Les lecteurs réguliers d’ecoutedonc.ca savent que j’aime beaucoup Antoine Corriveau. Sur Les ombres longues, paru en 2014, il a réussi à imprimer un style qui lui est propre, un espèce de folk-rock plutôt sombre tant dans la musique que dans les textes (qui sont de petits bijoux). La barre était donc très haute pour le successeur des Ombres longues.
Arrive aujourd’hui Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter, le troisième album de Corriveau. A-t-il réussi à combler les attentes peut-être trop élevées de votre humble serviteur?
Ça serait un euphémisme.
Cette chose… est un album dans une classe à part. Moins axé sur les guitares que les précédents, riche en arrangements d’instruments à cordes et à vent, aussi lent que langoureux, cet album ne fait pas que s’écouter, il se ressent, il se vit. La première pièce, Rendez-vous, reprend un peu là où on s’était laissés sur Les ombres longues. On reconnaît tout de suite la voix d’Antoine et son regard parfois brutal sur le monde qui l’entoure. Mais aussitôt qu’on embarque dans Les contours clairs, on devient un brin chamboulé. Les émotions suscitées par les magnifiques arrangements de cordes (bravo Marianne Houle), accompagnés de la batterie et des percussions de Stéphane Bergeron ainsi que d’instruments à vent qui ont l’effet d’une chape de plomb sur cette poitrine qui se fait cogner dessus sans cesse, sont difficiles à décrire. On est loin du bonheur que peuvent nous apporter des Avec pas d’casque ou Saratoga. Même les tragédies chantées par les autres semblent banales par rapport à la proposition de Corriveau. Derrière la console, Nicolas Grou a réussi à bien doser le tout, ce qui permet d’amplifier cet effet « chape de plomb » qu’on ressent tout au long de l’album sans jamais tomber dans un malaise qui nous ferait arrêter l’écoute.
Difficile de ne pas fondre en larmes à l’écoute de Deux animaux, où Corriveau se montre plus vulnérable que jamais :
Et tu me demanderas, un jour tu me demanderas si ça marche comme ça Quand tu ravales tes mots à moitié nue, tu tournes ta langue cette fois à moitié là Sur combien et comment tu as déjà aimé cette envie de mourir Je te répondrai que j’ai déjà aimé cette envie de mourir avec toi
On sent Antoine se fissurer en chantant ces mots. On le voit tomber dans ce trou, et on le voit tomber ainsi jusqu’à la dernière chanson, la magistrale Les trous à rats. On y reviendra.
Ça n’empêche pas Corriveau de s’offrir quelques petits moments plus aériens, notamment sur Constellations, où Fanny Bloom (qui a un EP qui porte le même titre…) et Corriveau sont dans les airs plutôt que dans tous ces trous.
Sur Parfaite, Corriveau fait dans le spoken word et insère en trois minutes tant de mots qu’on s’essouffle juste à l’écouter, du moins à la première écoute. Les plus courageux seront récompensés, Parfaite est un magnifique poème essoufflant, certes, mais il vient accélérer ce coeur qui continue de battre malgré tout ce poids qu’il a sur lui.
Juste un peu dure plus de sept minutes, mais ce sont sept minutes qui passent extrêmement rapidement. La chanson résume bien l’ambiance générale de l’album (faut dire que tout y est, même les paroles plus marmonnées que chantées dans les couplets et l’opposition cordes aériennes/vents lourds).
On a encore les yeux humides en écoutant Les hydravions de trop, chanson dépouillée par rapport au reste de l’album. Pas d’orchestrations complexes, pas d’arrangements lourds, juste un piano, un violoncelle, une choriste et Corriveau qui réussit une fois de plus à nous toucher droit au coeur. Comme les trous, les avions reviennent souvent sur cet album, comme quoi on peut se servir de n’importe quoi pour exprimer des hauts et des bas quand on a un peu de talent. Et Corriveau en a énormément.
Antoine nous avait gardé le meilleur pour la fin : Les trous à rats.
Il est déjà trop tard Tout le monde est déjà mort Tout a fermé ses portes, tout sauf les trous à rats Où je vais m’en aller pour descendre encore plus bas
Ben oui, il descend encore. Et encore. Les vents arrangés par Rose Normandin sont comme un coup de grâce : il fait chaud dans les bas-fonds. Et pourtant, après un mur sonore qui vient comme nous réveiller d’un cauchemar, c’est au fond de ce trou que Corriveau semble avoir trouvé la lumière. En effet, la mélodie du dernier droit de cette chanson est remplie de lumière, une lueur d’espoir qu’Antoine exprime en fredonnant doucement. Peut-être qu’il ne fait que lâcher prise, mais c’est pas grave, ça fait du bien.
Après ces 46 minutes passées sous cette chape de plomb qu’est Cette chose…, il arrive quelque chose d’étrange : tout à coup, on apprécie mieux le silence. On prend le temps de décanter, d’analyser ce qui vient de se passer. Corriveau et ses complices ont réussi ici à nous faire vivre des émotions qu’on ressent rarement en écoutant de la musique. C’est difficile à exprimer, mais j’ai vraiment été chamboulé. Les trous à rats me hante, la chanson s’est glissée dans ma tête et y joue sans cesse. Chaque fois que j’entends le fameux mur sonore du milieu de la pièce, j’ai l’impression que toutes les chaînes qui accompagnent ce mal-être (que je vis peut-être vraiment, qui sait?) se brisent et me libèrent.
Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter est pour moi, sans contredit, l’album québécois de 2016. Pour ses émotions. Pour les expérimentations. Pour son caractère complètement unique dans notre paysage musical. Quand on sait à quel point 2016 aura été un grand millésime, c’est tout un exploit.
On va s’en rappeler longtemps, de celui-là. Allez vite l’écouter. Et venez avec moi voir Corriveau au Cercle le 27 octobre prochain. J’ai l’impression que ça va être mémorable.
Vendredi le 27 novembre dernier, Antoine Corriveau nous a gâté au spectacle à la Maison de la culture Francis-Brisson de Shawinigan. Un endroit magnifique avec un «band» chaleureux, drôle et qui interagit avec le public. Tout était là pour passer une belle soirée
Le spectacle est commencé depuis peu et Antoine demande à son batteur, Stéphane Bergeron, d’aller chercher son capot de guitare pour faire sa prochaine chanson. Le tout dure quelques minutes et, donc, Antoine se met à nous jaser. Il propose qu’on se présente tous en attendant que Stéphane revienne. Alors qu’on pensait tous que c’était une blague, il pointe une dame et lui dit de se présenter et ce qu’elle fait dans la vie. Par le plus grand des hasards, il tombe sur une dame qui a une extinction de voix. Alors que le public et Antoine se mettent à rire de la situation, il se retourne et se rend compte que son capot est sur une autre guitare, juste derrière lui. Cette petite histoire a installé un climat de réciprocité et de confiance entre le public et Antoine.
Il nous a fait presque toutes les chansons de son deuxième album, Les ombres longues et la pièce Kilomètres de son premier, qui semblait bien connue des spectateurs. En plus de cela, nous avons eu droit à deux nouvelles chansons, dont une qui n’a pas vraiment de titre officiel encore. Comme il y avait un piano à queue, Antoine a dit toute la soirée qu’il allait le rentabiliser, alors on l’a souvent vu jouer au piano, plus qu’à l’habitude, semble-t-il.
Avec son petit questionnaire pour savoir le niveau de connaissance du public par rapport à sa musique, il s’est vite rendu compte que Shawinigan le connaissait bien. Il disait même « Dans le tapis Shawi », ce qui nous a bien fait rire.
L’un des beaux moments du spectacle a certainement été sa reprise de Corridor de Laurence Jalbert, qu’il avait fait pour l’émission Pop de jam.
