Après ma première écoute de Full Face, le petit dernier de Dany Placard, j’ai eu envie de serrer le grand gaillard dans mes bras. Oui, je sais, c’est pas parce que ça va mal dans tes chansons que ça va vraiment mal dans ta vie, mais ça prend un minimum de nuages sombres dans son coeur pour écrire des trucs comme ceux qu’on retrouve sur cet album.
Heureusement, les paroles sombres sont accompagnées d’un rock qui s’éloigne pas mal du Placard traditionnel, plus country-folk. Serait-ce l’influence de Vivianne Roy (Laura Sauvage), avec qui il travaille depuis quelques années et qui est elle-même très influencée par le bon vieux rock? Bon, je vous vois venir… « Mais Jacques, Santa Maria rockait pas mal, lui aussi! » M’a vous répondre comme mon fils : « Oui, mais… »
Oui, mais c’est l’esprit qui est différent. Au lieu de faire du folk avec une guitare électrique, Placard emprunte çà et là des sonorités à Nirvana (les dernières secondes de La confesse rappellent BEAUCOUP celles d’AllApologies)et aux War on Drugs, par exemple. Y’a même quelques petits relents de Tame Impala… et de Laura Sauvage! Ça peut laisser des égratignures (y’a quelques méchants beaux solos de guitare) comme ça peut être vachement planant grâce à la présence subtile, mais fort opportune, de cordes et de claviers.
Si on apprécie les gros rocks de Full Face (notamment la pièce-titre qui, malgré son tempo un brin ralenti, se termine avec fougue avec un solo de feu, du piano et des choeurs… un peu comme si Jack White reprenait les dernières minutes d’Hotel California sur l’acide), il y a aussi quelques maudits beaux moments de tendresse comme sur Mon amour était plus fort que ce qu’on voit dans les rues, une ballade triste, un gros plain cochon comme ceux qui finissaient nos danses au secondaire, ousur Vince, une toune que Kurt Cobain aurait probablement écrite s’il avait grandi à Laterrière plutôt que dans l’État de Washington (et s’il était des nôtres en 2017).
Ce son qui rappelle beaucoup les années 1990, mais qui demeure tout à fait actuel, accompagne parfaitement les thématiques qu’on retrouve sur Full Face. L’abandon, la solitude (l’envie d’être seul… de se mettre un gros casque de moto sur la tête pour étouffer les sons), le doute, l’angoisse, Manon, non, c’est pas jojo, mais ça n’a pas besoin d’être froid non plus, bien au contraire… L’énergie déployée dans plusieurs des chansons vient nous prendre par les tripes, on peut aisément écouter tout en tapant du pied et en hochant la tête!
La magnifique Virer d’bord, qui conclut l’album, nous montre un Placard vulnérable : une voix toute en douceur, des arrangements magnifiques (guitare acoustique, piano et cordes), et quelques perles in your face côté paroles :
Oui, j’ai perdu la foi
J’crois pu en rien, ça va pas ben
Des jours, c’est mieux…
Encore là, même si on connaît le franc-parler de Placard dans ses chansons, il faut reconnaître que sur Full Face, l’auteur-compositeur-interprète se fait beaucoup plus subtil et imagé, ce qui permet à l’auditeur de s’approprier ses chansons (hé, on a tous eu un Vince dans nos vies… en tout cas, je pense!).
Guillaume Bourque, qui a coréalisé l’album avec Placard, a réussi à brider ce dernier qui reconnaît que Full Face aurait probablement été un peu moins accessible (surtout pour les fans de la première heure) s’il n’avait pas été là. Le résultat : un album qui, sans être déroutant, permet de sortir des sentiers que Placard a battus depuis dix ans. C’est tant mieux, parce que c’est un beau voyage, même s’il y a quelques tunnels assez sombres en chemin.
Aujourd’hui, on vous présente un clip un peu particulier, réalisé par un gars dont la tête déborde de projets. Vous y reconnaîtrez quelques visages et surtout, vous y reconnaîtrez la chanson.
Simon Lachance (Raton Lover), Pascal Denis (Whisky Legs) et Yanick Côté (l’instigateur du projet Co-Up) nous offrent ici, en toute simplicité, une magnifique reprise de la chanson O Marie de l’auteur-compositeur-interprète Daniel Lanois.
