoe et de Groenland, on tombe dans la douce mélancolie. Douce, car même si on retrouve une belle intensité dans les chansons des Local Natives, elle ne vient jamais nous arracher le coeur. Et puis, le groupe a ses moments lumineux aussi.
Percussions et harmonies seront au rendez-vous. Ça devrait être magique dans le cadre enchanteur du Pigeonnier.
Quoi de mieux pour finir la soirée que ce groupe rock qui confirme la règle selon laquelle les contraires s’attirent? Elle a une voix fine et subtile, lui a plutôt une voix rauque et grave. Leur musique passe joyeusement de l’indie pop au gros blues rock. C’est un groupe que je ne connais pas, mais j’ai l’impression qu’on va bien s’entendre une fois que les douze coups de minuit auront sonné.
Je l’ai souvent dit, mais cette année, le Festival est une succession de choix difficiles et de conflits d’horaires. D’autres artistes m’auraient également intéressé ce soir, mais malheureusement, je n’ai pas encore trouvé le moyen de me séparer en deux.
Salomé Leclerc – Scène Bell, 19 h 30
Ah, la belle Salomé. Son premier album était de toute beauté, son deuxième, qui sera lancé en septembre, promet d’être plus rock. Ceux qui seront sur les Plaines auront sûrement la chance d’en entendre quelques-unes, en plus d’avoir droit à de nouvelles versions de plus vieilles chansons.
Félix, je me souviens – Scène Bell, 21 h 00
J’ai eu peur quand ce spectacle a été annoncé. Peur qu’il soit un brin ma tante, peur qu’il fasse plus de tort à l’oeuvre du grand poète qu’autre chose. Puis, on a annoncé les participants : Diane Dufresne, Catherine Major, Radio Radio (!), Marie-Josée Lord, Joseph Rouleau, Misteur Valaire (!!), Groovy Aardvark (« C’était un p’tit bonheur que j’avais ramassé! »), Michel Rivard, Yann Perreau, Karim Ouellet (!!!), Louis-Jean Cormier, Yves Duteil et Grand corps malade (!!!!).
Bon, je me serais probablement passé de Duteil (qui n’est quand même pas un deux de pique, loin de là), mais il y a beaucoup de potentiel sur scène. Oui, Radio Radio ou Misteur Valaire qui reprend Félix, ça peut être excellent comme ça peut être catastrophique, mais hey, on sort des sentiers battus, et ça, ça vaut la peine d’être vu.
Ce que j’ai vu à la répétition hier avec Yan Perreau et les gars de Misteur Valaire est TRÈS prometteur. Misteur Valaire fait swinger les mots du poète comme ils n’ont jamais swingé. Bravo pour l’audace! Là-haut, Félix doit être touché.
Safia Nolin, Philémon Cimon et Pierre Lapointe – Impérial, à partir de 20 h 00
Le folk de Safia Nolin est rempli d’émotion et lorsqu’on se donne la peine de l’écouter, ces émotions se transmettent facilement à nous. Quant à Philémon Cimon, ne vous fiez pas à sa petite voix légère, ses chansons sont des poids lourds en termes de poésie et plusieurs pièces de son plus récent album (L’été).
De son côté, Pierre Lapointe vient présenter son spectcle Punkt!, un spectacle haut en couleur où Lapointe lâche son fou. J’ai vu le spectacle et c’était excellent. N’arrivez pas trop tard, les fans de Lapointe sont nombreux à Québec!
Mononc’ Serge – Petit impérial, 23 h 30
Ben oui, Mononc’ fait trois spectacles au Petit impérial pendant le festival. Mais ces trois spectacles promettent d’être très différents. Pour ce premier soir, il a invité Pépé (qui viendra sûrement avec sa guitare). Serge Robert se cachera-t-il de la bonne bière? Vous le saurez en allant voir son spectacle!
Pendant ce temps, au OFF…
Vous vous sentez plus aventureux? Vous apprécierez l’humour de Sèxe illégal et la musique d’Anatole, le nouveau projet d’Alexandre Martel (Mauves) et Simon Paradis. À la salle d’essai du complexe Méduse, à partir de 21 h 30. (Infos)
Quels que soient vos choix, bonne soirée et profitez bien des spectacles offerts! On se reparle en fin de soirée.
Ces suggestions ne représentent qu’une partie de la programmation offerte par le Festival d’été de Québec. Pour en savoir plus (par exemple, savoir ce qui est présenté à la scène Hydro-Québec de Place d’Youville, consultez le site du Festival d’été.
Le festival commence demain et les journalistes/blogueurs/fanatiques commencent à dévoiler leurs parcours pour les onze prochains jours. Je suis comme eux, mon parcours est prêt depuis quelques jours, mais je ne vous le dévoilerai au complet qu’au jour le jour.
