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  • [ENTREVUE] Nanochrome au FME avec CFOU 89,1 FM

    [ENTREVUE] Nanochrome au FME avec CFOU 89,1 FM

     

    Jeudi le 3 septembre, j’ai jasé avec les gars de Nanochrome devant le Cachotier, là où ils s’apprêtaient à faire leur lancement d’album en soirée.

    Pourquoi ils ont choisi le nom Nanochrome ? Écoutez l’entrevue, réalisée en collaboration avec la radio CFOU 89,1 FM:

    https://soundcloud.com/cfoufm/nanochrome-mixage-final

    Karina Tardif

    6 septembre 2015
    Entrevues, Festivals, FME
  • [ENTREVUE] Saratoga au FME avec CFOU 89,1 FM

    [ENTREVUE] Saratoga au FME avec CFOU 89,1 FM
    Archives ecoutedonc.ca
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    Devant la salle de réception La Légion, j’ai discuté avec Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse, qui forment le duo Saratoga.

    Ils nous parlent de leur été, de leur EP et de leur spectacle de ce soir. Ils nous ont même offert une performance acoustique dans le stationnement du TAXI COOP. À écouter juste ici, en collaboration avec la radio CFOU 89,1 FM:

    https://soundcloud.com/cfoufm/saratoga-entrevue-au-fme

    Karina Tardif

    5 septembre 2015
    Entrevues, FME
    Entrevue, FME, La Légion, Saratoga, Spectacle
  • [ENTREVUE] Philippe Brach au FME avec CFOU 89,1 FM

    [ENTREVUE] Philippe Brach au FME avec CFOU 89,1 FM

    J’ai eu la chance d’avoir Philippe Brach en entrevue et en performance sur la terrasse de la chocolaterie Le Gisement.

     

    Épuisé de sa grosse journée d’entrevues (de 8h à 20h), on l’a épargné pour lui jaser de son lancement qui venait tout juste d’avoir lieu.

     

    Voici le résultat :

    https://soundcloud.com/cfoufm/philippe-brach-entrevue-au-fme

    Karina Tardif

    5 septembre 2015
    Entrevues
  • [ENTREVUE] RAGERS

    [ENTREVUE] RAGERS
    Ragers – Photo: Byanca Desjardins

     

    Ragers, c’est un groupe qui « mix » de l’électro-rap-rock depuis deux ans. Avec leur EP Chapters, sorti récemment, ils ont fait des spectacles toute l’été et leurs performances ont été mémorables partout où ils sont passé. Ils seront au Cercle le 4 septembre prochain et je leur ai posé quelques questions par courriel:

     

    Expliquez le choix de ce nom et le concept du band

    Un représentation de notre état d’âme face à l’industrie et le monde d’aujourd’hui. Nos background punk nous fait voir le monde en méritocracie, et l’industrie musicale en est tout le contraire.

     

    Expliquer le dessin qui vous représente  

     

    L’intérieur caché de plusieurs jeunes d’aujourd’hui. Power to the youth.

     

    Comment est arrivée l’idée de porter des masques ?

    C’est une manière de dépersonaliser notre musique, en un sens. On s’est dit que si les gens voyait pas le visage des gars, il seraient forcés à porter attention à la musique plutôt qu’aux personnes qui la font. Ca a un peu backfire au début, avec beaucoup de gens qui portaient trop attention au branding. Mais maintenant que les gens nous connaissent et nous voient un peu partout avec les patchs et tout, ca c’est calmé et les gens ont compris ce qui est important (la musique elle-même).

    Votre dernier EP, Chapters, a connu un succès fou. Quel est le prochain chapitre de votre carrière?

    Le prochain chapitre s’écriera une fois de plus à Los Angeles. Nous partons pour 2 mois ce printemps pour produire le deuxième album. On vient de signer avec une nouvelle compagnie de booking, et on a les gens de la Royale Électrique qui font un travail absolument exceptionnel. Les pages du chapitre vont s’ouvrir plutôt vite, et que les gens pourront les lire en même temps que nous. Espérons que la Rage Cage (notre van Montana Pontiac 2001) n’explosera pas mi-chemin.

    Quelles sont vos inspirations musicales?

    Chaque instants se transforme en inspiration.

     

    Ce que vous avez appris à travers le temps dans le milieu c’est :

    Le milieu de l’industrie c’est comme l’océan, c’est rempli de requins.

     

    Vous faites souvent des collaborations, comme celle qui va sortir bientôt avec Manast et ZéFIRE. Depuis vos début, avez-vous un ou des collaborateur (s) coup de cœur?

