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    [FESTIVAL] Conclusion explosive pour le Montreal Psych Fest
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    BADBADNOTGOOD @ OUMF (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Pour une troisième soirée consécutive, je me suis rendu aux festivités organisées par le Montreal Psych Fest pour dire officiellement au revoir à l’été et à la saison par excellence pour les concerts. La météo s’était d’ailleurs mise de la partie pour aider à faire réaliser que ça tire à sa fin et que ça doit se terminer en beauté. Pour bien vivre l’expérience proposée par mère nature, j’ai fait un détour par le OUMF pour assister à l’excellent concert du trio jazz-hip hop torontois, Badbadnotgood. Le trio basse-batterie-clavier avait fait appel à son collaborateur fréquent, le saxophoniste Leland Whitty, qui accompagne le groupe à l’occasion pour saupoudrer de saxophone leurs concoctions musicales. Ils ont profité de l’occasion pour tester beaucoup de nouveau matériel qui, si on se fie à cet aperçu, sera beaucoup plus près du jazz traditionnel. Il faut dire que les gars font informellement partie d’un mouvement qui s’est donné pour mission de redonner ses lettres de noblesse au jazz, tous les Flying Lotus, Thundercat, Kamasi Washington de ce monde (ces trois types ayant par ailleurs uni leur forces pour aider Kendrick Lamar à réaliser l’album hip hop de l’année). La pluie n’a pas tellement refroidi les ardeurs des mélomanes qui étaient réunis en assez grand nombre pour assister au concert donné par les mauvais garçons du jazz canadien, car il y avait à peu près autant de monde que la veille pour le concert d’Eman X VLooper, mais sans qu’une météo radieuse ne vienne bonifier l’expérience. Ils semblaient fort heureux d’être là et plus généralement, d’avoir la chance de faire leur métier et d’en tirer un certain succès et une reconnaissance critique de ceux dont l’opinion compte à leurs yeux.

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    I.D.A.L.G. (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Comme nous sommes arrivés à la Vitrola une bonne demie heure avant le début du premier concert, nous avons pu nous reposer un peu et apprécier le charme vétuste de la place, qui selon ce qu’on rapporte, vient compléter le tandem Casa del Popolo-Sala Rossa pour les salles opérées par des gars de la sensation post-rock anglo montréalaise Godspeed!youblackemperor. Cette soirée s’annonçait comme celle qui me parlait le moins, comme je ne connaissais pas beaucoup la musique des groupes sélectionnés pour cette troisième et dernière soirée du MPF2015, et je peux dire que c’était vraiment un cas de « underdog » car elle allait surpasser avec virulence les attentes timides que j’avais. C’est sous une pluie de décibels causés par un assourdissant mur de bruit que les six membres du groupe montréalais au plus joli nom, Il Danse Avec Les Genoux, a pris la scène d’assaut pour épater le public avec leur mélange optimal de sonorités abrasives, de riffs hypnotisants et de structures progressives. On se serait parfois crus devant l’enfant bâtard excentrique des hurluberlus japonais d’Acid Mothers Temple & The Melting Paraiso U.F.O. et des bordelais de Brian Jonestown Massacre. Certaines sonorités rappelaient aussi celle des Black Lips, le groupe qui a servi d’étalon de comparaison tout au long de la fin de semaine. Il arrivait qu’on nage en plein délire spatial de synthétiseurs et pour atterrir dans groove irrésistible qui s’installait inexorablement à mesure que la pièce se construisait. L’ajout d’une voix féminine comme vocal de soutien a procuré des résultats fort convainquants, tellement qu’on aurait souhaité que les compositions du groupe en soit davantage peuplées. Le guitariste Mertin Hoëk qui sévit également dans Crabe et Cyanide Eyes, a sû élargir les horizons sonores du groupe et ajouter à la redoutable efficacité d’I.D.A.L.G. Si les rythmes sont souvent fort novateurs, ils sont également très efficaces, ce qui est en soi une belle surprise, l’innovation ayant trop souvent à être sacrifiée au nom de l’efficacité. Malheureusement, il manquait un peu de basse et de vocaux, qui semblaient pour la plupart prononcés dans la langue de Molière, pour que l’expérience soit parfaite. Je me disais malgré tout durant toute la performance qu’une fois la poussière retombée, ce serait sans contredit ma découverte-coup de coeur du MPF2015 et je ne me suis pas trompé dans mes calculs, ce qui ne veut pas dire que le reste de la soirée s’est pour autant déroulée comme une visite guidée dans un bureau d’analystes fonctionnels.

    Second groupe à prendre place sur scène, seconde claque au visage ; Adam Strangler se sont d’abord révélés comme plus posés, moins psychédéliques, plus pop et plus rock traditionnel, avec même une touche grunge ou alternative par moments. Le chanteur-guitariste assurait avec aplomb et son registre vocal fort varié, rappelant parfois celle qu’on attend dans Muse ou celle du chanteur de Radiohead, Thom Yorke. L’ajout d’une guitare douze cordes que s’échangeaient les musiciens pendant la performance ajoutait une belle profondeur à l’univers sonore du quintet.Les basses fréquences étaient mieux servi et le mix sonore plus réussi, ce qui facilitait la tâche aux compositions un peu plus catchy pour gagner le coeur du public, qui est toutefois demeuré presque inerte pour la majorité de la soirée. C’était peut-être le groupe le moins psychédélique et le plus pop qui s’est produit cette fin de semaine, mais il avait tout de même sa place aux côtés des autres, jouxtant souvent leur univers sonore.

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    THE AURAS (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Après une brève introduction, le rock festif tonitruant des torontois de The Auras a pris les tympans des mélomanes en grippe. C’était la seconde fois que j’avais la chance de voir leur concert plutôt bien rodé, comme ils sont passés par les Nuits Psychédéliques à Québec en avril dernier, et leur affaire s’est bien développée car les gars semblent avoir pris du galon en l’espace de quelques mois. Ils ont d’ailleurs annoncé qu’un nouvel album était sur le point d’être publié et que plusieurs des chansons interprétées allaient se retrouver dessus. Pour faire patienter leurs fans, ils ont décidé de donner les copies restantes de leur second EP. Avant d’aller parfaire mes connaissances muni du pamphlet de programmation, The Auras était le seul groupe que je connaissais de la soirée du samedi, le seul pour lequel j’avais donc des attentes et celles-ci n’ont pas été déçues. Les compositions du groupe sont un savant alliage de fête et de délires, c’est aussi catchy que c’est intéressant et le groupe propose une formule qui, si elle n’est pas complètement inusitée, est toutefois fort réussie, parmi les plus efficaces dans le genre. L’ajout de la guitare douze cordes apportait encore une fois une dimension intéressante aux paysages sonores concoctés par les torontois, les montées de guitare étaient à la fois vaporeuses et cools, donnant envie de brasser de la tête en cadence sur les riffs souvent stoners. La performance, énergique et fort sentie, s’est conclue par un mur de noise et le guitariste qui était le plus discret pendant la performance s’est tortillé au sol pour sortir les derrières notes de son instrument. La foule et le groupe semblaient ravis de se trouver en présence l’un de l’autre. La suite de la soirée aurait fort à faire pour poursuivre sur cette incroyable lancée, parce qu’à date, on avait un triplé de solides et divertissantes performances.

    La quatrième formation à monter sur le stage était la troisième et dernière de provenance montréalaise prévue au programme de la soirée, la scène rock psychédélique de la métropole ayant eu la part belle pour cette soirée de conclusion. Le groupe était pour moi une découverte récente et j’avais hâte de voir ce que la voix très particulière du chanteur allait donner en direct, car ce genre de vocal nasillard et très stylé est souvent plus approprié et mieux servi par les enregistrements que par les concerts. Power trio d’allure modeste, le vocal était généralement assuré par le batteur et il ne se comparait que peu avec ce qu’on pouvait entendre sur leur disque homonyme paru récemment sur la montréalaise Kapuano records. Le guitariste avait des allures de guitar hero, un passage obligé pour un power trio s’il veut divertir son auditoire. Les vocaux ressemblaient parfois aux grondements du chanteurs de Neurosis, moins éraillés et éthyliques que je n’aurais imaginé. Le style raffiné que le groupe met en place sur disque ne se transpose que peu sur scène, leur répertoire tirant plus du côté du stoner métal bien lourd comme Dopethrone pour l’essentiel du set. La musique était généralement pas mal bad ass, on se retrouvait souvent en territoire sudiste, dans des registres sonores explorés par Pantera ou High on Fire, entre autres. La fin de concert, toute en lourdeur, est arrivée un tout petit peu trop tard pour que le momentum perdure véritablement. On avait plutôt l’impression que la performance s’étirait un peu sur la fin et la fatigue et l’exaspération de la foule, et des musiciens du dernier groupe, se faisait sentir. L’effet aurait probablement été meilleur un peu plus tôt en soirée et le son du power trio, après des plus larges formations, paraissait parfois un peu mince comparativement à ce qu’on avait pu entendre plus tôt dans la soirée. Pour accentuer l’effet de perte de vitesse, la dernière entracte a semblé plus longue qu’à l’accoutumée et le dernier groupe à fouler les planches de la Vitrola samedi soir a finalement pris place tôt dimanche matin, entre deux heures et deux heures quinze.