En attendant, j’aimerais vous faire part des cinq prestations pour lesquelles ma barre sera très, très haute :
St. Vincent – 4 juillet, 22 h 15, Impérial de Québec
Les visiteurs réguliers d’ecoutedonc.ca et de ma page Facebook savent que je voue un culte presque malsain à Annie Clark. C’est vrai, je l’aime énormément. J’aime surtout ce qu’elle fait. J’aime ses paroles recherchées, j’aimes ses mélodies uniques, j’aime ses riffs bien à elle, qui font qu’on la reconnaît parmi tous. J’aime sa voix, riche et multidimensionnelle. Et j’adore son plus récent album, St. Vincent, où elle veut toute notre âme. Clark et sa bande viennent à Québec après quelques jours de repos bien mérités dans un calendrier de tournée qui lui aura fait traverser des continents et des océans.
Si elle peut finir avec Your Lips are Red et Krokodil comme elle l’a fait il y a quelques semaines à Toronto, on va se souvenir longtemps de cette prestation. Assez pour ne pas regretter de manquer Lady Gaga et Vintage Trouble, qui sont tous les deux en même temps qu’elle.
Jimmy Hunt et Louis-Jean Cormier – 7 juillet, 20 h 00 et 21 h 15, scène Bell
Que dire? On aime Louis-Jean Cormier et sa pop simple, mais efficace. On l’a vu très souvent au FEQ ces dernières années. J’étais là aux trois derniers shows de Karkwa, dont celui du triomphe à l’Impérial. J’ai malheureusement manqué ses Douze hommes rapaillés, mais je me suis repris l’an dernier lorsqu’il a à nouveau triomphé à l’Impérial, cette fois en solo. Depuis, sa renommée a explosé, passage à La voix oblige. Son pouvoir d’attraction est multigénérationnel, les grands-mamans l’aiment, les petits-enfants l’aiment également, et nous serons nombreux chez les 25-45 à venir assister à son spectacle en famille. Désolé, les fans de Three Days Grace, mais nous serons beaucoup plus nombreux que vous.
Un peu comme on l’a fait par les années passées avec Vincent Vallières et Les trois accords, on a donné carte blanche et un budget de tête d’affiche à Louis-Jean, qui s’est payé une mise en scène de la spécialiste Brigitte Poupart et des invitées de marque : Ariane Moffatt (qui répond positivement quand on l’invite), Lisa Leblanc (dont le premier album a été réalisé par Cormier) et Marie-Pierre Arthur (pour qui Cormier a joué de la guitare avec Olivier Langevin sur son plus récent album). L’événement franco sur les Plaines, c’est ce spectacle.
La jeune sensation anglaise de 20 ans, que l’on compare déjà à Bob Dylan, débarquera pour la première fois à Québec en première partie de Daniel Lanois. Tout ce qu’on espère, c’est qu’il nous offre une majorité de pièces de son deuxième album, qui était une bombe de folk n’ roll.
S’il y a une découverte que vous devez faire cette année, c’est celle-ci.
Tire le coyote – 10, 11 et 12 juillet, 23 h 30, Petit impérial
Tire le coyote, alias Benoît Pinette, nous offre pas un, pas deux, mais bien trois spectacles en fin de soirée cette année. Et ce seront des spectacles complètement différents chaque soir! Excellente nouvelle! Le 10, Tire le coyote nous offrira une soirée unplugged americana, au cours de laquelle Éric Goulet (Les chiens, Possession simple, ainsi que d’excellents albums solo) et un joueur de dobro-banjo se joindront à lui. Le 11, Tire le coyote sera accompagné de la talentueuse Sylvia. Et le 12, ben le 12, Marie-Christine Roy accompagnera Pinette au violon, Fred Desroches sera au piano et Simon Pedneault complètera le groupe à la guitare.
Quand on connaît l’univers déjà plein de couleurs de Tire le coyote, on a hâte d’entendre la suite. Amateurs de bluegrass, d’americana et de country, cessez de vous plaindre que le genre est sous-représenté au FEQ et venez en grand nombre.
Blondie et Billy Joel – 11 juillet,19 h 30 et 21 h 30, scène Bell
D’un côté, vous avez Debbie Harry et Blondie, un groupe mythique, qui a prouvé que féminité et rock pouvaient faire bon ménage. Le groupe n’a pas besoin de présentation et ceux qui ont vu Blondie récemment disent que Harry et cie l’ont encore malgré leur âge. Quelles pièces n’auront-ils pas le temps de jouer? Bonne question!
De l’autre, Billy Joel, fier représentant de New York (comme Blondie, d’ailleurs), qui a tellement de hits à son actif qu’on en a sûrement oublié quelques-uns. En plus, ils se permet de nombreuses reprises en spectacle, ce qui varie son programme d’une soirée à l’autre, comme ça, les fans de ses rendez-vous mensuels à New York en ont toujours pour leur argent. Ce sera certes une belle soirée.
