Ce n’est pas tous les soirs qu’un vétéran de la scène électro française rend visite à la vieille ville de Québec, mais quand ça arrive, ça se peut qu’on les voit faire les choses en grand! C’est dans le cadre d’une soirée satellite du FEQ que Ludovic Navarre, mieux connu sous son nom de scène St Germain, est monté sur scène accompagné d’une mini armée de sept musiciens qui remplaçaient, doublaient ou épaulaient la musique souvent échantillonée que l’on peut entendre sur ses albums. C’est une foule plutôt hétéroclite et formée d’individus d’âges variés qui peuplait l’Impérial ce soir là et les sonorités métissées entre l’électro un peu house, l’acid jazz et les musiques africaines semblaient contenter un peu tout le monde. Le plus récent opus de l’artiste français, un album homonyme, fait d’ailleurs la part belle aux rythmes et instruments traditionnels africains et d’ailleurs deux instruments difficiles à identifier accompagnaient les plus traditionnelles guitare, basse, batterie ainsi que le saxophone, parfois ténor, soprano, ou parfois troqué pour une flûte, et les claviers. Cet album tout frais devait occuper l’essentiel du corpus présenté pendant la soirée, selon mes attentes, et je me suis demandé un bref moment si les succès de ses plus vieux albums allaient se retrouver dans le set.
La musique s’imposait d’emblée comme colorée et dansante, parfois comme un hybride entre le house et l’afrobeat, souvent assez hypnotisante, comme c’est la plupart du temps une composante de ces deux types de musique. L’assistance semblait déjà ravie quand « Rose Rouge », la pièce qui est probablement la plus connue et la plus appréciée de l’artiste, a commencé, en début de concert. De longs jams permettaient au band de s’amuser et au public de s’émerveiller de ce que les pièces habituellement électroniques se voient converties en musique à base d’instruments. L’effet est réussi et les nostalgiques semblent gagnés à la cause, moi y compris. La pièce suivante, tirée du plus récent album, commence assez bien, mais elle tombe un peu dans le contemplatif et l’ambiance en prend un peu pour son rhume pendant quelques minutes, avant de reprendre de la vigueur à la fin de la pièce.
L’alternance entre le nouveau et le vieux matériel se fait sans heurt, comme avec la nouvelle « Hanky-Panky », la cohérence étant généralement au rendez-vous et la même instrumentation est employée de part et d’autre pour reproduire les compositions, facilitant le tout. Les nouvelles pièces tombent un peu plus facilement dans le convenu, mais le genre auquel appartient St Germain a peu évolué depuis la parution de Boulevard en 1995 et de son chef d’oeuvre Tourist en 2000, et a souvent sombré dans la redite. Si le premier album a moins bien vieilli, il a d’ailleurs été laissé de côté dans le concert de ce soir, le second a définitivement un charme intemporel et c’était une belle occasion de s’en rappeler, car trois de ses titres les plus connus ont eu droit à une place de choix dans le déroulement de la soirée, dont « So Flute » qui se trouvait en milieu de concert et qui voyait son emblématique boucle de flûte reproduite en direct par celui qui s’occupait généralement des saxophones ténor ou soprano.
Des solos se glissaient un peu partout dans le set, conformément à la tradition des concerts jazz, mais l’électro restait assez dominant en général, sauf par exemple pendant le relativement spectaculaire solo de congas qui a précédé la présentation du groupe à la foule. Le groupe a éventuellement quitté la scène après ce qui semblait être un moment assez bref, mais qui s’est avéré tourner autour d’une heure trente, le temps passait assez vite avec les longues pièces et les jams hypnotisants qui les habitaient. Le rappel s’est fait attendre puis est commencé en douceur, d’abord à deux puis à quatre musiciens, avant de voir le groupe reprendre place intégralement.
Le concert a finalement pris fin presque 45 minutes après sa « fin » initiale, un second rappel ayant présenté au public encore présent sur place la première pièce de l’album intitulé St Germain, « Real Blues », puis une adaptation d’un autre classique tiré quant à lui de Tourist, soit « Sure Thing ». Les applaudissements, cris et sifflements de la foule permettent de conclure que les gens ont passé un bon moment et que St Germain n’a pas déçu, grâce à son habile amalgame de nouveau et d’ancien matériel et à son énergique troupe de musiciens.
Regardez les photos de Catherine Bélanger pour avoir une petite idée de ceux qui donnaient vie à la musique du compositeur.
Pour faire la promotion de son nouvel album XO, pour lequel les critiques sont pour le moins enthousiastes (retrouver la nôtre ici), Laurence Nerbornne s’est essayée à la nouvelle formule « Apéro Découverte » au District Saint-Joseph de Québec.
Pour réchauffer l’ambiance, sa formation entame Rêves d’été, l’un des titres les plus prometteurs. On entend davantage les touches électroniques, la batterie est assez présente et la voix authentique. Laurence Nerbornne a tout de même un beau charisme sur scène, elle est dynamique dans sa gestuelle et se permet des blagues, mais le public ou plutôt clientèle n’est pas vraiment réceptive et pensait d’abord à manger ce qu’il y avait dans son assiette et à boire sa bière de 5 à 7.
La chanteuse ne se laisse pourtant pas démonter. Elle demande a ce qu’on baisse les lumières, qu’on ferme les rideaux et se lance dans sa chanson Tinder Love. L’ambiance tamisée, l’éclairage rose et les ballons cadrent alors à la chanson (au show).
Après que King Abid soit venu lui porter un gâteau de fête, un crowd de six personnes dont Karim Ouellet et Claude Bégin est venu faire lui faire le cadeau d’un body-surfing.
Elle nous a interprété les pièces Astronautes et Les Dieux de façon professionnelle, avec le meilleur enthousiasme qu’on peut avoir dans ce genre de situation.
À la fin, la nouvelle représentante de la génération X a invité son public à la rencontrer sur les médias sociaux.
Un apéro découverte plutôt express (40 minutes) donc, qui aurait mérité un autre public que des messieurs qui voulaient voir le match de Hockey.
Le 10 mars dernier, nous avions le plaisir de renouer avec la formation saskatchewanaise The Sheepdogs, venue proposer à un parterre de l’Impérial Bell bien rempli un retour à une époque pas si lointaine où le rock, comme une bonne vieille paire de jeans, ne pouvait se démoder.
Ewan Currie et sa bande roulent leur bosse depuis une douzaine d’années. Douze années passées à peaufiner leur son, leur univers, leur équipement, leurs éclairages. Fallait voir Currie avec sa chemise fleurie chanter avec assurance ces chansons qui semblent avoir été composées dans les années 1970 accompagné de ses quatre comparses qui lui rendent la pareille en choeur.
