La gang de Ville-Marie venait nous dévoiler la nouvelle galette écléctique POGOGO samedi dernier! C’est chez leurs amis du Pantoum qu’ils ont étalé leurs panoplies de textures éléctroniques. Talfast, duo électro éclaté rimouskois, s’occupait de réchauffer le plancher sous nos bas de laine.
Talfast
Décrire l’ambiance d’une prestation deTalfast, ouvrant pour Bad Dylan, n’est pas l’exercice le plus facile en ville. Néanmoins, la paire Bas-Laurentienne nous en met plein les oreilles. En toute humilité stylistique, je dirais que leurs épopées musicales gigotent entre le «chiptune» futuriste et le «Dubstep».
«Je sais pas si vous avez remarqué, mais on joue du clavier»
J’y vais rarement de comparaison du genre, mais leurs sons me fait drôlement penser à The Glitch Mob. On peut clairement affirmer que les gars sont amateurs de jeux vidéos rétros par les trames en 8-bits qu’ils produisent. Les principaux intéressés, Antoine Létourneau-Berger et Robert Auclair adorent aussi les cassures de rythmes. Passant d’une aventure de science-fiction complètement désaxée sur fix my bike à une ballade numérique et progressive comme Collapse.
De façon déphasée, synthétique et accélérée, ils profitent du dernier tableau pour balancer du nouveau matériel.
Talfast nous propose une course contre la montre en 2075, la somme d’une belle découverte en ce samedi pantoumien.
Bad Dylan – Lancement de POGOGO
Dire que le dernier album de Bad Dylan n’est pas complexe serait un drôle de mensonge. Troquant la métropole pour rendre visite à leurs potes du Pantoum, le trio Bilodeau, Payant-Hebert, Pépin avait à peine joué ses premières notes alors que nous étions quasiment tous assis en tailleur.
Les trois gaillards nous ont subjugués de leurs nouveaux sons qui exploitent une multitude de couches électroniques. Explorant un nombre incalculable de styles différents, je dirais que que le disco et l’afrobeat sont prédominants dans l’ensemble de l’oeuvre. L’ambiance? En m’aventurant dans une analogie un peu folle, j’avais l’impression d’un party futuro-disco sur une île d’Hawaii. Les pistes Ain’t No sorry et Annunaki reflètent particulièrement cette vision.
Dans une prestation entièrement Instrumentale, ils ont joué la pièce Fièvre mentionnant qu’Anatole s’occupe habituellement du vocal. Respectant une certaine convention de longueur en terme de lancement, leur prestation de courte durée a été purement efficace.
L’univers de Bad Dylan est aussi très fort en textures, eux qui s’associent à l’artiste visuel FVCKRENDER. Normalement, c’est ce dernier qui aurait garni le décor lors du spectacle mais pour l’occasion, Émilie Tremblay s’occupait de l’impressionnant mur de néons en arrière-scène. Notons aussi la sono impeccable, une gracieuseté de Simon Provencher. Un remerciement notoire à Alice Cliche d’avoir prêté ses clichés pour le bien de notre cause!
Le samedi 27 janvier, j’ai eu le plaisir de découvrir Gabriel Bouchard. Le jeune homme originaire de Saint-Prime au Lac Saint-Jean (municipalité où Fred Fortin a aussi grandi) a assuré la première partie du spectacle en solo avec sa guitare. Ses textes racontent des histoires de grosses soirées et d’amours manqués avec un débit qui rappelle un peu le folk trash. Les thèmes abordés dans ses textes, sa prestance et son style musical nous rappellent les échos d’un autre Fortin… Dédé! Devant un auditoire semi-attentif, Gabriel Bouchard a enchaîné ses chansons en réussissant à capter l’attention de quelques curieux. J’ai même aperçu quelques fans qui chantaient en choeur plusieurs de ses refrains.
On a pu avoir des versions solos des pièces de son EPCerveau-Lent,sorti cet automne. J’ai beaucoup apprécié la balade « Yé passé où l’soleil? », où Gabriel Bouchard nous a démontré l’étendue de ses capacités d’auteur-compositeur-interprète. Le texte est à la fois nostalgique et d’une candeur déchirante.