Tous les festivals ne sont pas pareils, mais s’ils ont tous quelque chose en commun, c’est le fait que les festivaliers les mieux préparés auront le plus de plaisir. Bonnaroo est beaucoup plus agréable si on a prévu la chaleur et l’humidité typiques du mois de juin au Tennessee. Osheaga est beaucoup plus agréable à l’ombre, mais les spots ombragés sont rares et forts courus. Mieux vaut avoir fait ses devoirs et savoir où les trouver avant le début du festival. De son côté, le Festival d’été de Québec n’est pas un marathon de 3-4 jours comme ses deux compères. Il s’agit plutôt d’un rallye urbain de onze jours où il sera important de bien doser ses énergies si on veut en profiter au maximum.
Le guide qui suit reprend essentiellement les conseils que j’avais donnés à pareille date l’an dernier. Il s’applique principalement au Festival d’été, mais la plupart des consignes de base peuvent également s’appliquer aux autres festivals. Si vous voulez le bonifier, n’hésitez pas à laisser un commentaire!
Quelle que soit la scène fréquentée, vous allez devoir passer au contrôle avant d’entrer. Pour accélérer le processus, utilisez donc un sac qui s’ouvre facilement et rapidement et arrangez-vous pour que l’agent puisse en voir le plus possible sans devoir tapoter partout. N’apportez que ce qui est permis (vous pouvez consulter la liste ici). Les agents apprécieront et les milliers de personnes derrière vont pouvoir entrer plus rapidement.
Si on prévoit de la pluie, laissez votre parapluie à la maison (qui est interdit, de toute façon, et sortez votre imperméable. Ou achetez-vous un poncho à 2 $ chez Dollarama. Ils font parfaitement l’affaire et prennent peu de place dans le sac.
Si vous avez le choix, optez pour le sac-gourde de type Camelbak. Il en existe plusieurs marques et modèles (le mien vient de chez MEC et peut contenir jusqu’à trois litres d’eau – énorme!). Rangez-le au frigo jusqu’au moment de votre départ. Vous devriez avoir de l’eau à une température intéressante pendant une partie de la soirée. Les bouteilles d’eau comme celles qui sont utilisées par les distributeurs font également très bien le travail. Sachez que les gourdes rigides sont interdites.
Même si vous comptez prendre quelques Molson sèches (en fait, surtout si vous comptez boire quelques Molson sèches), n’oubliez pas l’eau. Pour chaque bière, buvez son équivalent en eau. Votre corps vous remerciera.
Dans un spectacle ou dans un festival où les places sont en admission générale, si vous laissez assez d’espace autour de vous pour que d’autres puissent s’y faufiler, d’autres s’y faufileront, c’est sûr à 100 %. Et vous n’avez pas le choix de la taille de la personne. Je sais, c’est difficile de mesurer 5 pieds et de voir la scène, mais il s’agit d’une situation où la vie est… injuste. Le cas échéant, vous serez probablement mieux placé sur le talus. Ou arrivez encore plus tôt que les autres pour être complètement en avant.
Prenez l’autobus. Je suis sérieux. Pour sortir du centre-ville, c’est la meilleure solution. Et après quelques années, le système du RTC est parfaitement rodé. Cette année, le 410 fera le lien entre la haute-ville et le secteur Lebourgneuf. Un arrêt en basse-ville, où ont lieu les shows du Cercle et de l’Impérial, aurait peut-être été apprécié, mais bon, ce geste est déjà un bon début.
Si vous avez des trous dans votre horaire, allez voir un ou deux spectacles de gens que vous ne connaissez pas du tout. La curiosité vous mènera loin.
Arrivez tôt. Les premières parties font également partie du spectacle.
La règle précédente ne s’applique pas si vous êtes assez irrespectueux pour parler pendant toute la prestation des premières parties. Tant qu’à y être, attendez donc cinq minutes avant le début de la prestation de la tête d’affiche. Demandez à Ron Sexsmith ce qu’il pense des fans de City and Colour, voir.
Essayez donc d’être subtils avec vos substances illicites. Personnellement, je n’ai rien contre, bien au contraire, mais ça incommode beaucoup de monde pour la même raison que la fumée de cigarette. Et ils ont raison. Pensez à eux. Ils ont droit de tripper eux aussi.
Bon. Tout le monde prend des photos et des vidéos avec son appareil photo ou son cellulaire. Les pour ont gagné, même si certains artistes vous inviteront à laisser votre appareil dans votre poche. En soi, il n’y a rien de mal là-dedans. Mais pensez donc à tous ceux qui sont derrière vous et qui veulent voir Gaga avec leurs propres yeux plutôt que par l’objectif ultra-cheap d’un téléphone cellulaire à 700 $.
Parlant de photos et de vidéos, les GoPro sont permis cette année. C’est une vraie mode dans les autres festivals. J’ai hâte de voir ce que les festivaliers de Québec vont en faire.
