Après GILLES, ce fut au tour de Catherine Leduc, anciennement du duo Tricot Machine, de se produire sur scène jeudi soir aux Apéros FEQ au District St-Joseph.
C’était la première fois à Québec que Catherine Leduc venait pour y présenter son projet solo. Quelque peu fébrile, elle s’est bien entourée de ses complices Matthieu Beaumont (claviers), Maxime Castellon (basse), Guillaume Éthier (batterie) pour l’occasion. Leduc a su me captiver, tout comme la foule, par sa folk psychédélique aux accents de dream pop. Elle a pris de l’aisance sur scène.
Catherine Leduc offre un son bien différent de celui de son ancien duo. Elle sait comment doser les chansons plus mélancoliques – Un bras… et Rookie(Houston, Anticosti, Un bras de distance avec le soleil) – et d’autres plus rythmées. Elle a son univers bien à elle. Ses musiciens l’accompagnent brillamment, tout en lui laissant la place. Pour une première fois sur scène, Leduc a utilisée une harpe électronique qui a ajouté une touche de nouveauté aux pièces.
Au cours de l’heure de sa présence sur scène, nous étions dans un autre monde, presque comme sur un nuage. Elle a un projet qui lui colle à la peau.
La rentrée culturelle de Québec bat son plein ces jours-ci. La saison des lancements d’albums est officiellement commencée, le gala de l’ADISQ et le GAMIQ approchent à grands pas et les différentes séries de concerts ont débuté leurs activités (allô le Pantoum, on s’était ennuyé).
C’est en cette période de renouveau culturel que le Festival d’été de Québec lance sa nouvelle saison des Apéros FEQ. Pour ceux qui ne connaissent pas le concept, c’est un concours où 24 groupes différents monteront sur les planches du District St-Joseph pour gagner leur place dans la programmation du Festival. Les 24 semaines de spectacles seront séparées en 4 vagues où un gagnant par ronde se verra offrir 1 000 $, une place en finale à l’Impérial Bell le 17 mai 2018 ainsi qu’un spectacle sur la scène Fibe à l’été 2018. Le groupe remportant la grande finale recevra une bourse de 6 000 $ et plus de tous les prix précédents.
L’an dernier, le grand prix comprenait aussi un spectacle sur les Plaines d’Abrahams, mais l’équipe du FEQ, n’ayant pas réussi à le faire cette année, a décidé de ne plus inclure cette récompense dans le concours.
Voici les concurrents de la première vague des Apéros FEQ:
À partir du 5 octobre, vous pourrez découvrir et apprécier un groupe différent à chaque jeudi soir à 18h. Parfait pour un 5 à 7 avec vos collègues mélomanes!
Avant de faire une petite pause de deux jours, voici le résumé de notre soirée du 2 juillet.
MISSES SATCHMO – SCÈNE LES VOIX JAZZ – 17 H 45
Enfin, quelque chose d’inattendu et de magnifique s’est produit : le soleil s’est pointé à l’horizon! Blague à part, la bande de Misses Satchmo a également rajouté de la vitamine C dans la foule grâce à la bonne humeur et au dynamisme contagieux de ses membres, surtout celui de la chanteuse et trompettiste Lysandre Champagne, citoyenne de Saint-Élie-de-Caxton. Celle-ci n’hésite pas à faire des blagues ou à être gentiment insolente. Par exemple, elle explique que le leitmotiv de l’été, c’est d’être heureux « à chaque fois qu’il fait soleil » ou encore que le groupe entrait « dans un moment introspectif » pour les chansons Why Don’t You Do It Right (chantée originairement par Peggy Lee) ou Keepin’ out of Mischief Now (de Fats Waller et Andy Razaf), des pièces plus lentes. Si, sur disque, madame Champagne a une voix dans l’ensemble suave, sur scène, c’est toute une palette de tons et d’émotions qu’elle déploie. Par exemple, la surprenante reprise de Womanizer (chantée originairement par Britney Spears), inspirée de celle du Scott Bradlee’s Postmoderm Jukebox, lui permet de passer d’un ton convaincu à badin entre le refrain et le couplet.