Le clou du spectacle, et ce que nous retenons tous dans nos cœurs, c’est clairement à la fin où il nous a fait lever de nos sièges pour s’approcher près de la scène. Il nous appelait « Le grand chœur de Shawi » alors qu’on chantait en harmonie les « Ahhh aaahh AAaahh ahhhaa ».
En plus de pouvoir admirer sa moustache de fin de Movember, ce fut un moment magique et privilégié avec Antoine Corriveau et ses musiciens, Marianne Houle et Stéphane Bergeron.
Voici notre dernière galerie de photos du Festif 2015. Vous y verrez Antoine Corriveau, Louis-Philippe Gingras, Pierre Kwenders, Dylan Perron et Elixir de Gumbo, Dany Placard, Mara Tremblay, Radio Radio, Alex Nevsky, Les trois accords, Chocolat et We Are Wolves. Ainsi que Dear Criminals.
La programmation du samedi au Festif promettait déjà. Même le soleil, qui s’était fait très, très timide les deux premiers jours, s’est pointé le bout du nez! Évidemment, les organisateurs ne pouvaient pas s’empêcher d’en ajouter une couche et nous ont offert non pas une, ni deux, mais trois prestations impromptues! Qu’un ou l’autre des membres de notre équipe a pu attraper au vol. Compte rendu (partiel, on vous fera un dernier texte avec tout ce qu’on n’a pas eu l’occasion de vous dire en plus!).
Antoine Corriveau
« La douleur qui passe n’existe pas
Les gens se cassent dans leurs bras
Dis-moi, dis-moi, dis-moi qu’est-ce qui te va? »
-Antoine Corriveau, Qu’est-ce qui te va
(Par Jacques Boivin) Quand c’est la sixième fois qu’on voit un même artiste en à peine plus d’un an (et qu’on vous en parle), qu’est-ce qu’on peut ajouter? Qu’en formation complète, sur un quai au bord du fleuve, avec un beau soleil qui fait rougir les bras et chauffer les coeurs, avec une centaine de festivaliers qui savourent religieusement chaque syllabe prononcée par le talentueux auteur-compositeur-interprète, qui nous a présenté les pièces de son sublime album Les ombres longues, en plus de piger à quelques reprises dans les chansons de son premier opus, St-Maurice/Logan, c’était magique? Fou de voir combien les gens connaissent de mieux en mieux Antoine, de voir les lèvres bouger un peu partout pendant que Corriveau chante.
Je ne sais pas si c’était le cadre bucolique ou la fatigue accumulée (3 festivals en un mois, ça fesse), mais les chansons de Corriveau, plus particulièrement leur interprétation, m’ont particulièrement touché. Ces moments de douceur avec des artistes sur leur lancée pour commencer les journées en beauté, c’est fantastique.
Rue festive
(Par Marie-Laure Tremblay) Le soleil était magnifique samedi sur Baie-St-Paul, il en a profité pour nous laisser sa marque (outch!) tout en apportant le sourire et les gens sur la rue festive. On a pu assister à une des prestations de l’Orchestre d’hommes-orchestres, qui a su émerveiller la foule à bord du Tintamarre caravane et avec leur humour décalé, leurs chansons voltiges et leur mini-théâtre de bouche. Aussi, L’Ours, l’Écureuil, le Dauphin nous ont diverti avec du cirque de rue joliment exécuté.
Louis-Philippe Gingras
(Par Jacques Boivin) Ah! Une prestation impromptue à l’Accommodation! La scène? Le comptoir de la caisse enregistreuse! L’artiste? Nul autre que Louis-Philippe Gingras et ses chansons qui accompagnent si bien une période de réflexion devant les réfrigérateurs à bière! L’auteur de Traverser l’parc a profité de l’occasion (et de l’écoute pas toujours parfaite, because le lieu) pour essayer de nouvelles chansons, dont une qu’il dit avoir écrite le jour même et qu’il avait cachée dans un Lucky Luke. Moment particulièrement amusant où Gingras a imité le son de la guitare, de la batterie et quoi encore! au plus grand plaisir des fans.
Pierre Kwenders
(Par Matthieu Paquet-Chabot) Nous arrivons donc sur place pour Pierre Kwenders à 14h30. N’ayant qu’un seul album à son actif, le Montréalo-congolais ensoleillé le public avec les rythmes endiablé de Le Dernier Empereur Bantou. Le chanteur était en grande forme accompagné d’un guitariste et d’un claviériste/DJ. Nous avons eu droit en début de concert à l’apparition « surprise » de Jacobus, membre du duo Radio Radio. Mardi Gras a su faire lever la foule pour une petite escale dansante. Somme toute, ce fut un super moment avec cet artiste de la relève.
Dylan Perron
(Par Marie-Laure Tremblay) Nous avons réussi à attraper au vol quelques prestations surprises, dont celle de Dylan Perron et Elixir de Gumbo avec son bluegrass entrainant sur lequel on a swingé à l’Espace bouffe. Les musiciens ont connu quelques problèmes sur le plan de la sono, ce qui ne les a pas arrêté : ils ont tout simplement remédié à la situation en grimpant sur une table.
Dany Placard
(Par Matthieu Paquet-Chabot) Retour à la scène Hydro-Québec où notre barbu préféré Dany Placard s’amène sur la scène avec trois musiciens. La dernière fois que j’ai vu Placard en concert, un orage a forcé le déplacement du concert à l’intérieur, ce qui s’est transformé en concert acoustique. C’était super de voir Placard rocker un scène. Sa musique très crue a su attirer une belle foule sur la scène de la rue Festive. Se concentrant sur son dernier album Santa Maria, le chanteur discute avec la foule entre les chansons. Sa voix est au sommet de sa forme. Alternant entre guitare acoustique et guitare électrique, nous passons un super moment dans ce concert bipolaire. Alternant entre électrique et acoustique, nous assistons à deux concerts en un. En prime, des solos d’harmonica sont proposés. Chapeau Placard pour nous avoir donné un si beau concert.
Mara Tremblay
(Texte et photos : Marie-Laure Tremblay) Ma plus belle surprise, une Mara en solo (avec Sonny au son) qui a livré une partie de son répertoire au milieu de la rue Saint-Jean-Baptiste. Dans un concert intime mémorable où elle a entonné plusieurs de ses balades poignantes au piano droit et quelques hit à la guitare avec plein plein de tremolo, elle a fait vibrer une foule visiblement conquise. On serait resté assis sur le trottoir pendant une bonne heure encore à chanter Les Aurores avec elle, gestes à l’appui, les yeux en cœur.
What Cheer? Brigade
(Par Marie-Laure Tremblay) On s’est fait attraper par une des performances de What Cheer? Brigade, celle derrière l’église samedi, ils avaient encore de l’énergie à revendre et une foule de convertis qui se déhanchaient au rythme de la musique. Ils ont été partout, partout, partout tout au long du festival, au cœur de l’action et ont surement fait plein d’adeptes. Une très belle découverte! Vous voulez mettre de l’ambiance? Invitez What Cheer Brigade!
Radio Radio
(Par Matthieu Paquet-Chabot) En grande forme, le duo acadien s’est amené sur scène avec un batteur, un guitariste et une trompettiste. Ouvrant en grande pompe avec 50 Shades of Beige, tirée de leur plus récent album Ej Feel Zoo, le duo nous propose un concert bien rodé. Tous les mouvements sont appris et non pas improvisés. Malgré ce petit défaut, Radio Radio était très en forme hier soir. Tous les succès du groupe ont été interprétés et la foule était en délire. Levant les bras dans les airs à de nombreuses reprises, le public était très dansant et festif hier soir.
9 Piece Luggage Set, Jaccuzzi, Galope, Cliché Hot, Dekshoo et plusieurs autres pièces étaient du rendez-vous de plus d’une heure. Plusieurs chansons à répondre ont été interprétées, dont Lève Tes Mains et Gong Hotel qui ont reçu une super réponse de la foule. La bombe Ej Feel Zoo est lancée en milieu de concert. La foule connaissait les paroles par cœur et dansait comme jamais. Le duo semblait heureux de la réponse de la foule et le courant a changé sur scène. Le petit air je-m’en-foutisme s’est transformé en party.
