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    [SPECTACLE] Rentrée du Pantoum 2015

    Ok. On sait maintenant pourquoi le Pantoum ne fait pas de spectacles l’été. Le terme «chaud» ne peut même plus exprimer l’intensité de la température qu’il faisait à l’intérieur hier soir à la rentrée. Le public, moi inclus, devait se relayer pour prendre des pauses d’air frais. Cependant, à travers cette nuit torride (c’est le cas de le dire) s’est tissée une ambiance superbe entre le public et les artistes.

    _MG_6667Tout a commencé à Garbage Face. Les aléas de la vie étant ce qu’ils sont, je n’ai pu arriver qu’après cette prestation. Selon les dires de notre photographe et des quelques personnes que j’ai interrogées, Garbage Face a été apprécié pour son audace. En bon showman, il se serait donné et aurait beaucoup interagi avec son public, au milieu duquel il jouait, installé sur une étoile satanique en tape. Côté musique, il s’accompagnait lui-même avec des loop pedals et rappait par dessus. On m’a dit que ses paroles valaient la peine qu’on s’y attarde.


    _MG_7277Jonah Haché
    a poursuivi malgré la chaleur qui, à ce stade-ci, était déjà intenable. La salle était tout de même assez pleine. J’étais heureuse d’apercevoir de nouveaux visages, des novices au Pantoum. Seul sur scène, Jonah Haché variait beaucoup la couleur de sa musique, qui restait toujours cependant dans l’électro-pop rythmique. Les premières pièces tendaient plus vers le psychédélique (on aurait pu comparer à un mélange de Bonobo et de Tame Impala), puis il est s’orienté vers le pop-rock pour finir avec du hip-hip et du rap. Vers la fin de son spectacle, son matériel a malheureusement éprouvé quelques problèmes techniques (la chaleur était sûrement en cause). Haché en a profité pour partager une séance d’étirements avec son public, puis a terminé sur une pièce franchement old-pop et une autre un peu plus rock. Pendant toute la prestation, quelques courageux dansaient déjà devant la scène, bravant la sueur et les étourdissements.

    Les danseurs avaient cependant gardé le plus gros de leur jus pour Uberko, visiblement un favori du public d’habitués. Que ce soit en écoutant attentivement ou en se balançant au son de sa musique, les gens présents partageaient l’intensité de l’artiste, qu’on lui connaît déjà. Sa musique, toujours très électro, un peu plus dansante que celle de l’artiste précédent, était aussi en partie jouée live. Avec sa caisse claire, son clavier, son micro et son ordinateur, il nous a balancé sa musique unique, un mélange d’ambiances (aérienne dans la mélodie et sauvage dans les rythmes). L’éclairage, composé de projections et de jeux de lumières, donnait lui aussi un effet très intéressant. Charmé par son auditoire, Uberko a conservé son intensité jusqu’à la fin malgré la température. Il nous a même présenté une de ses nouvelles chansons «datant d’avant-hier», celle-ci beaucoup plus introspective. Puis, il a terminé sur quelque chose de dansant. Il était presque une heure. On suait plus que dans un sauna, et c’était loin d’être terminé.

    L’heure avancée et la chaleur en avaient déjà fait partir plus d’un lorsque Hologramme a commencé progressivement sa partie. _MG_7541Les trois musiciens se sont tout de même donnés, et le public qui restait (les survivants) leur a bien rendu. Suivant une belle progression dans les artistes, le groupe jouait presque tout lui même (basse, synthés, batterie, guitare), à l’exception de quelques échantillonnages. Ils venaient ajouter une touche groovy à la soirée à l’aide de leur électro-rock dansant. Avec des pièces plus courtes, plus punchées et moins répétitives que les artistes précédents, ils ont été à mon avis la cerise sur la coupe glacée (sundae en français) de la soirée qui s’est étirée jusqu’à deux heures du matin passées. La finale a été éclatante. Après une chanson sensuellement disco, on a eu droit à un spectacle de Poi (des boules illuminées au bout de cordes) d’un membre du public pour agrémenter les passes de keytar de Clément Leduc ou encore les solos de batterie de Laurent Saint-Pierre. Le public, qui s’est défoulé sur la piste de danse pour oublier la chaleur, ne voulait plus laisser partir Hologramme, scandant des «nous en voulons plus ». Le groupe nous a donc fait pas un, mais bien deux rappels entrecoupés de solos de keytar endiablés.