Cette mise en bouche nous a donné envie d’en entendre plus, et la prochaine fois, avec son groupe. Peut-être aurait-il pu mieux capter l’attention de la salle avec une formule full-band. N’empêche que Gabriel Bouchard a livré une très belle performance. Nous avons hâte de le revoir.
Fred Fortin
Le dernier show d’une tournée qui dure depuis 2016, ça se fête en grand ! Plusieurs se souviennent du spectacle de Fred Fortin à l’Impérial cet été à l’occasion du Festival d’été de Québec (FEQ). Le 27 janvier, nous avons eu le spectacle complet : une soirée où Fortin était maître de cérémonie et le public, rassemblé en fidèles, a écouté ses chansons défiler pendant plus de 2 heures.
Ce public m’a d’ailleurs surpris ; il était composé autant de fans dans la vingtaine que de vétérans autour de la quarantaine. C’est à la suite de ce constat que je me suis souvenu que son premier album, Joseph Antoine Frédéric Fortin Perron, date de 1996, ce qui explique l’étendue d’âge de son public. Amassée devant la scène, la foule a tout de suite réagi aux premières notes d’une belle introduction planante avant « Oiseau », cette chanson incroyable qui m’a tout de suite conquis lors de ma première écoute de son plus récent album, Ultramarr, à sa sortie.
Composé surtout de pièces dudit album, sa set list faisait cohabiter autant les chansons plus rock que folk doux du répertoire de Fortin. Quoique durant cette soirée-là, on a eu droit à des versions électriques pesantes de plusieurs chansons. C’est le cas de « Gratte », où Fred a livré un long solo de guitare bien appuyé par ses musiciens. Et ses musiciens, justement, parlons-en ! Pour ce spectacle full band, l’artiste s’est entouré d’une bande de musiciens les plus talentueux les uns que les autres. La chimie entre Olivier Langevin et lui-même, le duo vedette de Galaxie, était palpable. On a eu droit à des vrais jams aux influences notables de Gros Mené (entre autres dans « Ti-chien aveugle ») par le son lourd et puissant de cet autre projet du duo.
Alors que la formation quittait la scène après une version allongée de « Scotch », nous étions certains que le concert était fini. Évidemment, nous en redemandions plus. Fred est revenu sur scène pour deux chansons solos qui lui ont valu un sincère et émouvant « Merci Man ! » d’un spectateur visiblement très ému du moment qu’il vivait. C’est alors que le groupe est encore revenu sur scène pour un dernier 30 minutes de pure folie où le jam et la complicité étaient les seuls maîtres.
Le groupe semblait lui aussi ému lors des derniers adieux. Après plus d’un an de tournée ensemble, Fred et sa bande ont livré une ultime performance qui marqua très certainement tous ceux et celles qui ont eu le privilège d’assister à cette soirée inoubliable.
Ne vous inquiétez pas, vous aurez encore la chance de revoir Fred Fortin dans les prochains mois : il entame une série de spectacle solo auxquels nous avons déjà hâte d’assister.
Merci Fred pour cette soirée intense. Merci pour ta musique ! Nous attendons la suite.
Le dimanche matin, ce n’est pas toujours facile de sortir de chez soi. Surtout lorsque la veille on a vu Fred Fortin à l’Impérial…
Armé de mon courage et de mon enthousiasme pour la découverte, j’ai monté l’escalier de Saint-Roch vers le Grand Théâtre où Jean-François Bélanger se produisait dans le cadre de la série de concerts les « Croissants-Musique ». Cette fabuleuse initiative nous permet d’aller voir gratuitement des groupes dans le foyer de la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre, environ une fois par mois. Je vous suggère fortement d’aller voir la programmation et d’assister à ces belles matinées !
Jean-François Bélanger est un multi-instrumentiste s’intéressant beaucoup aux instruments scandinaves. Sur scène, il joue du nyckelharpa, du tenor harpa, de la contrabasseharpa (des cousins nordiques de la viole de gambe) ainsi que du violon Hardanger(le cousin nordique du violon).
