Le vendredi 10 mars dernier, le Trou du Diable nous a offert une soirée forte en riffs.
La soirée a débuté par la première visite au Trou du Diable du groupe Our Darkest Days, dont les membres ont apprécié le couvert et la bière. Je n’invente rien, c’est eux qui le disent. Quant au public, il a apprécié leur punk rock, que je vous invite à retrouver dans leur album sorti en novembre dernier, A Common Agony.
Leur prestation a été suivie par celle de Dirt Cannon. Ces habitants de Lanaudière sont des habitués de la place. J’aime toujours retrouver leurs riffs mélangeant punk, rock et métal dans d’énergiques prestations scéniques qui ne manquent pas d’animer le public. À voir et à revoir.
Enfin, tête d’affiche de la soirée, ce fut au tour de Mute de monter sur scène. Fort de leur cinquième album Remember Death, sorti en octobre dernier chez Bird Records, ils ont fini de mettre le feu au public venu nombreux. Leur set était rodé; ils l’ont déjà tourné en Europe l’automne dernier, et on sent l’expérience du groupe, qui existe depuis dix-huit ans. Une chose semble sûre, cela ne devrait pas s’arrêter demain.
En ce qui concerne la première partie, Aliocha, les gars de The Franklin Electric avaient laissé la scène au charismatique auteur-compositeur-interprète. Si son nom ne vous dit rien du côté musical, peut-être que vous l’avez vue au petit écran, entre-autre dans Les Parent ou encore dans Le journal d’Aurélie Laflamme. On peut dire que c’est un véritable touche-à-tout. Inspiré par des artistes comme les Beatles, Bob Dylan et Elliot Smith, son premier EP Sorry eyes est sortie en 2016 et depuis il accumule les chansons poétiques alternative pop. Sa performance était tout en simplicité, mais il n’en fallait pas plus pour être séduit.
The Franklin Electric
Les textes aux saveurs nostalgiques et introspectives qui se trouvaient sur le premier album de The franklin Electric ont laissé place à un vent de fraîcheur sur leur second album sortie le 24 février dernier. En effet, c’est l’audace des textes qui effleurent à quelques reprises des écrits d’amour et qui flottent sur des notes de folk-indie-pop que l’on peut entendre sur Blue ceilings.
De retour d’une tournée passant par l’Europe et l’Australie, c’est le 1er mars que les membres du groupe ont inauguré leur nouvelle tournée à la salle Anais-Allard-Rousseau de Trois-Rivières.
Jon Matte, le chanteur à la tête du groupe, a abordé son public dans un français cassé, « J’essaie de me rappeler comment parler français, mais je pense que j’ai oublié, mais c’est pas grave, c’est all love right ? »
La fébrilité du groupe face à leur nouvelle tournée était belle à voir. Ils étaient contents d’être là et ils nous le faisaient savoir : « This is the first time of the tour and it’s so nice to spend it whit you guys ». La scène avait l’air d’un vrai terrain de jeu pour le band et pour Jon qui s’est laissé emporter à quelques occasions que cela soit sur son piano à queue ou avec un solo de trompette. Pour ce qui est du visuel, c’était des teintes de bleu et de vert que l’on pouvait voir dans les jeux de lumières. Ils ont beaucoup misé sur des effets d’ombre tout au long de la prestation.
Pour le plaisir de tous, ils n’ont pas manqué de jouer leur succès de This is how I let you down.Old piano était par le fait même très attendue par le public qui se montra très enthousiaste lors de celle-ci. Dans sa langue maternel Jon expliqua l’historique de ladite chanson. Il l’avait écrit alors qu’il ne pensait même pas être un chanteur, pour reprendre ses dires. Ce sont ses amis qui l’ont poussé à aller la jouer dans un bar accueillant un faible nombre de personne et c’est là que tout a commencé.
Pour ceux qui ont déjà vu Franklin Electric en spectacle, ils n’ont pas manqué à leur tradition d’interpréter Show me the quietair en version acoustique. Réunis en rond sur la scène, un peu comme s’ils étaient autour d’un feu de camps, cela rend toujours le moment un peu plus magique.