    Cette soirée a bien donné le ton pour la 4e saison du Pantoum, qui devient de plus en plus développé et complet. Vous irez jeter un coup d’œil à leur nouveau site web pour le constater. Si vous parcourez les photos, vous pourrez aussi voir quelques uns de leurs locaux visités au passage par notre photographe Ludvig Germain Auclair. De mon côté, j’ai déjà hâte aux prochains spectacles, et j’ai maintenant une bonne raison d’apprécier les baisses considérables de températures à venir.

    Marie-Ève Fortier

    21 septembre 2015
    Région : Québec, Spectacles
    Garbage Face, Hologramme, Jonah Haché, Le Pantoum, Uberko
  • [SPECTACLE] Safia Nolin (+ Laura Sauvage), Le Cercle, 16 septembre 2015

    [SPECTACLE] Safia Nolin (+ Laura Sauvage), Le Cercle, 16 septembre 2015

    (Photos : Jacques Boivin)

    On a assisté à bien des premières et à beaucoup d’amour hier soir au Cercle. C’est que Safia Nolin et sa première partie, Laura Sauvage, ont toutes deux amorcé leurs projets musicaux respectifs assez récemment, en plus d’être authentiques et attendrissantes sur scène.

    «Salut, j’m’appelle Viv…Laura Sauvage…»

    20150916-204115-03-Laura SauvageC’est un peu nerveuse à l’idée de monter seule sur scène que Vivianne Roy a débuté la première partie, accompagnée uniquement de sa guitare. Habituellement entourée des deux autres membres des Hay Babies, celle qui se fait appeler Laura Sauvage nous a présenté son tout premier spectacle sous ce nom. Heureusement, le public a été généreux : il a fait preuve d’une bonne écoute et de nombreux gestes réconfortants (on lui lève notre chapeau, écoutedonc voit rarement ça). Rapidement, Laura Sauvage s’est sentie à sa place, sur le stage, au milieu de son blues-rock teinté de soul. Elle accompagnait sa guitare d’une voix grave, rock, mais douce. J’ai été étonnée par la beauté simple de ses mélodies, sur lesquelles elle raconte des histoires de dates ou de vendeurs de magasines.

    20150916-210528-05-Laura SauvageLe public aussi semble avoir apprécié, puisque certains ont même accompagné les oh-oh-ooooh de Laura sur Avalanche et que l’artiste a été chaudement acclamée à la fin de sa performance. Moment fort de sa prestation : elle nous a joué une de ses nouvelles chansons (un work in progress, comme elle l’expliquait), qui a quelque chose du grunge de Nirvana, et pendant laquelle Laura Sauvage a fait preuve d’une belle intensité. Son premier maxi (Americana Submarine) sortira dès la fin du mois, et elle travaille déjà sur un album. Si en solo ses chansons étaient déjà bonnes, les arrangements musicaux viendront certes les perfectionner ; on vous conseille donc de suivre attentivement la progression de ce projet. Juste avant de partir, Vivianne Roy a remercié ces musiciens fictifs et a quitté sur un candide «faites pas de drogue, j’vous aime».

    Ma première tête d’affiche

    20150916-213913-12-Safia NolinSafia Nolin a ensuite pris le relais, commençant tout de suite en musique son premier spectacle en tant que tête d’affiche. Les deux guitares (la sienne et celle, électrique, de Joseph Marchand) ainsi que la magnifique voix de Safia ont envahi la salle, alors assez pleine et toujours aussi attentive (pour vrai gang, bravo). Avec sa musique douce, mélancolique, à fleur de peau et sa personnalité pétillante mais réservée, je suppose que Safia Nolin a récolté ce qu’elle a semé. Tel artiste, tel public. Comme elle souhaitait que son album soit le plus raw possible, on a aussi pu constater que sa prestation live correspondait presque parfaitement à sa version sur album, au grand plaisir du public qui s’est pris quelquefois à chanter vers la fin du spectacle.

    D’entrée de jeu, après son intro en musique, Safia nous parle, discute même avec nous. Entre ses pièces, elle fait quelques commentaires, nous avertit qu’une de ses chansons «finit sec». Cela a eu pour effet de créer une ambiance toute particulière, remarquée par l’artiste elle-même : «On dirait plus mon party de fête qu’un show !» Moment fort de sa prestation : une reprise bien à la bonne franquette de Calvaire (oui oui, de La Chicane). N’ayant pas pu l’apprendre au complet mais voulant la jouer quand même, Safia a demandé l’aide du public pour la compléter, ce qui a créé une très belle atmosphère chaleureuse.

