C’est devant un public très attentif que monsieur Phil Brach et sa belle brochette de musiciens se sont produits jeudi au Théâtre Petit-Champlain.
Le jeune boute-en-train, sacré révélation de l’année au dernier gala de l’Adisq, en est à sa deuxième tournée et bien que le spectacle de jeudi soir était le cinquième de la série seulement, le public du Petit-Champlain a clairement eu droit à une prestation haute en couleurs.
Bien que malade (à ses dires), Phil Brach était tout en voix (remercions à cet égard les morceaux de gingembre que l’interprète machouillait de temps à autre) et sa troupe était bien présente et audible.
J’avais beaucoup apprécié le spectacle de la dernière tournée, trouvant le trio musical – composé de Phil lui-même, Pier-Olivier Gagnon à la basse et David Couture à la batterie (il faudra d’ailleurs surveiller le projet solo de ce dernier!) – vraiment solide rythmiquement et « spectaclement ». Pour cette seconde tournée, et probablement en raison des arrangements plus ambitieux du second album, Phil s’est cependant grayé d’un quatrième bruiteur maniant quant à lui la guitare électrique.
Certains pourraient regréter le son plus « cru » qu’offrait la formule trio, mais l’addition d’une guitare lead ajoute sans l’ombre d’un doute de la profondeur aux méandres musicaux de Brach. Il va sans dire qu’un spectacle de la sorte s’apprécie mieux debout qu’assis : il faut bien rendre à un artiste (et à un groupe!) aussi généreux de son énergie la monnaie de sa pièce!
Phil n’a toutefois pas semblé en tenir rigueur au public lequel, il est vrai, s’abreuvait littéralement des vers et des délires et de la belle folie du jeune déjanté.
Une bien belle soirée!
P.S. : Pourquoi Dan Bigras ? C’est à Phil qu’il faut demander !
Plein de choses peuvent vous empêcher de vivre, cette année, un bon vieux « party d’bureau » : vous êtes travailleurs autonomes, vous n’avez pas de travail, vous détestez vos collègues de travail, vous avez voté Libéral dans la grande région de Québec, etc. Mais, comme d’habitude, la maison de disque indépendante le Bunker d’Auteuil a pensé à vous !
Le 19 décembre prochain au non moins célèbre Bal du Lézard, six artistes se succéderont et ce, entre 21h et 23h, afin de vous permettre de rendre hommage à bébé Jésus à grand coup de rock bien de chez vous (je suis pas de Québec, moi) : Jeanphillip, ce fougueux jeune homme qui a repris le flambeau afin que la tradition se continue, invite Shampouing (un des instigateurs de l’évènement), Laratoureuse, Lesbo Vrouven, David Cimon et Pannetone.
Gageons que l’ambiance sera hautement féerique à l’intérieur de ce Bal du Lézard revampé.
Ah, j’oubliais : le tout est gratis. Pas d’excuse : virez Limoilou à l’envers !
Quelques mois après l’achat des salles de spectacle l’Impérial et Le Petit Impérial, l’organisation du Festival international d’Été de Québec lève le voile sur le futur de la salle situé en plein coeur du quartier St-Roch. Après s’être associé avec Bell pour l’Impérial, c’est avec le restaurateur Louis McNeil que s’associe l’organisation pour donner un nouveau souffle au Petit Impérial. Après quelques centaines de milliers de dollars d’investissements dans la salle, le nouveau concept est enfin dévoilé.
Qu’est-ce que District Satin-Joseph? C’est une salle de spectacle avec un restaurant intégré. Le volet nourriture, nous laissons cela aux autres médias spécialisés, mais le volet culturel est très intéressant. En effet, étant le diffuseur principal, l’organisation du FEQ nous prévoit déjà de belles soirées. En plus de spectacles traditionnels en soirée, la salle de spectacle accueillera des lancements de disques et plusieurs événements musicaux. Deux jeudis par mois, la série Les Apéros découvertes (oui, oui, la même formule qu’au FEQ) prendront d’assaut la salle située sur la rue Saint-Joseph.
