Les 10 et 11 février dernier se tenait à Trois-Rivières le Festival brassicole l’aurore boréale. L’événement regroupant l’ensemble des microbrasseurs de la région et d’ailleurs n’a pas attiré que les amateurs de bières, qui étaient aussi bonnes que la musique. Et quelle musique ? Vilains Pingouin était sur scène devant une salle comble le vendredi soir. Cela faisait bientôt deux ans que nous ne les avions pas vu à Trois-Rivières, où leur dernière apparition remonte à l’édition 2015 du Festivoix, qui vient de dévoiler les premiers noms de la programmation de 2017. Rudy Caya semblait heureux de retrouver la ville où il est remonté sur scène après son AVC.
Dans la soirée, le groupe, qui vient de fêter ses trente ans, a interprété des pièces de l’ensemble de ses quatre albums. Peut-être qu’un cinquième viendra un jour s’y ajouter? Qui sait? Je pense que cela ferait plaisir à plus d’un. Évidemment, les grands classiques n’ont pas été occultés et nous avons ainsi retrouvé Salut Salaud mais aussi Le Train, dans le rappel. La suite en images.
L’équipe du Festivoix de Trois-Rivières a encore frappé fort avec un lancement rempli de surprises !
C’est la chansonAmour révolutiondu groupe Mordicus qui fera office de chanson officielle du Festivoix 2017. Pour la présenter, les gars étaient sur une scène montés par-dessus les bancs de la salle J.-A. Thompson. En plus, à notre arrivée, nous avons reçu un bracelet qui illuminait pendant la prestation, ce qui a rendu le tout très ludique.
Il faut dire que je ne m’attendais pas à y voir beaucoup de noms d’artistes émergents, alors j’étais tout de même heureuse de retrouver Louis-Jean Cormier sur la scène des Voix multiples le 29 juin.
On a aussi su que notre « ti-cuir » national Éric Lapointe) sera là le même jour que Louis-Jean, sur la grande scène !
Et on attend la programmation des bars avec impatience. À suivre bientôt…
Je tiens tout d’abord à remercier la Maison de la Culture de Trois-Rivières pour leur générosité en offrant à notre équipe des places de choix dans la salle Anaïs Allard-Rousseau. Nous avons apprécié le spectacle à sa juste valeur et avons profité d’un beau moment en compagnie de Louis-Jean Cormier et sa guitare.
D’emblée, Louis-Jean Cormier nous a souhaité la bienvenue dans les passages secrets de sa nouvelle tournée en solo. « Bienvenue dans les passages secrets, je me sens nu, car vous allez entendre des versions déshabillées » a-t-il mentionné à son public qu’il prend l’habitude de tutoyer. J’ai d’entrée de jeu été charmée puisqu’il nous a tout de suite sourit en toute sincérité en nous spécifiant que la soirée allait être relaxe.
En effet, ce fut un très beau moment d’intimité et de satisfaction que d’entendre des versions plus sensibles et moins éclatées des pièces du dernier album de Louis-Jean Les Grandes Artères. Commençant avec deux succès de son premier album solo Le Treizième Étage, il a livré de manière simple l’Ascenseur et Bull’s eye. C’est à ce moment que je suis devenue émotive, puisque j’ai réalisé la beauté du spectacle auquel j’allais assister. La mise en scène met en évidence le chanteur et sa Godin 5thavenue par un éclairage centré sur lui et des effets spéciaux minimalistes, mais tout autant accrocheurs, qui nous permettent de se laisser emporter dans l’univers musicale de cet artiste singulier.
Ce spectacle qui se veut une genre de transition avec la composition presque «orchestrique» de l’album Les grandes artères semble être un cadeau que l’artiste fait au public autant qu’à lui-même. Un spectacle avec aucune règle et dans lequel on se laisse guider par les moments d’égarement musical du talentueux auteur-compositeur qu’est Louis-Jean Cormier. Durant le succès Si tu reviens la salle s’est mise à chanter à la demande de l’artiste qui a avoué par le fait même « qu’il n’y aura pas de règle ce soir ». Au moment de livrer Faire Semblant, il s’est arrêté pour nous signifier qu’il n’y en avait pas plus pour lui en appuyant simultanément sur sa pédale pour nous offrir un solo blues qui sortait de son style habituel.