Le quintet musical, que l’on soit amateur des classiques jazz américains ou non, a suffisamment de talent et de chimie pour susciter d’agréables moments. Ce talent se confirme tout au long du spectacle. L’exemple de Swing That Music, de Louis Armstrong, a suscité la joie chez la foule par la capacité des musiciens de jouer très rapidement. Une mention tout spéciale doit être faite envers les membres de la troupe de l’école de danse Très Swing qui sont venus, de manière spontanée, danser pendant le spectacle. « Ça upgrade » (dixit le batteur Marton Maderspach) un spectacle qui était déjà haut en couleur et rempli de pep. La venue de Misses Satchmo à Trois-Rivières conclut donc très bien la première semaine de la section des Voix Jazz du Festivoix. – David Ferron
CATHERINE LEDUC – SCÈNE LES VOIX LIBRES – 18 H
En 2014, Catherine Leduc, de Tricot Machine, se lançait dans un projet solo avec son premier album Rookie, qui a été sélectionnée au gala GAMIQ (Gala Alternatif de Musique Indépendante du Québec). Aujourd’hui, elle nous a présenté son deuxième opus, Un bras de distance avec le soleil , sur la scène des Voix libres du Festivoix. C’est avec sa chanson titre qu’elle a commencé le spectacle pour nous introduire à son nouveau projet. Elle a fait appel aussi à Rookie avec la pièce Polatouche en milieu de spectacle qui, selon moi, était la pièce se rapprochant le plus du style de Tricot Machine avec le xylophone et le mélodica. Par contre, il faut savoir que l’arrangement musical est totalement différent de ce qu’elle nous présentait avec son amoureux Mathieu Beaumont, qui l’accompagne encore au clavier. Il ne faut donc pas s’attendre à la frivolité de Tricot Machine, loin de là.
Originaire de la région, l’artiste trifluvienne était entourée de ses proches, qui étaient présents pour l’encourager. J’ai senti tout au long du spectacle qu’elle nous livrait et nous présentait ce qu’elle était capable de faire à elle seule et qu’elle ressentait le besoin de se dévoiler. La pièce Le temps séparé m’a particulièrement charmée en raison de sa puissance qui la faisait sortir du lot. Sans pour autant détonner du reste de ses chansons, cette pièce s’écartait de la douceur et du côté sombre caché de Catherine. « C’est pas mal le plus qu’on peut rocker », nous a-t-elle déclaré suite à son interprétation. C’est avec sa chanson Tes sommets sont mes montagnes, qu’elle juge longue et exploratoire, qu’elle nous a salués poliment et jovialement. – Marianne Chartier-Boulanger
LES DALES HAWERCHUK – SCÈNE VOIX POPULAIRE – 20 H 30
Ça faisait un bon moment que nous n’avions pas entendu parler des Dales Hawerchuk, alors qu’ils ont sorti un nouvel album en novembre 2016, Désavantage numérique. Il faut dire que les deux premiers albums, Les Dales Hawerchuk et Les Dales Hawerchuk2 sortis respectivement en 2005 et en 2008, ont vraiment frappé fort. Ils n’ont par contre pas perdu une miette de leur énergie et de leur rock bien ficelé du Lac-St-Jean. Je trouve même que c’est plus rough comme son sur le dernier. Olivier Langevin, musicien aux nombreux talents, membre de Galaxie et guitariste de Fred Fortin, collabore également au nouvel album du groupe. Les Dales Hawerchuk sont de tous les festivals cet été, dont le Festival d’été de Québec le 10 juillet prochain et le Festif! de Baie-St-Paul le 21 juillet, où nous serons présents également.
Hier, en première partie de Billy Talent, ils ont mis la table comme de vrais pros. Ce n’est pas rien de se retrouver devant une foule de 15 000 personnes. Nous avons eu droit autant à des chansons de Désavantage numérique qu’à des succès souvenirs comme la classique Les Dales Hawerchuk et celle qui me reste toujours en tête, À soir on sort! La foule avait également beaucoup de plaisir à revoir le groupe, qui lui avait visiblement manqué. Les frères Séguin et leurs comparses Charles Perron et Pierre Fortin ont donc relevé le mandat avec brio et nous ont donné le goût de les revoir durant l’été. – Caroline Filion
BILLY TALENT – SCÈNE VOIX POPULAIRES – 21 H 30
Le Festivoix avait misé gros sur le groupe canadien Billy Talent pour l’édition 2017, faisant d’eux la tête d’affiche. Ils sont arrivés avec leur décor assez impressionnant et prêts à donner un spectacle électrique et énergique. Le site du festival débordait de fervents amateurs de musique punk-rock, ce qu’on ne voit pas nécessairement très souvent au Festivoix. Ils ont donné un spectacle à la hauteur de leur réputation, et le chanteur, Benjamin Kowalewicz, en a profité pour honorer le public des quelques mots qu’il connaissait en français. Bien qu’ils aient sorti un album en 2016, ils ont plutôt fait une visite de leurs meilleurs succès des cinq albums qu’ils ont à leur actif. – Caroline Filion
On a essayé de vous faire un topo de différents spectacles qu’on vous suggère de ne pas manquer, tous sur des scènes différentes !
