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  • Critique : Elbow – « The Take Off and Landing of Everything »

    Critique : Elbow – « The Take Off and Landing of Everything »

    Le groupe britannique Elbow est considéré chez lui comme un des plus grands groupes des dernières décennies. Les fans adulent Guy Garvey et sa bande et les professionnels reconnaissent la contribution extraordinaire du groupe à la musique pop britannique.

    Elbow

    Il faut dire qu’il n’y a rien de vraiment choquant ou d’inaccessible dans la pop teintée de folk d’Elbow, même si les membres du groupe refusent de faire de nombreux compromis qui leur permettraient de faire des tonnes de fric. Un genre de Coldplay avec de l’intégrité et un respect de ses racines tout en n’ayant pas peur de sortir des sentiers battus.

    The Take Off and Landing of Everything est le sixième album d’Elbow et ceux qui suivent le groupe depuis ses débuts sauront apprécier le léger virage entrepris tout en affichant plus que jamais sa filiation avec Genesis, époque Peter Gabriel (est-ce l’influence du Real World Studios, où l’album a été enregistré?), que Garvey apprécie énormément.

    Cet album parle des petites fins, des grands débuts, des arrivées, des départs (Garvey a mis fin à une longue relation amoureuse), de la quarantaine, quoi. Dit de même, ça a l’air triste, mais non, au contraire, les chansons de cet album sont généralement remplies d’une belle sérénité. On reconnaît la situation, on se retrousse les manches, pis on travaille à l’améliorer.

    Musicalement parlant, The Take Off and Landing of Everything touche droit au coeur. Même si les paroles sont sereines, la musique, elle, demeure un brin mélancolique. Les influences de Gabriel sont indéniables. Dans certaines chansons, on sent que Garvey et sa bande ont écouté du Justin Vernon récemment. Les pièces sont longues (elles dépassent toutes les 5 minutes, sauf trois – et sur ces trois, il y a une chanson de 4 min 56). Les textures sont enveloppantes, les arrangements sont riches et complexes.

    The Take Off and Landing of Everything est un album parfait pour une fin d’hiver qui s’allonge. On accepte sereinement sa situation, ce qui ne veut pas dire qu’il ne reste pas un brin de mélancolie.

    Pour ceux qui aiment les choses qui font mouche tout en douceur.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=cqnIbueM5fE&w=480]

    Elbow – The Take Off and Landing of Everything (Polydor)
    8/10

    Jacques Boivin

    12 mars 2014
    Albums
    8/10, Critique, Elbow, mars 2014, The Take Off and Landing of Everything
  • En attendant Bonnaroo, chapitre 2

    En attendant Bonnaroo, chapitre 2

    Hé les jeunes, vous êtes encore là? Ça tombe bien, parce que cette semaine, entre autres choses, nous allons regarder la programmation spectaculaire que nous réservent les organisateurs de Bonnaroo en 2014.

    Contrairement à 2012 (Radiohead, Red Hot Chili Peppers, Phish, The Beach Boys, The Roots) et à 2013 (Paul McCartney, Tom Petty, Jack Johnson – qui a remplacé Mumford & Sons à pied levé), la tête d’affiche de 2014 est plutôt sage : Elton John, Kanye West, Jack White et Lionel Richie. Oui, je sais, comme gars de Québec, je ne devrais pas être si impressionné puisque nous avons reçu Sir Elton et Lionel au Festival d’été il y a 2-3 ans. En même temps, il faut avouer que voir Lionel Richie entouré de 80 000 personnes qui ont la moitié mon âge, c’est tout sauf dénué d’intérêt.

    Non, sérieusement! Je n’ai aucun mal à imaginer 75 000 macarons lumineux sur les Plaines chantant Hello à l’unisson. La majeure partie de la foule était composée de petites madames de 40 ans et plus accompagnées de leurs maris. Les jeunes étaient au parc de la Franco en train de trouver City and Colour émouvant mais peu dynamique. À Bonnaroo, ils seront 80 000, et les jeunes dans la vingtaine seront fortement majoritaires. L’ambiance ne sera pas la même. Pour ces jeunes, chanter All Night Long n’a pas la même connotation et Say You, Say Me n’a rien à voir avec la Guerre froide.