Quel bonheur de chanter avec Currie les chansons de Future Nostalgia, le plus récent album du groupe! Les fans connaissaient visiblement les chansons par coeur et retournaient au groupe toute l’énergie que celui-ci dépensait. Belle communion. Le groupe n’a pas hésité non plus à puiser dans son répertoire ou celui de groupes qui l’ont influencé (belle reprise des Allman Brothers au rappel).
On a hâte à la prochaine visite du groupe.
Les Hôtesses d’Hilaire
Vous le savez, ici, on aime beaucoup Serge Brideau et sa bande de musiciens de feu. C’est donc en riant aux éclats qu’on a vu Brideau apparaître sur la scène avec deux belles lulus aux cheveux et une robe qui irait bien à une poupée de six pieds!
Malgré ces petites distractions désopilantes, c’est dans leur musique que Les Hôtesses d’Hilaire brillent le plus. Sur un fond de rock psychédélique et derrière un ton qui peut parfois sembler un peu enfantin, Brideau jette un regard très réaliste sur notre société. Les spectateurs qui ne connaissaient pas les Hôtesses semblent avoir énormément apprécié et les ventes de Touche-moi pas là ont dû être bonnes après le show. Tant mieux, on va être plus nombreux à les apprécier à L’Anti en avril prochain.
Beat Cops
La formation de Montréal a offert un 45 minutes de rock bien senti, extrêmement bien exécuté, mais qui semblait parfois faire un peu de surplace. Peut-être une question de goût parce que les spectateurs, eux, ont apprécié les prouesses du groupe composé de musiciens chevronnés. On retournera les voir pour une prestation complète à leur prochaine visite, question de se faire une meilleure idée de ce qu’ils ont dans le ventre.
Prochaine soirée
Les prochaines Nuits FEQ mettront en vedette Yann Perreau, qui viendra présenter son prochain album, Le fantastique des astres. La première partie est assurée par Charlotte Cardin et Pandaléon (qu’on a bien hâte de voir live). La date? 29 avril 2016. Le coût? Encore une fois, seulement 15 $. Billets
Francis Faubert s’est produit pour la première fois à Québec au District rue Saint-Joseph dans le cadre de la série Apéro découverte du Festival d’été de Québec. Accompagné de Dany Placard à la basse et de Mat Vézio à la batterie, Faubert n’a pas déçu, au contraire.
Puisant essentiellement dans son album Maniwaki, paru l’automne passé et réalisé par Dany Placard, Faubert nous a servi une véritable volée de rock folk-garage. La chanson titre de l’album annonçait les couleurs du trio qui a donné une solide performance toute en profondeur. Le tone était pesant, rond et fort. Les solos de guitare rappelaient ceux de Freddie King. Complètement à sa place à la basse, Placard était beau à voir danser et jouer avec assurance. Il faut également noter l’excellent travail de Vézio (Antoine Corriveau) à la batterie.
Certains trouveront l’univers de Faubert «damnant», mais une dose de mélancolie et de douleur trouve définitivement sa place dans un contexte de fin d’hiver. Parolier de la trempe de Fred Fortin, il a su nouer les gorges avec la pièce Chaque fois, qui partage la même charge émotive que la chanson Batiscan de Keith Kouna. La veille du spectacle, Faubert a dévoilé le vidéoclip de la chanson Moman; véritable appel à l’aide d’un homme vulnérable qui demande à sa mère de prier pour lui. L’entendre live a été toute une expérience. C’était deep rare.
Somme toute, l’auteur-compositeur-interprète a donné une très belle performance touchante et on espère le revoir à Québec dans un avenir rapproché.
Le Festival d’été de Québec a frappé quelques coups de circuit ce midi en dévoilant la programmation de sa 49e édition. Qu’on regarde l’affiche de haut en bas ou, comme nous, de bas en haut, il y en a vraiment pour tous les goûts. Cette année, le mot-clé est « profondeur », et de la profondeur, y’en a en masse!
« Nous sommes fiers d’avoir une affiche qui, plus que jamais, touche tous les styles musicaux : rock, pop, adulte, metal, country, indie, americana, folk, hip-hop et rap. Nous avons, à mon avis, une programmation puissante et certainement séduisante pour l’ensemble de nos festivaliers, quels que soient leurs goûts », a déclaré avec fierté Louis Bellavance, le directeur de la programmation. Celui-ci, avec Arnaud Cordier et le reste de l’équipe de programmation, a relevé un défi fort difficile : offrir une programmation diversifiée malgré la faiblesse du dollar qui a dû compliquer les choses sur le plan budgétaire.
Avant d’analyser brièvement la programmation, nous vous rappelons que les laissez-passer seront en vente mercredi dès midi sur infofestival.com (90 $).
Maintenant, jetons un coup d’oeil sur la programmation :
Scène Bell
On savait déjà que Sting et Peter Gabriel allaient lancer le bal et que Red Hot Chili Peppers allait être de la fête. L’annonce d’aujourd’hui a permis d’ajouter à cette liste quelques gros morceaux (The Lumineers, Ice Cube, Selena Gomez, Sheryl Crow, Kaskade, Duran Duran et surtout Rammstein), quelques belles surprises (Brandi Carlisle, Lord Huron, Julien Clerc, Neil Finn, Bryan Ferry, July Talk) et deux cartes blanches (Coeur de pirate et Fred Pellerin). Les amateurs de grandes foules seront donc bien servis.
Scène Loto-Québec
Le pigeonnier agrandi offre lui aussi une belle brochette d’artistes, dont : Laurence Nerbonne, Karim Ouellet, Prieur & Landry, Steve Hill, The Cult, Philémon Cimon, Peter Bjorn & John, Louis-Jean Cormier, Whisky Legs, The London Souls, George Thorogood, Jesse Mac Cormack, Foreign Diplomats, Half Moon Run (on est surpris de ne pas les voir sur les Plaines), Dead Obies, Mac Miller, Tire le coyote, The Decemberists, King Abid, Radio Radio, Champion, The Paper Kites et X Ambassadors.
Scène Hydro-Québec
Ceux qui n’ont pas de laissez-passer en auront plein à se mettre sous la dent : Heymoonshaker, Fanfare Ciocarlia, Pierre Kwenders, Socalled, Ginkgoa, Jah & I, Danakil, Protoje, The Strumbellas, Bears of Legend, Pierre Flynn, Dumas, Rachid Taha, The Brooks (super!), Busty & The Bass (juste pour voir la place d’Youville danser ça vaut la peine, mais vous allez vous faire prendre et danser vous aussi, je vous le garantis), Les Hôtesses d’Hilaire, Les Ogres de Barback, Philippe Brach, Inna Modja et Yael Naïm.
Scène Fibe
Nouvelle scène située au coeur du FEQ qui proposera plein de « nouveaux » noms : Charles Auguste, Los, Mother Falcon, Maude Audet, Safia Nolin, Bellflower, Yukon Blonde, Raton Lover, The Strumbellas (encore), Rémi Chassé, Pandaléon, The Royals, Men I Trust, Ghostly Kisses, Blanche et noir, Best Foot Forward et Muted Screams. On a l’impression qu’on va souvent être là.