Ils ont terminé la soirée avec un généreux rappel de quatre chansons au travers duquel ils se sont amusé à reprendre le classique If you could read my mind (Gordon Lightfoot, 1974).
The Franklin Electric seront de passage pour quelques spectacles au Québec ( Sherbrooke 24 mars/Québec 25 mars/Montréal 1er avril) avant de repartir pour une tournée européenne.
Vendredi le 24 février dernier avait lieu, à la Shop du Trou du diable – Salon Wabasso – à Shawinigan, un programme triple. Une soirée dans laquelle sons industriels, EDM (electronic dance music), new wave, punk et alternatif ont embrassé la salle d’une atmosphère théâtrale, vaporeuse et étouffante. Donc, on oublie les termes « feutré » ou « chatoyant »…
Technical Kidman
La tâche d’inaugurer ce triple programme revenait à ce trio montréalais. Je dois vous avouer quelque chose, son disque Something Stranger Coming on the Horizon a été une vraie claque dans ma face (merci Poulet Neige pour ce moment délicieux de masochisme!). Inutile de dire que j’étais fortement curieux de découvrir la formation sur scène…
Le groupe, formé de Mathieu Arsenault (voix et arrangements), Pierre-Luc Simon (batterie) et Thomas B. Champagne (claviers et arrangements) ont livré des chansons inédites. Même si Technical Kidman n’a pas la même notoriété que Duchess Says, les spectateurs se montraient attentifs et évitaient de parler comme s’ils étaient dans un café-bistro.
Le groupe s’est montré fidèle à son univers avec les nouvelles compositions. Un univers marqué par des échantillonnages, des voix ralenties et robotiques, des percussions puissantes et des notes électroniques lancinantes. Même le merci d’Arsenault, lancé après la pièce Mercedes, était travaillé pour produire de l’écho. Élément toutefois surprenant, mais qui a été bien intégré : une guitare électrique pour Construction. Une pièce aux effluves trip-hop malgré l’instrument à cordes.
Une belle surprise! Déroutant certes, mais il ne faut pas s’attendre à ce que le trio offre une « doudoune » musicale.
Violence
Ce groupe, qui succède Technical Kidman, est formé d’Éric Trottier et de Julie Morand-Ferron. Les deux artistes, originaires de la ville hôte, mais ayant déménagé à Montréal, puis à Oxford en Angleterre pour s’installer finalement à Ottawa, ont fait succéder avec leurs synthétiseurs et programmateurs des pièces s’enfilant comme la liste musicale d’un disc-jockey.
Le duo a propulsé des sons évoquant Nine Inch Nails pour ensuite nous emmener vers un territoire sonore à la Human League. Une proposition mélodique provoquant une dissonance cognitive avec le décor boisé de la Wabasso. Une fois habitué par ce clash audio-visuel, il suffisait d’accepter l’impression de participer à une fête musicale se déroulant dans un grand chalet en pleine forêt.
Je ne sais pas si c’est volontaire de la part du duo, mais il était très difficile d’entendre les paroles. On avait l’impression de capter une voix sortant d’une paire d’écouteurs à moitié branchée. Pourtant, l’écriture concise et très imagée de ce dernier aurait mérité d’être clairement entendue. Sinon, cette portion du spectacle a été une belle révélation.
Duchess Says
Faire place à ce groupe, c’est s’attendre à… Non, on ne s’attend à rien en fait!
Une foule prête à tout, surtout la partie qui s’est massée devant la scène, prête à accueillir le pivot de la soirée. Que ce soit le trucker barbu ou encore l’admiratrice en mode gothique, A-Claude (voix, clavier Korg), Ismaël (clavier, guitare), Phil Clem (guitare, basse) et Simon Says (batterie) étaient déterminés à leur brasser non seulement la cage, mais tout ce qui allait autour aussi.