    20150916-215436-14-Safia NolinAprès quelques rires, quelques commentaires particuliers de Joseph («vu la forme de la salle, pourquoi ça s’appelle Le Cercle ?») et blagues sur Metallica (qui jouait le même soir au Centre Vidéotron), l’artiste a poussé ses dernières chansons et a fait ses remerciements. La salle, visiblement émerveillée, l’a applaudie à n’en plus finir, demandant un rappel qu’on lui offrit sans attendre. Ça s’est terminé sur Igloo, la chanson qui parle de Limoilou, dont plusieurs représentants étaient présents (avec leurs t-shirts). L’album de Safia Nolin, Limoilou, est disponible depuis le 11 septembre dernier. Pour découvrir ou retrouver sa voix puissante, mais qui montre parfois sa faiblesse, je vous encourage à vous le procurer.

    Laura Sauvage
    Laura Sauvage – Photo
    Safia Nolin – Photo : Jacques Boivin
    Safia Nolin à Québec. Photo: Llamaryon

    Marie-Ève Fortier

    17 septembre 2015
    Région : Québec, Spectacles
    Laura Sauvage, Le Cercle, Safia Nolin
  • [SPECTACLE] La Bronze (+Anatole), Palais Montcalm, 13 septembre 2015

    [SPECTACLE] La Bronze (+Anatole), Palais Montcalm, 13 septembre 2015

    Hier soir, le Palais Montcalm a accueilli un public plus que disparate. À mon arrivée, quinquagénaires, jeunes chics ou extravagants et moins jeunes étaient disséminés dans la petite salle du deuxième étage. Heureusement, on n’avait pas mis de chaises! La salle n’était pas encore à moitié pleine lorsqu’Anatole est monté sur scène.

    _DSC2436Comme à son habitude, le squelette dandy a bien préparé son entrée. Cette fois en formule trio, le groupe a présenté une mise en scène adaptée, des pièces réarrangées et un tout nouveau look. Alors qu’Anatole nous balançaient leur musique pop planante sortie tout droit des méandres des années 80, le chanteur Alexandre Martel se déhanchait comme à son habitude… et peut-être même plus encore. Osé, troublant, décadent, il s’est notamment allumé une cigarette sur scène (je vous rappelle qu’on est au…Palais Montcalm !) et , de mèche avec le serveur, il s’est allongé de tout son long sur le bar pour se faire sensuellement asperger de bière. Évidemment, Anatole n’est pas pour tout le monde, surtout lorsqu’on ne comprend pas que c’est un concept (et non, Martel ne porte pas toujours du maquillage et n’a pas toujours la fâcheuse tendance de se renverser de la bière dessus). Mais si vous aimez l’excentrique, la bonne musique, la danse et l’énergie, c’est vraisemblablement pour vous.

    _DSC2807Même sans mise en scène, La Bronze a su faire une entrée tout aussi remarquée que le groupe qui ouvrait pour elle. Au son d’un solo de guitare blues, elle est montée sur scène et s’est attaqué tout de suite à la batterie et au chant. La première chanson était frappante, énergique, comme son interprète. Ce qui plait vraisemblablement chez Nadia Essadiqi, c’est son authenticité et sa générosité avec le public. Entre deux chansons, elle discutait à la bonne franquette avec son public, qui lui en a conté des bonnes (pour en savoir davantage, il fallait être là). Elle riait avec la salle, la faisant chanter, taper des mains, danser : un véritable spectacle interactif. Sa musique aussi ne laisse pas indifférent. Accompagnée de synthétiseurs, de batterie et de guitare (joués par de très bons musiciens), La Bronze nous a chanté, avec un genre de chanter-parler qui lui est propre, une réalité qui, même si mise en images, est directe, limite crue. Sa musique revêt les mêmes airs avec ses influences Hip-Hop (et même Trip-Hop) enrubannées de pop-rock.

    Hier soir, on a eu droit à trois nouvelles chansons, dont deux qui n’avaient jamais été jouées devant public encore. Plus mélodiques un peu que les autres, parfois plus «thug», elles donnent hâte à l’arrivée de son prochain album, sur lequel ils devraient travailler dès cet hiver selon ce qu’elle nous a dit. Le groupe a entamé son rappel avec une pièce acoustique jouée au milieu de la salle. Pour bien terminer la soirée, Anatole est allé rejoindre la Bronze sur scène et ont participé à leur dernière chanson, tandis que tout le monde en avant dansait joyeusement.

     

    L’entrevue à une question

    _DSC2671Plusieurs ont été marqués par la reprise de La Bronze de la chanson Formidable de Stromae, qu’elle a traduite en arabe. Cela a d’ailleurs constitué un des moments forts de la soirée d’hier, puisque c’est une pièce qu’elle chante avec intensité et émotion. Nous voulions en savoir plus sur les origines de cette reprise :

    «J’ai voulu faire cette reprise-là parce que c’est une chanson que j’adore et qui me touche profondément, pis j’avais le goût de le faire en arabe parce que c’est ma langue maternelle. En fait, même si j’suis née à Montréal, mes parents m’ont appris à parler arabe parce qu’ils sont d’origine marocaine, ce qui fait que c’est une langue très près de mon cœur. Et donc j’avais envie de faire ça par pur plaisir de la chose. J’ai eu cette idée pis j’me suis dit ‘hey, why not ?’».