30 juin – Gab Paquet – Scène des voix underground (Zénob) – 23h ou minuit
La vedette de Québec s’amène en Mauricie. Avec son style poético-romantique à la française, sa pop nostalgique vous séduira (et ses culottes de cuir aussi). Spectacle à voir pour jeunes et moins jeunes. Plaisir garanti.
1er juillet – Geoffroy – Scène des voix émergentes (Embuscade) – 23h ou minuit
Depuis la sortie de son dernier EP Coastline, il fait fureur partout ou il va (semblerait-il). C’est ce qu’on va découvrir dans une ambiance qui risque de bien se coller à sa musique ambiante et chaleureuse dans la petite Embuscade qui sera surement très remplie.
2 juillet – Catherine Leduc – Scène des voix libres – 18h
On l’aime parce qu’elle est une trifluvienne d’origine et parce qu’elle était la moitié de Tricot Machine, mais aussi parce qu’elle vient nous faire un tout nouveau spectacle avec des chansons de son dernier album, Un bras de distance avec le soleil, qui a été bien reçu par la critique (y compris par un de nos collaborateurs). Nous serons au rendez-vous le 2 juillet.
6 juillet – Les soeurs Boulay – Scène des voix multiples – 19h
Celles qui n’ont plus besoin de présentation sont toujours dans nos coeurs. On les a vues il y a quelques années sur cette même scène. Il faisait froid et il mouillait, mais l’expérience y était avec la chaleur que ces filles-là amène en spectacle. Un incontournable encore cette année !
8 juillet – Valaire – Scène des voix populaires – 20h35
Les gars se sont offert un petit changement de style avec le nouvel album Oobopopop et ça donne quelque chose de plus blues-disco qu’on a très hâte de voir en spectacle. Maintenant que Valaire s’est séparé de Misteur, est-ce que les gars resteront fidèles à leur ambiance du passé avec des concepts d’habits et leur attitude moqueuse ? Chose certaine, on pourra être doublement comblé parce qu’ils se transformeront en Qualité Motel le soir même à l’Embuscade.
Le Festivoix, c’est quand même 9 jours de spectacles sur 14 scènes différentes. Gageons qu’on va se croiser à d’autres spectacles que les 5 qu’on vous propose ici (surtout dans les spectacles en fin de soirée).
Catherine Leduc est une artiste folk québécoise originaire de Trois-Rivières. Elle est notamment connue pour avoir été la moitié féminine du groupe Tricot Machine. Après avoir fait trois albums avec son camarade Matthieu Beaumont dans ce groupe, les deux, en 2012, ont décidé de se lancer en solo pour changer d’air un peu, ce qui fait que Catherine Leduc nous est arrivée avec un premier album solo nommé Rookie, le 8 avril 2014. Un peu plus de trois ans plus tard, le 26 mai dernier, elle nous arrive avec un deuxième album solo nommé Un bras de distance avec le soleil, aux influences folk très présentes.
Dans son plus récent opus, on retrouve une belle ambiance tout du long. C’est un album qui détend la personne qui l’écoute (elle me rappelle une artiste islandaise qui s’appelle Soley). Le piano est souvent présent sur l’album, offrant une belle harmonie à cet album. Le piano ne part jamais sur des envolées et des mélodies grandioses, mais il est efficace. Peu de notes placées au bon moment peuvent des fois être plus évocatrices que le contraire. Dans la chanson Le temps séparé, c’est une guitare acoustique qui est le principal instrument utilisé, contrairement à la majorité des chansons. Elle réussit à ne pas tomber dans la répétition tout en demeurant fidèle et authentique au style d’ensemble de l’album. Dans une bonne partie des chansons, on y entend un instrument qui diffère des autres chansons. Le rythme est généralement assez lent, mais c’est justement ça qui fait du bien et qui détend. Dès la première chanson, Good Eye, on nous place dans une ambiance joyeuse et réconfortante avec un rythme relativement rapide, que l’on retrouve en partie sur Rien comme le froid, Le temps séparé également, mais pas sur toutes les neuf chansons de l’album. Certaines pièces nous mettent dans une ambiance un peu halloweenesque, plus mystérieuse qu’épeurante, et c’est quelque chose de très intéressant, à mon humble avis. En écoutant certains passages de la cinquième chanson de l’album, Rien comme le froid, on y entend un instrument que je ne connais pas, je dois l’admettre, mais on reconnait tout de suite mon propos, avec le son un peu fantomatique qu’il fait.