Les interventions qu’il nous offre sont poétiques et pleines de sens tout comme ses textes.
« Les passages secrets incitent au voyage, ça donne le goût de partir à l’oblique, ça ramène les valeurs à bonne place ». En ce 2 février 2017, peu après les atrocités survenues à Québec, Louis-Jean a demandé un moment de silence en mémoire des victimes de la tragédie. « Toi aussi tu as les valeurs à la bonne place » a-t-il affirmé pour ramener le public et ensuite enchaîner avec Tête Première où sa voix était mise en valeur plutôt que sa guitare.
Honnêtement, Traverser les travaux n’a jamais été ma pièce préférée, mais cette nouvelle version plus claire et moins lourde musicalement m’a permis de mieux comprendre le sens de la chanson et laisser aller mes émotions durant un instant.
Traitant souvent d’amour, comme dans Jouer des tours, on a l’impression de mieux comprendre cette émotion par les images qu’évoquent ses mots :
«Je peux verser des larmes, dit-elle, sur mes sourires
Faire danser nos verres de vin
Je peux bâtir un refuge pour deux dans ma tête
Quand je m’agrippe à tes mains mon amour».
La simplicité derrière la direction artistique de ce spectacle nous permet de se concentrer sur ces paroles qui, selon moi, décrivent parfaitement ce qu’est l’amour que nous pouvons avoir envers une personne qu’on aime.
Se sentant libre de jouer ce qu’il veut, Louis-Jean a interprété deux chansons de Karkwa, un excellent groupe duquel il a fait parti pendant plusieurs années. Durant Pyromane et Le vrai bonheur, j’ai sentie que Louis-Jean nous avait oublié et qu’il se baladait dans un endroit qui lui manquait. « Ça fait un boute que j’ai les yeux fermés, mais j’ai du
fun ». J’ai personnellement adoré le choix des chansons de Karkwa qui ne sont pas nécessairement les plus connues.
Témoignant de la fierté qu’il a envers son public d’encourager la musique francophone, il poursuit avec sa chanson engagée La fanfare qui me rappelle l’état des rues de Montréal au printemps 2012.
Il a finalement terminé son spectacle accompagné d’une volontaire de la salle à qui il a demandé de monter sur scène simplement pour pouvoir lui chanter sa reprise du succès de Martine Saint-Clair, Ce soir l’amour est dans tes yeux. Cette jeune fille qu’on a toutes enviée durant un instant a surpris le public en poussant de jolies notes qui s’harmonisaient très bien avec la douceur de la chanson.
Il est revenu en rappel avec Le jour où elle m’a dit je pars à la demande du public. Il a fermé le spectacle avec Deux saisons trois quart, une pièce qui donne envie de prendre la route et de retourner chez soi.
Vendredi dernier, le Trou du Diable nous offrait à Shawinigan une soirée haute en couleur. Une soirée scientifique où l’ordre de passage des groupes s’est joué à pile ou face et où le verdict fut sans appel : Les Hôtesses d’Hilaire puis Chocolat. On garde le sucré pour le dessert.
Les Hôtesses d’Hilaire étaient heureux de se retrouver au Trou du Diable. Ils y sont comme à la maison. D’ailleurs, leur bus porte fièrement les couleurs de la microbrasserie et le slogan suivant : « Le Trou du Diable, carburant des habitants de ce bus! » Je dois vous avouer un chose, nous avons le même carburant. Il leur a même inspiré une pub radio qu’ils nous ont interprétée, pour la première fois et en exclusivité, pour le plus grand plaisir de tous. Peut-être l’entendrons-nous un jour sur les ondes?
Après cette première partie rock et militante, Chocolat nous a offert un mélange de rock’n’roll progressif et psychédélique qui n’a pas manqué de continuer à faire bouger le public. On y retrouvait d’ailleurs l’équipe de la Taverne. Une autre belle salle de spectacle de la région.
Le spectacle affichait complet depuis déjà un moment et la salle, silencieuse, attendait avec impatience les jeunes femmes qu’elle était venu voir le 3 décembre 2016. Pour les faire languir encore un moment, Maude Audet, jeune auteure-compositrice-interprète, était présente pour ouvrir le bal.