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    HUMAN EYE (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Heureusement pour la poignée de festivaliers ayant daigné rester sur place jusqu’à cette heure tardive, les gars de Human Eye ont rapidement montré qu’ils avaient beaucoup de coeur au ventre. Malgré un petit accroc avec les séquences utilisées en guise d’introduction, notamment Also Sprach Zarathustra de Strauss, le show a rapidement levé. Le chanteur guitariste avait les allures d’un Jack Black blond et agrémentait sa performance explosive de mimiques faciales spectaculaires. La lampe en forme d’oeil géant complétait à merveille le décor et la musique, qui s’apparentait parfois à celle de Red Mass, était fort efficace et entraînante, des traits forts appréciables à cette heure tardive. La foule clairsemée a apprécié le concert sans trop se mouvoir, concentrée à écouter le rock psychédélique du groupe qui rappelait aussi celui des plus belles années du genre, les années 70. Le synthétiseur était plutôt étrangement intégré et je serais curieux de voir l’effet sur disque parce que généralement, je trouvais l’instrument superflu ou même déroutant dans les compositions du groupe. Le chanteur guitariste était tout un showman mais sacrifiait souvent l’exactitude de l’interprétation pour alimenter son sens du spectacle. Les chansons étaient judicieusement sélectionnées pour faire une belle progression, l’intensité est montée constamment avec la qualité des chansons jusque vers la fin de la performance, où une pièce plus molo est venue rompre définitivement le rythme et m’inciter à me trouver un endroit dont l’horizontalité me faisait déjà rêver, avec mes jambes meurtries par un énième marathon estival de spectacles.

    J’ai dû quitter avant les dernières notes mais j’étais véritablement repu de toute la distorsion rocheuse que j’avais absorbé depuis mon arrivée dans la métropole. On peut donc déclarer cette édition du MPF, la quatrième depuis l’inauguration de l’évènement en 2012, comme un franc succès. La troisième soirée, de loin la plus surprenante par rapport au faible niveau d’attentes qui m’y ont conduit, a bien clôturé le festival pour ma part, comme j’ai évité l’afterparty et le show secret qui devait s’y dérouler jusqu’au jour. Côté musical, a choisi cette année plusieurs projets similaires, ce qui a un tout petit peu joué contre lui. Ce n’est pas par chauvinisme que je remarque que la diversité des projets présentés aux Nuits Psychédéliques de Québec permet à l’organisation de cette dernière de bâtir une intéressante narrativité pour leurs soirées, qui sont mémorables de A à Z et sont minutieusement orchestrées au détail près et mises en scène dans un habillage visuel fort soigné. À côté des Nuits, le MPF semble manquer un peu d’amour, mais tout le potentiel est là pour en faire un incontournable dans la vie culturelle montréalaise. Il faut dire qu’à Québec, dans un plus petit marché, il est plus aisé de créer un effet d’entraînement et d’assurer le soutien indéfectible de plusieurs intervenants clés dans le milieu, bonifiant l’expérience. Le fait d’avoir deux scènes qui peuvent s’alterner et de relier les deux par un habillage visuel fort élaboré permet aux Nuits Psychédéliques de prendre l’avantage comparatif sur le MPF, qui semble laisser un peu plus de choses au hasard ou s’arranger davantage avec les moyens du bord, l’exemple par excellent pour ça étant le rack à manteaux trop petit muni d’un drap qui servait d’écran de projection mais qui était beaucoup trop petit pour ne pas sembler loufoque. Quoiqu’il en soit, on peut déclarer le Montreal Psych Fest 2015 comme un franc succès, même si je serais curieux de connaître les chiffres de l’assistance. Trois soirées musicales de grande qualité ont été proposées aux mélomanes réunis dans les deux salles investies par le festival, pas moins de quatorze formations intéressantes ont pu présenter leur art au public, dans un contexte cohérent et approprié. J’ai déjà hâte de voir ce que l’organisation nous réserve pour l’an prochain, l’offre musicale étant année après année d’une grande qualité.

    François-Samuel Fortin

    13 septembre 2015
    Festivals
  • [FESTIVAL] Le Montreal Psych Fest récidive

    [FESTIVAL] Le Montreal Psych Fest récidive

    Pour une deuxième soirée consécutive, mais cette fois à La Vitrola, salle à la fois plus spacieuse et plus glauque que le Divan Orange, le Montreal Psych Fest a servi jusqu’aux petites heures de la nuit une autre bonne dose de rock psychédélique aux mélomanes qui ont daigné gravir les marches de la place. Ils n’étaient toutefois pas les seuls à tenter de courtiser les mélomanes de la métropole avec un plan de soirée alléchant, le OUMF quelques quadrilatères plus au sud battait son plein sur la rue St-Denis en offrant plutôt des concerts de hip hop gratuitement. J’ai moi-même fait un détour pour voir l’impeccable performance d’Eman X VLooper, mais rater celles de Dead Obies et de Grandmaster Flash, et je ne peux donc pas reprocher aux gens de s’être présentés assez tard, retardant le début du concert d’un bon trois quarts d’heure que même certaines performances écourtées n’ont pu amenuiser, repoussant le début de l a performance de Pypy aux alentours d’une heure cinquante. Le rock psychédélique, c’est clairement pas fait pour les chochottes, comme on dit! Si ce soir la parité n’était pas de mise sur scène, elle était clairement atteinte dans la salle, beaucoup de fières représentantes de la gente féminine prouvant par le fait même que ce style de musique n’est pas réservé aux poilus de sous-sol.

    Malgré mon détour au OUMF, j’ai réussi à arriver à l’heure prévue pour assister au concert de Paul Jacobs, une one-man band énergique dont on m’avait à juste titre vanté les mérites. Hyperactif et dévoué à la cause musicale, Jacobs s’est époumoné en cris et en chants, le vocal n’étant pas tout à fait assez fort dans le mix, et s’est lui-même accompagné de batterie, son installation était un peu plus complète que celle des traditionnels hommes-orchestres, et à la guitare, dont il jouait assez frénétiquement. Certaines chansons avaient un charme plutôt rétro, on aurait quasiment pu dire yéyé si ce n’était de l’abondante distorsion qui accompagnait les notes, alors que certaines autres étaient plus posées et avait un léger côté blues, rappelant parfois le spectaculaire et indétrônable « one-man-band-boom » Bob Log III. La foule, d’allure morte-vivante, n’a pas daigné bougé beaucoup pendant la performance, mais on commence à se faire à l’idée: l’hypothèse veut que le public montréalais, sans cesse bombardé d’une offre musicale et culturelle assez chargée, semble ne vouloir rien rater et son agenda un peu trop plein ne lui laisse donc que peu de temps pour récupérer, le transformant en masse aux allures parfois comateuses. Lorsque Jacobs brisa une corde, un peu avant la fin prévue pour la performance, il n’a pas su renouveler l’exploit de Guillaume Chiasson la veille, qui avait terminé une chanson une corde en moins et changé sa corde sans que le concert ne cesse d’être divertissant. Il a donc plutôt mis abruptement fin à la performance et a quitté la scène sous les applaudissements de la foule.

    Ce fût ensuite le tour de la formation Pachyderm de prendre la scène et j’attendais leur show avec impatience, m’étant fait vanter leurs mérites à quelques reprises par le passé et n’ayant jamais eu la chance de les voir. L’entracte assez brève a permis à l’étrange trio de prendre place sur scène et d’installer progressivement un groove très intéressant, grâce à une rencontre inusitée entre un batteur-percussionniste, un guitariste parfois chanteur et un saxophoniste, naturellement moins présent que les que les deux autres musiciens qui formaient le noyau dur du groupe. Tripatif à souhait, leur style imbrique des éléments presque afro-beat et un côté très rock, les riffs répétitifs deviennent des sortes de mantras contagieusement groovy et l’absence de basses fréquences ne se fait pas trop sentir. La foule, toujours statique, ne semblait pas tout à fait conquise. Le set prenait pourtant l’allure d’un bon jam session fait avec les moyens du bord, mais avec une bonne ligne directrice. La cohésion du groupe était parfois difficile, ce qui donnait l’impressions que les musiciens ne s’entendaient pas très clairement dans les moniteurs de scène, la soirée ayant d’ailleurs été ponctuée de commentaires d’à peu près tous les groupes sur certains aspects techniques. Ça semblait donc s’enligner pour un show fort prometteur et j’attendais avec impatience la suite des choses quand la musique s’interrompit de manière assez confuse, le guitariste ayant à peine le temps de dire merci que ses deux comparses étaient déjà disparus.

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    LES MARINELLIS (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Vint enfin le groupe en qui mes espoirs reposaient pour enfin délier les jambes des festivaliers, ceux qui la veille encore avaient terrorisé l’équipe technique du OUMF en s’adonnant aux traditionnels jeux scéniques où s’asperger de bière et de mousseux est le principe de base, les fameuses sensations locales et fiers représentants du rock éthylique, les Marinellis. Nos Black Lips à nous les Québécois, les Marinellis ont même eu la chance d’être signés sur la réputée étiquette Burger Records de la formation américaine. Manifestement passés maîtres dans l’art du dérapage contrôlé, leur performance qui semble être laissée au hasard et bercée par le chaos est en fait un joyau finement ciselé dont la mise en scène et le costume à paillette dorée du chanteur Cédric Marinelli sont les pièces maîtresses. Ils ont dès les premières secondes affichées leurs couleur Le show, bien que bien rodé et relativement similaire à celui que j’ai eu la chance de voir au FME la semaine dernière, était assez senti et festif et c’est ce qu’il fallait pour extirper la foule de sa torpeur, sans toutefois que le feu ne prenne véritablement dans la foule autant que c’était le cas sur scène. Les gars ont clairement un plaisir contagieux et se donnent à fond sur scène, sans toutefois négliger l’aspect technique de la performance, l’interprétation étant généralement très adroite. Toujours en grande forme – peut-être est-ce grâce au yoga dont le chanteur nous a fait la démonstration un peu avant la fin du spectacle ? – les gars font honneur au party-rock-garage-psychédélique aux accents parfois country dans la tradition de laquelle ils inscrivent leur projet en grosses lettres dorées. Ils n’ont toutefois pas poussé l’art du divertissement jusqu’à meubler les interstices entre les chansons, mais cette baisse de tension s’avérait être un petit répit bien mérité pour la foule comme pour le groupe. À la fin du concert, j’avais quand même envie de tout vendre pour m’acheter un baril de bourbon et un solide destrier, pour partir à cheval sur la brosse et tirer du gun sur des canettes vides, ce qui doit en soi être un gage d’un show réussi.

