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  • [SPECTACLE] Florent Vollant, Grand Théâtre de Québec, 20 octobre 2015

    [SPECTACLE] Florent Vollant, Grand Théâtre de Québec, 20 octobre 2015

     

    (Photos : Jacques Boivin)

    20151020-200246-02-Florent VollantMardi soir à, la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre, on avait l’impression que quelqu’un avait joué avec l’espace… et le temps, qui semble s’être arrêté pendant près de deux heures, le temps que Florent Vollant et ses amis nous guide dans un voyage qui nous a amenés au Nitassinan, la terre des Innus.

    Vollant, accompagné de ses complices Réjean Bouchard, Kim Fontainee, Louis-Philippe Boivin et André Lachance, a offert une prestation en toute simplicité, teintée du country-folk dans lequel ces braves gaillards baignent depuis des années. Les chansons étaient bien sûr principalement tirées de Puamuna, le dernier album de Vollant qui nous fait rêver, mais l’auteur-compositeur-interprète n’avait pas oublié ses premiers albums, ni l’époque à laquelle il s’était fait connaître (Kashtin).

    20151020-200702-04-Florent VollantVollant a ponctué le voyage musical d’anecdotes et de récits, souvent racontés tout simplement, sans chercher nécessairement à livrer un punch humoristique, même si l’humour ne manquait pas dans son propos. Le public écoutait sagement, buvait les paroles de ce raconteur qui partageait avec nous la vie au sein de sa communauté. Fallait être là pour l’entendre nous raconter comment il avait dessiné des cordes sur des bouts de bois et planté des bâtons de hockey à l’envers pour imiter… les Beatles avant de lancer Don’t Let Me Down avec grâce et subtilité. Une sympathique relecture qui donnait un autre point de vue sur une chanson qu’on a entendue des milliers de fois.

    Tant qu’à être à Québec, aussi bien recevoir une invitée spéciale, Pascale Picard, venue chanter avec Vollant Apu peikussian, une chanson bâtie sur le même squelette musical que sa Haunted Spaces. Un beau moment de simplicité et de complicité, une fois de plus.

    20151020-200412-03-Florent VollantÀ la fin du spectacle (pendant Tshinanu, pour ceux qui tiennent le compte), un groupe de jeunes femmes est spontanément monté sur scène pour danser. Alors qu’un préposé est accouru aussitôt pour les sortir de là, Vollant, tout sourire, a lancé un gros « Laisse-les faire! » et invité tout le monde à se joindre à lui. Disons que les spectateurs non autochtones hésitaient beaucoup à faire le Makusham avec Vollant… moi, dans le fond de la salle, je riais de bon coeur, et je pensais à ma blonde (innue itou), qui allait rire encore plus lorsque j’allais lui raconter le tout.

    Parce qu’au fond, un spectacle de Florent Vollant, c’est pas mal ça, une célébration. Une célébration de la vie, qu’elle se passe dans une grande ville ou quelque part entre le premier et le troisième but du grand terrain de baseball d’Indian Point à Labrador City.

    Jacques Boivin

    21 octobre 2015
    Région : Québec, Spectacles
    Florent Vollant, Grand Théâtre de Québec
  • [SPECTACLE] Claude Bégin de passage à Trois-Rivières le 15 octobre 2015

    12170646_10153181783560950_1635266622_nDepuis la sortie de la programmation de la Maison de la culture de Trois-Rivières, j’ai mis le spectacle de Claude Bégin dans mon agenda. L’ayant vu dans les spectacles avec Alaclair ensemble, je pensais savoir à quoi m’attendre. Quelle surprise j’ai eue en me rendant compte que je me suis totalement trompé.

    Dans la petite salle Louis-Philippe-Poisson, jeunes et moins jeunes étaient bien assis devant Claude et ses musiciens, dont faisait partie Karim Ouellet à la guitare et Élise Bégin, sa sœur, au clavier et au chant. Après une grande introduction instrumentale, Claude est arrivé sur scène, tout heureux et souriant d’être là. « Ça commence petit et bien » dit-il, puisque c’est sa première fois à Trois-Rivières. Visiblement, peu de gens connaissaient ses chansons, mais tous avaient le sourire et étaient attentifs comme j’ai rarement vu.

