La soirée a commencé exactement comme je l’avais imaginée, avec les sonorités éthérées de Sheenah Ko, artiste aux talents multiples mais notamment assignée aux claviers au sein du groupe montréalais The Besnard Lakes, que la présence d’une danseuse contemporaine de grand talent, sa collaboratrice Brittney Canda, venait compléter élégamment. J’ai cependant rapidement été remis à ma place quand les sonorités méditatives et hypnotisantes de synth qui ont ouvert la performance ont été complétées par des rythmes dansants assez soutenus, expliquant du coup la présence d’une co-performeuse s’occupant de la mise en mouvement des compositions électro pop assumées de Ko. Cette dernière aurait bien pu se faire voler la vedette, tant sa collaboratrice offrait une performance intense et sentie, mais la solidité de ses compositions et l’effet de surprise quant à sa teneur électro lui ont permis de mériter elle aussi son lot de louanges. Elle qui a pourtant avoué en cours de performance ne s’être mise que récemment à l’élaboration de sonorités dansantes de cet acabit, suite à l’achat d’un synthétiseur «Prophet» qui serait tellement plaisant à utiliser qu’il lui aurait donné envie de partir ce projet. Parfois plus minimalistes et parfois plus maximalistes, ses créations témoignaient tout à la fois d’une minutie et d’une énergie bien transposée dans la performance.
Le groupe suivant nous proposait un degré de délicatesse inversement proportionnel, mais tout autant de moments de grâce. Disons que le « match » qu’on nous proposait pariait sur notre ouverture d’esprit, et c’était un pari gagné d’avance avec les artistes au menu. Ex Eye est venu présenter pour la première fois à Québec le matériel contenu sur leur premier album, paru plus tôt cette année chez Relapse. Mise à part une brève introduction et quelques moments de transition, l’essentiel du concert était constitué de l’album qui était de plus présenté grosso modo dans le même ordre une fois transposé sur scène. Les prouesses des différents membres du groupe sont à couper le souffle, surtout celles de Colin Stetson aux saxophones respirés circulairement et Greg Fox à la torture frénétique de peaux et de cymbales, ce dont on se rend compte assez rapidement si on n’était pas déjà au courant. Xenolith; The Anvil, la pièce qui ouvre l’album et qui a ouvert le concert, c’est le genre de truc qui te jette la gueule à terre pour ne la plus pouvoir recoller ensuite, l’intensité des sonorités agencées semblant à la fois sortie des enfers et descendue du ciel. Alors que celle-ci se termine après quatre minutes bien senties, la suivante, Opposition/Perihelion; The Coil, en propose plutôt douze, et ses moments plus calmes sont rarement plus calmes, alors que ses moments plus intenses sont pas mal plus intenses. Disons que si on était là pour prendre le thé, on était pas sortis du bois. La métronomie sadique du batteur Greg Fox était encore plus impressionnante à voir dans une plus petite salle, comparativement au Colisée de Victoriaville où j’avais eu la chance de les voir ce printemps dans le cadre du FIMAV, avant le lancement de l’album. Colin Stetson, un habitué du Cercle, fait toujours plaisir à voir aller, tant son degré de virtuosité semble souvent inhumain. Quant au guitariste Toby Summerfield et au claviériste Shahzad Ismaily, ils ont offert une performance aussi sentie, partageant parfois la vedette avec l’un ou l’autre des virtuoses mentionnés précédemment, avec des duos intenses placés en transition entre certaines pièces.
Somme toute, la soirée restera probablement dans le coeur et dans les oreilles des gens réunis sur place, qui ont eu droit à une forte quoique relativement courte dose de musique plutôt intense et novatrice, qui méritait qu’on se farcisse les décibels produits par l’énergique quatuor. C’était, en plus des deux demoiselles qui se sont occupées de la première partie, de la visite rare comme on aimerait en voir passer plus souvent!
Sur papier, la soirée d’hier promettait d’être survoltée, avec deux excellents groupes qui donnent dans l’indie électro pop très bien réalisé. La plupart des ingrédients étaient d’ailleurs au rendez-vous : deux bands d’artistes talentueux, dans un bon mood, qui jouent impeccablement, avec une sonorisation plus qu’adéquate et même des invités surprises pour pimenter le tout. Par contre, la cinquante-soixantaine de personne réunies sur place n’a qu’en quelques rares occasions délaissé sa fâcheuse habitude de discuter de manière assez sonore pendant les concerts, ce qui commence à être un classique au Cercle comme peut l’être une longue et lente file d’attente au Crac sur St-Jean. Quoiqu’il en soit, Floes et Le Couleur n’ont pas grand chose à se reprocher pour la performance d’hier.