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    DEMONS CLAWS (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Même si mon niveau de fatigue me laissait croire que la fin des festivités était enfin arrivée, il restait deux performances à l’agenda et non les moindre. Jeff Clarke, qu’on a pu voir la veille dans Milk Lines, remontait sur scène avec son quatuor Demons Claws, qui rappelait parfois les Marinellis ou les Black Lips, mais avec un côté souvent plus rugeux et abrasif. Malgré qu’elle tâchait d’insuffler à la foule une énergie similaire, la performance n’a pas renouvelé l’exploit des Marinellis et la foule est donc retombée dans l’inertie relative tout au long de la performance, sauf pour un petit slam qui s’est formé à quelques reprises. Parfois plus surf rock que country, leur musique se matérialisait parfois dans des longs jams tortueux et assourdissants avant de retomber dans des phases plus festives. C’était quand même excellent mais à cette heure-ci, il aurait fallu que ce soit un peu plus exceptionnel pour maintenir élevé mon niveau d’intérêt et d’énergie, car leur concert s’apparentait à une prolongation de celui des Marinellis et il s’est terminé par une pièce plus molo accordée en rappel, bien que la foule n’ait pas tout à fait réclamé celui-ci en n’applaudissant que timidement.

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    PYPY (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Vint ensuite une entracte qui parût fort longue à ce stade de la soirée, entracte au cours de laquelle on vit apparaître divers éléments scéniques, comme des dessins-bricolages naïfs représentants des dauphins et des vagues ou encore un gros prisme rectangulaire en tissu rose plutôt intriguant qui occupait le centre de la scène. Subitement, les premières notes sont lancées et tout le monde apparaît sur scène pour amorcer la performance. Annie-Claude Deschênes, la charismatique et troublante porte-étendard des non moins excellents Duchess Says a ouvert la parole en disant simplement « nous somme Pypy » et voilà qu’un de leur hit était propulsé au visage des mélomanes encore sur place. C’est finalement ce supergroupe montréalais, où sévit également Roy Vucino (Birds of Paradise, la veille, mais aussi, Sexareenos, CPC Gangbangs et Red Mass) qui a su vaincre pour de bon l’inertie de la foule, nous faisant comprendre que cette dernière est peut-être plus un oiseau de nuit car son niveau d’énergie était à son comble dès le début de la performance, aux alentours de deux heures. Les chansons mordantes de l’excellent album Pagan Days ont défilé l’une à la suite de l’autre, Annie-Claude avait recalibré les proportions de sa performance scénique pour y augmenter la part de danse et y diminuer le nombre d’explosions de folie sans toutefois s’assagir complètement. Parfois plus bruyante et assourdissante, leur musique est aussi souvent assez dansante et groovy malgré son côté assez angulaire, les pièces où Vucino chante plus étant souvent les plus festives et celles de la chanteuse étaient plus criardes. Un peu de bodysurfing, beaucoup de slam, qui restera probablement le plus gros de la fin de semaine, et un incessant sautillement ont gagné la foule, qui a également sorti ses pas de danse formé une vaste et énergique piste de danse pour les dernières pièces de la performance, honorant le côté rugueux comme le côté givré de la musique de Pypy. L’interaction avec la foule étant une des cartes de visite d’Annie-Claude Deschênes, elle s’est souvent promené un peu partout dans l’assistance, a grimpé sur les épaules d’un festivalier le temps d’une chanson, puis elle a fait tournoyer un gars qui avait enfilé le gros tube de tissu rose qui était suspendu au-dessus du stage depuis le début du show, pour se lancer dans le slam ainsi vêtu.

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    PYPY (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Non contente de toutes ces interactions, elle a même fait un bref vox-pop dans la foule peu avant la fin du concert, accordant du temps de micro à quelques hurluberlus. Le concert semblait se terminer en queue de poisson, les musiciens ayant rapidement quitté la scène après une des chansons, et la chanteuse qui n’avait pas réalisé cela tout à fait était encore devant la scène qu’elle refusait de quitter : « Vous êtes encore là, moi je reste avec vous! Hey c’est pas fini pour vrai? On en fait encore une?! ». La dernière pièce, judicieusement choisie, a su ravir l’énergie restante de la foule et a permis de prolonger le chaos ambiant encore un peu.

     

    C’était donc une autre soirée fort réussie pour le Montreal Psych Fest, avec cinq bonnes performances et des entractes musicales fort à propos, la musique y étant assez excellente – et recherchée, comme on a eu droit à « Viens danser le OK là » de l’Infonie – pour faire patienter la foule. Le troisième et dernier soir aura fort à faire pour détrôner cette soirée comme « meilleure soirée du Psych Fest 2015 ». La soirée ne s’est malheureusement pas terminée sur une aussi bonne note pour tout le monde, Jeff Clarke s’étant fait subtiliser du matériel dans sa loge et au moment d’écrire ces lignes, le sac n’avait pas encore été retrouvé.

    Finalement, cette histoire a un dénouement heureux. Le sac a été retrouvé. Il avait tout simplement été ramassé par erreur par une autre formation qui jouait ce soir-là. 

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    François-Samuel Fortin

    12 septembre 2015
    Festivals
  • [FESTIVAL] Un concert d’ouverture sous le signe de la diversité pour le Montreal Psych Fest

    [FESTIVAL] Un concert d’ouverture sous le signe de la diversité pour le Montreal Psych Fest

     

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    Décor au PSYCH FEST   (Crédit photo: Péa Tremblay)

    Réunissant une belle brochette d’artistes locaux (lire Montréal et Québec) et d’autres issus de la métropole ontarienne, la première soirée de l’édition 2015 du Montreal Psych Fest a fait durer la musique jusqu’aux petites heures de la nuit au Divan Orange sur St-Laurent. Des obligations radiophoniques me retenant à Québec jusqu’à 20h00 tapantes (voir les Transmissions Transversales, si vous voulez en savoir plus), nous n’avons pas réussi à arriver à temps pour voir le plus récent projet de Roy Vucino (Pypy, Red Mass, CPC Gangbangs, Sexareenos) qui porte le très poétique nom Birds of Paradise. La première des quatre formations venait à peine de terminer son set et on constate rapidement quelque chose de beau et de surprenant : il y a une ou plusieurs filles dans tous les groupes sélectionnés pour la soirée d’ouverture, rompant sur le champ les préjugés à l’effet desquels la musique psychédélique est généralement poilue et peu hygiénique. Nous sommes donc arrivés pendant l’entracte, mais rapidement, après qu’on ait brièvement rencontré les organisateurs du festival, la formation torontoise CROSSS prenait d’assaut les tympans des convives réunis pour la grande messe psychédélique concoctée pour l’occasion. Un projectionniste était même sur place pour bonifier le pendant visuel de l’expérience, contribuant à nous mettre dans le bon état d’esprit pour apprécier ce que l’avenir nous réservait.

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    CROSSS (Crédit photo: Péa Tremblay)

    Quatuor rock hyper pesant formé de deux gars et deux filles, la formation CROSSS, fière de ses deux parutions, a déversé son fiel musical avec aplomb, malgré certains problèmes techniques qui ont ponctué la performance. Ils ont enchaîné des pièces tantôt rapides et tantôt lourdes et lentes comme une journée de canicule en enfer, toujours avec un bon groove assez stoner mais jamais monotone. Le son était parfois excellent et parfois nourri du crépitement des décibels excédentaires, ce qui a empêché la performance d’être complètement captivante, car les petits accrocs étaient juste suffisants rompre l’effet d’immersion, malgré tous les efforts du groupe pour hypnotiser les témoins. Qu’à cela ne tienne, ils ne se sont toutefois pas empêchés de faire un jam frénétique dont la montée en intensité spectaculaire et captivante permettait de ramener au bercail les brebis égarées. Le délire de distorsion a servi d’introduction pour la dernière pièce du groupe, fort appréciée de la foule si on se fie aux applaudissements, malgré l’apparente paralysie dont cette dernière semblait frappée. Il faut dire que les morceaux composés par CROSSS invitent peu à la fête et à l’euphorie, pour excuser la foule, et je m’attendais donc à ce que la progression des deux groupes suivants vers un son plus festif et dansant allait suffire à lui délier les membres.