Autant la première pièce Poubelle était chargée dans les arrangements, autant Inertia, P.I était davantage mélodieux, comme sur l’album Sciences Nouvelles, leur plus récente galette. Musicalement, il n’y a pas de réarrangements ou réorchestration spéciale. Si on aime les versions studios, on risque de se remémorer des versions scéniques. Bien sûr, ça suppose la fameuse énergie du direct, mais aussi parce que les musiciens ne badinent pas avec la scène. Ils la bouffent carrément. Même qu’au lieu d’être rassasiée, A-Claude décide de dévorer le quatrième mur à partir de la pièce Negative Thoughts. Et ce n’est ici qu’une des nombreuses manifestations du règne de celle qui est devenue l’Impératrice de la Wabasso le temps d’une soirée.
En chantant New York, la musicienne se permet même d’enrouler le public avec du gros ruban adhésif gris (duct tape) ou encore de le faire asseoir par terre. Elle se pare même d’une espèce de toge blanche, confirmant symboliquement son statut de papesse du rock québécois.
Par ses mimiques, ses yeux grands ouverts, le recours de la voix rauque jusqu’au timbre haut perché, il faut dire que l’esprit de la chanteuse allemande Nina Hagen s’est emparé d’A-Claude. Toutefois, la dernière fait passer la première pour une maniaque de tranquillisants! C’est dire…
De leur côté, ses collègues musiciens démontrent beaucoup de plaisir sur scène. Même si le groupe existe depuis 2003, la chimie semble toujours opérer entre ses membres.
Dire que la soirée a été mémorable, c’est vraiment cliché. C’est juste complètement autre chose. Le genre de chose dont nous ne sommes pas sûr du niveau d’appréciation au début, mais qui se relève fantastique lorsque nous laissons nos appréhensions et attentes dans le vestiaire.
P.S. : UN GRAND MERCI À PHIL CLEM POUR LA LISTE MUSICALE. Il faut dire qu’il a même accepté de verser de la bière dessus pour me laisser un souvenir de la soirée! Cette liste est disponible dans la galerie photo ci-bas.
Vendredi dernier, la Shop du Trou du diable nous a submergé dans une ambiance typiquement blues en accueillant They Call Me Rico en première partie des Deuxluxes. Seul avec sa guitare et son bassdrum, They Call Me Rico nous a fait une performance qui valait beaucoup plus qu’une simple première partie. Il a su rendre le blues traditionnel plus festif avec des pièces rythmées qui ont donné un effet de fébrilité sur la foule dès le début de sa prestation.
Tout de même, il a abordé des thèmes relatifs à ses influences, comme les séparations, dans son propre univers musical et avec une belle énergie de scène. En effet, on ressentait honnêteté et sincérité à travers sa musique, qu’il nous livrait avec passion, les yeux fermés et le sourire aux lèvres. La participation du public semblait être très importante pour lui lorsqu’il s’avançait sur les devants de la scène pour le faire chanter davantage, public qui semblait connaître les paroles à quelques reprises. Par moment, il a quitté ses créations blues pour nous plonger dans quelque chose de plus country par la présence de son acolyte au lap steel. C’est avec une reprise adaptée à sa personnalité du classique de Led Zeppelin Whole Lotta Love qu’il a laissé la place aux Deuxluxes.
Étonnamment, je m’attendais à ce que le duo arrive sur scène avec un grand dynamisme et leur couleur rock ’n’ roll, mais ils ont commencé le spectacle modérément avec Bomb of Time. À mon avis, c’est une pièce qui met très bien en valeur la voix aux influences blues d’Anna Frances Meyer. « On va se gâter et vous livrez du vrai rock ’n’ roll », a-t-elle mentionné avant de se laisser déchaîner avec Queen of Them All, le deuxième extrait de leur premier album Springtime Devil. Ça n’a pas pris de temps qu’elle s’est mise à l’aise en faisant preuve de lascivité. La température a monté assez rapidement dans la salle et la foule dansait autant sur leurs nouvelles pièces que sur celles qui se retrouvent sur leur premier EP, Traitement Deuxluxes, dont The Name of Love et On The Road, avec lesquelles ils ont enchaîné.
