La salle Multi a dansé au son de la musique de We Are Wolves jeudi dernier, pour le lancement à Québec de leur quatrième album, Wrong. Le trio rock montréalais, parfois électro, parfois post-punk, souvent les deux à la fois, a su transmettre son énergie à un public qui n’était pourtant pas si nombreux (il fallait faire un choix difficile entre plusieurs bons shows ce soir-là).
Ils ont joué quelques-unes de leurs nouvelles chansons, notamment Wicked Games, qui déborde d’énergie. Celles-ci montrent une évolution par rapport à leurs albums précédents tout en conservant leur style unique et reconnaissable. Nous avons également pu entendre nombre de chansons que le public enthousiaste reconnaissait dès les premiers accords, comme Coconut Nights, Paloma, Blue ou Magique, pour ne nommer que celles-là.
Un super bon show qu’on aurait voulu voir durer encore!
C’est bon n’est-ce pas? Réjouissez-vous, Wrong est disponible depuis vendredi!
En première partie, nous avons pu entendre Adam Strangler, groupe montréalais, et leur rock un peu planant. Alors que la salle se remplissait peu à peu, ils furent suivis par Void Republic et sa musique électro qui a su faire danser.
Si on se fie à la foule massée près de la petite scène de L’Anti Bar et spectacles jeudi dernier, la visite de KROY, alias Camille Poliquin, était fort attendue. La jeune femme vient tout juste de lancer un joli premier album intitulé Scavenger, une proposition promise à un bel avenir autant ici qu’à l’étranger.
Accompagnée de deux musiciens, Poliquin s’installe derrière sa quincaillerie, qu’elle ne quittera qu’à la fin du concert. La bande est entourée de petits poteaux qui forment ensemble un système d’éclairage sophistiqué tout en conservant un caractère intimiste. Pas besoin de plus, nous sommes là pour écouter. De toute façon, c’est pas comme si Camille allait se mettre à faire des chorégraphies à la Beyoncé.
Dès les premières notes de Hull, qui commence également l’album, les spectateurs se taisent et ouvrent grands leurs yeux et leurs oreilles. Sur Bones, on commence à taper joyeusement du pied. Sur scène, le trio prend son pied, Poliquin chante ses airs tristes avec un sourire fendu jusqu’aux oreilles.
Toutes les fois que j’ai croisé Poliquin (avec KROY, Milk and Bone et autres), j’ai eu la même réflexion : Quelle voix! Douce, cristalline, juste, une voix de petite fille qui raconte des histoires un brin macabres. Et sur Stay, Poliquin réussit sur scène à faire ce qu’elle fait si bien sur disque : nous faire planer et nous préparer à la très trip-hop Days et son groove langoureux.
Poliquin glisse quelques mots çà et là entre les chansons avec une chaleur qui détonne avec la froideur de la musique. Elle nous présente ses musiciens (Guillaume Guilbault, fidèle au poste aux claviers, et Charles Blondeau, véritable métronome à la batterie), avec qui elle a déjà beaucoup de plaisir (nous n’en sommes qu’au deuxième concert de ce cycle, après tout).
Fallait s’y attendre, KROY n’a pas une grosse discographie et après près d’une heure, tout était déjà terminé. On en aurait tellement pris davantage! On se reprendra à son retour. Et en attendant, on pourra se rabattre sur la venue de Milk and Bone au Cercle en décembre prochain.
Scavenger est disponible dès maintenant sur vos plateformes et chez vos disquaires préférés.
Ego Death
Quelle belle idée que de programmer Joey Proteau (et frangin Jesse, dont on va vous parler très bientôt) et son projet Ego Death avant KROY! À première vue, on aurait pu croire que le folk très intimiste d’Ego Death s’éloignerait trop de la pop électro de KROY, mais non, au contraire, ce sont deux univers qui se sont complétés à merveille.
Les voix douces des deux frères Proteau créent ensemble de magnifiques harmonies accompagnées de guitares totalement au service des mots. On n’a qu’une envie : écouter ce que Proteau a à dire et souhaiter une suite à Grief, un EP aussi court qu’excellent (vous comprendrez que je le trouve trop court). Ce fut sûrement une belle découverte pour plusieurs.
