Le Cercle s’est graduellement rempli hier soir à l’occasion du lancement de Textures, le tout dernier disque de Fjord. Les spectateurs, regroupés autour des tables à l’arrière de la salle, discutaient calmement en attendant l’arrivée sur scène du premier groupe.
Floes crédit : Sébastien Ouellet
C’est aux alentours de 21h que les premières notes et vibrations de la musique de Floes résonnèrent dans la salle. Attention, ne vous mélangez pas : Floes était bien la première partie de Fjord ce soir-là. Tout comme leur nom, la musique de ces deux groupes s’amalgamait très bien, comme on a pu le constater hier. En effet, Floes propose un électro-pop planant accompagné d’effets, de mélodies et de solos à la guitare. Ce trio, qu’on avait aussi pu entendre au Show de la rentrée, a livré une belle performance au Cercle, le chanteur se montrant particulièrement agile dans les aigües ce soir-là. Autre fait notable : le son était très réussi, ce qui a grandement contribué à immerger les spectateurs dans le monde musical du groupe. En terminant, cette prestation a permis de découvrir un Floes plus intense, plus groundé qu’avant.
Fjord Crédit : Sébastien Ouellet
Après une bonne pause entre les deux groupes, aux alentours de 22h15, Fjord a fait son entrée sur scène. La salle s’était pas mal remplie à ce point de la soirée, accueillant au grand minimum une centaine de personnes. Les deux musiciens habituels du groupe étaient accompagnés à la guitare, au clavier et à la voix par Antoine Angers, qui joue habituellement dans un autre groupe avec le chanteur de Floes (pouvez-vous deviner lequel ?).
La musique de Fjord, comme je l’ai dit tout à l’heure, avait bien été introduite par celle de Floes : ils nous ont présenté un électro-pop aux accents un peu plus soul sur lequel les voix en harmonie du chanteur et d’Antoine Angers ajoutaient des couleurs indie-folk. Quelques samples donnaient au tout des touches planantes et introspectives. La performance du groupe a fait plaisir au public, qui les écoutaient attentivement en hochant de la tête, voire en dansant un peu. Fjord a enfilé les pièces de leur nouvel album, pour un set d’un total de 30 minutes. On peut souligner leur enthousiasme ainsi que les extraits vidéos projetés à l’arrière-scène qui venaient accompagner leur musique et nous aider à nous perdre dedans.
Le Festival OFF de Québec dévoilait sa programmation aujourd’hui au Knock-Out devant quelques médias et invités. L’édition de cette année (6 au 9 juillet), qui a pour slogan «Tout est possible», nous réserve à première vue plusieurs surprises, de nouvelles découvertes et du fun en barre. La présentation était accompagnée de la performance de trois artistes de la programmation aux registres variés.
Avec une programmation locale à 50%, pari que l’équipe du festival tient année après année, le festival OFF 2016 promet des soirées hautes en couleur. Pour n’en nommer que quelques-uns, Robbob, Jérôme St-Kant, La fête et Charles Garant sont autant d’artistes de Québec qu’on pourra voir sur les différentes scènes du OFF.
Côté inusité, déjà, la soirée d’ouverture commence avec une prestation «à la frontière des genres», tel que nous l’explique Sophie Bernier, directrice de la programmation : dans Anthropologies imaginaires, entre le théâtre et la musique, Gabriel Dharmoo présentera des peuples imaginaires et leur culture. Pour faire lever le party, le OFF a aussi organisé un gros Karaoké le même soir, où l’on nous promet «du kitsch au deuxième degré». Suivra Bad Dylan, un groupe prometteur et festif que vous avez peut-être découvert dans la liste de Noël Poulet-Neige de cette année. Définitivement, cette soirée promet de rivaliser avec le succès de l’année dernière.
Le reste de la programmation n’a d’ailleurs rien à envier à cette soirée d’ouverture ou encore à l’édition précédente. On nous promet autant de spectacles plus «intellos», comme la musique électro-contemporaine d’Anoush Moazenni avec son piano modifié, que de prestations qui font bouger, comme celle de Les voyageurs nus avec leur musique festive et engagée. La dernière soirée, quant à elle, est réservée à l’univers du rock : Les Goules y feront leur apparition, ce que Sophie Bernier nous annonce avec émotion en se remémorant leur passage au festival en 2012, alors que le groupe était considéré comme cliniquement mort.
On aura encore droit à beaucoup de primeurs cette année, mais aussi à différents spectacles montés tout spécialement à l’occasion du OFF comme le trio Andrew, Jean-Michel et Fabien, où se rencontrent trois membres actifs de la scène québécoise pour un événement inédit, inimitable. C’est ce qui caractérise ce festival rempli de premières fois et de découvertes pour chacun, ce que le directeur général du OFF, Guillaume Sirois, appelle «les soirées signature».
Ce festival, «incubateur pour la relève de la région» selon le DG, est une occasion en or de découvrir les artistes émergents de demain, de trouver quelques perles rares avant tout le monde. Ce n’est pas un festival qui attire avec des noms connus, mais bien par le côté énigmatique de sa programmation. On vous invite par ailleurs à la découvrir par vous via le site web du OFF. Une compilation regroupant des chansons des différents artistes sera aussi disponible sur le même site, ainsi que les passes (ridiculement abordables) qui sont aussi en vente à différents endroits dès maintenant. On nous a même appris que ceux qui achèteront les leurs dans les points de vente physique (Knock-Out, Sacrilège, Ninkasi, etc.) auront droit à une petite surprise.
