Le 24 mars dernier, le Pantoum nous avait conviés à une soirée de pop électronique fort prometteuse malgré l’annulation à la dernière minute de la prestation de Millimetrik. Au menu, Antoine93 et Mozart’s Sister.
Le premier propose une pop électronique douce et éthérée, mais dansante, qui a tôt fait de délier les jambes des pantoumiens présents. Malgré le fait qu’il soit fin seul sur scène, Antoine a une belle présence scénique et n’hésite pas à danser et à poser pour nous inciter à bouger nous aussi. Il a profité de son retour à la maison pour nous présenter quelques nouvelles chansons, dont la savoureuse Destination Unknown.
De son côté, Mozart’s Sister, également seule sur scène, est venue nous présenter les chansons de son plus récent album intitulé Field of Love. Ça faisait un bail que je n’avais pas vu la jeune femme qui propose une pop électro qui peut parfois rappeler Grimes. Promis, j’arrête les comparaisons là. Mozart’s Sister possède un registre vocal très impressionnant, pouvant aussi bien chanter comme une fée qu’y aller avec un truck de soul dans la voix. Ça donne des nuances fort intéressantes et malgré l’aspect statique de la prestation en solo, c’était suffisant pour nous faire danser pendant la (courte? à moins que le temps ait passé trop vite!) prestation.
Une petite sortie hors de notre zone de confort qui a fait le plus grand bien.
Pour son premier EP Endless nights and dreamlike mornings, qui sortira le 7 avril prochain, le groupe Abrdeen nous a dévoilé son vidéoclip pour la chanson Secret Handshake.
Rafraîchissant clip et musique, le clip a été réalisé par Antoine Bordeleau. Les mains baladeuses qu’on ne sait pas d’où elles sont sorties, des confettis, feux de Bengale- on y trouve de tout (même les mains d’une de nos collaboratrices)!
Grosse commotion dans la communauté musicale de Québec! Le dandy déluré Anatole et le chanteur de charme Gab Paquet sont en guerre! Et si on se fie aux rumeurs, ça risque de saigner fort!
Selon des sources bien placées sur la rue Saint-Vallier O., Anatole aurait vendu la recette des vers d’oreille à un autre artiste de Québec, qui l’aurait utilisée sur une des chansons de son nouvel album. En effet, le refrain de la chanson Le refrain, de Pierre-Luc Lessard, ressemble beaucoup trop au refrain de Papa, maman, bébé, amour de notre paddé moustachu préféré pour que ce soit une simple coïncidence. Smells fishy, comme on dit!
Comme les principaux intéressés sont muets comme des carpes, on doit malheureusement se fier aux rumeurs, et celles-ci indiquent qu’Anatole aurait dit à son entourage qu’il avait besoin de l’argent pour faire venir une cargaison de #POUD en prévision du lancement de son prochain album. Si on se fie à la décadence à laquelle on a pu assister au lancement de L.A./Tu es des nôtres, Anatole a besoin de cette fameuse substance qu’il consomme allègrement, même pendant ses spectacles. Sans la #POUD, Anatole ne pourrait être qu’un vulgaire guitariste indie-rock intello.
De son côté, Gab Paquet, qui chérit sa recette secrète comme le Colonel avec ses épices à poulet frit, serait dans une colère incroyable. Il compte envoyer une bande de voyous à la nouvelle L.A., question de voler des bijoux, voler des fourrures et brûler des voitures. Paquet serait dévasté par cette trahison, lui qui possédait seul ce pouvoir unique de nous entrer un refrain indécrottable dans notre boîte crânienne.
On a essayé de joindre Jean-Étienne Collin-Marcoux, qui, à titre de batteur des deux formations, nage en eaux troubles. Malheureusement, celui-ci était trop occupé à jouer de la batterie dans trois shows à trois endroits différents en même temps pour nous répondre.
Il y a anguille sous roche! On va enquêter là-dessus. Espérons une pêche miraculeuse!
On ne pourrait pas trouver mieux pour commencer la soirée : Jérome Casabon lance son premier album solo intitulé Pas pire content, qui sortira vendredi sur toutes les plateformes numériques (on vous en reparle). L’artiste de Québec nous présentera ses chansons au District Saint-Joseph dès 18 heures dans le cadre des ApérosFEQ. L’entrée est gratuite!
