Francis Faubert s’est produit pour la première fois à Québec au District rue Saint-Joseph dans le cadre de la série Apéro découverte du Festival d’été de Québec. Accompagné de Dany Placard à la basse et de Mat Vézio à la batterie, Faubert n’a pas déçu, au contraire.
Puisant essentiellement dans son album Maniwaki, paru l’automne passé et réalisé par Dany Placard, Faubert nous a servi une véritable volée de rock folk-garage. La chanson titre de l’album annonçait les couleurs du trio qui a donné une solide performance toute en profondeur. Le tone était pesant, rond et fort. Les solos de guitare rappelaient ceux de Freddie King. Complètement à sa place à la basse, Placard était beau à voir danser et jouer avec assurance. Il faut également noter l’excellent travail de Vézio (Antoine Corriveau) à la batterie.
Certains trouveront l’univers de Faubert «damnant», mais une dose de mélancolie et de douleur trouve définitivement sa place dans un contexte de fin d’hiver. Parolier de la trempe de Fred Fortin, il a su nouer les gorges avec la pièce Chaque fois, qui partage la même charge émotive que la chanson Batiscan de Keith Kouna. La veille du spectacle, Faubert a dévoilé le vidéoclip de la chanson Moman; véritable appel à l’aide d’un homme vulnérable qui demande à sa mère de prier pour lui. L’entendre live a été toute une expérience. C’était deep rare.
Somme toute, l’auteur-compositeur-interprète a donné une très belle performance touchante et on espère le revoir à Québec dans un avenir rapproché.
C’est hier soir, le 10 mars, que Baptiste Prud’homme présenta son spectacle à la salle Anaïs-Allard-Rousseau. C’est avec un décor impressionnant comprenant une centaine de livres sur scène et même quelques-uns suspendus dans les airs que le chanteur fit son apparition. Un homme chaleureux, sympathique et qui mis à l’aise le public dès les premières paroles.
Avec un discours rempli de sensibilité et d’amour pour la littérature québécoise, il prit le temps de démontrer l’importance que l’on devait accorder aux talents d’ici.
Avec ses six acolytes, il nous fit vivre son monde magique. Il y eut même l’apparition d’une jeune fille qui fit quelques pas de ballet durant l’une des chansons. C’était tout simplement touchant de voir leur belle complicité.
Bref, ce fut une soirée unique ! Je vous laisse découvrir les clichés que j’ai pu y prendre.
Après m’être fait demandé pendant plus d’un mois “Tu vas voir les bigfoots?” le spectacle du groupe ontarien Monster Truck s’est finalement déroulé le 8 mars dernier au Cercle, précédé par la formation blues rock britannique The Temperance Movement. Le tout orchestré par District 7 Production, c’est devant une foule comble et bien compressée d’environ 250 personnes que les deux groupes ont donné leurs prestations énergisantes.
Monster Truck
Venant nous présenter leur deuxième album encore tout chaud du 19 février dernier, les membres sont entrés sur scène avec une introduction musicale épique avant que Jeremy Widerman, vêtu d’une veste en jeans laissant librement respirer son chest, fasse vibrer les premières notes de sa Gibson SG jaune et commencer en force avec The Lion. La foule était belle et bien réceptive par ses hurlements et ses applaudissements entre les chansons, mais restait relativement passive durant la performance du groupe. Déçu par ce calme plat, j’ai vite réalisé qu’on était mardi soir et que les gens préféraient probablement apprécier le spectacle et par le fait même, rester sages.
Ironiquement, la deuxième chanson interprétée fut Why are you not rocking, morceau beaucoup plus rapide et intense que la précédente. Avec sa voix rauque et sa longue tignasse frisée, la performance vocale de Jon Harvey n’était rien de moins qu’impeccable, en plus de nous délivrer en puissance le son de sa basse. Les spectateurs se sont empressés d’accompagner les aires accrocheuses du refrain de la seconde pièce. Peu à peu les gens se sont mis à être plus participatifs, d’autant plus que le troisième morceau, Monster Truck nous a balancé leur gros hit Old Train, où les fans se sont époumonés à l’unisson pour chanter les fameux “wo-ho” tout au long de la chanson.
