En janvier dernier est apparu une image de jambes féminines sur un fond bleu cyan et une inscription toute discrète annonçant le nouvel album Vaginite pour un dur à cuire de Brun Citron. C’est ce samedi qu’avait lieu le lancement de cette magnifique cassette, dans un lieu tout aussi beau : Le Knock-out. Punch, sourires, enfants et parties de baby-foot étaient au rendez-vous.
C’est accompagné de Nicolas Girard (Grand Morne) et David Cimon que notre Brun Citron a joué l’intégral de cette nouvelle publication : 12 pièces, 11 minutes. Aussi rapide et simple que ça ! T’as pas le temps d’aller te chercher une réglisse au comptoir caisse, que déjà on est rendu à la moitié de la performance. Quelques blagues par-ci, par là, deux pièces jouées de façon plus acoustique, le tout à la bonne franquette et parfait pour cet après-midi ensoleillé. Petite chanson bonus-rappel à la fin : Vomir dans mes ch’veux, tirée du premier album. J’écris tout ça, mais en fait, c’est que j’en ai profité pour faire une petite entrevue avec Jonathan Boisvert. Je te la présente ici, accompagnée de quelques photos de cette journée.
On sait que Brun citron, c’est un projet solo entre un ukulélé et toi, sauf qu’aujourd’hui, tu étais avec Nicolas et David. Sur ce nouvel album, on parle aussi de la participation de Benoit Pinette (Tire le coyote), Dan Santos (Scream Elliot) et Benoit Poirier (Jesuslesfilles, Le monde dans le feu). Peux-tu m’en dire un peu plus sur leur implication et le procédé derrière sa création ?
J’avais fait le premier seul. Je ne jouais pas de batterie, je m’étais pratiqué et j’avais tout fait. Rendu au deuxième, bien, ça ne me tentait pas de tout faire ! J’étais un peu… un peu fatigué de tout faire ! Comme j’avais plein d’amis, je m’étais dit : « Ah, bien, je vais engager plein de drummers que je connais et j’ai le goût de travailler avec eux. » Puis c’est ça, avec David, je lui avais dit : « Ah, viens faire la basse, ça serait cool. » Je ne sais pas c’est quoi mon processus, mais c’était comme : « Ah, bien, on va l’essayer avec celle‑là, si ça vous tente. » En général, ils ont dit oui, et Benoît Pinette est venu taper des mains et faire des back vocals.
Tu as tout enregistré chez toi, donc tout ce beau monde s’est pointé dans ta maison?
Oui, tout le monde est arrivé chez nous, on a fait ça à peu près dans le même mois.
Comme on vient d’en parler, ton deuxième album présente des pièces un peu plus élaborées musicalement, qu’est-ce qui t’a mené vers ce choix ?
Puisque j’ai fait le premier album ainsi que les spectacles seul, ça augmente le niveau de stress beaucoup. En travaillant avec des gens, je m’assurais qu’ils étaient droits et j’ai rajouté de le basse, qu’il n’y avait pas dans le premier. Je trouvais ça le fun aussi de faire jouer mes tounes par d’autres… même si c’est des drôles de sujets !
Sur le bandcamp de ton premier album, il y a des citations diverses de gens qui expriment leur appréciation, dont une de ta mère qui dit : « Ouin… c’est thérapeutique ton orchestre! » Il serait écrit quoi pour celui-ci ?
Ma mère a encore raison pour celui‑là ! Elle ne me l’a pas dit, mais… oui, c’est ça, c’est thérapeutique comme album, encore un peu.
Avec la venue de Vaginite pour un dur à cuir, tu comptes faire évoluer Brun citron de quelle façon dans les prochains mois, tu as des spectacles à venir ?
Je vais faire d’autres choses bientôt, mais c’est complètement différent. Ça va être encore Brun Citron, parce que c’est encore moi qui monte toute la patente, mais ça sonne quand même très différent. Cet album‑là, ça fait un petit bout quand même qu’il est enregistré, donc je suis passé à autre chose. Mon but avec Brun Citron, c’est vraiment de sortir ce que j’ai le goût de sortir et de faire un album différent à chaque fois. Celui‑là se rapproche vraiment du premier, mais le prochain, on va pogner une débarque. Si les gens aiment ça, bien qu’ils l’écoutent, puis sinon, qu’ils ne l’écoutent pas et qu’ils attendent le prochain qui va peut‑être être à leur goût !
L’idée derrière la pièce Belle Perruche vient du film pas mal culte La cloche et l’idiot, est-ce que tu as d’autres inspirations particulières du genre ?