    On a rencontré Manast à travers Asura, qui est le DJ de Joke (un rappeur Français très connu qui commence à faire du bruit ici aussi). Ca fait des mois qu’on planche sur la chanson, et c’est dur vu la distance Montréal-Paris et que tout doit se passer par courriel. Chaque collaboration est une expérience unique en soi. Du moment où ils entrent au Gold Labs (notre havre-studio) des choses historiques se produisent. Enfin nous sommes impatient de vous présenter les prochaines chansons avec Hussa du groupe The Posterz.

     

    Outre Loud Lary Ajust, quels sont les autres artistes que vous aimez ou aimeriez remixer leurs chansons?

     

    On respecte beaucoup l’univers musical de Robert Robert et CRi. Honnêtement, on se concentre sur du matériel original. De plus maintenant, il est de plus en plus difficile de publier des remix car Soundcloud resserre leurs réglementations face à l’utilisation de matériel sans droit d’auteur.

     

    Qu’est -que vous aimez que les gens fassent dans vos spectacles? (placez ici un anecdote, si applicable)

    On est toujours partant pour les “after-party” que les gens nous proposent… Il nous est même arrivé une fois de rester embarré hors de la maison, à plusieurs kilomètres de l’hôtel… sans que personne ne puisse nous ouvrir…. Très longue nuit…

    Le spectacle du 4 septembre au sous-sol du Cercle ça va être :

    Aussi mémorable et arrosé qu’un party de sous-sol au secondaire sans le mixtape de Big Shinny Tunes 6 en repeat. Pis après le show, tout le monde au Carole!

    https://www.youtube.com/watch?v=dUVy2-02MI0

     

     

     

     

     

    Karina Tardif

    3 septembre 2015
    Entrevues
    4 septembre, Chapters, électro, Le Cercle, Ragers, rap, rock
  • [ENTREVUE] Chapelier Fou – 1ère partie des Dear Criminals le 3 septembre à L’Anti

    Chapelier Fou
    Image extraite de fmeat.org

    Dans le monde du Chapelier Fou le sampling est maître et l’harmonie entre orchestration et électronique est merveilleusement touchante. La première partie des Dear Criminals ce jeudi 3 septembre risque d’en surprendre plus d’un. Rencontre avec un artiste considéré comme émergent depuis quinze ans.

    Le Français explique que c’est à partir d’échantillonnages (ou samplings) du conte d’Alice aux pays des merveilles, notamment de phrases du Chapelier Fou «qui revenaient un peu comme des interludes », que ses amis ont commencé à signer sur ses pochettes le nom de l’étrange personnage. L’artiste ajoute «c’est un livre qui m’a vraiment marqué, j’étais dans des expériences assez psychédéliques et ça correspondait bien à ça. Le chapelier a une espèce de folie tout à fait logique et résonnée et à la fois très poétique et rigoureuse».

    Quand on lui demande quel est son processus créatif, il répond simplement « j’ai toujours fait de la musique pour comprendre la musique que j’écoutais ». Ainsi, pour mieux apprécier l’univers psychédélique et poétique d’artistes comme Bonobo, Dj Shadow ou Portishead, il s’est mis derrière la table.

    Comme le raffinement d’une table de thé, avec le cliquetis d’une cuillère qui remue le sucre dans une tasse, si vous permettez la métaphore, l’artiste pars de petites choses. Un son, un objet sonore, un traitement qu’il va ensuite développer et interroger comme une personne qu’il respecte et qu’il confronte parfois : « je veux toucher à tout, expérimenter, toucher à l’inouï, mais après ça veut pas dire que ma musique n’est pas accessible, mais elle est pourtant expérimentale » précise le Chapelier.

    Riche musicalement en studio, mais en live?
    Être accompagné de trois musiciens «est une véritable révolution», explique l’artiste, musiciens qu’il considère comme des «personnes parfaites». Marqué par des précédentes tournées solos stressantes au quatre coins du monde, on sent une certaine libération ou confiance de jouer en quatuor: « j’axe moins sur le fait de faire des boucles, c’est plus axé sur le ressenti en temps réel. Il y a un peu d’improvisation alors qu’avant il fallait que je prépare mes shows », lâche le musicien.

    Il est très excité de revenir au Québec, où il avait joué par le passé au Festival de Musique Émergente en 2010 et au Festival International de Jazz de Montréal en 2012. Il garde de très bon souvenirs: « C’était un concert merveilleux, j’avais joué avec Pierre Lapointe. L’ambiance était incroyable, j’y suis resté pendant une semaine, c’était hyper agréable. »

    Il jouera avec en première partie des Dear Criminals ce soir au Divan Orange avant de venir chez nous à L’Anti le 3 septembre. Il fera deux sets au Café Bar L’Abstracto du FME les 5 et 6 septembre en formule 5 à 7.

    Ah oui aussi, il passe le bonjour à sa maman.