Rapidement, j’ai réalisé qu’on entendait très peu l’organiste Brandon Bliss! Dommage, car de bien des groupes stoner rock, Monster Truck se démarque de par son orgue, donnant une touche rétro/gospel forte intéressante. De même pour le son de la basse qui aurait pu être un peu plus enveloppante. Difficile de bien balancer les instruments lorsque le volume de la guitare est à ce point élevé.
Pendant ce temps, la foule se réchauffait et démontrait, par ses poings levés et son agitation, qu’elle appréciait la performance. Graduellement, Jeremy Widerman semble s’être mis à s’amuser et à s’imprégner de l’énergie du public en dansant et en sautillant un peu partout sur le stage, dans la fumé illuminée par les projecteurs rouges. Il est d’ailleurs allé chercher une main géante en mousse arborant le logo du groupe, pour la mettre sur le bout du manche de sa guitare durant la pièce Call it a spade. L’ambiance s’est enflammée vers les dernières chansons alors que les verres de bière vides virevoltaient un peu partout entre les têtes des spectateurs et le plafond. On a pu même assister à un circle pit!
Bref, tout au long du spectacle, Monster Truck pige dans ses deux albums ainsi que sur leur EP, The Brown, offrant une progression touchant au stoner, au blues rock et au country, en ce qui concerne certaines pièces du nouvel album.
The Temperance Movement
En première partie, le groupe blues-rock britanique aux tonalités des années 70 The Temperance Movement est également venu nous présenter son nouvel album White Bear, sortie en janvier dernier.
Malencontreusement, étant habitué à ce que les spectacles du Cercle commencent plus tard qu’à l’heure inscrite sur le billet, je suis arrivé tout juste à la fin de leur prestation! Quelques commentaires des gens m’ont confié les avoir apprécié grandement dont certains pour qui c’était une découverte.
Québec avait de la grande visite vendredi et samedi soirs. Patrick Watson relançait sa tournée à l’Impérial Bell après avoir déjà conquis le monde une fois avec son magistral Love Songs for Robots.
Nous avions déjà eu le plaisir de voir le spectacle à quelques reprises l’été dernier et nous avions hâte de voir si les cartes avaient au moins été un peu brassées. Nous sommes arrivés dans un Impérial déjà bien garni de jeunes (et moins jeunes) mélomanes déjà tous souriants. La magie allait être dans l’air.
Et n’eut été d’un problème de son chronique qui a agacé Watson, ses musiciens et le public tout au long du spectacle, cette soirée aurait été presque parfaite.
C’est au son de la très feutrée Know That You Know que Watson et son groupe font leur entrée. Quelle entrée en matière, beaucoup plus énergique si on compare aux spectacles de l’année dernière alors que le concert commençait par Love Songs for Robots! Le Montréalais n’a pas perdu de temps et il a enchaîné avec Good Morning Mr. Wolf, Hearts et Bollywood. On remarque déjà que le son n’est pas tout à fait à la hauteur, ce qui semble agacer Watson pendant qu’à la console, on sue à grosses gouttes pour trouver le bobo. On fait son possible pour faire comme si de rien n’était, on se réchauffe le coeur avec Grace, langoureuse, chaude, pop baveuse, mélodieuse comme une chanson des Beach Boys.
Pendant qu’on est à chaud, aussi bien en profiter avec Mishka, Joe, Robbie, et les autres musiciens (dont une section de cuivres), pour nous jouer quelques vieilles chansons… en mode acoustique, tous autour du même micro! Words in the Fire, Wooden Arms et la déjà classique Into Giants ont su charmer des fans conquis d’avance. Malheureusement, les problèmes de son se sont montrés plus agaçants pendant cette période plus tranquille.
Visuellement, on avait droit une fois de plus à du bonbon grâce à des jeux de lumières savants basés sur ces fameuses lampes qui étaient installées au fond de la scène. On a même eu droit à un impressionnant jeu de lasers qui a ébloui autant le parterre que le balcon, qui ont lancé des « ooh » d’émerveillement. Réussite totale sur ce plan.
C’est une transition magnifique entre Love Songs for Robots et Places You Will Go qui a marqué le début du dernier droit du spectacle qui nous a donné une nouvelle occasion de nous émerveiller avec une Adventures in Your Own Backyard magistrale, épique et complète, trompette incluse. Turn into the Noise est venue clore ce plat de résistance dans une nouvelle immersion son et lumière qui s’est conclue sous un tonnerre d’applaudissements.