C’est Floes qui devait casser la glace et tenter d’animer cette foule un peu tiède avec sa pop électro évolutive bien confectionnée et ultra léchée. La formation composée de Simon Tam (PopLéon), Pier-Philippe Thériault (PopLéon également) et Samuel Wagner (Harfang) semble être un autre des fruits sortis des entrailles du Pantoum. Optant pour une début intimiste, leur effet a perdu un peu d’éclat avec la force des conversations ambiantes, dont le volume s’est à peine amoindri au début de la performance du groupe de Québec qui présentait ce printemps un magnifique EP dont ils ont probablement interprété toutes les pièces. Il me semble en tous cas qu’ils ont commencé avec les deux premières, Shadows, plus tranquille, et Showdown, avec un rythme plus hip hop et un groove plus évident. Je crois qu’une nouvelle pièce a pu se glisser au milieu du set, mais je peux me tromper, et le tout était terminé assez rapidement, la jeune formation n’ayant pas encore un répertoire suffisant pour jouer trois-quarts d’heure-une heure, en tous cas, pas avec ce qui est connu du public à date.
C’était quand même une excellente entrée en matière pour le reste de la soirée, quoique moins festive par exemple qu’un certain Anatole, qui avait ouvert pour Le Couleur lors d’une soirée au chic Bistro Plus l’automne dernier.
Après une entracte qui a semblé pratiquement aussi longue que le set précédent, Le Couleur balance les premières notes, plongés dans une obscurité quasi totale, avant que les lumières ne s’allument pour révéler le trio montréalais dans toute sa splendeur, sur fond de Nunca Será, pièce qui ouvre leur récent P.o.P. paru sur Lisbon Lux le 28 octobre dernier. La chanteuse, Laurence Giroux-Do, invite les gens à bouger et à se dégêner, à se rapprocher aussi, pour participer à la grande fête à laquelle ils nous convient. L’invitation à danser était donc lancée verbalement, mais musicalement aussi, avec leur irrésistible électro pop néo-disco dont Starlite, le deuxième single de l’album, est un bon exemple. Après cette pièce énergisante qui n’a pas eu l’effet escompté, une seconde vague de remarques sur la froideur du public est faite par les autres musiciens, qui invitaient l’assistance à arrêter de déconner et à s’y mettre pour vrai, avant d’interpréter la chanson titre à l’aide de leurs choristes invités, Odile Marmet-Rochefort (Men I Trust, De la Reine, Beat Sexü) et Jean-Étienne Collins-Marcoux (Anatole, De la Reine, Beat Sexü) qui entonnaient « naturel stéréo, son naturel stéréo » à répétition. Félix Dyotte fût également invité à joindre le groupe à deux reprises. Le groupe a interprété la vaste majorité des titres de l’excellent nouvel album et a pour l’essentiel délaissé leur matériel précédent.
Même la pièce culte Les vacances de 87 n’a eu droit qu’à un court passage remixé qui, j’ose présumer, n’a pas produit l’effet escompté sur le public, incitant le groupe à ne pas jouer cette pièce qu’ils traînent depuis longtemps et leur donnant envie de poursuivre avec le nouveau matériel, pour lequel la réaction était somme toute correcte de la part du public, qui restait malgré tout trop souvent de marbre.
L’énergie débordante du groupe semble avoir de la difficulté à se transmettre à l’assistance, sauf en de rares moments où le feu semblait vouloir prendre sur la piste, en dehors desquels l’énergie du public était plutôt investie en applaudissements généreux. Félix Dyotte revient pour leur prêter main forte pour l’excellente Discolombo, qui a généré d’autres applaudissements mais peu de pas de danse, tout comme le Copilote puis Underage, qui ont pavé la voie à Son Naturel et au premier extrait très bonbon, L’Amour le Jour, qui est parvenu à faire bouger les gens pas mal plus. À ce stade, le groupe opte pour un classique de Dolce Désir, le EP précédent, la pièce de circonstance Concerto Rock qui, avec son superbe build-up, a gardé les gens dans la fête jusqu’au dance-off proposé par la chanteuse, qui est descendue sur le plancher de danse montrer comment on fait, avant de mettre au défi d’autres membres de l’assistance, avec des résultats mitigés. C’est la pièce Voyage Amoureux qui a enchaîné en guise de clôture de set, avec un moment où la foule était invitée à entonner le refrain en coeur avec le groupe. Le rappel exigé un peu timidement n’est pas offert, et le mot de la fin, de la part du batteur, invite la sono à sauver ses fesses grâce à la musique du DJ. J’aurais voulu entendre les Vacances de 87 pour vrai aussi, ainsi que Club Italien ou Télé-Jeans par exemple, mais ce n’est que partie remise.
Musicalement, la soirée peut être considérée comme une réussite totale, mais pour ce qui est du party, curieusement, c’est moins clair. Alors que j’aurais imaginé un Cercle bondé et suintant qui se déhanche dynamiquement, on a plutôt eu droit à de brefs moments de fête et à des séances de contemplation béate sur fond de disco ou à des discussions sonores sur fond de musique intimiste. Le talent des deux groupes méritait mieux en termes de réponse populaire, mais bon, ce n’était pas dramatique non plus.