Il présente des compositions originales inspirées fortement des sonorités propres à la musique traditionnelle du Nord de l’Europe. Sa musique n’a rien d’exclusif à une seule culture : le musicien nous propose un voyage sur une terre qui n’existe pas, un endroit idyllique où les peuples et les cultures cohabitent en paix. La musique traditionnelle évoque un sentiment de retour à la terre ainsi qu’une certaine nostalgie. Cette musique est un conte fantastique où les nombreux instruments de Jean-François Bélanger racontent l’écho des siècles qui aurait porté cette musique jusqu’à nos oreilles.
C’est devant un auditoire assez âgé, mais très nombreux, que Jean-François et son groupe débutent le spectacle avec le premier titre figurant sur son plus récent album :Les eaux de l’oubli/Jökulhlaup. Cette pièce nous transporte tout de suite dans ce monde imaginaire en raison des influences moyen-orientales et scandinaves sur les mélodies entendues. Ce métissage pourrait nous paraître curieux, mais la virtuosité des instrumentistes nous convainc tout de suite et nous transporte. Le voyage est entamé.
Jean-François était accompagné par une brochette très impressionnante de musiciens. Élisabeth Giroux au violoncelle brillait par la clarté et la virtuosité de son jeu, surtout dans la « Valse militaire » ainsi que dans « Les ogres de Barbarie ». Le guitariste Yann Falquet nous a beaucoup impressionné par sa créativité à la guitare, mais aussi par les chants harmoniques qu’il exécutait dans plusieurs pièces. Cette technique vocale permettait de soutenir l’atmosphère sonore des pièces par ce son riche en harmonique. Finalement, le percussionniste Bernard Ouellette démontrait une polyvalence incroyable et maniait tous ses instruments à la perfection lors de ses interventions toujours très pertinentes.
Le groupe, qui nous a tantôt bercé avec des chansons comme « Les ornières du vide » et « Les eaux de l’oubli », nous a aussi donné envie de danser avec les plus énergiques « La Tiraille » et « Les ogres de Barbarie ». La chanson « Pitou’s trip to Norway» était très intéressante. Elle est un hommage au violoniste traditionnel québécois Louis « Pitou » Boudreault, reconnu pour son légendaire furieux coup d’archet. Dans cette chanson, ce coup d’archet est utilisé pour jouer une mélodie sur le violon Hardanger.
Après une heure de pur bonheur, le public en redemanda et la formation termina en beauté cette matinée musicale avec la très entraînante pièce « La Tiraille ».
Je vous conseille fortement de vous procurer ses deux plus récents albums, Les vents orfèvres(2014) et Les entrailles de la montagne(2017), qui ont été enregistrés comme un diptyque sur quatre ans. C’est une musique qui vous fera assurément voyager en Europe du Nord et plus loin encore…
C’est devant son troupeau assoiffé de rock et d’intensité que Keith Kouna est monté sur la scène de La Taverne de St-Casimir passé les 22 heures le 26 janvier dernier. Avec le ventre plein et la gorge bien hydratée grâce aux incroyables bières de la microbrasserie Les Grands Bois, le public était plus que prêt pour commencer un spectacle de Keith Kouna comme il se doit.
Toutes les fois où j’ai vu Keith Kouna en spectacle, il était seulement accompagné d’un clavier ou de sa guitare, alors je n’avais aucune idée à quoi m’attendre avec une formule full band.
C’est avec la pièce Vaches, tirée de son plus récent album Bonsoir shérif, qu’il a commencé son épique performance. Je pense qu’avant même qu’il ne prononce un mot, un moshpit géant s’était déjà formé en avant de la scène. La soirée s’annonçait déjà très bien, alors je me suis levée de mon siège, j’ai enlevé mes coudes accotés au bar et j’ai suivi la parade en dansant.
Keith a enchaîné avec sa voix de rockstar avec la pièce Bonsoir shérif sous les gros stroboscopes qui se faisaient aller pendant qu’il chantait accroupi sur la caisse de son devant lui.