Cependant, si vous avez un appareil à lentilles détachables, vous êtes toujours exclus, même si d’autres festivals ont commencé à les accepter tant que la lentille est de moins de 5 centimètres. Vous voulez des souvenirs impérissables? Laissez les professionnels faire et consultez le Flickr du Festival.
Si vous comptez aller souvent aux toilettes, pourquoi ne pas vous installer à proximité de celles-ci plutôt que de devoir traverser le Pigeonnier au grand complet 8 fois dans la soirée? Vous allez peut-être être plus loin, Bobby Bazini va probablement avoir l’air moins grand, mais vous ne passerez pas la moitié de la soirée à tourner le dos à la scène.
Parlant de toilettes, allez-y donc avant de vous installer. Ça va vous éviter quelques louvoiements dans la foule.
Il peut être agréable de traîner une couverture pour s’installer confortablement sur le talus des Plaines ou dans la pente du Parc de la Francophonie. Sur les Plaines, le talus est implicitement réservé aux personnes qui veulent demeurer assises. Ailleurs, tant qu’il y a de l’espace, faites comme chez vous et installez-vous confortablement. Mais quand la foule se fait plus dense, dites-vous que deux personnes couchées sur leur couverture prennent autant de place que 5-6 personnes debout.
Si des gens viennent s’installer devant votre couverture au Pigeonnier ou sur le plat des Plaines et qu’ils restent debout, CE SONT EUX QUI ONT RAISON. Ne leur criez pas de s’asseoir. C’est à vous de vous lever.
Même s’il y a eu de nombreuses améliorations, les connexions cellulaires sont très ordinaires à presque tous les sites du Festival. C’est aussi vrai dans les salles intérieures. Seule exception : Place d’Youville, qui ne semble jamais trop débordée.
On va commencer avec ça. Au besoin, on bonifiera. Et vous, vous avez des conseils pour les festivaliers?
Pendant que Montréal est dedans jusqu’au cou avec ce qui semble être une édition particulièrement fantastique du Festival de jazz, les gens de Québec se préparent pour la 47e présentation du Festival d’été de Québec, qui promet aux mélomanes d’être mémorable. Certains se plaignent du manque de certains genres de musique, d’autres trouvent que la programmation met un peu trop l’accent sur les hasbeens et la grosse pop commerciale. Il y en a même qui trouvent qu’il n’y a pas assez de DJ du top 100 DJ Mag! Pourtant, si on regarde l’affiche 2014, un seul constat est possible : la programmation est d’une profondeur et d’une diversité exceptionnelles et il y en a pour vraiment tous les goûts!
Quiconque a l’esprit le moindrement ouvert y trouvera son compte et plus encore pendant les onze soirs du festival. Et non, tous les shows intéressants n’ont pas lieu sur les Plaines ou au Parc de la francophonie. Le Cercle, L’Impérial (grand et petit) et la scène de la place d’Youville offrent également d’excellents spectacles (il y en a même à midi et en après-midi à place d’Youville). Cela sans compter les spectacles pour les plus petits et les arts de la rue!
Bien entendu, ecoutedonc.ca sera là pour couvrir le festival. D’ailleurs, voici, en quelques lignes, mon plan de couverture :
Je posterai quelques articles préparatoires les 1er et 2 juillet. Quoi apporter, comment s’assurer d’avoir le plus de plaisir possible sans gâcher celui des autres, etc.
Le 2 juillet, j’irai faire un petit tour au OFF, question d’ajouter une journée de musique à mon calendrier.
Dès le 3 juillet, je vous proposerai en avant-midi mes choix de spectacles du jour.
Dès le 4 juillet, je vous proposerai également en avant-midi une brève revue des spectacles que j’ai manqués (parce que l’omniscience, c’est pas encore rendu à Limoilou). Pour ce faire, je vais vous envoyer chez d’autres blogueurs ou consulter d’autres médias. Je ne suis pas possessif!
Il y aura un compte-rendu des spectacles présentés à midi (tous les jours, sauf le 3) et en après-midi (les fins de semaine) à place d’Youville. On profitera de ce compte-rendu pour ajouter quelques infos pertinentes.
En fin de soirée, il y aura un autre compte-rendu, cette fois des spectacles présentés à partir de 18 heures. Si on veille tard (les soirées peuvent se prolonger au Cercle)… le compte-rendu sera publié le lendemain matin, juste avant de vous faire mes propositions du jour.
Bien sûr, tout au long de la journée, je serai présent sur Facebook et sur Twitter. On va apprendre à se servir de HootSuite comme du monde…
Avant le début de la période la plus intense de l’été à Québec sur le plan musical, il faudrait bien que je vous parle du Festival OFF de Québec qui, depuis de nombreuses années, offre la chance aux gens de Québec de découvrir des tonnes d’artistes dans un contexte pas mal plus intimiste que la gigantesque Scène Bell du FEQ.