L’obligatoire rappel n’a pas déçu, alors que Watson a interprété Big Bird in a Small Cage et Step Out For a While avant de terminer tout en douceur avec Lighthouse. Beaucoup de chansons des deux derniers albums, ce qui n’a pas empêché Watson de piger quelques chansons des premières années de son répertoire.
Sérieux, si ce petit problème de son agaçant avait pu être réglé (une vraie badluck), on aurait eu droit à la totale. Comme les spectateurs du lendemain ont eu. Pas grave, on se reprendra.
Laura Sauvage
En septembre dernier, elle présentait ses chansons en solo devant public pour la première fois. Quelques mois plus tard, Laura Sauvage (Vivianne Roy) a beaucoup plus de matériel à présenter et franchement, c’est toujours aussi prometteur. Les pièces folk-rock se mélangent fort bien à l’attitude et à la voix de Sauvage, qui peut autant jouer en douceur que mordre à pleines dents dans la vie. Extraordinormal, le premier album complet de la jeune auteure-compositrice-interprète, sera lancé à la fin du mois sur Simone Records.
Vendredi le 19 février, le groupe Saguenéen Sweet Grass était en visite en sol trifluvien au Café-Bar Zénob. Ils présentaient leur musique aux influences folk-country, parfois jazz et même Maghrébine. En cours d’écriture pour éventuellement sortir un album bientôt, le groupe a déjà un EP de 6 chansons datant de 2014 disponible sur leur bandcamp. Ce qui distingue le groupe, c’est la diversité des instruments qui les accompagnent ; Pierre-Antoine Tanguay joue de la contrebasse, Alexandrine Rodrigue de la guitare, Pascal Gagnon-Gilbert des percussions, Johannie Tremblay s’accompagne de la flûte traversière et de l’harmonica alors qu’Ovide Coudé manie le banjo, la mandoline, la trompette et même l’oud, instrument traditionnel du Maghreb. Au final, nous avons droit à quelque chose de franchement intéressant qui donne envie de taper du pied.
D’après eux, leur alliance donne un son typiquement saguenéen qui peut rappeler la musique traditionnelle parfois. Il est évident que leurs textes sont teintés de références et de couleurs du Saguenay-Lac-St-Jean ayant tous étudié au collège d’Alma en musique. Alexandrine a également eu l’opportunité de participer à une résidence lors du Festival de la chanson de Tadoussac en 2014, résidence par laquelle des artistes comme Lisa Leblanc et Klö Pelgag sont passées.
Malgré la foule restreinte, les gens ont su apprécier les douces mélodies du groupe et les belles harmonies vocales entre Johannie, Alexandrine et Pierre-Antoine. Chaque chanson (ou presque) commençait en douceur pour ensuite monter progressivement dans l’ajout des percussions et des cordes même quelques fois d’instruments à vent. Bref, on peut dénoter une belle variété de sons dans leur musique et également dans la répartition des solistes.
Prochainement, comme le groupe compose des textes en français et souhaite conserver une image qui s’accorde avec cette vision, ils ont décidé de changer le nom Sweet Grass pour Chassepareil, plante qu’on utilise pour ses racines pour faire entre autres de la racinette (rootbeer). Cela s’accorde également avec les couleurs de leurs textes qui rappellent la nature et les saisons en région. En écriture présentement dans le but de présenter du nouveau matériel en même temps que leur nouveau nom, les membres du groupe sont tous revenus aux sources pour travailler et répéter le plus souvent possible. Nous sommes impatients d’entendre leur nouvel album.
En janvier dernier est apparu une image de jambes féminines sur un fond bleu cyan et une inscription toute discrète annonçant le nouvel album Vaginite pour un dur à cuire de Brun Citron. C’est ce samedi qu’avait lieu le lancement de cette magnifique cassette, dans un lieu tout aussi beau : Le Knock-out. Punch, sourires, enfants et parties de baby-foot étaient au rendez-vous.