Daniel Gélinas, directeur général du FEQ, se dit « très heureux de s’associer à un restaurateur aguerri pour donner un nouvel élan à ce lieu et en faire une salle bien vivante! » Tout semble bien en place pour que l’équipe d’écoutedonc.ca y passe d’intenses soirées musicales.
Le tout a déjà débuté avec le concert du groupe Bros. Landreth le 1er décembre. Dès ce soir, le chanteur Geoffroy y lance son EP Soaked In Gold dès 18h00 le tout totalement gratuitement.
Soir de novembre grisaillant, pluviasseux, morose qui te ruine pas pire un moral.
Par paresse typique du 418, j’arrive au show alors qu’il est déjà commencé, mais j’ai tout de même le temps d’attraper une couple de chansons de J.-P. Lagacé (Soulbreaker). Sérieusement, le gars « en a d’dans ». Ça prend quand même un sacré guts en 2015 pour susciter l’intérêt d’une foule avec rien d’autre que son plectre, son gosier puis son harmonica. On est quand même sur la scène du Cercle en milieu de semaine juste avant Guillaume Beauregard, pas à la P’tite Grenouille un vendredi soir devant un public titubant. La foule 25-35 ans, ni dense ni clairsemée, se montre plutôt réceptive au folk-punk du compositeur-interprète-philosophe issu de Ayer’s Cliff, qui est d’ailleurs le nom d’une de ses ballades. Il ne réinvente pas la roue en termes de genre, mais sa présence et son interprétation dans la langue de Shakespeare est généreuse et bien sentie.
Il se produira en février dans le cadre d’un spectacle dont les profits seront versés aux réfugiés syriens (détails à suivre).
Comme il l’a fait dimanche dernier au GAMIQ (il était nommé dans la catégorie « album pop de l’année de l’année » mais n’est monté sur scène que pour collecter les deux Lucien dédiés à ses amis de Tire le Coyote, alors absents), Guillaume Beauregard a encore dévoilé son petit côté pince-sans-rire – en montrant toutefois ses dents à quelques reprises. Bien assis sur son tabouret et devant une foule étonnamment silencieuse, il raconte, entre chaque ballade, sa transition entre les Vulgaires Machins et sa carrière solo, et ce, dans un langage plutôt coloré.
« Tu te pars pas un projet solo comme tu pars sur la brosse. »
Difficile de départager le vrai du faux, mais ça ne fait rien; la foule embarque dans son histoire et devient rapidement complice. Son récit est le fil conducteur entre ses ballades intelligentes, toutes issues de son premier album, D’étoiles, de pluie et de cendres.
La soirée est fluide, sans temps mort, sans malaise, sans anicroche. Le groupe ne se prévaut d’aucun effet lumineux ou visuel pour accompagner sa pop mélodieuse; il n’y a même pas de drum – le guitariste tape du pied sur son étui de guitare amplifié. Un trio de musiciens doués, des harmonies vocales réussies, une foule attentive, une ambiance relax, de bons fous rires; voici la recette gagnante pour une soirée délicieuse qui finit par nous faire oublier la tristesse de novembre.
Pendant que ça se trémoussait le pompon ferme en haut avec Beat Sexü, le sous-sol du Cercle s’éclatait dans un registre tout à fait différent avec la venue du groupe cajun-folk-zydeco Le Winston Band, qui en était à sa première visite dans la vieille capitale. La troupe montréalaise est venue nous présenter les pièces de son entraînant REMBOBINE. L’énergie et le dynamisme du Winston Band n’a pas tardé à se propager chez les spectateurs qui n’en demandaient pas tant pour danser joyeusement.
Juste avant, Damn the Luck et son bluegrass avait ouvert les festivités en offrant une prestation des plus festives.
Mardi dernier, dans le cadre des Lancements de La Ninkasi, nous avons assisté au lancement du maxi Quand les vêtements changent de l’artiste La Valérie. L’album avait fait bonne impression, nous avions hâte d’entendre ce que ça allait donner live. Eh ben ça sonne aussi bien que sur disque, malgré le petit pépin technique du début de la prestation! On en aurait juste pris plus que cinq petites pièces. À surveiller de près, cette Valérie-là.