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    MILK LINES (Crédit photo: Péa Tremblay)

    Suite à une autre brève introduction, le trio torontois fondé par Jeff Clarke (Demon Claws, Hellshovel) et mené par sa femme Emily Bitze, qui porte le très agro-alimentaire nom de Milk Lines, a présenté les pièces de son plus récent album Ceramic, un produit de la réputée maison de disque In The Red. Également réalisée avec Kyle Connolly, le bassiste de Wish, et d’Omri Gondor, qui accompagne Clarke dans Hellshovel, à la batterie, leur musique est une drôle de bête. Réunissant le pop-rock-psychédélique de la fin des années 60, comme Jefferson Airplane, et le country-folk plus traditionnel, leur musique est assez originale tout en s’appuyant sur des influences assez nettes. Les deux styles présents dans le corpus du groupe se mélangent parfois relativement bien, mais généralement, on passe d’un genre à l’autre en étant un peu bercés dans la perplexité, les moments plus country-americana dominant trop souvent l’expérience globale à mon goût. Reste que la formation a le mérite de proposer quelque chose de fort novateur, et le charme de la chanteuse-guitariste réussit à lui seul à captiver l’attention et à la conserver. Les rythmes un peu plus rapides de leurs compositions ont permis à la foule de se délier légèrement les membres, même si celle-ci demeurait statique, voire catatonique, la majorité du temps, peut-être eux aussi fascinés par la voix de la chanteuse. On se croyait parfois plongé dans le passé et en face de Grace Slick des susmentionnés Jefferson Airplane, tant la prestance de l’artiste dégageait quelque chose de mystérieux et d’agréable jusqu’à ce que les dernières notes se soient éteintes.

    PONCTUATION (Crédit photo: Péa Tremblay)

    La place s’est vidée à nouveau pour l’entracte, le temps que la foule puisse reprendre son souffle et diminuer l’espérance de vie de ses poumons, me donnant brièvement l’impression que tout le monde se pousse avant la performance du trio rock chouchou de Québec, Ponctuation. Fort heureusement, ce n’était pas le cas et tout le monde a rapidement repris sa place alors que le groupe, fraîchement monté sur scène, commençait le spectacle avec la première pièce de leur plus récente parution, l’excellent « La réalité nous suffit ». Comme la soirée leur prévoyait la place d’honneur, le groupe a offert un set plus long aux mélomanes réunit sur place, allant même jusqu’à intégrer des pièces insérées dans leur corpus depuis leur genèse, comme La fille à la mini-jupe. Livrant une performance énergique et survoltée où les mots avaient peu de place, le groupe enchaînait sans transition des hits de ses différentes parutions et la foule, qui semblait ravie, dansait et se mettait même parfois à slammer quelques instants. Puis, coup de théâtre, en pleine chanson, une des cordes du milieu de la guitare de Guillaume Chiasson lâche, ce qui n’a pas empêché le musicien chevronné de livrer la marchandise avec assurance jusqu’à la fin de la pièce. Il faut dire qu’il n’y allait pas de main morte et que cumuler les rôles de guitare principale et secondaire, parfois en même temps, n’a pas dû aider la corde à survivre. À ce moment là, il a proposé aux fans de patienter le temps qu’il change sa corde de guitare, parce que naturellement, la guitare de remplacement est souvent celle sur laquelle les musiciens ont le moins envie de jouer. Le tout s’est déroulé très rapidement, ne brisant que très peu le rythme de la performance, alors que Maxime Chiasson et Laurence Gauthier-Brown, respectivement à la batterie et à la basse, divertissaient la foule avec une petite impro en duo.
    D’autres pièces du premier album, « 27 Club », ainsi que de l’excellent 7″ « Léche-vitrine » se sont enchaînées sur fond de projections hallucinantes gracieuseté Tania B. Lacasse, qui occupe parfois ce poste aux côtés de Ponctuation. À la fin de la performance, pendant la dernière chanson, une demie-douzaine de fêtards sautaient partout et dansaient en lâchant le fou qu’ils avaient accumulé depuis le début de la soirée. Malheureusement, lorsque les dernières notes se sont dissipées, les applaudissements clairsemés de la foule n’ont pas suffi à ce qu’un rappel ait lieu, privant probablement la foule des pièces La Bouteille et Cortisol. Pourtant, quelques minutes plus tôt, entre les pièces, les applaudissements nourris et les cris de la foule laissaient croire qu’elle était encore capable d’en prendre. Tout au contraire, elle s’est rapidement dissipée, profitant de la fin de la dernière pièce du concert pour quitter sans demander son reste. Disons qu’on était à cent lieues de l’ambiance complètement survoltée qui régnait pendant le concert donné à des centaines de kilomètres au nord la semaine précédente, dans le cadre du FME de Rouyn-Noranda.

    Cette première soirée est donc une réussite malgré les quelques bémols et on ne peut espérer que le meilleur pour ce soir, alors que le supergroupe montréalais Pypy (Red Mass, Duchess Says) tentera de faire fondre la face des mélomanes qui se réuniront à la Vitrola pour leur concert et pour ceux de Demon Claws, de Pachyderm et des Marinellis. Est-ce que ces derniers réussiront à faire lever le party et à foutre le bordel en bonne et due forme? Jeudi soir au OUMF, la rumeur veut qu’ils aient créé bien des maux de tête aux techniciens de son qui regardaient l’équipement de scène se faire asperger de bière et de mousseux par les hurluberlus de la troupe rock. Chose certaine, la musique sera bonne même si la foule ne bouge pas.

    François-Samuel Fortin

    11 septembre 2015
    Festivals
  • [FESTIVAL] Psychédélisme et onomatopées dans la métropole

    [FESTIVAL] Psychédélisme et onomatopées dans la métropole

    Screen shot 2015-09-08 at 10.36.46 AM

    L’été tire peut-être à sa fin, mais tout porte à croire que ce n’est pas le cas si on se fie au marathon de concerts et de festivals qui déferlent sur le Québec en ce moment. Après le FME qui a brassé la cage de Rouyn-Noranda pendant quelques jours, c’est au tour du OUMF et du MONTREAL PSYCH FEST de convier les mélomanes à une course d’endurance musicale.

    L’horaire des deux festivals étant compatible, je tenterai de maximiser mes soirées en visitant l’un avant l’autre.

    Jeudi le 10 septembre, les concerts d’ouverture du Psychfest auront lieu au Divan Orange, alors que ceux des deux autres soirs auront lieu à La Vitrola, deux belles salles de concerts sur St-Laurent.  À 22h, la formation chanson psychédélique alcoolisée Birds of Paradise aura la tâche d’ouvrir pour deux excellentes formations qu’on a pu voir lors des plus récentes éditions Nuits Psychédéliques de Québec, Milk Lines et Crosss, avant que les toujours excellents Ponctuation ne terminent cette soirée en beauté.

    Vendredi le 11 septembre, je tâcherai de faire un détour par les concerts d’Eman X VLooper et de Dead Obies avant d’aller au Psychfest pour Pachyderm, Les Marinellis, Demon Claws et l’explosif supergroupe montréalais Pypy, formé de membres de Red Mass/CPC Gangbangs et de Duchess Says et signé sur Slovenly Records.

    Samedi le 12, il sera possible de voir les formations HEAT et BADBADNOTGOOD au OUMF avant d’aller du côté de La Vitrola pour le dernier soir du MTL PSYCHFEST, un gros concert à cinq groupes incluant Il Danse avec les Genoux, Adam Strangler, The Auras, qui sont également passés par les Nuits Psychdéliques de Québec, ainsi que les excellents Blue Cheese de Montréal et Human Eye de Détroit.

    Mélomanes, considérez-vous comme officiellement avertis: vous risqueriez de regretter cette dernière occasion de festoyer comme si l’été ne finirait jamais, une fois qu’elle sera derrière nous.

    http://www.montrealpsychfest.com/
    http://oumf.ca/2015/

    François-Samuel Fortin

    8 septembre 2015
    Festivals
  • [FESTIVAL] FME 2015: le marathon musical se poursuit

    [FESTIVAL] FME 2015: le marathon musical se poursuit

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    La fin de soirée vendredi ayant été assez mouvementée, mon samedi est commencé un peu tard après un excellent déjeuner et un détour par la superbe et chaleureuse maison du festival un peu à l’écart des festivités. Premier arrêt au menu, la scène extérieure sur la 7e rue pour le concert d’Hologramme, dont on m’avait vanté les mérites. Malheureusement, je suis arrivé tout juste pour la deuxième moitié de la dernière pièce de Look Vibrant, et si on peut se fier à la finale, la performance a dû être assez explosive, malgré le fait que le groupe l’aie offerte à une foule clairsemée et distraite typique des concerts sous le soleil de l’après-midi.

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    HOLOGRAMME (Crédit photo: Nathalie Picard)

    Suite à une brève interruption, la formation instrumentale Hologramme a finalement gagné la scène et offert aux gens présents de s’approcher, en promettant que s’ils le faisaient, il allait se passer quelque chose. Ceux qui ont répondu à l’appel n’ont pas regretté, car le groupe a offert une solide performance et a probablement gagné plusieurs nouveaux fans grâce à leur judicieux et ludique mélange d’électro-pop et de rock, parfois basé sur des rythmes hip hop et parfois avec une dimension psychédélique, le tout rappelant souvent la french touch électro ou le chillwave américain, tous des trucs assez propices pour la saison estivale. On est en plein territoire de Kavinsky et Le Matos, qui ont signé les B.O. de Drive et de Turbo Kid, et on n’est pas non plus très loin de Com Truise, Ratatat, Todd Terje et de la formation québécoise X-Ray Zebras, avec qui ils ont d’ailleurs déjà partagé la scène. Une des pièces rappelait le titre Empire Ants que Gorillaz a réalisé avec Little Dragon, si on ne tient pas compte du fait que c’était purement instrumental. L’arme de prédilection du groupe, c’est clairement le synthétiseur et la plupart des membres en jouent à un moment ou l’autre de la performance, hormis le batteur qui accompagne toujours la musique avec brio d’ailleurs. Deux des quatre membres troquent parfois les touches pour les cordes et enfilent guitare et basse pour les morceaux où ressort davantage leur son funky. Une belle découverte tout à fait appropriée pour les journées ensoleillées.