     

    La première chanson qu’il a faite, Des cœurs par la tête, a mis la place pour un spectacle rempli d’amour et de chaleur. On a eu droit à un Claude Bégin qui a pris sa place sur scène, qui a mis de l’avant ses musiciens, tout en enlevant des pelures de vêtements (veston et tuque) au fur et à mesure que le spectacle avançait et que la salle se réchauffait.

    En plus des pièces de son album Les magiciens, on a eu droit à Calinours et Montagnes russes de Alaclair ensemble ainsi que sa reprise, fait pour Pop the jam, de Les chinois, de Mitsou.

    En plein milieu du spectacle, on a eu droit à quelques chansons acoustiques où Claude et ses musiciens étaient rassemblés autour de deux micros. Karim Ouellet a même fait sa chanson MariJo, avec le public qui faisait les harmonies vocales.

    12166736_10153181783565950_1123065566_nJe dois vous avouer que j’ai été plus que ravie d’assister à ce beau moment et il compte parmi les spectacles les plus diversifiés, complet et bien construit que j’ai vu depuis des mois.

    12167611_10153181783570950_865173122_n 12165766_10153181783550950_1484753504_n

     

    Karina Tardif

    19 octobre 2015
    Région : Mauricie, Spectacles
    Claude Bégin, hip-hop, pop, Trois-Rivières
  • [SPECTACLE] : Jane Ehrhardt + Les Louanges + Elephants in Trouble, le Pantoum, 16 octobre 2015

    [SPECTACLE] : Jane Ehrhardt + Les Louanges + Elephants in Trouble, le Pantoum, 16 octobre 2015

     

    Le Pantoum semble discipliner de mieux en mieux son public, puisqu’à 9h20 le premier groupe, Elephants in trouble, commençait à jouer vendredi dernier. Originaires d’Halifax et programmés à la dernière minute, ils ont su faire bonne impression. Mélange intéressant de musique ambiante et groovy, leurs pièces avaient toujours ce côté catchy qui fait hocher de la tête, qu’on obtient avec des mélodies et des rythmes simples, répétés, mais bien choisis. Deux chanteurs s’alternaient, l’un rappant, ce qui ajoutait un côté hip-hop Oldschool. Les solos de guitare, eux, apportaient leur couleur rock au tout.

    Entre cette performance et celle du projet de Vincent Roberge, Les Louanges, quelques personnes se sont ajoutées. J’ai pu remarquer que la saison nouvelle avait aussi apporté de nouveaux visages dans ce lieu à l’adresse secrète pas si secrète que ça. Le Pantoum avait aussi son lot d’habitués, cependant. Une fois sur scène, après un duo de batterie et basse (drum and base), ou plutôt après un habile divertissement pendant que le chanteur accordait sa guitare, Les Louanges ont présenté leur musique. Bluesy, jazzy même parfois, celle-ci m’a étonnée avec ses changements de dynamiques et ses transitions intéressantes. Avec une voix très singulière, un genre de chanter-parler avec des pointes mélodiques, Vincent Roberge a présenté des pièces aux sonorités riches, en équilibre quelque part entre le son un peu rough de la guitare, la voix planante et le rythme entraînant. Du début à la fin, il a aussi dialogué avec le public et a su le mettre à l’aise.

    Vers 11h, le public était prêt à entendre Jane Ehrhardt. Quand je pensais à cette artiste, n’ayant écouté que Terminus, son dernier maxi, je me disais que sa musique réconfortante était parfaite à écouter en automne. Elle a cependant su me surprendre vendredi dernier par une variété intéressante. Chantant autant en anglais qu’en français, elle savait tantôt nous émouvoir avec son folk doux aux accents presque country, et pourtant nous ébranlait ensuite avec un rock ou un blues percutant et avec quelques dissonances bien placées. On a même eu droit à une valse, chose que je ne pensais jamais entendre dans cette salle-là. Une instrumentation complète, qui comportait guitares, basse, batterie, piano et violoncelle, supportait le tout. Le public, très attentif, semblait lui aussi avoir apprécié. Jane a terminé avec Parvis Céleste, une pièce de Terminus, puis avec une reprise imprévue de Lilac Wine en rappel.