Fraîchement sorti de la tournée québécoise avec Céline Dion comme musicien harmoniciste invité, qu’il attrape au passage le prestigieux prix André Gagnon 2016 de La Fondation de la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec pour la meilleure musique instrumentale. En plus d’être récipiendaire de 14 prix au Gala du lys Blues depuis 2003, Guy Belanger a une longue feuille de route en collaboration musicale… Passant de Bob Walsh son partner de toujours et qui l’a ensuite mené à côtoyer les plus grands comme les Muddy Waters, Koko Taylor, Big Mama Thornton, James Cotton et Dutch Mason.
Signant les trames et musiques de films telles que Gaz Bar blues, The Timekeeper ainsi que la musique des séries télévisées Les Boys et Séquelles. Et le tout récent film Les Mauvaises Herbes, dont il reçoit plusieurs honneurs. Il a aussi plusieurs associations avec près de 60 artistes québécois et une coopération spéciale avec le Cirque du Soleil ainsi que ses 15 participations au Festival De Jazz de Montréal et tous les festivals de Blues partout dans le monde. De son premier album éponyme Guy Bélanger, au dernier Blues turn, il remporte plusieurs prix au gala du Lys Blues, maple Blues Awards et plusieurs autres.
Ce soir frisquet de septembre, quel bel endroit bucolique à Maskinongé au Magasin Général Lebrun, pour nous recevoir au grenier pour un concert intime et feutré. Accompagné d’André Lachance à la guitare qui est muni d’une voix exceptionnelle, Richard Deschênes qui garde le rythme à la basse et Michel Roy qui bat ses tambours. Tous s’en donnent à cœur joie, le plaisir , la folie et de la belle symbiose musicale. Guy est armé de sa ceinture d’harmonicas qui n’attendent que leur sortie pour nous enivrer. Avec son regard charismatique, son petit air timide et souriant, il communie avec son instrument et nous nous laissons bercer par son univers. Entre chaque chanson, il reprend son souffle et prend le temps de nous conter de petites anecdotes comiques …oui parce qu’il est humoriste en plus. Que c’est mignon l’entendre se perdre et chercher l’issue… Le bouche à bouche musical est sa seule avenue et il s’en sort très bien ! Tous ses hits s’enchaînent et cet être passionné et charmant nous fait vivre un moment exlaltant et c’est un bonheur incommensurable d’être là. Sa musique nous parle, nous chante et nous berce, elle vit en nous, c’est indescriptible l’effet viscéral qu’elle nous apporte…. Et que dire de sa finale avec sa plus belle balade remplie d’espoir et d’humaniste »Retour à Berlin ». Nous avons tous les larmes aux coins des yeux, tellement c’était touchant et sensitif…. Que c’est wow…Il nous transporte hors du temps dans l’espace d’un moment.
Allez naviguer sur son site internet http://www.guybelangermusic.com/album et lire toutes les collaborations, les prix et honneurs remportés, et ses créations, et vous allez découvrir un musicien hors pair et fabuleux. Inspirez un bon coup et fermez-vous les yeux quelques instants à l’écoute de sa musique, je vous suggère celle-ci si c’est votre 1ere écoute https://www.youtube.com/watch?v=aGsk-65Tz60
Je suis convaincue que vous l’aviez déjà entendu et vous ne vous étiez pas arrêté. Mais aujourd’hui c’est différent… car ce soir, dès les premières notes il est venu toucher votre âme et vous a fait frissonner alors vous avez canalisé l’essence même de sa musique….. Pleine de belle douceur et de sensibilité. Voilà ce qu’est une frétillante et sublime soirée signé Guy Bélanger !
Le sympathique «géant» Brian Tyler and the Bluestorm était de passage en formule trio à la salle de spectacles L’Grenier du Magasin Général Lebrun de Maskinongé vendredi le 23 septembre dernier. Habitué de le voir en formation complète, soit quatre musiciens sur scène, Brian était accompagné de son excellent guitariste Franky James et de l’un des meilleurs claviéristes du Québec Michel Hains. Un spectacle intime qui affichait complet dans un décor d’époque magnifique qui, comme nous l’a mentionné Brian en début de spectacle, l’aura inspiré dans le choix de ses chansons.
