Ça faisait un petit bail qu’on n’avait pas vu L’Octopus en spectacle à Québec! Claudia Gagné et sa bande participaient mercredi dernier aux Apéros FEQ et on s’est dit qu’on ne pouvait manquer ça, surtout qu’on nous promettait beaucoup de nouveau matériel.
Du nouveau matériel, il y a eu, mais il y a également eu du nouveau sur le plan de l’atmosphère : tout d’abord, Claudia avait troqué sa basse acoustique pour une basse électrique. À la batterie, Daniel Hains-Côté avait un ensemble beaucoup plus touffu qu’avant. Et à la guitare, ben Hugo LeMalt était toujours Hugo, sauf que…
Sauf que L’Octopus avait délaissé le folk tentaculaire pour privilégier des sonorités beaucoup plus pop, voire rock, et des chansons plus rythmées. Le groove de Claudia était toujours là, mais il y avait beaucoup plus d’espace pour que les deux autres musiciens puissent s’exprimer, ce qui a permis à Hugo de se lâcher lousse avec quelques solos bien sentis.
On aime bien l’évolution que semble prendre ce projet… qui devrait avoir un nouveau nom. Étiez-vous là? Auriez-vous un nom à proposer?
Les Apéros FEQ se terminent bientôt : On pourra voir Velvet Black ce mercredi (18 h, District St-Joseph), Tous Azimuts le 24 mai (18 h, District St-Joseph) et la grande finale de cette série-concours le 1er juin (20 h, Impérial Bell). L’entrée est gratuite pour tous ces spectacles.
Les côtés sombres de la pop nous ont été révélés vendredi dernier tandis que trois groupes plus déjantés les uns que les autres se sont succédé sur les planches du Pantoum.
22h15. Le sol de la scène est jonché de draps, les micros décorés de tulle. Une lumière rouge inonde la scène. Telles six mariées cadavériques, les musiciennes toutes de blanc vêtues font leur entrée : The Submissives. Elles s’exécutent à la manière de pantins, sans parler, sans sourire, en se regardant à peine. Mise en scène qui accompagnait bien leur musique : une pop à saveur très sixties, mais où il semble toujours y avoir un hic. Le groupe cultive le malaise à coup d’accords et de notes presque justes, de rythmes décalés. Comparable à une boîte à musique déglinguée, la performance cringe des Submissives avait quelque chose de fascinant qui a su captiver l’auditoire.
On est restés dans une atmosphère similaire avec Brave Radar, qui savait toujours placer quelque chose de décalé dans sa musique uptempo et accrocheuse. Même en tapant du pied et en hochant de la tête, les spectateurs étaient ainsi tenus en haleine par cette imprévisible musique. Dans l’esthétique, la musique du groupe montréalais pouvait se rapprocher de celle de Genesis ou encore de Caravan. Si on comparait The Submissives à une vieille boîte à musique, on pourrait dire de Brave Radar qu’ils avaient le charme étrange du vinyle usé qu’on fait jouer un peu trop lentement.
Du pop déconstruit et déjanté, il n’y avait qu’un pas vers le chaos expérimental. Pure Carrière, un pied dans chacune de ces catégories, nous a fait basculer. «Ben oui, ben non, ben oui», le public a suivi le groupe de Québec dans son délire musical, chantant avec eux les paroles et sautant sur place. Fuckés, festifs, planants, jouant avec une énergie contagieuse, les trois musiciens ont présenté du contenu varié et aux allures changeantes. On s’est tous assis spontanément pour la «toune introspective», juste avant d’être surpris par un Kyrie nouveau genre, puis animés par l’ivresse de solos déjantés. Pour les deux dernières pièces, un invité surprise s’est même montré la binette. Il faut taire son nom, mais on peut révéler qu’il joue dans VICTIME et qu’il écrit mes chroniques.