C’est accompagné de Nicolas Girard (Grand Morne) et David Cimon que notre Brun Citron a joué l’intégral de cette nouvelle publication : 12 pièces, 11 minutes. Aussi rapide et simple que ça ! T’as pas le temps d’aller te chercher une réglisse au comptoir caisse, que déjà on est rendu à la moitié de la performance. Quelques blagues par-ci, par là, deux pièces jouées de façon plus acoustique, le tout à la bonne franquette et parfait pour cet après-midi ensoleillé. Petite chanson bonus-rappel à la fin : Vomir dans mes ch’veux, tirée du premier album. J’écris tout ça, mais en fait, c’est que j’en ai profité pour faire une petite entrevue avec Jonathan Boisvert. Je te la présente ici, accompagnée de quelques photos de cette journée.
On sait que Brun citron, c’est un projet solo entre un ukulélé et toi, sauf qu’aujourd’hui, tu étais avec Nicolas et David. Sur ce nouvel album, on parle aussi de la participation de Benoit Pinette (Tire le coyote), Dan Santos (Scream Elliot) et Benoit Poirier (Jesuslesfilles, Le monde dans le feu). Peux-tu m’en dire un peu plus sur leur implication et le procédé derrière sa création ?
J’avais fait le premier seul. Je ne jouais pas de batterie, je m’étais pratiqué et j’avais tout fait. Rendu au deuxième, bien, ça ne me tentait pas de tout faire ! J’étais un peu… un peu fatigué de tout faire ! Comme j’avais plein d’amis, je m’étais dit : « Ah, bien, je vais engager plein de drummers que je connais et j’ai le goût de travailler avec eux. » Puis c’est ça, avec David, je lui avais dit : « Ah, viens faire la basse, ça serait cool. » Je ne sais pas c’est quoi mon processus, mais c’était comme : « Ah, bien, on va l’essayer avec celle‑là, si ça vous tente. » En général, ils ont dit oui, et Benoît Pinette est venu taper des mains et faire des back vocals.
Tu as tout enregistré chez toi, donc tout ce beau monde s’est pointé dans ta maison?
Oui, tout le monde est arrivé chez nous, on a fait ça à peu près dans le même mois.
Comme on vient d’en parler, ton deuxième album présente des pièces un peu plus élaborées musicalement, qu’est-ce qui t’a mené vers ce choix ?
Puisque j’ai fait le premier album ainsi que les spectacles seul, ça augmente le niveau de stress beaucoup. En travaillant avec des gens, je m’assurais qu’ils étaient droits et j’ai rajouté de le basse, qu’il n’y avait pas dans le premier. Je trouvais ça le fun aussi de faire jouer mes tounes par d’autres… même si c’est des drôles de sujets !
Sur le bandcamp de ton premier album, il y a des citations diverses de gens qui expriment leur appréciation, dont une de ta mère qui dit : « Ouin… c’est thérapeutique ton orchestre! » Il serait écrit quoi pour celui-ci ?
Ma mère a encore raison pour celui‑là ! Elle ne me l’a pas dit, mais… oui, c’est ça, c’est thérapeutique comme album, encore un peu.
Avec la venue de Vaginite pour un dur à cuir, tu comptes faire évoluer Brun citron de quelle façon dans les prochains mois, tu as des spectacles à venir ?
Je vais faire d’autres choses bientôt, mais c’est complètement différent. Ça va être encore Brun Citron, parce que c’est encore moi qui monte toute la patente, mais ça sonne quand même très différent. Cet album‑là, ça fait un petit bout quand même qu’il est enregistré, donc je suis passé à autre chose. Mon but avec Brun Citron, c’est vraiment de sortir ce que j’ai le goût de sortir et de faire un album différent à chaque fois. Celui‑là se rapproche vraiment du premier, mais le prochain, on va pogner une débarque. Si les gens aiment ça, bien qu’ils l’écoutent, puis sinon, qu’ils ne l’écoutent pas et qu’ils attendent le prochain qui va peut‑être être à leur goût !
L’idée derrière la pièce Belle Perruche vient du film pas mal culte La cloche et l’idiot, est-ce que tu as d’autres inspirations particulières du genre ?