    Même chose pour Elton John. Le Bonnarovien typique n’était même pas né à l’époque de Sad Song, alors que Sir Elton était déjà un peu ringard. Pour eux, Elton, c’est le vieux monsieur qui chantait Candle in the Wind aux funérailles de Lady Di quand ils étaient tout petits. Ils vont en avoir pour leur argent quand le bonhomme va enchaîner les classiques entraînants!

    Jack White est un habitué de Bonnaroo. Normal, il réside à Nashville, qui est située à une heure de route de la ferme. Cette année, en plus de toutes les surprises qu’il nous réserve en règle générale, il aura l’honneur d’être un des gros shows de la fin de semaine. Cet amoureux de la musique nous réserve un événement inoubliable, rien de moins.

    De son côté, Kanye West, le champion actuel du hip-hop, aura fort à faire pour se faire pardonner sa prestation minable de 2008. D’ailleurs, les réactions contre la présence de West étaient particulièrement virulentes, allant même à l’encontre de l’esprit positiviste qui régit généralement les festivaliers. Cependant, l’artiste semble être à son apogée et c’est un Kanye West à fond que les fans ont vu au Centre Bell récemment. On verra!

    Ah, tiens, j’avais oublié de parler des Arctic Monkeys, que je vais enfin avoir la chance de voir. Du bon rock britannique comme on l’aime. À la page suivante, nous parlerons des autres incontournables présents à la ferme.

    Jacques Boivin

    10 mars 2014
    Albums
    artistes, bonnaroo
  • À écouter : The Pains of Being Pure at Heart – « Simple and Sure »

    À écouter : The Pains of Being Pure at Heart – « Simple and Sure »

    Les Américains The Pains of Being Pure at Heart lancent leur troisième album Days of Abandon le 22 avril prochain. Pour nous faire saliver en attendant cette date, ils nous ont offert, il y a quelques semaines, Simple and Sure, une chanson pop accrocheuse pas possible.

    Ça vaut la peine de tendre l’oreille.

    [soundcloud url= »https://api.soundcloud.com/tracks/136713202″ params= »color=00cc11&auto_play=false&hide_related=false&show_artwork=true » width= »100% » height= »166″ iframe= »true » /]

    Jacques Boivin

    8 mars 2014
    Albums
  • Spectacle – Tire le coyote, Morrin Centre, 6 mars 2014

    Spectacle – Tire le coyote, Morrin Centre, 6 mars 2014

    La soirée allait être parfaite. La musique allait être géniale. On vendait de la bière de la Barberie pour étancher notre soif entre les chansons. La salle était intimiste au max. Ça allait être tout simplement parfait.

    Tire le coyote

    Les musiciens arrivent un par un. Le guitariste a des béquilles. Benoit Pinette (Tire le coyote) s’installe et nous souhaite la bienvenue. Il nous avertit tout de suite, il n’est pas en voix du tout, le coyote. On va enregistrer la musique, on va faire notre possible pour les voix, mais ça se peut qu’on doive les réenregistrer. Il se met à chanter. On sent qu’il n’a pas tout à fait son assurance habituelle, mais le coyote se débrouile plutôt bien en chantant un peu plus grave. Ça change complètement Bonnie.

    Le coyote n’est pas satisfait et nous promet un nouveau rendez-vous, juste pour nous, un peu plus tard. On aimerait lui dire que ce n’est pas nécessaire, mais on ne dit pas non au coyote. Conscient de ses limites (nous le sommes aussi), il entame une de ses plus belles pièces, la magnifique Chanson d’amour en sol standard. Ça passe ou ça casse, tout simplement.

    Vous savez quoi? Au lieu de sa voix nasillarde et assurée habituelle, Pinette avait une voix un peu rauque et un mal fou à atteindre les notes les plus hautes. Le résultat? Une chanson d’amour encore plus sensible, un coyote encore plus vulnérable.

    Tire le coyoteAux choeurs, Sylvia Beaudry avait la lourde tâche de nous faire oublier que c’est Chantal Archambault qui chante sur Mitan. Ayant elle-même une belle voix à la sensibilité country, elle a pris sa place et chanté en parfaite harmonie avec notre coyote national, qui semblait bien heureux de pouvoir compter sur elle.