Un public attentif, respectueux, qui a su apprécié cette agréable performance. L’extraordinaire complicité entre Brian et ses deux musiciens est communicative, les spectateurs ont embarqué à fond dans leur jeu. Brian nous a offert de ses compositions tel que Back On Track, du B.B. King, du Bill Withers Ain’t No Sunshine que j’adore, un classique québécois d’Offenbach Mes Blues Passent Pu Dans’ Porte qui a reçu une ovation bien méritée et plusieurs autres pièces de grands noms du Blues.
Une soirée pleine de groove qui a passé bien trop vite. Ce showman généreux et authentique est tout ce qu’il vous faut pour oublier vos tracas. Si jamais Brian And The Bluestorm se produit dans votre région, ne manquer pas leur spectacle, vous allez adorer.
La curiosité et l’amour pour le groupe Arcade Fire ont attiré énormément de gens à l’Anti Bar et Spectacles en cet autre jeudi soir pluvieux sur Québec cité. Décidément, l’automne est débarqué en ville! En effet, l’Anti a frappé un grand coup en mettant la main pour une soirée, sur le projet DJ de Win Butler, co-leader d’Arcade Fire alias DJ Windows 98.
À mon arrivée, il y a déjà une belle ambiance dans la salle, quoique la foule est plus en mode jasette que steppette.
La proposition de DJ Duchesse est pourtant invitante aux déhanchements avec ses enchaînements efficaces de groove funky, soul et disco. Cette dernière dégage une belle énergie sur scène, ce qui peu à peu anime les personnes présentes qui réchauffent enfin comme il se doit, le ‘dancefloor’, agrémenté d’une énorme boule argentée. Durant cette prestation entraînante, Win Butler, portant un beau chapeau de cowboy peau de vache, se permet un bain de foule assez discret mais accessible, discutant gentiment avec ceux qui osent se présenter à lui.
Le public est définitivement venu pour découvrir ce que le chanteur charismatique a à présenter aux platines. Entre les 2 DJ, aucun temps mort, Windows 98 prenant le relais de la Duchesse avec une chanson soul à souhait qui reste dans le ton proposé jusqu’à maintenant. Le public est plus à l’écoute et s’avance vers la scène éclairée sobrement de rouges lumières tamisées.
Histoire que tous saisissent bien le concept, Win prend alors le micro et déclare en français ‘C’est pas un spectacle, tu peux danser si tu veux!’ suivi du tube des années 90 ‘Gangsta’s Paradise’ de Coolio. On repassera pour l’originalité mais cela fait son effet sur la piste. Pour la suite, on restera dans le thème ‘discothèque du passé’ avec des succès d’ABBA, de Donna Summer au ‘ Rock Your Baby’ de George McCrae.
On s’entend que M. Butler n’a pas besoin de jouer les DJ dans les bars pour arrondir ses fin de mois. Plus la soirée avance, plus il s’amuse et visiblement se fait plaisir en partageant son amour de la musique. Prenant le micro à quelques reprises pour chanter ou cognant sur sa cloche à vache, on retiendra ce beau moment durant ‘Sexual Healing ‘ de Marvin Gaye dans une version plus rythmée où la foule claque des mains en s’exclamant très fort au diapason avec le maître de cérémonie.
Au final, il y en a pour tous les goûts, pigeant dans les répertoires de MIA, Nine Inch Nails et Bowie, pour en nommer que quelque-uns. Ce mélange hétéroclite a semblé en dérouter plus d’un qui ont quitté rapidement, s’attendant peut-être à retrouver ce qui se fait sur Grande-Allée, mais d’autres se sont ajoutés pour continuer la fête dansante et diversifiée, somme toute classique de DJ Windows 98.
Vendredi le 23 septembre dernier, on a pris la route pour se rendre au magnifique centre-ville de Saint-Hyacinthe, plus précisément au Zaricot. Pour la deuxième soirée du Festival Agrirock, c’était Bad Nylon, Brown et Dead Obies et ce sont principalement les deux derniers qui nous intéressaient.