Bien qu’il se sont baladés entre leur nouvel album et leur EP, ils nous ont choyés avec une exclusivité francophone. C’est le genre d’initiative que je respecte beaucoup pour un groupe québécois, mais qui, à mon avis, ne se concilie pas très bien avec le style rockabilly des Deuxluxes.
Ils ont dédié la chanson I’m in love à la fameuse équipe de la Shop du Trou du diable durant laquelle la salle était particulièrement présente : « Je pense que la cabane va exploser, en 300 shows, j’ai jamais eu un I’m In Love aussi fort. »
Ils ont terminé avec So long, Farewell et leur chanson titre Springtime Devil avec une folle énergie qui donnait envie d’en entendre encore plus. Leurs deux chansons en rappel faisaient honneur au duo avec des pièces qui les rendaient plus que complices, comme Tunnel of Love, une chanson qui dégage une sensualité à travers ses mélodies. Ils se sont rapprochés l’un et l’autre pour finir avec une reprise de Johnny Cash et June Carter, Long Legged Guitar Pickin’ Man, qu’ils ont teinté de leurs couleurs.
Les Deuxluxes continuent d’être en tournée un peu partout au Québec; suivez-les sur Facebook pour connaître leur prochain passage en Mauricie. Voici les photos de la soirée prises par notre photographe Adrien Le Toux.
On se souvient du jeudi 2 mars 2017 comme d’une soirée festive, qui a réuni deux groupes assez improbables ensemble. C’est ce qui a permis de vivre quelque chose d’inusité, mais de génial à la fois.
La première partie était Mauves, groupe pop-rock progressif qui sillonne présentement le Québec en compagnie de plusieurs groupes émergents (et pour la seconde fois avec Half Moon Run cette soirée-là!). Alexandre Martel, Julien Déry, Cédric Martel et Charles Blondeau offrent une prestation de qualité et sentie. J’aime l’intensité des instruments et le clash avec la voix plus haute d’Alexandre Martel et celle plus envoûtante de Julien Déry, qu’on entend sur Parc du Portugal. Les textes sont très imagés, et le nouvel album Coco, paru en 2016, s’écoute comme du bonbon. Quoique inattendue, cette combinaison avec Half Moon Run s’appréciait indubitablement.
La frénésie entourant le groupe Half Moon Run, même si la sortie de Sun Leads Me On date de 2015, est toujours aussi forte. Encore une fois, la Taverne de St-Casimir affichait complet pour le spectacle. Le groupe était un peu partout lors des dernières semaines, ce qui n’a pas semblé affecter leur performance un brin.
Ils ont commencé avec 21 Guns Salute, qui se retrouve sur Dark Moon, le premier opus du groupe. Sans commencer en coup de canon, ça donne le ton pour une soirée planante où la voix de Devon Portielje est l’un des éléments forts. Ils ont enchaîné I Can’t Figure Out What’s Going On, deuxième vidéoclip qu’ils ont lancé de leur second album.
Par la suite, les succès de chacun de leurs opus ont su se ficeler à merveille, alors que le public dansait sur Call Me in the Afternoon, chantait en chœur Devil May Care, et savourait Sun Leads Me On. Ils ont fermé avec Consider Yourself (le court-métrage/vidéoclip de la chanson est à voir selon moi!) pour mieux revenir sur trois pièces très appréciées : Fire Escape, She Wants to Know et Full Circle.
J’ai remarqué que les chansons du premier album avaient un effet plus euphorique chez les gens présents, raison pourquoi, fort probablement, ils ont choisi de terminer avec trois de celles-ci. Le groupe a encore une fois été à la hauteur de sa renommée en terre québécoise avec une performance haute en couleur. Devon a même joué de la guitare avec sa bouche à un certain moment, ce qu’on n’a pas la chance de voir souvent!