    Côté chansons, Pinette a pigé dans ses deux albums en plus de nous offrir quelques nouveautés. Le public appréciait particulièrement les propositions qui venaient de Mitan, qu’il semblait mieux connaître. Ma voisine de derrière était presque en transe pendant Jésus (moi je l’étais, en tout cas), cette chanson tragicomique qui pleure une femme d’une grande cruauté.

    Au final, même si la voix de Benoit Pinette est un élément qui place Tire le coyote dans une classe à part, il reste les textes magnifique de cet amoureux des mots en tous genres, ainsi qu’un country-folk assumé qui donne au genre ses lettres de noblesse.

    On a déjà hâte à la reprise.

    Jacques Boivin

    7 mars 2014
    Spectacles
    6 mars 2014, Morrin Centre, Spectacle, Tire le coyote
  • Critique : David Giguère – « Casablanca »

    Critique : David Giguère – « Casablanca »

    On dit que David Giguère n’avait rien écrit depuis la parution de son premier album, Hisser haut. Mais voilà, le comédien-chanteur a vécu une peine qui semble difficile à avaler et il a eu besoin de faire sortir le méchant. Et ça a sorti vite et bien, puisqu’il nous arrive avec un deuxième album minimaliste, introspectif, qui a peu de ressemblances avec tout ce que vous avez écouté récemment, malgré une lointaine parenté avec le matériel du groupe britannique The xx.

    David GiguèreCe savant mélange de folk, de pop et d’électro, où les paroles prennent une place considérable (après tout, cet album est un exutoire). Pas besoin de lire entre les lignes, Giguère est d’une sincérité telle qu’on ressent un petit malaise avec notre voyeurisme. Malaise ou pas, on veut savoir, on veut écouter. Payer une verre au chanteur pour qu’il se raconte et qu’il se sente mieux.

    Si j’ai parlé des xx tout à l’heure, c’est pas pour rien : il arrive souvent qu’on se retrouve dans le même genre d’ambiance dénudée, froide et étouffante. Mais plutôt que de copier les Britanniques, Giguère y met son grain de sel en y ajoutant des refrains forts, remplis d’une émotion sincère.

    Grand moment de grâce pendant Albert Prévost, magnifique, touchante. David, si on se voit, toi et moi, fais-moi penser de te faire un câlin. Pour cette chanson. Et pour le reste de ce disque.

    Touchant et unique dans notre paysage.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=7TglPrFnFL0&w=480]

    David Giguère – « Casablanca » (Audiogram)
    8/10

    Jacques Boivin

    5 mars 2014
    Albums
    8/10, Albums, Casablanca, David Giguère, mars 2014
  • Critique : Marc-Antoine Larche « Les petits effondrements »

    Critique : Marc-Antoine Larche « Les petits effondrements »

    Je suis tombé sur cet album il y a quelques jours et celui-ci mérite qu’on s’y attarde une ou deux minutes. Premier album complet de cet artiste d’origine abitibienne et réalisé par un Navet confit qui a su demeurer efficace et effacé, Les petits effondrements goûte les années 1990. L’Abitibien ne s’en cache pas, utilisant même le terme « grunge » pour décrire quelques-unes de ses chansons (non, il n’y met pas l’intensité d’un Kurt Cobain).

    Marc-Antoine LarcheÇa sent The Notwist sur Les courants d’air et Belle and Sebastian sur Les pétales sur le plancher. Y’a des relents de Sparklehorse çà et là. La reprise de L’amour est dans tes yeux (Martine St-Clair) a toute la fantaisie de cette décennie, sans toutefois atteindre l’excellence de la version de Louis-Jean Cormier (qui vous donne des frissons seul à la guitare). La deuxième moitié de l’album rappelle le groupe français Superflu avec ses arrangements minimalistes et la voix toute douce de Larche. Travail sublime des musiciens et des choristes (Navet Confit, Jipé Dalpé, Marianne Houle, Émilie Proulx et Sophie Vaillancourt) en appui à cette voix douce, calme et posée, que certains pourraient trouver monotone (vraiment?).

    À mettre dans la catégorie des growers, ces albums qui grandissent lentement, mais sûrement, au fil des écoutes.