     

     

    Marie-Ève Fortier

    19 octobre 2015
    Région : Québec, Spectacles
    Elephants in Trouble, Jane Ehrhardt, Le Pantoum, Les Louanges
  • [SPECTACLE] Milk & Bone (+CRi), Le Cercle, 16 octobre 2015

    [SPECTACLE] Milk & Bone (+CRi), Le Cercle, 16 octobre 2015

    20151016-220928-19-Milk&BoneVendredi dernier, le Cercle était rempli à craquer. Qu’est-ce qui attirait autant les foules? Un groupe de légendes du punk? Des joueurs de bluegrass déjantés? NON! Ce qui a fait courir près de 400 personnes, c’est le duo montréalais Milk & Bone, qui en était déjà à sa troisième visite. Pas mal du tout pour Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne, qui n’ont à leur actif qu’un (excellent) EP et quelques collaborations et reprises.

    Cadre minimaliste pour les deux jeunes femmes debout derrière leurs claviers au milieu de la scène, Camille à gauche, Laurence à droite. Seuls de savants éclairages changeront la donne à l’occasion. De toute façon, on ne vient pas pour regarder, on vient plutôt pour entendre Milk & Bone et vivre l’expérience Little Mourning (même si certains semblent être venus pour raconter leur semaine à leurs amis…).

    20151016-220730-16-Milk&BoneLa courte prestation (près d’une heure) était principalement composée des pièces du maxi du duo, auxquelles Camille et Laurence ont ajouté quelques reprises et pièces qui n’ont pas (encore) été endisquées. Bien sûr, on a pu entendre les (déjà!) gros canons de Little Mourning, dont Easy To Read (la basse dans le tapis, le ukelele dans les mains de Laurence). La grande majorité du public écoute religieusement ou fredonne les chansons avec Camille et Laurence. Évidemment, la chair de poule nous prend aussitôt que les deux jeunes femmes chantent ensemble en harmonie parfaite.

    Malgré la petite taille de son répertoire, Milk & Bone a su ajouter quelques morceaux intéressants à l’ensemble : Poison, tirée d’une collaboration avec le Torontois Deebs, ainsi qu’une maudite bonne reprise de Death With Dignity de Sufjan Stevens, que les filles ont parfaitement adapté à leur univers électropop feutré.

    Lorsqu’elles ont lancé New York au rappel, Camille et Laurence avaient déjà mis le public du Cercle dans leur petite poche d’en arrière. Personne n’est surpris. On croit bien que la salle sera de nouveau bien remplie pour la supplémentaire annoncée le 22 avril 2016. À votre place, je ne tarderais pas trop pour acheter mes billets.

    CRi

    20151016-210826-05-CRiLa première partie était assurée par CRi, projet électro de Christophe Dubé, un petit gars de Québec qui vit maintenant à Montréal. Accompagné d’une autre claviériste, Dubé a proposé une bonne demi-heure d’électro dansante aux grooves accrocheurs. Les gens ont pris un peu de temps à se dégourdir, probablement en raison de l’heure tardive à laquelle la prestation a commencé. À Québec, les gens arrivent pas mal à la dernière minute…

    Milk and Bone – Photo : Jacques Boivin
    Milk and Bone – Photo : Jacques Boivin

     

     

    Jacques Boivin

    18 octobre 2015
    Région : Québec, Spectacles
    Bonsound, CRi, District 7 production, Le Cercle, Milk&Bone
  • [SPECTACLE] Lancement de l’album Miles behind, miles ahead de June in the fields au Temps d’une pinte à Trois-Rivières le 2 octobre

    [SPECTACLE] Lancement de l’album Miles behind, miles ahead de June in the fields au Temps d’une pinte à Trois-Rivières le 2 octobre
    Redvers Bailey
    Photo: Redvers Bailey

    Mélissa Brouillette et Jean-Michel Renaud se sont promenés tout l’été pour présenter leur folk à l’Allemagne et l’Angleterre, entre autres, et le 1er octobre, ils sortaient leur deuxième album Miles Behind, Miles ahead. C’est le 2 octobre dernier que le duo de la Mauricie June in the fields lançait son deuxième album à la maison, au Temps d’une pinte, au centre-ville de Trois-Rivières.

     

    Sous une formule « 5 à 7 », les gens étaient conviés à s’installer, grignoter et boire jusqu’au début du spectacle à 18h15. Pendant leur performance, aucun service de nourriture n’était autorisé afin d’augmenter l’expérience du public puisque leur musique nous amène dans un univers tranquille de voyage et de douceur.