Me déplacer à St-Casimir reste toujours un plaisir, et pas seulement parce que leur programmation 2017 est diversifiée et complète. Cette année, ils ont accueilli et accueilleront encore des gros noms de la musique sous leur toit, et seulement 500 personnes sont attendues chaque soir de spectacle. Cela crée, à mon avis, un phénomène de rareté, et on se sent privilégié d’être à l’une de leurs soirées. Ce n’est donc pas surprenant qu’ils affichent souvent complet.
La dernière fois que j’ai eu la chance de voir Saratoga en spectacle c’était cet été dans le cadre du Festivoix dans le décor enchanteur de la microbrasserie Le Temps d’une pinte. J’avais adoré ma soirée et j’étais littéralement tombé en amour avec le duo duquel j’adorais déjà les chansons.
Pour leur premier passage à Trois-Rivières depuis la sortie de leur premier album, Fleur, c’est dans l’intime salle Louis-Philippe-Poisson de la Maison de la culture de Trois-Rivières que Saratoga avait donné rendez-vous à son public. Le nouvel aménagement de la salle permet encore plus de proximité avec les artistes, ce qui s’agençait parfaitement avec la douceur de leur musique.
Le duo a débuté le spectacle avec la mélancolie de Brise glace, le tout premier extrait de leur album et ont ensuite pris le temps de souhaiter la bienvenue au public. Ravis de voir la salle aussi remplie, ils ont fait quelques blagues au sujet de leur dernier passage dans cette salle avec le spectacle solo de Chantal Archambault qui avait semble-t-il été un peu moins populaire. Ils ont ensuite enfilé les chansons en prenant pratiquement toujours le temps de s’adresser au public pour expliquer l’histoire derrière la création de la pièce ou encore simplement pour raconter de petites anecdotes, parfois drôles, parfois touchantes. Ils ont également interprétés plusieurs pièces de leur E.P. dont Saratoga et On est pas du monde, pigés dans le répertoire de la carrière solo de Chantal et ont même fait un cover de Michel Louvain. À mon plus grand bonheur, ils ont terminé le rappel avec une demande spéciale du public, une de mes chansons préférées: Madame Rosa. J’aurais difficilement pu demander mieux.
Ce qui fait le charme de Saratoga en spectacle c’est assurément leur complicité forte, palpable et accrocheuse. Ils se taquinent, font ressortir les défauts de l’autre, mais conservent toujours ce regard amoureux. Ils semblent se connaitre par cœur et leur amour transparait autant dans les paroles de leurs chansons comme Les bourgeons pis le gazon et Oublie pas que dans le regard qu’ils posent l’un sur l’autre tout au long du spectacle. Gageons qu’en ce frisquet vendredi de février, à l’approche de la St-Valentin, ils en auront inspiré plusieurs et auront contribué à réchauffer plus d’un lit! C’est également leur imperfection totalement assumée et leur simplicité qui les rend si beaux et attachants. On aurait envie d’être leurs amis, de les inviter à prendre une bière et de Boire à crédit avec eux.
Au-delà du duo et de leur musique que j’adore, je pense qu’en réalité je suis aussi fan des personnes qu’ils sont individuellement. Chantal Archambault est rieuse, naturelle et simple. En plus, elle est collaboratrice pour Les Trappeuses, un blogue qui « dans une approche « granoécochic » expérimente divers modes de consommation responsable et vous partage leurs découvertes zéro déchet, locales, minimalistes, végéta*iennes et biologiques ». Je les adore! Même mon chum est tombé sous le charme et s’est procuré son tout premier mouchoir en tissus, cousu à la main « par la fille du band »! De son côté, Michel-Olivier Gasse est également auteur et personne ne peut rester indifférent à la poésie qu’il crée avec le quotidien. Je dois aussi avouer que le flow « du gars du band » m’a toujours charmé. Ce soir-là, son éloge de la lenteur, son attitude simple et amicale, ainsi que son anecdote coquine sur la curieuse salle qui nous attend supposément au ciel n’ont fait que me charmer davantage. Il fait partie de ces musiciens qui vivent leur musique, qui habitent la scène et qui retiennent notre attention.