Avec sa voix très douce, son folk lent et parfois mélancolique, elle a su capter l’attention de la foule assez rapidement. Elle m’a également surprise lorsqu’elle a changé sa guitare acoustique pour une électrique, son qui clashait avec sa voix, mais somme toute intéressant à découvrir. Maude nous aura livré environ six pièces, dont une reprise d’une chanson anglophone traduite.
Dans le décor enchanteur rappelant une forêt, thème qui teinte l’album 4488 de l’amour, mais également Le poids des confettis, Mélanie et Stéphanie Boulay se sont présentées en toute simplicité devant un public vendu d’avance. On sentait que les gens étaient impatients de les entendre chanter car, il faut l’avouer, leur popularité ne cesse de grandir depuis 2013. J’ai eu la chance d’assister à l’un des premiers spectacles suivant le lancement de 4488 de l’amour et la scénographie est complètement différente. On voit qu’un grand travail a été fait de ce côté-là.
Elles ont débuté avec la chanson Les couteaux à beurre, pièce où Mélanie dévoile son talent pour siffler. Le vidéoclip venait tout juste de sortir, mettant entre autres en vedette Myriam-Sophie Deslauriers et Elliot Maginot. S’en est suivi Cul-de-sac et Maison, chanson qui a vraisemblablement inspiré le décor rempli de petites cabanes suspendues. Je ne remarque pas ça souvent, mais l’éclairage, réalisé par Mathieu Denoncourt, m’a impressionné plusieurs fois durant la soirée, mettant vraiment les mélodies et les artistes en valeur.
Fidèles à leurs habitudes, elles ont passé la soirée à se taquiner, se lancer des pointes, comme deux sœurs le font inévitablement. Devant un public plus âgé que l’on pourrait s’attendre, elles ont déclenché les rires des gens assez facilement. Il faut dire que les interventions entre les chansons charment beaucoup le public et permettent de bien distinguer les personnalités des deux jeunes femmes. Elles visitaient Trois-Rivières pour la première fois depuis le lancement de 4488 de l’amour et on le devinait par l’enthousiasme de la foule.
Mon moment coup de cœur de la soirée fut quand elles ont interprété la chanson La moitié de toi qui dors, provenant de leur plus récent album, Lendemains, qui est paru comme un cadeau inattendu offert aux fans du duo. Pour se faire plaisir, elles chantent également Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion vers la fin du spectacle. Par contre, cette fois-ci, quelques improvisations ont eu lieu, tel que J’irais où tu iras, chanté par le multi-instrumentiste Gabriel Gratton ainsi qu’une reprise du film Grease. Le plaisir qu’ils ont à jouer ensemble devient également rapidement contagieux pour la foule.
Après avoir interprété Fais-moi un show d’boucane, elles sont parties en arrière-scène pour mieux revenir avec des porte-voix. Provenant du fond de la salle, elles l’ont traversé en chantant la pièce Ceux qui ordonnent de manière unique. Le spectacle s’est terminé avec Langue de bois, chanson provenant du 2e album.
J’ai été impressionnée par l’envergure du spectacle que Mélanie et Stéphanie proposent maintenant. Connues avant tout pour leur livraison très brute, sans artifice, qu’elles se plaisaient à décrire lors de la sortie de l’album Le poids des confettis, elles ont beaucoup évoluées depuis. Leur musique reste tout de même très personnelle, authentique et campée dans un country-folk-pop québécois qui n’a pas fini de plaire aux gens.
Samedi soir dernier, La Taverne de Saint-Casimir était bien remplie pour le spectacle du récent album de Matt Holubowski, Solitudes. La diversité des gens présents dans la salle m’a surpris, c’est à croire que Matt à un public très large et intergénérationnel.
Bien qu’il soit accompagné de fabuleux musiciens en spectacle, Matt est entré sur scène seul, avec sa guitare acoustique et seulement une faisceau de lumière sur lui en guise d’artifice. Il interprètera le premier extrait The Warden & The Hangman de son nouvel album Solitudes sorti en septembre dernier.