    [bandcamp width=100% height=120 album=1391546214 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small t=6]

    Marc-Antoine Larche – « Les petits effondrements » (Indépendant)
    7/10

    Jacques Boivin

    5 mars 2014
    Albums
    7/10, Albums, Les petits effondrements, Marc-Antoine Larche, mars 2014
  • Critique : Serge Fiori – « Serge Fiori »

    Critique : Serge Fiori – « Serge Fiori »

    S’attaquer à un disque de Serge Fiori, c’est un gros morceau. Un très, très gros morceau. À cause de la vie de l’homme. À cause de la légende. À cause du simple fait qu’il s’agit de l’homme qui a composé ce qui est selon moi le plus grand album de l’histoire du rock québécois (l’Heptade d’Harmonium, une oeuvre de génie du début à la fin). Alors, quand on écoute le premier disque en 28 ans de Serge Fiori, qui porte simplement son nom, on est un peu nerveux.

    Serge FioriÉcoutez, je vais sortir le méchant tout de suite, ça va être plus facile d’écrire le reste ensuite. Parce que oui, j’ai un peu de méchant à faire sortir.

    Les paroles du premier extrait de l’album, Le monde est virtuel, m’horripilent. Rimes faciles, anglicismes inutiles. Ça m’a pris quelques écoutes avant de pouvoir me rendre au milieu de la chanson (là où ça commence à être vraiment intéressant). Je veux bien croire que les paroles sont inspirées des statuts Facebook de Fiori, il est tellement capable de mieux (comme il le montre plus loin). C’est très dommage parce que si on réussit à faire abstraction des paroles, cette chanson-là, écrite comme un clin-d’oeil à Harmonium avec l’usage de la douze cordes, des changements de rythme et des chants qui donnent des frissons, est musicalement fort intéressante.

    Autre chose : on sent que Fiori était parfois tiraillé entre le plaisir d’offrir quelque chose de nouveau et le fait qu’il sait que ses fans seront nostalgiques. C’est joli, les clins d’oeil à Harmonium, mais une des meilleures chansons de l’album, à mon avis, est Démanché, un blues-rock entraînant avec sa petite touche de soul qui vient de la chaleur des cuivres. Quand on sait que ce nouvel album pourrait ne pas avoir de suite, c’est dommage.

    C’est dommage parce que musicalement parlant, Serge Fiori est d’une beauté à couper le souffle. Fiori n’a pas perdu la main, loin de là! En fermant les yeux, on n’a aucun mal à s’imaginer Seule, une chanson touchante que Fiori a écrite pour sa mère. On avait oublié à quel point Serge Fiori a une voix magnifique. Chaude. Douce, même dans les moments les plus intenses, comme on le constate sur Jamais, qu’il chante en duo avec Monique Fauteux.

    L’album est un savant mélange de chansons folk-pop aux refrains à chanter à l’unisson et de moments plus atmosphériques et introspectifs (ce qui n’empêche pas certains moments jouissifs, comme les dernières minutes de Laisse-moi partir où les cuivres donnent un caractère grave et solennel, ni des blues moqueurs comme Zéro à dix).

    Alors qu’on connaissait Fiori surtout pour son jeu de guitare, c’est au piano qu’il opte de terminer cet album. Avec de la trompette. Et des cordes. Sur Si bien, Fiori termine sur une note optimiste. Lumineuse. Une fois l’album terminé, on se sent bien. On a même oublié les frustrations du début.

    Que cet album soit entre nos mains aujourd’hui, il s’agit déjà d’une réalisation incroyable pour Serge Fiori. Pour cette raison, nous l’en félicitons. Quant à l’album lui-même, si on l’évalue au mérite, sur la même échelle que celui de Real Estate, de Kandle ou de David Giguère plus tard cette semaine, Serge Fiori n’a absolument rien à envier. Bien des gens viennent de trouver leur trame sonore du printemps (envoyez ces gens ici, il y a tellement de bons albums folk qui peuvent accompagner ce disque, on va leur en conseiller quelques-uns).

    Vous savez quoi? C’est un excellent choix.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=QmoecCqAKKY&w=480]

    Serge Fiori – « Serge Fiori » (GSI Musique)
    8/10

    Jacques Boivin

    4 mars 2014
    Albums
    8/10, Albums, mars 2014, Serge Fiori
  • En attendant Bonnaroo, chapitre un

    En attendant Bonnaroo, chapitre un

    Bienvenue à cette nouvelle série d’articles que j’écrirai une fois par semaine jusqu’à mon retour de Bonnaroo le 16 juin prochain. Dans cette série, je prendrai le temps de vous décrire le festival, que les amateurs de musique placent dans le top cinq américain avec Coachella, Lollapalooza, Sasquatch et Austin City Limits.  Je vous parlerai du festival lui-même, des artistes qui font partie de sa programmation, des nombreux préparatifs, de mon expérience passée, de mes attentes par rapport à cette année et de ce que représente Bonnaroo par rapport aux festivals qui vous sont probablement familiers.