C’est après des mois de travail que la gang du Pantoum et leurs invités nous présentaient, hier soir, le disque OPEN HOUSE QC. Cet album se veut un projet permettant de valoriser la scène émergente foisonnante de la ville de Québec. Il regroupe 11 titres d’auteurs-compositeurs locaux réarrangés par BEAT SEXÜ et interprétés par eux ainsi que différents artistes collaborateurs de la ville. Même la pochette, faite main, a été imprimée et assemblée à Québec par Le Coin. Le résultat ? Beaucoup de bonne musique à se mettre dans ses oreilles, certainement quelques découvertes ainsi qu’un gros party pour célébrer tout le travail accompli et la talent de la communauté musicale de Québec. Et un party, c’en a été tout un hier !
Les portes ouvrant à 21h, on a pu tout d’abord prendre une bière et admirer le décor scintillant mis en place par Carol-Anne Charette et Pier-Anne St-Jean. Il faut savoir que BEAT SEXÜ ne fait rien à moitié : boules (avec un S !) disco, paillettes, machine à bulles et autres fantaisies étaient au rendez-vous, sans compter tous les costumes et habits qu’on nous dévoila plus tard. Plusieurs membres du public, eux aussi, s’étaient gâtés sur les paillettes et les guirlandes. Vers 23h, le groupe monte sur scène devant une salle bien remplie, où l’on pouvait retrouver, rassemblée, une bonne partie des collaborateurs du projet et des musiciens de la communauté de Québec. Étaient aussi présents les trippeux de shows, les habitués dont je fais partie, ainsi que quelques nouveaux visages.
Jouant les pièces de l’album les unes après les autres (mais pas dans l’ordre), les musiciens sur scène trouvaient toujours un moyen de renouveler l’énergie et l’enthousiasme ambiant. Dans l’ensemble, on a eu droit à une prestation très réussie sur le plan technique et qui faisait sentir la belle complicité présente entre les artistes. En effet, sans que ce soit nécessairement les mêmes que sur l’album, le groupe a invité sur scène des artistes différents pour chaque chanson ou presque, de sorte qu’un bon roulement se faisait et apportait toujours quelque chose de nouveau. La musique en tant que telle, imprégnée du caractère suave, festif, disco-pop de BEAT SEXÜ, variait pour adopter des styles et des ambiances différentes selon les interprètes et auteurs-compositeurs des pièces. Peu importe ce qu’on peut penser de la musique populaire, il faut savoir que celle qu’on nous a présentée hier soir se démarquait tout d’abord par sa créativité et par le talent qu’elle mettait de l’avant.
Nommer tous les collaborateurs et tous les bons coups de la soirée serait interminable. Il faut cependant souligner quelques moments forts. On a aimé les performances de nos showmen locaux que sont Brun Citron et le fameux alter ego d’Alexandre Martel : Anatole. Ce dernier s’est d’ailleurs promené dans la foule en chantant Le reste du temps, aussi déstabilisant qu’à son habitude, puis a été à l’origine d’une des (nombreuses) crises cardiaques potentielles de l’agent de sécurité, puisqu’en s’allumant une cigarette il a été suivi par un certain nombre de musiciens et de spectateurs. Côté performance musicale des interprètes invités, on peut souligner le solo de guitare de Hugo LeMalt sur Trasher le dancefloor, l’interaction du rappeur Webster avec le public sur X-Girlfriend, l’intensité et le style de Jane Ehrhardt quand elle a interprété sa propre pièce ainsi que la finale ornementée d’Odile Marmet-Rochefort sur celle de son homonyme Odile DuPont. Tout ça sans compter le house band du Pantoum, BEAT SEXÜ, qui s’est donné toute la soirée.