L’institution culinaire et musicale de Québec cise sur St-Joseph, Le Cercle, où se sont déroulées nombre de merveilleuses soirées musicales depuis son ouverture, fêtera en grande pompe son neuvième anniversaire ce samedi en occupant ses différents espaces avec plusieurs trucs dignes d’intérêt. Des stations gastronomiques avec plusieurs chefs de Québec, notamment de la Buvette Scott, l’OS-Rôtisserie, Le renard et la chouette et le Concorde, mais également des volets danse, installation, vidéo et naturellement, musique, qui nous intéresse particulièrement ici. Les habituels DJs sets ponctueront la soirée, avec entre autres les excellents ambianceurs de Soirées Textures et Funk Connection. Toutefois, force est d’admettre que le volet scénique vole la vedette et qu’il y en a pour tous les goûts.
On annonce d’abord de la grosse chaleur avec la musique sexuelle et débridée de Bernardino Femminielli, au centre d’un triangle vicieux formé par Serge Gainsbourg, Sébastien Tellier et Gab Paquet.
Le rythme s’intensifie et l’exotisme s’invite alors que montréalais originaire du Mozambique Samito présentera son excellent album homonyme paru en mai dernier, lui qui a été sacré révélation de l’année par Radio-Canada et qui a emporté le prix Socan lors de la Bourse RIDEAU.
Le programme principal, ça semble être Taylor Kirk alias Timber Timbre qui en a hérité, et il viendra présenter le matériel de ses trois excellents albums parus sur Arts & Crafts en compagnie de son band montréalo-torontois.
La soirée promet d’être mémorable et les billets en pré-vente sont encore disponibles pour un temps limité sur le Point de Vente.
La troupe post-rigodon bas-canadienne préférée de tout le monde a opté pour une bombe pour le troisième clip issu de leur excellent album Les Frères Cueilleurs, paru plus tôt cet automne sur 7ième Ciel Records. C’est la pièce «Ça que c’tait», une des meilleures de l’album selon moi, qui a obtenu un pendant visuel dont la niveau de qualité est approprié: c’est assez champ gauche et très bien réalisé. On vous laisse juger par vous-même le clip, qui a été produit par Helium Film et réalisé par GED, nécessitant le travail d’une trentaine d’artistes en tous genres en plus du groupe.
L’album est disponible sur bandcamp et un peu partout.
Le soir de l’halloween, les mélomanes s’étaient donné rendez-vous à l’Anti pour une soirée pas mal spéciale. Organisée autour de la fête de Joey Proteau, la célébration réunissait deux bands de Québec. Modern Primitive, band où on retrouvait Joey avant qu’il consacre son temps et sa créativité à son projet plus intimiste Ego Death,était disparu de la carte depuis belle lurette. Lorsqu’ils ont envoyé l’invitation à Hopital, ces derniers n’ont pas trop eu le choix d’accepter de participer à cette soirée unique pour les mélomanes nostalgiques.
C’est sans tambour ni trompette que le duo Hopital, formé d’Adam Bergeron à la guitare et Mathieu Labrecque à la batterie (ex-Pechblende), a balancé les premières notes du concert, après avoir tout simplement souhaité joyeux halloween à l’assistance, commençant sur les chapeaux de roue. Adam s’était déguisé pour l’occasion en Joey, avec de belles chaussures, des jeans aux bas roulés, un t-shirt blanc, des cheveux longs et un bonnet noir. Les compos qu’on pourrait qualifier de math-grunge-progressive (?) sont entièrement instrumentales, énergiques et bourrées de changements frénétiques et de rythmiques syncopés. Malgré les revirements abrupts du rythme, la guitare et la batterie restent scotchés l’un à l’autre et arpentent frénétiquement les dédales du rock. L’environnement sonore est plutôt dépouillé, quelques effets superposés qui varient à quelques occasions mais restent souvent tous enfoncés pour laisser au jeu de guitare le soin de changer les sonorités, alors que le rythme de la batterie, lui, change presque constamment, tout en procurant un effet de répétition agréablement hypnotisant. Le tout est à la fois sportif et enjoué, unique et fascinant, mais le set s’est interrompu un peu trop abruptement. Bon on leur pardonne, c’est lundi, il se fait déjà tard et il reste le clou du spectacle, le comeback de Modern Primitive, qui s’installait déjà sur scène rapidement après les dernières notes pour garder la dynamique de la soirée le plus intact possible pendant l’entracte. Hopital ça a rocké pas mal en tous cas, qu’on prenne ce gif pour preuve.