Après un court moment plus sombre et lent, la fête a continué avec les chansons de l’album Du plaisir et des bombescomme Pas de panique, Comme un macaque et La fille. La madame était contente : c’est vraiment l’un de mes albums favoris à vie! J’ai même vu le propriétaire, Dan, du haut de ses sept pieds (j’exagère un peu), lever les bras en l’air et fouler le plancher de danse le temps de la chanson Tic Tac.
Après quelques chansons et après que la boule disco se soit fait aller le pompon, Keith Kouna a laissé la folie retomber pour nous faire chanter Anna. On avait l’air de réciter une prière, heureux et vidés de toute notre énergie à force de s’époumoner et de se déhancher depuis une heure déjà.
Ma nouvelle chanson préférée est clairement Marie, que j’ai mieux connue en spectacle et dont je suis vraiment tombée en amour en la réécoutant par la suite.
Je dois vous avouer, et je pense qu’il y avait consensus dans la salle, que ses plus vieilles chansons vont toujours rester des classiques. On s’est tous arraché les amygdales sur Le tape, mais encore plus sur Labrador, qu’il avait gardée pour le dessert.
Vers la fin, il était seul sur scène et nous a gâtés avec Crabe de poche de son groupe Les Goules, que tout le monde connaissait, évidemment. Et il ne pouvait partir sans faire Batiscan, on s’en doutait bien trop.
Avec le bodysurfing, les ballades rock, les moshpits et les genoux en feu, on peut dire que l’année 2018 a commencé plus fort que prévu grâce à ce petit bout d’homme et sa bande!
Pour une soirée intime, on ne peut demander mieux qu’une introspection aux confins des univers aériens de Margaux Sauvé et Camille Poliquin. Initialement prévu au Cercle, ce rendez-vous électro-pop était donc déplacé trois portes plus loin, à l’Impérial Bell. Moment immersif et touchant qui ne laisse personne indifférent!
Ghostly Kisses – Photo : Jacques Boivin
Ghostly Kisses
D’une douceur apaisante, une voix éthérée a plongé l’audience dans une obscurité sonore, celle de Margaux Sauvé. Difficile et quasi impossible d’être passif envers une voix si envoûtante. Le trio complété par Antoine Angers (guitare, voix) et Louis-Étienne Santais (clavier) a su captiver l’attention des impérialistes présents.
Générant une foulée de lents hochements de têtes, le trio a enchaîné les pièces du EP What You See. Suite à la relaxante Gardens, Sauvé y est allée d’une première et courte intervention, mentionnant l’honneur d’ouvrir pour KROY. Continuant l’hypnose ambient, elle a repris avec brio Running To The Sea de Susanne Sundfør et de la formation norvégienne Röyksopp. Devant une audience quelque peu évasée, Ghostly Kisses a poursuivi avec Such Words, particulièrement frissonnante. Chaque note jouée de celle-ci saisissait et la tristesse romantique des paroles donnait froid dans le dos. Sans compter les passages au violon qui amplifient le vertige.
I felt this instant of desire Before I went back to my head And then I crawl back Into your arms
Que dire de ce dénouement alors que Sauvé, émue, nous a raconté l’admiration qu’elle avait pour Dolorès O’Riordan avant de nous offrir une reprise downtempo de Zombie. Un hommage touchant qui clôturait une heure planante signée Ghostly Kisses.
KROY – Photo : Jacques Boivin
KROY
«On aime Québec, on voudrait que tout les shows soient comme ceux à Québec.» Comment ne pas aimer Camille Poliquin, alias KROY? La Montréalaise et moitié de Milk & Bonea conquis les néophytes et comblé les initiés. Ses ambiances trip-hop combinées aux couches synthétisées ont fait vibrer l’Impérial. Pour l’occasion, elle s’est entourée de Guillaume Guilbault aux claviers et de Charles Blondeau à la batterie électronique.