    Elle a d’ailleurs répondu la même chose lorsqu’on lui a demandé si elle aimerait travailler avec Karim Ouellet, avec qui elle a (selon moi) des affinités musicales : « Karim Ouellet ? j’l’aime ben, pis ouais, why not? » Donc Sky is the limit, lui a-t-on répondu. «Sky is the limit, exact». En espérant la voir atteindre bien des sommets.

     

    Photos: Marion Desjardins/Llamaryon pour ecoutedonc.ca

    Marie-Ève Fortier

    14 septembre 2015
    Nouvelles, Région : Québec, Spectacles
    Anatole, La Bronze, palais montcalm
  • [SPECTACLE] Dear Criminals + Chapelier Fou, l’Anti, 3 septembre 2015

    [SPECTACLE] Dear Criminals + Chapelier Fou, l’Anti, 3 septembre 2015
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    Frannie et Charles de Dear Criminals – Photo: Jacques Boivin
    ChapelierFou_Anti_3sept2015_3
    Chapelier Fou – Photo : Alice Beaubien

    Chapelier Fou

    Le Chapelier Fou se donnait déjà sur scène lorsque je suis arrivée sur place. Même si l’on parle plus souvent de Louis Warynski comme étant ce fameux Chapelier, puisqu’il compose la musique qu’on entendait hier, il faut dire qu’il était accompagné de trois autres excellents musiciens. De fait, la musique de Warynski nécessite des interprètes capables de varier leur palette musicale, puisqu’on a pu entendre plus de 6 instruments (violons, violoncelle, clarinette et j’en passe) en live, sans compter les claviers, synthétiseurs et
    samples.
    En outre, le mélange d’influences est tellement dense qu’il crée son propre univers, dans lequel on reconnaît parfois quelques styles comme le tango ou la musique orientale. Le résultat : un genre de dream-electro embrumé (j’invente les termes ici). La référence à Alice au pays des merveilles est plus que justifiée, puisqu’en écoutant leur musique on tombe vraiment dans le type d’atmosphère véhiculée par la nouvelle de Lewis Carroll. C’est mystérieusement enchanteur et inquiétant à la fois, comme une fête foraine abandonnée.

    Les amateurs de Bonobo ou de Shigeto pourraient apprécier, bien que la musique du Chapelier Fou se prête beaucoup moins à l’ambiance lounge de par sa saturation. De fait, une certaine répétition acharnée rapproche les compos du Chapelier du minimalisme, mais ses arrangements musicaux sont une complexe superposition, donnant un résultat dense qu’il faut bien écouter pour apprécier. Pour ma part, le grand flot d’informations musicales répétées ne m’a pas particulièrement charmée, mais certains passages m’ont tout de même marquée, surtout lorsqu’apparaissait la clarinette. Finalement, pour les deux dernières pièces, le groupe originaire de France s’est installé dans le milieu de la salle pour nous jouer ça acoustique. Ce fut mon moment préféré, autant pour la performance que pour l’écoute incroyable de la salle.

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    Dear Criminals

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    Photo: Jacques Boivin

    Je dois avouer d’emblée que Dear Criminals est un groupe que j’appréciais déjà avant de les écouter hier soir. Leur spectacle a été à la hauteur de mes attentes, et ce fut visiblement le cas pour le reste du public. Bien que peu nombreux, les gens dans la salle se sont balancés puis ont même dansé au son langoureux de l’électro-folk du groupe. Ils ont aussi applaudi avec enthousiasme entre les pièces. Et pour cause !

    Dès la première pièce jouée, Crave, Dear Criminals a su nous plonger dans leur monde torturé, chargé émotivement. On note rapidement que leur musique est axée sur la mélodie, contrairement à celle du Chapelier Fou où l’on sentait l’importance du rythme. Ce qui ressort généralement, dans la musique du trio, c’est le mélange des voix particulières de Frannie et de Charles. Pour ma part, j’apprécie la tension qui se dégage de leur musique et de leur univers, qui est créée avec un choix judicieux dans les arrangements et un son épuré. Si je devais encore inventer des termes, je dirais que leur musique évoque l’atmosphère d’un break-up sex. Intense, belle et tragique à la fois.