Autre lancement d’album, cette fois au Cercle : Pierre-Luc Lessard lancera son deuxième opus intitulé Soyons géants. Moins éthéré et plus pop que le premier album, les fans d’Alex Nevsky (entre autres) devraient s’y retrouver. La première partie sera assurée par Alicia Deschesnes. Les portes ouvrent à 19 h 45. Billets
Du côté de l’Impérial Bell, la soirée sera teintée de blues alors que l’homme-orchestre Steve Hill viendra en mettre plein les oreilles aux mélomanes. On nous promet un spectacle rugueux! La première partie sera assurée par Matt Andersen. Spectacle : 20 h. Billets
La Fondation du Cégep Garneau présente sa 19e soirée culturelle à l’auditorium du Cégep. En vedette : nul autre que Louis-Jean Cormier, qui présentera son magnifique spectacle solo Les passages secrets. Les billets ne sont pas donnés (20 $ pour les étudiants, jusqu’à 150 $ pour les autres), mais une communion avec le beau Louis-Jean, c’est toujours agréable. 20 h. Billets
Jeudi 30 mars 2017
À la salle multi du complexe Méduse, on vous propose une soirée sous le thème de la prohibition nommée Omerta. En plus de pouvoir faire une contribution à la Fondation de Lauberivière, vous aurez l’occasion de voir trois bands qui savent mettre le feu à la place : Gazoline, Caravane et Rednext Level. La soirée commence à 18 h avec un cocktail en compagnie des artistes et des artisans. La partie musicale commence à 20 heures. Billets
Du côté de L’Anti, Joseph Edgar est de retour pour nous présenter les chansons de Ricochets (et de ses autres albums). Au menu : du folk-rock aux racines acadiennes, québécoises et très américaines. On va avoir ben du plaisir à faire du headbanging sur Overdrive Voodoo et à crier OÙ EST L’AMOUR sur Appel général. La première partie sera assurée par Ben Claveau. 20 heures. Billets
Au Cercle, les amateurs de hip-hop, trap et future bass apprécieront le spectacle du DJ prometteur Pham. La première partie sera assurée par Tibe, Lili Cherry et Wolfer. Portes : 21 h 45. Billets
Vendredi 31 mars
Le Cercle sera des plus festifs avec le retour de la formation Gypsy Kumbia Orchestra et de Tremendo Pico. Portes : 20 h. Billets
Samedi 1er avril
Le Bal du Lézard accueille deux artistes talentueux : Laura Babin etArriola. La soirée commencera avec le rock feutré et atmosphérique de Laura Babin, qui sera suivi par la pop électro d’Arriola. Une belle soirée pleine d’ambiances. Portes : 20 h. 10 $ Le concert sera retransmis en direct sur les ondes de CKRL 89,1.
À l’Impérial Bell, on va pouvoir assister à la traditionnelle grande débarque avec Bodh’aktan, Pépé et sa guitare (en solo… ça veut tu dire sans sa guitare?) et Ryan Kennedy. 20 h. Billets
En ce beau mercredi de printemps tout neuf, nous avions rendez-vous avec l’auteur-compositeur-interprète Louis-Philippe Gingras, qui a fait l’aller-retour à Québec pour chanter, seul, quelques chansons de son répertoire. Malheureusement, nous étions très peu à avoir répondu à l’appel et la petite salle de la rue Saint-Joseph semblait un peu grande…
Ce n’est pas grave, si la quantité n’y était pas, la qualité, elle, y était certainement, et même ce petit couple qui ne semblait pas trop savoir ce qu’il faisait là (et que Gingras a confondu avec le jury) a écouté très poliment les propositions de l’Abitibien d’origine.
Bien entendu, nous avons eu droit à quelques chansons de l’excellent album La troisième rangée, paru l’automne dernier, notamment Tigre géant, encore plus sympathique live, toute nue, avec Gingras qui se lâche lousse! D’ailleurs, le jeune homme, qui ne fait rien comme les autres, a profité de sa présence à un concours pour présenter quelques nouveaux morceaux (et prendre le temps de bien les présenter), dont cette pièce intitulée Mon père où il se prend pour le fils de Cliff Burton (les rumeurs ne sont pas vraies, en passant).
Même assis, seul à sa guitare, Gingras a toute une présence scénique, et son folk aux accents très country s’écoute avec un grand bonheur. L’homme est généreux, prend le temps de transmettre sa passion avec son public et son humour bon enfant fait du bien, sans qu’il ait l’air d’un clown.
Passage réussi, donc, pour Gingras, et on ne peut qu’espérer que les Plaines seront bondées à son prochain passage. Tel est son souhait.