Souvent les chansons, quand je les écris, elles sont vraiment plus longues. Je les rapetisse puis je les brunis. Comme par exemple, Le beurre, c’était une relation amoureuse qui n’avait pas vraiment marché avec moi, parce que la fille était vraiment différente. Je me rappelle qu’une fois, elle m’avait obstiné à l’épicerie, que ça serait mieux que j’achète de le la margarine : le beurre, c’est gras, puis c’était vraiment… « regarde, moi, je prend du beurre, puis je pense qu’on n’est pas fait pour s’entendre. » Donc, c’est ça, Le beurre, c’était une relation vouée à l’échec déjà à l’épicerie !
Maintenant on passe aux questions thématiques !
Question Groupie :
Dernièrement on a pu t’entendre sur l’album de Beat Sexü, Open House et sur une collaboration avec le Rock dans le feu. Avec qui d’autre aimerais-tu collaborer ? Un artiste de Québec ou d’ailleurs, et pourquoi ?
Bien, en fait, j’ai tout le temps voulu… là, eille, je te dévoile des affaires! C’est bizarre, je ne lui ai jamais dit en plus et je lui parle souvent, mais j’ai toujours voulu travailler avec Gab Paquet. J’aime beaucoup ce qu’il fait, et il a souvent une twist que j’aimerais lui donner pour voir qu’est‑ce que ça ferait. Je trouve qu’il écrit super bien et il a une voix incroyable, mais je ne lui ai jamais dit, dis‑lui pas !
Question Passe-temps :
J’en profite pour mentionner que la cassette est, de loin, dans les plus belles que j’ai vues, et tu l’as d’ailleurs presque entièrement réalisée. On sait que tu es derrière la compagnie Moustache moutarde, où tu y fais du graphisme et de la sérigraphie, en plus de faire de la photographie et des gâteaux de fête. As-tu d’autres talents cachés tels que de l’escrime ou le pouvoir d’arrêter le sang de couler ? Sinon, quel serait ton prochain défi ou quel pouvoir tu aimerais acquérir ?
Non, c’est pas mal ça. Je suis bien curieux. Quand je découvre quelque chose et que je tripe, j’aime ça savoir comment c’est fait et essayer ! C’est un peu comme ça que j’ai commencé la sérigraphie. On était parti quatre gars à Chicago voir le Pitchfork, et il y avait full de flatstock et beaucoup d’affiches de shows en sérigraphie. Je capotais, t’sais ! En revenant on est passé par Toronto et dans le char, je me disais : « Moi, je veux faire de la sérigraphie. » On est arrêté dans une librairie et il y avait un livre, Faites de la sérigraphie à la maison. Je l’ai acheté, j’ai commencé à essayer ça, puis c’est ça ! Mon nouveau pouvoir serait de vivre éternellement pour être capable de faire tout ce que je veux faire !
Question Alimentaire :
Si tu tappes Brun Citron sur Google, outre ton Bandcamp et compagnie, on tombe sur un lot de recettes à base de citron et de rhum brun. Ça serait quoi les autres aliments qui formeraient la recette pour représenter le band ?
Je l’ai déjà tapé, oui ! Le rhum ! Ce serait un peu dans la même optique, beaucoup des fruits colorés, mais qui sont passés date un peu. Ils sont tout beaux, mais ils baignent dans le rhum.
Question Film :
Quand on écoute tes pièces, on a tout de suite plusieurs images qui nous viennent en tête. Es-tu quelqu’un qui écoute beaucoup de films, et as-tu un réalisateur favori ?
Oui ! Il y a plein de réalisateurs que j’aime, mais je n’en ai pas de préféré parce que je ne les connais pas tous non plus. J’aime ceux‑là qui poussent, qui essaient des affaires, qui n’ont pas peur de se planter, comme Alejandro González Iñárritu par exemple. J’ai regardé le Making off de Birdman, et il disait : « T’sais, la trame sonore, ça va juste être du drum. » Sur papier, c’est un plan foiré, là, ça ne marche pas, mais moi, j’ai vraiment trippé en écoutant le film. Après, il a fait Le Revenant en disant : « On va filmer seulement avec de la lumière naturelle. » Je trouve que c’est comme ça qu’on avance. Ce n’est pas en reproduisant tout ce qui se fait. C’est un peu ce que je fais aussi, c’est ennuyant, sinon. Il faut essayer au risque de se planter.
Dernière question : thématique de ton choix
Bien, c’est écrit le mot Doloréanne sur le mur en arrière (cc : le mur du Knock-out avec toutes les signatures des bands qui sont passés dans la boutique).