Les musiciens sont entrés sur scène sans grand éclat au fil de la chanson. C’est à ce moment que j’ai aperçu Marianne Houle derrière son violoncelle. Cette musicienne qui performe également avec Antoine Corriveau et Sarah Toussaint-Léveillée est d’un talent incroyable. Elle ajoute un son planant aux tonalités acoustiques qui se mélange bien à la voix chaude et unique de Matt.
Il a enchaîné avec Exhale/Inhale accompagné d’un Ukulélé comme instrument ce qui a ajouté une touche plus festive à la chanson. Il en fera même la remarque : « On m’a dit que ça allait être festif à soir, on n’est pas habitué de jouer dans des bars, en plus y vendent de la bonne bière !». En effet, la salle de spectacle de La Taverne nous permet de goûter aux délicieux produits de la microbrasserie Les Grands Bois, fabriqués sur place.
À la guitare électrique, Simon Angell que l’on a pu apprécier aux côtés du talentueux Patrick Watson, a été mon coup de cœur du spectacle. Par moment, le son lent mais intense qu’il livre nous rappelle d’ailleurs l’ambiance que l’on retrouve sur l’album Adventures in your own backyard de Patrick Watson.
Matt Holubowski lui laissait souvent la place pour des solos électriques très intéressants que l’on ne retrouve pas sur Solitudes. Ce fut principalement le cas sur la pièce La Mer/Mon père, sur laquelle j’ai fermé mes yeux à plusieurs reprises pour bien apprécier l’émotion de la pièce.
Je vous recommande fortement d’aller voir un spectacle de Matt Holubowski pour mieux comprendre ses créations musicales. Il nous livre ses chansons de façon généreuse en nous partageant le contexte de composition avant de la jouer. Comme il l’a fait pour la chanson Old man que l’on retrouve sur son premier album, Ogden, Old man. «C’est une chanson qui explique comment je me sentais à 22 ans».
Matt dégage une vieille âme et une sensibilité derrière ses créations folk de l’album Solitudes et c’est pourquoi l’album est excellent. Je dirais tout de même qu’il occasionne encore plus d’émotions en spectacle. Se laissant emporter par moments avec ses musiciens, mais également en ajoutant une légère agressivité dans sa douce voix, ce qui a charmé les spectateurs.
Après avoir joué The King et Opprobium, nous avons eu l’exclusivité d’une chanson qui n’est pas sur l’album, mais que Matt espère ajouter à son prochain. Écrite dans le camp de chasse d’un ami de la région, la pièce Fuite d’eau, qui nous répète les mots «Je ne suis pas imperméable», nous donne envie d’être en forêt, accompagnés d’êtres chers et de savourer des moments de simplicité.
Il a terminé le spectacle avec la pièce l’Imposteur, qu’il a décrite comme sa chanson la plus personnelle, ainsi que Wild Drums où je me suis laissée séduire par son accompagnement à l’harmonica.
Les chansons du spectacle ont été livrées dans le même ordre que l’album, c’est pourquoi il a terminé avec les pièces Undone et Solitudes en rappel. Durant Undone Matt a laissé la scène à ses musiciens en ayant que sa voix comme instrument. Dès les premiers accords de Solitudes, un silence parfait s’installa dans la salle car les auditeurs se laissaient guider par les mélodies acoustiques d’une pièce que je qualifierais de magique. C’est également ce qualificatif que j’utiliserais si je devais décrire ce spectacle en un seul mot.
Je vous présente les photos prises par notre photographe Alex Deschênes qui décrivent assez bien l’ambiance du spectacle.
Deux groupes appartenant à la communauté musicale de Québec étaient en prestation vendredi soir au Café-bar le Zénob. Ils ont d’ailleurs tous les deux sorti un album cet hiver. Le groupe De la Reine en est à son tout premier opus et on peut dire qu’ils nous ont donné l’eau à la bouche lors de leur prestation en première partie des gars d’Harfang.
De la Reine
Faisant partie de la famille du Pantoum, le style de De la Reine colle bien avec les autres artistes de ce diffuseur musical, comme Anatole et Beat Sexü, par leurs influences new wave et trip hop directement sorties des années 80 et 90. Sans trop stagner dans cette époque, j’ai trouvé que chaque artiste apportait sa couleur. Ainsi, le groupe se crée une identité musicale unique qui se distingue avec un son innovateur digne des tendances de 2017, passant du progressif à l’électro. Je vous invite à écouter leur premier album ici.