Oui, le Festival d’été a son volet découvertes, mais le OFF permet d’aller encore plus loin et de découvrir ceux qui feront partie du volet découvertes du FEQ dans les prochaines années. Ça va loin de même. Il permet également de découvrir un tas d’artistes de Québec car la programmation du OFF est composée à 50 % d’artistes locaux.
À titre indicatif, voici quelques noms que vous connaissez peut-être et qui sont passés par le OFF : Canailles, Les soeurs Boulay, Colin Stetson, Alex Nevsky, Bernard Adamus, Keith Kouna, Malajube, Patrick Watson, Martha Wainwright, Kid Koala, Julie Doiron, Emilie Clepper, Galaxie et plusieurs autres.
Cette année, on n’a pas lésiné sur la qualité, comme en témoignent ces noms : Ludovic Alarie, Mozart’s Sister, Millimetrik, Anatole, Sèxe Illégal, Les hôtesses d’Hilaire, Jesuslesfilles, Pandaléon, Rosie Valland, Jérôme Casabon, L’Octopus et plusieurs autres!
Les spectacles extérieurs sont gratuits, les spectacles au complexe Méduse sont 5 $ et les spectacles à la Ninkasi sont 3 $. Vous pouvez également vous procurer un laissez-passer VIP pour la modique somme de 10 $.
Pour en savoir plus, notamment connaître la programmation complète de ce festival qui vient ajouter de nombreux conflits d’horaire dans ma fin de semaine fort chargée (sauf le 2… allez encourager le OFF le 2!), visitez le site Web du festival.
Tiens, pour célébrer la Saint-Jean-Baptiste (ou la fête nationale, si vous préférez), pourquoi pas dresser une liste de vingt des albums québécois que je préfère? Évidemment, ce sont mes goûts, peut-être que votre liste sera complètement différente. D’ailleurs, pourquoi ne pas en discuter dans les commentaires ci-dessous?
Suite de l’autre côté…
Arcade Fire – The Suburbs (2010)
Le groupe collectif montréalais aura ouvert de nombreuses portes aux artistes québécois partout dans le monde. Karkwa et Malajube n’auraient probablement pas pu tourner aux États-Unis, en chantant en français de surcroît, sans les efforts d’Arcade Fire pour mettre la scène indé montréalaise sur la map. De nombreux critiques auraient plutôt inscrit Funeral ou Neon Bible dans cette liste, mais pour moi, The Suburbs représente le sommet de l’oeuvre d’Arcade Fire jusqu’à maintenant avec un thème universel(lement nord-américain), qui touche tout le monde qui a déjà vécu dans le 450 ou dans le 83 (ou dans n’importe quelle autre banlieue-dortoir). Un album qui se déguste lentement, à plusieurs reprises. Et qui se transpose à merveille sur scène.
Chanson à écouter en boucle : Deep Blue. Chanson en apparence toute douce, toute simple, mais d’une richesse incroyable. Chaque écoute apporte encore aujourd’hui sa découverte. Ma chanson préférée d’Arcade Fire.
https://www.youtube.com/watch?v=cDIRT_NEMxo
Avec pas d’casque – Astronomie (2012)
Mon album préféré de 2012, toutes langues confondues. Pour Astronomie, Stéphane Lafleur et ses complices ne se sont pas contenté d’enregistrer un album à saveur folk. Ils ont repoussé allègrement les limites du genre grâce à des arrangements sublimes, à une instrumentation atmosphérique qui vole haut et à des paroles imagées qui nous font voyager.
Un grand album qu’on écoutera encore dans vingt ans.
Chanson à écouter en boucle : Personnellement, je préfère Talent, une pièce paresseuse, mais lumineuse, qui plane et nous fait planer.
Les colocs – Dehors novembre (1998)
Dernier album des Colocs avant la mort tragique de Dédé Fortin. Avec 16 ans de recul, on comprend tout le mal-être de Fortin, on saisit tous les messages pourtant peu subtils laissés partout sur l’album. Même si à chaque écoute, un malaise subsiste encore, Dehors novembre est l’album le plus abouti des Colocs, et les chansons qu’il renferme devraient passer le test du temps sans aucun problème. La fantastique Belzébuth, une pièce de plus de neuf minutes, ouvre l’album avec une des plus belles histoires jamais endisquées au Québec : une métaphore sur la liberté.
Chanson à écouter en boucle : Le répondeur me donne encore le motton chaque fois que je l’entends. C’est une chanson si triste, si cruellement poignante. La solitude fait mal, surtout lorsqu’on cherche à s’y complaire.
Les cowboys fringants – Break syndical (2002)
Si le premier album officiel était plein de chansons loufoques, Break Syndical est un album fortement engagé qui a touché toute une génération droit au coeur. On s’est reconnus dans En berne. On a tous un membre de notre famille qui est parti dans l’Ouest, comme dans Toune d’automne. On regarde tous les manifs avec un oeil cynique, comme dans La manifestation. Reste encore des chansons drôles, comme Heavy metal et Salut mon Ron! Musicalement, il s’agit d’une belle rencontre entre le trad québécois et l’americana. C’est encore le sommet du groupe.