    Bien que l’album ait été enregistré en juin 2014, au Studio Planète, et bien qu’ils auraient aimé sortir l’album plus tôt, je trouve qu’il ne pouvait y avoir de meilleur moment. Écoutez June, c’est la nostalgie de l’été et des escapades, c’est se réchauffer le cœur avec des douces mélodies dans son salon avec un bon thé chaud. D’ailleurs, ils font leur propre thé et le pairage de leur musique et de leur thé est parfait.

    À la demande du duo, le public s’est fait silencieux dès le début pour entrer dans leur bulle. J’avais beaucoup d’attentes, car le premier album m’avait marqué il y a deux ans et j’espérais y retrouver le même genre d’émotions et de souvenirs que j’ai eu en l’écoutant. Ma première écoute sur bandcamp m’avait plu, alors j’étais très fébrile de commence mon vendredi soir de cette façon.

    Toujours dans le même style, mais un peu plus matures, les chansons s’enchaînent et semblent plaire au public. J’ai un coup de cœur pour les pièces Home, Long bus ride, Judy et Pebbles on the shore. Il fait chaud dans la place et dans nos cœurs et le duo enchaîne les chansons tant au piano qu’à la guitare avec un seul micro pour rejoindre leurs deux magnifiques voix. Les membres du groupe Triaz, dont Mélissa fait partie, viennent sur scène à quelques reprises afin d’ajouter leurs voix aux pièces, tout comme sur l’album.

    La chimie de Jean-Michel et Mélissa est aussi belle à voir qu’à entendre. Certainement, cet album m’accompagnera dans les matins froids d’hiver.

    Les photos du lancement : https://www.flickr.com/photos/130654491@N02/sets/72157659006900029/with/21919218715/

    Pour écouter l’album:

    [bandcamp width=100% height=120 album=45745160 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]

    Karina Tardif

    18 octobre 2015
    Région : Mauricie, Spectacles
    folk, June in the fields, Lancement, Mauricie
  • [SPECTACLE] Tobias Jesso Jr., Théâtre Corona, 10 octobre 2015

    Photo: Julie Fradette

    La musique de Tobias Jesso Jr. est arrivée dans ma vie de façon plutôt soudaine. Paf! Comme ça! Il y a à peine deux semaines, un ami bienveillant m’a envoyé la chanson How could you babe, que j’ai adorée. Je me suis aussitôt procuré le disque, j’ai aimé la page Facebook, constaté qu’il s’en venait jouer à Montréal, acheté un billet et me voilà de retour du formidable concert qu’il vient d’offrir dans un Corona pas assez rempli (le balcon n’était pas ouvert) mais tout de même réceptif et chaleureux.

    Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre comme soirée mais j’étais confiante. Le disque Goon, paru en mars dernier, est tout simplement magnifique : des pièces pop aux mélodies accrocheuses, un peu 70’s, une voix douce, sensible et des mots assez poignants pour ramollir les genoux et tordre les boyaux. Pour chanter ces chansons touchantes et raconter ses peines d’amour, j’imaginais un Jesso timide et en retenue. J’avais donc un peu peur que le public jase (ce manque d’écoute, de respect et de pudeur étant malheureusement devenu chose courante aujourd’hui) et pour éviter les cellulaires et les conversations, j’ai osé faire ce que je ne fais jamais : je suis allée m’installer sur le bord de la scène. Je me féliciterai toute ma vie d’avoir pris cette décision.

    C’est la fanfare Duk qui a entamé le spectacle au milieu de la foule ravie, avec quelques airs gypsy agrémentés de solos enlevants. Déjà, j’étais aux anges. Y’a rien comme une fanfare pour me mettre de bonne humeur. Les musiciens (deux saxophonistes, un trompettiste, un batteur, un bassiste et un guitariste, tous excellents) sont ensuite montés sur scène pour une intro instrumentale festive. Ils ont rapidement été rejoints au piano par notre hôte, un géant de 6’7’’ avec les cheveux en bataille et une face d’adolescent de quatorze ans (dont la dégaine n’est pas sans rappeler celle de notre Grand Flanc Mou, Plume Latraverse) et le groupe a enchaîné avec Crocodile tears, la pièce « tragico-comique » de l’album. Après ce préambule sympathique, Jesso s’est mis à parler et c’est à partir de ce moment que TOUT a vraiment commencé.