Impérial Bell
L’Impérial Bell offrira, en plus des spectacles réguliers, la série « Les nocturnes », qui débutera à 23 h 15. Parmi les artistes qui fouleront les planches de la grande salle bleue, on compte : Jay-Jay Johanson (en formule trio), Erik Truffaz, Pépé et Mononc’ Serge, Les Deuxluxes, Safia Nolin, The Tallest Man on Earth, Bryan Fallon, Millimetrik, Keys N Krates, Le Matos, Hatebreed, The Planet Smashers, Rosie Valland, Marie-Pierre Arthur, Steve Hill, Unknown Mortal Orchestra, We Are Wolves, Charlie Musselwhite, Brown et Koriass.
District St-Joseph
L’ancien Petit Impérial est le lieu des apéros-découverte du FEQ et propose aussi une programmation extrêmement variée : JP Couët, Mary Hell, Midnight Romeo, Funk Connection, Jonathan Tyler, Marie-Ève Roy, Mother Falcon, Lichen Chips, The London Souls, Steve Dawson, Emma Donovan and the Putbacks, Saratoga (<3), Archer, David Portelance, Ego Death (<3), Guillaume Beauregard, Chassepareil et Casual Rites.
L’Anti Bar & Spectacles
Enfin, la petite salle de la rue Dorchester, qui prend la place du Cercle (longue histoire qui ne nous concerne pas), réussit à tirer son épingle du jeu avec une programmation qui nous donne envie d’aller y faire un tour à tous les soirs ou presque : Rick Morissette, Orloge Simard, The Home Team, The OBGMs (à ne pas manquer pour tout l’or du monde), Émeraude, Ragers, Harfang, We are Monroe, Hillward, Jérôme Casabon, Mordicus, Simon Kearney, Anatole, The Babyface Nelsons, Medora, Solids, Hitch & Go et The Hunters.
En résumé…
On peut peut-être reprocher au FEQ une certaine faiblesse au milieu de l’affiche, mais notre dollar a compliqué un peu le travail des programmateurs. Dans les circonstances, on pouvait difficilement demander mieux, même si certains auraient aimé voir Coldplay, ou plus de progressif…
Ecoutedonc.ca sera là pendant tout le festival. Bien entendu. Et comme d’habitude, nous irons couvrir les artistes que les autres médias risquent d’oublier parce que c’est tout simplement notre spécialité.
Aujourd’hui à midi, le Festival d’été dévoilera la programmation de son édition 2016.
Évidemment, ecoutedonc.ca sera là et même si nous vous parlerons des têtes d’affiche, nous ferons comme d’habitude : nous nous attarderons aux petits caractères, aux artistes que nous allons découvrir et vous faire découvrir.
Revenez sur cette page dès midi, nous serons en direct! 🙂
Québec avait de la grande visite vendredi et samedi soirs. Patrick Watson relançait sa tournée à l’Impérial Bell après avoir déjà conquis le monde une fois avec son magistral Love Songs for Robots.
Nous avions déjà eu le plaisir de voir le spectacle à quelques reprises l’été dernier et nous avions hâte de voir si les cartes avaient au moins été un peu brassées. Nous sommes arrivés dans un Impérial déjà bien garni de jeunes (et moins jeunes) mélomanes déjà tous souriants. La magie allait être dans l’air.
Et n’eut été d’un problème de son chronique qui a agacé Watson, ses musiciens et le public tout au long du spectacle, cette soirée aurait été presque parfaite.
C’est au son de la très feutrée Know That You Know que Watson et son groupe font leur entrée. Quelle entrée en matière, beaucoup plus énergique si on compare aux spectacles de l’année dernière alors que le concert commençait par Love Songs for Robots! Le Montréalais n’a pas perdu de temps et il a enchaîné avec Good Morning Mr. Wolf, Hearts et Bollywood. On remarque déjà que le son n’est pas tout à fait à la hauteur, ce qui semble agacer Watson pendant qu’à la console, on sue à grosses gouttes pour trouver le bobo. On fait son possible pour faire comme si de rien n’était, on se réchauffe le coeur avec Grace, langoureuse, chaude, pop baveuse, mélodieuse comme une chanson des Beach Boys.
Pendant qu’on est à chaud, aussi bien en profiter avec Mishka, Joe, Robbie, et les autres musiciens (dont une section de cuivres), pour nous jouer quelques vieilles chansons… en mode acoustique, tous autour du même micro! Words in the Fire, Wooden Arms et la déjà classique Into Giants ont su charmer des fans conquis d’avance. Malheureusement, les problèmes de son se sont montrés plus agaçants pendant cette période plus tranquille.
Visuellement, on avait droit une fois de plus à du bonbon grâce à des jeux de lumières savants basés sur ces fameuses lampes qui étaient installées au fond de la scène. On a même eu droit à un impressionnant jeu de lasers qui a ébloui autant le parterre que le balcon, qui ont lancé des « ooh » d’émerveillement. Réussite totale sur ce plan.
C’est une transition magnifique entre Love Songs for Robots et Places You Will Go qui a marqué le début du dernier droit du spectacle qui nous a donné une nouvelle occasion de nous émerveiller avec une Adventures in Your Own Backyard magistrale, épique et complète, trompette incluse. Turn into the Noise est venue clore ce plat de résistance dans une nouvelle immersion son et lumière qui s’est conclue sous un tonnerre d’applaudissements.
L’obligatoire rappel n’a pas déçu, alors que Watson a interprété Big Bird in a Small Cage et Step Out For a While avant de terminer tout en douceur avec Lighthouse. Beaucoup de chansons des deux derniers albums, ce qui n’a pas empêché Watson de piger quelques chansons des premières années de son répertoire.
Sérieux, si ce petit problème de son agaçant avait pu être réglé (une vraie badluck), on aurait eu droit à la totale. Comme les spectateurs du lendemain ont eu. Pas grave, on se reprendra.
Laura Sauvage
En septembre dernier, elle présentait ses chansons en solo devant public pour la première fois. Quelques mois plus tard, Laura Sauvage (Vivianne Roy) a beaucoup plus de matériel à présenter et franchement, c’est toujours aussi prometteur. Les pièces folk-rock se mélangent fort bien à l’attitude et à la voix de Sauvage, qui peut autant jouer en douceur que mordre à pleines dents dans la vie. Extraordinormal, le premier album complet de la jeune auteure-compositrice-interprète, sera lancé à la fin du mois sur Simone Records.
Le Festival d’été de Québec a invité les médias ce mardi matin pour présenter les changements apportés aux principaux sites où sont présentés les spectacles, notamment la scène des Plaines d’Abraham, le parc de la Francophonie, et le coeur du FEQ, qui a été déplacé devant le Parlement.