    Malgré cette obscurité dans les thèmes musicaux, qui sont bien véhiculés par leur musique, les trois musiciens ont sympathisé avec le public, ce qui était permis par l’ambiance intime de l’Anti ce soir-là. Vers la fin du spectacle, pendant Slowdisco, on a senti que Dear Criminals avait trouvé leur beat et ils nous ont livré une finale percutante. Le rappel, quant à lui, a parsemé le public de rires et d’admiration, puisque le groupe a repris Baby one more time de Britney Spears, une chose que je n’avais pas entendue depuis des lustres !

    Marie-Ève Fortier

    5 septembre 2015
    Spectacles
    Dear Criminals, L’Anti Bar & Spectacles, Le Chapelier Fou
  • [ALBUM] «Portraits de famine», Philippe Brach

    [ALBUM] «Portraits de famine», Philippe Brach
    Crédit Photo: LePetitRusse
    Crédit Photo: LePetitRusse

    À l’écoute de Portraits de famine (après avoir capoté), on constate à la fois une continuité et une rupture par rapport au premier album de Philippe Brach.

    Musicalement, tout d’abord, on y retrouve la même diversité dans les inspirations que sur La foire et l’ordre. Que ce soit dans les sons vieillots de la guitare de Nos bleus désirs ou encore dans les accents gipsy-rock d’Héroine, les styles se mélangent et s’équilibrent pour donner quelque chose d’indescriptible et de varié. Cependant, on y sent aussi rapidement l’influence des nouveaux collaborateurs de Brach. De fait, Louis-Jean Cormier (réalisateur de l’album) et Klô Pelgag (qu’on peut entendre dans Si proche et si loin à la fois) semblent avoir laissé des traces de leurs univers respectifs dans l’album. Personnellement, je n’ai rien contre l’ajout des cordes et arrangements classiques ainsi que les passes plus rock-indie à la Karkwa, mais il aurait été possible de mieux les intégrer encore au son de Brach.

    Côté paroles et univers entourant le disque, plusieurs thèmes noirs, les favoris de l’auteur-compositeur-interprète, sont revisités : la folie, la mort et le morne ont encore leur place sur Portrtaits de famine. Brach explore aussi beaucoup les travers de la famille, ce qui constitue en un sens la ligne directrice de l’album. Or, si le ton avait été donné par La foire et l’ordre, Philippe Brach se lance complètement dans le sombre avec ce nouvel opus. «C’est clairement pas avec cet album-là que tu vas te recoudre les veines», avait lancé Philippe Brach lors de sa dernière entrevue avec nous : il avait raison. L’atmosphère de Portraits de famine est beaucoup plus lourde, et si l’on compare les chansons semblables des deux albums, on voit clairement la chute vers le plus noir. Dans ma tête, avec ses «on est ben», laisse place à Monsieur le psy avec ses «c’tu moi qui comprends mal ou la balloune va m’péter dans face?». L’Amour au temps du cancer brise encore plus le cœur que T’aurais pas pu nous prendre à deux, Héroine remplace C’est tout oublié et ainsi de suite. Cette lourdeur, même si elle est encore savamment balancée et teintée de comique ou de douceur, montre Brach sous un visage plus brusque, plus cynique qu’avant. Cependant, il faut s’y attarder pour s’en rendre compte, sans quoi la musique nous emporte hors du sombre, à l’exception près du monologue intitulé Divagation parlementaire, qui laisse franchement un arrière-goût amer. Du bonbon pour amateurs de chocolat et d’humour noir.

    Portraits de famine est disponible dès aujourd’hui en magasins ou en ligne.

    Marie-Ève Fortier

    4 septembre 2015
    Albums
    Philippe Brach
  • [À voir] Dear Criminals + Le Chapelier Fou, L’Anti, 3 septembre 2015

    Pour ceux qui en auraient encore douté, l’Anti bar et spectacles n’offre pas uniquement des concerts rock. La soirée du 3 septembre prochain (jeudi) en est un bel exemple. Au menu : de l’électro-folk romantique et de l’électro qui cherche à faire sauter les barrières du style.

    Photo: Marilou Nadeau Photographe | Collage: Marin Blanc
    Photo: Marilou Nadeau Photographe | Collage: Marin Blanc

    Dear Criminals, c’est Frannie Holder, Vincent Legault (Random Recipe) et Charles Lavoie (b.e.t.a.l.o.v.e.r.s). Les voix à la fois tendres et torturées de Frannie et de Charles se marient parfaitement au son des arrangements musicaux de Vincent et de leurs instruments. En live, on leur connaît une énergie particulière, qui nous fait vivre à cent à l’heure les émotions fortes qu’ils expriment dans leurs chansons. Ils ne sont rien de moins que mon coup de cœur de la Liste de noël de Poulet Neige. Leur performance dans une salle comme l’Anti promet.