    Tobias Jesso Jr. parle. Beaucoup. De toute évidence, il est sur scène tel qu’il est chez lui. À l’aise, accueillant, spontané et très drôle, il se raconte, taquine ses musiciens (qui le lui rendent bien), converse avec le public. Et on ne sent pas que c’est pour faire passer le temps. Rien n’est placé. Pas de mise en scène, pas de « setlist ». Le type est complètement libre et ses musiciens le suivent bien dans ses délires, que ce soit pour improviser le thème de la série Cops pour sa tante flic, présente ce soir-là, ou pour placer des finales « halloweenesques » en mineur à la fin de certaines chansons, en prévision d’un concert prévu fin octobre. Tout le monde s’amuse ferme, chez Tobias, nous y compris. Et ce qui est merveilleux, c’est que toutes ces pitreries ne l’empêcheront jamais de plonger à fond dans ses chansons et de les livrer avec justesse et émotion.

    À l’heure du rappel, les musiciens quittent et Tobias nous explique qu’il ne va pas jouer à faire une fausse sortie et se laisser applaudir pour revenir sur scène. Il va nous faire une pièce en solo (la superbe True love, qui n’est pas sur l’album et c’est fort regrettable), ses complices reviendront pour une dernière chanson et ce sera la fin. Simple comme ça. Il en profite pour demander à ceux qui préfèrent jaser de se sentir bien à l’aise de quitter. « Quand tu crois que ta conversation est plus importante que ce qui se passe en avant, pourquoi endurer ça, hein? De toute façon, c’est presque fini ». Dommage que tous n’aient pas saisi le message. Il nous raconte aussi, en toute vulnérabilité et avec le plus grand sérieux du monde, que c’est encore très difficile pour lui de chanter. Que la voix, ce n’est carrément pas son instrument (le piano non plus d’ailleurs, mais c’est cette fragilité qui, à mon humble avis, rend le tout si touchant et vrai) et que ce qu’il souhaitait plutôt faire, c’est écrire pour les autres. C’est fou comme le hasard fait parfois bien les choses…

    Et tel que promis, les musiciens sont revenus conclure cette soirée avec une inoubliable version de How could you babe, cette même chanson qui me l’a fait découvrir. Voilà. La boucle étant bouclée, je suis rentrée à la maison, heureuse et conquise, avec cette envie de vous raconter tout ça, en sachant très bien que c’est un peu frustrant de lire un article sur un spectacle qu’on a manqué. Mais je me suis dit que tous ces beaux moments vous donneraient peut-être aussi envie de l’écouter. Alors voici:

    How could you babe  (avec Duk) :

     

    Without you (en solo) :

    Pour plus d’info:

    http://www.tobiasjessojr.com

    http://tobiasjessojr.tumblr.com

    Julie Fradette

    11 octobre 2015
    Spectacles
    Corona, Duk, Goon, Tobias Jesso Jr.
  • [SPECTACLE] Whisky Legs, Théâtre Petit-Champlain, 7 octobre 2015

    [SPECTACLE] Whisky Legs, Théâtre Petit-Champlain, 7 octobre 2015

     

    Photos : Jacques Boivin

    Des musiciens super tight. Une chanteuse aussi charismatique que féline. Des maudites bonnes chansons. Un dispositif scénique d’une redoutable simplicité. Un public conquis d’avance. Tout était en place pour une soirée mémorable.

    07102015-201951-24-Après avoir fait tourner quelques têtes avec un excellent EP, puis montré l’étendue de leur talent avec Basement Confessions, leur premier album paru il y a à peine quelques jours, les membres de Whisky Legs sont débarqués sur la scène d’un Petit-Champlain bondé comme des conquérants qui rentraient à la maison.

    Il n’a fallu que quelques secondes à Maude Brochu, Pascal Denis et Guillaume Méthot (accompagnés par l’excellent Guillaume Tondreau à la basse) pour mettre le feu au parterre, qui s’est rapidement propagé au balcon.

    07102015-201445-09-Évidemment, Maude Brochu ne perd pas une seconde pour convaincre les trois ou quatre personnes dans la salle qui ne la connaissaient pas encore. Que ce soit par sa voix qui possède un registre incroyable, passant des graves aux aiguës sans effort apparent, chantant aussi bien le blues que la s’il, ou par son attitude féline, alors qu’elle se déplace à pas feutrés (et pieds nus) sur les tapis qui ornent la scène, Brochu attire l’attention.