En somme, j’ai beaucoup aimé l’ensemble de l’album (il n’existe pas grand chose que je n’aime pas en musique, honnêtement). L’entièreté de l’album me fait un bien et me procure une détente indubitables. Comme je l’ai dit plus tôt, Catherine Leduc me rappelle une artiste islandaise qui s’appelle Soley, de par sa voix et son style de musique, un genre de folk contemporain avec une forte présence pianistique (si vous avez aimé Catherine Leduc, vous apprécierez sans aucun doute cette artiste). Elle procure le même genre de détente et d’ambiance mystérieuse lorsqu’on l’écoute. À part la chanson Tes sommets sont mes montagnes, je n’ai pas vraiment de coup de coeur sur l’album car j’ai apprécié l’ensemble. Bonne écoute!
Comme ça, la moitié féminine de Tricot machine décide de voler de ses propres ailes et nous sort un album solo? Oui et non. Oui, parce qu’il s’agit bien d’un album de Catherine Leduc, très différent des sonorités un peu enfantines de Tricot Machine. Non, parce que son complice de toujours (et moitié masculine du duo) Mathieu Beaumont est encore omniprésent (réalisation, instruments). De plus, Leduc a fait appel aux excellents Josiane Paradis, Émilie Proulx et Simon Cloutier pour ajouter de la couleur à l’album.
Pis? Disons-le tout de suite, on ne peut pas être plus loin du gnan gnan naïf de Tricot Machine. Au contraire, dès les premières notes de Les vieux hiboux, on pense à Beck sur Sea Change. Vous trouvez la comparaison exagérée? Pourtant, cette chanson fait a un côté The Golden Age, vous ne trouvez pas? Et ce n’est pas juste à cause de la présence des glockenspiel! La pièce est lente, langoureuse, paresseuse, mélancolique, parfaite pour la journée de neige fondante au cours de laquelle cette critique est rédigée.
Ça continue avec Houston (qui serait, si j’ai bien compris, le nom du chat de Leduc), un country-folk qui mélange avec brio les formes classiques et les arrangements atmosphériques. On plane doucement, lentement, jusqu’à la prochaine chanson, la sublime Vendredi saint, d’une douce mélancolie qui rendrait vulnérable le plus dur des coeurs de pierre.
Suit Il faut se lever le matin, un folk aux arrangements complexes qui apporte quelques couleurs vives à un album qui était, malgré toute sa beauté, un peu pâlot. Le combo Préambule/Pee-Wee BB vise droit au coeur et fait mouche. Dans la première, on appréciera les moments où les choeurs répondent à Leduc. Quant à la deuxième, on retombe dans un univers digne de Beck (j’essaie de peser mes mots, mais non, je reviens toujours à M. Hansen). Et la métaphore de hockey… savoureuse!
Ça se poursuit comme ça jusqu’à Ouvre ton coeur, qui ferme l’album avec un peu de rythme, ce qui est étrange quand on passe tout un album presque sur le neutre. Encore là, on sent un esprit qui s’apparente à celui de Beck dans Little One.
Si je fais des parallèles avec Beck, ce n’est pas à la légère. Leduc a écrit et composé un album brillant, dans un esprit en tous points semblable à celui de Sea Change. Je ne crois pas qu’elle ait cherché ces comparaisons : c’est une simple question de mood, de mélancolie qui s’avère extrêmement propice à la création. L’album est très court (à peine un peu moins de 37 minutes), mais il semble l’être encore plus tellement le temps passe vite dans cet univers!Planer dans la mélancolie, c’est un art qui n’est pas accessible à tout le monde. Seuls les plus talentueux réussissent. Ici, on peut dire « mission accomplie avec brio ».
On savait déjà que les membres de Tricot machine avaient beaucoup de talent. Catherine Leduc prouve, avec Rookie, que la petite fille qui nous chantait L’ours est une grande femme qui a tout pour nous faire rêver pendant de nombreux jours de pluie, et ce, pour encore de nombreuses années.