En fin de concert, le duo lance Enfant Spécial en invitant tous les enfants de la foule à se présenter sur scène pour danser avec Pierre Kwenders et eux. Super moment qui nous rappelle que le Festif! est une festival humain et créé par des passionnées qui rassemble une foule familiale.
Alex Nevsky
(Par Jacques Boivin) L’histoire d’amour entre Alex Nevsky et le public québécois s’est poursuivi samedi alors que le jeune homme s’est fait tantôt charmeur, tantôt cabotin, et qu’il a offert, flanqué de son équipe de musiciens de feu, un programme de chansons parmi les plus entraînantes de son répertoire. Il nous a offert sa reprise d’Help Myself de Gaëtan Roussel (toujours aussi bonne, cette chanson, et Nevsky l’habite parfaitement. Bien sûr, les interactions avec la foule ont été nombreuses, il a invité un spectateur à monter sur la scène pour lancer une chanson à répondre. Celui-ci s’est lancé dans une série de Boum-A-Chick-A-Boums entraînante que les autres spectateurs ont répété de bon coeur et en grand nombre. On a aussi eu droit au traditionnel combat des musiciens qui oppose le guitariste et le bassiste (qui l’a emporté haut la main). La base ce soir? Queen!
The Seasons, qui jouait un peu plus tôt en journée, est venu rejoindre Nevsky sur scène. Évidemment, en finale, Nevsky se lance dans On leur a fait croire et Les Coloriés. Les fans sont comblés, Nevsky a encore réussi à nous charmer!
Les trois accords
(Par Jacques Boivin) La troupe de Drummondville était particulièrement en forme. Et par « en forme », je veux dire rodé au quart de tour. Leurs chansons absurdes rejoignent des générations entières (on me racontait que Vraiment beau rassemblait des petits-enfants et des grands parents) et ils n’ont pas été chiches, lançant Grand champion et Hawaiienne pendant que j’étais encore à l’avant. Programme vraiment bien monté, Simon Proulx et sa voix d’ado sonnaient comme une tonne de briques, les fans chantaient les chansons par coeur. On peut ralentir le rythme avec une Saskatchewan où les gens chantent bras dessus, bras dessous, le sourire fendu jusqu’aux oreilles.
À la fin du spectacle, tous les artistes de la soirée sont montés sur scène pour une dernière chanson qui s’entendait de partout à Baie-Saint-Paul. Même Philippe Fehmiu, festivalier d’expérience, était sur scène pour jouer du gazou!
Qu’on aime un peu ou beaucoup la power-pop absurde des Trois accords sur disque, il faut reconnaître que sur scène, ils sont dans une classe à part. L’apothéose pour le grand public.
Les couche-tard en avaient encore à se mettre sous la dent. On vous raconte dans le prochain compte-rendu!
Folle journée aujourd’hui qui a mauditement bien commencé, mais qui a vu les plans de soirée de rêve de plusieurs tomber à l’eau lorsque l’orage est venu interrompre les spectacles sur les Plaines et à la place d’Youville. Pendant ce temps, les quelque 100 à 200 personnes qui ont eu le courage de braver les éléments et de se masser sur le bord de la scène Loto-Québec dans l’espoir de voir Légendes d’un peuple n’ont pas attendu en vain. On vous en parle dans les paragraphes qui suivent.
Mehdi Cayenne Club
Ah, le Mehdi Cayenne Club! Mehdi Hamdad et ses complices jouent des chansons rock juste assez funky pour faire danser le parterre de Place d’Youville un samedi midi. Toujours aussi piquant, Hamdad a profité d’un public en mode découverte pour tester quelques nouvelles pièces (fort efficaces) et charmer les spectateurs avec son naturel désinvolte au micro. Seul petit hic : les blagues de Hamdad n’ont pas toujours levé. Mais on n’était pas à un festival d’humour et la musique, elle, était ben bonne. Nouvel album à paraître bientôt, on a bien hâte d’entendre ça!
♥♥♥
Patrice Michaud (#PopUpFEQ)
L’auteur-compositeur-interprète Patrice Michaud était l’invité de ce nouveau #PopUpFEQ à un endroit qui allait assurer une vitrine fantastique au concept, coin St-Jean et St-Stanislas, tout près de là où se trouvait l’entrée du mythique bar Chez son père. D’ailleurs, dans la foule, on en a entendu plusieurs dire qu’ils passaient dans le coin quand ils sont tombés sur Michaud. Sur ce plan, la stratégie a donc fonctionné à merveille. Accompagné de Simon Pednault, Michaud a offert une brève prestation, mais celle-ci était à l’image du personnage : sympathique et sans prétention. On a surtout pu apprécier l’aisance de Michaud entre les pièces, une petite blague bien placée n’attendant pas l’autre. Les enfants dansaient, les parents les laissaient aller, les touristes écoutaient ce troubadour et nombreux connaissaient les chansons de l’auteur de Mécaniques générales. Encore une belle réussite!
♥♥♥♥
Caravane
Les rockeurs de Québec ont réussi quelque chose que personne d’autre ne sera parvenu à faire aujourd’hui : faire apparaître le soleil. Dominic, Raphaël, Danahé et William en étaient à leur troisième prestation en trois soirs à la petite scène NRJ et si les deux premières prestations ressemblaient à la dernière, les spectateurs pas trop pressés de se lancer sur les Plaines en ont eu pour leur argent les trois jours! Les gars de Caravane avaient appelé en renfort Odile Marmet-Rochefort (Men I Trust), qui complète merveilleusement bien la voix et les instruments de nos quatre jeunes hommes.
Évidemment, l’exécution était presque sans faille, comme on peut s’y attendre de la part d’un groupe qui joue ses chansons presque tous les jours depuis un bon moment. Les gars repartent aussitôt en tournée. Si vous les avez manqués malgré les trois chances que vous avez eues, n’ayez crainte, Caravane va repasser!
♥♥♥
Antoine Corriveau
C’était ma cinquième prestation d’Antoine Corriveau et j’avais hâte de voir s’il y aurait du nouveau pour nous. Ah ben oui toé, regarde ça, y’a du nouveau monde autour de lui! Nouveau batteur, nouvelle violoncelliste, nouvelle dynamique! Un autre show debout! Oui, c’est encore le même folk-rock aérien qu’on peut entendre sur Les ombres longues, celui-là même qu’on écoute encore à répétition même plus d’un an et demi après la parution de l’album. Côté musical, alors, on ne se lasse pas. Et Corriveau a su apporter les ajustements nécessaires pour les fans qui, comme moi, le connaissent un peu, question de ne pas avoir trop de répétition.
On a même vu notre Antoine national, mieux connu pour ses moues boudeuses qui correspondent bien à sa musique, le sourire fendu jusqu’aux oreilles lorsqu’il a reçu des mains de Guillaume Moffet son fabuleux chèque de 10 000 $ remis au gagnant du Prix de la chanson francophone SOCAN, juste avant de nous demander presque en criant si on voulait entendre Le nouveau vocabulaire, qui lui a valu ce prix.
Fou de voir combien de personnes récitaient les paroles des chansons de Corriveau par coeur. Je l’ai déjà dit, je vais le répéter, et je vais sûrement le répéter une fois de plus dans quelques semaines, Corriveau est en train de nous gagner un à un. Et il va tous nous avoir.