Pour Daniel Gélinas, directeur général du FEQ, ces modifications ont pour objectif de plaire aux festivaliers et d’améliorer leur confort.
La scène Bell (les Plaines)
Tout d’abord, les écrans latéraux de la scène seront remplacés par de grands écrans verticaux (vous les avez peut-être vus au spectacle d’AC/DC, sinon de nombreux festivals les utilisent depuis quelques années). Comme ça, les festivaliers pourront voir leurs idoles plus facilement.
La fameuse régie centrale, ce gratte-ciel qui gâchait la vue de plusieurs milliers de spectateurs, sera remplacée par une régie plus légère et plus élevée dont la taille aura été réduite de 50 %. Il restera bien une tour, question d’y accrocher des haut-parleurs et du matériel d’éclairage.
En plus de la zone avant-scène, le FEQ ajoute une nouvelle zone : la Zone signature, qui vise à répondre à une demande croissante de festivaliers qui préféreraient assister aux spectacles assis. Le Festival installera donc des gradins pour 2 000 personnes près de la scène Bell. Les sièges seront attitrés et réservés à l’acheteur pour les 11 jours de spectacle. Les laissez-passer signature seront en vente le mercredi 16 mars à midi. Le prix? Entre 350 $ et 400 $. Ce n’est pas pour toutes les bourses, mais on s’imagine que la clientèle visée n’est pas la plus pauvre non plus.
La scène Loto-Québec (le parc de la Francophonie)
Depuis presque toujours, il arrive que la scène du parc de la Francophonie déborde, ce qui fait quelques mécontents. Tant que ça n’arrivait qu’une ou deux fois par année, ça passait encore, mais on ferme le site de plus en plus souvent ces dernières années, et les mécontents se sont multipliés.
Le site, qui pouvait accueillir près de 6 500 personnes, passera à une capacité de 10 000 personnes grâce à l’enlèvement de la grande structure (la tente VIP) à l’arrière et à l’agrandissement du site qui débordera maintenant amplement sur les rues d’Artigny et St-Amable. Un écran géant sera également aménagé du côté de la rue St-Amable pour les spectateurs qui commenceront peut-être à se sentir un peu loin. Quand même, cela permettra aux programmateurs de viser une petite coche plus haut pour cette scène magnifique.
Le coeur du FEQ (devant l’Assemblée nationale)
L’équipe du FEQ a déménagé le coeur du FEQ devant l’Assemblée nationale, là où elle avait déjà déménagé sa billetterie ainsi que quelques autres services en raison des travaux au Manège militaire. C’est ainsi que le pavillon Bell, la scène Fibe (pensez relève… on sent qu’on va être là souvent) et le kiosque du RTC seront à un endroit stratégique en plein coeur des festivités.
Nombre réduit de laissez-passer, confort accru
L’année dernière aura peut-être été la dernière année des shows boîte-à-sardines (Rolling Stones). Le nombre de laissez-passer réguliers a été réduit à 120 000 unités. Ça devrait permettre à tout le monde d’avoir sa place sur l’un ou l’autre des sites du Festival.
Le Festival d’été présentera sa programmation mardi prochain, le 15 mars. Nous y serons. Quelques noms ont déjà été annoncés et nous avons bien sûr notre liste de souhaits (et de prédictions) que nous vous présenterons au cours des prochains jours.
Maintenant que les projecteurs se sont éteints une dernière fois sur les différentes scènes du Festival d’été de Québec, l’heure est aux bilans. En attendant que les organisateurs du FEQ présentent le leur, nous vous présentons le bilan de notre équipe en quelques points que nous essaierons d’exprimer avec le plus de concision possible. En gros, notre expérience a été une fois de plus très positive, mais nous avons bien sûr quelques petites critiques à formuler. Nous essaierons d’être les plus constructifs possible.
Météo capricieuse
On a eu plusieurs belles journées (dont celle du 15 juillet, où les Rolling Stones et Edward Sharpe and the Magnetic Zeros), mais la pluie s’est invitée à de bien mauvais moments, notamment le 11 juillet, alors que les Foo Fighters ont dû interrompre leur prestation après seulement quatre chansons. Les gens présents au Pigeonnier le même soir ont eu un peu plus de chance alors qu’on a présenté une version écourtée et acoustique de Légendes d’un peuple (on en a parlé avec Mara Tremblay vendredi, à suivre dans notre entrevue à venir d’ici mercredi). Elle a fait fuir de nombreux fans à d’autres occasions, comme le 14 juillet (il restait peu de monde lorsque DakhaBrakha est entré sur la scène Hydro-Québec) et le 18 juillet (beaucoup de fans de metal sont restés chez eux parce qu’ils étaient faits en chocolat).
Mais bon, les responsables du FEQ n’ont aucun contrôle sur Dame Nature. Quant aux (rares) annulations, elles étaient pleinement justifiés, n’en déplaise à certains fans.
Une scène intermédiaire, ça presse!
La foule monstre à Milky Chance dimanche le montre : la scène du Parc de la Francophonie est de plus en plus souvent trop petite pour les spectacles qui y sont présentés, ce qui occasionne de plus en plus de frustration de la part des festivaliers qui dépensent quand même une centaine de dollars pour leur laissez-passer. La moindre des choses serait de ne pas transformer chaque spectacle au Parc de la Francophonie en loterie. Les organisateurs en sont conscients et cherchent des solutions. Ils ont déjà fait le maximum possible sur ce site unique que le Festival doit absolument garder.
Tout le monde est d’accord, des changements sont nécessaires avant qu’une émeute ne se produise en raison d’une foule de mécontents. Et non, ce ne sera pas nécessairement les fans de metal qui vont la partir : des babyboomers ont souvent montré que du côté de l’agressivité, ils ne donnaient pas leur place. Façon de dire qu’un jour, des gens seront vraiment en colère et ça ne sera pas beau, quel que soit le public présent.
Je suis de ceux qui croient au « Places limitées, arrivez tôt », mais quand on ferme un site à 19 h 30, il faut se poser des questions.
Les spectacles les plus réussis ne sont pas les plus courus
Comme l’a démontré le spectacle de Patrick Watson sur les Plaines, il n’est pas nécessaire de remplir les sites au bouchon pour avoir du plaisir, loin de là. Vendredi, nous devions être tout au plus 50 000 personnes sur les Plaines. C’était confortable, on pouvait circuler librement sur le site et reprendre sa place sans problème. Bon, y’a toujours ces gens qui ne sont pas capables d’écouter un show sans passer la soirée à papoter avec leurs voisins, mais bon, Québec est rarement disciplinée sur ce point, on a fini par s’habituer. Cette ambiance relax a contribué à la réussite du spectacle qui se déployait devant nous. Quand on est réceptif, on apprécie d’autant plus. Normal, donc, que de nombreuses personnes aient déclaré que le spectacle de Watson était leur coup de coeur.