    Arche BonnarooLe Bonnaroo Music and Arts Festival

    Fondé à Manchester (Tennessee) en 2002 par des promoteurs désireux de reprendre le concept des mégafestivals des années 1990 (notamment ceux organisés par les jam bands tels que Phish), le Bonnaroo Music and Arts a immédiatement été un grand succès et il a su grandir sans trop en souffrir en évoluant juste assez pour ne pas perdre son âme si particulière.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=ZWPAUimefCg&w=480]

    Un nombre incroyable d’artistes de tous les horizons pop, rock, hip-hop et électro ont foulé les planches des diverses scènes disséminées à Great Stage Park, la ferme qui se transforme tous les ans à la mi-juin en ville-champignon de plus de 80 000 personnes. Parmi ces artistes, on trouve notamment Nine Inch Nails, Radiohead, Paul McCartney, Tool, The Beach Boys, Phish, My Morning Jacket, Stevie Wonder, The White Stripes, Neil Young, Pearl Jam, Tom Petty, The Dead, The Allman Brothers Band, James Brown, Wilco, Bon Iver, The Flaming Lips, Willie Nelson, Jay-Z, Bob Dylan, The Black Keys, Dave Matthews Band, Buffalo Springfield, The Police, Arcade Fire, Jack Johnson, The Strokes, The Black Crowes, Metallica, Red Hot Chili Peppers, Bruce Springsteen, Beastie Boys et Widespread Panic (ça, c’est vraiment juste un petit avant-goût). Ces artistes se produisent sur une dizaine de scènes de tailles différentes (la scène What peut accueillir plus de 80 000 personnes alors que les plus petites n’accueillent que quelques dizaines de personnes à la fois).

    Alabama ShakesLes spectacles commencent le jeudi après-midi (journée réservée aux artistes émergents – oui, le terme s’utilise aussi chez nos voisins du Sud – alors que les deux grandes scènes sont toujours fermées au public) et se terminent le dimanche après la prestation de la tête d’affiche du soir. Les têtes d’affiche ont leur prestation en soirée, vers 21 heures, et certains jouent en après-midi le dimanche. Les nuits sont remplies d’attractions spéciales où on danse et fait la fête jusqu’aux petites heures du matin. On y trouve, entre autres, les fameux Superjams, ces spectacles-événements où on donne carte blanche à un artiste, qui s’entoure de collègues de tous les horizons et offre au public une fête de la musique inoubliable. Imaginez un Belle et Bum composé d’artistes de renommée où on passe deux heures à reprendre toutes sortes de pièces, comme dans le clip qui suit, où Britanny Howard des Alabama Shakes interprète Satisfaction à la manière d’Otis Redding accompagnée de John Oates et Jim James.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=TLsxvz4jebE&w-480]

    Kenny RogersEn plus de la musique, les festivaliers peuvent assister à des spectacles d’humoristes dans une tente climatisée spécialement aménagée à cet effet. On parle de comédiens établis comme Colin Hay, Aziz Anzari ou même… Conan O’Brien. Il y a également un cinéma climatisé, des ateliers et des activités de toutes sortes. Il y a même une course de 5 km le dimanche matin pour ceux qui en sont capables!

    Je suis allé à Bonnaroo en 2012, j’ai d’ailleurs écrit à ce sujet ici et ici. J’ai été chanceux : pour ma première expérience, tout était absolument parfait, la météo, les bands, les amis… Phantogram, Alabama Shakes, Laura Marling, Fitz & The Tantrums, St. Vincent, Radiohead (clip ci-dessous), Dawes, Childish Gambino, The Roots, Red Hot Chili Peppers, Grouplove, The Beach Boys, Kenny Rogers, Bon Iver et Fun., avouez que c’est une belle brochette! Alice Cooper qui chante ses classiques à une heure du matin, Skrillex qui réveille tous ceux qui tentaient de dormir au camp à deux heures, musicalement parlant, j’ai été gâté.