Co-Up, c’est un projet lancé par Yanick Côté (http://www.whysee.co/), qui nous a décrit son projet comme un mouvement qui met en vedette des artistes de la région de Québec qui jouent ensemble le temps d’un après-midi. Vous aurez compris que FRAN-CO, c’est comme le volet francophone de ce projet. Bien entendu, c’est le genre d’initiative qu’on aime beaucoup à ecoutedonc.ca et nous nous sommes empressés d’offrir notre collaboration pour la diffusion du clip.
On pouvait difficilement trouver mieux comme combinaison pour cette chanson aussi folk que blues.
Le groupe de Simon Lachance, Raton Lover, prépare actuellement un nouvel album qui ne devrait pas manquer de mordant. Ici, on tape du pied avec impatience en attendant.
De leur côté, Pascal Denis et ses Whisky Legs ne cessent de tourner un peu partout pour présenter leur excellent Basement Confessions. Ils seront notamment au Vieux Bureau de poste le 27 février prochain et on vous invite à y faire un tour.
Le Cabaret Festif de la relève est présentement à la recherche d’auteurs-compositeurs-interprètes qui souhaitent tenter leur chance de se faire connaître du public. Cette année, c’est Dany Placard qui agit à titre de porte-parole. Je l’ai rejoint au téléphone pour parler de son implication au sein du Cabaret Festif, de sa carrière de musicien et de réalisateur, de ses collaborations à venir et de musique.
Le Cabaret Festif
Normalement, Dany Placard ne s’associe pas aux concours musicaux. Il avoue faire exception pour le Cabaret Festif parce qu’il adore la gang qui y travaille. Selon lui, ce sont des gens qui font tout pour la musique et qui le font pour les bonnes raisons. Il croit également que le concours se distingue des autres : «Ce n’est pas un concours de chanteurs – et ce que je dis n’est pas péjoratif. Je veux juste dire que ce n’est pas du prémâché. Le Cabaret Festif est vraiment ouvert à tous les styles. Tu peux être un band très rock, ou un peu plus bluesy, ou vocal. C’est un concours qui existe pour les bonnes raisons; pour la visibilité et surtout pour la musique. » Ceux qui sont intéressés à tenter leur chance ont jusqu’au 16 décembre pour s’inscrire sur le site de l’événement.
Le musicien
Visiblement mélomane, Placard a fait ses études universitaires en chant classique, ce qui contraste avec son style musical actuel. Qu’est-ce qui explique le virage vers le folk-rock? « C’est le country qui a fait décoller tout ça. », raconte Placard. « C’était vraiment présent chez nous. Je me rappelle qu’il y avait du Elvis, du Willie Lamothe et du B.B. King dans la maison. Ça s’est fait de fil en aiguille, un peu tout seul. Le folk est venu et la distorsion, ben, on aime ben ça. » Par ailleurs, Placard applique régulièrement les notions de sa formation classique dans son travail, notamment dans les arrangements et dans sa façon de chanter: « C’est quand même tough de faire trois ou quatre shows en ligne. Je me sers de ma voix de la manière que mes profs me l’ont apprise, pis que moi j’ai appris à la travailler. » La théorie musicale est également fondamentale pour l’artiste car selon lui, la musique est un langage qui permet de communiquer entre musiciens: « C’est un langage. Comme un langage scientifique. Les scientifiques se parlent entre eux avec des lettres pis des chiffres. Ben nous autres, on se parle avec des notes de musique. » Quant au langage de Dany Placard, il est franc et va droit au but, comme ses textes. «J’ai travaillé mon champs lexical, je me suis forcé aussi pour le garder et rester intègre dans la façon de le faire. Je me suis bien rendu compte que je ne pouvais pas chanter avec l’accent de Brel ou de Brassens. Ça s’est fait tout seul.», dit-il. Placard admet cependant que la trail était déjà battue grâce aux artistes comme Plume, Desjardins et Charlebois, qui l’ont influencé de manière notable.