Bref, j’ai passé une magnifique soirée dans une salle intime avec un public attentif et un duo absolument charmant à qui je souhaite encore beaucoup d’amour et de musique. Je suis sortie de là avec le coeur léger, le sourire aux lèvres, l’envie de me coller avec mon chum, de lire du Michel-Olivier Gasse et de consommer de manière responsable. Je pense qu’on peut dire mission accomplie!
À défaut d’avoir eu un photographe sur place, voici les magnifiques photos prises par Jacques Boivin au Théâtre du Petit Champlain en décembre 2016:
Lors du spectacle d’Émile Bilodeau au Centre culturel Pauline-Julien, c’est seulement 125 chanceux qui ont eu l’opportunité d’y assister. Le public présent lors de l’événement reflétait bien l’artiste sur scène, c’est-à-dire à peine majeur. On y retrouvait également des amateurs de musique folk à la Bernard Adamus ou Philippe Brach, artistes qu’il respecte beaucoup de par leur manière de chanter qui concorde avec leur manière de parler.
Le jeune homme s’est présenté sur scène avec ses trois musiciens, prêt à mettre le feu dans la place. Il a débuté avec Tu m’dirais tu, chanson très rythmée qui a su donner le ton pour la soirée. Dès les premiers mots, le public chantait à l’unisson, connaissant le moindre mot qu’Émile disait. Passer à TV a suivi, chanson qui fait un parallèle entre passer à la télévision et faire un exposé oral.
On peut comprendre que les chansons de son premier album, Rites de passage paru le 7 octobre 2016, racontent des histoires de cégep, de peine d’amour, de nouvel amour, de voyage et de musique. C’est efficace, accrocheur, et ça rejoint les jeunes, ce qu’on peut appeler une mission accomplie pour l’auteur-compositeur-interprète. Il faut avouer que l’aide qu’il a reçue n’est pas négligeable non plus. C’est Philippe B. qui a réalisé l’album et plusieurs musiciens ont contribué également, dont Michel-Olivier Gasse de Saratoga.
Après avoir parlé de sa Crise existentielle, il a raconté J’ai vu la France et également à quel point il est fou (pièce Je suis un fou). Malgré les textes qui parfois, abordent des sujets plus douloureux pour le jeune artiste, la manière de les livrer est souvent amusante et entraînante. Comme la scène du centre culturel n’est pas très haute, on sent une proximité entre le public et les musiciens. Émile s’adresse aux gens comme des amis, et la simplicité et l’authenticité dans la manière qu’il se présente le rend attachant. C’est son Amour de félin qui m’a le plus charmé lors du spectacle, chanson qui raconte ses épopées amoureuses et comment il s’est consolé avec ses trois chats.
Il a joué près de vingt chansons avant de partir pour mieux revenir en rappel. C’est là qu’il a interprété une de mes pièces préférées, Je vais marcher. Ensuite, après que tous les gens présents (ou presque) lui aient crié de chanter La bière, il s’en est donné à cœur joie. Le public chantait tellement fort qu’on avait presque du mal à entendre Émile, rendu seul sur scène.
Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est l’ambiance de la soirée. Ne connaissant pas bien les pièces d’Émile Bilodeau, excepté J’en ai plein mon casse, je ne savais pas à quoi m’attendre vraiment. J’ai été agréablement surprise de voir un jeune homme en pleine maîtrise de son art, que les jeunes adorent, et qui ne donne pas l’impression de se croire meilleur. Il fait ce qu’il aime, de la manière qu’il aime, et ça fonctionne étonnamment bien. Je n’ai pas l’impression d’avoir découvert quelque chose de nouveau, mais je me suis drôlement amusé, et la musique, c’est aussi là pour ça!
Vendredi dernier, le café Frida était rempli de fans de musique émergente en accueillant IDALG et Chocolat, de Montréal, accompagnés de la formation locale de Trois-Rivières, Perséide. Ce plateau triple a teinté le Frida en soirée festive, ces trois groupes au style analogue, mais se distinguant tout autant par des particularités rock propre à leur identité.