Elle est entrée en scène avec Hull, titre initial de son album Scavenger. La table était bien mise! Tapant de plein fouet sur son « Drum Pad Machine » elle a continué avec Learn, morceau semi-langoureux et dansant où elle propulse sa voix très haute. Alternant les pièces de son opus, elle s’est aussi gâtée en déconstruisant In my mind des Killers.
La force de sa performance réside certainement dans les contrastes de styles qui s’agencent drôlement bien. Elle peut nous enlacer avec une mélodie dream pop pour finalement casser le rythme avec des sons trance accélérés. En plus de mélanger les sonorités, elle nous amène parfois à rêver ou planer, à travers des nuages analogiques (non ce spectacle n’est pas en VR).
Un des moments forts du concert est l’exécution de Monstrosity, cette pièce phare de son album. Sur cette dernière, Poliquin nous récite carrément un conte d’amour sur une ambiance électronique. Vous comprenez déjà, ou comprendrez à l’écoute audio, mais l’entendre de vive-voix est une expérience en soi.
Jeudi soir dernier, le 25 janvier, avait lieu le lancement de la programmation et de toutes les festivités entourant le 25e anniversaire de Plein Sud, qui diffuse des spectacles dans le Moulin Michel de Gentilly à Bécancour.
Bien que le milieu des salles de spectacle n’est pas à son plus fort par les temps qui court, le Moulin Michel, lui, fait sa place depuis 25 ans et continue de présenter des programmations riches et de remplir plus souvent qu’autrement tout ses sièges pour la majorité des spectacles.
La programmation pour 2018 est particulièrement intéressante pour nous puisqu’on y retrouvera, en plus des gros noms comme Dan Bigras, Robert Charlebois et Marie-Élaine Thibert, les artistes suivants:
J’étais au lancement avec notre photographe Joé « weller » Lacerte et on a eu droit à des prestations de Jason Bajada et Cindy Bédard, entre autres, pour nous donner un aperçu de leurs spectacles. Le cachet intime de la salle, ses gigantesques poutres ancestrales et la superbe programmation feront sans doute de cette 25e année d’existence, une année historique. Je vous mets au défi d’aller voir au moins un spectacle et je vous garanti que vous voudrez y retourner !
Jason Bajada. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Jason Bajada. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Jason Bajada. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Jason Bajada. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Jason Bajada. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Jason Bajada. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Cindy Bédard. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Cindy Bédard. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Cindy Bédard. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Cindy Bédard. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Cindy Bédard. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Cindy Bédard. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Cindy Bédard. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Cindy Bédard. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Cindy Bédard. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Cindy Bédard. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Jason Bajada. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Jason Bajada. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
Jason Bajada. Photo: Joé Weller. Lancement Plein Sud
La deuxième artiste à fouler les planches du District St-Joseph pour la deuxième vague des Apéros FEQ est Lou-Adriane Cassidy.
La native de Québec a attiré une foule nombreuse pour l’écouter. Cassidy, que nous avions déjà vue dans plusieurs festivals, était accompagnée par Simon Pedneault et nous a présenté ses compositions en version full band. En plus de Pedneault, les claviers étaient assurés par Vincent Gagnon, la basse par Jessy Caron et la batterie par Pierre-Emmanuel Beaudoin.
La voix chaude et ronde de Lou-Adriane Cassidy a bercé le District dans plusieurs moments forts, comme lors de la chanson Grande Respiration ou encore celle des Soeurs Boulay, que j’avais entendue au Grand Théâtre lors d’une précédente prestation. Cette interprétation a gagné en profondeur avec les musiciens qui accompagnaient Lou-Adriane. Chacun d’eux a eu son moment sur scène et leurs talents s’unissaient à merveille.
Lou-Adriane en a aussi profité pour reprendre la pièce de Leonard Cohen The Partisan, que la chanteuse a livré avec brio et qui lui collait à la peau. La chanson Il pleut s’est aussi montrée plus riche en émotions, ponctuée du piano joué par la jeune auteure-compositrice-interprète.