     

     

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    Crédit: Delphine Ghosarossian

    Venu directement de Metz en France, Louis Warynski alias Le Chapelier Fou débarque avec sa musique plus que particulière. C’est un curieux mélange entre le classique, qu’il a étudié au conservatoire pendant de nombreuses années, l’électro, sa passion, ainsi que diverses influences musicales, qu’il cherche à confondre jusqu’à les rendre insécables.

    L’adéquation de ces deux groupes s’annonce parfaite avec leurs sonorités semblables et leurs univers éclatés. On a bien hâte de les voir, en espérant vous y croiser !

     

    Qui : Dear Criminals + Le Chapelier Fou

    Quoi : De la bonne musique

    Où : L’Anti Bar & Spectacles (251 Dorchester)

    Quand : 3 septembre (Portes 20h / Spectacle 21h)

    Combien : 13$ aux portes

    Marie-Ève Fortier

    31 août 2015
    Nouvelles, Spectacles
    Dear Criminals, L’Anti Bar & Spectacles, Le Chapelier Fou
  • Lancement de «La vie en mauve» de Simon Kearney, Le Cercle, 24 août 2015

    Lancement de «La vie en mauve» de Simon Kearney, Le Cercle, 24 août 2015
    Photo : Jay Kearney / Sphère musique
    Photo : Jay Kearney / Sphère musique

    Depuis les quelques années que je le connais, Simon Kearney a fait beaucoup de chemin. C’est aussi ce qu’a voulu rappeler Nicolas Lemieux, le directeur de Sphère Musique, juste avant de laisser place à l’artiste. Il a découvert Simon sur Internet alors qu’il n’avait que 13 ans et qu’il publiait des vidéos sur YouTube. Maintenant à 19 ans, avec beaucoup de spectacles et de compositions derrière la cravate, Simon Kearney était vraisemblablement prêt à nous livrer un premier album.

    Sur scène, il a offert une belle prestation qui témoigne elle aussi de sa progression : chansons plus travaillées, plus d’aisance sur scène et surtout un fun tangible à jouer devant la salle pleine du Cercle, en partie occupée par des amis proches et de la famille. Comme toujours, le spectacle a donné l’impression d’une soirée entre amis, avec en prime du rock authentique, assumé et à fleur de peau. Les pièces en tant que telles, réarrangées sur scène comme dans l’album, reflétaient encore plus qu’avant la variété musicale qu’a tenté d’aller chercher l’auteur. Et ce ne sont que des vers d’oreille. Je vous mets au défi d’écouter l’album et de ne pas en avoir au moins une qui vous trotte dans la tête.

    En somme, la soirée s’est bien déroulée, on a eu droit à des chansons encore jamais entendues en spectacle ainsi qu’à des solos endiablés et les quelques remerciements chaleureux de l’artiste reconnaissant ont coulé de source. Tout comme quelques autres perles de la scène québécoise, Simon Kearney saura vous charmer et je ne doute pas qu’il fasse encore beaucoup parler de lui prochainement.

    Pour plus d’info sur l’album, vous pourrez lire la critique de Jacques Boivin qui sort ce mercredi.  Le disque est disponible un peu partout et, si vous êtes déçu de l’avoir manqué, Simon Kearney jouera sur la terrasse du Pub de l’Université Laval dans le cadre du Show de la rentrée le 9 septembre prochain.

    Marie-Ève Fortier

    25 août 2015
    Nouvelles, Spectacles
    Le Cercle, Simon Kearney, Sphère musique
  • Harfang lance un nouveau vidéoclip

    Harfang lance un nouveau vidéoclip

    Aujourd’hui, Harfang dévoile le vidéoclip de UFO, une pièce de leur dernier maxi, Flood. Réalisé par Vincent Ruel-Côté et mettant en vedette Anthony Cale, le court-métrage est le fruit d’une collaboration entre le groupe et le collectif montréalais Les Gamins.

    On voit tout de suite que Les Gamins ont fait un bon travail, la portion cadrant bien avec la musique planante et mystérieuse d’Harfang. En outre, beaucoup de place semble être laissée à l’interprétation quant à l’intrigue.

    Harfang, c’est un groupe de Québec qu’écoutedonc suit depuis un bon moment. Vous pourrez le constater en lisant notre entrevue réalisée avec eux tout récemment ou encore l’un de nos autres textes à leur sujet. Leur musique, à la fois mélodieuse et poignante, mérite qu’on y jette un coup d’œil.