D’un autre côté, nous avons eu beaucoup de rapports de festivaliers qui se sont plaints de la foule trop nombreuse et compacte au show des Rolling Stones. Il ne faut pas être claustrophobe, ni agoraphobe, pour se tenir dans une foule de près de 90 000 personnes tassées comme des sardines. Difficile de rester zen dans ces circonstances et paraît qu’à certains endroits, il y avait un peu de tension. Heureusement, rien de fâcheux ne s’est produit, ce qui montre que les gens sont capables de faire la part des choses. Nous sommes tous là pour nous amuser, n’est-ce pas?
De la musique pour tous les goûts
Bon, les fans de metal se sont plaint qu’il n’y avait pas assez de *leur* musique pendant le festival, mais les fans de (new) country ont enfin peu entendre un de leurs artistes préférés quand Keith Urban a conquis les Plaines et les curieux qui se sont massés près de la scène Bell. Pour une fois, on a vraiment pensé à tout le monde, même si certains se plaignent d’avoir été délaissés. Il y a eu de l’électro, du rock, du rap, du punk, de l’indie, de la pop, du metal, du world, et ce, en anglais, en français et dans de nombreuses autres langues, même l’Ukrainien. Cette grande variété est une des principales forces du Festival d’été et nous espérons qu’elle se poursuive au cours des prochaines années.
Nous levons donc notre chapeau à Louis Bellavance, Arnaud Cordier et leur équipe, qui ont accompli une tâche colossale cette année en donnant un peu à tout le monde. Et ce un peu était de grande qualité.
Z’avez vu les coeurs qu’on vous a lancés tout le long du festival?
Qui Marco G fait-il chanter, coudonc?
Celle-là, on la comprend de moins en moins. Qu’il y ait un DJ sur les Plaines avant les premières parties, soit, on peut vivre avec, c’est pas pire que le sempiternel disque de Metric à l’Impérial (oui, on l’a encore entendu à plus d’une reprise!). Mais est-ce qu’on est obligés de l’inscrire à l’horaire et de le mettre sur scène? Marco G n’est pas mauvais, loin de là, mais ça demeure un gars qui spinne des records avant un show de gros rock lourd! Par exemple, pourquoi ne pas avoir proposé Harfang ou The Seasons avant les Barr Brothers? On avait peur que les pièces de Flood amènent un déluge? On l’a fait avec Sandveiss pour Megadeth! Les gars étaient visiblement heureux d’être sur la plus grande scène en Amérique du Nord et ils ont donné une prestation sans faute! On a tellement de bons artistes et de bons groupes à Québec, pourquoi ne pas les présenter?
(J’ose juste pas imaginer Anatole se frotter partout sur l’immense scène… ah pis oui, je l’imagine et c’est TRÈS DRÔLE. Mais bon, c’est pas tout le monde qui la rirait.)
Les médias étrangers débarquent!
Cette année, l’engouement pour les Stones et les Foo Fighters a amené de nombreux médias de partout sur la planète. Lorsque je suis allé chercher mon accréditation reporter (on y reviendra), j’ai été impressionné par l’immense pile d’enveloppes qui contenaient nos précieux sésames. Je reconnaissais de nombreux noms prestigieux, ainsi que plein d’autres blogues d’une envergure semblable à ecoutedonc.ca, mais venant d’un peu partout.
Même si j’ai eu le coeur fendu en 14 lorsque notre demande d’accréditation photo a été refusée, j’ai compris à ce moment que la gestion des espaces réservés aux photographes risquait d’être infernale. Cependant, sauf quelques très rares exceptions, à pas mal tous les spectacles que nous avons couvert, le pit photo n’était jamais plein et il est arrivé à plus d’une reprise que les photos officielles dont nous avions besoin (vous savez, ces petits groupes locaux ou très émergents qui ne bénéficient que de notre couverture) n’étaient pas prêtes au moment de publier nos textes le lendemain midi. Une fois de plus, nous n’en tenons aucune rancune, l’équipe de photographes officiels du FEQ fait une job incroyable pendant ces 10 jours où ils sont pressés comme des citrons. Quand on voit les belles photos prises à l’extérieur par Philippe Ruel, Renaud Philippe et Francis Gagnon, ou les photos prises en salle par Sébastien Dion, on ne peut qu’avoir envie de les laisser tranquilles.
Heureusement, notre photographe Marion a pu s’entendre avec un autre média pour obtenir une accréditation et elle a pu ainsi fournir en magnifiques photos le média en question et notre cher webzine. De plus, lorsqu’il n’y avait aucune restriction imposée aux médias, il nous est arrivé de tricher un peu et de prendre nous-mêmes quelques clichés lorsqu’il était nécessaire de le faire (on sait que vous voulez voir et nos tweets photo sont toujours des plus appréciés!). Nous espérons juste que les organisateurs du Festival ne nous en tiendront pas trop rigueur, nous l’avons toujours fait dans l’intérêt de nos lecteurs et des artistes que nous suivons. Et toujours dans le plus grand des respects. Parce que notre pain et notre beurre, ce sont ceux-là même que nous couvrons tous les jours.
Néanmoins, nous ne pouvons que lever notre chapeau aux organisateurs du Festival et à l’équipe des communications, qui nous ont toujours traités avec le plus grand des égards, et nous espérons que les beaux liens tissés au cours des deux dernières années ne se briseront pas. En tout cas, nous serons là l’an prochain avec une équipe de feu.
Il n’y a pas que des journalistes qui couvrent le Festival d’été de Québec!
Petite remarque amusante :
Je suis traducteur de formation et de profession. Je n’aime pas qu’un beau-frère bilingue qui n’a ni la formation, ni l’expérience nécessaires s’approprie le titre de traducteur. Simple question de respect. Alors pourquoi est-ce que sur mon accréditation média, il était inscrit journaliste? Vous trouvez que blogueur, ce n’est pas sérieux? Nous sommes deux! Cependant, être journaliste, ce n’est pas donné à tous, ça vient avec une formation, de l’expérience professionnelle dans un vrai média (oui, nous considérons que nous sommes un vrai média, mais personne qui contribue à ecoutedonc.ca en fait son activité principale – heureusement, d’ailleurs). Nous sommes jeunes, talentueux, motivés, mais nous ne sommes pas journalistes! Pour nous, le terme reporter ou, à la limite, rédacteur serait plus approprié.
Les médias 2.0 prennent de plus en plus de place et avec ceux-ci, bien des choses changent. Mais le titre de journaliste devrait être réservé aux Cédric Bélanger, Philippe Papineau, Geneviève Bouchard et Catherine Genest de ce monde.