Chronique no.?: Mélodies gentilles et pommes fermentées
Par Simon c’est-pas-difficile-être-journaliste-culturel Provencher
Bon bon, il me reste 10 minutes pour écrire une chronique avant que Mary se fâche. Elle vient de revenir après une longue absence.. je me force pas vraiment pour raviver la flamme de nos aventures culturelles. Perpétuelle déception que d’être en relation avec moi. La vérité vraie c’est que, suite à une gentille dégustation de cidre et de vin blanc, les mémoire sont un peu houleuses. Le fan #1 de Brave Radar en moi s’excite comme un petit enfant, comme un véritable poupon sur le party. C’était quand même une soirée qui se prêtait bien au cidre, admettons-le ensemble. Mélodies gentilles et pommes fermentées.
J’ai chanté avec Pure Carrière aussi. Deux chansons à ce qu’on raconte. Comme quoi le party rock est pas mort à Québec. À quand LMFAO? La question est lancée. District 7 est sur le cas. Le Pantoum se propose pour les inviter à dormir. Je serai first row avec probablement pas de chandail.
Jeudi dernier, le charismatique James Forest était avec The East Road à la Shop du Trou du Diable. Ils y lançaient, devant un public venu en nombre, leur second album intitulé James Forest & The East Road. Peut-être que ceux qui ont déjà croisés James Forest lors de ses performances solos se demandent qui se cachent derrière The East Road. Il s’agit de Rami Renno à la basse et de Pete Pételle à la batterie.
Personne n’est resté insensible à leur musique : un folk doux et progressif teinté de blues et de rock. Ces influences se retrouvent notamment dans la pièce Queen of Art, un morceau que j’apprécie particulièrement. Et ce n’est pas le seul. Les pièces plus progressives de l’album sont également très réussies, et je dois vous dire que j’ai voyagé au son de A Season Away. Mon coup de cœur. L’ensemble donne un album homogène au sein duquel la voix douce et profonde de James Forest, qui alterne entre guitares et piano, nous vend du rêve.
Le concert nous a permis de découvrir dans l’ordre l’intégralité de l’album, fruit d’un travail collectif de longue haleine. L’album a maturé deux ans. C’est le temps qu’il a fallu à nos trois musiciens pour composer vingt-deux morceaux et les enregistrer avec différents arrangements pour n’en garder finalement que neuf.
En rappel, nous avons eu le privilège d’entendre une dixième pièce, qui aurait pu se retrouver sur l’album et qui sera peut-être un jour sur un EP. Il n’est pas exclu que le groupe en sorte. Nous y retrouverions des ensembles homogènes de pièces absentes de l’album.
Vous pouvez aussi découvrir dès maintenant le premier clip issu de l’album. Il s’agit de Black Balloon, un morceau plein de douceur accompagné d’une vidéo très graphique.
Ma conclusion : un album à écouter à la maison et un groupe à voir en concert, pour passer de bons moments.
Vendredi dernier, Sherbrooke a reçu deux très bons groupes dans sa Petite Boîte Noire bien-aimée, soit le groupe montréalais We Are Monroe et l’auteur-compositeur-interprète Krief (accompagné de ses musiciens). Bien qu’ayant chacun leurs forces, les deux groupes partageaient un petit côté indie qui semblait plaire aux chanceux qui étaient présents ce soir-là. Décidément, on allait avoir droit à des prestations électrisantes et chargées.
La soirée débuta avec Krief (Patrick de son prénom), qui se produisait en formule band. Et quel band! Outre Krief qui chantait en jouant de la guitare, on avait un guitariste au whammy endiablé, un bassiste bien présent, un batteur efficace et un claviériste qui assurait les nuances plus aériennes tout en jouant du tambourin. Les musiciens étaient tous bien entassés sur la petite scène, entourés de milles amplis et pédales… une image digne d’un groupe qui aurait assurément eu best new music sur Pitchfork, circa 2009. La musique de Krief était douce-amère et se caractérisait par son mélange de poésie et d’explosions de guitares. D’ailleurs, vers la fin, les chansons se désintégraient souvent en jam, ce qui permit à Krief de nous montrer ses talents de guitar-shredding. Mention spéciale à son tone de guitare, sans doute l’un des meilleurs que j’aie entendus à la Petite Boîte Noire.