Chanson à écouter en boucle : Ruelle Laurier. Parce qu’elle vous arrache le coeur.
Daniel Bélanger – Rêver mieux (2001)
Avec Rêver mieux, Daniel Bélanger a montré sa grande polyvalence. On le connaissait surtout pour ses albums de chansons pop teintées de folk, mais à l’arrivée des années 2000, il a ajouté quelques sonorités électroniques pas piquées des vers à sa guitare acoustique et à ses paroles toujours aussi riches et colorées. Chante encore a des airs de pièce trip-hop un brin soul. Le refrain de Dans un spoutnik est prophétique : « Six milliards, six milliards de solitudes, six milliards, ça fait beaucoup. »
Chanson à écouter en boucle : Revivre. Un constat claque-sur-la-gueule. Une chanson coup de pied au derrière. Après tout, que peut-il se produire de pire que rien?
Fred Fortin – Joseph Antoine Frédéric Fortin Perron (1996)
Un album qui n’a jamais connu le succès qu’il mérite. Son plus grand classique, Moisi moé’ssi, a eu plus de succès lorsque l’académicien William Deslauriers l’a repris (en y enlevant tout le coeur que Fortin y met lorsqu’il la chante). C’est pas grave, d’une façon ou d’une autre, Fortin et son complice Olivier Langevin auront cimenté leur place dans le paysage musical québécois pour les années à venir.
Dans cet album, Fortin montre l’étendue de son talent d’auteur-compositeur-interprète et de musicien en passant joyeusement d’un genre à l’autre.
Chanson à écouter en boucle :Moisi moé’ssi est un incontournable. Chantée par Fortin, cette pièce déborde de sincérité. On sent très bien quand il appuie sur certains mots pour passer son message. Une chanson d’amour virile, mais sincère. Toute à l’image de Fortin.
Harmonium – L’Heptade (1976)
Album tout simplement parfait. Pour la richesse de ses arrangements. Pour son instrumentation incroyable, orchestrale. Pour l’harmonie des voix, qui se marient parfaitement à celle, magnifique, de Serge Fiori. Pour les paroles écrites par ce dernier, qui atteignent sur L’Heptade un niveau rarement atteint avant et ensuite.
Un album ambitieux. Probablement le plus ambitieux de l’histoire du rock québécois. Pourtant, cet album montre qu’Harmonium avait tout à fait les moyens de ses ambitions.
Si vous vous demandez encore pourquoi les baby boomers vouent un culte à Serge Fiori, c’est en grande partie à cause de cet album, sorti le jour de la victoire historique du Parti Québécois le 15 novembre 1976.
Chanson à écouter en boucle : J’ai envie de vous répondre platement aucune. Cet album s’écoute n’a de sens que si on l’écoute d’un bout à l’autre. Mais si vous voulez en avoir juste un petit aperçu, écoutez Le premier ciel.
Jean-Pierre Ferland – Jaune (1970)
Notre Sgt. Pepper’s bien à nous. Jaune a révolutionné la chanson québécoise, que ce soit par son modernisme dans l’interprétation ou par les techniques d’enregistrement qui étaient enfin à un niveau équivalent à ce qu’on trouvait ailleurs.
On connaît tous les chansons qui composent cet album magnifique, que ce soit God is an American ou Quand on aime, on a toujours 20 ans.
Jaune est un des rares albums québécois francophones connus à l’extérieur de la francophonie.
Chanson à écouter en boucle : Le petit roi. Une des plus belles chansons jamais écrites sur nos terres. Classique instantané qui vient rejoindre ceux de Leclerc et de Vigneault.
https://www.youtube.com/watch?v=zezSZ7Zpmhw
Jean Leloup – Le dôme (1996)
Si Jaune de Jean-Pierre Ferland est notre Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, Le dôme est sans contredit notre OK Computer. Le troisième disque de Jean Leloup, que ses fans désespéraient d’entendre, a vraiment marqué l’histoire musicale du Québec. Complètement en accord avec son époque tout en étant avant-gardiste, cet album a pavé la voie à des tas d’artistes pas tout à fait conventionnels.
Un album qui refuse toutes les étiquettes, un album personnel et universel, un classique intemporel.
Chanson à écouter en boucle : Il serait facile de répondre « toutes » tellement elles sont toutes devenues des classiques, mais avouons-le, Le monde est à pleurer est toujours irrésistible.
https://www.youtube.com/watch?v=QnhwExZweac
Lhasa – La llorona (1997)
Difficile de ne pas tomber sous le charme de cette jeune femme emportée bien trop tôt par la maladie. Les musiques étaient fantastiques. Les paroles chantées par Lhasa avaient beau être en espagnol, on avait l’impression de les comprendre tellement elle y mettait de l’intensité. El Desierto frappe droit au coeur.