    Harfang en spectacle

    • 9 septembre : Show de la rentrée, Université Laval
    • 12 septembre : Zaricot, St-Hyacinthe
    • 13 octobre : Ninkasi, Québec
    • 11 décembre : Zénob, Trois-Rivières

    Marie-Ève Fortier

    25 août 2015
    Nouvelles
    Flood, Harfang, Les gamins, UFO
  • Show de la Rentrée de l’Université Laval – Programmation

    Show de la Rentrée de l’Université Laval – Programmation

    11907180_1123599231001824_752639499451926957_nEncore une fois, l’équipe du Show de la rentrée nous présente une soirée qui promet. Cette année particulièrement, la variété est au rendez-vous: on nous offre une brochette d’artistes, connus ou moins connus, provenant d’autant de sphères musicales. Préparez-vous à faire des choix déchirants.

    En guise d’entrée en matière, Des sourcils ouvrira le bal au 5 à 7 musical. Pas simplement un groupe de jazz, le trio se spécialise dans le manouche, un style jovial et dansant qui saura plaire autant aux amateurs de jazz qu’aux novices.

    Harfang - Photo : Marion Desjardins
    Harfang – Photo : Marion Desjardins

    Suivra l’ouverture de la scène indie et de la terrasse. La première promet de belles surprises avec des groupes qui savent se démarquer. On est contents de constater qu’Harfang, un groupe local-local, se soit glissé dans la programmation. Il pourra vous impressionner avec ses chansons tantôt introspectives et tantôt intenses. Equse semble aussi prometteur, avec ses multiples inspirations musicales. Finalement, l’équipe du Show de la rentrée frappe fort en présentant Marie-Pierre Arthur, qui finira la soirée dans une ambiance vraisemblablement festive, vu la tournure plus groovy de son dernier album.

    Socalled - Photo : Marion Desjardins
    Socalled – Photo : Marion Desjardins

    Et le terme «festif» ne s’appliquera pas qu’à ce spectacle-là ! Une nouvelle scène porte aussi ce titre, auquel elle correspond tout à fait. Que ce soit dans le Hip-Hop et dans le rap avec Clay and Friends et Socalled, ou encore dans l’électro avec Beat Market, ils n’ont programmé que des artistes réputés pour leur aptitude à faire lever le party. On a aussi bien hâte de découvrir Busty and the bass, qui complétera bien l’entrée tout en jazz avec leur musique soul et funky.

    Simon Kearney - Photo : Jay Kearney
    Simon Kearney – Photo : Jay Kearney

    Les amateurs de rock ne seront pas déçus non plus, étant donné la programmation solide de la scène homonyme, mais aussi en raison de la saveur musicale des groupes de la terrasse. D’entrée de jeu sur celle-ci, la musique de Simon Kearney saura leur faire hocher la tête, mais aussi les remplir d’enthousiasme pour ses compositions. Suivra Raton Lover, un groupe de vrais gars et de vrai rock. Ensuite, Caravane saura achever le public avec leur rock-blues folk. Doit-on mentionner que ces trois excellents groupes viennent aussi de la ville de Québec ? Ainsi, malgré le fait qu’on ait retiré la scène de la relève, on a droit, dans cette programmation-ci, à beaucoup d’artistes émergents ou encore underground de la scène locale. Plus de 50% de la programmation serait composée de groupes de la ville de Québec !

    Bronco - Photo : Jacques Boivin
    Bronco – Photo : Jacques Boivin

    Les artistes de la vraie scène rock, quant à eux, ne sont pas moins intéressants. Ils oscillent entre le rock sans compromis, lourd et viril (Sandveiss), le hard rock teinté de blues (Bronco) et même le punk. Et les amateurs de rock sont vraiment gâtés, parce que les horaires de la terrasse et de la scène rock sont décalés, leur permettant une double dose de leur musique préférée.

    Pour terminer, la scène électro permettra aux gens qui veulent simplement danser de lâcher leur fou avec, notamment, un DJ set de King Abid et de Karim Ouellet. Étant moins férue de DJ sets, vous me trouverez probablement plutôt à la scène festive. On peut cependant dire que les goûts de tout le monde sont comblés.

    Décidément, il sera difficile de décider quels spectacles aller voir cette année. Mais ça, c’est un beau problème et on félicite l’organisation du Show de la rentrée pour ça. Si j’ai un conseil pour vous, c’est de vous renseigner sur les noms que vous ne connaissez pas ; le 9 septembre prochain sera l’occasion parfaite de découvrir des groupes pleins de potentiel.

    On se croise là-bas !