Brown
Lorsqu’une soirée annonce une programmation comme Brown et Dead Obies, il n’y a aucun doute possible, ça va brasser. Ce groupe que l’on a pu voir quelques fois durant la dernière année se produisait dans le Zaricot pour le festival Agrirock. Snail Kid était encore une fois en chaise roulante, mais ça ne lui empêchait en rien de se démener sur scène comme les deux autres membres du groupe, soit son frère Jam et son père Robin Kerr.
J’aime particulièrement la touche reggae qui s’harmonise avec le rap qui fait beaucoup old school. C’est aussi étonnant de voir la sérénité du père sur scène. Il ne bouge pas beaucoup, mais il est d’une solidité et d’une écoute incroyable. Le groupe est une excellente prémisse à Dead Obies comme ça réchauffe très bien une foule de jeunes qui veulent bouger. Pour une première visite au festival, j’ai été agréablement surprise par le lieu de spectacle qui malgré la grandeur bénéficiait d’une ambiance chaleureuse.
J’ai pu découvrir le groupe pour la première fois sur scène, même si je connaissais une de leur pièce les plus connues, Brown Baby, et j’ai été grandement charmé. Leur prestation m’a même semblé trop courte compte tenu également du long entracte qu’il y a eu entre la première partie et Brown. (Caroline Filion)
Dead Obies
23 h 30 et, enfin, les gars arrivent sur scène, l’air un peu mêlé déjà, mais surtout l’air complice et avec l’ambition de foutre le bordel dans la place. C’est Waiting qui commence le spectacle et déjà ça chante fort dans le public. A ce moment-là, c’était encore une soirée douce et innocente… jusqu’à ce que les gars nous fassent sauter et crier sur Moi pis mes homies. C’est là que j’ai pensé pour la première fois que le plancher ne survivrait pas à la soirée. L’énergie du groupe sur scène est tellement intense que Yes McCan a enlevé son t-shirt en dessous de son « coat » de jeans et Jo RCA s’est accoudé sur le mur au fond pour reprendre son souffle et faire un petit régurgite (oui oui, sur scène). Il en a ri après en disant que ça allait beaucoup mieux « après ce genre de püke, you know« . C’était peut-être les doubles Gin ou les ailes de poulet commandées pendant le spectacle qui était de trop aussi…
Les Dead Obies nous on fait chanter bonne fête à Jo RCA, mais ce n’était pas pour vrai. C’était plutôt pour nous faire comprendre que la chanson qui s’en venait c’était Pour vrai ! Se sont enchaînées rondement pratiquement toutes les pièces de Gesamtkunstwerk au son de la voix du public qui enterraient presque le groupe.
Au tour de Aweille!, la foule s’est complètement déchaînée. C’était même très agressif, au point où plusieurs personnes sont tombées avec beaucoup de difficulté à se relever. Cette pièce, c’est comme la Tony Hawk du nouvel album. Je pense que les gars de Dead Obies aiment se la jouer agressif des fois, parce qu’on a eu droit à une nouvelle pièce, entre autres, où Jo RCA est la vedette et croyez-moi, c’est encore plus intense que Tony Hawk ou Aweille!
Le rappel était vraiment un cadeau avec plusieurs pièces tirées de Montréal $Ud. Et l’inévitable arriva, la foule criait de jouer Tony Hawk. Je pensais que les gars étaient tannés de la faire, mais il semblerait que non. C’est là où j’ai fait 10 pas en arrière pour laisser le plancher de danse à la trentaine de personnes déchaînées qui participaient au violent « mosh pit ».
C’est ainsi que notre premier rendez-vous avec le Festival Agrirock s’est terminé. Ça donne le goût de revenir l’an prochain ! (Karina Tardif)
C’est une belle idée qu’ont eue Arté Boréal et Le Cercle de tenir, jeudi dernier, une soirée folk au cours de laquelle les amoureux de la plume et des cordes allaient pouvoir se régaler : pas moins de neuf artistes se sont succédés sur la scène de la salle de la rue Saint-Joseph! Photoreportage :
Le tout a commencé avec Alex Fortin, qui a lancé les festivités seul à la guitare. Il a plus tard invité deux autres musiciens, Rami Filo à la basse et Hubert Michaud à la lap steel. Folk tranquille, mais sincère. Et du Wilco en prime!