La claviériste et chanteuse Odile Marmet-Rochefort s’inspire des tonalités indie folk avec un léger soul qui nous enchantent à coup sûr lorsqu’elles se mélangent à la trame de fond électro du synthétiseur et de la batterie électrique.
Avant de terminer avec un cover assez surprenant de Destiny Child, le succès Say my name, ils ont joué une pièce qui, à mon avis, se démarquait particulièrement. Le bassiste Vincent Lamontagne a délaissé son instrument pour le synthétiseur apportant ainsi une touche planante. Les percussions du batteur, et fondateur de Pantoum Jean-Étienne Collin Marcoux, était davantage mise de l’avant, ce qui nous a permis de bien apprécier son talent.
Harfang
D’un indie super calme et alternatif naît des inspirations folks par la présence non pas de une, mais de deux guitares acoustiques. Ce mélange de style apporte une cohésion intéressante au groupe nommé Harfang.
Pour avoir assisté il y a plus d’un an à un de leur spectacle en plateau double avec mes amis d’Aramis, je peux dire que leurs expertises professionnelles et musicales ont beaucoup évoluées.
Ils me rappellent parfois Half Moon Run par les bruits de rimshot ici et là du batteur Mathieu Rompé, mais également le style folk de Bon Iver dans la voix aigüe du chanteur Samuel Wagner amplifiée numériquement par moment.
C’était la deuxième prestation d’Harfang au Zénob et ils semblaient heureux de leur expérience dans ce petit bar intime de Trois-Rivières.
Ils sont en tournée cet hiver avec De la Reine et il sera possible de les revoir en Mauricie le 4 février prochain à La Taverne de Saint-Casimir. Pour plus d’information visitez l’événement Facebook ici. D’ici là leur nouvel album, Laugh away the sun est disponible sur bandcamp. Bonne écoute !
Voici les photos de leur lancement au Cercle à Québec jeudi dernier.
Peu après la sortie de son nouvel albumRoyal Réguine,la gang de Québec Redneck Bluegrass Project s’est arrêtée faire le party avec leurs fans trifluviens le 17 décembre dernier au fameuxNord-Ouest Café.
Québec Redneck nous a offert avant les vacances du temps des fêtes une tournée de lancement de 10 spectacles à travers le Québec qui promettait beaucoup. Il est évident que chaque spectacle est pour eux une autre soirée dite debrosse.
Déjà très tôt avant le spectacle, la fébrilité de la foule du Nord-Ouest se ressentait par l’esprit festif et les pichets de bières qui coulaient à flot. À mon arrivée, vers 21h00, la masse se faisait entendre en criant «Québec Redneck !» à plusieurs reprises.
Le groupe a proclamé son envie de boire même à travers ses interventions : « On n’est pas pressé, on va boire toute la veillée !» a mentionné le chanteur JP Tremblay, aliasle Pad,en début de spectacle.
Ils ont fait honneur à leur chanson d’une durée de 15 minutes,J’chie des arc-en-ciel,qu’ils ont adaptée en formule spectacle. Déjà deux semaines après la sortie du nouvel album la salle chantait à tue-tête les textes de cette pièce sans refrain.
Durant l’entracte, le groupe s’est mêlé à la foule, principalement le contrebassiste François Goudreault qui discutait sympathiquement avec les gens.
Bien ancrées dans les racines québécoises, leurs chansons aux paroles festives peuvent parfois être plus sombres et cacher une belle sensibilité derrière un langage plus familier qui rappelle le joual d’autrefois. Le meilleur exemple est selon moi leur dernier extrait du 4ealbum; Ostie d’orqu’ils ont joué, à ma grande surprise, en rappel.
Le « folk sale » s’est fait connaître avec la montée des festivals folk au Québec. On parle principalement du Folk Sale de Saint-Rose-du-Nord au Saguenay, qui réunissait dans sa programmation plusieurs groupes issus de ce style. On y retrouvait notamment : Bernard Adamus,Canaille,Les chiens de ruellesetRobert Fusil et les chiens fous. Ces figures de la scène folk québécoise rassemblent souvent dans leurs spectacles le même public un peu marginal qui s’identifie à leur musique contestatrice. Dans une entrevue précédente que j’ai lu, Nicolas Laflamme que l’on retrouve au banjo et à la mandoline de Québec Redneck, critiquait d’ailleurs l’appellation « folk sale». À mon avis, ce terme décrit simplement le mouvement identitaire entourant certaines branches de la musique folk du Québec d’aujourd’hui, plutôt que le style musical en soi.