Le réalisateur
En période d’écriture, Placard continue toutefois à réaliser des albums. Il prépare présentement un disque avec David Couture, le batteur de Philippe Brach, et plusieurs collaborations sont prévues en 2016. Il travaillera notamment avec Raton Lover, les Chercheurs d’Or, The Great Novel et Laura Sauvage (Viviane Roy des Hay Babies). Appréciant beaucoup son rôle de réalisateur, Placard avoue qu’il aime particulièrement le fait qu’un artiste ou qu’un band lui accorde sa confiance : « C’est comme si l’artiste mettait ses tripes sur la table pis qu’il te racontait sa vie. Qu’il te disait « tiens, fais ce que tu veux avec ce que j’ai écrit pour que le résultat soit le meilleur possible ». » Quant à la sélection des artistes avec qui il travaille, Placard affirme que « ça se fait tout seul. Ça m’est arrivé quelques fois de me faire proposer des projets, mais je ne sentais pas que j’étais la meilleure personne pour la job. Mais la plupart du temps, les gens m’approchent pour le son que j’ai, pour mon franc parler, pour le côté sale mais honnête. Ils viennent me chercher pour ces raisons, et ça se fait tout seul. »
Question de musique
Petit questionnaire musical pour satisfaire les curieux.
Qu’est-ce que tu écoutes dans ton char?
DP: « Dans mon char? En fait, j’ai une vieille Honda Civique, faque j’ai juste un lecteur CD. Comme j’achète plus de vinyles, je me ramasse tout le temps avec des CDs qu’on m’a donné ou que j’ai ramassé quelque part. Ah! Mais ces temps-ci j’écoute du Tom Waits. »
V: « Cool! Lequel? »
DP: « Il y a deux jours, j’écoutais Mule Variations. C’est l’album le plus pop de Tom Waits, mais c’est un des meilleurs d’après moi. »
Quels sont tes albums classiques?
DP: « Led Zeppelin I-II-III. Ça revient tout le temps l’été, souvent dans l’truck. Il y a aussi Cosmic Factory de CCR. Dans le québécois, il y a Boom Boom de Desjardins qui fait partie de mes classiques. »
Qu’est-ce qui te motive à acheter surtout des vinyles?
DP: « Ça m’emmène à écouter des trucs que je n’écoutais plus vraiment. J’aime les vinyles pour le son et le geste aussi. Le fait de tourner ton vinyle de bord représente beaucoup pour moi. C’est une bonne façon d’écouter la musique selon moi. C’est la vraie patente! »
Quel est le dernier album que tu as acheté?
DP: « J’ai acheté le premier album des Black Keys (The Big Come Up) »
Bon, vous le savez, l’été dernier, nous avons nous aussi succombé au charme du Festif! La gang de Baie-Saint-Paul ressemble beaucoup à la nôtre : des passionnés qui donnent sans compter, qui se lèvent très tôt et se couchent très tard par amour pour notre culture et nos artistes. C’est d’ailleurs pour cette raison que nos amis organisent depuis plus de cinq ans un volet concours qui donne aux artistes de demain la chance de montrer ce qu’ils ont dans le ventre. Jusqu’à maintenant, plus de 72 artistes auront bénéficié du Cabaret Festif!, dont quelques chouchous d’ecoutedonc.ca tels que Philippe Brach, Émile Bilodeau et Simon Kearney.
Eh ben voilà, le Cabaret Festif! de la relève est de retour pour une sixième édition, qui se déroulera à la Salle Multi de l’Hôtel Le Germain de Baie-Saint-Paul les samedis 23 janvier, 6 février, 20 février et 26 mars. Cette année, le Cabaret était très heureux de nous annoncer un nouveau partenariat avec SIRIUS XM, qui agira à titre de co-présentateur de la 6ème édition du concours, en compagnie de DERYtelecom, fidèle partenaire de l’événement. À une plus petite échelle, on vous annonce aussi qu’un petit bloguscule de Québec s’ajoute à la liste des partenaires. Yep, ecoutedonc.ca saute à pieds joints dans l’aventure. On vous en reparle un peu plus bas.