     

    Marie-Ève Fortier

    15 août 2015
    Nouvelles, Spectacles
    Beat Market, Busty and the Bass, CARAVANE, Clay and Friends, Des sourcils, Equse, Harfang, Karim Ouellet, King Abid, Raton Lover, Rosie Valland, Sandveiss, Show de la Rentrée, Simon Kearney, Université Laval
  • [SPECTACLE] Harfang, Sous-sol du Cercle, 8 août 2015

    [SPECTACLE] Harfang, Sous-sol du Cercle, 8 août 2015

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    Bien que rebutant plusieurs photographes et malgré la chaleur désagréable qu’il dégageait samedi soir, le Sous-sol du Cercle était un endroit particulièrement approprié pour la nouvelle prestation d’Harfang, qui bouclait leur tournée estivale.

    Avec une musique tantôt introvertie et exigeant une écoute attentive, tantôt beaucoup plus rock qu’à son habitude, Harfang nous a fait planer au travers de son set d’une heure et quart sans même qu’on voit le temps filer. Leur secret ? Un mélange bien dosé de leurs «classiques», de compositions du chanteur, de nouvelles pièces et de reprises. La tournée les a aussi visiblement bien rodés, puisqu’ils ont fait preuve d’une bonne aisance sur scène, donnant l’impression d’une soirée entre amis. Leur plaisir notable lors de leur prestation a aussi dû accentuer cet effet, ce qui a été confirmé par l’enthousiasme grandissant du public. Ce dernier, sachant écouter autant qu’applaudir, m’a agréablement surprise. Le Sous-sol, quant à lui, se prêtait au jeu en permettant une atmosphère intimiste lorsque nécessaire et en renvoyant parfois je ne sais comment le son des pièces de manière à leur donner une touche plus rock.

    IMG_9965Laissant parler la musique à leur place, ils ont commencé avec quelques pièces de leurs ancien et nouveau maxis, le tout agrémenté des compositions du chanteur, Samuel Wagner. Pour ceux qui, comme moi, connaissent déjà la musique introvertie et mélodique d’Harfang, la nouvelle variété des chansons ajoutait quelque chose au mélange. De fait, les créations présentées sortaient toutes du cadre auquel le groupe nous avait habitués. Les deux reprises qui suivirent, la première de Bon Iver et l’autre du duo électro québécois Milk & Bone, furent elles aussi des ajouts intéressants et qu’ils ont su s’approprier. Pour bien terminer, Harfang nous a offert un beau jam et a joué quelques pièces de Flood, le deuxième maxi. Après des applaudissements retentissants, ils sont revenus jouer Karmic Embrace, du maxi Harfang, ainsi que Pressure, une pièce de Samuel Wagner.

    Bien sûr, les nouveautés faisaient du bien et donnaient un vent de fraîcheur à la prestation du groupe. Cependant, elles n’ont pas volé la vedette aux pièces principales, soit leurs compositions. Tout comme dans notre dernier compte-rendu sur eux, on a encore été impressionnés par le travail mis sur les chansons. Entre autres, chaque instrument semble se démarquer pour ensuite laisser place à autre chose, donnant à leur musique comme différents reflets. Par exemple, on remarquera davantage la basse dans Grass alors que la voix sera mise de l’avant plus souvent dans As you sing, une nouvelle pièce. Les percussions, plus humbles dans les deux maxis du groupe, ont pu reprendre la place d’honneur dans quelques nouvelles compositions du chanteur.

    IMG_0080Décidément, Harfang se rapproche de jour en jour de la formule gagnante, comme l’a témoigné les nombreux «Bravo, vraiment un excellent show !» lancés hier soir après leur prestation. On vous invite à suivre leur progression attentivement. Ils joueront notamment le 16 août à Expo-Québec.

     

    L’entrevue à une question, avec David Boulet Tremblay (guitare électrique)

    Pis, la tournée ?

    «Le mot ce serait intense, explique-t-il. C’était cinq shows en six soirs, pis au total on a fait 3000 kilomètres». Intense, donc, mais aussi plaisant, assure-t-il. En effet, le groupe a apprécié le fait de voyager et de jouer à des endroits où ils ne l’avaient jamais fait. Et bien que certains spectacles aient attiré peu de monde, ils ont tout de même reçu un bel accueil partout où ils sont allés. Après être passés au Nouveau-Brunswick, en Gaspésie et même au lac, ils étaient heureux de finir leur tournée ici, où la foule était la nombreuse pour les accueillir chez eux.
    Crédit Photo: Nicolas Padovani

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    Marie-Ève Fortier

    10 août 2015
    Spectacles
    Harfang, Milk & Bone, Sous-sol du Cercle
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