L’Impérial Bell était plein à craquer ce samedi soir pour la visite (fort attendue) du groupe Montréalais The Franklin Electric. La formation dirigée par Jon Matte a lancé il y a peu un deuxième album intitulé Blue Ceilings (Indica), qui avait reçu des critiques plutôt positives et qui a plu autant aux fans de Local Natives qu’à ceux d’Of Monsters and Men. On allait passer une belle soirée de folk-pop un brin atmosphérique, et c’est bien ainsi!
Le groupe avait emmené avec lui un dispositif scénique assez impressionnant : grande toile de fond, éclairages complexes, on n’allait pas en avoir que plein les oreilles! Eh bien, on en a aussi eu plein la vue! Faut dire que le groupe compte de nombreux fans au Québec et que les moyens sont à l’avenant.
Commençant en douceur, le groupe a su créer un crescendo, l’intensité et la participation de la foule grimpait d’un cran à chaque chanson. Le fait que les chansons de Blue Ceilings sont moins introspectives que celles de l’album précédent y a sûrement un petit quelque chose à voir. Ça n’a pas empêché Matte et ses acolytes (tous en pleine forme et heureux d’être là) de se lancer dans quelques chansons de This is how I let you down, le premier album du groupe. Pour un néophyte comme moi, ces chansons étaient faciles à reconnaître, le public les chantait en choeur avec le groupe avant d’applaudir à tout rompre.
Qu’il soit à la guitare, au piano ou à la trompette, Jon Matte captive toujours autant l’attention. Faut dire que ses interventions, presque toutes en français, ont un charme fou elles aussi! Matte nous a rappelé son premier passage à Québec (au Cercle, il y a sept ans) et combien il est heureux de jouer ici, où il se sent à la maison.
Quant aux chansons, celles-ci prenaient facilement leur envol en compagnie de ces éclairages savants, qui nous donnaient aussi envie de battre des ailes (d’ailleurs, ça a tapé des mains à quelques reprises sans que le groupe ait à nous inviter à le faire). Le folk-pop de The Franklin Electric est taillé sur mesure pour la scène avec ses belles envolées, ses harmonies vocales fort réussies et ses moments plus explosifs qui ponctuent les douces chansons de Matte et donnent l’occasion aux spectateurs de manifester leur plaisir.
Après un généreux rappel (où on a pu entendre une reprise d’une chanson de nul autre que Gordon Lightfoot), le public est reparti à la maison ravi. The Franklin Electric m’a une nouvelle fois montré à quel point il est efficace sur scène. On sera là au prochain rendez-vous!
Woodlock
Le trio australien Woodlock a lancé les festivités avec un folk-pop qui, sans déborder d’originalité, a été livré avec un enthousiasme contagieux. Le trio, composé des frères Zech et Eli Walter (guitares et voix) et de Bowen Purcell (percussions) livre, sans prétention aucune, des chansons qu’un fan de The Franklin Electric et Half Moon Run pourrait aisément aimer. Derrière ses baguettes, Purcell a un sourire qui ne veut pas mourir pendant que les deux frères Walter s’échangent des regards complices. Les harmonies vocales sont au poil, les mélodies sont accrocheuses et les petites filles, qui semblent remplir la salle ce soir, sont aux anges. (Dernière toune) Le beau Jon a de la concurrence!
Mars tire déjà à sa fin. La fin de l’hiver rime avec l’arrivée d’une panoplie de spectacles intéressants, ce qui me réjouit profondément! C’est avec du soleil plein les yeux et le teint de moins en moins livide que je vous présente mes suggestions de concerts de la semaine :
Jeudi 30 mars 2017
Dangereens/Wolk /Jettison Horses/23h00/ 7$ à la porte/ Scanner Bistro, 291 rue Saint-Vallier Est, Québec.
Pour la toute première fois, la formation montréalaise Dangereens sera de passage à Québec ce jeudi au Scanner Bistro. C’est un nouveau projet musical à saveur glam rock qui comprend des membres de Looses Pistons et de Brakhage. Par ailleurs, la formation post-punk Wolk ainsi que le trio hard rock Jettison Horses viendront s’ajouter à une programmation qui retient l’attention. C’est un rendez-vous!
Vendredi 31 mars 2017
Abrdeen/The Conditionners /18h00/Le Knock-Out, 291 rue Saint-Joseph Est, Québec.
C’est le lancement du vidéoclip
Jonathan Sonier et Rosemary McComeau/ 20h00/La Librairie Saint-Jean Baptiste, 565 rue Saint-Jean, Québec.