Le retour sur scène de la formation que je qualifierais assez librement de dream grunge – le groupe préfère slacker rock – était quelque chose que je ne voulais pas manquer, car je me souvenais que le groupe avait de belles qualités qui lui avaient procuré un certain succès à l’époque avant qu’ils ne se disjoignent. Le guitariste-chanteur Joey Proteau a probablement eu envie de revivre des vieux souvenirs et convié ses partenaires d’antan à la rejoindre sur scène l’instant d’une soirée, ou plus, qui sait. Parmi ces partenaires, on retrouve JD Lajoie à la guitare (LOS), Charles Allard-Poulin à la batterie et Simon Blanchet à la basse, et ils semblaient bien contents de retrouver ce répertoire délaissé depuis quelques années l’instant d’un concert malgré tout sans prétention, après seulement deux pratiques pour rafraîchir la mémoire des musiciens. La chimie opère encore, des beats pas mal intéressants se succèdent et des guitares fuzzées viennent s’y empiler. La soirée m’a rappelé le band avait quand même quelques sacrés hits pendant sa courte existance, quand un de ceux-là se fait entendre, «Frequencies», qu’on retrouvait sur le split 7″ avec Drogue, une autre formation bien aimée de Québec disparue depuis et qui partageait son batteur avec Modern Primitive. Soudainement j’ai hâte d’entendre «Divorce» et «Halloween Curse», la pièce qui a peut-être donné en partie l’idée d’un concert à l’halloween, en plus bien sûr de l’anniversaire qui tombait à point encore cette année.
Lorsque je quittais, ils entamaient apparemment un hommage à Weezer et n’avaient pas encore joué «Divorce», ma préférée. Je ne sais pas s’ils l’ont fait pendant le concert ou après mon départ, mais bon, malgré quelques petits bémols, la soirée a été fort agréable. Le retour sur scène de Modern Primitive, groupe surtout actif en 2012mais qui a eu un beau succès momentané allant jusqu’à jouer à SXSW, aurait facilement pu attirer plus qu’une cinquantaine de personnes si il ne s’était pas déroulé un lundi soir, en même temps que l’halloween. Espérons que le groupe tente le coup à nouveau un jour.
Je commence sérieusement à me demander ce que les gars d’Alaclair Ensemble mettent dans leurs céréales, parce que les exploits se multiplient à un rythme où nous, les gens normaux, arrivons avec peine à les compter. Le pire, c’est que la plupart d’entre eux ont aussi une ptite-moyenne-grande famille et qu’ils préparent la relève humaine de qualité pour demain. Les gars viennent de droper ensemble un album assez génial et très très hip hop en plus de s’apprêter de partir pour un megatour avec Brown et Koriass, puis séparément, ils ont l’air pas mal bookés de leurs bords respectifs aussi.
D’abord, les deux que je connais depuis le plus longtemps et qui sortent d’Accrophone: Eman sort un album adulé par la critique et couronné à l’ADISQ, Claude Bégin est dans le RougeFM All-star avec ses chansons et celles qu’il a produites pour Karim Ouellet.Ensuite, Ogden et Maybe font aussi courir (et jumping jacker) les foules à toute vitesse avec leur projet parallèle Rednext Level, mi cour d’école mi neuf à cinq, ça c’est sans compter le fait que Ogden AKA Bobby Nel est aussi derrière le gros succès du Punch Club!, une ligue de street impro qu’il a cofondé et qui a le vent dans les voiles depuis. Également, VLooper est derrière les machines avec Alaclair, mais aussi avec un certain Eman mentionné précédemment, puis aussi, au sein d’un projet avec sa copine Modlee (entendue sur XXL mais aussi dans des projets antérieurs et gratuits sur bandcamp, Flowers, toujours avec VLooper). Enfin, le récemment partiellement rebaptisé, ou reboombaptisé, KNLO, lui aussi père de famille et membre émérite d’Alaclair, en plus d’être membre du K6A (Jam est d’ailleurs au nombre des invités de marque sur l’album).
Acteur principal d’un court-métrage annonciateur de quelque chose de gros pour l’an 16, KNLO a longtemps été un des beatmakers principaux d’Alaclair Ensemble, étant prolifique à souhait sur les machines et ayant par ailleurs publié une bonne dizaine de volumes d’instrumentaux gratuits, disponibles comme la plupart des projets mentionnés dans cet article au sein de la section « musique » du site alaclair.com Le court-métrage L’an 16 dévoilé plutôt laissait augurer quelque chose de gros et n’a pas menti ou exagéré les traits pour construire le hype: Long Jeu dépasse les attentes, même si tout ce que je connais des gars ont mis la barre très haute, incluant le très récent Frères Cueilleurs publié sur 7ième Ciel, comme l’opus dont il est question ici et celui qu’Eman & VLooper ont dûment ADISQé l’an passé. KNLO, tout comme E&VL et Alaclair Ensemble sur leur plus récent disque, poursuit avec brio la hiphopisation du post-rigodon-bas-canadien.
Long Jeu, c’est le premier vrrrai album de KNLO malgré plein de belles affaires du passé (Flattebouche c’était un assez bon mixtape pour passer pour un album mais bon), avec une intro qui rappelle les aventures de Canaw Cocotte & Cocotte Pondu Sur les terres d’Armand Viau, c’est à dire que c’est de la nouvelle musique à base de soul et de funk pas mal champ gauche (post-motauwn?). Ça dure à peine une minute, ça se passe en compagnie de la dulcinée Caro Dupont, également membre du groupe Miss Sassoeur & les Sassys qui carbure à ce genre d’harmonieux délires musique-voix, et puis ça reste ancré au plus profond de la tête en plus mettre de bonne humeur. Ensuite, c’est une avalanche de gros hits jusqu’à la fin du disque, à un point tel que les mots peineront certainement à rendre justice à tout ce qui est mis en oeuvre ici.