Le Cercle a accueilli une centaine de spectateurs mercredi dernier à l’occasion du spectacle d’Islands. Ce groupe d’indie rock fondé en 2005, de passage à Québec, est actuellement en tournée pour la promotion de deux nouveaux albums : Taste et Should I Remain Here At Sea ? Deux albums assez différents, dont on aura pu goûter la saveur mercredi dernier.
C’est cependant la première partie, Lushlife, qui est d’abord montée sur scène aux alentours de 21h15. Originaire de la Pennsylvanie, ce rappeur nous a livré une performance hip-hop énergique. Seul sur scène avec séquenceurs, ordinateur, drumpads et micros qu’il manoeuvrait, il a beaucoup interagi avec un public qui s’est montré accueillant et prêt à jouer le jeu. Son hip-hop tantôt très électro, tantôt plus oldschool, m’évoquait tour à tour des scènes de fête de collège ou de tournoi de basketball des films américains. Une musique entraînante avec une attitude idéale pour réchauffer le public, et ce même si ce dernier dans son ensemble ne semblait pas être un grand fan de hip-hop. «C’est mon premier show de hip-hop que j’ai aimé !», nous a même confié Sébastien Ouellet, élément récurrent (pour ne pas dire mascotte) du public de la Ville de Québec.
Vers 22h15 les quatre membres d’Islandsont fait résonner leurs instruments. Le groupe a joué des pièces de leurs deux nouveaux albums, qui se veulent assez différents l’un de l’autre (Taste se rapprochant du pop avec des synthétiseurs aux sons vintage et l’autre album étant une tentative vers le rock‘n’roll lui aussi assez classique). Résultat, les musiciens alternaient entre synthétiseurs et guitares/basse, ce qui donnait un mélange diversifié, intéressant, mais qui gardait toujours la même signature indie. On pouvait aussi entendre dans plusieurs de leurs pièces des influences tirées de la culture musicale populaire de différentes époques, le tout accompagné de la voix complexe et diversifiée de Nick Diamonds.
Le groupe, qui avait connu un franc succès avec leur premier disque Return to the sea, a joué peu de pièces de cet album, ce qui a sans doute déplu à quelques admirateurs comme à notre mascotte Sébastien Ouellet. Le public est cependant resté pour la plupart très attentif et plusieurs enthousiastes à l’avant dansaient. Au rappel, le groupe a livré une dernière performance plus énergique avant de quitter la scène.
Coproduit par Boîte Béluga et le Pantoum, le Mammifest a battu son plein samedi dernier pour une première édition qui a connu un franc succès. Conçu pour «donner une nouvelle vitrine pour la relève de Québec», comme nous l’a annoncé Jean-Étienne Collin Marcoux du Pantoum, ce festival nous a présenté quatre groupes locaux ainsi que Royal Canoe (Winnipeg) et Organ Mood (Montréal / Sherbrooke) en tête d’affiche. Six spectacles uniques d’affilée dans une ambiance «animale» où chacun était libre de se déguiser en son mammifère préféré.
Le Complexe Méduse avait été transformé en jungle pour l’occasion, grâce à des décors faits main par Carol-Anne Charrette et Pier-Anne St-Jean. Pour couronner le tout, le Coin fabriquait même sur place des T-shirts personnalisés à l’effigie du festival. Quand la soirée a commencé, vers 21h, la salle était déjà pleine.
Floes – 21h
Floes
C’est Floes qui a ouvert le bal. Composé de Samuel Wagner (Harfang),Pier-Philippe Thériault (PopLéon) et Simon Tam (PopLéon, Émeraude), le groupe nous a offert son premier spectacle à vie. Ils avaient sorti un extrait quelques jours avant, Showdown, qui nous promettait un électro franchement pop, voire hip-hop, tout en gardant un côté introverti et planant.
N’ayant pas peu d’expérience chacun de leur côté, les musiciens du trio ont bien tenu leur promesse. Résultat, des beats intéressants, des mélodies pop dont l’aspect répétitif était cassé de temps en temps par le son plus rock de la guitare, sans oublier la voix de Samuel Wagner qui contrebalançait le tout avec sa légèreté et son côté planant. Un mélange osé et intéressant, où chaque son avait sa place. Pendant une trentaine de minutes, Floes nous a joué ses quelques pièces, dont on retrouvera une partie sur leur mini-album qui devrait sortir bientôt.
De la Reine – 21h45
De la Reine
Autre trio assez récent, De la Reine se démarque par son énergie et son groove. Les trois musiciens du groupe, Jean-Étienne Collin Marcoux (batterie), Vincent Lamontagne (guitare et basse) ainsi qu’Odile Marmet-Rochefort (voix et claviers), ont eux aussi déjà fait leurs armes (ou leurs instruments) dans différents autres groupes locaux de la ville de Québec.
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Dans un style qui mêle le trip-hop et le rock à beaucoup d’autres substances musicales, le groupe a livré une performance qui avait quelque chose de percutant, d’accrocheur. On est heureux de constater, aussi, que la langue française de leurs textes se marie bien avec leur musique, un autre pari intéressant. Le groupe a aussi profité du Mammifest pour lancer sa cassette, leur premier opus.
Medora – 22h30
Medora
Programmé au OFF l’an passé, Medora a été chaudement accueilli par le public samedi soir. Public qui, d’ailleurs, ressemblait fortement à celui du OFF : attentif et curieux, ouvert, festif.