Souvent les chansons, quand je les écris, elles sont vraiment plus longues. Je les rapetisse puis je les brunis. Comme par exemple, Le beurre, c’était une relation amoureuse qui n’avait pas vraiment marché avec moi, parce que la fille était vraiment différente. Je me rappelle qu’une fois, elle m’avait obstiné à l’épicerie, que ça serait mieux que j’achète de le la margarine : le beurre, c’est gras, puis c’était vraiment… « regarde, moi, je prend du beurre, puis je pense qu’on n’est pas fait pour s’entendre. » Donc, c’est ça, Le beurre, c’était une relation vouée à l’échec déjà à l’épicerie !
Maintenant on passe aux questions thématiques !
Question Groupie :
Dernièrement on a pu t’entendre sur l’album de Beat Sexü, Open House et sur une collaboration avec le Rock dans le feu. Avec qui d’autre aimerais-tu collaborer ? Un artiste de Québec ou d’ailleurs, et pourquoi ?
Bien, en fait, j’ai tout le temps voulu… là, eille, je te dévoile des affaires! C’est bizarre, je ne lui ai jamais dit en plus et je lui parle souvent, mais j’ai toujours voulu travailler avec Gab Paquet. J’aime beaucoup ce qu’il fait, et il a souvent une twist que j’aimerais lui donner pour voir qu’est‑ce que ça ferait. Je trouve qu’il écrit super bien et il a une voix incroyable, mais je ne lui ai jamais dit, dis‑lui pas !
Question Passe-temps :

J’en profite pour mentionner que la cassette est, de loin, dans les plus belles que j’ai vues, et tu l’as d’ailleurs presque entièrement réalisée. On sait que tu es derrière la compagnie Moustache moutarde, où tu y fais du graphisme et de la sérigraphie, en plus de faire de la photographie et des gâteaux de fête. As-tu d’autres talents cachés tels que de l’escrime ou le pouvoir d’arrêter le sang de couler ? Sinon, quel serait ton prochain défi ou quel pouvoir tu aimerais acquérir ?
Non, c’est pas mal ça. Je suis bien curieux. Quand je découvre quelque chose et que je tripe, j’aime ça savoir comment c’est fait et essayer ! C’est un peu comme ça que j’ai commencé la sérigraphie. On était parti quatre gars à Chicago voir le Pitchfork, et il y avait full de flatstock et beaucoup d’affiches de shows en sérigraphie. Je capotais, t’sais ! En revenant on est passé par Toronto et dans le char, je me disais : « Moi, je veux faire de la sérigraphie. » On est arrêté dans une librairie et il y avait un livre, Faites de la sérigraphie à la maison. Je l’ai acheté, j’ai commencé à essayer ça, puis c’est ça ! Mon nouveau pouvoir serait de vivre éternellement pour être capable de faire tout ce que je veux faire !
Question Alimentaire :
Si tu tappes Brun Citron sur Google, outre ton Bandcamp et compagnie, on tombe sur un lot de recettes à base de citron et de rhum brun. Ça serait quoi les autres aliments qui formeraient la recette pour représenter le band ?
Je l’ai déjà tapé, oui ! Le rhum ! Ce serait un peu dans la même optique, beaucoup des fruits colorés, mais qui sont passés date un peu. Ils sont tout beaux, mais ils baignent dans le rhum.
Question Film :

Quand on écoute tes pièces, on a tout de suite plusieurs images qui nous viennent en tête. Es-tu quelqu’un qui écoute beaucoup de films, et as-tu un réalisateur favori ?
Oui ! Il y a plein de réalisateurs que j’aime, mais je n’en ai pas de préféré parce que je ne les connais pas tous non plus. J’aime ceux‑là qui poussent, qui essaient des affaires, qui n’ont pas peur de se planter, comme Alejandro González Iñárritu par exemple. J’ai regardé le Making off de Birdman, et il disait : « T’sais, la trame sonore, ça va juste être du drum. » Sur papier, c’est un plan foiré, là, ça ne marche pas, mais moi, j’ai vraiment trippé en écoutant le film. Après, il a fait Le Revenant en disant : « On va filmer seulement avec de la lumière naturelle. » Je trouve que c’est comme ça qu’on avance. Ce n’est pas en reproduisant tout ce qui se fait. C’est un peu ce que je fais aussi, c’est ennuyant, sinon. Il faut essayer au risque de se planter.