Écoutez le premier extrait Justecayinque assez souvent pour avoir tout saisi ce qui se passe et on s’en reparlera. C’est très ludique et très brillant, comme le vidéo qui popularise la pièce aussi, très créatif avec beaucoup d’impact aussi; j’ai pas entendu de tracks aussi dopes depuis longtemps, et j’en envie de l’écouter sur repeat jusqu’à l’an prochain, j’exagère à peine. Les références sont parfois obscures mais toujours judicieuses, on jongle avec les mots, les hommages à des artistes présents et futurs, on jongle aussi avec des sens multiples (le terme « double sens » ne suffisant pas non plus à rendre justice aux prouesses lyricales (je sais que ça se dit pas, lyrical, en français)). Parmi ses acolytes de la troupe de post-rigodon bas-canadien préférée de tout le monde, on retrouve Eman sur l’excellente Merci et Ogden sur l’hallucinante B.B.I.T.C. Les pièces Ville-Marie avec Lou Phelps et Coquillages avec la dulcinée susmentionnée Caro Dupont, c’est aussi deux moments forts de l’album. Je n’entrerai pas trop dans les détails parce que je recommande à tous d’aller voir par soi-même le prodige à l’oeuvre.
Tous comptes faits, ça va prendre plus que plusieurs écoutes pour digérer cette galette et c’est vraiment pas parce qu’elle est indigeste, au contraire. C’est juste qu’elle est bourrée de tellement de nutriments que nos organismes moyennement évolués doivent s’armer d’une patience bovine pour bien assimiler les ingrédients. Les références et sens multiples qui sont cachés ici et là vous remercieront de votre patience, et préparez vous à être agréablement surpris continuellement sur une assez longue période. « Jamais vu ailleurs des bonnes valeurs de même nahmean. »
Mercredi soir, j’ai eu la chance d’assister à un concert semi privé avec des jams aventureux truffés de mélodies hypnotisantes et de prouesses rythmiques. Un band de New York et un band de Québec, les deux situés dans le champ gauche du rock, ont occupé la scène de l’Anti.
Le premier des deux, c’est le Charme, anciennement connu sous le sobriquet bunuelien «Le Charme Discret de la Bourgeoisie», un quatuor de Québec qui a connu maintes transformations au fil des ans mais pour qui on sent une sorte d’apogée en ce moment, avec la parution d’un excellent nouvel album prévue pour le 14 octobre prochain au Pantoum. Le set a débuté avec l’excellente «Refus Global», une pièce de Fitzcarraldo, et a pour l’essentiel été constitué du répertoire de ce nouvel opus. L’ensemble a manifestement une belle complicité et une belle créativité et le tout est interprété avec justesse, témoignant d’un réel progrès à bien des égards. C’était la mise en bouche toute désignée pour ouvrir la voie au délire-déluge qui allait suivre.
Pour ceux qui n’ont jamais vu Yonatan Gat, c’est assez difficile à rendre justice à l’expérience en mots, comme pourront en témoigner ceux qui l’ont vu au Festival OFF 2015 ou aux Nuits Psychédéliques 2016. D’abord, tout se passe sur le plancher des vaches, le band refusant de monter sur le stage depuis aussi longtemps que je les connais, préférant s’installer au beau milieu de la foule (relativement clairsemée pour l’occasion, je dois l’admettre). Les lumières environnantes s’éteignent avant la performance et les lampes du groupe, une rouge d’abord pendant l’intro menée par le guitariste qui donne son nom à la troupe, puis une verte qui donne le signe d’envoi au bassiste et au batteur qui offriront une trame musicale quasi ininterrompue pour la prochaine heure. Le principe est généralement le même: des jams frénétiques inondent les oreilles des spectateurs pour lier entre elles les pièces des deux plus récentes parutions, Iberian Passage et Director, toutes deux chez Joyful Noise. Au beau milieu d’une de ces transitions improvisées, Joe Dassin s’invite pour une dizaine de secondes ce qui m’a fait bien rire, alors que Yonatan interprète au passage une partie de la mélodie de «L’Été Indien», avec la face du gars qui se demande si son public va catcher la joke. La performance a été somme toute fort généreuse, comme d’habitude, et ce malgré la petite assistance réunie sur place, insuffisante pour énergiser vraiment les musiciens qui n’en ont finalement pas eu besoin pour donner une performance survoltée. Le batteur donnait parfois l’impression qu’il allait prendre feu, alors que les deux autres ne donnaient pas non plus leur place.