     

    Deltas (sorti en France en septembre 2014 et chez nous le 28 août dernier):

    Live FME 2010

    Dates québécoises
    1er Septembre – Montreal (CA) – Divan Orange avec Ropoporose et Dear Criminals
    3 Septembre – Québec – L’Anti (251, rue Dorchester) – 13 $ à la porte – 1ere partie de Dear Criminals
    05 Septembre – Nouyn Nouranda (CA) – FME
    06 Septembre – Nouyn Nouranda (CA) – FME

    Alice Beaubien

    1 septembre 2015
    Entrevues
    électro, Entrevue, expérimental, Le Chapelier Fou, Spectacle
  • [Entrevue] Rencontre avec Bernhari au festival Osheaga

    [Entrevue] Rencontre avec Bernhari au festival Osheaga

    Après trente minutes d’une performance énergique, Bernhari nous a accordé une entrevue à chaud en sortant de scène au festival Osheaga. Après une année 2015 marquée par une foulée de festivals, de nominations et de palmarès, Alexandre Bernhari revient sur cette année incroyable et sur ses futurs projets.

    Bernhari au festival Osheaga. Photo par Tim Snow - Evenko
    Bernhari au festival Osheaga. Photo par Tim Snow – Evenko

    Nous abordons, en premier lieu, cette année folle qu’a vécue Bernhari. Fin 2014, il lance son premier album homonyme sous l’étiquette Audiogram. Après avoir foulé les planches de plusieurs festivals importants, dont Osheaga, le FEQ et les Francofolies, le chanteur a désormais acquis une certaine notoriété au Québec. Il a été en lice pour le prix Félix-Leclerc 2015 et son album s’est classé très hauts dans les palmarès de vente numérique cette année. Comment vit-il avec cela? Il nous répond que tout cette amour lui donne de l’énergie pour continuer son travail et ses efforts. «Les foules de festivals sont tellement énergiques!» ajoute-t-il. Ça lui donnerait souvent une nouvelle force sur scène.

    En début de carrière, le chanteur faisait des salles à très petite capacité, très souvent de 200 personnes et moins. Après un passage au Pigeonnier du FEQ rempli d’environs 5000 festivaliers, quel environnement préfère-t-il? «Les deux sont très différents», me dit-il. Par contre, il apprécie les deux. Ce sont deux mondes, certes, mais il s’adapte à son environnement et à son public. En festival, les foules sont souvent grosses et énergiques. En plus, il me dit jouer souvent à la lumière du jour en festival: il était programmé à 13h00 à Osheaga, ce qui vient donner une autre dimension à son spectacle. Par contre, Bernhari m’avoue que lors d’un concert en salle, l’émotion est plus présente. Sa musique vient chercher plus souvent les spectateurs grâce à la proximité.

    Si vous avez vu Bernhari en concert dernièrement, vous aurez pu remarquer qu’il joue sur scène différentes nouvelles pièces. Je lui demande où il s’en va avec ça. Il m’annonce qu’il est présentement en studio pour un nouvel album qui devrait voir le jour en janvier 2016. «Ce deuxième opus est très avancé, il ne reste que les voix à faire», me confie-t-il. Il va tenter de faire quelque chose de plus dynamique dans les sonorités. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il teste les pièces en festival. Il en rajoute en me disant qu’il va explorer un monde nouveau et totalement différent. Il y aura de nouvelles textures et l’univers poétique sera différent. Il se dit influencé par le contexte social actuel qui est à mille lieux de celui de 2013-2014 lors de la préparation de son premier album. Il conclut en me disant que ce sera un album beaucoup plus personnel que le premier.

    [bandcamp width=100% height=120 album=3892793807 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small track=4137190258]

    J’avais entendu parler, entre les branches, du fait qu’Alexandre Bernhari aimait effacer toute traces de ses anciens projets avant de se lancer dans quelque chose de nouveau. Est-ce le sort qui sera réservé à son projet Bernhari? Il me répond en souriant que non. Aimant le contrôle sur sa musique, il fait lui même les voix, le piano et la batterie; il ne pourra pas enterrer ce projet. Il a perdu le contrôle, m’avoue-t-il. Ce n’est pas nécessairement négatif de ce que j’en perçois, car cette perte de contrôle au profit d’un label l’a quand même propulsé dans un univers qu’il ne se doutait qu’il pouvait d’atteindre. Avec Audiogram, qui détient un certain pouvoir sur la musique produite par Bernhari, il ne pourra pas détruire ce projet.