O.K., alors, qu’est‑ce que tu ferais avec la machine de Back to the Future ?
J’irais faire de la musique dans les années trente, quarante. J’ai vraiment un kick là‑dessus. On dirait que dans le temps, l’industrie du disque n’existait pas. La musique, c’était un divertissement, ce n’était pas un produit qu’il fallait pousser, c’était juste ludique. C’est arrivé dans les années cinquante, qu’on produisait des albums pour faire de l’argent avec ça. Oui, c’était encore pur et beau dans ce temps‑là. Ça avait l’air, en tout cas !
Vous pouvez écouter le très divertissant nouvel album de Brun Citron en direct de son Bandcamp et/ou y acheter une cassette. Elles sont aussi en vente au Knock-out, et si vous êtes chanceux, vous allez même repartir avec un T-shirt pour le même prix !
Merci à Tatiana Picard pour la transcription de l’entrevue.
Mercredi soir dernier, à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de Trois-Rivières, les 250 places disponibles étaient pratiquement toutes prises. Harry Manx, accompagné du claviériste ontarien Mark Lalama, a offert toute une messe à ses fidèles qui ont écouté ses chansons religieusement ! Dès son entrée, Manx a fait de la salle de spectacle son temple. Les lumières de la scène, bien que généreuses, ont servi à accentuer l’ambiance bien cérémoniale.
Au-delà de ce contexte pouvant donner une impression d’austérité, le musicien né dans l’Île de Mans (situé entre l’Irlande et la Grande-Bretagne) s’est montré généreux, à l’aise et drôle. Entre les chansons, autodérision et boutades se sont succédé. Parler d’épreuves difficiles pour ensuite expliquer que c’est le style typique d’une chanson d’amour ; stimuler un « courrier du lecteur » dont la lettre concernait le niveau d’appréciation du chanteur par rapport à la bouffe québécoise ; expliquer que le blues, ça sert non pas à exprimer sa douleur, mais à faire souffrir les gens, etc. fait partie des moments cocasses permettant de consolider la complicité entre Manx, Lalama et le public.
La présence de seulement deux musiciens sur scènes était suffisante. Manx avait apporté avec lui cinq guitares différentes, son portable pour les rythmes et un harmonica (ce qui lui a permis durant le spectacle de jouer trois instruments à la fois !). De son côté, Lalama avait apporté son accordéon, son clavier Moog et sa mélodica (style de clavier qui se prend pour un instrument à vent n’ayant été utilisé qu’une seule fois durant le spectacle). Bien que le mariage entre les éléments de cette artillerie aurait pu s’avérer houleux, il apporte plutôt une touche différente aux chansons d’abord entendues sur disque. Les pièces très blues aux accents indiens de Manx prennent alors une couleur tantôt psychédélique, tantôt évoquant la Louisiane.
Les pièces de Manx sont des trésors de sorcelleries sur scène. Autant les pièces sur disques sont envoutantes, autant le temps d’un spectacle elles sont devenues des professions de foi pour les tympans ! Les pièces « Bring Than Thing », « Make Way for the Living » et « Coat of Mail » n’en étaient que plus puissantes. Quant aux reprises, il faut plutôt parler de réinvention et non de brebis sacrifiées sur le bucher malmené des reprises. « Voodoo Child » (Jimmy Hendrix), « I’m On Fire » (Bruce Springsteen), « Summertime » (Gershwin) et « Baby Please Don’t Go » (Willie Dixon) sont devenues en une soirée des pièces de Harry Manx !
L’appréciation du public envers Manx et son univers intégrant l’Inde, le blues sud-américain et le folk canadien était palpable avec trois ovations debout, justifiées par deux rappels. Certains fans nous ont avoué à moi et à Jean-François (notre photographe et fan de Manx) avoir été envoutés dès la première écoute, que ce soit chez l’esthéticienne ou à la télévision. Ils apprécient également sa capacité d’entretenir une belle relation avec son public et ses efforts pour lui plaire. Par exemple, une spectatrice a expliqué que la maîtrise du français de Manx s’est accrue depuis le dernier spectacle qu’elle a vu.