Contrastant avec le côté pop du début de la soirée, le groupe s’est lancé très rapidement dans leur rock cru et planant à la fois, comme le serait une remise en question existentielle. Ils ont joué plusieurs pièces de leur récent maxi intitulé Les Arômes ainsi que Sillage, une des pièces phares de leur premier disque. Ils n’ont pas déçu le public, qui semblait habitué à l’intensité du groupe et à ses crescendos psychédéliques.
On a aussi eu droit à une reprise d’une chanson d’Avec Pas D’Casque ainsi qu’à une nouvelle pièce au tempo rapide et où la voix du chanteur s’est déployée avec agilité : Tsunami. On y a aussi senti un côté plus dissonant qui ajoute une autre couleur à la musique du groupe. Cette chanson se trouvera apparemment sur le prochain opus de Medora, premier album complet, sur lequel ils travaillent en ce moment.
Harfang – 23h15
Harfang
Très attendus eux aussi, les membres de Harfang sont montés sur scène peu après Medora. Le harfang n’est pas un mammifère, mais samedi dernier il faisait vraiment partie de la famille : le groupe était visiblement heureux de jouer devant un public déjà pour la plupart initié à sa musique, qui plus est entouré d’une équipe avec laquelle il est habitué de travailler. La performance n’en a été que plus énergique, d’un enthousiasme contagieux.
Harfang a joué plusieurs pièces de ses deux maxis Harfang EP et Flood, en plus de quelques pièces qui ne figurent pas encore sur aucun disque. Ces nouvelles chansons, dont une qui a été jouée pour la première fois en spectacle au Mammifest, témoignent de nouvelles influences qui ont été mélangées au folk rock distinctif du groupe. J’ai cru y voir passer des traces de jazz, de blues, quelque chose du pop des années 80 et même un peu de musique du monde. Ce sera à explorer plus amplement quand le groupe sortira son prochain disque, un album complet, prévu pour la fin 2016.
Royal Canoe – 0h15
Royal Canoe
En tournée pour la promotion de leur nouvel album Today we’re believers, le groupe manitobain a fait un arrêt au Mammifest pour le plus grand plaisir des spectateurs. Royal Canoe, ce sont des arrangements musicaux élaborés autour d’un jeu répété, des tempi et des structures rythmiques complexes, le tout accompagné par la voix du chanteur transformée par différents effets électroniques.
Leur musique, un mélange hétérogène de différents styles qui ressortent en un tout psychédélique et électro à la fois, a emporté le public qui s’est graduellement mis à danser. Vraisemblablement enchanté par la réaction du public, le groupe a étiré sa performance en jouant autant de vieilles chansons que de nouvelles.
Organ Mood – 1h15
Après quatre heures de spectacle intense, rien de mieux pour terminer la soirée que la performance d’Organ Mood. Spectacle inclusif, ambiant, où le public et l’improvisation musicale psychédélique tenaient des rôles prépondérants. Les effets visuels, faits main, étaient eux aussi créés spontanément sur place à l’aide de rétroprojecteurs et d’acétates.
Les spectateurs, mêlés à la performance qui se donnait sur le plancher de la salle, en ont profité pour se poser pendant la première partie du spectacle. En bonne partie assis, quelques uns les yeux fermés, ils appréciaient l’ambiance musicale et ses effets de transe. Après une intéressante performance de deux spectateurs sur un instrument inventé par le groupe, Organ Mood a invité le public à se disperser dans la salle. Celui-ci en a profité pour se propager, discuter, profiter du moment ou encore danser. La piste de danse s’est élargie à mesure que la performance avançait.
Jean-Moufette – Très tard
Pour les quelques motivés qui restaient et en redemandaient encore après Organ Mood, Jean-Michel Letendre Veilleux du Pantoum (a.k.a. Jean Moufette) a fait un DJ set jusqu’à 3h du matin. Le tout s’est apparemment très bien terminé, selon l’autre pilier du Pantoum Jean-Étienne Collin Marcoux.
Un festival prometteur
Notre très professionnelle reporter Marie-Ève.
Local autant par sa programmation (Floes, De la Reine, Medora, Harfang) que dans son organisation (Boîte Béluga, Pantoum, Le Coin), le Mammifest a su plaire au public et rassembler une variété intéressante de styles. L’ambiance était festive et le concept, bien exploité. Le timing était parfait pour nous remettre en mode festival et pour nous faire patienter jusqu’au OFF.
On espère que cette édition soit la première d’une longue série qui poussera encore plus loin ses exploits et qui fera voir à qui le veut bien à quel point notre scène locale se porte bien. En espérant y croiser toujours davantage de nouveaux visages (autant du côté du public que de celui des musiciens) et qu’on offrira à ce festival la visibilité qu’il mérite.
Clay and Friends, qu’ecoutedonc.ca a découvert au Rock & Pabst, ont sorti un vidéoclip pour leur pièce intitulée Don’t Need le 11 avril dernier.
«Appuyée par une réalisation dynamique, la chanson Don’t Need dévoile la direction soulhop plus assumée de la formation, qui se permet également une incursion reggae», indique le groupe.
Tourné en Ukraine, ce clip produit par Chantale suit une trame narrative intéressante et qui va à l’essentiel. On retrouve dans la musique de Clay and Friends l’enthousiasme et le groove qu’on leur connaît. La pièce est accompagnée par la performance de Mounia Zahzam et de Simon Fournier. On a même droit à une chorégraphie de danse contemporaine qui ne laisse pas de glace.