    Je ne comptais pas y retourner cette année, mais quand j’ai vu la liste des artistes au programme, je n’ai pas eu le choix. La programmation est riche, diversifiée. Elle se démarque de celle d’un nombre grandissant de festivals qui offrent de plus en plus la même série d’artistes, comme s’ils étaient tous en train de se regrouper en un seul gros festival itinérant. Les organisateurs n’ont pas hésité à mettre Lionel Richie, un chanteur de charme qui a connu le sommet de la gloire dans les années 1980, en tête d’affiche de l’édition 2014 en compagnie de Kanye West, Elton John, Jack White et Vampire Weekend. Mais ça, on en parlera la semaine prochaine.

    [youtube http://youtu.be/FjCHD7c8Zec&w=480]

    Conseil de la semaine

    Gardez la spontanéité pour le moment où vous arriverez à la ferme. En attendant, n’agissez pas sur des coups de tête. Vous pourriez le regretter.

    Par exemple, j’ai acheté mes billets d’avion en toute hâte et j’ai mal planifié mes vols. En conséquence, mon vol de retour était un peu trop tôt et il était quasiment impossible d’arriver à temps à Nashville, même avec la première navette (oui, il y a une navette entre Nashville et Bonnaroo. Je vous explique ça dans une prochaine chronique).

    Voilà, c’est tout pour ce premier En attendant Bonnaroo. La semaine prochaine, on entre dans le vif du sujet et on commence à se préparer. Si vous me cherchez entretemps, je suis probablement en train d’essayer de me mettre en forme…

    Jacques Boivin

    4 mars 2014
    Albums
  • Spectacle : Monogrenade, Le Cercle, 1er mars 2014

    Spectacle : Monogrenade, Le Cercle, 1er mars 2014

    Wow, il y avait de l’action ce samedi soir! Sam Roberts Band était à l’Impérial (notre espion devrait nous envoyer son compte-rendu pendant la journée), Thomas Fersen chantonnait au Grand Théâtre, même Noir Silence donnait un show à la Chapelle!

    MonogrenadePour ma part, c’est vers le Cercle que je me suis dirigé pour voir le groupe montréalais Monogrenade proposer les pièces de son deuxième album complet, l’excellent Composite (critique), devant un public plus clairsemé que je ne l’aurais cru, mais tout de même conquis d’avance.

    Jean-Michel Pigeon sa bande ont parti le bal avec le superbe doublé Portal/Composite qui ouvre également l’album. Un démarrage en douceur, qui ne tarde pas à gagner à intensité notamment grâce à la richesse des cordes (violoncelle de Marianne Houle, qui est accompagnée de deux violonistes) qui prendront énormément de place pendant la soirée. De mon emplacement collé sur les caisses de son, j’en ai eu la chair de poule.

    Après un premier tiers entièrement consacré aux chansons du nouvel album (et comprenant l’irrésistible montée en sève de Cercles et pentagones et le petit rock sympa de Labyrinthes, qui a réveillé la foule plutôt sage jusque là), le groupe a sorti les pièces du premier EP et du premier album complet (Tantale) et il a ensuite procédé à un joyeux mélange. Phatéon explose encore plus fort en spectacle que sur disque.

    Sur le plan de la présentation, le groupe a su miser sur ses forces (l’excellente musique, la grande chimie entre les membres du band) plutôt que sur des artifices qui auraient pu déranger. Il y avait bien des projections souvent liées aux propos chantés par le chanteur Pigeon, mais elles étaient au service de la musique et non le contraire.

    Le groupe s’en est quand même servi pour nous passer un petit bout de Metropolis (en ouverture à la pièce du même nom) pendant que les filles faisaient la bande sonore. Chouette, chouette!

    On voulait de la belle musique, quelque chose qui vient nous chercher? Nous voilà servis. Et repus.

    Secret SunEn première partie, le duo Secret Sun avait la tâche de préparer les mélomanes déjà arrivés. Les Montréalais ont enregistré un album qui devrait paraître cet automne. Leur électro-pop aux guitares atmosphériques (à la xx, beach house et les autres… vous voyez le genre) et la voix douce de la chanteuse ont le potentiel de nous faire faire de beaux voyages. L’avenir nous dira s’ils auront la chance de percer dans cette sous-catégorie hyper saturée.