L’Anti a offert un beau contexte intime, d’autant plus intime qu’elle était à moitié vide, me donnant l’occasion d’assister somme toute à mon meilleur concert de Yonatan Gat, musicalement parlant, avec aucune note qui n’échappait à mon attention et une sonorisation plus qu’adéquate. Mais bon, il aurait pu y avoir deux fois plus de gens que je ne m’en serais pas porté plus mal. Dommage que les gens n’aient pas répondu à l’appel en masse, mais le concert était donc doublement plus précieux. Vous pouvez heureusement vous consoler avec les photos, une gracieuseté de Llamaryon.
Le Gala de l’alternative musicale indépendante du Québec (GAMIQ) était à la Sala Rossa à Montréal ce matin pour annoncer les nominations de la 11e édition. En tout, ils ont présenté 125 nominations dans 28 catégories dont les lauréats seront connus le 27 novembre prochain à 20h au Cabaret Lion d’Or. Le gala du GAMIQ sera chaud: animation par Sèxe Illégal, Toast Dawg et Snail Kid en tant que « house band », le tout couronné par des performances d’Ariane Zita, Le Couleur, Laura Sauvage, La Bronze, UUBBUURRUU, Les Indiens, Neve More Than Less, Simon Kingsbury, O Linea et Krief.
Voici quelques exemples de nominations, incluant le tout nouveau prix du public:
Prix du public
Augustine
Chantal Archambault
Crabe
Dead Obies
Friend of All The World
Les Goules
Pépé et sa guitare
RBV
Sarah Toussaint-Léveillé
Whisky Legs
Vidéo de l’année
Beat Market –« Les belles années»
Brown – «Brown Baby»
Canailles – «Ronds-points»
Dead Obies – «Aweille!»
Despised Icon – «Beast»
Eman X Vlooper – «Dookie»
Half Moon Run – «Turn Your Love»
Le Couleur – «Tendresse particulière»
Philippe B – «Nous irons jusqu’au soleil»
Safia Nolin – «Noël partout»
Artiste de l’année
Brown
Dead Obies
Koriass
Rosie Valland
Safia Nolin
Chaque parution de la troupe de post-rigodon bas-canadienne préférée de tout le monde me rend fébrile. Il faut dire qu’Alaclair Ensemble a frappé fort dès sa première parution, en plus de permettre que soit galvaudé le terme « ovni musical » pour décrire 4.99 la galette cosmique sortie tout droit de nulle part selon bien des observateurs, mais qui se trouvait être le fruit de plusieurs années de collaborations et d’échanges entre des membres influents des deux scènes rapqueb, la plus underground et la plus commerciale. Diverses parutions officielles et moins officielles se sont succédées, accompagnées par des tas de ces shows ultra divertissants qui ont fait leur marque de commerce, un peu partout au Québec. Si leur première parution a été transposée sur vinyle cet été, rebaptisée pour les circonstances en 24.99, gracieuseté de la boîte locale P572 qui offrait au groupe sa première aventure dans les sillons, c’est vraiment Les Frères Cueilleurs qui marque un nouveau chapitre à bien des égards pour le groupe cette année.
Il y a deux mois et demi, lorsque le compte de l’étiquette rapqueb par excellence, les Disques 7ième Ciel, a publié la vidéo d’ «Alaclair High» sur son compte youtube, on a compris que les gars faisaient pour la première fois affaire avec une étiquette de disque, après avoir été courtisés et avoir refusé des offres que d’autres auraient, et ont effectivement accepté. Ils semblaient jusqu’alors préférer conserver intégralement leur indépendance, vendre des CDs et donner la musique en ligne. Est-ce désormais chose du passé?
Malgré certaines appréhensions, on devait admettre que les gars étaient de retour en force avec le clip de leur premier extrait. La pièce occupe le centre de l’album qui est très bien monté et constitué à 100% de pièces fort intéressantes ; all killer no filler comme ils disent. D’entrée de jeu, on constate que l’album est très hip hop, moins axé sur le post-rigodon-bas-canadien, étiquette signifiant pour moi la signature musicale plus éclatée que le groupe a fait connaître, alliage électro-rap-r&b déjanté festif et groovy, souvent dansant. Certains pourraient être tentés d’employer le terme «linéaire» pour décrire l’album, mais je préférais de loin «cohérent» et garder le terme «linéaire» pour référer au fait que le groupe nous propose une véritable ligne du temps du hip hop, une leçon d’histoire à moitié réinventée en mieux. Est-ce que c’est un hasard si l’arrivée du groupe sur une étiquette rap précède la parution de leur album le plus rap à date, et si c’en est pas un, est-ce que ça signifie une perte d’indépendance? En fait on s’en fout de tout ça, à condition que la musique soit bonne et cet album, c’est de l’or pur.