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    CHAPELIER FOU (Crédit photo: Nathalie Picard)

    Qui dit journée ensoleillée dit également 5 à 7, et le FME a tout un volet qui leur est consacré et on se retrouve avec l’embarras du choix. La tentation était quand même forte de retourner voir Geneviève & Matthieu au Centre d’exposition, ou encore d’aller voir la formation Corridor, mais c’est finalement le DJ et compositeur français Chapelier Fou qui a eu ma préférence. Arrivés sur place, on constate que la moitié du café-bar l’Abstracto, dans laquelle le concert est accordée est pleine à craquer et que les gens s’entassent dans toutes les portes, alors j’ai plutôt opté pour une table dans la seconde salle mais directement en face d’une des portes. Le son se rendait très bien et le pendant visuel m’était aussi accessible, à condition de bien vouloir me lever. Ce qui avait d’abord l’apparence d’un DJ set pimpé avec des musiciens live s’est retrouvé à être un concert en bonne et due forme. Le chapelier était accompagné par une claviériste, qui troque parfois les touches pour un violoncelle, un clarinettiste, qui passait de la clarinette-basse à la clarinette standard ou électronique à l’occasion, et un violoniste, en plus de troquer lui même les platines pour le violon à certaines occasions. L’usage de la clarinette-basse était parfois assez intense pour rappeler certains éléments du jeu du saxophoniste de renom Colin Stetson, et on retrouvait parfois une dimension néo-classique avec des jeux répétitifs de cordes pincées sur trame sonore assez lyrique. Essentiellement, la musique s’apparentait plutôt à une forme d’électro-nourriture de type trame sonore Cosmos, mais avec un niveau de qualité fortement rehaussé. La beauté des mélodies et des ambiances dominait à plusieurs moments l’expérience, alors que le style s’apparentait souvent à celui du collègue français Wax Tailor, mais en moins hip hop. Le côté pop ressortait davantage, mais les pièces sont souvent bordées de moments psychédéliques générés par les boucles et d’un côté épique résultant des accumulations de couches et des montées en intensité qu’elles rendent possible. La musique de Chapelier Fou a donc un côté convenu, mais est assez authentique et variée pour que l’expérience globale soit positive. Le public était manifestement ravi puisqu’il offrait de fort généreuses ovations entre chacun des morceaux et des applaudissements nourris à la fin du concert, et le groupe aussi parce qu’il a fait des courbettes à la foule bras-dessus-bras-dessous, du rarement vu dans un DJ set et un gage de succès assurément. Ça tombe drôlement bien que tout le monde ait apprécié l’expérience, parce qu’il s’agissait d’un premier de deux concerts, le quatuor jouant à nouveau ce soir.

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    JOSEPH EDGAR (Crédit photo: Nathalie Picard)

    Le tout se termine à temps pour qu’on puisse faire un détour vers la maison du festival, située dans L’école de musique en sol mineur (get it? dig it?) à proximité du quartier des spectacles. L’accueil généreux du FME contribue certainement à sa solide réputation, parce que des journalistes heureux ça écrit des choses positives j’imagine, mais on a pas l’impression que c’est une tentative de racolage de leur part. Un DJ set, des tonnes de convives, un méchoui géant et une performance du duo mené par Joseph Edgar, la nouvelle recrue chez Ste-4, voilà tout ce qu’il fallait pour faire lever le party une fois de plus. Ce dernier a offert une assez solide performance impromptue au coin de la cour, devant un public pro plutôt occupé à tisser des liens que captivé par le concert. Le rock franco acadien assez by the book offert par le duo était bonifié d’une part par l’intéressant set-up du bassiste-batteur, qui jouait de la basse en tapping de la main gauche et qui battait les peaux de la main droite en plus de faire des back vocaux à l’occasion, et d’autre part, par le charme authentiquement acadien du chanteur-guitariste qui donne son nom au projet. Comme la performance était assez courte vues les circonstances, j’ai pu n’en manquer aucune note et me diriger vers l’Agora des arts pour mon dernier programme triple du FME 2015, celui des américains The Dodos avec le Montréalais Jesse MacCormack et la française Jeanne Added.

    Je ne pouvais toutefois pas passer complètement à côté de Prieur & Landry et j’ai décidé de leur consacrer quelques minutes pour avoir ma dose de leur rock sale et vorace et pour être à nouveau épaté devant tout ce qu’ils peuvent accomplir à deux. C’était un choix tout à fait logique avant Sandveiss et Galaxie, mais c’était presque intimidant pour les deux autres groupes, que j’aime bien et que j’ai vu souvent mais que je sauterais pour ce soir, avec la confiance de les revoir, tant Prieur & Landry font souvent plus avec moins. Le théâtre m’a semblé moins rempli à craquer que pour les concerts de la veille avec Poni-Ponctuation-Duchess Says, mais il était encore assez tôt quand j’ai quitté les lieux, et il y a fort à parier que le concert à guichets fermés de l’Agora des arts allait envoyer quelques mélomanes au théâtre.

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    JESSE MACCORMACK (Crédit photo: Nathalie Picard)
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    JEANNE ADDED (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Je suis donc arrivé après les premières notes du folk-blues-rock tantôt groovy, tantôt planant et tantôt explosif de MacCormack. L’artiste a livré une performance bien sentie, s’adonnant à des longs jams plannants et se donnant des airs de guitar hero pendant certains solos. Peu loquace, même au point de ne pas présenter son projet ou ses musiciens, l’artiste, qui est entre deux petites tournées au Québec, a tout de même réussi à réchauffer la foule pour l’arrivée triomphale de Jeanne Added, accueillie chaleureusement dès son entrée sur scène. La chanteuse et compositrice est tout naturellement à l’avant-plan et mise en valeur par une claviériste et une batteuse installée derrière une batterie électronique qui permettait une grande polyvalence dans les styles abordés. Frontwoman assumée, Jeanne Added peut incarner tantôt la rock star désinvolte, l’artiste fragile et la diva de la pop, selon les morceaux. La musique, assez peu originale en soi, est livrée avec une grande intensité et beaucoup de personnalité et de charme. Le côté électro-pop levait avait davantage la cote auprès de la foule et la chanteuse a donc ponctué son set de quelques uns de ces petits hommages au soir reconnu pour être le plus dansant, « c’est samedi soir » disait-elle au moment de commencer ces morceaux.L’effet engendré par la chorale toute féminine qu’elle forme à l’occasion avec la batteuse et la claviériste pouvait rappeler l’excellent quatuor américain tout au féminin qu’est Warpaint, surtout sur leur titre No Way Out. Il y avait des bonnes montées en intensité, des délires expérimentaux, un rythme parfois tribal, des moments hypnotisants, du rap crié à la Death Grips et même des passes presque stoner, malgré l’absence de guitare. Ça faisait parfois presque Top40, mais généralement c’était assez authentique pour rester agréable et la foule, ravie, s’est mise à danser assez rapidement et ce jusqu’à la fin du concert.

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    THE DODOS (Crédit photo: François-Samuel Fortin)
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    THE DODOS (Crédit photo: Nathalie Picard)

    À ce stade du festival, mes jambes commencent à manquer du courage nécessaire pour bonifier une autre entracte avec une partie du concert de Galaxie ou de Sandveiss, et j’opte donc pour une entracte assis directement au sol, comme beaucoup de festivaliers d’ailleurs. Après un court moment, vint enfin le moment attendu, l’entrée sur scène du groupe psych-rock-folk californien The Dodos, qui pour l’occasion n’était constitué que de son noyau dur, le chanteur-guitariste Meric Long et le batteur Logan Kroeber ont donc dû se débrouiller sans guitariste de soutien, qui permet généralement d’ajouter une dimension acoustique à leurs pièces par ailleurs assez abrasives. Le groupe, qui a publié six albums depuis 2006 et les deux plus récents Carrier en 2013 et Individ en 2015, sur Polyvinyl, a choisi de commencer avec ma pièce préférée d’eux, celle qui ouvre l’excellent No Color de 2011, Black Night. On remarque tout de suite que la version live est beaucoup plus rock, en l’absence d’abord de guitare acoustique mais aussi de par le fait que le vocal est un peu noyé dans la charge sonore de la guitare électrique. Des gros jams délirants, des envolées rythmiques, des éruptions de joie et de distorsion, tout ça qui sonne comme une tonne de brique avec deux musiciens qui rivalisent pour la palme du showman de la soirée. Les boucles confectionnées live et les séquences pré enregistrées ajoutaient des possibilités au duo et le public ravi et dynamique a apprécié se faire parler en français par le chanteur qui faisait beaucoup de beaux efforts à cet effet, augmentant leur capital de sympathie. La foule en délire a longuement ovationné le groupe pour obtenir son rappel, une pièce plus pop judicieusement choisie qui ressemblait un peu à du Franz Ferdinand, avec un riff plus dansant.

    Décidément, tout le monde sait comment avoir du plaisir au FME, artistes, organisation, médias, natifs de Rouyn et autres types d’humains. La magie est vraiment dans l’air pendant des journées aux soirées et la météo impeccable a dû contribuer à rendre l’expérience encore plus agréable, une expérience qui doit toutefois prendre abruptement fin pour moi avec un départ prévu dans quelques minutes. Je manquerai donc le show de clôture et surtout le show de Kid Koala que j’aurais bien aimé revoir, mais des membres de la délégation Ecoutedonc.ca seront sur place pour vous raconter leur expérience et vous fournir des superbes images en souvenir!

