On est passés par toute une gamme de sensations musicales en compagnie de Gaspard Eden jeudi dernier au District Saint-Joseph. Né des cendres d’Ego Death, le projet de Joey Proteau présente une évolution originale et prometteuse.
Arrivée en plein milieu de la deuxième pièce – les Apéros FEQ ça commence vraiment à l’heure parce que «c’est un concours, right ?» – j’entendis, au moment de franchir le seuil, la distorsion des guitares et une voix qui grondait. «Est-ce que je suis au bon endroit ?», me suis-je même presque demandé. Avec une entrée en matière franchement grunge, le groupe faisait une coupure radicale d’avec la musique introspective et folk du Ego Death initial. Petit vent de fraîcheur dans le paysage musical local que ces chapes de plomb brutes et torturées.
Après, le groupe s’est replongé dans une atmosphère un peu plus planante en reprenant notamment d’anciens titres. Mais rien à voir avec ce qui se trouve sur Grief, duquel le groupe s’est éloigné encore davantage comparé à l’été dernier. Ainsi, Troubles s’est conclue sur une finale instrumentale on ne peut plus rock, tandis que Lucid Dreams s’était enrubanné de sonorités psychédéliques. Au passage, Proteau nous rappelait que, s’il a de l’aplomb, il sait aussi impressionner par la clarté de ses chants mélismatiques. Dans la même veine, il a présenté Heavy Burden, une nouvelle pièce chantée en compagnie de Clara Bernier Turgeon.
Les dernières pièces, elles, se sont démarquées par leur esthétique singulièrement psychédélique, qui rappelle la vibe de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band. Même la cithare était au rendez-vous sur une pièce intitulée Milk Crush.
Décidément, Gaspard Eden sait se revêtir de n’importe quel style et se l’approprier. Le chanteur change de style vocal comme il change de mimiques ou encore de guitares. Et il sait s’entourer: ses musiciens – guitariste (Antoine Angers), bassiste (Alexandre Martel), claviériste (Olivier Bresse), batteur (Olivier Beaulieu), percussionniste (Yuri dit «le dragon») – assurent solidement ses arrières à coup d’instruments et d’harmonies vocales.
Après avoir vu se succéder une trentaine de jeunes (et moins) jeunes artistes talentueux sur la scène du District Saint-Joseph depuis septembre dernier, les organisateurs du Festival d’été de Québec nous invitaient à l’Impérial Bell ce jeudi pour assister à la grande finale des Apéros FEQ. L’enjeu était quand même de taille : même si les finalistes étaient tous assurés de se produire au Festival, le gagnant ou la gagnante repartait avec un chèque de 10 000 $ et s’assurait d’une prestation sur la Scène Bell! C’est pas mal mieux qu’une claque sur la gueule… voire une petite tape sur l’épaule!
Jeudi, quatre artistes de grand talent devaient donner tout ce qu’ils avaient dans le ventre pour convaincre les juges et le public : Jérôme St-Kant, Val Thomas, Laurence Castera et Pierre-Hervé Goulet.
Mais avant de commencer la soirée, nous étions invités à la place du Parvis de l’Église Saint-Roch pour une courte prestation de ZAGATA en formule duo! Jesse Proteau, accompagné de son frère Joey (Ego Death), ont mis le paquet pour faire sortir le soleil de sa cachette. Ce dernier, attiré par les chansons électropop de ZAGATA et la voix puissante de Jesse, a illuminé la place de ses doux rayons. Plusieurs curieux se sont massés autour du duo et les habitués de la place n’ont pas hésité à manifester leur appréciation! On a pu entendre un léger aperçu d’un EP en français à paraître plus tard cette année : ça promet!
La soirée comme tel a commencé avec Jérôme St-Kant, notre extra-terrestre préféré! Plus à l’aise que jamais, St-Kant, qui était accompagné de Simon Kearney, Simon Lachance et Martin Plante, nous a balancé son slacker folk absurde et sa poésie pleine de douce folie avec un grand sourire. Il n’a pas perdu de temps dans ses discours, préférant laisser toute la place à ses chansons, qui étaient d’une grande efficacité. Mon choix de la soirée, mais on l’avoue, ça aurait peut-être moins bien marché sur l’immense scène des Plaines d’Abraham.