Clay and Friends en spectacle :
28 avril à McGill, Montréal
4 mai au Bleury, Montréal
6 mai au ArtGang, Montréal
Anatole nous a ouvert les portes de son studio hier soir et il a recréé pour son public l’ambiance de la Nouvelle LA pour un lancement hors du commun. Compte-rendu d’un voyage dans le temps et l’espace pour nous amener au lieu le plus tendance de la L.A. du temps d’Andy Warhol.
Exploration des lieux
À 19h pile, un gardien de sécurité impassible nous ouvre la porte qui mène au deuxième étage du Pantoum, endroit méconnu du public puisque la scène est habituellement au troisième. On est ensuite balancés dans un monde sorti d’une autre époque, où chaque pièce a son ambiance propre. On peut se déplacer jusqu’à la salle d’écoute munie d’encens, de lavalamps et de guirlandes de lumières. L’album y joue en boucle, accompagné d’une projection rétro pour le plaisir de ceux qui s’affalent dans les divans pour apprécier l’art d’Anatole.
Il y a aussi une salle principale où les gens peuvent se rejoindre pour discuter entre eux. On y croise la crème de la scène émergente de la ville de Québec, ce qui rajoute à l’ambiance hip du décor. Mais autre chose s’y passe aussi : on peut y voir différentes performances, effets visuels et sonores maison. Anatole, la vedette de la soirée, nous a présenté quelques acteurs de la soirée. Le premier qu’il nous présente est Kenton Mail, le batteur : «c’est un très bon batteur de jazz que j’invite souvent pour me divertir», explique-t-il dans son rôle de dandy. On a aussi eu droit à la performance de Fabien Piché, danseur, et à celle de Laps, «qui est associé à Canadian Bacon, entre autres, et qui est un très bon peintre», toujours selon le maître de la soirée. Les autres membres du groupe, finalement, oeuvrent aussi à la réussite de la soirée pendant qu’on nous offre des cosmopolitains dans un coin de la salle.
La salle la plus théâtrale, cependant, reste la loge d’Anatole. Certaines choses qui s’y passaient ne se racontent même pas (vous devrez aller jeter un coup d’œil aux photos), le tout pour le simple plaisir de la vedette de la soirée. Celle-ci nous explique en quelques mots le thème de la soirée : «L’idée c’était de faire voir un peu aux gens dans quel climat j’évoluais. En ce moment, on est en pleine création», nous confie le dandy.
Les choses se passent
Après la découverte de l’endroit, vers 19h30, l’atmosphère de la salle principale change : quelque chose va se produire. Anatole sort de son antre et se promène dans la foule, quand soudain une explosion sonore nous annonce qu’il va se mettre à chanter. Inattendue, cette prestation de deux ou trois titres électrise la foule, qui vers la fin danse tout autour de lui alors que de la poudre, accessoire primordial à l’ambiance, est lancée à tout vent dans la salle. La star retourne ensuite dans ses quartiers aussi promptement qu’elle en était sortie, nous annoncant au passage son apparition prochaine au District, le 7 avril prochain.
Commentaires du public
Hors du commun est un excellent qualificatif pour cette soirée, qui a été très appréciée par le public. À travers notre exploration de la salle, on a recueilli quelques témoignages.
«Psychédélique, mais à la fois conceptuellement arrêté. C’est intéressant d’avoir cette expérience de lancement qui va au-delà de la simple musique, mais vraiment dans le concept et dans la personnification d’Anatole. C’est un peu une mise en scène, c’est théâtral tout ce qui se passe, je trouve ça intéressant ce genre d’approche là»
– Jean-Louis Bordeleau, CHYZ.
«J’ai vraiment l’impression que l’ambiance qu’ils voulaient créer fonctionne. Le côté fashion L.A., c’est vraiment sur la coche,» ajoute aussi un autre témoin satisfait.
Nombreux étaient ceux qui avaient déjà vu Anatole au Pantoum, au Sous-sol du Cercle, au Rock N’ Pabst, et même au Zénob à Trois-Rivières, comme me l’ont confié quelques personnes venues de là-bas expressément pour le lancement.
«On avait des attentes, mettons qu’on savait que ça allait être hors de l’ordinaire, mais c’est encore mieux», nous dit aussi l’une de celles qui l’avaient déjà vu à plusieurs reprises.
Et même les nouveaux ont semblé satisfaits. «J’ai vraiment aimé, j’ai trouvé ça original. Je trouvais que c’était une prestation sans préjugé», nous explique une novice d’Anatole, qui nous confie qu’elle récidivera.
Derniers mots d’Anatole
Pour bien clore la soirée, qui aller voir d’autre qu’Anatole ? Voici ses derniers mots sur la soirée. «Je pense que les gens ont été un peu surpris peut-être, mais c’est ce qu’on voulait. J’ai trouvé le public super, toujours super le public.»
Comme la majorité des personnes présentes le connaissait déjà, lui et ses performances hautes en couleur, on lui a aussi demandé de nous parler de l’effet qu’il faisait à son auditoire.
«Le choc vient de la première fois, après ça on veut juste renouveler l’expérience et on y prend goût», dit-il. «Passé la première fois c’est toujours un peu plus difficile de choquer, mais l’expérience ne perd pas de sa qualité, j’ai l’impression. Au contraire, à force d’usage c’est de mieux en mieux».