     

    Pour un peu plus de magnifiques photos de la troisième journée, gracieuseté de Marion Desjardins, c’est par ici :
    https://test.ecoutedonc.ca/2015/09/09/festival-fme-2015-jour-3-en-images/

    François-Samuel Fortin

    6 septembre 2015
    Festivals, FME
  • [FESTIVAL] FME 2015: Le plaisir croît avec l’usage

    [FESTIVAL] FME 2015: Le plaisir croît avec l’usage

    La seconde journée du FME m’a donné une meilleure idée encore de ce que ce festival avait dans le ventre, car non seulement nous avons pu profiter des activités en journée, nous avons également pu nous rendre dans un des 5 à 7 parmi la demie-douzaine offerts chaque jour.

    Le lever de corps est difficile et décalé pendant le FME, ce qui ne nous a pas empêché de louer des vélos pour faire le tour du lac, avant de nous rendre au fameux party secret, un secret de polichinelle comme il était sur toutes les lèvres, où Bonsound conviait les médias, artistes et agents à festoyer dans un gros garden party et épluchette de blé d’inde avec petite piscine et quai donnant accès au lac, en bonus. Malheureusement, lorsque nous sommes arrivés la performance de Safia Nolin, nouvellement signée sur Bonsound, venait tout juste de prendre fin. Comme je sais que je manquerai les autres performances, prévues à 11h15 samedi sur la presqu’île et en accompagnement de LJ Cormier et Seoul pour le concert de clôture, j’étais un peu déçu, mais je me reprendrai à Québec cet automne.

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    GENEVIÈVE & MATTHIEU (Crédit photo : Nathalie Picard)

    L’après-midi tirait à sa fin, signifiant que l’heure était venue de nous rendre au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda pour la performance de la Jamésie à laquelle nous conviaient l’inclassable duo local, Geneviève & Matthieu. Comment décrire cette performance, qui sera probablement ma découverte coup de coeur du FME 2015, une fois les festivités terminées et la poussière retombée? L’utilisation de toutes les formes d’art et la cohésion qui persiste malgré l’apparent éparpillement impressionne. On entre dans un décor de toiles géantes, de sculptures et de projections vidéo, puis tranquillement, les artistes font leur apparition et le duo est complété par un chanteur d’opéra semblant échoir d’une tribu de motards post-apocalyptiques qui seraient entre temps retournés à l’état de nature, qui était en fait Mingo l’Indien des George Leningrad. Ensuite, les formes d’art défilent: le chant et la musique, naturellement, mais aussi, la peinture en direct faite avec frénésie, dont résulte une séance de bodypainting, des cascades sous forme de culbutes sur une des toiles qui s’est avéré être un tapis circulaire gonflable aussi employé comme punching bag, mais aussi des cascades d’assiettes peintes fracassées sur le crâne. À cela s’ajoutent des pas de claquette, de la démolition de décor, du déménagement, et la musique demeure au centre de tout ça. L’humour et la poésie semblent servir de ciment pour l’expression artistique et contribue à lier les autres formes d’art ensemble et à faire passer le message, parce que message il y avait. « La bibliothèque est pleine de mystères » disaient-ils, avant d’ajouter « ils ont manqué l’oasis parce qu’ils n’avaient pas assez soif ». On dénonçait d’une part la vacuité qui touche une partie du domaine des arts, inauthentique ou impertinente, mais aussi, d’autre part, le traitement réservé aux autochtones, la misère existentielle résultant du travail dans un no man’s land, et de la réouverture des chantiers de la Jamésie, que le gouvernement veut dépoussiérer avec la refonte du Plan Nord.

    Ma journée était déjà un franc succès et je n’avais pas encore assisté aux concerts comme tel. Grande fût ma déception d’apprendre que la scène extérieure de la 7e rue ne serait pas réemployée, et donc que les entractes ne seront plus bercées par la musique live, mais pas un DJ qui semblait s’être trompé de festival et qui faisait jouer du top40. L’ambiance était à la fête dans le Petit Théâtre du Vieux-Noranda, où Galaxie et LJ Cormier regardaient PONI livrer une performance impeccable et énergique pour réchauffer la foule. Leur rock franco semble le dernier né d’une tradition rock québécoise où la sainte-trinité Galaxie-Fortin-Langevin occupe le rang d’honneur. D’ailleurs, la formation partage son batteur, Jonathan Bigras, avec Galaxie, et quel batteur! Une performance impeccable et des rythmes envoûtants, où le matériel figurant sur l’album paru l’an dernier avait la part belle. Quelques nouvelles pièces se sont aussi glissées dans le set, laissant augurer un virage plus pop et plus léché pour la formation qui commence à attirer pas mal d’attention.

    S’ensuivait un des moments que j’attendais de cette édition du FME, parce que je me doutais bien que PONCTUATION allait en mettre plein la vue et les oreilles malgré le fait que les ai vus déjà très souvent. L’ajout d’un troisième membre, la bassiste Laurence Gauthier-Brown, à ce duo original des prolifiques frères Chiasson, c’est ce qui permet de leur faire atteindre un nouveau niveau de performance en termes de présence sonore et scénique. Le duo se débrouille très bien mais les fréquences ajoutées sont les bienvenues. Ils ont livré une performance impeccable et énergique du début à la fin devant une foule relativement statique d’abord, mais déjà conquise si on se fie aux décibels émis entre les morceaux. Peu d’interventions du groupe ont ponctué la performance, les hits s’enchaînant plutôt à une vitesse vertigineuse. Pendant la dernière demie-douzaine de morceaux, le plancher de danse s’étendait déjà la moitié de la salle. Un slam dansant et du body surfing en abondance ont accompagné le show jusqu’aux dernières notes. Après un assourdissant mur de son, ils ont commencé la reprise de Link Wray intitulée « Comment ça? » qui a insufflé une nouvelle dose d’énergie à la foule déjà complètement ravie. Le guitariste-chanteur qui monte sur le bassdrum l’instant d’un punk jump et c’était dans la boîte en ce qui les concerne, quoique la rumeur veut qu’une performance secrète ait lieu plus tard aujourd’hui.

    Les oreilles bourdonnantes, j’attendais avec impatience le show de Duchess Says qui, fidèle à la tradition, allait probablement être caractérisé par le comportement erratique, voire possédé, de la chanteuse Annie-Claude Deschênes, et le groupe a livré la marchandise. Fiers de la parution d’un split 12″ plus tôt cette année, ils ont également propulsé des pièces complètement inédites à ma connaissance, et on a dénoté une certaine évolution du style du groupe. Sur ces nouveaux morceaux, le traditionnel dance-punk ou électro-rock laisse davantage sa place à du rock garage psychédélique aux accents traditionnels, comme peuvent le faire les Marinellis. A-C prend souvent place pour l’occasion derrière le synthétiseur, fixé au sol ou attaché en bandoulière, ce qui a pour effet de diminuer par moments son dynamisme. La performance somme toute explosive et haute en couleurs, mais le groupe s’est relativement calmé au fil des ans, ce qui ne l’empêche pas de livrer la marchandise. Pour le rappel, ils se sont payés un vieux hit avec Black Flag, et tout le monde dansait et sautait avec frénésie jusqu’aux dernières notes.

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    NAVET CONFIT ET A-C (DUCHESS SAYS) (Crédit photo : Nathalie Picard)

    Le temps de sortir dehors, le show de Navet Confit était déjà commencé, et on a encore eu droit à un bon show rock en bonne et due forme. Parmi les moments notables de la performance, la visite d’Annie-Claude Deschênes, fraîchement sortie de scène, l’instant d’un morceau, qui a été immédiatement suivi d’une pièce écrite en collaboration, selon le musicien humoriste Navet Confit, avec la chorale féministe de Manson Hill, ou quelque chose du genre, vantant les mérites de la stupidité d’une fille qui serait tombée amoureuse de lui. La chorale, on s’en doute, n’a pas pu se déplacer, mais fort heureusement, la technicienne de son qui l’accompagnait semblait en être une membre émérite et elle l’a accompagné pour le refrain, à partir de sa console. Le musicien en a profité pour dévoiler des pièces de son album à paraître cet automne.

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    PEREGRINE FALLS (Crédit photo : Nathalie Picard)

    La performance faisait une bonne transition avec celle de Peregrine Falls qui était prévue à minuit au sous-sol du Petit Théâtre. Le groupe a livré une performance survoltée où le rock instrumental syncopé et nerveux était à l’honneur. On dénote parmi leurs influences des groupes similaires aux influences de Totorro, mais avec un pendant moins léché et moins post-rock, les rapprochant plus de The Psychic Paramount et de Don Caballero. L’instant de deux morceaux, le guitariste utilisait même un archet pour multiplier les possibilités sonores. Belle découverte.