Il ne faut pas non plus passer à côté du clou du spectacle, lorsque Gab Paquet a fait son apparition, accompagné d’applaudissements tonitruants. Le public, fêtard, gonflé à bloc, avait gardé le plus gros de son énergie pour cette finale. Amorcée tout en douceur (sur un fond peut être trop bruyant, mais qui s’est vite calmé à coup de chut), Papa, maman, bébé, amour a explosé ensuite tout d’un coup avec l’énergie que seul BEAT SEXÜ sait dégager. Gab Paquet s’est en outre laissé porté par une confiance aveugle envers le public lors de sa prestation et a fait un bodysurfing aussi inattendu qu’inspirant. Après lui, notre collègue Simon Provencher s’est lui aussi gâté en la matière, au grand déplaisir du gardien de sécurité, qui en était déjà à sa crise cardiaque no.2. La troisième suivit de près, puisqu’après cette performance intense (on nous a même lancé des paillettes !), c’est BEAT SEXÜ qui est revenu en force au rappel pour présenter deux de ses titres originaux. La force des choses étant ce qu’elle était à cet apogée du fun, les danseurs de la foule se sont retrouvés par dizaines sur scène, dans une apothéose de musique festive.
En somme, ce fût une excellente soirée, qui entre facilement dans la catégorie des meilleurs spectacles que j’ai vus à vie. Et c’est arrivé grâce à l’énergie et au talent d’artistes d’ici, ce qui est encore plus beau. Afin d’en savoir plus sur ce projet et ses nombreux collaborateurs, je vous invite à consulter leur bandcamp et à écouter, à partager leur musique. Comme l’ont dit dans un discours émouvant Jean-Étienne Collin Marcoux et Jean-Michel Letendre-Veilleux, principaux organisateurs du projet, il faut célébrer et partager la richesse de la Ville de Québec, parce qu’on a la chance d’avoir une scène locale éblouissante, et qu’on l’oublie trop souvent.
Être sobre un vendredi soir très festif dans la basse-ville de Québec, c’est aussi maladroit que d’être soûl à une fête d’enfant un dimanche après-midi. On se sent pas très à sa place, mais c’est le fun quand même. La ville vibre sous le poids de la multitude d’événements cool qui se partagent les sorteux téméraires de cette ville pouvant parfois paraître endormie. Entre autres, nous avons le choix entre l’omnium de quilles psychédélique, Walrus au Pantoum et Men I Trust au Cercle. Ce dernier est annoncé à 23h, pour donner la chance à tout le monde de s’amuser partout. C’est ça Québec. Je me présente au Cercle à 23h ( généralement, je ne suis jamais à l’heure pour un spectacle ) et je me bute à une porte fermée. Je descend au Sous-Sol et rencontre une fille au regard dubitatif. Il semble y avoir un événement au Sous-Sol et pourtant je viens en voir un autre en haut. Je me sens vieux et plus trop à la mode, je trouve. Une autre fille, que je croise en remontant, me dit que le show en haut commence à 23h30. J’en profite pour aller m’enfiler deux pogos à l’épicerie économique pour oublier le temps qui passe. Je vais encore avoir des problèmes intestinaux …
23h30. Il y a un line up à l’entrée du Cercle et le show est déjà commencé. Sizzors. Un son métissé très montréalais d’un band qui doit ses origines à la vielle-capitale, une créature musicale à plusieurs têtes de laquelle émerge un électro-rock surfant sur un groove super énergique. Pendant un pépin technique, qui durera plusieurs minutes, nous avons même droit à un medley digne d’une compilation de Danse Plus 2000 avec, entre autres, Milkshake, le succès planétaire de Kelis, interprété un peu à la manière de Random Recipe. Toute qu’une expérience. Le groupe ne semble jamais à bout de ressources et repousse les limites de la musique de party alors que la charismatique chanteuse nous sort quelques as de sa manche tout au long du spectacle : elle joue des percussions en symbiose avec la drummeuse pendant une chanson ou bien module sa voix à quelques reprises pour ajouter un peu de piquant au tout. La troupe se retire après plusieurs chansons explosives, laissant une salle comblée aux vapeurs alcoolisées.