    Un autre qui attire beaucoup l’attention, c’est le guitariste Guillaume Méthot. Le blues coule dans les veines de ce jeune homme et il l’a démontré à plusieurs reprises avec quelques solos bien sentis. Ce n’est pas tant sa maîtrise de l’instrument qui impressionne (et elle impressionne beaucoup) que l’émotion qu’il insuffle à son instrument qui, lui aussi, chante avec plein de soul.

    07102015-201112-05-De son côté, Pascal Denis joue peut-être un rôle plus effacé, mais non moins important. En plus de battre la mesure avec une précision d’horloger, Denis se charge de la plupart des chœurs. Il lui arrive même de prendre les devants au chant! Et puis il fallait le voir faire ce solo de batterie complètement fou où il s’est levé et a parcouru la scène en tapant sur tout ce qu’il voyait avec ses baguettes!

    Du côté des chansons, le groupe nous a surtout offert les pièces de Basement Confessions, mais il n’a pas hésité à nous présenter quelques reprises (une Hold On inspirée, puis une spectaculaire Piece of My Heart qui a dû plaire à Janis là-haut.

    Pour ne pas nous distraire de l’essentiel, on a misé sur un dispositif sobre : un mur blanc en arrière-scène qu’on colorait au gré des chansons, des gros projecteurs qui éclairaient magnifiquement les musiciens et des tapis pour le confort de nos amis.

    En regardant Whisky Legs s’exécuter, j’ai tout de suite pensé à cette extase que j’ai vécue à Bonnaroo la première fois que j’ai « vu » Britanny Howard et ses comparses d’Alabama Shakes, ou lorsque je me suis laissé charmer par Tedeschi Trucks Band à ce même festival. Ce groupe a le Sud dans le sang et il n’est pas interdit de croire qu’avec un peu de chance, le Sud va bientôt l’avoir dans la peau.

    Whisky Legs retourne au Théâtre Petit-Champlain le 30 décembre prochain. Les billets vont s’envoler rapidement. Avec raison.

    Whisky Legs – Photo : Jacques Boivin
    Whisky Legs – Photo : Jacques Boivin
    Whisky Legs – Photo : Jacques Boivin
    Whisky Legs
    Whisky Legs – Photo : Jacques Boivin

    Jacques Boivin

    9 octobre 2015
    Région : Québec, Spectacles
    blues, rock, Théâtre Petit-Champlain, Whisky Legs
  • [SPECTACLE] Katie Moore (+ Les chercheurs d’or), L’Anti, 8 octobre 2015

    [SPECTACLE] Katie Moore (+ Les chercheurs d’or), L’Anti, 8 octobre 2015

    Photos : Marion Desjardins

    Un des plus beaux albums de la saison est Fooled by the Fun de l’auteure-compositrice-interprète montréalaise Katie Moore. Un album riche, complexe, mijoté avec soin par Moore. On se demandait bien comment elle allait réussir à rendre justice à cette oeuvre sur scène.

    _DSC3148La réponse n’a pas tardé : jeudi, à L’Anti (qui avait sorti les tables et les chaises pour l’occasion), on a eu droit à une belle leçon de country-folk sorti tout droit de la fin de années 1970. Pas de piano, pas de violons, juste le bon vieux guitare-guitare-guitare-basse-batterie. Et des musiciens pas piqués des vers (dont Mike O’Brien, de The Sin and the Swoon, et Warren Spencer, de Plants and Animals).

    Il n’en fallait pas plus pour ravir les spectateurs présents. Comme on s’y attendait, la pièce-titre de l’album et Talked All Night ont été des moments très forts du spectacle et les applaudissements ont fusé, cela va de soi.

    Sur scène, l’ambiance était bon enfant, Moore était radieuse, les musiciens blaguaient ensemble, en plein le genre de bonne humeur contagieuse dans un contexte intime comme celui de jeudi.

    En plein le genre de show qui nous fait repartir le coeur rempli de belles émotions.

    Les chercheurs d’or

    _DSC2866Au premier abord, on a avoué être un brin surpris quand on a annoncé que Les chercheurs d’or allaient partir le bal. On n’y aurait juste pas pensé nous-mêmes. Mais Isabeau Valois et sa bande ont été un match parfait. N’eût été de ce fan un peu trop expressif pour nous déranger dans notre écoute religieuse, tout aurait été nickel.

    Une belle prestation généreuse (pour une première partie), des musiciens inspirés, des chansons aussi roots dans le ton qu’actuelles dans le propos, le groupe de Québec a montré une fois de plus pourquoi on l’aimait tant.