♥♥♥♥
Luc De Larochellière
Aveu : la dernière fois que j’ai vu le gaillard montréalais, c’était en juin 1990 dans un parc de Brossard. Pour vous donner une idée du temps écoulé depuis, l’URSS existait encore! J’étais donc bien heureux que Luc pense à des gens comme moi, qui l’ont suivi pendant une bonne dizaine d’années avant de se tourner vers d’autres jeunes auteurs-compositeurs-interprètes prometteurs, et qu’il interprète pendant une heure ses plus grands succès. À part peut-être pour une ou deux chansons un peu plus récentes (où Andrea Lindsay prenait un peu plus de place), on a eu droit à des morceaux qu’un peu tout le monde connaissait par coeur : Amère América, Ma génération, Chinatown Blues, La route est longue, Six pieds sur terre, La route est longue, Si je te disais reviens, Si fragile… C’est là que la pluie est arrivée, à deux chansons de la fin. Les moins courageux ont quitté en grand nombre sans s’empêcher de fredonner Sauvez mon âme!
De belles retrouvailles qui nous rappellent que Luc a écrit (et écrit encore, d’ailleurs) de maudites belles chansons. Surtout qu’on ne les avait pas entendues sous leur forme originale depuis des années!
♥♥♥
Légendes d’un peuple
Entre les deux spectacles, le déluge a réussi à chasser les quelques milliers de spectateurs au parc de la Francophonie. Il ne restait plus qu’une cinquantaine de maniaques massés sur le bord du rail séparant la scène du public. Tout à coup, on n’entend plus rien du côté des Plaines. Tous les spectacles sont arrêtés momentanément. Au Pigeonnier, on met des toiles sur les instruments pendant que des trombes d’eau inondent la scène. Celle-ci est sécurisée contre le vent et la foudre, mais l’eau pis les spectacles électriques, c’est pas toujours une bonne idée. Les radars météo ne sont pas super optimistes : le vent devrait se calmer, mais la pluie, elle, devrait continuer à tomber.
Les membres du collectif veulent donner le show, c’est le dernier! Du côté des organisateurs, on hésite, y’a quand même des risques d’électrocution! Au sec, dans la tente VIP, les gens regardent leur fil Twitter : les spectacles des Plaines et de Place d’Youville sont annulés. Seul Colin James, à l’Impérial, joue sans se soucier de la pluie, confortablement à l’intérieur. Dès que la pluie se calme un peu (mais vraiment juste un peu), le verdict tombe, les toiles sont retirées, et on réaménage un peu la scène : les guerriers de la poésie vont l’avoir, leur show, mais celui-ci sera un peu écourté et surtout, il sera acoustique! Comme quoi c’est bien avec des citrons qu’on fait de la limonade!
« Quoi qu’en disent les médias demain, les plus fous et les plus fighters sont ici ce soir! », lance Stéphane Archambault, qui chante En un seul peuple rapaillé avec Marie-Hélène Fortin. De nombreux fans déçus des Foo se sont arrêtés en voyant qu’il se passait quelque chose au Pigeonnier. Finalement, ce sont un peu plus de 200 personnes qui ont bravé la pluie pour voir (et surtout entendre) la fresque d’Alexandre Belliard. Patrice Michaud, Mara Tremblay (love, love, love), Jorane (magistrale), Salomé Leclerc, Vincent Vallières, Alexandre Désilets (toujours groovy, même en version acoustique), Éric Goulet et Belliard se sont ensuite succédé sur scène, offrant chacun sa belle chanson et touchant les mélomanes à sa manière.
« Les rockeurs dorment, mais les poètes sont encore ici! », a-t-on lancé en rappel! Yep. OK, personne n’avait de plâtre à surveiller, mais ce soir, la chanson d’ici, comme les héros de Légendes d’un peuple, a su composer avec notre climat pas toujours conciliant.
♥♥♥♥♥
Ce midi
Notre aperçu journalier s’en vient, mais comme il sera publié après midi, on voulait vous dire que vous devez aller voir Héra Ménard ce midi à Place d’Youville. Une jeune femme du coin, qui écrit de belles chansons toutes en douceur, il ne fera pas trop mauvais, ni trop chaud, amenez votre sandwich et profitez du spectacle avec nous!
Déjà le jour 3 des festivités dans la Capitale-Nationale. C’est donc ce soir, 11 juillet, que la deuxième plus grande tête d’affiche se produira sur les plaines d’Abraham. Je parle ici de la bande de Dave Grohl qui débutera dès 21h00 sur la scène Bell. Qu’y-a-t-il sur les autres scènes comme solution de rechange? Voici quelques suggestions si vous n’êtes pas fan du rock des Foo Fighters (même si ce concert est une excellente option pour ce soir).
18 h : Julien Sagot
Ce soir, c’est un must de voir Julien Sagot si vous l’avez manqué hier soir. Venant nous présenter son nouvel album solo Valse 333, qui a été nominé aux prix Juno cette année, Sagot interprétera ses sombres pièces d’une façon remarquable. Membre de Karkwa, il s’est maintenant beaucoup amélioré sur scène et est un peu plus à l’aise qu’auparavant. Dans une salle intimiste comme le Petit Impérial, le tout devrait être sans faille et d’une beauté incontestable.
C’est la scène pour faire la fête ce soir. En effet, trois artistes de musique reggae se succèderont pour faire danser les festivaliers. C’est une belle alternative au rock et au folk présentés sur les autres scènes au courant de la soirée. Dès 18h00, Shauit débute les festivités avec son reggae très engagé dans la langue innue. Il est un fidèle collaborateur du rappeur Samian. Ensuite, dès 19h30, la soirée continue avec le suisse Cali P. Chanteur plutôt axé sur le style dancehall, il saura vous faire découvrir de nouvelles sonorités tout en vous faisant bouger. Finalement, pour conclure, ce sont les américains Tribal Seeds qui viennent présenté Representing, leur dernier opus qui tire un peu plus sur le rock. Une belle soirée en vue sur la scène Hydro-Québec.
Vous connaissez probablement la place qu’a le chanteur Antoine Corriveau dans notre coeur ici sur écoutedonc.ca. Étant pratiquement inconnu il y a de ça un an, le chansonnier a fait du chemin et est maintenant, selon plusieurs, une figure importante du mouvement folk québécois. Son dernier album Les ombres longues s’est classé très bien dans de nombreux bilans 2014 et ses concerts sont toujours appréciés. Les fans de folk pur, c’est à dire de la magnifique guitare et de magnifiques paroles, se doivent d’être présents pour accueillir Corriveau au Pigeonnier ce soir. Je ne vous conseille pas de quitter le site suite à sa performance, car le reste de la soirée est plutôt intéressant.
21 h 30: Légendes d’un peuple
Ce soir, ce sera la dernière représentation de l’oeuvre musicale d’Alexandre Belliard. Cette oeuvre a pour but de raconter quelques moments importants de l’histoire du Québec. Ce seront donc une belle brochette d’artistes invités qui se joindront à lui sur la scène Loto-Québec. En effet, Patrice Michaud, Vincent Vallières, Mara Tremblay, Yann Perreau, Jorane, Stéphane Archambault, Marie-Hélène Fortin, Alexandre Désilets, Eric Goulet et Salomé Leclerc seront sur les planches tout au long de la soirée. C’est votre dernière chance de voir le spectacle. Il semble que ce soit la solution de rechange au spectacle hommage que l’organisation était habitué de présenter en ouverture de festival dans les éditions précédentes.
23:30 : Weaves
Pour conclure la soirée mouvementée si vous sortez des Foo Fighters, je vous conseille de converger du côté du Cercle pour la prestation des canadiens Weaves. Faisant dans l’indie-rock, l’univers complètement déjanté de Weaves vous amusera et saura bien conclure votre soirée.
Ça y est, dans quelques heures, Québec sera Festival d’été jusqu’en fin de soirée le 19 juillet. Vos itinéraires sont planifiés depuis longtemps, vous allez voir les gros shows des gros groupes sur les grosses Plaines ou, au contraire, vous allez profiter du tout-gratuit de la Place d’Youville.