Val Thomas et son folk teinté de blues a suivi. Elle non plus ne semblait pas trop nerveuse. Entourée de musiciens solides sur lesquels elle a su bien s’appuyer, Val nous a présenté quelques-unes de ses magnifiques chansons. Capable de se montrer successivement féline et émotive, Val est promise à un bel avenir. On le répète, on va la surveiller de près, surtout à la sortie de son EP Chronicles From the Cave!
Je vous avoue que je n’avais pas trop eu le temps de prêter attention à Laurence Castera lorsque celui-ci a sorti son album. Si je ne l’ai pas fait, à voir le public qui était venu pour l’encourager, ils étaient nombreux à s’être déjà procuré l’album! En voilà un qui a déjà tout ce qu’il faut pour percer big time. Des chansons à saveur indie pop accrocheuses, une forte présence scénique et des musiciens qui n’ont pas peur de prendre leur place. S’il ne remporte pas le grand prix, on devrait quand même le voir grimper sur la scène Bell assez vite.
Pierre-Hervé Goulet, celui qui nous dit sans arrêt Faut qu’on bouge, fermait le bal. Lui, il était fébrile en montant sur scène! Faut dire qu’il avait vu les prestations de tous ceux qui l’avaient précédé… et il savait que la barre était haute. Néanmoins, Goulet, fichtrement bien appuyé, a foncé comme un taureau devant un drap rouge et nous a présenté ses chansons qui mélangent mélodies pop, rythmes world, guitares blues et textes réfléchis. Au parterre, ça s’est même mis à danser joyeusement, preuve que même s’il nous paraissait un peu nerveux, Goulet était particulièrement efficace!
Après ces quatre (courtes) prestations, le jury est allé délibérer pendant que le public passait au vote. Quelques minutes plus tard, suspense… on allait savoir qui allait repartir avec le gros chèque :
Pierre-Hervé Goulet! Félicitations au gagnant, qu’on pourra voir à deux reprises au Festival d’été de Québec…
Et félicitations aussi à tous les participants, qui ont montré au public qu’il s’en faisait, de la bonne musique, dans notre coin!
On connaît maintenant les quatre finalistes des ApérosFEQ, la vitrine-concours organisée par le Festival d’été de Québec et qui avait lieu les mercredis au District Saint-Joseph. Les ApérosFEQ étaient une maudite belle façon pour les artistes de montrer leurs talents et de présenter leurs projets au public. On est ben fiers d’avoir assisté à un grand nombre de ces prestations cette année et de découvrir avec vous ce qui se fait de mieux chez les artistes d’ici!
Mais les ApérosFEQ, c’était aussi un concours où les 32 31 participants s’affrontaient pour une place sur la scène Bell pendant le Festival d’été ainsi qu’une bourse de 10 000 $ (c’est pas rien, ça!). On va connaître le grand gagnant (ou la grande gagnante) de l’édition 2016-2017 ce jeudi 1er juin, 20 heures, à l’Impérial Bell. Les participants? Pierre-Hervé Goulet, Jérôme St-Kant, Laurence Castera et Val Thomas. Dans le cadre de l’événement, il y aura également une prestation de Zagata au parvis de l’église Saint-Roch dès 17 heures.
Comme c’était le cas pour l’ensemble des apéros, l’événement est gratuit!
Et comme c’était le cas pour un grand nombre de ces apéros, nous serons là!
Et donc c’était le dernier Apéritif Festival d’Eté de Québec (ou Apéros FEQ) pour la route avant la finale du 1er juin à l’Impérial, et il y avait Tous Azimuts.
Je les ai jamais vus avant mais – déjà je trouve que c’est un bon nom pour un groupe de musique – mais il faut un peu trop forcer des joues quand il faut prononcer Azimuts, surtout quand tu manges des bonbons Haribos en même temps (ceux qui sont enrobés de sucre), là ça picote un peu.
Mais bref, ils étaient six au total sur la toute petite scène du District St-Joseph pour un public d’environ plein de gens super attentifs (c’est rare à l’heure du plat de spaghettis de 18h30). Leur musique prend plusieurs directions : il y a le rock, le folk, le demi-folk, le blues, le quasi-jazz, le presque-jazz et l’indie. Ils ont joué des chansons anciennes, des chansons inédites et une chanson de Tom Waits (si j’en ai oublié, je m’en excuse).