Lien vers l’événement Facebook: https://www.facebook.com/events/1892382774311680/
Samedi 1er avril 2017
Festival Noir sur Noir/20$ à la porte ou 15$ en prévente/19h00/Le Sous-Sol du Cercle, 228 rue Saint-Joseph Est, Québec.
Noir sur Noir est un festival indépendant qui réunit 9 formations en un même soir au Sous-Sol du Cercle en ce 1er avril. Détrompez-vous, ce n’est pas une blague ou un poisson d’avril, l’événement aura bel et bien lieu. Au menu, plusieurs groupes locaux, mais aussi de l’extérieur, à savoir, Boy Rex, Castlefield Band, Distance Critique, Élégie, First Ghost, Grass Dancers, One Flight Down, Stevenson, et Weird Star.
C’était la grande finale tant attendue de la septième édition du Cabaret Festif! de le relève. Les gens du milieu autant que les quidams, se mélangeaient avec harmonie afin de découvrir (qui sait?) les grands talents de demain. Nous avions fièrement couvert les soirées de qualifications et nous étions assez contents de retrouver MCC, Lumière, Émile Gruff ainsi que Miss Sassoeur et les Sassys. Ces quatre artistes, tous aussi prometteurs les uns les autres, auront la chance de se partager pas moins de dix prix (ceux du public et du jury inclus).
C’est donc le genre de soirée où il n’y a eu que des gagnants et qui sera la tape dans le dos nécessaire afin de faire fleurir l’industrie musicale. C’était la mission de nos cinq juges, qui étaient sur place, afin de trouver la perle rare qui repartira avec le convoité prix du jury : bourse de 7000 $ offerte par Sirius XM, prestation dans le cadre de la huitième édition du Festif ! de Baie-Saint-Paul, 1000 $ de promo sur les ondes de CKRL, une session live réalisée et diffusée par La Fabrique Culturelle de Télé-Québec ainsi qu’une entrevue et une prestation acoustique live à l’émission Chérie J’arrive sur CHYZ 94,3, incluant une formation sur la promotion radiophonique offerte par la station. Les juges de la soirées étaient Marc-André Pilon de Siriux XM, Jean-Claude Anto, qui était jusqu’à tout récemment chez Coyote Records, Raphaëlle Thibault-Vanasse de CHOQ.ca, Pierre Fortier du Festival international de la chanson de Granby et Émilie Rioux, juge en résidence et représente de CHYZ.
L’excitation était palpable jusque dans la section lounge aménagée derrière. C’est MCC qui ouvre le bal avec une énergie renouvelée. Malgré qu’elle ait refait l’intégrale de sa prestation lors de la soirée de qualifications (même setlist), on sentait une énergie différente. En effet, MCC avait une présence scénique beaucoup plus assumée et mordait dans chacun des mots afin que ceux-ci soient clairs, qu’on ressente l’émotion cachée derrière afin de nous permettre de la comprendre, elle. Le fait que Marie-Claudel Chénard s’assume plus sur scène a bonifié sa performance : beaucoup moins statique et plus intense. Cette performance énergique, sentie et toute en émotions lui a valu les prix donnés par CHOQ.ca, l’Ampli de Québec et le Domaine Forget. En plus de ces prix, Geneviève Jodoin, de l’Auberge La Fascine, lui a offert une première partie rémunérée d’un artiste de sa programmation (un artiste mystère, de surcroît).
Le héros local (via Montréal, par la rue St-Anne) et le choix du public lors de la dernière soirée de qualifications, Émile Gruff, a ensuite foulé les planches de la salle Multi de l’hôtel Germain Charlevoix avec une autre mise en scène loufoque où un « superfan » ne pouvait pas attendre après le spectacle pour un autographe et un selfie avec lui. Le chanteur et son groupe transpiraient la confiance. Une des grandes qualités de Gruff est la complicité avec son groupe. Celle-ci fait en sorte que leur performance est ultra efficace et réglée au quart de tour. Pour pimenter le tout, Gruff aime beaucoup mettre en scène chacune de ses pièces en les introduisant ou les entre-coupant d’anecdotes rigolotes, ce qui plaît au public qui a soif d’interaction. Tout ça donnait un spectacle quasiment multidisciplinaire, faisant en sorte de conquérir rapidement le public. Tellement conquis qu’il a décidé, une fois de plus, de lui remettre le prix du public pour cette grande finale déjà très relevée.