Dernière question : thématique de ton choix
Bien, c’est écrit le mot Doloréanne sur le mur en arrière (cc : le mur du Knock-out avec toutes les signatures des bands qui sont passés dans la boutique).
O.K., alors, qu’est‑ce que tu ferais avec la machine de Back to the Future ?
J’irais faire de la musique dans les années trente, quarante. J’ai vraiment un kick là‑dessus. On dirait que dans le temps, l’industrie du disque n’existait pas. La musique, c’était un divertissement, ce n’était pas un produit qu’il fallait pousser, c’était juste ludique. C’est arrivé dans les années cinquante, qu’on produisait des albums pour faire de l’argent avec ça. Oui, c’était encore pur et beau dans ce temps‑là. Ça avait l’air, en tout cas !
Vous pouvez écouter le très divertissant nouvel album de Brun Citron en direct de son Bandcamp et/ou y acheter une cassette. Elles sont aussi en vente au Knock-out, et si vous êtes chanceux, vous allez même repartir avec un T-shirt pour le même prix !
Merci à Tatiana Picard pour la transcription de l’entrevue.
Photos : Marion Desjardins/ Llamaryon

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Précédé de Le résultat de mes bêtises (2013), Volcano est le deuxième album francophone en carrière pour Bajada. Oscillant entre l’anglais et le français, il croit qu’il est extrêmement difficile ou extrêmement facile d’écrire dans les deux langues: «Il y a des périodes de 5 mois pendant lesquelles je n’écris pas du tout alors qu’il y a des chansons sur l’album qui ont été écrites en un après-midi. Ce n’est jamais la même chose. Ça dépend du moment.» Il reconnait toutefois que c’est un Art d’écrire et qu’il a hésité longtemps avant de le faire en français, croyant qu’il ne le maîtrisait pas assez bien. «Pour chaque Leonard Cohen, il y a un Alain Bashung», dit-il. Au départ, il avoue avoir souffert du syndrome de l’imposteur jusqu’à ce qu’on le rassure sur la qualité de ses textes et qu’on lui rappelle qu’il a passé 50% de sa vie en français puisque c’est la langue maternelle de son père et qu’il a fréquenté les écoles francophones. Bajada a vite réalisé que les mécanismes étaient les mêmes dans les deux langues et qu’il suffisait de ne pas over thinker l’exercice.
L’anxiété n’a pas seulement teinté la relation amoureuse qu’il entretenait avec son ex-copine. Elle a également fauché son meilleur ami atteint de troubles anxieux. La chanson Jean-François lui est d’ailleurs dédiée et raconte l’histoire d’un homme qui semble heureux et en possession de ses moyens alors qu’il est sur le bord de l’éruption, comme un volcan. Forcement, l’année 2014-2015 a été un annus horribilis pour Bajada qui a finalement trouvé la sérénité au fond d’un volcan lors d’un voyage salutaire en Islande. «Je suis parti en voyage en Islande après que l’album soit terminé. Tous les parallèles ont été faits dans le cœur d’un volcan que j’ai exploré lors d’une activité à Reykjavik qui s’appelle Inside the Volcano. C’est dans le fond de ce volcan que je me suis senti le plus serein pendant mon année, même si c’est une situation qui pourrait être désastreuse. La métaphore était puissante. C’est là que j’ai trouvé le titre de l’album et la photo de la pochette qui est une photo prise avec mon iPhone au début du voyage», confie-t-il.
The War on Drugs, Lost in a Dream : « J’avais envie de ce genre de train Bruce Springsteen-là, comme justement le premier extrait, Pékin, et la chanson Tiens le coup. Ce sont des chansons qui, pendant 6 minutes, avancent comme un train à 160 bpm». Il tenait quand même à conserver son range de voix et le côté mélancolique qui lui ressemble et qui traduisait la période qu’il traversait. Selon lui, changer le rythme stimule la créativité et l’écriture. «Je me sens hyper bien de chanter Pékin, même que j’ai l’impression que c’est mon vieux stock. Pourtant, je n’ai jamais composé des chansons aussi rapides», dit-il. Bajada ajoute qu’il a également beaucoup écouté l’album Are We There Yet de Sharon Van Etten : «Je ne sais pas, elle m’a saisi avec son album et son EP I Don’t Want to Let You Down».![[LE FESTIF!] BASIA BULAT AU FESTIF DE BAIE SAINT-PAUL!](https://archives.ecoutedonc.ca/wp-content/uploads/2016/03/Basia-Bulat.jpg)

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