    Nous terminons avec quelques anecdotes de festivaliers. Étant au festival Osheaga, je lui demande ses meilleurs souvenirs de festivals, autant en tant qu’artiste qu’en tant que festivalier. Il m’avoue souffrir d’agoraphobie, ce qui l’empêche d’apprécier les foules de festival. Il n’a donc pas de souvenirs positifs de festivals. Par contre, en tant qu’artiste, il m’avoue avoir adoré son concert au Festival d’été de Québec. La grande foule lui fournissait une énergie incroyable et il va s’en rappeler longtemps. Rappelons-nous que ce concert était présenté sur la scène Loto-Québec en première partie de Zappa plays Zappa, c’est-à-dire devant environs 5000 personnes. C’est probablement son meilleur souvenir de festival, me dit-il en conclusion.

    Matthieu Paquet-Chabot

    13 août 2015
    Entrevues, Osheaga
    Audiogram, Bernhari, Osheaga
  • [Entrevue] Karim Ouellet: Carte blanche à Osheaga et préparation de son 3ième album

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    Entrevue réalisée avec la collaboration de Matthieu Paquet-Chabot

    Carte blanche surprise, des collaborations par-ci par-là, des concerts pendant l’été et un troisième album en plein processus de création, Karim Ouellet ne chôme pas pour la saison estival malgré un ton plutôt décontracté au téléphone.

    Le samedi 1er août, il s’est fait offrir une carte blanche à Osheaga sur la scène verte, « il y aura beaucoup de collaborations un peu surprenantes, je crois (…) tant au niveau des genres que des noms » lâche avec précaution l’artiste contacté par téléphone. On l’a vu récemment faire des DJ set avec King Abid, des collaborations avec Loud Lary Ajust ou Koriass, on peut laisser aller notre imagination.

    Un troisième album en cours

    Depuis le début de l’été, il travaille sur son troisième album chez lui à Québec ou dans le studio 1036 de Claude Bégin.
    « J’ai quelques chansons déjà de finies, mais j’en parle pas beaucoup parce que je suis encore au tout début, même moi j’ai pas encore le résultat final entre les mains, ça va être dans quelques mois » explique-t-il calmement.

    La popularité de l’album Fox n’influence que très peu le processus de création du troisième album sauf que « j’ai plus de misère à me satisfaire moi-même (…) il faut vraiment que moi j’adore ça pour la garder pour la suite (…) donc disons que c’est un peu plus laborieux » admet l’artiste. Malgré les dates de tournée, tout de même espacées, avec « des gros spectacles assez exigeants, mais très divertissants » de l’été, il arrive à revenir souvent chez lui pour avancer sur le projet.

    La création

    Le prochain opus gardera la thématique de l’amour puisque « des chansons d’amour j’en fais tout le temps sur tous mes projets, mes collaborations, etc. donc le thème de l’amour sera encore présent, mais il ne sera pas amener de la même façon évidemment, c’est au fur et à mesure que je vais pouvoir le définir. »

    Karim Ouellet confirme que la signature musicale se fait avec son ami Claude Bégin et qu’ils ont toujours la même approche « quand on fait une chanson, nous on fait un beat puis on rajoute des instruments exactement comme des beatmakers dans le rap parce que notre éducation musicale, en studio, vient beaucoup de ce style musical là, donc il y aura toujours une influence hip-hop, mais je ne me mettrai pas à rapper par exemple. »

    L’artiste Avive, artiste réputé de Québec, signera encore sa pochette d’album.

    Toujours le chouchou de Stromae ?

    Une infection au vaccin du paludisme a obligé Stromae d’annuler beaucoup de dates de tournée notamment cet été et chez nous pour le festival d’Osheaga. Il est en bonne voie de rétablissement selon les médias belges et il devrait assurer ses dates en Amérique dès la rentrée.

    Le 28 et 29 septembre, l’artiste belge doit présenter deux shows au Centre Bell, à Montréal. Karim Ouellet ayant fait ses premières parties en 2014, il sera peut-être choisi cette année, mais rien n’est décidé encore, un autre artiste pourrait lui couper l’herbe sous le pied concède-t-il au téléphone.

    http://karimouellet.ca

    Les prochaines dates de tournée :

    30 juillet FestiVent, Lévis

    1er août, 14 h scène verte, Osheaga, Montréal

    6 août, Festival du bout du monde, Gaspé

    8 août, Grosse lanterne, Montréal

    3 septembre, Festival de montgolfière de Gatineau

    Alice Beaubien

    23 juillet 2015
    Entrevues
    Festif!, Karim Ouellet, Le Festif!, Osheaga
  • [ENTREVUE] Mara Tremblay

    [ENTREVUE] Mara Tremblay
    Mara Tremblay - Photo : Gabrielle Desmarchais
    Mara Tremblay – Photo : Gabrielle Desmarchais

    Les anglophones ont une expression pour les gens comme Mara Tremblay : What you see is what you get. On l’a constaté à de nombreuses reprises tout au long de sa carrière. Le chihuahua était cru, mais il était vrai, authentique. On souffrait avec elle sur Les aurores. On la sentait contemplative sur Grande est la vie. Sur Tu m’intimides, elle s’est littéralement dévoilée. La voilà, maintenant, à 46 ans (bonne fête en retard, Mara!), qui vit À la manière des anges. Ce n’était pas un personnage, c’était elle tout le long, et c’est ce qui rend son dernier album si joli : enfin, on la sent bien, en pleine possession de ses moyens.