On garde la compétition toujours aussi féroce avec Lumière, qui se présente avec un son plus calme et plus posé que son prédécesseur. On se rappellera que, la dernière fois, leur performance a été parsemée d’ennuis. Cela m’a empêché de me concentrer pleinement sur l’offre musicale du groupe. Avec leurs paroles imagées, collées à la nature et un son un peu éthéré, assez organique, Lumière crée une ambiance qui nous plonge dans les années 60. Beaucoup d’instruments sont utilisés (j’aime beaucoup la minuscule section bois, d’ailleurs) afin que leurs pièces aient de la texture et stimulent tous nos sens afin d’enrichir notre expérience. J’aime beaucoup les cassures de ton dans certaines de leurs pièces qui sont soudaines et bienvenue. Leur goût du risque prononcé à travers leurs diverses expérimentations (une magnifique pièce faite en chorale, par exemple) montre toute la polyvalence du groupe. Grâce à cette prestation, le groupe a pu se réjouir en remportant le prix offert, par le festival, du coup de cœur francophone et pourra aussi faire la tournée des incontournables, c’est-à-dire se produire chez quatre diffuseurs à travers le Québec (dont le Pantoum).
C’est finalement Miss Sassoeur et les Sassys qui vont clôturer cette finale du Cabaret Festif! De la Relève. Cette fois-ci, toute l’équipe y est : Miss Sassoeur, Féline Dion, Tiny Turner et Rose Roice. Le quatuor, qui nous avait déjà charmés précédemment, récidive avec toute l’originalité qu’on lui connaît. Toujours aussi rétro dans la forme, le contenu est toutefois très moderne, grâce au franglais et à des référents clairs à la culture populaire, parfois même empruntés au rap. Bien sûr, la mise en scène était parfaite. Un peu « boboche » par moment, mais elle nous arrache toujours un sourire en coin. On voit que Miss Sassoeur et ses Sassys veulent s’amuser, et ce plaisir est contagieux. Encore plus contagieux grâce au charisme de Miss Sassoeur, qui prend beaucoup de place sur scène malgré le fait qu’elle doive rester derrière son clavier. La performance commence avec une pièce déjà interprétée lors de leur soirée de qualifications, mais s’enchaîne rapidement avec des titres différents (s/o aux trompettes, bien imitées par les Sassys) et se conclut sur une note très énergique. Une performance ultra dynamique a permis à ce groupe de remporter les prix offerts par le Festival international de la chanson de Granby, le prix écoutedonc.ca (à bientôt, les Sassys!) ainsi que le tant convoité prix du jury. De plus, le quatuor se produira dans le cadre de la tournée charlevoisienne, organisée par quatre diffuseurs locaux.
On ne peut pas passer sous silence la performance du grand Gab Paquet pendant la délibération des juges (une excellente idée d’ailleurs). Gagnant de l’édition précédente, le « Michel Louvain » moderne a fait son tour de chant en formule duo acoustique plus intime, accompagné par la contrebassiste Claudia Gagné. C’est donc un Gab Paquet à nu et plus dépouillé qui nous a offert des titres de son dernier album, Santa Barbara. J’oserais dire que Relations sexuelles est la chanson qui m’a rejoint le plus autant dans le ton que dans sa thématique, qui m’est très proche. Le personnage Gab Paquet n’en est plus un grâce à cette performance plus dépouillée. Il y a l’aspect scénique, évidemment, mais on sent tomber le fameux second degré, qui fait place à un réel désir de chanter l’amour de cette façon, et il le fait avec beaucoup de passion.
La grande finale est déjà derrière nous, et on regarde déjà vers l’avant, soit le dévoilement de la programmation du Festif! en avril prochain. On se revoit au festival cet été, en attendant de voir la relève avant tous le monde, l’an prochain.
Mars tire déjà à sa fin. La fin de l’hiver rime avec l’arrivée d’une panoplie de spectacles intéressants, ce qui me réjouit profondément! C’est avec du soleil plein les yeux et le teint de moins en moins livide que je vous présente les suggestions de concerts de la semaine:
Jeudi 23 mars 2017
Flânage musical ! Guernica/Tint(A)nar/L’Orchestre du Bas-Bijou/Rosemary Mc-Comeau/Sébastien Harvey (hommage à Georges Brassens)/18h30/ Contribution volontaire (10-30$)/ Tam Tam Café, 421, boulevard Langelier, Québec.