    Katie Moore – Photo : Marion Desjardins

    Jacques Boivin

    9 octobre 2015
    Région : Québec, Spectacles
    Katie Moore, L’Anti Bar et spectacles, Les Chercheurs d’or
  • [ALBUM] Prieur&Landry + Lancement au Knock-out

    [ALBUM] Prieur&Landry + Lancement au Knock-out

    Album

    (François-Samuel Fortin)

    Après des concerts remarqués sur la route québécoise des festivals, avec chaque fois une solide dose de décibels et un paquet de gueules tombantes, le duo Prieur & Landry a su attirer les faveurs des mélomanes et des médias. C’est d’abord grâce à la boîte Sexy Sloth que j’ai eu la chance de les voir, lors d’un mini festival qui se déroulait à la mi-juillet. Avec de bons souvenirs de la performance, j’avais d’assez hautes attentes avant d’écouter l’album et je n’ai pas vraiment été déçu par ce que j’ai pu y entendre.

    Quand tu décides de prendre les planches d’assaut comme duo, il faut que tu saches travailler avec ce que t’as à ta disposition pour en tirer le maximum de jus. Ce serait difficile de dire que les gars n’ont pas relevé le défi. Les riffs en béton armé et le set-up de Gab Prieur amènent une dose assez satisfaisante de basses fréquences pour que le duo soit dispensé de faire appel à un bassiste. La présence du vocal est juste assez bien dosée sur l’album, qui fait plutôt la part belle au hochage de tête en bonne et due forme avec des longs segments instrumentaux. Le style vocal peut le rapprocher d’Ozzy parfois ou de certains groupes rock typiques des années 90 à d’autres moments. Eliot Landry s’occupe quant à lui de la batterie, qui est tout à fait appropriée pour le genre, avec une belle lourdeur et un bon groove, que ce soit dans les passages plus lents ou plus rapides. Toutefois, la batterie n’est que rarement le point focal, étant plutôt le parfait complément pour la guitare.

    Les pièces se suivent et un certain motif se dessine dans l’alternance entre celles qui, rapides et énergiques, en mettent plein la gueule, celles qui, plus tranquilles sur le tempo, révèlent un certain blues et celle qui répètent cette même alternance à plus petite échelle. Étrangement, le tout semble familier. L’originalité n’est pas nécessairement le point fort du groupe autant que leur efficacité, qui se décline de deux manières. D’abord, tous les morceaux de l’album se défendent bien dans leur genre, souvent très rock du sud des États-Unis, pouvant rappeler aussi bien Slayer et Queens of the Stone Age/Kyuss que Pearl Jam ou les Black Keys, selon les moments. Les premiers morceaux frappent fort et la cadence ne diminue pas énormément, bien qu’une certaine redondance s’installe. L’efficacité du groupe, c’est aussi parce qu’ils sonnent autant avec si peu qu’ils en font preuve, parce qu’on a souvent l’impression qu’on a affaire à un band alors que c’est juste deux gars qui font tout.

    Quand la dixième et dernière pièce prend fin, on se rend compte qu’on vient quand même de traverser quelque chose d’assez épique, avec une belle intensité. L’album est d’ailleurs une belle carte de visite pour annoncer leurs performances scéniques. Les deux expériences s’alimentent mutuellement, mais c’est vraiment en concert qu’on comprend comment et pourquoi c’est unique. Sur disque, on a affaire à dix chansons très solides, sans qu’elles aient eu à réinventer le genre. Par contre, si vous avez envie d’une bonne dose de rock garage pesant, ces dix titres, dont certains auraient pu procurer bien du plaisir à des guitaristes du dimanche dans Guitar Hero, pourront allègrement satisfaire votre appétit.

    [bandcamp width=100% height=120 album=377124665 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]

    Lancement

    (Marion Desjardins)

    Ce jeudi au Knock-out avait lieu le lancement d’album du duo en formule 5 à 7: grignotines, mélomanes et petite performance était au rendez-vous ! Je m’y suis rendue afin d’y prendre quelques photos à défaut de pouvoir me rendre au Coup de grâce musical ce vendredi !