Perséide
Composé de musiciens de la région, c’est Perséide qui a lancé le bal avec leur rock psychédélique. En effet, leur style planant est bien défini, et ce, grâce au guitariste Olivier Durand et au claviériste Daniel Quirion, qui s’amusait au synthétiseur. Malgré le fait que le son des voix n’était pas au niveau tout au long de la soirée, j’ai pu remarquer les influences du chanteur qui s’arriment avec celui du fameux Alexandre Martel, alias Anatole (également chanteur de Mauve).
Bien qu’ils nous aient fait planer durant leur spectacle, j’ai apprécié que leurs chansons soient ornées d’autres genres de rock. Étant parfois plus progressif, et d’autres moments plus alternatif, on sent que les gars de Perséide ne cherchent pas à se définir, mais à expérimenter plusieurs univers musicaux. Ils ont terminé avec une pièce au timbre plus traditionnel grâce à quelques lignes de mélodica jouées par le guitariste.
Perséide reste un band local qui mérite de persister dans le cheminement de la musique émergente, mais qui, à mon avis, se définit plutôt par leurs influences que leurs créations. Pour les écouter, il suffit de suivre leur page Facebook et d’assister à leur prochain spectacle.
IDALG
L’arrivée sur scène d’IDALG m’a surprise. Ils sont arrivés sur scène avec aucune prétention et ont commencé leur performance sans préambule. Dès la première chanson, j’ai senti qu’ils étaient festifs, et ils ont transmis cette énergie à la salle. Autrement appelés Il danse avec les genoux, IDALG s’est approprié un style qui s’oriente plus vers le rock garage que le psychédélique. Après deux EP, ils ont lancé un album en 2015, Post Dynastie, qui reflète très bien leur acronyme, surtout en spectacle. Lors de l’écoute de cet album, j’ai été étonné de découvrir des influences orientales que l’on n’a pas retrouvées lors de leur performance au café Frida.
J’ai particulièrement apprécié l’harmonie de voix féminine/masculine de Yuki Berthiaume au synthétiseur qui venait s’ajouter à celle du chanteur Jean-Michel Coutu. Présent également à la guitare, il agissait en tant que leader du groupe, mais une chimie régnait sur l’ensemble des membres. Ils ont su transmette cette complicité à travers la qualité musicale qu’ils livraient.
Chocolat
Mené par Jimmy Hunt, c’est le groupe Chocolat qui a conclu la soirée. Ils semblaient être les plus attendus vu la fébrilité de la foule à leur arrivé sur scène. Chocolat se distingue du projet solo de Jimmy Hunt, qui se qualifie plutôt comme pop-rock francophone. En spectacle, nous étions loin de ce genre musical, avec des poussés instrumentales très planantes. Les sonorités de Chocolat sont à mon avis un mélange d’influence de différents groupes de musique rock psychédélique contemporains, tel que King Gizzard & The Lizard Wizard, mais dans un contexte francophone.
C’était beau de voir les groupes précédents se mêler aux spectateurs pour apprécier de manière égale le rappel non-imposé par l’audience, en particulier lorsque le chanteur de Perséide fut porté à bout de bras en bodysurfing. On a pu savourer les quatre pièces que Chocolat nous a offert généreusement dans ce rappel. L’une d’elles a notamment fait éclater la foule dans un mush pit.
Somme toute, cette soirée a été un très grand succès malgré une qualité de son et un éclairage qui ne permettaient pas de porter une attention particulière au talent des artistes invités. Il serait intéressant que le café Frida exploite davantage leur rôle de diffuseur culturel dans un contexte plus professionnel. C’est principalement en nous offrant des soirées comme celle-ci où la musique émergente sera mise en valeur dans une programmation plus régulière qu’ils pourront certainement venir à bout de ces lacunes.
Voici les photos de la soirée prises par notre photographe, Claudine Bérubé.