    Mara se livre facilement, comme en témoignent les nombreuses entrevues de fond qu’elles a données ces dernières années, dont celle-ci, réalisée il y a très peu de temps, avec René Homier-Roy. Elle parle ouvertement de sa bipolarité, qui n’a été diagnostiquée qu’il y a quelques années et avec laquelle elle compose beaucoup mieux depuis qu’elle est capable de donner un nom à ses troubles. Ça a fait du bien, ça paraît.

    C’est une Mara Tremblay à la voix radieuse qui répond au téléphone en ce vendredi un peu gris. Une éclaircie dans ma journée de coureur des festivals. C’est justement de ça que je voulais parler avec elle : son expérience unique comme participante à la dernière représentation de Légendes d’un peuple le 11 juillet dernier au Festival d’été. Et sa participation, vendredi, au Festif.

    Lorsque je lui dis que je faisais partie des (pas si) rares qui avait choisi d’aller voir Légendes d’un peuple plutôt que les Foo Fighters, Mara me répond en riant que j’ai assisté à quelque chose de rare! « On était vraiment heureux, c’était une belle soirée pour tout le monde! Il y avait de l’euphorie avant, pendant et après. Bravo, c’était très touchant! » Pour les 3-4 qui ne s’en souviennent pas, il y a eu un déluge ce soir-là, un orage violent qui a causé l’annulation d’un des spectacles les plus attendus à Québec (celui des Foo). Quand je demande à Mara ce qui a poussé Alexandre Belliard et ses amis à donner le spectacle malgré la pluie, elle répond tout simplement que c’était pour les courageux qui sont restés là, qui criaient chaque fois que quelqu’un montait sur scène. « C’est l’équipe du Festival qui prend les décisions, jamais les artistes, ils ont observé les conditions et ils ont vu que ça allait se calmer. » Oui, l’orage s’est calmé, mais la pluie, elle, n’a jamais cessé de tomber. « Quand je chantais, j’avais de gros éclairs dans la face! Quand je chantais, je voyais un gros orage rose, j’avais la pluie dans la face. Je me sentais comme une guerrière » Un compromis a été trouvé et on a offert une version réduite et acoustique du spectacle. Malgré tout, les artistes ont été contents de leur soirée, une expérience unique selon Mara. Avouons que même si vous aviez déjà vu le spectacle, celui-là, différent, avait une couleur particulière. Une finale en beauté pour un spectacle tout aussi beau.

    À la manière des anges, son dernier album.
    À la manière des anges (Audiogram), son dernier album.

    Cela dit, la raison de notre appel, c’était le spectacle du Festif! Je l’avoue, ça fait une dizaine d’années que je n’ai pas vu Mara sur scène. Ces dernières années, j’ai laissé à ma conjointe, fan finie et assumée, la chance d’aller voir ses spectacles. Yep, Mara est un peu comme une amie de la famille, ses chansons sont au coeur de notre trame sonore. C’est donc avec un plaisir renouvelé que je la retrouverai samedi. Je lui demande à quoi je dois m’attendre du spectacle qu’elle va donner vendredi : « On a vraiment du plaisir. C’est le groupe avec qui j’ai le plus de plaisir. Je suis avec mon chum, mon fils, c’est ma cousine qui est à la direction de tournée. C’est vraiment hyper familial et je me sens super bien. Y’a quelque chose dans la compréhension de la musique de ces gens-là qui fait que je me sens bien avec eux. Et puis, c’est un grand privilège que de pouvoir faire de la musique avec mon fils pis mon chum! »

    Multi-instrumentiste reconnue, Mara nous apprend qu’elle a ajouté la guitare électrique à son arsenal. « À chaque fois, y’a comme un nouvel instrument qui entre dans ma vie, pis là, ben c’est la guitare électrique. J’ai bien du plaisir. » Paraît justement que le spectacle est beaucoup plus rock que ce qu’on a entendu précédemment. « Pas comme dans le temps du Chihuahua, quand même! Mais comme je revisite beaucoup de vieilles chansons, il y en a du premier album, quoiqu’elles sont plus développées… j’ai au moins quinze ans de plus! Je m’ennuyais beaucoup du rock. J’ai fait trois ans de tournées solo, à raconter ma vie. C’est un côté de moi qui existe, puis je m’ennuyais de faire ça! C’est pas juste rock, mais dans un contexte de festival, on coupe quelques chansons plus douces… c’est dehors! » La seule chose qui inquiète Mara, c’est le nombre de personnes qui risquent d’être là en fin d’après-midi. Je la rassure, nous sommes nombreux à avoir hâte de la voir et elle joue sans opposition. Elle ajoute un mot sur Le Festif : « J’y suis allée avec les Colocs, avec Sunny, c’est incroyablement débile! J’ai vraiment hâte d’y aller! »