C’était maintenant au tour de We Are Monroe d’entrer sur scène et de nous prouver qu’ils étaient un quatuor digne des nombreuses comparaisons qu’ils ont eues avec des groupes tels Joy Division ou bien The Killers. Ces comparaisons sont faciles à faire, mais pas tout à fait représentatives du son bien caractéristique que s’est forgé le groupe. On retrouve bel et bien des éléments post-punk et new wave dans les chansons de We Are Monroe, mais ces chansons semblent aussi être influencées par le dance-punk et le power-pop, un mélange de styles efficace et dansant à souhait.
Comme sa première partie, le groupe a surtout joué des chansons de leur nouvel album. Et comme sa première partie, l’un des musiciens avait un tone exceptionnel (mention spéciale au tone de basse, sans doute l’un des plus monstrueux que j’aie entendus à la Petite Boîte Noire!), ce qui n’a pas nui à l’immensité des refrains de We Are Monroe. C’est pas compliqué, ils sont un power band. Les chansons étaient efficaces, et la voix puissante du chanteur n’avait rien à envier à tous les Brandon Flowers de ce monde. Krief nous avait d’ailleurs prévenu : « Le prochain groupe, j’ai travaillé sur leur nouvel album, pis ça va être vraiment bon! »
On est souvent présents aux Apéros FEQ du District Saint-Joseph pour plusieurs raisons, mais la principale demeure le fait qu’on y fait de maudites belles découvertes! Mercredi dernier, c’était au tour de Val Thomas de nous présenter ses chansons devant une salle bien remplie pour un 5 à 7 qui prenait des airs de fête (ou de mariage, c’est selon). Visiblement émue par le bel accueil, l’auteure-compositrice-interprète nous a présenté les chansons qui feront partie de son EP, dont l’excellente Wolf et la frissonnante Maze.
On adore la voix de Val, un brin bluesée, parfaite pour ses compositions folk, ainsi que les mélodies qui l’accompagnent.
Ça commence avec une trame musicale lascive, alors qu’on se doute qu’Anatole fera une entrée remarquée. Il descend les trois marches du Zénob cigarette au bec, affublé d’un éventail et d’une tenue rose très excentrique (pattes d’éléphant en prime!), mais qui n’est pas étonnante venant de lui. La première pièce se fait plus en douceur, montrant plutôt l’étendue du talent vocal d’Anatole. Par contre, dès qu’il entame L.A./Tu es des nôtres, l’énergie monte d’un cran, et toute la salle se met à danser.
Anatole et son groupe viennent de Québec, mais ils sont rendus des habitués de la ville de Trois-Rivières depuis un moment déjà. Les amateurs sont toujours au rendez-vous pour une prestation haute en couleur livrée par Anatole et ses musiciens. On entendait par contre un petit bourdonnement bruyant à l’arrière du bar qui m’a fait me retourner à quelques reprises, car j’avais envie de profiter de la prestation.
Plusieurs fois durant la soirée, on remarque la complicité entre les membres du groupe et le chanteur vedette. Pas une fois, malgré tout ce que celui-ci peut faire, les musiciens ne décrochent. Je crois que tous les instruments du groupe finissent par passer sous la langue d’Anatole (comme on peut le voir sur quelques photos des spectacles antérieurs). J’ai beau m’y attendre, je suis toujours un peu surprise de le voir se présenter devant moi, dans ma bulle, pour chanter les paroles de ses chansons.
Alors qu’il interprète Le grand sommeil, il se dirige vers le bar. « C’est pour ça que vous avez payé », clame-t-il. En effet, j’avoue apprécier particulièrement le moment où il s’étale sur le bar pour chanter à quel point il est fatigué.
Il a « terminé » avec Discollins, en dansant avec pratiquement tout le monde qui se trouvait dans le Zénob, et ensuite, il est revenu habillé dans son traditionnel costume de squelette. Il repousse toujours un peu les limites au nom de l’art, ce qui m’a finalement amené à une conclusion : il n’y a pas de règles pour Anatole.