Le porte-parole de la sixième édition est nul autre que Dany Placard, qui sera présent le 23 janvier pour pousser quelques tounes (on est déjà prêts pour les na na na na na). Placard croit, comme nos amis de Baie-Saint-Paul et nous-mêmes, en la diffusion de la musique émergente à l’extérieur des grands centres et à l’importance d’offrir au public des régions une multitude de styles et de catégories d’artistes et ce, à l’année longue (ça aussi, on va s’en reparler, mais une autre fois).
Pour les participants, il devient encore plus intéressant de s’inscrire tant la qualité des prix offerts est intéressante :
Le grand prix du jury offrira au gagnant, en plus d’une place dans la programmation de la 7e édition du Festif!, une bourse en argent de 5000 $ (offerte par Sirius XM). À cela s’ajoute une grande tournée des médias de la région de Québec, 1000 $ de promo à CKRL, ainsi qu’une prestation et une formation radio à CHYZ.
Le public aura toujours droit de cité lors des trois soirées de qualification, mais cette fois pour déterminer l’artiste qui se rendra a un vote internet. Le candidat ayant obtenu le plus de votes ira directement à la finale, lors de laquelle le public couronnera enfin la personne qu’il veut voir dans la programmation du Festif en plus de remporter la bourse DERYTELECOM de 2000 $!
Plusieurs événements et établissements partenaires, dont, le Festival de Chanson de St-Ambroise, le Festival de la Chanson de Tadoussac, le Domaine Forget, La Fascine, l’Auberge de Jeunesse de la Malbaie et le Marché Public de Baie-St-Paul, seront tous présents afin de remettre un prix à l’un de nos finalistes en l’incorporant dans leur prochaine programmation.
Autre nouveauté, un des 4 finalistes aura la chance de remporter le prix de la « Tournée Charlevoisienne ». L’artiste choisi s’arrêtera donc à La Fascine, à l’Auberge de Jeunesse de la Malbaie et au Marché Public de l’Hotel Germain de de Baie-St-Paul. Un jury spécial sera formé afin de déterminer qui sera l’heureux élu.
Enfin, ecoutedonc.ca offrira à l’un des finalistes un ensemble assez sympa : couverture complète, entrevue de fond, séance photo professionnelle, prestation de type showcase et plus encore. On peut dire qu’on va braquer notre radar sur ce finaliste pendant un bon bout de temps. On a bien hâte de participer nous aussi!
Les artistes et les groupes intéressés à participer sont invités à remplir le formulaire d’inscription sur la page du Festif avant le 16 décembre 2015.
On vous parlera donc beaucoup du Cabaret Festif! de la relève cet hiver. Ça tombe bien, nous piaffons d’impatience de vous montrer tout ce talent!
Francis Faubert propose cet automne un deuxième album réalisé Dany Placard,un artiste baignant d’ailleurs dans des eaux musicales similaires. Cet album intitulé Maniwaki nous transporte dans un univers mélancolique fréquemment appuyé par une guitare lourde écorchant un folk triste. Au fil des 10 chansons, Faubert nous transporte avec des textes directs et prenants. Le suicide, la dépression, les relations amoureuses houleuses, la vie de danseuse nue, tout y passe et on comprend vite que ce ne sera pas une joyeuse promenade. Il y a bien la pièce Le courage est mort hier, virulente critique politique au sujet de la peur de se séparer et de faire notre pays qui sort un peu du champ lexical général. Sinon, on comprend que ça ne va pas trop bien pour les différents protagonistes imaginés par Faubert.
Si les textes et la texture des guitares sont intéressants, l’ensemble mélodique est un peu monotone. Où les albums d’un Fred Fortin (l’exemple n’est pas fortuit, les deux univers sont quand même proches) réussiront à déstabiliser l’auditeur à la fois avec des textes plus imagés ou des mélodies inventives prenant aux trippes, les chansons de Faubert forment un tout intéressant, mais un peu trop uniforme. Il y a bien Le Vent avec son univers , chanson très Led Zeppelin-esque qui vient chambouler cette uniformité; sinon on est rarement surpris par la musicalité de l’ensemble. Puisque Faubert prouve qu’il peut offrir ce niveau d’inventivité, on se met à espérer qu’il pousse encore plus loin l’exploration musicale la prochaine fois.