    Mon amoureux est une maison d'automne (Les 400 coups)
    Mon amoureux est une maison d’automne (Les 400 coups)

    Avant de terminer, comme on lit parfois des livres en écoutant notre musique, une question nous turlupine : est-ce que Mara va poursuivre sa carrière d’écrivaine? « Ben oui, je suis en train d’écrire! Un deuxième roman, pas mal dans le même style que le premier (Mon amoureux est une maison d’automne, 400 coups). J’ai aussi écrit beaucoup de poèmes, je pourrais publier un recueil de poèmes en parallèle. J’ai plein de projets, je suis en écriture en ce moment! J’aime beaucoup écrire, je suis toujours là-dedans! »

    Si vous manquez le spectacle de vendredi, après avoir ralenti (un tout petit peu, vraiment) pendant quelques semaines (on t’a vue aller, Mara l’hyperactive!), la tournée qui accompagne À la manière des anges reprend de plus belle. « J’en ai pour encore au moins un an, c’est génial! » Plein de dates ont déjà été annoncées (maratremblay.com), d’autres suivront sans doute. Si vous n’avez jamais vu Mara en spectacle, sautez sur l’occasion. Vous aurez la chance de voir une des artistes les plus authentiques et généreuses de notre génération, qui a défriché tout un pan de notre scène musicale à coups de recettes de sauce à spaghetti et d’appels bouleversants.

    Si #jaihateaufestif, c’est un peu beaucoup à cause de Mara. À vendredi!

    Jacques Boivin

    23 juillet 2015
    Entrevues, Festivals, Le Festif
    À la manière des anges, Le Festif!, Légendes d’un peuple, Mara Tremblay, Mon amoureux est une maison d’automne, Sunny Duval
  • [ENTREVUE] Harfang ou la question de la popularité

    [ENTREVUE] Harfang ou la question de la popularité

     

    _CCP8266Hier, par une belle journée ensoleillée, on est allés payer une visite aux gars de Harfang à leur nouveau local de pratique sur l’île d’Orléans. Entre une partie de dards, l’exploration d’une grange possiblement hantée et la visite dudit local, on s’est assis pour jaser avec les trois membres présents : Alexis Taillon-Pellerin, Samuel Wagner et Mathieu Rompré.

    Articulé à la base autour des créations du chanteur Samuel Wagner, le groupe s’est formé progressivement. «Au départ, explique-t-il, je faisais des chansons dans mon sous-sol. Je m’enregistrais un peu, j’avais quelques compos pis j’avais mis ça sur internet. À un moment donné, j’avais besoin de violons pour mettre dans une de mes compos. J’voyais grand là, j’voulais des violons. J’ai donc lancé un appel sur Facebook et c’est Antoine – j’étais avec lui au secondaire, mais on se parlait plus ou moins – qui a répondu à l’appel. Il est venu enregistrer, je lui ai fait écouter un peu mes affaires, puis il a dit : ‘Je connais pleins de musiciens, on pourrait monter tes tounes pis faire des shows live avec ça.’» C’est ainsi que l’idée de Harfang a germé ; un an et demi plus tard le projet commençait. Regroupant maintenant cinq musiciens ( les trois membres interviewés, Antoine Angers et David Boulet Tremblay), qui eux aussi y mettent du leur dans la composition, le groupe en est déjà à son deuxième EP.

    Lorsqu’on y jette un œil, leur progression est frappante. Dès leur premier EP, paru en 2014, ils avaient rempli le Bal du Lézard. Un an plus tard, pour le lancement Flood, le spectacle présenté au Cercle affichait complet. Qui plus est, m’indique Mathieu, ils étaient heureux de ne pas pouvoir reconnaître tous les visages lors de ladite soirée. Cet été, en plus d’une tournée au Nouveau-Brunswick, en Gaspésie et ailleurs, ils pourront se produire sur scène avec 5 for Trio dans le cadre du FEQ et avec la collaboration de l’Ampli de Québec. Ainsi, encore jeune, Harfang semble déjà parti pour prendre son envol. Bientôt, il devra jongler avec popularité et authenticité. Dans un monde où il faut maintenant un peu savoir se vendre pour vivre de sa musique, on a voulu connaître l’opinion du groupe sur cette question.