Cependant, ce n’est pas tout le monde qui a envie d’aller se perdre dans les foules immenses et de jouer du coude pour avoir un meilleur point de vue, et ce n’est pas tout le monde qui a envie de danser sur de l’électro jusqu’à minuit (n’oubliez pas la règle numéro un, les amis : HYDRATATION). Peut-être êtes-vous rendus comme moi, très curieux, mais un peu pépères (et vous n’avez pas la chance de vous asseoir dans la zone médias, vous!), et vous regardez la programmation en ne sachant pas trop où vous garrocher.
On a une solution pour vous. Il s’agit de notre itinéraire facultatif.
Vous avez sûrement vu ces panneaux à proximité des chantiers routiers, notamment près de la 73. On propose léger détour qui risque de faire gagner beaucoup de temps aux automobilistes (comme aller prendre Robert-Bourassa plutôt qu’Henri IV!). Ici, on va faire de même. Vous proposer des choix que vous apprécierez sans étouffer.
On commence!
9 juillet
À 18 heures, le duo Navert (composé d’Annie-Claude Navert et Guillaume Chartrain) sera au Petit Impérial pour proposer ses chansons pop teintées de bonnes couches de synthés.
Comme vous êtes déjà en basse-ville et que vous avez déjà les oreilles habituées à la pop électro, pourquoi ne pas faire quelques pas vers l’est pour vous rendre ensuite à l’Impérial Bell où se produiront tour à tour les magnifiques Milk & Bone, Foxtrott et Yelle. Bon, vous avez sûrement entendu parler de Milk & Bone, ce duo formé de Laurence Lafond-Beaulne et de Camille Poliquin jouit d’un buzz incroyable depuis la parution de son premier album, Little Mourning, et ce buzz dépasse nos petites frontières. Si Milk & Bone propose une électropop éthérée, la Montréalaise Foxtrott, de son côté, est beaucoup plus dansante et rythmée. Quant à Yelle, on a déjà pu voir ce qu’elle avait dans le ventre il y a quelques années, alors qu’elle avait presque volé la vedette à Marie-Mai. Cette fois, ce sera en tant qu’une des têtes d’affiche de la soirée qu’elle va nous faire danser!
S’il vous reste un peu d’énergie après cette soirée dansante, la formation Chocolat, menée par un certain Jimmy Hunt, vous épuisera avec son rock un brin psychédélique et plutôt malpropre. À 23 h 30, au Cercle. On vous recommande d’arriver tôt parce que les gens se sont pas mal passé le mot.
10 juillet
On ne peut pas ne pas vous recommander d’aller voir Julie Blanche au Petit Impérial à 18 heures. Tout d’abord, vous allez pouvoir écouter le spectacle assis confortablement en sirotant une petite bière. Ensuite, la voix tendre de Julie fait du bien. Ses chansons, qu’a écrites Antoine Corriveau et que Julie a arrangées à son goût, sont magnifiques. Et le timbre du cor de Pietro Amato se marie tellement bien à tout ça… Z’allez me remercier!
Connaissez-vous Julien Sagot? Oui, oui, le membre de Karkwa! Saviez-vous qu’il avait déjà deux albums derrière la cravate et que le dernier, Valse 333, est un petit bijou? Vous aimeriez vous en convaincre? Voilà votre chance. Il est à l’Impérial Bell à 19 h 40. Il sera suivi de Jérôme Minière, qui interprètera ses plus récentes pièces (Une île, son nouvel album, est un grower qui demande quelques écoutes, mais qui est ô combien satisfaisant), ainsi que d’Arthur H, qui est depuis longtemps sorti de l’ombre de son Higelin de papa et qui fera résonner sa voix grave sur les murs du temple du téléphone.
Pour finir la soirée, pourquoi pas un peu de rock garage par des filles originaires d’Atlanta? C’est ce que proposera The Coathangers au Cercle en fin de soirée.
11 juillet
Le 11 juillet est une bonne journée pour les agoraphobes : tout le monde et son voisin sera sur les Plaines pour voir les Foo Fighters et le Trône de Grohl. 😉
Mais bon, si, comme moi, le rock des Foo ne vous branche pas, c’est une maudite bonne nouvelle. On devrait pouvoir respirer sur les autres scènes! Tout d’abord, à midi sur la scène Hydro-Québec, vous aurez le plaisir de voir le Mehdi Cayenne Club et son rock juste assez piquant et déjanté. Ça bouge, c’est sympathique et ça va amener le soleil dans votre coeur toute la journée!
Ensuite, si vous êtes curieux de voir le genre de foule qu’attireront les Foo sans trop vous aventurer sur les Plaines, vous aurez la chance de sentir un peu en allant voir Caravane sur la scène NRJ à 17 h 45. Non seulement vous aurez un excellent spectacle d’un des meilleurs groupes rock au Québec à l’heure actuelle, mais en plus, vous serez juste à côté pour…
… Antoine Corriveau, qui sera à la scène Loto-Québec du Parc de la Francophonie dès 19 heures. OK, Corriveau n’est pas une découverte pour les lecteurs assidus d’ecoutedonc.ca, mais voilà l’occasion d’emmener votre mère entendre le folk-rock d’Antoine juste pour la convaincre qu’on fait encore de la maudite bonne musique ici. Maintenant, tout ce qu’on lui souhaite, c’est de succéder à Salomé Leclerc comme prix Espoir FEQ. On vous dit ça vendredi. 😉
Corriveau sera suivi de Luc De Larochellière, qui viendra présenter ses vieilles comme ses nouvelles chansons. Pour plein de monde né dans les années 1990, Luc, c’est le gars qui a sorti un album avec Andrea Lindsay. Mais ce grand gaillard a composé quelques hymnes de la fin des années 1980 et du début des années 1990 comme Amère América, Chinatown Blues, La route est longue, Sauvez mon âme et plusieurs autres. Bien hâte de voir.
Tant qu’à être là, pourquoi pas ne profiter de l’occasion pour voir le spectacle Légendes d’un peuple? Alexandre Belliard et ses amis Patrice Michaud, Vincent Vallières, Mara Tremblay, Yann Perreau, Jorane, Stéphane Archambault, Marie-Hélène Fortin, Alexandre Désilets, Eric Goulet et Salomé Leclerc vont vous faire passer un moment inoubliable (entrecoupé des riffs de Grohl, au loin). Toujours au parc de la Francophonie, à 21 h 30.
Pour finir la soirée, pourquoi pas l’indie pop de Weaves au Cercle, à 23 h 30? Écouter Weaves, c’est un peu comme écouter Alabama Shakes sur l’acide. C’est-tu assez déjanté, ça?
12 juillet
Vous ne pouvez pas manquer la prestation d’Héra Ménard à midi à la scène Hydro-Québec. Sa pop teintée de country-folk devrait tenir les nuages loin de Québec une journée de plus.
À 18 h, on retourne à la scène Hydro-Québec pour une autre prestation enflammée de nos amis Les Deuxluxes. Étienne Barry et Anna Frances Meyer ne font pas dans la dentelle, non monsieur. Ça va rocker avec une bonne dose de vintage, des cheveux au vent, pis du gros rouge à lèvres qui tache le linge. En somme, la patinoire de la Place d’Youville va devenir le plus grand dancefloor à Québec!
Vite, on descend à toute vitesse pour attraper un autre groupe qu’on aime bien, Ponctuation, qui sera à l’Impérial Bell à 19 h 45. Les frères Chiasson vous feront voyager avec leur psychédélisme assumé et mauditement bien construit. Un des shows à voir absolument cette année (si vous les manquez, vous pourrez vous reprendre un peu plus tard).
À 20 h 30, on change complètement de rythme et on va juste à côté, au Petit Impérial, pour y entendre la très talentueuse Ariel Pocock, qu’on a eu la chance de voir au Festivoix de Trois-Rivières la semaine dernière. Du jazz très bien fait, fort intéressant, des compositions solides et des standards aux arrangements soignés. Dépaysement total!