En terminant, Anatole nous partage son rêve le plus fou : «Chanter avec Peter Gabriel ou avec Bryan Ferry sur les plaines cet été.» Pour Gabriel, il avoue que sa version de Sledge Hammer (Grosse Massue) serait une bonne pièce à chanter et dit qu’avec Bryan Ferry il chanterait ce que Ferry voudrait, peu importe.
Les portes du Pantoum se sont fermées aux alentours de 9h vendredi dernier, puisque leur spectacle affichait déjà complet, chose rare pour la salle réputée pour ses heures tardives. Soit l’ouverture des portes à 20h a su, cette fois, motiver le public à arriver d’avance, soit il y en avait plus d’un qui attendait ce spectacle avec impatience. Toujours est-il que c’est une salle bien remplie (autant en quantité qu’en qualité) qui a accueilli Hologramme dès 9h30.
Le groupe de Montréal a commencé en force avec une pièce plus dansante, et ce devant un public déjà assez enthousiaste. Enfilant les chansons de leur album homonyme, Hologramme est passé à une section plus downtempo, remplie à souhait de synthé (on comptait alors trois claviers pour deux musiciens sur trois) et étirée par différentes improvisations musicales. Ça a donné le coup d’envoi pour la soirée, puisque le public déjà chaleureux s’est alors dégêné puis déchaîné. On a même eu droit à un épisode de bodysurfing difficile à décrire. Le tout s’est terminé avec une finale plus rock, pour ensuite déboucher sur la dernière chanson, où le groupe a donné toute l’intensité qui lui restait pour nous faire bouger sur un tempo accéléré.
Fait intéressant : depuis leur dernier spectacle à Québec, Hologramme ont décidé de changer leur formule live et de laisser plus d’espace aux jams. C’est à mon avis une nouvelle formule gagnante, puisqu’on leur a trouvé une intensité nouvelle dans les abondants solos de synthés ou encore dans les passes de basse et de batterie d’hier soir. La musique d’Hologramme, un heureux mélange de synthétiseurs, de rock, de groove et d’échantillonnage, se prête ainsi mieux à la performance sur scène, l’endroit où leur musique fait bouger tout le monde.
À l’arrivée de Ghostly Kisses, la fête s’est pour ainsi dire suspendue. Accompagnée ce soir-là par trois musiciens de talent de la ville de Québec (Antoine Angers, Vincent Lamontagne et Jean-Étienne Collin Marcoux), Margaux Sauvé a charmé le public avec sa voix douce et riche. En plus de ses simples plus connus, elle nous a joué différentes pièces qui explorent ses diverses influences (ballade rock, pop, électro) ainsi que quelques reprises. On a aussi eu droit à une nouvelle chanson, puis la chanteuse nous a annoncé que d’autres «surprises» arriveraient bientôt.
Côté musique, Ghostly Kisses a un certain talent pour mélanger le lyrique (piano, violon, voix) et le rythmique (basse, guitare, batterie). En live, les musiciens qui accompagnaient Margaux Sauvé savaient s’effacer tout en ajoutant leur touche personnelle. C’est que le groupe est habituellement composé de Margaux Sauvé et de Dragos Chiriac (Men I Trust), compositeur.
Ils ont livré une belle performance, plus intimiste et réservée que celle d’Hologramme. Les premières rangées ont d’ailleurs écouté le spectacle attentivement, mais on entendait en bruit de fond ceux qui étaient restés dans l’esprit de la fête en arrière. On aurait peut-être pu inverser l’ordre des spectacles pour assurer une meilleure écoute à Ghostly Kisses et un public déjà réchauffé pour danser sur les pièces d’Hologramme.
Toujours est-il que la soirée s’est bien déroulée et que, le spectacle se terminant exceptionnellement à 11h30, le public a pu se disperser et profiter du temps qui restait pour fêter ou parler entre amis. Décidément, on aime les spectacles de ce genre !
Le groupe local Medora présentait hier soir, et ce pour la première fois en spectacle, son tout dernier maxi intitulé Les Arômes. Ils en avaient fait le lancement officieux la semaine dernière au Pantoum dans un 5 à 7, mais l’évènement en grande pompe s’est déroulé au Cercle. Cet opus entraîne le groupe sur une nouvelle lancée, d’autant plus qu’ils sont accompagnés par une nouvelle équipe de qualité (Boîte Béluga, Pantoum, etc.),
Aux alentours de 21h15, alors que la salle se remplissait tranquillement, c’est Les Louanges qui a commencé la soirée avec une entrée en matière rapide et efficace. Peu évidente à décrire, leur musique est composée d’une section rythmique (batterie, basse) plus groovy, qui est accompagnée par des mélodies (guitare, clavier, voix) plus planantes. La voix de Vincent Roberge, à qui on peut attribuer l’initiative du projet, est un élément crucial de l’originalité du groupe puisqu’elle est assez versatile et toujours hors du commun. Les Louanges ont joué des pièces d’un rock tantôt «plus suaves», tantôt plus festif, qui se retrouveront en bonne partie sur un maxi qu’on nous annonce en avril. Le tout était entrecoupé d’interventions du chanteur. Ce dernier, en bon amuseur de foules, a fait rire le public avec tours de magie, anecdotes et autres blagues.
Medoraa ensuite pris place sur scène sous les applaudissements chaleureux du public devenu assez nombreux. Dès les premières pièces, qui figurent sur Les Arômes, on a pu constater que le nouveau maxi était un peu plus rock que le précédent. On y sent, en tout cas, une lourdeur du son ajoutée au planant et à l’éthéré caractéristique de Medora. Un mélange pour le moins percutant!