Qu’à cela ne tienne, l’album est tout de même une solide offrande québécoise qui sied bien à la saison automnale qui s’effrite tranquillement. Il y a d’ailleurs de beaux bijoux sur l’album, dont la solide Moman et la superbe pièce d’ouverture Maniwaki.
Paraît que ça écorche encore plus en spectacle, faudra sans aucun doute lui donner une écoute plus qu’attentive.
Voici notre dernière galerie de photos du Festif 2015. Vous y verrez Antoine Corriveau, Louis-Philippe Gingras, Pierre Kwenders, Dylan Perron et Elixir de Gumbo, Dany Placard, Mara Tremblay, Radio Radio, Alex Nevsky, Les trois accords, Chocolat et We Are Wolves. Ainsi que Dear Criminals.
La programmation du samedi au Festif promettait déjà. Même le soleil, qui s’était fait très, très timide les deux premiers jours, s’est pointé le bout du nez! Évidemment, les organisateurs ne pouvaient pas s’empêcher d’en ajouter une couche et nous ont offert non pas une, ni deux, mais trois prestations impromptues! Qu’un ou l’autre des membres de notre équipe a pu attraper au vol. Compte rendu (partiel, on vous fera un dernier texte avec tout ce qu’on n’a pas eu l’occasion de vous dire en plus!).
Antoine Corriveau
« La douleur qui passe n’existe pas
Les gens se cassent dans leurs bras
Dis-moi, dis-moi, dis-moi qu’est-ce qui te va? »
-Antoine Corriveau, Qu’est-ce qui te va
(Par Jacques Boivin) Quand c’est la sixième fois qu’on voit un même artiste en à peine plus d’un an (et qu’on vous en parle), qu’est-ce qu’on peut ajouter? Qu’en formation complète, sur un quai au bord du fleuve, avec un beau soleil qui fait rougir les bras et chauffer les coeurs, avec une centaine de festivaliers qui savourent religieusement chaque syllabe prononcée par le talentueux auteur-compositeur-interprète, qui nous a présenté les pièces de son sublime album Les ombres longues, en plus de piger à quelques reprises dans les chansons de son premier opus, St-Maurice/Logan, c’était magique? Fou de voir combien les gens connaissent de mieux en mieux Antoine, de voir les lèvres bouger un peu partout pendant que Corriveau chante.
Je ne sais pas si c’était le cadre bucolique ou la fatigue accumulée (3 festivals en un mois, ça fesse), mais les chansons de Corriveau, plus particulièrement leur interprétation, m’ont particulièrement touché. Ces moments de douceur avec des artistes sur leur lancée pour commencer les journées en beauté, c’est fantastique.
Rue festive
(Par Marie-Laure Tremblay) Le soleil était magnifique samedi sur Baie-St-Paul, il en a profité pour nous laisser sa marque (outch!) tout en apportant le sourire et les gens sur la rue festive. On a pu assister à une des prestations de l’Orchestre d’hommes-orchestres, qui a su émerveiller la foule à bord du Tintamarre caravane et avec leur humour décalé, leurs chansons voltiges et leur mini-théâtre de bouche. Aussi, L’Ours, l’Écureuil, le Dauphin nous ont diverti avec du cirque de rue joliment exécuté.
Louis-Philippe Gingras
(Par Jacques Boivin) Ah! Une prestation impromptue à l’Accommodation! La scène? Le comptoir de la caisse enregistreuse! L’artiste? Nul autre que Louis-Philippe Gingras et ses chansons qui accompagnent si bien une période de réflexion devant les réfrigérateurs à bière! L’auteur de Traverser l’parc a profité de l’occasion (et de l’écoute pas toujours parfaite, because le lieu) pour essayer de nouvelles chansons, dont une qu’il dit avoir écrite le jour même et qu’il avait cachée dans un Lucky Luke. Moment particulièrement amusant où Gingras a imité le son de la guitare, de la batterie et quoi encore! au plus grand plaisir des fans.