Un rideau noir sépare désormais les spectateurs de la scène. Je monte donc à l’étage, sur la mezzanine, pour observer ce qui se trame sur la scène. Les membres de Men I Trust nous dressent une scène épurée qui met les deux chanteuses à l’honneur à l’avant scène, alors que les trois hommes ( dont deux des membres fondateurs, Dragos Chiriac et Jessy Caron ) gravitent en périphérie. Je redescend alors qu’un technicien tire le rideau. La salle est bondée et ils se méritent un accueil chaleureux. Québec, leur terre promise, se fait belle ce soir. Dès les premiers soubresauts vocaux d’Odile, enrobés des mélodies programmées de Dragos Chiriac, nous avons la fine intuition que nous allons assister à un concert unique. Malgré un éclairage quelque peu schizophrène, il règne devant nous un atmosphère sensuel ( au sens multiple du terme ) qui baigne dans une simplicité efficace. Les deux chanteuses, Emmanuelle et Odile, s’échangent le micro et se le partage parfois pour combiner leur voix si délicieuse et complémentaire. Men I Trust ne serait rien sans la vision et le travail acharné de Dragos, le maitre de cérémonie et producteur de cette incarnation, mais sur scène, il laisse toute la place aux musiciens et nous pouvons sentir devant nous une véritable collaboration et non seulement l’exécution d’une direction musicale et artistique à sens unique. Les invités se succèdent et nous avons droit à un véritable défilé des voix les plus sexy de ( et du ) Québec, comme si les beats à eux seuls n’étaient pas suffisants pour nous envouter la région pelvienne.
Je regarde mon cell et il est 1h30 du matin. Je me fais vieux et je dois aller me coucher pour être en mesure de remplir des obligations le lendemain. C’est non sans-regret que je quitte un Cercle bourdonnant et bien vivant, restant sur ma faim et espérant me reprendre le plus tôt possible pour un autre concert de Men I Trust.
Photos : Jacques Boivin / Texte : Jacques Boivin et Marie-Laure Tremblay
Ça n’arrive pas souvent, mais samedi dernier, je suis sorti avec madame et je l’ai emmenée voir Michael Sea et Pomme au Vieux Bureau de poste situé dans le très chic coeur de Saint-Romuald, sur la rive sud de Québec.
La première partie était assurée par la jeune Pomme, qui terminait sa tournée promotionnelle sur le nouveau continent en vue de promouvoir la sortie prochaine de son premier maxi intitulé En cavale. De belles chansons folk assumées, tout en douceur. Facile de faire des parallèles avec Julia Stone. Ma copine : « Seule avec sa guitare elle nous a proposé ses textes légers tirés du quotidien. Assez à l’aise sur scène pour interagir avec le public visiblement conquis, elle les a mis dans sa petite poche avec sa reprise de Dolly Parton. » Mets-en, chérie. Le coup de grâce, c’est avec Adieu d’une certaine Coeur de Pirate qu’elle l’a donné. C’était tellement cute de la voir nous dire, pleine de fierté, qu’elle avait fait sa première partie! On l’oublie parfois, mais madame Martin n’est pas populaire qu’au Québec! Après J’suis pas dupe, son premier extrait, Pomme a quitté la scène avec la satisfaction du devoir accompli. Espérons que cette première prestation dans le 83 aura une suite… très bientôt!
Après un court entracte, Michael Sea a pris la relève avec une prestation spécialement concoctée pour l’occasion. Accompagné de son fidèle complice Martin Aubin et d’une petite nouvelle, Jessica Pruneau, Sea a offert un numéro acoustique où on aurait pu croire que le fan de Taylor Swift croisé avec celui d’Ed Sheeran s’est retrouvé sur la scène d’un bar chansonnier. Ma copine : « De l’énergie à revendre, des paroles joyeuses, de la bonhomie, Michael est sympathique même si un peu brouillon entre les chansons. » Ah, come on, c’était un spectacle spécial! Mais bon, c’est vrai qu’avec Michael, on s’amuse, on ne se prend surtout pas au sérieux, et on ne s’attend surtout pas à un spectacle prévisible! « On a même eu droit à un classique tout en rouge, vert et… blanc. » (Ben oui, pour White Christmas un mois à l’avance!) « Ses succès se sont enchaînés avec quelques reprises au travers, mais on sentait qu’il aurait eu besoin d’un peu plus d’espace et de faire valser les chaises pour communiquer son énergie à la foule qui était déjà prête à le suivre dans ses nouvelles péripéties. » (La première fois que j’ai vu Michael, on était tous debout pis on dansait. Pis c’était le fun!) « Sea a cédé sa place à son accompagnatrice Jessica Pruneau pour lui permettre d’interpréter quelques-unes de ses compositions toutes douces, avant de revenir tourmenter sa guitare pour le plus grand plaisir des spectateurs. » Tu vois Michael? Ma blonde, qui est difficile à l’os, a bien aimé sa soirée! 🙂
De par ma tradition de commentaires climatiques, je me dois de vous dire qu’il a fait chaud en novembre cette année. Le mois festif a enfilé sa veste de polar grise, encore un peu humide, même si elle a passé la nuit sur le calorifère. Au moins, il ne vente pas beaucoup; quand il y a trop de vent, les fenêtres calfeutrées DIY du Pantoum implosent vers l’intérieur dans un fracas hallucinant qui nous gâche un refrain.