C’est demain, le 1er mars, que les chanceux de la Mauricie pourront voir le premier spectacle de la tournée du nouvel album du groupe The Franklin Electric.
Notre photographe, Joé Lacerte, s’est rendu à la salle Anaïs-Allard-Roussseau cet après-midi, où aura lieu le spectacle, afin de prendre quelques clichés de leur répétition avant le grand soir.
L’énergie du groupe et la voix sublime du chanteur feront sans doute un mélange magique. On a bien hâte au spectacle !
Les gars seront aussi en spectacle chez nos amis de Québec à l’Imperial le 25 mars prochain.
Majoritairement connue pour son projet duo Milk & Bone, c’était la première fois que Camille Poliquin jouait devant un public trifluvien en tant que KROY. Jeudi soir elle nous a démontré son talent d’artiste électro-pop dans une salle de spectacle assez charmante. La chapelle du Centre d’art des Récollets – St. James située au centre-ville de Trois-Rivières est parfaite pour accueillir des artistes qui sortent de l’ordinaire, surtout grâce au potentiel acoustique de la salle.
Cette tendance de transformer des églises en lieux de diffusion culturelle nous donne la chance d’assister à des spectacles uniques qui permettent de faire ressortir les détails entourant le talent de certains artistes comme KROY. Dès la première chanson, Hull, la fluidité de sa voix fut ressentie grâce aux échos que provoque la chapelle.
Suite à cette première chanson, elle nous a parlé fièrement du système d’éclairage composé de points lumineux placés de manière linéaire derrière les trois musiciens. Depuis le début de la tournée, Camille nous a mentionné que les opportunités d’exploitation de ces lumières n’ont pas été nombreuses. C’est donc par chance que nous avons assisté à cette mise en scène qui m’a bien plu de par son originalité.
C’est en écoutant ce spectacle intime sur un banc d’église que j’ai pu entendre réellement le nouveau travail de Camille Poliquin. De manière générale, j’ai trouvé que son nouveau projet était très similaire à celui de Milk & Bone. Elle reste donc fidèle à son style électro-pop auquel son public est accroché. C’était entre autres possible de le constater durant Bones et Stay, mais elle a su se démarquer avec les pièces Learn et Cold qui sortent du cadre habituel par un rythme plus rapide.
Lors de Monstrosity elle a délaissé tout instrument électronique pour nous présenter que sa voix et ses musiciens. Les spectateurs sont restés figés dans un silence qui montrait beaucoup de respect envers les artistes sur scène. C’était d’ailleurs le cas tout au long du spectacle. C’est seulement à la suite de trois chansons que les applaudissements sont survenus, quelques secondes après la dernière note.
Avant de terminer, Camille nous a présenté poliment ses musiciens, Guillaume Guilbault au clavier et à la pédale, ainsi que Charles Rondeau à la batterie électronique. En parallèle, c’est avec étonnement que j’ai appris qu’il coordonnait également l’éclairage.
Elle a conclu le spectacle comme l’album avec une version prolongée et plus improvisée de la pièce Go. Lors du point culminant fort en électro de la chanson, j’ai particulièrement aimé la répétition du refrain en arrière-plan que KROY contrôlait à l’aide de sa technologie musicale.
Le spectacle aura été très rapide, soit d’une durée de 1h. Elle est revenue de manière improvisée en rappel avec un cover de Rufus Wainwright Going to a town qu’elle s’est bien entendu approprié.
Personnellement, je m’attendais à quelque chose d’inédit du spectacle de KROY, mais j’ai tout de même adoré le spectacle. J’ai apprécié la sensibilité dernière la pesanteur de notes électro souvent basses. Je vais également continuer de croire que c’est le genre de pop que l’on devrait mettre à la radio. Il se défini par des instruments novateurs et une voix en plein contrôle et parfois haute en intensité.
Kroy sera de retour à Québec le 29 avril 2017 à l’Anti Bar, pour plus d’information visitez l’événement Facebook.
Voici les photos prises lors de la soirée par notre photographe Alex Deschênes.