Quelques minutes plus tard, Cold Folks se présentait en duo (Gabrielle Bégin au banjo et David Raymond Leblanc à la guitare) pour nous faire faire un petit voyage dans le temps. Plusieurs classiques folk et bluegrass se sont succédés. C’était juste assez entraînant pour conserver l’attention du public venu en grande partie voir le duo suivant.
Les Ontariennes francophiles de Scarlett Jane étaient visiblement très attendues si on se fie à la réaction des spectateurs (qui restaient loin derrière faute de place assise à l’avant, qui formait un trou béant… on prend des notes : la formule cabaret, c’est plus efficace). Le temps d’installer quelques tables de plus à l’avant, voilà, l’ambiance est dix fois plus agréable et on peut se concentrer avec bonheur sur les magnifiques compositions et reprises du duo. Elles chantent si bien ensemble!
Pour continuer, Timothy Luke Dawson prend place seul sur scène. Il nous montre au passage que s’il est bien de savoir écrire des chansons, y’a rien de mal à bien interpréter celles des autres. Allez donc écouter son maxi Old Lovers, disponible sur Bandcamp!
Jérôme St-Kant suit, accompagné de Simon Kearney (et de son sac à dos!). Se présentant comme étant Régis Labeaume, le jeune Jérôme a su démontrer en deux interventions et trois chansons tout son humour (et son esprit tordu). On en aurait voulu un peu plus, mais ce ne sont pas les occasions qui risquent de manquer!
J’ai terminé ma soirée avec Josué Beaucage, chanteur de Who Are You. La voix de Beaucage fait parfois penser à celle de Cat Stevens, surtout là, dans son plus simple appareil (guitare-voix). On espère avoir plus de nouveau matériel sous la dent!
J’ai malheureusement dû m’arrêter là, il était déjà passé minuit! J’aurais bien aimé voir les autres artistes au programme. Gageons qu’on va avoir la chance de se reprendre. Les organisateurs prévoient déjà une suite à cette soirée et c’est tant mieux. Faudra peut-être juste penser à raccourcir un peu les soirées… quitte à en faire plus!
Ils sont arrivés sur scène vers 21h15, sans première partie, et on sentait qu’ils étaient d’une humeur festive ce soir-là. En entrée de jeu, Karl Tremblay s’est exprimé « Ici, c’est le type d’endroit où on aime le plus jouer ; une microbrasserie ». Il est en effet possible, depuis un mois déjà, de déguster la bière Les Grands Bois brassée directement à St-Casimir. J’ai eu la chance de voir Les Cowboys fringants dans plusieurs festivals durant l’été, et je dois avouer qu’en salle, ce n’est pas la même game. Même le public est vraiment différent. On sent une effervescence et une énergie qui se transmet beaucoup mieux qu’à l’extérieur, et le groupe semble jouir d’une plus grande liberté également.
Déjà, il y avait 2 parties au spectacle qui comptait plus de 20 chansons dont une majorité faisait partie de leur dernier album Octobre. En plus, on sentait un vent de folie qui planait, comme ce n’était pas la première fois qu’ils se retrouvaient à la Taverne. Ils ont même clamé que c’était une des salles au Québec où ils étaient le mieux reçus.
Ils ont commencé le spectacle avec la chanson Bye bye Lou, pour ensuite interpréter quelques chansons faisant partie des anciens albums telles que La reine, La Manifestation ainsi que Paris-Montréal. Plusieurs fans ont fait des demandes spéciales donc nous avons eu la chance d’entendre l’Hiver approche, Impala Blues et même le début de la chanson de thème de Watatatow. À un certain moment durant le spectacle, c’était pratiquement un challenge entre Karl Tremblay et Jean-François Pauzé à savoir si l’un connaissait les paroles ou la partition de la chanson qu’ils voudraient chanter. C’est de cette manière qu’on a également eu droit à des échantillons de Horse with no name et de Stairway to heaven.