Un album qui allait permettre aux Québécois de s’ouvrir musicalement sur le monde.
Chanson à écouter en boucle : El Pajaro. J’ai des raisons personnelles de l’adorer, celle-là, mais son rythme changeant, son refrain puissant, sa guitare, son accordéon, tout est magnifique dans cette chanson.
Malajube – Trompe-l’oeil (2006)
Les fans connaissaient la bande à Julien Mineau depuis Le compte complet, paru en 2004, mais le commun des mortels a découvert le groupe avec cette petite bombe indie pop-rock aux accents un peu psychédéliques. Tout à coup, le champ gauche se rapprochait du centre.
L’album a ses faiblesses, Julien Mineau n’a jamais été le meilleur parolier au monde, mais musicalement parlant, on se trouve dans un univers unique au Québec.
L’album est rempli de chansons qui sont déjà devenues des classiques Montréal -40° C, Pâte filo, La monogame, Ton plat favori, Fille à plumes, Étienne d’août…
Chanson à écouter en boucle : St-Fortunat est probablement la chanson qui se prête le mieux aux paroles extrêmement naïves de Mineau. Un requiem OUA-OUAOUARON!
L’artiste montréalaise avait obtenu d’excellentes critiques pour ses deux premiers albums, Le chihuahua et Papillons. Si le premier était l’album de jeunesse qui tire à bout portant sur toutes les conventions et que le deuxième était l’album des amours déçues, toujours aussi intense mais rempli de tristesse, Les nouvelles lunes était en quelque sorte l’album de la maturité, zen, contemplatif. Le country-trash est devenu country-folk. La hargne a été remplacée par la douceur. La distorsion a fait place à la sobriété.
L’album avait reçu un accueil plutôt favorable à l’époque, mais avec du recul, maudit qu’il a bien vieilli. Tremblay, Langevin et François Lafontaine (!!!), entre autres, ont fait un boulot incroyable à la réalisation.
Chanson à écouter en boucle : J’aurais pu prendre Douce lueur ou Poussières, mais j’ai opté pour Grande est la vie. Une chanson inspirante, un rayon de lumière même quand il fait trop sombre.
Michel Rivard – De Longueuil à Berlin (1980)
Avant de devenir un monstre de la chanson d’ici, Michel Rivard avait un gros penchant pour le country. On peut facilement l’entendre sur les albums de Beau dommage et sur son premier album, Méfiez-vous du grand amour. Le public a donc été surpris d’entendre Rivard laisser tomber le country pour pimenter son folk de sonorités jazz. Pourtant, le résultat est sublime. Le saxophone sur Le beau party est délicieux. Quand il chante Le monde a besoin de magie, on voit le chapiteau, le cirque qui se déroule devant nous.
Surtout, il y a La chanteuse (juillet 1969), une magnifique ballade imagée comme seul Rivard peut le faire. Et La triste histoire de ma virginité. Qui n’est pas si triste que ça, au contraire.
Chanson à écouter en boucle : Le retour de Don Quichotte. Classique des classiques. Écrite en hommage à Claude Jutra. La maladie d’Alzheimer qui commence à frapper et qu’on connaissait encore mal à l’époque.
Ce n’est pas la version de l’album, mais la chanson est toujours aussi belle…
Offenbach – Tabarnac (1974)
Enregistré pendant la tournée du groupe en Europe en même temps que le film du même nom (un flop monumental), Tabarnac montre tout le savoir-faire de la bande à Gerry Boulet pré-Traversion, avant qu’Offenbach ne devienne l’immense groupe d’arena rock qu’il est devenu à la fin des années 1970. Sur Tabarnac, on a droit à un blues-rock progressif solide.
C’est sur cet album qu’on trouve Promenade sur mars, (« l’homme que je suis, quoi qu’il en pense, n’a pas accès, ni de près, ni de loin »), qui est devenu l’un des plus grands classiques de la chanson québécoise. Vous avez sûrement tous entendu la version En fusion, ou la version live au Forum, mais l’originale est sublime (malgré sa fin en queue de poisson). On y trouve aussi Ma patrie est à terre et Québec Rock, que tous les fans d’Offenbach connaissent par coeur. Et L’Hymne à l’amour, en version un peu brouillonne, mais toujours aussi touchante.
Chanson à écouter en boucle : Ether. J’ai un faible pour cette pièce de rock atmosphérique sans compromis. Une des meilleures du groupe.
Patrick Watson – Adventures in Your Own Backyard (2012)
Certains lui préfèrent un des albums précédents de Watson, mais Adventures in Your Own Backyard est mon album préféré de Patrick Watson. Aérien sans être trop planant, orchestral sans être pompeux, lumineux sans être nunuche, cet album est tout simplement fantastique et me donne des frissons chaque fois que je l’écoute.
Un grand album de la part de ce Montréalais.