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    THE FLESHTONES (Crédit photo : Nathalie Picard)

    Nous avons quitté un peu avant la fin parce que la performance des Fleshtones prévue au Diable Rond s’annonçait comme mémorable, mais rien ne laissait présager l’ambiance de fête qui s’y est installée. Le feu était déjà pris quand on a réussi à rentrer dans le petit bar sympathique où les légendes du rock garage psychédélique livraient des leçons de rock aux mélomanes réunis. Le plafond de huit pieds sur lequel était fixé l’éclairage n’a pas empêché le body surfing d’être une activité attrayante. Les membres de Ponctuation ont passé une bonne partie de la performance juchés sur les bras des spectateurs et même yours truly a eu droit à sa première expérience dans ce registre. C’est bien plaisant le body surfing, mais j’ai perdu la moitié de cette chronique que j’ai donc réécrite de mémoire. La fin de soirée au bar chez Les Chums en face, à gueuler les paroles de hits québécois ou à mimer avec ma bouche le solo de The Wall, contribue aussi aux légères pertes de mémoire ce matin. Il manque donc certains détails qui à ce stade là sont relativement accessoires, parce que ce qu’on retient, c’est que le plaisir est encore plus au rendez-vous que je n’aurais pu croire et que ce vendredi 4 septembre restera gravé dans mes annales comme une des plus belles journées passées dans un festival de musique.

     

    N’oubliez pas de visiter la superbe galerie des photos du second soir, gracieuseté de Marion Desjardins:
    https://test.ecoutedonc.ca/2015/09/05/festival-fme-2015-jour-2-en-images/

     

    François-Samuel Fortin

    5 septembre 2015
    Festivals, FME
  • [FESTIVAL] FME 2015: l’équipe se paie une soirée d’ouverture à son image

    [FESTIVAL] FME 2015: l’équipe se paie une soirée d’ouverture à son image

    Une programmation diversifiée et audacieuse, des groupes aux sonorités variées, un public fébrile, des artistes soucieux de profiter de leur moment et manifestement fort heureux d’être si bien reçus : voilà quelques uns des éléments qui forgent année après année la solide réputation du FME.
    Rouyn-Noranda prend des allures d’Austin alors qu’une partie de la ville est consacrée aux concerts musicaux et la population semble constituée au moins aux trois quarts d’artistes, d’agents et de membres de la presse. La majorité des scènes animées en soirée sont à proximité l’une de l’autre, décuplant l’envie de courir d’une scène à l’autre pour ne rien manquer. Ma feuille de route de la soirée incluait une visite dans tous les concerts de rock et un petit détour par la grande scène extérieure pour entendre au moins une chanson par artiste, en profitant des entractes d’une dizaine de minutes à l’Agora des arts pour me diriger à une centaine de mètres de là vers la scène gratuite.

    Comme le concert intérieur a commencé avec quelques minutes de retard, j’ai pu en profiter pour voir Syzzors livrer une performance convenable devant les festivaliers réunis pour voir le concert de Doldrums ainsi que le leur avant celui d’Ariane Moffatt.

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    TOTORRO (Crédit photo: Nathalie Picard)

    Totorro a amorcé les festivités pour le volet de concerts intérieurs en injectant dans sa musique une énorme d’ose d’énergie. Leur post/math-rock est essentiellement instrumental, mis à part une petite portion de vocaux de groupes à la fin d’une pièce et une phrase répétée comme un mantra à la fin d’une autre, stipulant que les porte-avions se sont envolés. Leur musique kaléïdoscopique et syncopée n’avait heureusement pas à être complétée par des paroles pour que le divertissement soit au rendez-vous, et l’aspect technique de leur musique était non seulement fort impressionnant mais interprété impeccablement par des musiciens en feu. Si on peut reprocher au groupe un certain manque d’imagination du point de vue du style, on ne peut leur reprocher de manquer de goût, car ils semblent auprès de leurs influences, soigneusement choisies, mais avec une certaine difficulté à s’en détacher. Naviguant dans les eaux du nouveau rock des années 90, leur son est parfois similaire à celui des Redneck Manifesto ou de LITE, lorsqu’il ne ressemble pas à Explosions in the Sky, Mogwai ou aux Fucking Champs. Dans un registre plus moderne, on peut comparer certains morceaux à des titres de Fang Island, Civil Civic et enfin, mais un peu moins, à Yonatan Gat. Quoiqu’il en soit, ce fût une superbe découverte et le parfait compagnon pour réchauffer la foule avant que la légendaire formation Deerhoof ne prenne la scène d’assaut.

    Pendant l’entracte, j’ai pu me glisser vers le show de Doldrums qui battait son plein, le tout devant une foule parfois perplexe et parfois séduite. Il faut dire que les deux aspects de son répertoire lui permettent d’occuper la scène avec des artistes variés, tantôt plus bruyants et expérimentaux, tantôt plus pop électro. Il reconnaissait d’ailleurs que ce genre de concert est pertinent dans sa carrière car cela permet d’aller à la rencontre de mélomanes aux horizons diversifiés et d’élargir sa base.

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    DEERHOOF (Crédit photo: Nathalie Picard)

    Le clou de ma soirée, c’était la performance du quatuor californien Deerhoof, qui suffisait à elle seule pour justifier le détour par les contrées nordiques. Déjantée à souhait, leur musique est un drôle d’alliage hyper pertinent entre du J-Pop, du bruit et du rock expérimental, mais elle est davantage inclassable et elle s’est diversifiée au fil des vingt ans de carrière et des nombreuses parutions et collaborations. Comme au FIMAV plus tôt cette année, ils ont offert un concert composé de pièces de l’ensemble de leur répertoire, assez bien choisies et délaissant à bon escient les pièces plus pop « normales » si on peut se permettre l’expression pour désigner ce qui est généralement un ovni musical. Pas le choix d’avoir le sourire étampé dans le visage quand on voit le batteur Greg Saunier tenter de se débrouiller en français et exprimer difficilement des choses bizarres et émotives sur la beauté de l’éclairage, ou le fait qu’il n’ait pas en sa possession de pantalon de rechange, entre autres. À la fin du concert, on lui a même apporté un gâteau d’anniversaire au chocolat dont les bougies ont été soufflées par le guitariste Ed Rodriguez. Impossible aussi de ne pas sourire devant les pas de danse de la bassiste et chanteuse Satomi Matsuzaki, très énergiques et enfantins, mais aussi très précisément ajustés aux rythmes imprévisibles des morceaux choisis. À la fin de la performance, elle a tenté de former une chorale avec le public et de lui faire interpréter les variantes du refrain d’une chanson à propos des pandas, avec un succès mitigé, un peu à cause de la complexité de la structure rythmique. Saunier et Matsuzaki ont même échangé de place l’instant d’un morceau redoutablement efficace en fin de concert.

    Comme le concert s’est terminé assez tôt, j’ai pu me diriger vers la scène extérieure et assister aux derniers morceaux du concert d’Ariane Moffatt, manifestement accordé à un public en grande partie conquis, qui chantait en coeur les paroles de ses chansons à succès. La fin du show doit avoir été repensée depuis la parution du plus récent album, car l’électro a la part belle et on se croirait dans une discothèque jusqu’aux dernières notes du concert. En guise de rappel, Moffatt est revenue sur scène armée de sa guitare pour interpréter une version acoustique de ce qui demeure probablement son plus grand hit : Je reviens à Montréal.

    Après un faux départ pendant le rappel, Barrasso a véritablement amorcé sa performance dès les dernières notes du gros show extérieur, sur une petite scène extérieure mais couverte près de l’entrée du site, et décorée avec des vieilles télés, ce qui m’a fait penser à un décor du Festival OFF de Québec il y a quelques années. La performance bien énergique et rock à souhait était tout ce dont le public festif avait besoin pour faire une bonne transition vers le dernier concert de la soirée, présenté au sous-sol du théâtre jouxtant les deux scènes extérieures et réunissant Crushed Out et Le Kid et les Marinellis pour un concert rock garage explosif.

    Forts de leur tournée américaine avec les Deuxluxes, le duo Crushed Out a livré une performance enlevante avec leur mélange de rock garage, de blues et de rockabilly qui faisait penser par moments aux White Stripes, et pas seulement parce que c’était une fille à la batterie. La performance s’est un peu étirée vers la fin, mais le public semblait ravi malgré le manque d’énergie de certains, ce qui n’a pas empêché la piste de danse d’être enflammée et peuplée par des visiteurs de renom. Après une relativement brève entracte qui semblait malgré tout interminable en l’absence de divertissements planifiés et d’énergie pour véritablement apprécier le moment, les Marinellis ont pris la scène d’assaut et livré une performance haute en couleurs, fidèles à leurs habitudes. Le public manquait peut-être un peu d’énergie à leur goût, car le chanteur offrait des bières et autres services au public, « pour faire son bonheur ». Même quand le groupe s’est mis à cracher de la bière, pour inviter les festivaliers à faire de même et ajouter une touche épique au concert, les gens se sont gardés une petite gêne et la foire n’a pas poigné autant que j’aurais crû, surtout connaissant la réputation du FME. Par chance que certains musiciens particulièrement en feu leur ont rendu la monnaie de la pièce à certains moments! Toutefois, si la performance avait été à la hauteur de leurs plus mémorables, il n’aurait pas resté beaucoup d’énergie aux festivaliers et c’eut été une erreur stratégique de placer dès le premier soir le concert le plus épuisant.

    Quoiqu’il en soit, on peut dire que cette première soirée du FME 2015 est un succès sur toute la ligne et cela ne laisse augurer que le meilleur pour la suite des choses.