Au retour de l’entracte, le public a eu droit à un « Service de bar ». En effet, Jérôme Dupras a distribué pas loin d’une trentaine de bières aux gens dans l’assistance. Il s’est même dirigé à plusieurs reprises dans la foule pour jouer de la guitare et y faire du bodysurfing. À mon avis, c’est à ce moment que la soirée a le plus levée, bien qu’elle fût déjà bien entamée. Ils sont revenus au son d’Octobre puis ont enchaîné avec Droit Devant,Ti-Cul et la chanson de l’heure : Marine marchande. Une demoiselle du public est même venue chanter les parties de Frannie Holder de cette chanson. Lors de la chanson La dévisse, ce sont des animaux (et autres formes douteuses) en ballons qui ont été distribués dans la foule qui passait une excellente soirée. Le public réservait également une surprise aux Cowboys fringants lors de la chanson Les étoiles filantes. Les avions en papiers partaient au vent sans arrêt lors de la chanson, tellement que Karl Tremblay a confié que c’était la plus belle soirée d’avion qu’ils avaient vu depuis longtemps.
Malgré les nombreuses années qu’ils ont derrière la cravate, les Cowboys fringants semblent avoir encore autant de plaisir sur scène, à créer des situations cocasses et à livrer la marchandise aux fans qui se déplacent encore beaucoup pour les voir. J’avoue que ce spectacle que j’ai vu samedi sera difficile à égaler, mais ils reviennent à la St-Casimir au mois de mars pour une supplémentaire, si vous regrettez de ne pas avoir pu être à celui-ci!
La formation montréalaise Groenland faisait son grand retour à Québec dans un Impérial Bell bondé de fans venus découvrir le deuxième album du groupe, A Wider Space.
Le groupe jouit d’un buzz immense dans la vieille capitale comme en font foi la succession de prestations à guichets fermés au cours des deux dernières années. La pop lumineuse et orchestrale trouve un écho dans la capitale du metal et c’est bien ainsi.
C’est donc avec un enthousiasme certain que le public a accueilli Sabrina Halde, Jean-Vivier Lévesque et leurs complices alors que ceux-ci se lançaient dans une Times of Survival déjà riche en arrangements magnifiques (et en pads électroniques). Sabrina, occupe la majeure partie du centre de la scène, Jean-Vivier est (seul, pour le moment) à sa droite, Jonathan trône à l’arrière de sa batterie pendant que Simon (le bassiste), Marianne (Bertrand, la violoncelliste) et Ariane (la violoniste) se laissent bercer au son de la douce musique qu’ils jouent eux-mêmes. Ajoutons à cela une gang de gars et leurs instruments à vent (les brass, dixit Sabrina), et nous avons là de quoi donner quelques orgasmes musicaux à nos tympans.
Pendant plus d’une heure, c’est un Groenland en symbiose avec les fans, du moins ceux qui écoutent (on y reviendra), qui s’exécute. Bien sûr, Sabrina, sa voix soul et le groupe nous ont servi une bonne assiettée de A Wider Space, qui fut accueilli bien gentiment par le public, mais pas autant que les pièces de l’album précédent, The Chase, qui a fait connaître le groupe. Oh que les fans se sont déchaînés sur ces magnifiques envolées orchestrales!
Déjà fort émotive lors du spectacle de lancement de la veille, Sabrina a encore eu du mal à terminer ses remerciements sans sanglotter. On sent même sur scène que cet album a été difficile à livrer et que le fait de se retrouver là, à chanter et à jouer de la musique devant nous, relevait des réalisations titanesques!
On pardonnera les (rares) erreurs de parcours du groupe sur scène et on a bien hâte de revoir Groenland dans une version rodée au quart de tour du même spectacle.
Le Couleur
Juste avant Groenland, Le Couleur est venu proposer sa pop électro qui nous replonge droit dans les années 1980, orgie de cloche à vache inclus (vous savez combien j’aime ça, moi, le cowbell, il devrait y avoir du cowbell pour toutes les occasions). Laurence Giroux-Do vient à peine d’accoucher et nous avertit, le groupe risque d’être un peu rouillé.