Chanson à écouter en boucle : Into Giants. Ce duo avec Erika Angell (Thus Owls) respire la joie et le bonheur. C’est beau, c’est bon et c’est touchant.
Paul Piché – L’escalier (1980)
Après le succès incroyable d’À qui appartient le beau temps?, qui a fait connaître Paul Piché comme un redoutable chanteur folk, l’auteur-compositeur-interprète a remis ça avec L’escalier, un album phare et engagé qui n’a toutefois pas obtenu tout le succès mérité, malgré la présence du plus grand classique de Piché. Pourtant, cet album ne manque pas d’excellents moments. La pièce d’ouverture, J’étais ben étonné, est pleine de rage. À côté de toi, toute en douceur, donne un autre point de vue sur la même situation. Une autre combinaison, Un sourire/Avec l’amour, est belle dans sa mélancolie du début et sa grande tristesse de la fin. La pièce titre est le classique que vous connaissez.
Chanson à écouter en boucle : La rue Berri, une chanson folk méconnue, une autre métaphore sur la lutte des petits contre les puissants, qu’affectionnait particulièrement Piché à l’époque avant de devenir le beau bonhomme chanteur de charme de Sur le chemin des incendies.
https://www.youtube.com/watch?v=DVhQkPkKZXA
Plume Latraverse – All Dressed (1978)
J’avoue que j’aurais pu prendre à peu près n’importe quel album de Plume enregistré dans les années 1970 (dont Pommes de route, avec Stephen Faulkner). Mais All Dressed est l’album qui comprend ma chanson préférée de l’oncle Pluplu.
Il n’y a pas ces grands classiques que sont Rideau ou Bobépine, mais c’est avec cet album que j’ai eu mon premier contact avec l’americana et le bluegrass. Juste pour ça, il mérite d’être dans cette liste.
Chanson à écouter en boucle : Les pauvres. Dans cette chanson de dix minutes, tous les préjugés sur les pauvres passent un par un. Le plus triste, c’est qu’ils sont toujours d’actualité.
Richard Desjardins – Tu m’aimes-tu? (1990)
Il roulait sa bosse depuis de nombreuses années, mais il a fallu Tu m’aimes-tu? pour que Richard Desjardins et sa poésie sortent enfin de l’ombre. Et Dieu qu’on a aimé cet album! Encore aujourd’hui, chaque écoute de cet album me donne son lot de frissons.
Sur Tu m’aimes-tu?, Desjardins jongle avec l’amour et l’humour, passant de la chanson au country sans aucun complexe. On apprécie les classiques Tu m’aimes-tu, Le bon gars et … Et j’ai couché dans mon char. Pourtant, ce sont les pièces moins connues qu’on revisite avec le plus grand plaisir.
Chanson à écouter en boucle : Le meilleur exemple de la poésie de Desjardins se trouve dans Va-t’en pas, une pièce d’une telle beauté qu’elle m’arrache une larme à chaque écoute.
Robert Charlebois – Fu Man Chu (1972)
Son album avec Louise Forestier a probablement une plus grande valeur historique et Québec Love contient sûrement un plus grand nombre de classiques, mais Fu Man Chu est à mon humble avis l’album le plus réussi de Charlebois.
Tout d’abord, c’est tout un album de guitares, omniprésentes à tous les degrés de distorsion d’un bout à l’autre de l’album. Il y a aussi la pièce-titre, Fu Man Chu, qui est une oeuvre épique de près de 10 minutes aux arrangements riches et complexes et aux rythmes irrésistibles.
Tout un clin d’oeil à 2001, l’odyssée de l’espace!
Chanson à écouter en boucle : Le mur du son. Pour les guitares, pour la batterie et pour les paroles de Mouffe. Une de ses plus belles.
Les soeurs Boulay – Le poids des confettis (2013)
Ces deux filles-là sont débarquées dans nos vies avec un maxi, puis un album qui a fait fondre nos coeurs. La sobriété des arrangements, la sincérité dans leur jeu, la parfaite harmonie de leurs voix et de leurs instruments.
Leurs chansons sont universelles, mais en même temps, elles ne peuvent venir d’ailleurs que de chez nous. C’est peut-être pour cette raison que cet album de folk-pop s’est démarqué dans un genre qui commence à être surpeuplé.
Certaines pièces sont des cadeaux : Stéphane Lafleur a écrit la ô combien troublante Ôte-moi mon linge et la jolie Ton amour est passé de mode. Mais les filles n’en avaient pas vraiment besoin. Leurs propres compositions sont elles-mêmes magiques. T’es pas game vient titiller l’orgueil d’à peu près tout gars de la ville normalement constitué. Et faites attention, elles peuvent se payer Des shooters de fort sur ton bras!
Un grand album qui met la barre très haute pour ces deux jeunes femmes fort talentueuses.
À écouter en boucle : Où la vague se mêle à la grand route. Ça sent bon la Gaspésie et le Golfe. Les transitions entre les tons sont sublimes.