Même s’il est un peu moins éclectique, le disque est loin d’être monotone. Diverses facettes du hip hop sont mises à l’honneur, des sonorités oldschool aux plus modernes, et le groupe joue avec tout ça en prouvant une fois de plus qu’il a de la culture et une créativité foisonnantes. Les pièces changent souvent boutte pour boutte en plein milieu, mais chaque changement même abrupt va de soi, l’album étant très bien monté, et les transitions, dans les pièces ou entre les pièces, étant toutes soigneusement calculées. Certains hits ressortent plus particulièrement du lot, mais le disque s’écoute très bien d’un couvert à l’autre. Les excellents, variés et hautement divertissants beats, en partie gracieuseté de Mash, un des fondateurs du groupe qui est moins présent aujourd’hui (d’ailleurs son visage ne figure pas aux côté des six autres sur la pochette), mais surtout de VLooper, l’homme-fort qui accompagne également Eman dans ses aventures solo et qui a également produit trois albums de beats en collaboration avec KenLo, le troisième disque figurant dans le triple faux-album Musique bas-canadienne d’aujourd’hui sous l’intitulé Un Piou Piou parmi tant d’autres. Assez parlé du passé, maintenant on parle du présent et du futur.
«Coucou les coucous», c’est beaucoup plus qu’une intro, avec un refrain tiré du cahier de règlements du studio loué pour enregistrer l’album, chanté/susurré en post-dub par Eman, accompagné des chants auto-tunés de KenLo, suivi de remerciements de Maybe Watson, et d’un beau petit verse de Robert Nelson aka Ogden. Celui-ci montre quant à lui divers styles sur cet album, délaissant un peu le personnage et son accent folklorique pour adopter un style plus sérieux pas mal efficace aussi, et ce dès le début de la pièce suivante, «La chicane». Celle-ci est une pièce un peu plus sombre avec trois des gars, qui coupe aux deux tiers pour introduire un nouveau beat, Eman étant sur le premier beat juste après Ogden et KenLo complétant le trio sur le deuxième beat. Encore une fois, on n’entend pas systématiquement tous les gars sur chaque morceau, mais leur présence est quand même bien balancée d’un bord à l’autre du disque. La courte «Mash» enchaîne d’ailleurs avec Maybe Watson mis à l’avant-plan dans la première partie, sur un beat aux accents nostalgiques qui change aussi aux deux tiers pour un truc vraiment nice et plus lumineux sur lequel, je crois, un Eman sur l’hélium virtuel vient répéter quelques mots imagés. «Fouette» s’ouvre et se ferme avec KenLo, qui fait encore des prouesses, surtout dans le dernier verse, et les trois autres MCs y font aussi de très bonnes performances. À date, les beats sont variés et imaginatifs, un peu dans tous les spectres du hip hop, mais sans qu’un moment particulièrement « oomph » se soit imposé particulièrement. «Est-ce que l’album sera plus linéaire?», ose-je me demander à ce point de mon écoute, pour avoir la réponse en double, et pas à peu près, dès le refrain de la prochaine chanson.
«Ça que c’tait» c’est vraiment une grosse bombe sale, super grimy-trap-je-sais-pu-trop catchy à mort et parfaite pour hocher de la tête à s’en décrocher une cervicale. Encore une fois, y a un changement abrupt à la fin qui est introduit avec brio pour présenter Eman un peu autotuné pour chanter, puis Maybe Watson qui chante l’autre partie avec sa vraie voix après un bon petit verse, le monde à l’envers par rapport aux habitudes de chant. Ce cinquième morceau ouvre une suite de purs hits qui dure jusqu’à la fin et qui donne envie de réécouter tout de suite l’album, avec l’intuition que la seconde écoute va révéler une exclusivité de hits finalement sur ce disque, et donc un album à écouter en loop. La leçon d’histoire rap susmentionnée prend une tangeante plus explicite avec la pièce «Les infameux» où les références aux canons du hip hop sont plus ou moins claires selon, mais où on peut entendre les gars émuler entre autres tantôt Snoop et Nate Dogg (Claude Bégin est moins présent sur cet album mais flamboyant ici en Nate Dogg), tantôt Biggie Smalls, Bootie Brown de Pharcyde et Prodigy de Mobb Deep, le groupe auquel le titre réfère.
Ensuite, ben c’est «Alaclair High» qui est complètement hypnotisante et qui gagne pas mal la course de la meilleure track, un peu de justesse avec deux-trois autres pièces redoutables qui la talonnent, et grâce peut-être à la longueur d’avance qu’elle avait par rapport aux autres et à l’effet accoutumance-amour. Le tempo reste pas mal bas sur «Mes gars shoot» qui enchaîne à merveille après le single-déjà-classique, la vibe est excellente et les refrains chantés sont toujours appréciés. «Humble French Canadians» est un autre highlight, avec un beat sombre et groovy qui accueille des petits verses-showcase qui s’enchaînent rapidement et montrent le talent d’Eman, KenLo et Ogden, avec un bridge émotif gracieuseté d’Eman, puis un autre de ces bienheureux changements de fin de track qui permettent à presque deux fois de beats d’entrer sur l’album, accompagné d’un verse plus long et bien serré de la part de Maybe Watson.