Si le groupe était rouillé, ça ne paraissait pas du tout! Faut dire que le groupe a joué safe en présentant surtout des chansons connues (pourtant, un nouvel album s’en vient) qui nous ont fait danser sans lendemain. Surtout, la musique dansante du groupe est parvenue à enterrer le bruit désagréable des conversations qu’on entendait à tout coup (on y reviendra). Le Couleur sera au Cercle le 24 octobre prochain. À ne pas manquer!
Anatole
Pour son dernier show avant son retour dans la nouvelle L.A., Anatole s’est fait plaisir avec ses visions (au tour de Groenland d’être transcendé… bienvenue dans le club – dont j’ai l’honneur de faire partie!) et il a tout donné dans une prestation de près de 45 minutes qui a bien sûr plu aux fans tout en frappant un mur d’incompréhension et de malaise chez les gens qui n’avaient jamais vu ce personnage théâtral.
Toujours dans son costume de squelette, Alexandre nous a fait ses chorégraphies habituelles : la coup de la cigarette sur scène (« Hein! Il fume! »), du mort sur scène (« Pourquoi il reste couché là pendant que le band joue! »), du changement de costume pendant Le grand sommeil (grimpé dans une des alcôves), de la coke (« hein, des sachets de poudre pis il sniffe! ») et des pieds nus (« Hein! C’est dangereux! »). Enfin, tout le monde s’est tu et s’est mis à danser pendant Discollins parce que cette pièce est tout simplement irrésistible.
Anatole est reparti dans ses terres après avoir évangélisé Québec. On soupçonne qu’il n’aime pas Mauves, qui revient à Québec avec un album intitulé… Coco. #Poud, quelqu’un?
VOS GUEULES!
Je sais, la foule qui parle pendant les premières parties, c’est pas nouveau. Mais vendredi dernier, on entendait énormément de gens parler PENDANT le spectacle de Groenland. C’était désagréable d’un bout à l’autre de la salle (j’avais des amis à l’avant, j’étais sur le balcon quand je ne prenais pas mes photos). Est-ce qu’on doit encore rappeler aux gens que s’ils ont payé pour le droit d’être là, leurs voisins aussi? C’est une question de respect le plus élémentaire.
« Hey ! C’est quoi le band qui jouait à soir ? Ça Valaire bon ! »
– « Ouais, ça Valair’ vraiment le détour ! »
Savoureux calembours à part, il s’agirait d’un euphémisme que de dire que Valaire a cassé la baraque mercredi soir à l’Anti.
À dire vrai, et pour solidement parler à travers mon chapeau, jamais samedi soir à St-Roch n’aura été si funky !
Parlons-en, d’ailleurs, de ce nouveau son funk steviewonderojamesbrownesque :
D’aucun aurait pût s’inquiéter de ce que la performance scénique de Valaire se vit affectée par un changement de registre musical aussi senti.
Et bien, monsieur D’aucun se serait alors fourvoyé ! Les gars de Valaire, de déjà très réputées bêtes de scène, n’ont jamais eu l’air si heureux de faire guincher les demoiseaux-selles. Il faut dire que la présence du monumental Alan Prater n’aura en rien aidé à calmer le jeu !
Est-ce l’été passé auprès des très magnifiques circassiens de Flip Fabrique qui aura pourvu Valaire de cette fougue toute funky ? Sont-ce les charmes et les effluves de St-Roch qui auront poussé la troupe valairienne à s’abandonner ainsi aux démons de la danse, du rythme et de la soul ? Dieu et James Brown seuls le savent !
Dans tous les cas, tout le monde, tant les mordus qui, comme moi, n’ont pas encore décroché de Golden Bombay que les Gargouilles de l’Église St-Roch (?!) se seront fait prendre à se déhancher, faire le pogo-stick et le Oubopopop en cette exaltante soirée passée à partager sa sueur.
Kahli Abdu aura mené les préliminaires d’une main habile avec sa musique électro/hip-hop aux accents soul. On aurait pût souhaiter une première partie plus entraînante, mais enfin, il fallait bien nous garder en haleine pour les maîtres de soirée.