Dans les nouvelles chansons dans leur ensemble, on peut aussi noter quelque chose de progressif, notamment dans les variations fréquentes de dynamiques (volume) et de tempo (rythme). Le groupe a aussi étendu son répertoire de styles en y insérant notamment quelques éléments du punk dans la finale d’une de leurs pièces. Les mélodies vocales sont un peu plus catchy qu’avant, rendant celles-ci plus accessibles et leur donnant un arrière-goût de pop. Les crescendo d’intensité, déjà bien maîtrisés sur Ressac, se font encore ressentir sur Les Arômes.
En plus des pièces du nouvel album, on a pu entendre hier une section d’anciennes chansons tirées de leur premier maxi ainsi que quelques reprises bien choisies. Medora a notamment conclu son rappel avec un titre de Jimmy Hunt.
Le son était bon dans son ensemble, mais on a d’emblée fait face à quelques problèmes techniques (feedback, loops, etc.). Le groupe a cependant su faire abstraction de ces distractions pour se concentrer sur leur prestation. Ils ont joué avec intensité et avec un plaisir contagieux. Leur aisance sur scène, plus présente qu’avant, est sans doute le résultat du travail avec leur nouveau metteur en scène, Alexandre Martel (Mauves, Anatole).
Le public, qui a applaudi chaleureusement entre les pièces, m’a pourtant paru bien timide. Devant un groupe qui se donnait à fond, on aurait dû voir un peu plus d’action de sa part. Il a pourtant été assez attentif et enthousiaste.
Après le rappel, la soirée d’hier s’est conclue amicalement au Cercle avec bières, jasette, signatures d’autographes et félicitations sur un fond musical.
Des étudiants ont rempli le Grand Salon de l’Université Laval hier soir pour fêter le retour à l’école et ils n’ont pas été laissés en reste. Avec une programmation éclectique, mais cohérente, la CADEUL a bien choisi ses artistes pour que le party lève.
En entrée, De la Reinenous a offert son tout premier spectacle. Le groupe de Québec, qui se préparait depuis septembre, est pourtant moins novice qu’il n’y paraît : ses membres, Jean-Étienne Collin Marcoux (batterie), Vincent Lamontagne (guitare et basse) ainsi qu’Odile Marmet-Rochefort (voix et claviers), sont issus de plusieurs groupes locaux et sont plutôt habitués à jouer ensemble. C’est donc une musique assurée, bien ficelée qu’ils ont livrée hier au public qui se rassemblait lentement autour de la scène. La salle, devenue pratiquement pleine, a pu se mettre dans l’ambiance avec la musique envoûtante, électro-rock aux ambiances trip-hop du groupe.
Après une entrée en matière plus downbeat, We Are Monroe s’est installé sur scène avec son rock alternatif teinté de punk. Côté musique, on pourrait faire plusieurs parallèles tantôt avec la musique de The Killers, tantôt avec celle de Billy Talent. Ils ont livré une performance énergisante parsemée de finales endiablées. Malgré le fait que le micro et la guitare du chanteur étaient difficilement audibles, le tout a plu à la foule qui se dandinait au son de leurs deux guitares.
On sentait la fébrilité monter au sein du public juste avant l’arrivée de We Are Wolves. Tête d’affiche du Show de la Rentrée, ils ont déjà fait leurs preuves de nombreuses fois depuis leur formation en 2000. Leur musique électro-rock aux teintes post-punk et pop, inimitable, était ce qu’il fallait pour faire exploser la fête. Aussi survoltée que les membres du groupe, la foule s’est déchaînée jusqu’à la toute fin, y allant à cœur joie de bodysurfing, de moshpits et même de quelques stage dive. Il faut cependant noter que tout ce fun s’est fait dans une atmosphère sympathique. Le groupe s’est gâté avec un rappel de deux chansons en terminant avec Magique, une pièce culte du groupe et que plusieurs ont su reconnaître.
Pour bien terminer la soirée, Fonkynsonest monté sur scène avec ses tables tournantes de DJ et son nu disco, un style proche de l’électro-house. Le public, un peu plus dissipé, s’adonnait à différentes façons de faire le party. Près de la scène, on écoutait en dansant ou en opinant de la tête. À l’arrière, on pouvait apercevoir des danseurs de Tektonik et de plusieurs autres styles (dont le swing, oui oui !) se donner sur le plancher de danses. D’autres profitaient simplement de l’ambiance pour prendre une bière.
Le Show de la Rentrée, plus survolté que l’année précédente, fut en effet une belle réussite. Regroupant l’originalité de certains groupes et la formule gagnante des autres, le mélange était bien dosé entre découvertes et ambiance. Il faut aussi faire une mention spéciale pour l’éclairage qui, tout au long, a été manié d’une main de maître par Kevin Savard.
Le 12 décembre dernier, Klô Pelgag abandonnait son pompon et se faisait raser les cheveux sur scène au Club Soda pour Leucan, et ce dans une mise en scène époustouflante. Même si elle avait encore ses cheveux le 10 décembre, elle est aussi venue à Québec pour nous présenter cette prestation inédite, qui marquait la fin d’une tournée d’une durée de près de deux ans. Et quel spectacle ! Mais avant d’aller se planter au Grand-Théâtre pour écouter ça, on en a profité pour rencontrer Klô et lui poser quelques questions.