Parlant de respect…
On a vu beaucoup de formulaires de consentement photo où le photographe devait accorder des droits absolument débiles aux artistes (plus à leur équipe de gérance, en fait… mais hé gang, dites donc à vos agents d’aller voir ailleurs si vous y êtes, ils vous font du tort!). Les photographes ne sont pas des chiens et ils ont droit d’être respectés pour leur travail. Que vous nous demandiez d’éviter de prendre des photos de face (comme Émilie Simon le demandait l’an dernier), ça va, on peut composer avec ça. Mais donner le droit aux artistes d’utiliser gratuitement et à perpète nos photos, ça, c’est non. Chapeau d’ailleurs aux grands médias de la région qui ont su trouver des moyens de contourner ces exigences stupides (dessins, photos prises à l’extérieur du site du FEQ – moi qui me demandais pourquoi les objectifs de 600 et 800 mm étaient tous loués au pays, j’ai ma réponse!).
En passant, chère équipe de Megadeth : les négatifs, on ne se sert plus de ça depuis un bout. Bienvenue en 2015.
Les #PopUpFEQ, une excellente idée à répéter
Ces prestations impromptues à des endroits inusités ont connu un immense succès en plus d’emmener des gens un peu partout dans les quartiers centraux de Québec. Quelle belle idée que cette prestation d’IAM sur St-Joseph, devant l’Impérial Bell! Family of the Year était tout simplement beau à la fontaine de Tourny, Patrice Michaud a charmé tout le monde à côté de l’ancien Chez son père et Ariane Moffatt a été la cerise d’un succulent sundae juste après la prestation de Future Islands. Il y avait cet effet de surprise qui manque de plus en plus cruellement au Festival. On souhaite que le projet se poursuive, et ce, toute l’année durant.
Les laissez-passer n’ont pas tous été vendus? Ouais, pis?
Qu’on arrête de croire que le succès du Festival d’été de Québec passe par la vente de tous ses laissez-passer. Il n’y a que deux choses qui comptent : est-ce qu’on a eu du plaisir? OUI. Est-ce que le FEQ est rentable? On devrait le savoir bientôt, mais nous n’avons pas de craintes. Les différentes scènes ont été prises d’assaut toutes les fois où il a fait beau. Et les foules étaient plus que raisonnables par temps pluvieux.
Mais qu’on cesse de croire que le fait de ne pas vendre les plus de 150 000 laissez-passer fait du FEQ un flop. CE N’EST PAS LE CAS!
Parlant de laissez-passer…
Je n’ai rien contre l’entreprise en tant que telle, mais est-ce que Shareapass pourrait changer son nom pour refléter la réalité et s’appeler Rent-a-pass? Cette bâtardisation du mot partage me donne un peu mal au coeur. Quand on partage, on n’attend rien en retour. Just sayin’.
En plein dans notre mandat!
Avez-vous remarqué notre couverture? COBRATEENS? Carotté? MAP? Evelyne Lavoie? Pierre-Hervé Goulet? Harfang? 5 for Trio? Pierre-Luc Lessard? Caravane? Sandveiss? Nous avons accordé une place de choix aux artistes de Québec et des environs. Personnellement, nous aurions bien aimé voir d’autres médias les couvrir aussi (comme ce fut le cas pour les punks et Sandveiss). En même temps, nous avons consacré beaucoup d’énergie à la scène dite émergente québécoise et nous avons proposé quelques belles découvertes (nous en avons même fait quelques-unes qui valaient le détour!).
Eh ben ecoutedonc.ca, c’est… ça. Et à la veille de notre quatrième anniversaire, ça continuera de l’être, nous l’espérons, encore longtemps!
Bilans personnels
Avant de clore définitivement ce chapitre de notre tournée des festivals 2015 et de nous concentrer sur Le Festif, voici un bilan personnel de quelques-uns des membres de l’équipe d’ecoutedonc.ca :
Alice Beaubien
90% de mon entourage n’a pas pris de pass cette année à cause d’une programmation peu alléchante à leur goût. Pour ma part, c’était plutôt l’occasion de voir des groupes que j’ai manqué.
Coup de coeur
1- Patrick Watson sur les Plaines le vendredi 17 juillet. Juste un mot : M-A-G-I-Q-U-E
2-Run the Jewels à l’Impérial le mardi 14 juillet. Leur hip-hop d’une énergie diabolique mettait le public en transe, à coup de moshpit, de main qui balance, de jumps… C’était vraiment un show physique.
3-Foxtrott à l’Impérial le jeudi 9 juillet. J’ai aimé la profondeur de l’interprète, les pièces électroniques rythmées de percussions, ses danseurs contemporains sur scène.
Déceptions
IAM je m’attendais à plus d’énergie. Ponctuation, à l’impérial, c’était trop linéaire il manquait de virgule selon moi mais pas selon mon collègue.
Chouchous incontestables
LES DEUXLUXES – J’ai convaincu mon amie agoraphobe de venir au show pis elle a aimé! On peut les avoir pour le Show de la rentrée SVP!?
MILK & BONE – Elles ont pris confiance en elles et çca paraît, èa notre grand plaisir. On devrait les revoir à l’automne au Cercle selon leur annonce live.
Quel marathon, une fois de plus! J’ai vu 46 prestations, soit deux de plus que l’année dernière (ça fait une moyenne de plus de 4 prestations par jour… on pourra dire que j’ai vu Future Islands pour moins de 2 $). Je n’ai vu qu’une prestation dimanche (excellent Compass) et je n’en ai pas parlé parce que je n’avais plus d’énergie. Faut dire que l’équipe s’est plus que décuplée depuis l’année dernière et que j’avais plein d’autres trucs à penser. Dont cette idée géniale d’accepter d’aller faire les techniciens pour la mise en ondes de l’émission C’est dans le sac à CKRL 89,1. Je ne le regrette pas du tout, c’était super le fun, mais tout ça finit par s’accumuler! Ce fut quand même une expérience des plus enrichissantes.
Mon coup de coeur
J’aurais eu envie de le donner à Patrick Watson. C’était vraiment LE spectacle le plus mémorable que j’ai vu. Cependant, c’était la troisième fois que je le voyais depuis trois mois et je savais déjà à quoi m’attendre. Même chose pour Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. Même si mon coeur bat encore la chamade en raison de ce face à face avec Alex Ebert, je savais parfaitement à quoi m’attendre de la part du charismatique chanteur et de sa troupe.
Si j’avais à donner mon coup de coeur, ce serait à Samuel T. Herring et à ses complices de Future Islands. Quel entertainer. Quelle présence scénique. Quelle voix. Nous sommes nombreux ce soir-là à avoir été soufflés par les prouesses de toutes sortes de Herring, qui a complètement conquis notre coeur. Il me manque un album de Future Islands à ma collection, je pense que celle-ci sera complète dans les prochains jours.