C’est un groupe qui amène une ambiance festive avec eux, on ne sait pas ce qu’on fête mais on le fête avec eux, et c’est sans doute cet aspect de leur musique qui les rendent populaires, à tel point que le public a demandé un rappel, ce qui est assez rare de mon expérience aux Apéros FEQ.
Aussi, après 2 chansons je crois, le chanteur/guitariste déclare avec humour « Bonsoir, on est là pour gagner les Apéros FEQ », le twist c’est qu’ils en sont fort capables.
Tous Azimuts sort un nouvel album le 1er juillet, on sait pas encore où exactement.
Sûrement à Québec.
C’est une bonne ville pour faire de la musique.
Ça faisait un petit bail qu’on n’avait pas vu L’Octopus en spectacle à Québec! Claudia Gagné et sa bande participaient mercredi dernier aux Apéros FEQ et on s’est dit qu’on ne pouvait manquer ça, surtout qu’on nous promettait beaucoup de nouveau matériel.
Du nouveau matériel, il y a eu, mais il y a également eu du nouveau sur le plan de l’atmosphère : tout d’abord, Claudia avait troqué sa basse acoustique pour une basse électrique. À la batterie, Daniel Hains-Côté avait un ensemble beaucoup plus touffu qu’avant. Et à la guitare, ben Hugo LeMalt était toujours Hugo, sauf que…
Sauf que L’Octopus avait délaissé le folk tentaculaire pour privilégier des sonorités beaucoup plus pop, voire rock, et des chansons plus rythmées. Le groove de Claudia était toujours là, mais il y avait beaucoup plus d’espace pour que les deux autres musiciens puissent s’exprimer, ce qui a permis à Hugo de se lâcher lousse avec quelques solos bien sentis.
On aime bien l’évolution que semble prendre ce projet… qui devrait avoir un nouveau nom. Étiez-vous là? Auriez-vous un nom à proposer?
Les Apéros FEQ se terminent bientôt : On pourra voir Velvet Black ce mercredi (18 h, District St-Joseph), Tous Azimuts le 24 mai (18 h, District St-Joseph) et la grande finale de cette série-concours le 1er juin (20 h, Impérial Bell). L’entrée est gratuite pour tous ces spectacles.
On est souvent présents aux Apéros FEQ du District Saint-Joseph pour plusieurs raisons, mais la principale demeure le fait qu’on y fait de maudites belles découvertes! Mercredi dernier, c’était au tour de Val Thomas de nous présenter ses chansons devant une salle bien remplie pour un 5 à 7 qui prenait des airs de fête (ou de mariage, c’est selon). Visiblement émue par le bel accueil, l’auteure-compositrice-interprète nous a présenté les chansons qui feront partie de son EP, dont l’excellente Wolf et la frissonnante Maze.
On adore la voix de Val, un brin bluesée, parfaite pour ses compositions folk, ainsi que les mélodies qui l’accompagnent.
Ouf, y’avait du monde à la messe quand je suis arrivé au District Saint-Joseph une demi-heure avant le début de la prestation du sympathique Jérome Casabon! La salle était presque pleine, ce qui est rare un soir d’Apéro FEQ. Faut dire que le jeune auteur-compositeur-interprète de Québec profitait de l’occasion pour lancer son premier album solo complet intitulé Pas pire content.
Accompagné de son band de feu (sauf Cédric Martel, qui était en train de jouer de la basse ailleurs), Casabon a présenté ses chansons à saveur country devant un public conquis d’avance. Le spectacle s’est déroulé à fond de train, y’avait même un p’tit gars qui dansait sa vie sur les chansons entraînantes de Casabon! Faut dire que l’artiste sait comment mettre le public dans sa petite poche d’en arrière!
En ce beau mercredi de printemps tout neuf, nous avions rendez-vous avec l’auteur-compositeur-interprète Louis-Philippe Gingras, qui a fait l’aller-retour à Québec pour chanter, seul, quelques chansons de son répertoire. Malheureusement, nous étions très peu à avoir répondu à l’appel et la petite salle de la rue Saint-Joseph semblait un peu grande…
Ce n’est pas grave, si la quantité n’y était pas, la qualité, elle, y était certainement, et même ce petit couple qui ne semblait pas trop savoir ce qu’il faisait là (et que Gingras a confondu avec le jury) a écouté très poliment les propositions de l’Abitibien d’origine.