Entrevue
Bien sûr, on a été tenté de lui poser la question à 100$ sur ses cheveux. On s’y est cependant pris de biais en lui demandant quelles réactions cela avait causées dans son entourage. «Avant que je décide vraiment de le faire, quand j’en parlais à des gens en disant ‘Ah j’aimerais peut-être ça me raser les cheveux à un moment donné’, les gens me répondaient ‘Mais non, fais pas ça ! Tes cheveux !’ et des choses comme ‘Ben non tu peux pas faire ça !’, explique-t-elle. Je me suis dit : ‘voyons, c’est ben plate comme réponse !’. C’est plate de vouloir enfermer quelqu’un dans une image que t’as de lui et de jamais vouloir que ça change. Bref, ça je trouvais ça drôle, mais à partir du moment où j’ai décidé de le faire pour vrai, ce n’était pas si pire. C’était plus positif peut-être. Donc il n’y a pas vraiment eu après ça de gens qui étaient contre.»
Et même si des gens proches ou moins proches lui avaient montré quelque opposition, Klô Pelgag l’aurait sûrement fait quand même. C’est en tout cas ce qu’on peut déduire de ce qu’elle pense de son image en tant qu’artiste : «À partir du moment où tu décides de faire quelque chose qui est plus public, ça ne t’appartient plus ton image. Faut accepter de se détacher de ça un peu. Je m’en fais moins avec ce que les gens disent, ça ne me dérange pas,» explique en effet l’auteure-compositrice-interprète. Cependant, elle s’empresse quand même d’ajouter : «J’imagine que des fois ça me dérange, ça dépend. Je ne suis pas complètement détachée non plus, parce que c’est quand même personnel tout ça, mais à une certaine limite j’ai laissé ça aller. » C’est selon elle une chose qui nécessite un certain effort, mais qui reste intéressante à faire. «C’est pas nécessairement un exercice difficile, ajoute-t-elle, parce que si tu ne le fais pas, si tu ne te détaches pas un peu, tu vires fou. Faut pas être trop control freak.»
Le détachement qu’a opéré Klô Pelgag par rapport à son image et à sa musique semble d’autant plus nécessaire que sa démarche artistique s’avère être très personnelle. C’est en tout cas ce qu’on a pu constater en parlant avec elle de son album paru en 2013, L’alchimie des monstres : «Cet album-là, je l’ai écrit pour me faire du bien, quand je feelais moins, quand y’avait quelque chose à faire sortir. C’est pour ça que ça s’appelle L’alchimie des monstres aussi : tu transformes quelque chose de mauvais en quelque chose de plus grand. Je n’écris pas beaucoup quand je suis vraiment joyeuse. Je ne suis pas capable d’écrire une toune en majeur !» D’ailleurs, même le choix de son vocabulaire sur l’album découle d’un processus personnel d’expression : «J’essaie d’aller crissement creux dans ma tête, dans mon cœur, et d’aller creuser pour essayer de trouver les mots pour décrire avec la plus grande justesse tout ce que je ressens. L’humain est vraiment complexe et il existe beaucoup de mots pour un sentiment, donc c’est dur de trouver les mots justes. Et, en même temps, ça ne veut pas dire que ce sont les mots justes pour les autres. C’est juste pour moi.» Ces mots justes, ce sont souvent des mots inusités, qui font naître dans ses chansons des décors surréels. Ce sont pourtant des émotions bien réelles qu’expose Chloé Pelletier Gagnon : «C’est la réalité, mais il y a une part d’imaginaire. Souvent ça vient d’une émotion très réelle qui se transforme. En fait, je n’aime pas dire les choses… je n’ai jamais vraiment écrit de façon très descriptive, parce que je ne trouve pas ça intéressant. Ça ne me fait pas du bien de dire, par exemple : ‘la table était verte et puis il y avait un miroir’. Ce qui me fait vraiment du bien, ce qui me rend heureuse quand j’écris, c’est de trouver la façon de dire, une façon non pas imagée ou poétique, mais une autre façon de décrire les choses.»