Ma déception
Lights. Elle a tout le talent du monde, elle chante bien, elle a de bonnes mélodies, mais sa pop est trop générique à nos oreilles pour que nous ayons envie de la suivre. On comprend tout à fait pourquoi certains apprécient, mais quand on peut nommer une dizaine d’artistes semblables sans même faire de recherche… C’est une simple question de goût, mais j’aurais beaucoup aimé qu’elle se démarque un peu plus.
Mes coups de gueule
La sono à Bernhari. Oui, y’a plein d’effets et tout, mais j’ai déjà entendu Alexandre plusieurs fois et jamais on n’avait eu autant de mal à comprendre les paroles des chansons du jeune homme, que de nombreux fans de Zappa ont découvert. Une occasion ratée à cause d’un problème technique, c’est dommage, surtout que Bernhari, lui, était particulièrement en forme.
Le gros colon pas de classe derrière nous au show de Patrick Watson qui a passé 10 minutes à gueuler « FUCK LE FRANÇAIS VIVE L’ANGLAIS SUR LES PLAINES TABARNAK! FUCK YOU LOUIS-JEAN CORMIER BRAVO PATRICK WATSON! » après le spectacle, pendant que sa copine avait envie de brailler de honte à côté de lui. Tout d’abord, faudrait peut-être lui expliquer que Watson et Cormier sont d’excellents amis (en fait, ils font partie de la même gang avec Lafontaine, Arthur et cie). Ensuite, difficile de crier fuck le français quand un des moments les plus forts du spectacle était un classique de la chanson québécoise (Lindberg) chanté de brillante façon par Watson et Robert Charlebois.
La fois où j’ai eu l’air le plus fou
Je rappelle tout le temps à tout le monde de bien s’hydrater pendant la période festivalière. Normal, on voit tellement de personnes tomber dans les pommes à cause d’un coup de chaleur, mieux vaut prévenir que guérir! Alors imaginez comment je me sentais quand j’ai moi-même été victime d’un tel coup. Heureusement, j’ai compris ce qui se passait dès les premiers symptômes et j’ai pu corriger le tir moi-même sans perdre conscience. Heureusement, sinon je perdais mon coup de coeur.
Le moment où j’ai presque fait une crise cardiaque
C’était pas mal quand j’ai eu cette face-là assez proche pour vous dire ce qu’il avait mangé pour souper. D’ailleurs, lui aussi a paru surpris de voir le gros pan de mur de 300 livres qui braquait son appareil photo directement à son visage. Ça reste un des plus beaux moments de ma vie de mélomane.
Maintenant, on aimerait bien voir :
Radiohead sur les Plaines ou My Morning Jacket sur une scène intermédiaire d’une capacité de 10 à 12 000 personnes. Ça serait absolument génial.
François-Samuel Fortin
Mes coups de cœur :
• Ponctuation / Metz / Black Lips à l’Impérial le 12 juillet : Comme chaque année, le FEQ commence après le OFF pour moi et cette fois ça commençait en force avec un spectacle explosif et hautement divertissant, par trois bands au sommet de leur art et en assez grande forme. Black Lips a reçu le meilleur accueil, malgré qu’ils n’aient pas été à leur plus dégourdis, ce qui n’a pas empêché 2-3 personnes de faire du body surfing simultanément pour la vaste majorité de la perfomance.
• Operators / Owen Palett / Future Islands au Parc de la Francophonie le 13 juillet :trois bands de qualité, du grand indie. Operators un peu décevants et en manque d’originalité (si Handsome Furs raffine et simplifie une des dimensions du son de Wolf Parade, Operators poursuit la chaîne par rapport à Handsome Furs). Future Islands, débordant d’énergie, ont livré une performance du tonnerre, fidèles à leurs habitudes.
Mentions :
• Run the Jewels donnent des shows survoltés, mais Killer Mike a vraiment tué mes oreilles avec son micro trop fort. LLA c’est quand même adolescent pas mal. J’ai manqué Eman X VLooper parce que c’était sold out et que j’ai dû attendre que des gens quittent après leur show pour entrer. • Antibalas c’était le token afrobeat band de cette édition du FEQ et ils ont très bien rempli leur mandat, sans être à la hauteur de certains shows passés (les fils Kuti et Budos Band par exemple) • Patrick Watson c’est excellent quand il maîtrise l’ambiance d’un lieu et c’est difficile à faire sur les plaines, même s’il a relevé le défi de s’adapter en « gros show » avec brio. Par contre, des gens qui jasent ben fort partout autour ça nuit pas mal à l’ambiance pendant les moments plus molos et mélancoliques. • Rolling Stones, ça reste impressionnant de les voir aller à leur âge, mais être le dernier arrivé au concert c’est peut-être pas la meilleure idée pour se mettre dans l’ambiance.
Mes déceptions :
• Viet Cong : encore nostalgique de leur performance flamboyante au Festival OFF 2014, je me suis rendu au Pigeonnier avec des attentes relativement élevées, rapidement déçues par quelques imbroglios technique, le manque d’enthousiasme de part et d’autre (groupe et public) et j’ai tout de même apprécié l’exercice de déconstruction auquel ils se sont livrés en fin de performance, au grand dam d’un public confus et fébrile de voir Interpol (il était hors de question que je reste pour Interpol, personnellement). • Primus & The Chocolate Factory : en fait j’ai pas vu le show j’aurais juste préféré qu’il soit pas en même temps que Run The Jewels. C’était vraiment mon choix déchirant du FEQ 2015.
Rien de tout ça ne valait les meilleurs moments du OFF selon moi (Steve Reich, Glenda Gould, Les monocytes, et surtout, Yonatan Gat!) ni ceux que j’ai vus du Festival de Jazz de Montréal (Jaga Jazzist et Bad Plus Joshua Redman FTW!), mais ça reste une belle édition relativement équilibrée du FEQ.
Ce soir, direction l’Impérial Bell pour la dernière journée du Festival d’Été de Québec 2015. Avec trois groupes punks gonflés à bloc, la soirée ne pouvait qu’être excellente. En tête d’affiche, nul autre que le fameux groupe punk Mort Aux Pourris (MAP)! Les révoltés de Québec fêtaient leur 20ème anniversaire sur la scène de l’Impérial de Québec. En amuse-gueule, deux groupes d’ici, soit Cobrateens et Carotté. Retour sur une soirée survoltée dans un Impérial trop peu rempli.