Enfin, à 23 h 30, The Feather, du Belge Thomas Medard, devrait plaire à tous ces fans de pop indé qui adorent Patrick Watson, Folly and The Hunter et autres groupes aux mélodies rêveuses. Une façon de terminer la première fin de semaine en beauté.
13 juillet
Si vous travaillez en haute-ville ou dans le Vieux, apportez votre lunch et allez voir Kensico à la scène Hydro-Québec dès midi. Du folk-rock solide pour amateurs de guitare.
À 17 h 45, les amateurs de folk-pop sympathique et authentique accompagné d’une petite touche d’atmosphérique ont rendez-vous avec Pierre-Luc Lessard. Lessard, ce sont des chansons simples, d’une efficacité redoutable, dont quelques vers d’oreille très difficiles à déloger. Et ce jeune homme est fort solide sur les planches!
Ensuite, je vous suggèrerais le trio Operators, Owen Pallett et Future Islands, mais bon, vu qu’il y aura foule, allons voir… Ah, pis non. Écoutez. Vous m’aurez écouté, vous serez juste à côté pour voir Pierre-Luc Lessard et le parc de la Francophonie ne sera pas surchargé à 18 h 30. C’est une des meilleures soirées du Festival, maudit! Operators, c’est Dan Boeckner (Wolf Parade) dans une orgie d’électropop qui donne une irrésistible envie de danser. De son côté, Owen Pallett risque de ralentir un brin le rythme, mais ses belles chansons sauront sûrement vous attendrir. Enfin, Future Islands, c’est une formation pop indé de Baltimore menée par Sam Herring, une bête de scène qui devrait en jeter plus d’un à terre avec sa voix soul hardcore qui n’a pas son pareil nulle part ailleurs. Le groupe existe depuis près de 10 ans, on les aime depuis quelques années déjà et y’a beaucoup de monde dans le train depuis qu’on a vu Future Islands chanter Seasons (Waiting on You) à Letterman. Si c’est tout ce que vous avez entendu d’eux, vous allez adorer la suite!
Vous êtes fatigué? On va aller se reposer en écoutant du bon folk-blues teinté de rock. Celui de Hamish Anderson, un Australien qui promet beaucoup, beaucoup. Allez, il vous reste un peu d’énergie pour taper du pied et hocher la tête pendant les solos endiablés!
14 juillet
Si vous voulez allez fêter la France avec Patrick Bruel, allez-y fort, mais on a aussi un autre belle proposition pour vous à la scène Hydro-Québec!
Tout d’abord, à midi, Sousou & Maher Cissoko ont attiré notre attention avec leurs airs dépaysants sur un tapis de guitare et de kora. Voyage unique entre la Suède et le Sénégal. À 18 heures, c’est au tour de Pierre Kwenders de nous emmener en Afrique avec ses airs festifs. On sait que Kwenders a enregistré son album avec de nombreux collaborateurs. Y aura-t-il des invités spéciaux? On ne fait que poser la question. C’est ensuite au tour des Belges de La Chiva Gantiva de nous faire danser comme des fous sur des rythmes latins. On annonce très chaud mardi prochain à place d’Youville!
Vous voudrez ensuite rester pour voir Dakhabraka, mon coup de coeur de Bonnaroo l’année dernière :
Man. Ces quatre Ukrainiens (un gars, trois filles) ont fait exploser la tente dans laquelle ils ont offert leur prestation. Je ne crois pas qu’ils s’attendaient à un tel accueil, mais leur musique, mélange de traditionnel et de rythmes dansants, a eu raison des pieds des milliers de (nouveaux) fans présents. Ils ont beau jouer assis, ils occupent l’espace à la perfection.
Je les aurais bien vus dans un contexte aussi festif au FEQ, mais bon, leur passage à Québec n’aura lieu qu’en novembre.
Ma prestation préférée du festival jusqu’à maintenant.
Je vous ai avertis!
Vous en voulez plus encore? Allez, destination le Cercle (23 h 30) pour le rock vitaminé de The OBGM’s. Ces joyeux drilles définissent leur musique comme du Garage Party Rock et lorsqu’on écoute leurs chansons, on n’a aucun mal à les croire. S’il vous reste de quoi suer après ça, ben coudonc, j’abandonne.
15 juillet
On va aller voir ce que l’auteur-compositeur-interprète Couturier a dans les tripes à midi à la scène Hydro-Québec. On retourne sur la même scène à 18 heures pour la pop lumineuse d’Alfa Rococo, qui va nous interpréter de nombreuses pièces de son dernier album Nos coeurs ensemble. Ensuite, c’est peut-être le moment le plus difficile du festival : on veut se faufiler à travers la foule de festivaliers qui vont voir les Stones (ou Galaxie, c’est selon) sur les Plaines, parce que nous, on veut aller voir la belle soirée indie au parc de la Francophonie, qui ne devrait pas déborder. Tant mieux, on va pouvoir prendre nos aises et peut-être même nous étendre quelques minutes avant de planer avec The Wilderness of Manitoba, The Franklin Electric et Edward Sharpe and Magnetic Zeros. On a bien hâte de voir le premier, on va pouvoir mieux savourer les deuxièmes et on est bien curieux de voir de quoi a l’air la version 2015 de la troupe d’Alex Ebert.
Pour terminer la soirée, pourquoi pas du gros blues au Petit Impérial avec The Harpoonist and The Axe Murderer? C’est groovy à souhait pis nous autres, on aime ça les voix soul pis les solos d’harmonica!
16 juillet
Si vous passez par la scène NRJ à 17 heures 45, allez voir SimonKearney, qu’on aime bien ici à ecoutedonc.ca. Du rock solide, à la limite du psychédélique, offert par un gars qui a à peine le droit d’entrer dans les bars, en plus! Il est étonnant.
Vous vous souvenez de cette petite soirée électropop du jeudi précédent? Les programmateurs remettent ça avec cette fois-ci les talentueux Le Couleur (groovy et vachement sexy en même temps), La Bronze (sexy, groovy et ne te prend pas pour un imbécile!) et Lights (qui va sûrement vouloir se faire pardonner son absence en première partie de One Republic ce printemps). Une soirée parfaite pour danser et vous éclater avec quelques artistes qu’on aimerait voir exploser (de popularité, bien sûr) au cours des prochaines années.
En fin de soirée, profitez-en donc pour aller voir The Lemon Bucket Orchestra qui vous illuminera de sa folie dès 18 heures à la scène Hydro-Québec!
17 juillet
À midi, Evelyne Lavoie et Pierre-Hervé Goulet mériteront une oreille attentive de la part des mangeurs de sandwiches qui se masseront à place d’Youville pour les entendre chanter. Les deux offriront leurs (fort jolies) compositions.
On ne se pilera malheureusement pas sur les pieds pour The Barr Brothers et Patrick Watson. D’un côté, c’est triste parce que Patrick mérite vraiment d’être aimé par le plus grand nombre. De l’autre, il va avoir eu tout le budget nécessaire pour se payer une grande fête avec des invités, des effets spéciaux pis toutte! Et vous savez quoi? On va être confortables sur les Plaines. Aussi bien en profiter pour y aller… pourquoi pas en famille? Difficile de faire plus multigénérationnel que cette soirée-là!
En fin de soirée, si vous avez manqué Ponctuation, voilà votre chance de vous reprendre au Cercle!
18 juillet
À midi, les formations 5 for Trio et Harfang seront à surveiller à place d’Youville. Avec juste assez de soleil, on va planer en titi avec le rock à mi-chemin entre Patrick Watson et Radiohead de la formation de Québec.
À 18 heures, on va au Petit Impérial pour découvrir Equse, une formation rimouskoise qui navigue dans les mêmes eaux. Au même endroit, mais à 20 heures 30, ce sera au tour de l’Americana de The Bros Landreth. On finit encore la soirée avec le blues de Daddy Long Legs.