Bien entendu, nous avons eu droit à quelques chansons de l’excellent album La troisième rangée, paru l’automne dernier, notamment Tigre géant, encore plus sympathique live, toute nue, avec Gingras qui se lâche lousse! D’ailleurs, le jeune homme, qui ne fait rien comme les autres, a profité de sa présence à un concours pour présenter quelques nouveaux morceaux (et prendre le temps de bien les présenter), dont cette pièce intitulée Mon père où il se prend pour le fils de Cliff Burton (les rumeurs ne sont pas vraies, en passant).
Même assis, seul à sa guitare, Gingras a toute une présence scénique, et son folk aux accents très country s’écoute avec un grand bonheur. L’homme est généreux, prend le temps de transmettre sa passion avec son public et son humour bon enfant fait du bien, sans qu’il ait l’air d’un clown.
Passage réussi, donc, pour Gingras, et on ne peut qu’espérer que les Plaines seront bondées à son prochain passage. Tel est son souhait.
Qu’est-ce que La Fête?
Une fête est, par définition, une célébration ou un festival.
Cependant, dans le cas présent, La Fête (note le F majuscule) est ce qu’on pourrait appeler communément un super-groupe.
Qu’est-ce qu’un super-groupe?
[Source : Wikipédia] Terme né à la fin des années 1960 pour désigner un groupe(de rock à la base) formé de musiciens ayant déjà acquis une certaine notoriété au sein d’un ou de plusieurs autres groupes.
La Fête est donc un super-groupe composé de personnes (sympathiques) ayant plusieurs projets musicaux à leur actif, incluant celui-ci.
Ils sont, par ordre alphabétique de nom de famille : Samuel Gougoux / batteur agile (Portage, Pure Carrière, Victime), Jean-Michel Letendre Veilleux / bassiste barbu (Anatole, Beat Sexü, Portage, Pure Carrière), Antoine Provencher / chanteur-guitariste bien habillé (HoBoii, Portage, Vague Station) et Simon Provencher / guitariste mixologue (ex-Medora, Victime).
C’est quoi comme musique, La Fête?
Ça va dans tous les sens (pas les cinq sens de ton corps, quoique…). Le batteur tape vite. La guitare doit produire au moins douze notes différentes en six secondes. La basse prend un chemin légèrement différent, parfois pour faire coucou. Et la voix est forte sans aller aux hurlements, grave et prononcée. Dès qu’un morceau part, c’est un train lancé à toute vitesse qui t’emmène voir des endroits que tu ne connais pas. Parfois, tu vas juste avoir des loops de guitare qui vont se superposer, ça t’emmène haut sur une montagne, et puis la batterie revient petit à petit, et on redescend la pente vite vite.
Peu importe La Fête, tout ira bien.
Et le public du District Saint-Joseph a applaudi, ça voulait sans doute dire qu’ils ont aimé ce qu’ils ont entendu.
La Fête devrait sortir de nouveaux morceaux dans pas longtemps.
Écoute l’album Entropiques ici (mon morceau préféré, c’est Gagner rien).
Mercredi dernier, nous sommes allés au District Saint-Joseph ou l’auteure-compositrice-interprète Maritza présentait les chansons de son tout nouvel album Libérons-nous paru quelques jours plus tôt. Accompagnée de musiciens chevronnés (Alexis Dumais aux claviers, André Papanicolaou à la guitare et José Major – qui a aussi réalisé l’album – à la batterie, Maritza est montée sur scène en exécutant une petite chorégraphie, question de se mettre à l’aise avant de prendre sa basse et proposer ses chansons à la fois sensuelles et groovy.
Pendant près d’une heure, nous avons eu droit à des mélodies chaudes, mais envoûtantes, tout à fait l’air du temps. Les courageux spectateurs qui ont bravé la pluie froide qui tombait ce jour-là ont bien apprécié, applaudissant poliment, mais chaleureusement chacune des propositions de la jeune femme, qui était visiblement heureuse de remonter sur scène avec un projet qu’elle a mené de bout en bout.
Derrière l’apparente simplicité des chansons de Maritza se cache de belles atmosphères tantôt teintées de blues, tantôt saupoudrées de gospel, qui servent de véhicule parfait à la voix douce mais assurée de la jeune chanteuse. On pouvait également sentir une belle complicité déjà établie entre elle et ses musiciens avec qui elle a échangé de nombreux sourires toute la soirée.
Un retour en piste fort réussi. On a bien hâte d’en voir davantage!