    Allez voir les superbes images de Marion qui offre une couverture photographique exceptionnelle par ici :

    https://test.ecoutedonc.ca/2015/09/04/festival-fme-2015-jour-1-en-images/

    François-Samuel Fortin

    4 septembre 2015
    Festivals, FME
  • [FESTIVAL] FME 2015: ECOUTEDONC.CA DÉBARQUE À ROUYN

    [FESTIVAL] FME 2015: ECOUTEDONC.CA DÉBARQUE À ROUYN

    Article rédigé en collaboration avec Karina Tardif d’ecoutedonc.ca et CFOU 

    Le Festival de Musique Émergente n’a plus vraiment besoin de présentation dans le milieu de la musique indépendante au Québec. En plus d’inciter des milliers de mélomanes à migrer vers le nord pour rejoindre la belle ville de Rouyn-Noranda, où le festival a fait le pari de s’installer il y maintenant treize ans, le FME attire l’attention des médias internationaux et de groupes bien en vue de l’Europe et des Amériques. Fière de son histoire à succès et audacieuse à souhait, l’organisation a même décidé de convier le public et les artistes à ses Quartiers d’hiver, une version hivernale un peu plus modeste, en janvier dernier.

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    La présente édition, qui aura lieu du 3 au 6 septembre, réunira encore des artistes de la relève et des artistes établis, de toutes provenances et de tous styles confondus, pour cette édition qui promet encore une fois d’être survoltée. Plusieurs groupes connus et moins connus des lecteurs d’ecoutedonc.ca occupent la grille horaire et une petite délégation ED.C aura donc le plaisir de traverser les contrées éloignées afin de se joindre aux festivités déjantées que l’organisation prévoit. Outre la quarantaine de concerts annoncés, le FME prévoit aussi convier le public à des 5 à 7 musicaux gratuits ainsi qu’à des évènements-surprises qui ont ajouté au fil des ans une touche de magie à sa déjà solide réputation. Par exemple, on a pu voir en 2011 un concert solo gratuit de Patrick Watson qui était présenté sur un terrain vague près d’installations ferroviaires. Pour les concerts annoncés, on attend plusieurs groupes d’envergure internationale, davantage que par les années passées, mais on sait aussi que la crème de la musique indépendante québécoise sera également mise à l’honneur.

    Voici quelques concerts que la délégation d’ED.C avait envie de présenter en particulier, car il s’agit non seulement d’incontournables pour les festivaliers conviés à Rouyn, mais aussi, d’arguments de vente au fort potentiel d’attraction pour les citadins de la métropole et de la capitale nationale.

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    Deerhoof

    D’abord, directement issue de la Californie, la légendaire formation DEERHOOF se présentera pour la première fois à Rouyn-Noranda afin d’interpréter une sélection de pièces tirées de son imposant répertoire, réparti sur environ vingt ans, comme ce fût le cas lors de leur prestation dans un autre superbe festival musical du Québec, soit le FIMAV à Victoriaville qui se tenait en mai dernier. Quatuor explosif dont la musique oscille entre le rock bruyant et la pop japonaise, Deerhoof défend depuis vingt ans une philosophie musicale bien à eux où la participation du public, la surprise et l’émerveillement sont au rendez-vous. Deux autres formations viennent compléter un trio de feu de groupes américains en visite à Rouyn, deux autres exemples de musique rock réinventée. Également originaire de Californie, la formation The Dodos, avec son indie folk rock explosif, donnera probablement aux mélomanes réunis à l’Agora des Arts une performance énergique après que Jeanne Added, de France, et Jesse Mac Cormack, un nouvel espoir montréalais, aient réchauffé le public. Autre groupe légendaire que la ville de Québec a eu l’honneur de recevoir en avril dernier dans le cadre des Nuits Psychédéliques, les new-yorkais des Fleshtones roulent leur bosse depuis des années et auront encore plusieurs leçons de rock à donner aux jeunes musiciens qui investissent la scène garage et psychédélique ces derniers temps.

    Ensuite, le vieux continent enverra aussi des émissaires de divers genres, notamment les français Ropoporose pour l’indie, Totorro (qui accompagnera Deerhoof) pour l’expérimental, la susmentionnée Jeanne Added pour le post-punk et le compositeur électro de renom Chapelier Fou. À cette liste de musiciens outre-Atlantique s’ajoute Fleshgod Apocalypse d’Italie qui offrira aux fans de métal une performance inoubliable en compagnie de deux bands de l’Abitibi , Abitabyss et Barricade.

    Le rock est définitivement servi encore cette année parce que le Québec envoie aussi pas mal de gros joueurs bien connus du public et qui sont pour la plupart passés par le OFF et-ou le FEQ ces dernières années: PONCTUATION, Les Marinellis, Sandveiss, Lubik, PONI, Heat, Prieur&Landry, Barrasso et les très dynamiques énergumènes de Duchess Says, pour ne nommer qu’eux.

    L’indie, l’électro et le hip-hop seront également servis, parce qu’on retrouve dans la grille horaire des concerts de haute qualité pour ces trois genres, entre autres, lors de la soirée hip-hop avec Loud Lary Ajust et Toast Dawg, et de la nuit électro, qui se termine avec Das Mortäl et iPHAZE.

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    Safia Nolin

    La soirée de clôture est, comme à chaque année, un incontournable et un rassemblement où tout le monde y trouve son compte. Toute l’équipe sera là pour assister aux performances de Safia Nolin, jeune artiste de Limoilou et grande découverte de l’année pour plusieurs, suivie de Séoul, trio dream-pop montréalais. Louis-Jean Cormier terminera la soirée à l’Agora des Arts pour nous laisser finir la nuit avec nul autre que Kid Koala, DJ, ou plutôt «table-tournantiste» reconnu mondialement et installé depuis plusieurs années à Montréal.

    Pour vous parler de leur expérience et de leur vision du FME, l’équipe d’ÉcouteDonc.Ca publiera chaque jour un résumé et une critique des spectacles qu’ils auront vus, accompagnés des meilleurs clichés de Marion Desjardins.

    C’est parti pour l’aventure FMEAT2015 avec ecoutedonc.ca !

    Renseignements, programmation et billetterie disponibles au www.fmeat.org

    François-Samuel Fortin

    31 août 2015
    Festivals, FME
  • Safia Nolin dévoile son premier album

    Safia Nolin dévoile son premier album

    L’auteure-compositrice-interprète Safia Nolin dévoilait aujourd’hui un second extrait de ce qui sera son premier album ainsi que quelques dates de concerts afin de lancer ce dernier. L’artiste, originaire de Québec, rend hommage à son patelin en intitulant son premier album Limoilou, une parution dont la réalisation a été confiée à Philippe Brault, un collaborateur qui gravite autour depuis qu’elle fût révélée au public de Granby lors du Festival International de la Chanson de 2012.

    Outre Philippe Brault à la réalisation, notons la présence sur le disque de son complice de scène Joseph Marchand (Forêt) ainsi que celle de Rick Haworth et Stefan Schneider (Bell Orchestre, The Luyas, Thus:Owls).

    Elle sera en concert ce soir à Laval, dans le cadre de la fête nationale du Québec, lancera son album le 10 septembre à Montréal et s’arrêtera au Cercle pour un concert de lancement de 16 septembre prochain. Les billets, au coût de 12 $, sont déjà en vente au Knock-Out, à la billetterie du Cercle et sur lepointdevente.com.

    D’ici là, visionnez le clip paru il y a deux mois pour la pièce « Igloo » ou encore, profitez-en pour écouter le tout nouvel extrait intitulé « Ce matin ». Fait à noter, les deux pièces sont offertes immédiatement sur bandcamp en échange d’une pré-commande de l’album (numérique, CD ou vinyle), qui devrait paraître le 11 septembre sur l’étiquette montréalaise Bonsound.

    François-Samuel Fortin

    23 juin 2015
    Albums, Nouvelles
  • Justin Small (Do Make Say Think) enregistrera un premier album solo de 52 titres

    Justin Small (Do Make Say Think) enregistrera un premier album solo de 52 titres

    Alors que la formation torontoise Do Make Say Think annonçait cet après-midi qu’ils étaient enfin parvenus à l’étape du mix pour leur éventuel septième opus, qui devrait paraître d’ici la fin de l’année sur l’étiquette montréalaise Constellation, ils en profitaient pour annoncer par la même occasion un ambitieux projet mené en solo par leur guitariste, Justin Small. Le musicien a eu l’idée de composer, d’enregistrer et de publier au compte-goutte sur une base hebdomadaire ce qui deviendra petit à petit son premier album solo original, un mastodonte de 52 titres, et ce dès aujourd’hui.

    Image par Pelecanus.net

    L’expérience proposée par Small aux auditeurs est assez audacieuse, car elle implique un abonnement où ces derniers sont invités à télécharger chaque semaine la pièce et le visuel original correspondant, également une création de Small, moyennant un versement hebdomadaire d’1$. Il ne s’agit pas de démos, de pièces restant de séances de studio passées ou encore d’enregistrement alternatif de pièces déjà connues du public: Small se donnera plutôt la peine de composer chaque semaine un morceau entièrement nouveau et de le rendre accessible aux abonnés via le site web lancé pour l’occasion. Libre aux auditeurs de se retirer avant la fin du projet, car les versements sont reconduits automatiquement mais peuvent être arrêtés à tout moment, mais tout porte à croire qu’il n’en perdra pas beaucoup si on se fie à ce premier titre fort prometteur.

    La première pièce, Slow Motion Hearts, dépasse tout juste les sept minutes et nous rappelle le son de Do Make Say Think, mais avec une touche minimaliste par moments, avec des sonorités planantes et un tempo ralenti.

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    Visitez le site web pour en connaître davantage ou encore pour participer à l’aventure :  http://justinsmallmusic.com/

    François-Samuel Fortin

    1 juin 2015
    Nouvelles
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