Fâché
En première partie, on avait droit au projet musical de Benoit Perreault, bien connu de la Mauricie. Une guitare électrique, quelques pédales, et une trame pour s’accompagner (car il fait tous les instruments à l’enregistrement, mais c’est un peu difficile en spectacle d’y arriver!). Il jouait avec une belle intensité malgré les soucis, quoique j’ai eu de la difficulté à saisir si les problèmes de son étaient voulus pour amplifier le personnage, ou si c’était vraiment réel. Le public n’était pas super réceptif, et le fait que Benoit jouait de dos à l’assistance n’aidait pas à la situation, mais j’ai tout de même su apprécier les mélodies de guitare électrique.
On a eu de la belle visite du Nouveau-Brunswick la semaine dernière au Bateau de nuit alors que Saint-Jack et Brookside Mall sont venus nous présenter leurs chansons en toute intimité (et en version dénudée). De plus, notre Sarahjane Johnston préférée est venue présenter quelques nouvelles pièces aux spectateurs présents.
On a commencé avec Brookside Mall, représenté en cette petite soirée par Brendan MaGee, qui s’exécutait seul au piano pendant que ses comparses s’occupaient de la porte et de la marchandise. Les chansons de MaGee ne manquent pas de punch, et celui-ci chante avec une urgence digne d’un folkster qui a le coeur fendu. La voix haut-perchée de MaGee ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais il y a dans ses chansons assez d’émotions pour qu’on se laisse prendre au jeu.
La soirée s’est poursuivie avec l’auteure-compositrice-interprète de Québec Sarahjane Johnston (qu’on connaît également comme membre de PopLéon). Ceux qui ne l’ont jamais vue à l’oeuvre devraient voir ça : seule avec sa guitare et sa planche de pédales, la voilà qui crée devant nous ses boucles avant de chanter ses chansons. C’est très risqué, mais le résultats est impressionnant, surtout quand on sait toute la soul qui se cache dans la voix de la jeune femme.
La soirée s’est terminée avec Saint-Jack, projet de JE Sheehy (qu’on peut aussi entendre avec Beard Springsteen). Sheehy a profité de la grande intimité du lieu pour jouer seul, avec sa guitare, sans aucune amplification. Ça a donné une prestation in your face, livrée avec une grande assurance. Avec son petit côté punk au coeur tendre, Sheehy nous a chanté sa haine de Fredericton et son chat qui, contrairement à lui, n’a pas été affecté par l’élection de Donald Trump.
Fébrile, je me suis rendue au Grand Théâtre mardi soir dernier pour la supplémentaire de Daniel Bélanger. J’ai eu la chance de le voir en live pour une première fois. Bien que mes vœux d’amour pour ce pilier de la chanson francophone soient déjà avoués depuis des lunes, cette soirée n’a fait que les renouveler en beauté. C’est dans la salle Louis-Fréchette que l’audience, de tous âges, a pris place, laissant planer une certaine effervescence avant même que le spectacle ne commence.
La soirée s’est entamée avec l’excellente Tout viendra s’effacer qu’on peut entendre sur le dernier album, Paloma, paru en novembre dernier. Bien que cette tournée soit pour ce nouvel opus, l’artiste a fait plusieurs de ses succès, au grand plaisir des spectateurs. Pour la première partie du spectacle, huit des neuf pièces étaient des anciennes, nous permettant de redécouvrir avec bonheur des morceaux comme Sortez-moi de moi, En mon bonheur, Fous n’importe où ou bien Dans un spoutnik. Derrière les musiciens se trouvait un écran géant sur lequel défilaient des vidéos hypnotisantes signées June Barry. À travers les jeux de lignes et de mouvements abstraits se dessinaient parfois des images plus nettes venant appuyer les paroles de l’artiste. Je pense entre autres à la séquence de la vidéo où on pouvait voir des mains bougeant sur les paroles de Sortez-moi de moi, « des mains qui frôlent sans toucher… ».