Le coup d’envoi est donné avec quelques minutes de retard par le groupe de Québec Cobrateens. Le groupe de Rox Arcand (du Knock-Out) a offert la deuxième performance la plus courte du festival avec environ 25 minutes. Par contre, tout comme les champions en titre de la plus courte prestation (les Foo Fighters avec vingt minutes), le trio a donné tout ce qu’il avait. C’était éclaté, énergique et un coup de départ sans faute pour cette soirée punk. Ne prenant pas de pause entre les chansons, les membres du groupes alternent leur tour de chant. Corde de guitare brisée, ce n’est pas un problème, le show continue avec la même fougue. S’amusant sur scène, car oui l’alcool se buvait à la bouteille même, la chanteuse décide de changer les paroles d’une chanson pour «Guillaume Guité à la jambe cassée!» en référence à la tête d’affiche de la soirée. À un moment, deux hommes sont montés sur scène pour cracher de l’eau sur Rox Arcand. L’ambiance était là, la prestation était digne d’un concert punk des plus classiques, c’est réussi de A à Z pour le groupe de Québec.
Dès 20h45, nous changeons de registre complètement avec le folk-traditionnel-punk du groupe Carotté. Qu’est-ce que c’est Carotté? C’est un mélange de Fred Pellerin, de Mes Aïeux et d’un groupe punk classique de votre choix. Ajouté des habits de fermiers et un chanteur des plus énergiques et vous avez la recette gagnante. En effet, dès leur arrivée sur scène, le public découvre l’univers éclaté du groupe de Neuville. Ils sont tous vêtus comme nos ancêtres, mais ils sont prêts à nous livrer une belle leçon de folklore remis à la sauce punk. Le leader du groupe, Éric Roberge, est tout simplement incroyable. Il a une énergie contagieuse qui sait faire lever une foule.
Entre les chansons, nous avons eu droit à quelques leçons d’histoire (souvent tournées en blague).
«Nos ancêtres nous ont dit de cultiver nos terres, d’en prendre soin et de les protéger… pas de se faire enculer par des pipelines!».
C’est le genre de leçons «historiques» auxquelles le public à eu droit pendant les 45 minutes de la prestation.
Avec du violon, des cuillères et du banjo, tout était en place pour quelques numéros de danses carrées au parterre qui se sont vite transformées en mosh pit. Quelques chansons avant de nous quitter, les gars de Carotté ont invité un de leurs précieux collaborateurs et ami Vincent Peake (Grimskunk, Groovy Aardvark) à prendre part au spectacle. Nous avons eu droit à une reprise de « Tape la Bizoune » d’Oscar Thiffault. Sommes toute, c’était très intéressant de voir ce spectacle, même si parfois cela peut paraître redondant du côté musical.
Le clou de la soirée était attendu dès 21h50. Je parle ici du 20ème anniversaire de MAP! Pour l’occasion, le gars de MAP ont décidé de mettre le paquet. En ouverture, Guillaume Guité, qui s’est malencontreusement cassé une jambe ce printemps, est arrivé dans un trône à la Dave Grohl! Le ton était donné : nous étions bel et bien dans un concert de MAP. Dès les premières notes de La Tête dans le Cul, le fans ont tout de suite débuté les mosh pit et les intrusions sur scène pour faire du crowd surfing. L’action était située au parterre, car malheureusement, le balcon était fermé. Par contre, cela n’a pas refroidi les gars de MAP qui ont donnée tout un concert.
Il y a sept personnes sur scène. Simon Vivier à la batterie, Jasmin Robitaille à la basse, Patrice Boudreault et Guillaume Guité à la guitare, Guillaume Tardif au saxophone et deux trompettistes.
Alternant entre du plus vieux matériel et leur plus récent opus datant de 2006, le show est très bien dosé. Le concert a pris un virage bien différent, encore plus survolté qu’il l’était déjà lors de la pièce À la vie comme à la guerre. Jouant avec une énergie qui rappelle les plus grands noms du mouvement punk, les membres de MAP sont déchainé. Le saxophoniste Guillaume Tardif, qui était le leader du concert, vivait littéralement un des plus beaux moments de sa carrière. Il était si heureux de jouer devant le public de Québec. Il a joué, et je le cite, avec «l’énergie du désespoir».
En 2008, MAP a joué son dernier concert ici, à l’Impérial de Québec. Oui, il y a eu le Rockfest, mais c’était important de rejouer ici, à Québec, pendant le festival, devant nos amis, notre famille et devant vous, les fans! – Guillaume Tardif
On nous annonce un invité de choix pour la prochaine pièce. Les lumières s’éteignent et laissent place aux projections de Stephen Harper qui joue du piano. Les huées sont énormes, mais elle se taisent dès le début de la performance du groupe. Les membres de MAP lancent, comme une tonne de brique, leur succès Harpeur. Chaque album du groupe a eu droit à quelques pièces en concert. C’était réellement un cadeau pour les fans et un retour sur une discographie de 20 ans de métier. C’est le point important de ce concert je crois. Voir, après 20 ans, des passionnées de musique revenir sur scène et trippé comme jamais. C’était si beau à voir. Rox Arcand vient rejoindre le groupe pour interpréter une pièce du premier album de MAP, datant de 1999, Injustice for All. Les fans sont très nombreux à être heureux d’entendre du vieux matériel.
Guillaume Tardif demande aux spectateurs de se rapprocher et de faire des mosh pit, car c’est leur dernière occasion d’avoir autant de plaisir devant un show de MAP, car ce sera visiblement le dernier. Les admirateurs du groupe s’exécutent et vivent un moment incroyable sur la J’en ai du bon, qui était très attendue du public. Les membres de Carotté viennent même faire un tour sur scène pour chanter avec Mort Aux Pourris.
Nous avons eu droit à un moment de tendresse et d’émotion pendant ce concert. Oui, dans la musique punk, c’est violent, dénonciateur, politisé, mais il y a aussi des émotions, des humains derrière cela. En formule trio, Simon Vivier quitte sa batterie et lance un message à sa fille qui est maintenant en âge de comprendre la prochain chanson. Il lui la dédie, et nous apprend que ce sera le premier, et le dernier, concert de MAP auquel elle assiste. À mes filles est lancés avec un écoute attentive des spectateurs. C’était un magnifique moment.
Après 600 concerts, jouées entre 1995 et 2008, le groupe était au top de sa forme. C’était le meilleur retour que le groupe et les fans pouvaient espérer. Nous quittons après No Logo, mais quelque magnifiques pièces furent jouées, comme vous pouvez le voir dans la grille de chansons. Merci à tous les artisans qui ont fait en sorte que ce retour se réalise. Merci aux membres du groupe de s’être donnée comme jamais sur scène. On se revoit dans 20 ans?
Grille des chansons (MAP):
La Tête dans le Cul
Effort de Guerre
La bourse ou la vie
Carbone 14
À la vie comme à la guerre
Harpeur
For I’m Dead
Tel père, tel fils
Chacun pour soi
J’en ai du bon
26 décembre dans un centre d’achat
L’éden des cennes
À mes filles
No Logo
Malocervo
Yannick est mort
Repose en paix
All You’ve Got To Ask Yourself
Un Grain de Sable dans l’engrenage
testostérone
Jésus Ben Laden
Ya Basta
Les chansons en italique ont été jouées au rappel.