Se faire du bien en écrivant des chansons est une chose, mais Klô Pelgag cherche aussi à s’amuser à travers sa composition : «Tant qu’à écrire, j’écris aussi pour aimer ça parce qu’après, la toune, tu la joues 300 ou 400 fois. Il faut que tu la sentes pour vrai dans tes tripes, parce que sinon c’est plate en hostie.» Elle applique d’ailleurs cette façon de penser à ses spectacles, qui ont souvent été renouvelés autant sur le plan de la mise en scène que des arrangements musicaux tout au long de sa tournée qui a compris plus de 220 représentations. Et on y retrouve souvent des choix plus que judicieux : «Des fois c’est des affaires qui peuvent avoir l’air vraiment très connes, mais qui me font triper! L’autre fois, raconte Klô, j’avais un show dans lequel la première partie c’était un gars qui mangeait du spaghetti avec de la musique électronique jouée par deux musiciens avec des têtes de chat. Ils jouaient du classique, mais électronique [Pour les spectateurs du OFF 2015, on saura reconnaître ici Glenda Gould à ses tout débuts]. Et moi je trouvais ça vraiment malade, parce que ça me fait rire. Je trouve que c’est une criss de belle image !» Ce genre de folies prend aussi racine dans le goût de rendre son spectacle plus attrayant pour les spectateurs : «J’ai aussi la peur que ça soit plate, parce que moi je trouve ça plate en général […]. J’aime mieux écouter un album parce que souvent en spectacle après vingt minutes j’ai de la difficulté à me concentrer. Il faut vraiment qu’il y ait des affaires qui viennent me chercher pour que je reste attentive parce que sinon je vais me concentrer sur le mur ou bien checker le monde qui regarde le show, leurs faces, parce que j’trouve ça vraiment beau.» La solution à cela, pour elle, se trouvait dans les costumes et l’action dont elle pimenterait ses spectacles. Elle semble d’ailleurs s’être inspirée des rares spectacles marquants pour elle : «J’ai vu beaucoup de shows dans ma vie, mais il n’y en a pas beaucoup dont je me souviens ! Par contre, je me souviens, quand j’avais 15 ans, du show des Goules à Québec dans lequel il y avait du monde déguisé en oiseaux et un gars avec une camisole de force. Ils pitchaient des graines dans la foule. Ça m’a marquée parce que c’était cool comme show ! »
Le 10 décembre au Grand Théâtre de Québec
Marquant, son spectacle du 10 décembre dernier l’était aussi. En guise d’introduction, Robert Nelson s’est présenté sur scène dans un panier d’épicerie pour nous faire le coup des fruits mangés avec la pelure. Un bon vingt minutes d’incompréhension délectable devant un type qui mange un ananas ou un melon en entier sur de la musique épique. C’est d’ailleurs un exploit à voir aussi dans le vidéoclip d’Alaclair Ensemble intituléPomme, qui met encore en scène le même rappeur québécois. Tout au long du spectacle, ayant pour thème les fruits, on a eu droit à des folies, des mascottes, des changements de décors et de costumes. Côté musique, on n’a pas non plus été laissés en reste. On a d’une part eu droit à des réarrangements très intéressants des pièces de l’album de Klô Pelgag, souvent proches du blues (pour lesquels il faut remercier Mathieu Pelgag, le frère de Klô). Le plus marquant reste à mon avis la version bluesy et reggae de Le soleil. D’autre part, quelques nouvelles chansons furent aussi jouées. En outre, la formule de la jeune artiste a bien fait son effet : elle avait un plaisir visible à jouer sur scène, autant que ses musiciens. Ce fut un plaisir bien rendu par la foule éclectique du Grand Théâtre, même si elle était un peu timide. La finale, quant à elle, était à couper le souffle et à mourir de rire, puisque ça s’est terminé en duo (Serge Brideau des Hôtesses d’Hilaire, en pijama, s’est joint à la chanteuse) sur Les yeux du cœur, chanson pendant laquelle ils ont même joué une bagarre de bouteilles de bière. Les mots étant insuffisants pour expliquer l’inexplicable, je vous conseille d’aller voir les photos de la galerie pour mieux apprécier ces descriptions.
Il ne faut pas non plus oublier de mentionner la performance de la première partie, Stéphane Robitaille. À l’aise sur scène, il a fait des blagues d’entrée de jeu, porteuses de son humour léger teinté de cynisme qui a aidé à faire passer les textes plus durs de ses chansons. Sa musique et ses mélodies s’inscrivaient dans la lignée des grands chanteurs québécois et français. Avec un accompagnement instrumental assez simple (guitare, contrebasse), ses chansons mettaient surtout le texte de l’avant. Et quels textes ! Acerbes, mais parfois comiques, ils traitaient de sujets aussi variés que le suicide (hop la vie !), l’amour entre vieux ou le quartier fétiche du chanteur : Saint-Jean Baptiste. Ce fut somme toute une belle introduction à la prestation éclatée de Klô Pelgag.
Après ce spectacle de clôture et son pendant à Montréal le 12 décembre dernier, l’artiste entre maintenant en phase création. On a déjà hâte d’entendre ses nouvelles chansons et de la revoir en spectacle, cette fois sans pompon, afin de savoir quelles autres merveilles elle cache dans son sac. En attendant, je vous invite à consulter la galerie photo, dans laquelle Llamaryon vous présente ses meilleurs clichés de la soirée du 10 décembre autant devant que derrière la scène. On vous laisse aussi sur une petite anecdote racontée par Klô Pelgag lors de son entrevue.
Une anecdote pour finir
As-tu un contrôle total sur ce que tu fais par rapport à ta maison de disques ? «Ouais, total. C’est juste que des fois ils me donnent des idées. Ici [à Québec], on fait ce qu’on veut pas mal, mais en France il y a une équipe qui réfléchit beaucoup à ce qu’on pourrait faire, pis souvent ils n’ont pas de bonnes idées! Dans ce temps-là, il faut que je leur dise ‘arrête !’. » Un exemple ? «Ben, à un moment donné il fallait vraiment que je fasse un vidéoclip pour un deadline. Et là ils m’ont dit ‘ah fais nous confiance, ça va vraiment marcher avec ce réalisateur-là, c’est un réalisateur français’. Je ne le connaissais pas tant que ça, mais j’ai répondu ‘bon OK, je vous fais confiance parce que là je suis en tournée et que vraiment je n’ai pas le temps de rien faire’. Une fois arrivés, on a fait trois ou quatre jours de tournage. Ensuite j’ai reçu le clip un peu plus tard et je me suis dit : ‘oh mon dieu !’. Je me suis pitchée par terre, j’ai versé une larme, pis j’me suis sentie…violée ! Pis là, il est jamais sorti… il est jamais sorti parce que c’était vraiment une mauvaise idée c’t’affaire là ! Depuis le début ! Donc là au moins je sais maintenant quand…quand dire ‘arrête’!» a-t-elle conclu en riant.