    En résumé, ce fut une très belle soirée. On s’attendait à tout un concert de musique avec Monogrenade et le groupe n’a pas déçu. On remet ça au Festival d’été?

    Jacques Boivin

    2 mars 2014
    Spectacles
  • ecoutedonc.ca retourne à Bonnaroo en juin!

    ecoutedonc.ca retourne à Bonnaroo en juin!

    Bon, ben on peut dire que c’est pas mal officiel maintenant que le laissez-passer et les billets d’avion sont achetés : votre humble serviteur retourne assister au festival de musique Bonnaroo, qui aura lieu du 12 au 15 juin à Manchester (Tennessee). C’est simple, je n’ai pas pu résister à la programmation, qui bat des records en termes de diversité et de profondeur.

    Arche Bonnaroo

    La tête de l’affiche est intéressante avec son rappeur qui cherche la rédemption (Kanye West), sa légende ennoblie (Sir Elton John), son has-been encore plus que capable (Lionel Richie), son gars de la place habitué de mettre le party (Jack White) et un groupe d’indie chouchou des jeunes adultes (Vampire Weekend). Bon, les habitués des Plaines vont dire que nous avons eu Elton John en 2011 et Lionel Richie en 2012 à Québec, mais moi, j’étais allé voir Random Recipe et DJ Champion à la place du premier, puis City and Colour à la place du deuxième.

    SAM_0369C’est dès qu’on commence la deuxième ligne de l’affiche que ça devient vraiment intéressant. The Avett Brothers? OUI! Phoenix? OUI! Skrillex? Ben s’il est encore pour m’empêcher de dormir, OUI! Arctic Monkeys? OUI! Frank Ocean et son R n’ B à couper le souffle? OUI! The Flaming Lips? Si ça veut dire que je vais enfin entendre Race for the Prize live, des milliers de fois OUI! Nick Cave and the Bad Seeds? OH QUE OUI! (en passant, je saute quelques noms qui m’intéressent moins, peut-être que vous ne les sauteriez pas) Damon Albarn? JE J’OUI! Neutral Milk Hotel? OUI! Cut/Copy? OUI! Disclosure? OUI!

    Vous n’êtes pas convaincus? Si j’ajoute Lauryn Hill, Chromeo, Broken Bells, Tedeschi Trucks Band, James Blake, Bobby Womack, Ice Cube, Ben Howard, Fitz and the Tantrums, Cake, Janelle Monae, Grouplove, CHVRCHES, Cage the Elephant, Die Antwoord, Drive-By Truckers et Mastodon, ça va?

    St. VincentC’est que vous êtes exigeants, vous! Capital Cities? Jake Bugg? Chance the Rapper? John Butler Trio? Little Dragon? City and Colour (mettez-le en même temps que Lionel Richie)? Phosphorescent? Washed Out? Danny Brown? Warpaint? Sam Smith?

    C’est sans compter les Shovels & Rope, Lone Bellow, Real Estate, Poliça, A Tribe Called Red (qui avait été fort apprécié au FEQ l’an dernier), Valerie June et de nombreux autres qui viennent compléter une affiche de rêve.

    Ajoutez à cela les Superjams (un genre de carte blanche à un artiste, où les invités célèbrent musicalement), dont un avec Skrillex (j’essaie d’imaginer ce que ça va donner) et un autre axé sur le Bluegrass (est-ce qu’on peut apporter un uke?).

    Bonnaroo!Si je me fie à mon expérience de 2012, je devrais voir plus d’une trentaine de prestations au cours de ma fin de semaine et bien entendu, mes comptes-rendus seront publiés sur ecoutedonc.ca.

    En attendant, à partir de lundi prochain, entre autres nouveautés, je lance une chronique hebdomadaire, En attendant Bonnaroo, où je vous parlerai des artistes à l’affiche, des activités offertes là-bas et de la préparation nécessaire si on veut tirer le maximum de notre présence à la ferme. Si vous avez des trucs et des conseils, n’hésitez pas à en parler ici, sur Facebook ou sur Twitter. Et si vous voulez en savoir plus, visitez le www.bonnaroo.com.

    Jacques Boivin

    27 février 2014
    Festivals
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