Flânage musical! est un concert bénéfice organisé dans le but de lever des fonds au profit de la Clinique Droit de Cité, laquelle accompagne les personnes marginalisées et judiciarisées dans la régularisation de leur situation juridique et dans la défense de leurs droits. Bien qu’il s’agit d’un spectacle à contribution volontaire, il est possible de se procurer un billet à l’avance, en cliquant sur le lien de la page de l’événement. Plusieurs artistes varié(e)s seront de passage durant la soirée au cours de laquelle un encan silencieux aura également lieu.
Vendredi 24 mars 2017
Mardi Noir / The Sick Things/Cobrateens /22h00/Scanner Bistro, 291 rue Saint-Vallier Est, Québec.
Vendredi a lieu le lancement de l’album «L’oeil de la tempête» du groupe rock francophone montréalais Mardi Noir, qui compte parmi ses membres des musiciens issus de formations telles que Psycho Riders, Le Nombre, Caféine et Gros Mené. Le trio de punk-garage Cobrateens ainsi que le quatuor power pop/punk The Sick Things font partie des artistes qui partageront la scène du Scanner Bistro ce vendredi.
Mozart’s Sister /Millimetrik/21h00/10$ à la porte /Le Pantoum, 76 rue Saint-Vallier Ouest, Québec.
Le Cercle/Lab vivant et Le Pantoum présentent un spectacle réunissant Mozart’s Sister, le projet solo synth/pop de la Montréalaise Caila Thompson-Hannant ainsi que Millimetrik (électro/deep house).
Samedi 25 mars 2017
Final Bâton/Argument/Scavengers/Commuovere /10$ à la porte/22h00/Scanner Bistro, 291 rue Saint-Vallier Est, Québec.
GBS Records, Wax Deli ainsi que le collectif Noise isn’t Noise présentent un concert haut en décibels. Au total, quatre groupes au son lourd fouleront la scène du Scanner Bistro, dont Final Bâton (punk rock), Argument (anciens membres de Nous étions et de Subversives) ainsi que Scavengers (Hardcore /Crust /D-Beat) qui nous arrivent directement d’Albany. La nouvelle formation locale Commuovere (hardcore /screamo) se charge d’ouvrir le bal. Apportez vos bouchons, ce sera une belle soirée!
J’ai besoin de vacances. Oui. J’ai le goût de prendre un moment pour moi. Comme VICTIME, visiblement, puisque je crois que le groupe de Québec a lu dans mes pensées. Je doit de me procurer un véhicule motorisé de rêve pour cet été. Hormis ce »sujet amené » (je salue mes professeurs de littérature) douteux, le fait est là : le groupe VICTIME, formé de Laurence Gauthier-Brown, Simon Provencher et Samuel Gougoux (qu’on a pu voir individuellement avec Ponctuation, La Fête et (feu) Les Nimbes), nous offre leur premier EP, Mon VR de Rêve, sortie le 3 mars dernier. Un court EP. « Court », ici, n’est pas péjoratif; le tout est hautement efficace afin de faire le travail qu’un EP doit faire, c’est-à-dire donner le goût à l’auditeur d’en vouloir plus. En effet, ce EP short and sweetconfirme la pertinence d’un groupe comme VICTIME dans le paysage musical de Québec : une scène diversifiée et qui gagne à être connue.
Ce sont cinq pièces énergiques et assez décalées pour me permettre d’entendre des bribes du légendaire duo CRABE dans un son moins chaotique et plus accessible. Le son post-punk de VICTIME valse avec plusieurs influences, empruntant des sonorités plus surf-punk (à la WAVVES) sur la première pièce Tout est de ma faute, par exemple. Quand je parle d’accessibilité, c’est que les cinq pièces ont des mélodies assez accrocheuse et entraînantes mais qui peuvent nous surprendre, comme la conclusion de la pièce Voir dans le noir. Celle-ci résume assez efficacement ma pensée; une mélodie accrocheuse avec une belle twist ending assez noise, un chaos très bien contrôlé. La pièce titre, Mon VR de rêve, une pièce instrumentale, est un statementpour le style exploité et est techniquement très intéressantE.
On finit Mon VR de rêve et on est essoufflé. Dans le bon sens du terme. On apprécie et on recommence puisque on a encore un peu faim et il est intéressant de décoder la voix, les paroles de Laurence Gauthier-Brown. À la première écoute, de mon côté, je n’ai pas pu tout saisir, mais cela m’importait peu : je me laissais aller, point, dans le tourbillon que VICTIME avait créé. Un « tourbillon ». Enfin une bonne analogie.
Dire que ça m’a pris quasiment deux semaines la trouver, celle-là. Mieux vaut tard que jamais…