En faisant penser à du vieux rap français mais avec un rythme très minimaliste, l’instru de «Bazooka Jokes» offre une excellente séance de chillage aux oreilles et un excellent support pour les refrains et le verse final de Kenlo, seules parties avec un drum pour faire le beat, et les verses des trois autres gars, qui se couchent pas sur un drum mais sur une grosse basse et un court échantillon. La pièce suivante profite de la séance de relaxation préalable pour jeter un beat lent sombre et gangsta bien tonitruant, qui achève les vertèbres cervicales amochées par «Ça que c’tait». La pièce, qui est un autre des moments forts de l’album et qui s’appelle «Sauce pois», nous propose encore un changement de beat vers la fin et un long extrait au pitch changé, tiré d’une entrevue de Claude Dubois à propos de l’enregistrement de Mellow Reggae, c’est plutôt comique et ça s’achève sur une citation de circonstance après le beat qu’on vient d’entendre, où «y avait des basses qui bouffaient toute» sans que ce soit négatif dans ce cas-ci.
Encore une autre pièce au tempo assez bas s’ensuit, «Sous-sol po fini», une autre belle occasion d’apprécier le mix hallucinant de l’album, avec les backs vocaux vraiment ludiques et bien localisés dans les oreilles. Le beat propose encore un excellent mélange de rétro et de futuriste et c’est l’occasion pour Eman de prouver une fois de plus sa versatilité, lui qui impressionne du début à la fin de l’album et qui raflerait probablement l’étoile du match si ce genre de truc existait pour les disques, ce qui n’enlève rien à la performance des autres qui sont également au sommet de leur forme.C’est aussi la deuxième sur trois pièces consécutives avec des skits à la fin, celle-ci qui semble présenter KenLo imitant quelqu’un qui trip pas mal. Lorsque la dernière commence, on sent un peu plus le post-rigodon-bas-canadien refaire surface, «DWUWWYL» ou dowhatyouwantwithyourlife, plutôt dansante et dans le sillage lointain de «Fastlane», une pièce de leur plus récent «Toute Est Impossible» réalisée sur un beat du producteur montréalais Kaytranada. Au milieu de la pièce, la musique baisse un peu et une histoire vraiment l’fun est racontée par ce que je m’aventurerais à identifier comme Eman avec le pitch vocal baissé. La présence d’une pièce plus dansante en fin d’album laisse-t-elle augurer un prochain disque de cet acabit? Est-ce qu’il est beaucoup trop tôt pour y penser? Est-ce que les gars vont ben faire ce qu’ils veulent avec leurs vies? Et moi avec la mienne? En tous cas, je sais ce que je vais faire: réécouter l’album de ce pas, peut-être un peu parce qu’il se termine abruptement et nous donne envie d’en avoir plus, le défaut de sa qualité étant de donner l’impression d’être court, mais juste parce qu’il passe trop vite, en étant aussi bon.
Je pense que la vaste majorité des fans de la première heure vont aimer cet album et que celui-ci leur permettra par ailleurs de se faire des nouveaux fans dans la scène rap plus traditionnelle, étiquette de disque aidant. Avec ça, le groupe est allé chercher tout le streetcred qu’ils avaient besoin pour fermer une fois pour toutes le caquet à ceux qui disent que les gars font pas du rap. S’ils étaient dans une sphère à part, ils appartiennent maintenant de plein droit à l’univers rapqueb et dominent maintenant sans contredit cette planète aussi. D’une part c’est plus classique, la bride est tenue plus serrée, les délires se font assigner des cases horaires, on jongle moins avec les styles, mais d’autre part, ça reste totalement Alaclair Ensemble, c’est truffé de références à leur musique et à d’autres trucs, et leur imagination débordante trouve dans les diverses versions du hip hop «normal» un terrain de jeu où l’innovation reste permise et l’expérimentation valorisée.
Allez voir le pendant spectaculaire de ce nouveau disque et vous le procurer par la même occasion, dans la grosse ou dans la petite ville, ou encore sur leur page bandcamp.
Le quintet rock de Québec LOS dévoilait aujourd’hui au public la suite de sa stratégie d’accouchement pour Big Surf, après deux ans de gestation et deux mois après qu’on aie vu le bout du nez du bébé, avec le fort prometteur EP Small Surf . Les trois titres du EP seront à nouveau sur l’album qui comportera dix pièces au total. De superbes nouvelles illustrations de Thomas B. Martin ont été dévoilées un peu partout sur les réseaux sociaux pour accompagner la parution du disque. Ils en profitaient par la même occasion pour sortir un très beau premier vidéoclip qui rend hommage à la passion de diverses manières et qui trouve la beauté dans des recoins insoupçonnés de l’expérience humaine. C’est la pièce «Wonders» que Jean-François Leblanc a porté en images, une production de Colonelle films. Des dates de spectacles ont aussi été annoncées, deux chaque mois pour les trois prochains mois, à Québec, Montréal et Toronto.