    Tenant à se faire connaître, ils veulent pourtant garder intacte l’essence de leur musique. «Le défi qu’on se lance c’est de pouvoir fitter un peu partout sans trop essayer de se vendre, explique Samuel. C’est d’exprimer ce que tu veux exprimer, de la façon dont tu veux l’exprimer, mais en fittant quand même dans un cadre qui te permette de passer à la radio, par exemple… C’est sûr, c’est très compliqué.» Qu’à cela ne tienne, c’est un défi qu’ils entendent relever. En épurant leur musique, entre autres, ils ont travaillé en ce sens. De fait, entre leur premier et leur deuxième EP, on peut noter un travail de réduction minutieux pour que les pièces soient moins chargées, mais que l’essence en soit quand même conservée (c’est d’ailleurs une remarque que j’avais déjà faite dans le compte-rendu du lancement de Flood). «Plus t’as du stock, plus c’est dur d’apprivoiser la toune. Rendre notre musique accessible, ça passe aussi beaucoup par l’épuration des pièces. Ça va chercher plus d’oreilles, ça capte un peu plus facilement l’attention, c’est plus facile à écouter, ça parle à un petit peu plus de gens, et ce sans dénaturer ce que tu fais. C’est ces procédés-là qu’on est en train d’explorer et de peaufiner,» renchérit Samuel. «On va espérer que ça nous mène à vivre de notre musique!», ajoute Alexis.

    Donc plaire: oui, se vendre: un peu, mais pas à n’importe quel prix. C’est pourquoi Harfang, malgré sa volonté d’être populaire, se situe un peu à contre-courant de la musique pop actuelle. En effet, contrairement à ce qui se trouve plus sur les ondes, c’est-à-dire de la musique plus dansante, la musique de Harfang porte à l’écoute, à l’introspection, et met beaucoup plus l’accent sur la mélodie. «Avec tous les clubs, les raves, la boisson, les drogues, la musique populaire c’est devenu de la musique qui brasse. C’est pas de la musique qui est introvertie, c’est justement de la musique de fête. Notre musique c’est l’inverse de ça,» lance Mathieu. «Dans la musique d’aujourd’hui, je trouve qu’on a perdu un peu le côté mélodique ; c’est plus rythmique, et il me semble qu’il manque de cœur là-dedans,» ajoute Samuel.

    _CCP8294Ce serait donc ça – l’attention qu’ils portent aux mélodies, qui sont d’ailleurs souvent le noyau de leurs chansons – qui distinguerait Harfang du lot. Leur musique, antithèse de celle qui brasse, ressemble donc par sa simplicité et sa sincérité touchante à l’accalmie qu’ils retrouvent dans leurs sessions de jam sur l’île d’Orléans, tel qu’Alexis les décrit: «[Ici on se sent] en vacances, même si c’est pas le cas ! […] On s’évade deux fois semaine, on sort de Québec pis on vient juste jammer, pis c’est juste Harfang qui s’passe.» On peut aussi constater, en tant qu’auditeurs, la différence flagrante entre un de leurs spectacles et les autres concerts de musique populaire : le public a souvent une écoute exceptionnelle. «D’ailleurs anecdote cocasse : à Gatineau à la fin du show on faisait les rappels, et on se disait ‘on va mettre le party, le monde va aimer ça’, raconte Samuel. On s’est dit ‘on va rentrer en force dans le rappel et on va faire lever l’affaire’, pis là j’ai juste dit au monde : ‘là on fait le party !’ Pis il y a une fille dans la salle qui a répondu : ‘on veut pas faire le party on veut vous écouter’.»

    Cependant, bien qu’à contre-courant, le groupe est facilement parvenu à se trouver un public, et même un public attentif ! «Avec le genre de musique qu’on fait, ce n’est pas comme s’il fallait absolument s’tordre un bras pour pogner ; on fait de la musique qui à la racine même est de la musique populaire. C’est du pop même si ce n’est pas de LA pop, explique Alexis. En plus, il y a un désir croissant de l’auditeur, je pense, d’avoir autre chose que de la grosse pop… Et les festivals embarquent là-dedans. Même le Festival d’Été commence à puiser dans les rangs du OFF ; il joue dans les plates-bandes du OFF, carrément, en allant chercher des bands plus underground.» De fait, ils parviennent à trouver leur créneau et à s’y établir. On leur souhaite de continuer sur cette route et de percer.