19 juillet
On reviendra sur la journée du 19 juillet. L’arrivée d’Alan Parsons Live Project change un peu nos plans et les mouvements de foule vont être étranges. On s’en reparle.
Comme vous le voyez, avec une telle programmation de feu, on a l’embarras du choix. Certaines soirées sont plus évidentes que d’autres, mais on espère avoir trouvé l’équilibre promis.
On fera un rappel de cet itinéraire dans nos coups d’oeil quotidiens, que nous publierons un peu avant midi tous les jours.
Quelle surprise samedi matin à mon déjeuner de me faire offrir un macaron pour pouvoir assister à un spectacle mystérieux à 10h. Cette année, en effet, à l’achat dudit macaron, qui permettait d’encourager le Festival, on recevait différents avantages dont celui du spectacle-surprise. Comme je vous l’ai déjà dit hier, l’artiste invité n’était nul autre que Paul Piché. Je commencerai donc mon compte-rendu de la journée, qui m’a amenée de surprise en surprise, en parlant de cette heureuse rencontre avec un géant de la chanson québécoise.
Paul Piché – Tadoussac Protestant Chapel
Avec ses textes réfléchis, son style rappelant vaguement Harmonium pour la voix et la chanson française pour la musique, Paul Piché a visiblement évoqué aux spectateurs, la plupart adultes depuis longtemps, une époque plus ou moins lointaine. À quelques reprises, ils ont chanté avec l’artiste ou participé avec enthousiasme lorsque Piché l’a demandé. Seul à la guitare, il nous a offert une prestation d’une trentaine de minutes. Bien que j’avoue ne connaître que très peu Paul Piché, quelques-unes de ses chansons m’ont arraché des frissons. Il me semblait retrouver une parcelle d’espoir qui s’est étouffée dans la musique actuelle, qui a laissé place à beaucoup plus de cynisme qu’avant.
Fait intéressant, le lieu était très bien choisi pour la nature du spectacle : la chapelle, rarement utilisée pour ce genre d’évènements, est un espace exigu qui incite aux performances plus intimes, chaleureuses. Ça sentait aussi bon le bois, et l’encens, et le bâtiment imposait une sorte d’état de recueillement et d’écoute aux spectateurs. Situation cocasse, Paul Piché a pu faire remarquer qu’il se situait, sur scène, entre deux drapeaux accrochés dans la salle : le premier du Québec, le second du Canada. Cette remarque, placée avec un brin de nostalgie, donnait le ton à la pièce qu’il joua juste après : Cochez oui, cochez non. Il a ensuite terminé sa prestation sur une nouvelle chanson, qui sera sur son prochain album.
Boby Lapointe repiqué – Scène Hydro-Québec
Sarah Olivier, Elisabeth Keledjian, Dimoné, Imbert Imbert et Nicolas Jules, tous des artistes français invités au festival, se sont réunis sur scène pour rendre hommage à un autre grand homme de la chanson (française cette fois) : Boby Lapointe.
Chanteur reconnu pour ses textes intellectuels, grivois, mais surtout bourrés de jeux de mots et de calembours, Boby Lapointe a ainsi pu revivre un moment devant mes yeux. En outre, on devait reconnaître à travers les reprises l’univers déjanté des cinq artistes présents, qui teintaient d’un peu de leur folie celle de Lapointe. Je n’ai assisté qu’à quelques chansons, mais c’était bien assez pour voir que les musiciens avaient relevé le pari qu’ils s’étaient donnés. Résultat : un univers éclaté, comique et nostalgique à la fois. Malheureusement, il était plutôt difficile de bien discerner les paroles, surtout pour une personne qui, comme moi, ne connaissait pas les chansons. Ainsi, une préparation antérieure m’aurait vraisemblablement fait apprécier davantage le spectacle. J’ai tout de même pu attraper au passage quelques succulents jeux de mots, comme je les aime.
Saratoga – Verrière (Hôtel Tadoussac)
Chantale Archambault et Michel-Olivier Gasse, dans un duo complice qu’on nomme Saratoga, ont lancé en primeur leur nouveau maxi. La Verrière, bien qu’un endroit coquet et qui aurait pu être approprié, était bondée de monde et donc assez étouffante. La plupart des spectateurs sont pourtant restés jusqu’à la fin pour apprécier les compositions du couple. En jouant à tour de rôle à la guitare et à la contrebasse, Saratoga ont aussi entremêlé leurs voix, tantôt laissant place à l’une, tantôt à l’autre. Ce qui ressort principalement de ce duo, c’est la grande complicité qui se dégage d’eux lorsqu’ils jouent. En effet, leurs chansons semblent être pour la plupart tirées d’expériences personnelles et partagées ; ce qui est tu dans leurs textes paraît donc dans leurs regards, ce qui ajoute à l’expérience musicale. Côté musique, justement, ce serait le genre d’album que j’écouterais le matin, lorsque le soleil réchauffe doucement la pièce à travers la fenêtre : toutes leurs pièces sont empreintes de douceur, d’une impression de calme et d’harmonie, et ce même si les textes ne parlent pas toujours de beaux moments.
Imbert Imbert et Nicolas Jules (en plateau double) – Le Gibard
Après avoir entendu beaucoup de bien de ces deux artistes, je me suis décidée à aller les voir au Gibard et j’ai été agréablement surprise. Tout d’abord, Imbert Imbert est monté sur scène (ou plutôt s’est placé dans un coin du Gibard prévu à cet effet; le bar était assez petit). Seul à la contrebasse et à la voix, il a livré une bonne performance. Sa musique, simple mais réfléchie, porte beaucoup à la réflexion. Tous ses textes sont teintés de tragique, et il exploite assez bien la variété de sons de sa contrebasse. Sympathique, il a aussi agrémenté d’un peu de comédie son passage sur scène, notamment en prétendant être l’homme de la situation pour mettre l’ambiance avec ses chansons glauques. J’ai donc bien apprécié, même si je crois que j’aurais apprécié davantage si j’avais été plus alerte pour écouter ses textes, vraisemblablement le noyau de son art.
Nicolas Jules, qui suivait, m’a quant à lui réveillée tout à fait. Pince-sans-rire, bien sans son personnage, il a enchaîné les blagues et les histoires sens dessus dessous. Ses chansons en tant que telles me font quelque peu penser à celles de Thomas Fersen, mais avec plus d’humour. Or, il me semble que le talent de Nicolas Jules transparaisse surtout dans sa présence sur scène : il a d’ailleurs parlé à la foule presque aussi longtemps qu’il a joué. Interagissant beaucoup avec le public, il en a fait rire plus d’un, moi inclus, en criant des «Tout le monde à poil», des «ah, arrêtez d’applaudir, vous couvrez mon solo» et en faisant toutes sortes de pitreries bien placées. En terminant, Imbert Imbert est remonté sur scène, accompagné d’Urbain des bois, un artiste d’ici apparemment très apprécié des deux autres. Ils ont joué en trio quelques pièces, notamment du répertoire d’Urbain (à découvrir) et de Boby Lapointe.
Une fois leur prestation terminée, je me suis dirigée vers l’Auberge pour le spectacle de Pascale Picard. J’ai croisé, en chemin, un petit groupe du lac Saint-Jean nommé Le Cerf-Volant Fou, qui jouait au Café Père Coquart. Assez jeunes, ces deux guitaristes ne faisaient pas partie de la programmation du festival, mais je me suis plu à les écouter pour quelques pièces, que ce soient des reprises ou des compositions. Ils me semblent assez prometteurs, surtout s’ils se décidaient à mettre de côté un anglais moins maîtrisé pour un français plus élaboré. Peut-être entendrez-vous parler d’eux éventuellement !