De surprenantes nuances se sont ajoutées aux airs bien connus, comme le thérémine, cet instrument à vibrations dont on joue sans le toucher. Chapeau à Alain Quirion, qui maîtrise la technique tout en dansant follement! Cet instrument et la guitare électrique assumée de Guillaume Doiron ont sans aucun doute contribué à l’intemporalité des œuvres. Malgré le conseil du chanteur après la performance étonnamment énergique de Chante encore : « Profitez-en, dansez, exprimez-vous! », la grande majorité de la foule est restée contemplative et attentive devant l’exécution juste des cinq musiciens qui se partageaient la scène. Avant l’entracte, mon esprit s’est laissé transporter dans un voyage de huit minutes sur la sublime Intouchable et immortel. Si le vent doux fait halluciner Bélanger, la balade à vélo musicale devient certainement transcendante avec sa douce voix et les arrangements musicaux hors du commun. Avec l’excellente qualité sonore de la salle, ce fut sans contredit mon moment favori de la soirée.
Après une courte pause, Bélanger est revenu en force en enchaînant trois nouvelles pièces, dont le succès radio Il y a tant à faire qui en aura fait chanter plusieurs. L’écran rouge vibrant a su refléter l’essence de Métamorphose, où la voix de Daniel se fondait davantage aux sons électrisants des instruments. Le rythme de basse dansant de Jean-François Lemieux sur Ère de glace aura permis à quelques dégourdis de danser malgré le calme planant. Des pièces clés de la carrière du compositeur interprète, comme Te quitter, Le parapluie et Opium, ont su faire réagir la foule dès les premières notes. Lors de Rêver mieux, le chanteur a prolongé la finale simplement avec sa guitare pour permettre à la foule de se joindre à lui pour fredonner le refrain tant aimé.
Le spectacle s’est terminé en beauté avec deux rappels. C’est lors de son second retour que le parolier de renom a empoigné sa guitare acoustique et nous a livré une intime et humble performance de La folie en 4. La foule comme choriste a su respecter ce doux moment en se faisant discrète. La dernière pièce Ensorcelée aura plutôt eu l’effet d’un ressort. Tous se sont levés pour acclamer la solide performance de 2 h 30 qu’ont livré les talentueux musiciens.
Même si je n’étais qu’une pensée lors de ses débuts, je suis ressortie comblée, prête à réécouter sa discographie qui m’a tant marquée. À travers ses mots et sa musique, Daniel Bélanger aura réussi à me gonfler le cœur d’une chaleur contagieuse et à m’emplir la tête de mots à partager.
Samedi dernier, le grand squelette dandy Anatole était de retour sur scène à Québec après une absence de quelques mois. En période transitoire avant de s’enfermer pour l’écriture et l’enregistrement du successeur de L.A./Tu es des nôtres, le prophète de la Nouvelle L.A. est venu présenter quelques nouvelles chansons en plus de pousser quelques pièces maintenant classiques de la scène locale.
Comme toujours, l’entrée en scène était spectaculaire. Faut dire qu’Anatole a pu se servir de la célèbre machine à boucane du Cercle (vous savez, celle dont on aime bien rire de temps en temps) pour ajouter un élément visuel digne du prophète qu’il est! Pendant que ses musiciens se lancent sur leurs instruments, Anatole monte, éventail et cigarette à la main, dans un costume digne des plus grands designers de Paris. Il a pris du galon, notre ami!
Le reste, vous le connaissez si vous avez déjà vu la formation sur scène : pendant que les musiciens jouent avec hargne, Anatole chante, crie, se promène sur scène et sur le parterre, monte sur les haut-parleurs, crache au visage des méchants médias qui l’utilisent pour vendre du papier avec leurs faux scandales (je pense que c’est nous, ça), s’étend lascivement de tout son long, que ce soit sur la scène ou sur le bar, où il susurre des mots doux aux spectatrices qu’il ne se lasse jamais d’impressionner. Évidemment, il s’attaque au clavier d’un de ses musiciens (y’avait-il de la #POUD dessus? J’avais pas le bon angle!) et fait plein de gestes ultra-suggestifs qui en auraient choqué plus d’un si on avait été ailleurs que dans la ville où Anatole a installé son pied-à-terre. Comme on l’aime!
Comme je le disais un peu plus haut, en plus de ses hits, Anatole a profité de son passage pour mettre à l’essai quelques nouveaux morceaux qui semblent indiquer que notre homme n’a pas perdu la touche magique. Comment on dit ça, déjà, « évolution dans la continuité »? Quelque chose du genre.