Pour revoir Québec Redneck Bluegrass Project il faudra être patient, car ils nous laissent avec un nouvel album et une année sabbatique. Nous pourrons les revoir en 2018 avec de nouveaux projets. D’ici-là je vous invite à aller découvrir Les Chiens de Ruelles le27 janvierprochain en première partie de Dylan Perron et Élixir de Gumbo. L’événement se déroule également au Nord-Ouest et vous permettra d’étancher votre soif de « folk sale ». Voici les photos de Québec Redneck Bluesgrass Project lors de leur dernier passage au Cercle de Québec le 10 septembre dernier.
Même si ce spectacle s’est déroulé il y a près d’un mois, il est encore aussi frais dans ma mémoire, car il fait maintenant partie de mon top 5 de spectacle favori de l’année, et j’en ai vu une bonne cinquantaine. En parlant de tops spectacles, Rosie Valland fait également partie du top 5 de spectacle 2016 de Karina Tardif, mais cette fois-là au Festival de musique émergente en Abitibi.
Après avoir eu la jeune artiste en entrevue téléphonique, j’appréhendais beaucoup ce spectacle. Je n’ai pas du tout été déçue, j’ai plutôt été charmée par l’authenticité des émotions transmises par l’auteure-compositrice-interprète à travers ses chansons et la profondeur de sa voix. Elle était accompagnée de Jean-Philippe Levac (Pandaléon) à la batterie et Frédéric Levac (Pandaléon) au synthétiseur. Comme on l’a répété plusieurs fois ici, la musique de Rosie Valland suffit à créer un lien très fort entre elle et le public qui est pendu à ses lèvres et très attentif à la moindre note. La salle Louis-Philippe Poisson de la Maison de la Culture de Trois-Rivières était bien remplie de gens de tous âges appréciant visiblement la sensibilité des textes de la musicienne.
Elle a débuté le spectacle par l’une de mes pièces coup de cœur de son album Partir avant paru en septembre 2015, Noyer. Dans son interprétation à fleur de peau, elle a su mettre une ambiance très intime dans la soirée. Nous avions l’impression d’assister aux confidences d’une amie tellement on sentait l’émotivité dans chacun de ses mots.
Ce que j’apprécie de Rosie Valland, c’est son honnêteté envers elle-même, mais également envers son public. Elle n’aime pas entrecouper ses pièces d’intervention plus ou moins pertinente, donc elle ne se force pas à le faire et préfère s’exprimer par l’entremise de sa musique, ce que je respecte beaucoup. Trop souvent on a droit à des blagues répétitives d’artistes qui n’y croient plus tellement ils les ont dites, donc je préfère profiter de plus de musique que de préludes artificiels.
La soirée s’est poursuivie avec quelques chansons de son album tel que Rebound,Partir avant, Québec City, puis elle a interprété une pièce de son EP Nord-Est sortie en mars 2016, Concession. La sortie de Partir avant et nord-est s’est suivie d’assez près, car le premier fût un exutoire d’émotions plutôt sombre et le second un retour plus lumineux, selon la jeune artiste. Rosie a ensuite partagé un nouveau simple qui n’était pas encore sorti à ce moment, Sinon, paru un peu plus tôt en décembre. Elle a ensuite enchaîné Nord-Est, St-Denis et finalement Olympe, probablement la pièce la plus pop de son album. La chanson fait référence à l’une de pionnière du féminisme français, Olympe de Gouges et Rosie Valland confiant justement aimer particulièrement cette chanson de par son sujet toujours d’actualité.
Elle est revenue en rappel seule avec sa guitare pour interpréter Nos guerres suivies de Calmer le vent, première chanson qu’elle n’a pas écrite (le texte est signé Marie-Félix Baril-Nadeau) et qu’elle a eu envie de chanter.
Comme mentionné dans l’entrevue, Rosie Valland sera partie un moment en France dans le but d’écrire, mais sera de retour pour quelques spectacles comme le 12 janvier 2017 au Cercle à Québec.