Pascale Picard – Site Belle Gueule
Habituée à jouer avec un groupe, c’est seule à la guitare que Pascale Picard a joué ses pièces devant un public très nombreux, et ce pour plus d’une heure ! Elle a d’ailleurs relevé ce défi avec brio, présentant ses chansons les plus connues, quelques chansons de son répertoire traduites en français et même quelques reprises, entre autres de chansons de NOFX. Le public était vraisemblablement heureux de sa performance, chantant en chœur avec elle et écoutant ses interventions entre ses pièces. Elle a évoqué l’époque où elle jouait dans les bars pour se faire connaître ; visiblement, cette expérience lui a fourni plusieurs atouts pour entertainer la foule et donnait à sa performance des airs de soirée aux Voûtes de Napoléon. En outre, on voyait que, devant un public attentif et présent pour elle, ce qui change de l’époque des bars, Pascale Picard était dans son élément. Très à l’aise, à la bonne franquette, elle discutait avec l’audience. Elle a aussi fait monter sur scène plusieurs autres participants des chemins d’écriture pour l’accompagner, dont Samuele, qui a même joué une de ses compositions.
Dany Placard – Scène Hydro-Québec
Je ne pensais pas assister au spectacle de Dany Placard, qui ne commençait que trente minutes avant Antoine Corriveau et Salomé Leclerc. Or, j’ai eu le temps d’entendre les premières pièces et j’ai été agréablement surprise, une fois de plus. De fait, je n’avais pas trop accroché sur ses chansons acoustiques que j’avais précédemment écoutées, mais sa formation en groupe, avec d’autres musiciens talentueux, rajoutait une ambiance plus rock et plus enthousiaste. À quelques reprises, ils se sont tournés vers le batteur pour jouer tous face à face, jammant visiblement avec plaisir, pour le plaisir aussi des oreilles du public. Comme à Pascale Picard, les spectateurs (moins nombreux cependant) écoutaient attentivement l’artiste, qui semble avoir beaucoup d’admirateurs. J’ai apprécié son rock aux teintes country, ses chansons punchées et accrocheuses.
Antoine Corriveau et Salomé Leclerc (en plateau double) – Salle Bord de l’Eau
Connaissant très peu ces deux artistes, j’ai été impressionnée par leur grand talent. Antoine Corriveau est monté sur scène en premier, devant une salle assez remplie. J’ai été touchée par la mélancolie de ses chansons, qui n’en étaient pas moins fortes et frappantes. Antoine Corriveau a quelque chose de Louis-Jean Cormier et de Jean Leloup, en plus d’avoir sa teinte personnelle. Sa musique m’évoquait une marche inévitable et sinistre vers le vide. Sa voix rocailleuse et sa guitare qui grésillaient ont rajouté un aspect grinçant à ses pièces, ce qui concordait avec des textes souvent maussades. Il faut aussi saluer le talent de ses deux musiciens ainsi que le travail de David Simard au son. En terminant, Corriveau s’est montré très reconnaissant d’être là, lui qui avait participé il y a cinq ans aux ateliers d’écriture du festival.
Après une courte pause, Salomé Leclerc est montée sur scène. Peut-être a-t-elle moins de fans, ou peut-être était-ce l’heure avancée (il était déjà 1h du matin !), mais une partie de la salle s’est vidée lors de sa prestation. Le public restant a pu écouter sa musique, dans la même vibe que celle d’Antoine Corriveau mais avec des accents électro-pop entre autres soulignés par des sons de synthétiseurs. Elle a joué plusieurs pièces de 27 fois l’aurore, paru en septembre dernier. J’ai été surtout impressionnée par son timbre de voix, qui avait quelque chose de très rock, de cassant, malgré une certaine douceur.
Après le spectacle, je me suis dirigée une dernière fois vers le Site Belle Gueule pour voir la fin de la prestation de Clay and Friends, qui avaient aussi joué en journée sur la Promenade près du fleuve. Encore une fois, ils ont su installer une ambiance survoltée, à laquelle je n’ai pourtant pas vraiment participé étant donné mon manque de sommeil accumulé et devenu apparent. En conclusion, le Festival de la chanson de Tadoussac m’a permis de découvrir beaucoup d’artistes d’ici et d’ailleurs en plus de me faire apprécier quelques groupes déjà connus. L’expérience festivalière en tant que telle est aussi, à Tadoussac, à prendre en compte. Je n’aurais rien changé à cette expérience, sauf peut-être pour y ajouter quelques heures de sommeil supplémentaires. C’est un festival accessible (en mode Découvertes, surtout, passeport que je vous conseille et que je trouve déjà amplement suffisant et abordable), plaisant et riche musicalement, en plus de se situer dans une ville qui m’a toujours charmée : Tadoussac. Je vous le conseille pour l’an prochain, peut-être que nous nous y croiserons!
On a appris cette semaine la mise sur pied d’un nouveau festival de musique, le St-Jérôme Folk, qui se déroulera à l’amphithéâtre Rolland de la ville des Laurentides du 7 au 29 août. La formule est plutôt novatrice : plutôt que de nous gaver pendant deux ou trois jours, le festival propose deux prestations par soir les soirs de fin de semaine d’août.
Le St-Jérôme Folk propose des artistes qui sont dans la mouvance folk, soit des auteurs-compositeurs-interprètes de grand talent qui ont plein de choses à dire. L’affiche montre par ailleurs que les organisateurs sont allés chercher les meilleurs exemples québécois du genre (et de genres connexes comme le country et le bluegrass) : Tire le coyote, Salomé Leclerc, Richard Desjardins, Canailles, Fire/Works, Éric Goulet, Saratoga, The Franklin Electric et Antoine Corriveau, sans oublier Gabrielle Papillon, Coco Méliès, Safia Nolin, Sweet Grass, Will Driving West, Laurence Hélie et Cindy Bédard.
Y’a des soirées de rêve là-dedans, comme le combo Safia Nolin/Richard Desjardins (oh que ça va être riche en émotions) et on doit avouer que la soirée Canailles/Sweet Grass devrait en brasser plus d’un.
Pour en savoir plus sur le festival (dont le prix des billets), consultez le site Web de St-Jérôme Folk.
Pour sa 32e présentation, le Festival de la chanson de Tadoussac a frappé un grand coup : une grande dame de la chanson, Juliette Gréco, en sera la tête d’affiche. Un dernier tour du monde avant une retraite bien méritée pour cette dame de 88 ans.
Tadou, c’est aussi le retour de Jacques Michel et de Pierre Flynn, deux autres grands noms, chacun dans son domaine.
Outre ces grands retours, les festivaliers pourront voir, entre autres, Daran, Fred Pellerin, Louis-Jean Cormier, Antoine Corriveau et Salomé Leclerc en double plateau, ainsi que le spectacle Légendes d’un peuple. Nommons aussi Alexandre Désilets, Benoit Paradis Trio, Dany Placard, Éric Goulet, Jordan Officer, Mehdi Cayenne Club, Milk and Bone, Pascale Picard, Raton Lover, Saratoga et Shauit.
Si de nombreux spectacles ont lieu sur la grande scène Desjardins, vous pourrez également en voir un peu partout dans le village et les environs, notamment en participant au Tour de l’islet ou en allant (à pied ou en kayak) à l’Anse à la barque.
Ajoutez à cela des spectacles pour les jeunes, des concours de châteaux de sable, la possibilité de faire du camping et vous avez une belle fin de semaine en perspective.
Pour les billets et les passeports, diverses options sont offertes, dont le passeport Desjardins à près de 300 $, qui donne accès à presque tout (sauf le spectacle de Daran, mais vous avez un rabais). Si vous êtes plus champ gauche que chanson, on vous conseille fortement le passeport découvertes (65 $ jusqu’au 25 mai, 75 $ ensuite). Accès à tous les spectacles sauf Jacques Michel, Juliette Gréco, Légendes d’un peuple, Fred Pellerin, Louis-Jean Cormier, Pierre Flynn et le spectacle de clôture. Si un de ces noms vous intéresse, vous pouvez acheter un billet individuel en plus du passeport découvertes. Les possibilités sont infinies, à vous de les découvrir.