Le concert s’est terminé par le « C’EST MA TOUNE » de nombreux disciples, soit la toujours dansante Discollins, où Anatole s’est même permis un brin de body surfing. Glorieux. Pour nous récompenser de notre enthousiasme, Anatole est revenu sur scène pour interpréter un autre de ses grands succès, soit Grosse massue, qui n’a rien enlevé à Sledgehammer!
Hologramme
En première partie, la formation Hologramme n’a pas eu de mal à faire bouger les spectateurs présents avec son électro-pop instrumental dansant. Si l’attitude du groupe sur scène est beaucoup plus calme et posée que celle du groupe qu’il précédait, les rythmes, eux, invitaient aux déhanchements et à l’échange de grands sourires. C’est une bonne chose : les gens étaient beaucoup trop occupés à danser pour discuter bruyamment! Faut dire qu’avec des morceaux irrésistibles comme l’explosive Les bohèmes, on ne peut pas faire autrement.
Party réussi! Mais on va devoir se passer du prophète pendant un moment, le temps qu’il renouvelle sa bonne nouvelle…
C’était un Lary Kidd énergique qui nous demandait de « faire du fucking noise » vendredi dernier à la Petite Boîte Noire de Sherbrooke… et sa requête ne se fît pas ignorer. Membre fondateur du groupe Loud Lary Adjust, notre patnais Lary Kidd se produisait ce soir-là en formule solo (accompagné seulement d’un DJ) dans le but de promouvoir son premier album, Contrôle, qui paraîtra prochainement. Il y a environ huit mois, Loud Lary Adjust annonçaient qu’ils se retiraient de la scène pour une durée indéterminée afin de pouvoir se concentrer sur leurs projets respectifs. Les gars n’ont pas chômé : Lary n’a même pas encore sorti d’album qu’il se produit déjà dans les salles du Québec, et Loud vient tout juste de sortir son premier EP, New Phone.
Hypothèse : il y a une certaine compétition entre les membres de LLA, et c’est le premier qui se taillera une place dans le monde du rap queb qui en sortira vainqueur. Totalement plausible.
La soirée commença avec DJ OliHood (10/10 pour le nom, en passant), qui réchauffa la salle de son DJ mix aux influences hip hop et trap. Puis, ce fut au tour de Lary, qui arriva sur scène avec son coat de cuir. On ne l’a pas vu longtemps celui-là : plus le spectacle avançait, moins il y avait de vêtements! Voir Lary Kidd finir un show en bédaine : check.
Si je me fie à son calendrier de tournée, cet arrêt à Sherbrooke paraissait être le premier vrai spectacle solo du rappeur (son unique autre spectacle solo était un DJ set). Lary Kidd en profita pour nous proposer quelques nouvelles chansons tirées de son prochain album ainsi que des chansons de LLA que les fans ont reconnu tout de suite. Parmi les nouvelles chansons, notons la très solide Les palmiers brûlent dans la nuit, qui fut interprétée sans Yes McCan des Dead Obies, à la déception de tous. Pas grave : McCan avait probablement quelque chose à faire, et puis c’était vraiment le show de Lary et personne d’autre (même son DJ, DJ Manifest, se tenait assez tranquille dans son coin).
Toujours le plus tendance, Lary n’a pas hésité à faire une reprise franglaise du plus gros hit trap de l’heure, Bad And Bougee de Migos. C’était aussi étrange que c’était logique : l’Atlanta sound qu’ont popularisé Migos se retrouve partout dans le rap québécois moderne. L’influence se faisait évidente dans les beats de Lary, toujours lents, nocturnes, éthérés et résolument trap.
Mais ce qui a failli voler le show, c’était les projections lumineuses générées en live (au grand dam du photographe qui tentait tant bien que mal de capturer les effets hallucinants desdites projections). Ce côté visuel un peu psychédélique a parfaitement agrémenté la musique de Lary, déjà assez intoxicante en soi. Il n’y a pas à dire, le rappeur était accompagné d’un éclairagiste talentueux.
Le rappeur a terminé sa prestation avec deux de ses meilleures chansons, soit celle que tout le monde attendait, XOXO, de LLA, puis la chanson-titre de son album, Contrôle. De quoi finir la soirée en force.