    Prieur&Landry
    Prieur&Landry
    Prieur&Landry
    Prieur&Landry
    Prieur&Landry
    Prieur&Landry
    Prieur&Landry
    Prieur&Landry
    Prieur&Landry
    Prieur&Landry
    Prieur&Landry
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    François-Samuel Fortin

    9 octobre 2015
    Albums, Région : Québec, Spectacles
    Knock-Out, Landry, Le Knock-Out, Prieur, Prieur&Landry
  • [SPECTACLE] Medora & Babylones, Sous-Sol du Cercle, 3 octobre

    [SPECTACLE] Medora & Babylones, Sous-Sol du Cercle, 3 octobre

    C’est sans photographe et sans talent photographique que je suis descendu au Sous-Sol du Cercle pour écrire un article un peu sec.
    Les photos ont la capacité de bien mouiller l’écran, de rendre l’expérience joviale et dynamique. Je tâcherai de le faire en n’utilisant que mes mots, opaques et sans envergure.

    Revenons à notre soirée. Saveur locale au Sous-Sol ce samedi, et mon opinion biaisée se force à être objective. J’ai une confessions à faire. J’ai été guitariste dans Medora pendant deux ans, avant de voler et m’écraser nonchalamment de mes propres ailes. Je ne sais pas si je serai trop critique ou trop amoureux des beaux garçons, alors on peut prétendre que je suis neutre!

    Pour Babylones par contre, c’est sans biais que je les ai vu! Le chanteur a coupé ses cheveux et du métal progressif un peu banal jouait en haut. Il en fallait donc beaucoup pour me convaincre. Et j’ai été convaincu! Croyez le ou non!

    Armés d’un guitariste supplémentaire, les musiciens était en parfait contrôle de leur indie pop/rock bien montréalais. Les nouvelles chansons du groupe sont efficaces, très bien composées, et pleines d’énergie. Le chanteur, Benoît, ou Benny pour les intimes, nous fait des blagues, nous met à l’aise, et agrémente beaucoup le spectacle. Personnellement, j’ai trouvé une petite faiblesse dans les plus vieilles pièces, le groupe jouant ensemble depuis très longtemps, mais cette légère déception ne donne que plus envie d’entendre les nouveaux morceaux! Une salle assez pleine semble partager mon avis, du moins l’aspect positif! On voit beaucoup de sourires, de danseurs au pas hésitant, de regards complices.

    Petite pause café, pour l’arrivée un peu nerveuse de Medora. Qui enclence la soirée avec Sillage, une des pièces de son dernier EP, Ressac. Parlons d’ailleurs d’enregistrement, la bande travaille présentement sur un nouveau EP, Les Arômes, avec Jean-Étienne Collin-Marcoux derrière les consoles du Pantoum.

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    Les premières pièces se passent avec un son quelque peu hésitant, mais la technicienne en chef du Sous-Sol arrange rapidement les choses, et dès la troisième chanson, tout est arrangé. Sauf que Charles, guitariste armé d’un Deluxe Reverb, a un peu de difficulté à apprivoiser son ampli dans une petite salle! On le pardonne par la créativité de son jeu de guitare, qui donne un beau souffle d’énergie au groupe. Les amis semblent d’ailleurs vouloir s’affranchir de leurs vieilles peaux et explorer des directions nouvelles. Montées progressives, influence post-rock assumée, rejet partiel du son indie rock plus conventionnel, tout en embrassant de leurs grosses lèvres une pop intelligente et envoûtante.

    Je ferai par contre écho à certain détracteurs,  en affirmant une certaine inégalité dans l’émotion et l’assurance du groupe. Vincent, au chant, a pris une confiance impressionnante, mais semblerait-il qu’il ne l’applique pas toujours. Visiblement nerveux dans ses interactions avec la foule, on a malheureusement pu sentir sa nervosité dans certaines pièces. Ils se rattrapent avec un charisme et un entrain explosif.

    Les explosions sont d’ailleurs un thème récurrent avec Medora. Quand ils frappent, ils frappent très très fort, mais on se perd parfois un peu dans les décomptes et les méandres hésitants, surtout dans les plus vieilles pièces. Les nouvelles, elles, comme celles de Babylones, se déroulent comme de petits fils continus d’explosifs et donnent un profond et bel espoir en l’avenir.

    La finition viendra sans doute avec l’âge. Après tout, ils ne sont pas vieux comme leur réalisateur Jean-Étienne, qui croûle du haut de ses 47 ans.

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    Simon Provencher

    6 octobre 2015
    Région : Québec, Spectacles
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