Elle a terminé son tour de chant avec Ça va, ça va, que plusieurs connaissaient déjà. Lou-Adriane Cassidy a le vent dans les voiles, et c’est tant mieux. L’avenir nous dira assez vite si elle sait tirer son épingle du jeu. À mon humble avis, je crois qu’elle a réussi et j’attends avec impatience son album complet.
La gent estudiantine a répondu en grand nombre à l’appel que lui faisait la CADEUL mercredi dernier à l’occasion du Show de la Rentrée de la session d’hiver. Il faut dire que le savant dosage de la programmation devait y être pour quelque chose. Combinant les rythmes irrésistibles de Le Couleur au succès incontesté de l’artiste local Karim Ouellet, le spectacle a pourtant débuté avec une incursion dans la scène émergente de la Vieille-Capitale grâce au sombre velours musical que tisse Fria Moeras.
Fria Moeras
Fria Moeras – Photo : Jacques Boivin
Ceux qui fréquentent assidûment la scène du Pantoum avaient eu la chance d’entendre Fria Moeras il y a à peine quelques mois. Or, dans le cas de la majorité des spectateurs, ça m’avait tout l’air d’une première rencontre. Pour l’occasion, l’artiste avait invité trois comparses bélugas à l’accompagner à la guitare (Simon Provencher), à la basse (Mathieu Michaud) et à la batterie (Jérémy Boudreau-Côté). Leur présence donnait une force rock à l’indie-pop mélancolique de la chanteuse.
Musicalement, l’univers de Fria Moeras impressionne par son exhaustivité : exploitant autant les graves suaves que des aiguës éphémères, elle raconte des histoires de cœur, d’aéroport ou de fièvre. La simplicité des arrangements permet de mettre en avant l’originalité des mélodies ainsi que le grain particulier de sa voix.
Le Couleur
Le Couleur – Photo : Jacques Boivin
Alors que les spectateurs – pourtant déjà nombreux – continuaient d’affluer, les membres de Le Couleur se présentaient sur scène. Accueil chaleureux de la chanteuse, Laurence Giroux-Do, qui est chaleureusement rendu par le public. Explosion de couleurs* sur les vêtements noirs et blancs du groupe tandis que leur musique transformait le Grand Salon en discothèque le temps d’un soir.
Lors de leur performance livrée avec énergie, Le Couleur nous a littéralement plongés dans son répertoire électro-pop franco savamment brodé autour de l’univers (sonore et thématique) des années 1980 et du disco. Ça n’en prenait pas moins pour accrocher la foule. On peut notamment souligner, à titre de moments forts, l’exotique Club italien, les profondeurs sensuelles de Underage ou encore la pièce finale, que le public a chantée en chœur : Voyage Amoureux.
* : Props aux jeux d’éclairage de Kevin Savard, qui allaient chercher des nuances colorées hors des habituels rouges, bleus et verts.
Karim Ouellet
Karim Ouellet – Photo : Jacques Boivin
Notre fin renard n’a plus besoin de présentation, encore moins dans sa Labeaumegrad d’origine. Foulant un Grand Salon plein à craquer, le cortège alimenta une assistance déjà conquise. Pour l’occasion, Karimétait accompagné d’Olivier Beaulieu à la batterie, des valeureux Valairiens Robert «Tô» Hébert et Jonathan «Doc» Drouin respectivement à la trompette et au saxophone. Le fidèle bassiste Guillaume Tondreau complétait alors l’alignement.
Il nous proposa d’abord d’emprunter cette fameuse « route parsemé de doutes » sur Cyclone, itinéraire accepté à l’unanimité par les amateurs survoltés. S’enchaîna une symbiose pop-folk cuivrée à cheval entre Trente et Fox. À mi-chemin de la prestation, l’audience a pu se régaler de Marie-Jo, ma petite favorite et de L’amour, succès incontesté.