C’est avec douceur et réconfort que la soirée du mardi le 29 novembre s’est déroulée. Avec une légère neige tapissant le sol québécois en cette fin du mois de novembre, les gens n’ont pas eu froid aux yeux pour se déplacer direction Shawinigan. La chaleureuse ambiance de la Salle Wabasso de la Shop du Trou du Diable accueillait, presque à salle comble, Émilie & Ogden avec comme première partie la talentueuse et charmante Marianne Poirier. On ne peut omettre de mentionner que les bières du Trou sont toujours un vrai délice !
Le spectacle débute avec une agréable et intrigante jeune demoiselle du nom de Marianne Poirier. Sa candeur et sa sensibilité se côtoient dans un acoustique folk, alternatif. Sa douce voix vient nous bercer, nous cajoler; tant en français qu’en anglais. Elle est empreinte d’une mélancolie qui nous transporte dans un univers atmosphérique et planant. Attachante et émouvante, elle nous offre sa poésie de l’âme sensible. Voici un aperçu de son émouvante poésie : « et le soleil crève les yeux comme la vie submerge l’océan de nos existences ». Elle joue de la guitare tantôt en acoustique, tantôt plus électrisante, mais toujours dans la simplicité. Son souffle est comme une longue vague qui déferle lentement sur notre intérieur pour apaiser; on dirait même qu’il nous flatte. Marianne est craquante lorsqu’elle confie « on m’a dit que je devais m’assumer plus sur scène, c’est pas facile… c’est parce ce que je suis gênée ». Juste avant de quitter, elle a offert la 3e pièce, Révolutionnaire, de son magnifique EP sorti en avril 2016 . D’ailleurs, la couverture de la pochette est une coquette illustration faite de la main d’une artiste trifluvenne Mathilde Cinq-Mars. Elle prend la peine de remercier le public de son respect, du silence, de l’écoute, en plus d’être honorée d’ouvrir pour Émilie et Ogden. Cette petite femme est une future grande artiste à surveiller.
Pour faire les présentations, la tant attendue Emilie Kahn ainsi que sa harpe ; Ogden, étaient accompagnées de leurs musiciens Dominic Lalonde (guitare, basse et voix) et Francis Ledoux (batterie et voix). Sa fierté la rattachant à son band se ressentait. On comprend mieux lorsqu’on sait qu’ils reviennent tout juste d’une tournée européenne, assurant la première partie pour le groupe montréalais Half Moon Run. Émilie & Ogden et ses musiciens ont pu fouler le sol européen, pour revenir par les États-Unis. Un parcours captivant lie la jeune femme, sa précieuse harpe et ses musiciens; que se soit ses prestations au festival NXNE à Toronto, celles au Festival International de Jazz de Montréal l’été dernier ou encore ses premières parties pour Half Moon Run et Patrick Watson. La compositrice-interprète Kahn a réalisé un tout premier album vers octobre 2015, intitulé Ten Thousand, faisant suite à un EP lancé deux ans plus tôt. Produit, par Secret City Records, il a été enregistré au fameux studio B-12 de Valcourt avec son batteur Francis Ledoux et réalisé par Jesse Mac Cormack. Sa voix est en parfaite harmonie avec sa harpe celtique (fabriquée par Lyon & Healyet). Elle s’offre à nous en anglais parfois avec douceur et incertitude, mêlés à sa belle assurance. Définitivement, sa délicatesse se dévoile à travers une touche parfois pop, folk et même jazzy. Son faible pour la pop sucrée a fait craquer pas mal d’internautes avec sa reprise totalement personnelle de la pièce Style de Taylors Swift, qu’elle nous a d’ailleurs jouée. Son charme et sa grâce étaient totalement envoûtants. Une voix hypnotisante et des effets assez intrigants qu’elle manie si habillement avec sa harpe. Elle poursuit sa tournée au Québec ce qui vous laisse encore quelques chances pour vous procurer des billets et la voir en spectacle…si ce n’est déjà fait. Vous pouvez le faire ici : https://www.songkick.com/artists/6059449-emilie-and-ogden/calendar
Vous pouvez admirer les jolies photographies d’Adrien Le Toux.