Je suis d’ailleurs arrivé plus tôt qu’à mon habitude. Je suis en effet confiné au vestiaire et je dois donc commencer ma soirée à l’heure matinale de 19h30. Emmêlé dans les manteaux mouillés par une humidité ambiante, jonglant avec les gants, les mitaines et les coupons numérotés. Je continue, vaillant bénévole, dévoué à ma scène locale, alors que la salle se remplit en haut de ma tête.
Les bands mangent une soupe maison coriace, préparée avec amour. On discute, ils sont gentils. On parle du dernier passage de Walrus, et de WTCHS, tous deux ayant jadis joué avec mon ancien groupe, Nimbes. On me parle de Long, Long, Long, du dernier album d’Each Other. On reprend le temps perdu dans la longue route canadienne. Albatros tentent tant bien que mal de crever un ballon avec un fusil à ventouses. Ils doivent partir. Le spectacle va commencer.
Je les écoute au travers du plancher de faux bois, réverbérés dans les hauts plafonds du studio. Ces échos que j’entends plaisent à merveille au rock psychédélique de Walrus. Ressortissants des vintages 13th Floor Elevators, des modernes Tame Impala et Pond et tout autre fou psychédélique, le groupe a sans aucun doute donné une performance exemplaire. J’entends, au travers des lattes et du préfini, des échos, des phases, des guitares s’emmêlant autour de batteries motoriques, peut être un peu plus post-punk qu’à mon souvenir, mais c’est tant mieux. Un succès retentissant dans les poutres du Pantoum.
Pause cigarette.
Les gens courent dans les escaliers et s’étendent las sur le trottoir devant l’immeuble. J’accompagne une amie rapidement, et on parle un peu trop longtemps pour que je puisse qualifier mon bénévolat de compétent. Cigarettes à la bouche, la fumée envahit Saint-Vallier au dessus des fumeurs cools du Nouvo Saint-Roch. Albatros commence.
Je redescends avertir les fumeurs oisifs. La salle semble bien remplie, je monte pour quelques chansons. Je suis encore impressionné par les vents qui soufflent l’emo / post-hardcore de la troupe. Utilisés en grande pompe, en mélodies directes, une fraîcheur agréable. Alexandre Landry, en plus de sa voix, manie une guitare au manche d’aluminium, une ECG, peut-être. Je devrais lui demander. On danse, on saute. C’est la fête, mais je dois redescendre. J’ai mangé un grilled cheese à l’hummus et bu une autre bière. Peut-être en trop. On verra.
La soirée des «peut-être» se termine tristement, avec la sortie tranquille, aux heures tardives, de plusieurs spectateurs. Il me semble ne pas avoir vu WTCHS passer. Je n’ai pas pu monter, et je n’ai entendu qu’à moitié leur habituel tonnerre fracassant qui me plaît tant. Les commentaires positifs ont pourtant envahi mes oreilles, et les gens sortaient, prenaient leurs manteaux et allaient se coucher le sourire aux lèvres. La prochaine fois, je veux danser dans la salle. Comme Marion Desjardins, qui a pris de magnifiques photos, encore une fois!