« Tout ceux qui ont un cours demain matin levez vos mains », demanda la vedette de la soirée à une foule d’étudiants en extase. Karim joua le même tour à Guillaume, lui demandant si il allait bien, pour finalement le faire danser à la demande générale. Enrichi par des interludes instrumentales funk entre certaines pièces, comme ce fût le cas pour La mer à boire, nous avons été témoins, sans nous déplaire, d’une performance unique. En plus de déconstruire quelques morceaux, Monsieur Ouellet épata la galerie avec un court solo de guitare à la fin de Trente, titre éponyme de son dernier opus. Karim et le loup, particulièrement entrainante, mis fin à la prestation nickel des animaux de la forêt, arborant leurs camisoles de basketball.
Sans trop lancer de fleurs, (un peu tard me direz-vous) l’idée de débuter les festivités à 21h30 fut profitable pour tout les parties. De facto, on peut clairement affirmer qu’on recense rarement autant de spectateurs pour cette tradition du mois de janvier. Une affluence hors-norme pour un Show de la rentrée hivernal et une réussite sur toute la ligne.
Mots doux et photos sublimes signés Boivin, Fortier, Tremblay
La deuxième moitié de saison des Apéros FEQ débutait jeudi dernier au District St-Joseph. Alexandra Lost, projet électro-pop de Jane Ehrhardt et Simon Paradis, a plongé l’auditoire dans une mer synthétisée. Accompagnée par Hugo Le Malt, la formation a offert son premier single Stranger Game en début de prestation. Une heure de musique planante qui nous a fait voyager dans le passé, quelque part entre les années 80 et 90.
La beauté d’Alexandra Lost prend son essence dans les ambiances new wave et se peaufine par le vocal grave mais ô combien paisible de Jane. D’ailleurs, pour les pièces Towers et Fleeting Dance, elle récite des intros quasi subliminales qui collent drôlement bien à leurs musiques. Chaque chanson est une sorte d’épopée parfois disco, tantôt ambient. On ressent une certaine répétition aux claviers qui donne un fil conducteur à leurs variations. Quelques morceaux avaient des cadences ralenties qui rappelaient le downtempo anglais. Sans manquer d’originalité, ils explorent aussi le blues et Le Malt se paie même un solo de guitare dans le processus.
«I’ve been trying to wake up
from this dream I had»
Extrait que j’ai noté de Trying to grow où la voix d’Ehrhardt est particulièrement envoutante et ce, même sur une trame accélérée. Au final, un apéritif concocté avec brio pour la formation qui en était à son quatrième spectacle depuis sa création.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le trio entame bien 2018!
Prochain apéro FEQ : jeudi 18 janvier avec Lou-Adriane Cassidy
Gaspard Eden nous a entraînés au confluent des arts jeudi dernier : à l’occasion de son vernissage, l’artiste aux multiples visages offrait une performance musicale pour le moins psychédélique.
Accompagné par Alexandre Martel au synthé et vêtu d’habits dignes des prophètes du désert, Eden a rapidement installé une ambiance envoûtante à coup de sitar, d’encens, de cierges et de lumières tamisées. Le spectacle était certes bien captivant, mais la musique faisait surtout la part belle à l’art en se mettant à son service. Comme de fait, l’atmosphère lourde et voluptueuse qui se dégageait du duo semblait donner vie aux œuvres accrochées sur les murs.
Visuellement, l’expérience Gaspard Eden a quelque chose de sucré et de tordu à la fois, de profondément psychédélique en soi. La répétition incessante de motifs et les thèmes qui se communiquent d’un tableau à l’autre nous plongent dans cet univers qui, aidé par l’ambiance, faisait l’effet d’une expérience altérée de la réalité. Un univers fait de chairs qui fondent – trop organiques – de formes géométriques déformant ou stéréotypant l’usuel, de couleurs saturées et répétées, de symboles et de leitmotivs. Difficile, à travers cet ensemble, d’identifier les influences artistiques, qui doivent sans doute passer de l’héraldique médiévale aux figures anonymes de Keith Haring en passant par les profondeurs torturées des préraphaélites.
S’il y a une conclusion à tirer de l’événement qui, pour le moins qu’on puisse dire, a attiré une foule de curieux, c’est bien que Gaspard Eden, tout en décloisonnant les possibilités, se présente comme un tout cohérent à la recherche de sa logique interne.