Pour apprécier Harry Manx, il faut accepter d’adopter une attitude très attentive, voire contemplative. Si vous voulez participer à un « mushpit », vivre dans un éclairage vous provoquant une crise d’épilepsie et danser jusqu’à mourir, ce spectacle n’est pas pour vous ! Il est bon parfois d’être simplement spectateur et de se laisser submerger complètement par un monde étant particulier lorsque non initié, mais qui devient vite un second chez-soi.
Le 25 février dernier, District 7 Production présentait le spectacle de Silverstein au Cercle. Existant depuis plus de 10 ans, le groupe a encore une fois offert une prestation à la hauteur des attentes.
C’est devant une salle quasi comble que le groupe ontarien Silverstein est monté sur scène vers 22 h pour offrir tout un spectacle à leurs fidèles fans. Dès la première chanson, la foule était en délire. On pouvait ressentir l’immense nostalgie qui régnait au Cercle ce soir-là.
Honnêtement, j’étais moi-même très nostalgique. J’ai connu le groupe il y a maintenant 11 ans, à l’âge de 15 ans. Eh oui, en pleine phase d’adolescence et d’émotions ; Silverstein, c’était mon band préféré.
Pour l’avoir vu assez souvent en spectacle depuis ces dernières années, le groupe ne cesse de m’impressionner (encore). Je me suis même vue prise de frissons quand le groupe a interprété Your sword versus my Dagger. Parce que, même après 11 ans, je connais encore les paroles de cette chanson. Et les spectateurs aussi, visiblement, puisque c’est en chœur que nous avons chanté (plutôt crié dans mon cas) cette chanson.
Les gars ont joué des chansons de tous leurs albums, des plus récents aux plus vieux. On peut d’ailleurs remarquer que leur expérience porte fruit, puisqu’ils sont des bêtes de scène et de très bons musiciens. Ce qui m’a le plus marquée, c’est sans doute la qualité du chant de Shane. Il va sans dire qu’en 2005, son chant n’était pas aussi clair que maintenant.
Après près de deux ans d’absence dans la Vieille-Capitale, Shane a mentionné que le groupe s’était ennuyé (Moi aussi !). J’ai été contente d’apprendre qu’après même 10 ans, Silverstein reconnait ses fans. Shane a même remercié Jay Manek du EXOSHOP pour son constant support en lui dédiant une chanson.
C’est donc sous les airs de Smile in your sleep, de Call it Karma de My Heroine et de Smashed into Pieces que Silverstein a éveillé en moi de vieux souvenirs.
Emarosa
C’est avec son nouveau chanteur que le groupe Emarosa est monté sur scène. Les gars se sont chargés de réchauffer la foule avant Silverstein. M’appropriant moins leur genre musical, ils ont tout de même réussi à attirer mon attention. Ils ont offert une belle prestation empreinte d’énergie, surtout avec les différentes prouesses du chanteur.
Being As An Ocean
Véritable bête de scène, le chanteur Joel Quartuccio est sans aucun doute le coup de coeur de la soirée avec son interprétation de Spoken Word (Talk Music). Sa prestation fut très théâtrale. En étant toujours près de son public dans chacu de ses spectacles, Quartuccio chantait directement dans la foule avec ses fans. Ayant à peine le temps de reprendre son souffle, il enchaînait les différentes chansons. Aussi pouvait-on ressentir toute l’émotion émises par ses paroles.
Je n’ai pu assister à la première partie de ce spectacle, assurée par des bands québécois, pour des raisons professionnelles. Je vous invite tout de même à visiter leur page Facebook pour les découvrir.
C’est vendredi soir dernier, le 4 mars, que Pierre Lapointe s’est présenté sur scène avec un aplomb hors de l’ordinaire ! La magnifique salle Anaïs-Allard Rousseau permet d’avoir une certaine intimité avec l’artiste et il en a profité pour nous faire un brin de jasette avant de commencer son spectacle. C’est avec beaucoup d’humour qu’il prévenu la foule d’une soirée dépressive, triste et s’excusa au près des gens qui était déjà sans énergie ou en peine d’amour.
C’est seulement accompagné de son piano, lumières tamisées, que le charme succomba. Ce fût une très belle soirée et on a sentit tout au long du spectacle l’amour du public envers cet artiste bourré de talent !