    En somme, ce fut une belle expérience de pouvoir partager avec les membres du groupe. Accueillants, généreux de leurs temps, pourvus d’une belle complicité et d’une camaraderie au-delà de ce qu’on pourrait s’imaginer en les voyant en spectacle, ils ont su nous charmer autant par leurs personnalités que par leur musique. En gardant leurs yeux sur l’essentiel, c’est-à-dire sur ce qu’ils veulent exprimer, ils continueront vraisemblablement à s’acquérir de nouveaux auditeurs. Leur avenir est plein de belles opportunités. Après la tournée, le 8 août, ils reviennent notamment en ville faire un spectacle au Sous-sol du Cercle. Ils nous promettent un nouveau set d’une heure et demie avec quelques covers intéressants et même, possiblement, une belle surprise pour leurs fans. À l’automne, le groupe retournera à la composition et nous pondra peut-être, on l’espère, un album complet. D’ici là vous pouvez les voir dès demain, le 18 juillet, à 12h à Place D’Youville.

    Crédit Photo: Llamaryon

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    Marie-Ève Fortier

    17 juillet 2015
    Entrevues, Nouvelles
    Festival d’été de Québec, Harfang, Le Cercle
  • [ENTREVUE] THE NEW ROME – DES INFLUENCES QUÉTAINES AVEC UN CÔTÉ RAGERS

    [ENTREVUE] THE NEW ROME –  DES INFLUENCES QUÉTAINES AVEC UN CÔTÉ RAGERS
    The new rome - Photo: Courtoisie
    The new rome – Photo: Courtoisie

    Les quatre garçons de The New Rome ont levé la salle vendredi 26 juin au Pantoum pour leur lancement de leur album intitulé Enfant roi. Leur son ressemble à s’y méprendre à celui de Chromeo ou de Phoenix, ils se démarquent en intégrant des influences multiples comme le hip-hop – avec la collaboration enthousiaste de Lary Kidd (Loud Lary) – ou du disco qui donne un tout très dansant.

    Après un show du guitariste américain John Mayer, Alexandre Pomerleau et Samuel Bonneau Varfalvy décident de former un band. Martin Teasdale se joint à eux, puis Jonathan remplacera le batteur. Les goûts des garçons de Québec divergent : l’un écoute du punk rock, l’autre de la country, du rap, etc., mais tous se rejoignent autour de la musique des années 80 ou de l’indie actuel.

    Le côté quétaine de leur pop-rock est assumé « on aime ça les trucs quétaines que ça soit en musique ou dans un autre domaine.» admet Martin « Parce-que y’a du quétaine qui est tellement bien fait, intelligent. » renchérit Samuel. Max martin, le (co-)producteur suédois des Backstreet Boys, Britney Spears, P!nk, Katy Perry ou récemment Taylor Swift est nommé en référence de génie par Jonathan Girard.

    Des gentils bad ass

    Cependant l’auteur-interprète, Samuel Bonneau Varfalvy, souligne que «la plupart des chansons cachent quand même une certaine rage, on écœure» de manière plus profonde que d’autre groupe actuel selon lui. On parlerait donc d’une certaine arrogance de la jeunesse, à l’image de la pochette de l’album et de leur pièce titre: un enfant roi.

    Cette dualité méchant-gentil se perçoit d’ailleurs le vidéo-clip « on s’est payé un trip : on est vraiment des bums avec des fusils, on kidnappe des gens pis on essaye d’avoir l’air méchant (…), mais  il y a la scène où on enveloppe de plastique un gars sur une chaise et entre les prises de vues on était comme : scuse-moi, je voulais pas te faire mal.» lâche Martin.

    Le trou de 2012 – 2015

    En 2012, ils font un premier album, sur leur chaîne Youtube on peut voir encore deux vidéoclips acoustiques, qu’ils ont décidé de faire disparaître pour qu’on apprécie seulement leur musique plus peaufinée et mature de 2015.

    À part le 8 juillet au Petit Campus (Montréal), pas de prochaine pour le moment, seulement un délire ambitieux au musée national des Beaux-arts, avis aux propositions.

    The New Rome – Bandcamp

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    Le concert du 26 juin 2015 au Pantoum

    Dans la salle presque étouffante avec les chaleurs de l’été, le charismatique Samuel Bonneau Varfalvy et ses musiciens assurés n’ont pas eu de mal à faire danser et à interagir avec leur public, à coup de clappements de main, de passage dans la foule et de refrains accrocheurs. On a eu le droit un petit moment intime où tout le public s’est assis avec le chanteur sinon ça se déhanchait. Un petit effort au niveau de l’articulation des paroles serait apprécié par contre pour les prochaines fois.

    La première partie, Sean McVerry, un ami du groupe qui a fait le voyage de Brooklyn était une très agréable surprise. Seul sur son synthétiseur il a su capter l’attention avec sa musique indie. Dommage qu’il n’y ait pas plus de contenu de sa musique sur Internet (seulement un clip et une chanson sur soundcloud).

    Alice Beaubien

    29 juin 2015
    Entrevues
    Indie, pantoum, pop-rock, show, The new rome
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