Pierre Kwenders
(Par Matthieu Paquet-Chabot) Nous arrivons donc sur place pour Pierre Kwenders à 14h30. N’ayant qu’un seul album à son actif, le Montréalo-congolais ensoleillé le public avec les rythmes endiablé de Le Dernier Empereur Bantou. Le chanteur était en grande forme accompagné d’un guitariste et d’un claviériste/DJ. Nous avons eu droit en début de concert à l’apparition « surprise » de Jacobus, membre du duo Radio Radio. Mardi Gras a su faire lever la foule pour une petite escale dansante. Somme toute, ce fut un super moment avec cet artiste de la relève.
Dylan Perron
(Par Marie-Laure Tremblay) Nous avons réussi à attraper au vol quelques prestations surprises, dont celle de Dylan Perron et Elixir de Gumbo avec son bluegrass entrainant sur lequel on a swingé à l’Espace bouffe. Les musiciens ont connu quelques problèmes sur le plan de la sono, ce qui ne les a pas arrêté : ils ont tout simplement remédié à la situation en grimpant sur une table.
Dany Placard
(Par Matthieu Paquet-Chabot) Retour à la scène Hydro-Québec où notre barbu préféré Dany Placard s’amène sur la scène avec trois musiciens. La dernière fois que j’ai vu Placard en concert, un orage a forcé le déplacement du concert à l’intérieur, ce qui s’est transformé en concert acoustique. C’était super de voir Placard rocker un scène. Sa musique très crue a su attirer une belle foule sur la scène de la rue Festive. Se concentrant sur son dernier album Santa Maria, le chanteur discute avec la foule entre les chansons. Sa voix est au sommet de sa forme. Alternant entre guitare acoustique et guitare électrique, nous passons un super moment dans ce concert bipolaire. Alternant entre électrique et acoustique, nous assistons à deux concerts en un. En prime, des solos d’harmonica sont proposés. Chapeau Placard pour nous avoir donné un si beau concert.
Mara Tremblay
(Texte et photos : Marie-Laure Tremblay) Ma plus belle surprise, une Mara en solo (avec Sonny au son) qui a livré une partie de son répertoire au milieu de la rue Saint-Jean-Baptiste. Dans un concert intime mémorable où elle a entonné plusieurs de ses balades poignantes au piano droit et quelques hit à la guitare avec plein plein de tremolo, elle a fait vibrer une foule visiblement conquise. On serait resté assis sur le trottoir pendant une bonne heure encore à chanter Les Aurores avec elle, gestes à l’appui, les yeux en cœur.
What Cheer? Brigade
(Par Marie-Laure Tremblay) On s’est fait attraper par une des performances de What Cheer? Brigade, celle derrière l’église samedi, ils avaient encore de l’énergie à revendre et une foule de convertis qui se déhanchaient au rythme de la musique. Ils ont été partout, partout, partout tout au long du festival, au cœur de l’action et ont surement fait plein d’adeptes. Une très belle découverte! Vous voulez mettre de l’ambiance? Invitez What Cheer Brigade!
Radio Radio
(Par Matthieu Paquet-Chabot) En grande forme, le duo acadien s’est amené sur scène avec un batteur, un guitariste et une trompettiste. Ouvrant en grande pompe avec 50 Shades of Beige, tirée de leur plus récent album Ej Feel Zoo, le duo nous propose un concert bien rodé. Tous les mouvements sont appris et non pas improvisés. Malgré ce petit défaut, Radio Radio était très en forme hier soir. Tous les succès du groupe ont été interprétés et la foule était en délire. Levant les bras dans les airs à de nombreuses reprises, le public était très dansant et festif hier soir.
9 Piece Luggage Set, Jaccuzzi, Galope, Cliché Hot, Dekshoo et plusieurs autres pièces étaient du rendez-vous de plus d’une heure. Plusieurs chansons à répondre ont été interprétées, dont Lève Tes Mains et Gong Hotel qui ont reçu une super réponse de la foule. La bombe Ej Feel Zoo est lancée en milieu de concert. La foule connaissait les paroles par cœur et dansait comme jamais. Le duo semblait heureux de la réponse de la foule et le courant a changé sur scène. Le petit air je-m’en-foutisme s’est transformé en party.
En fin de concert, le duo lance Enfant Spécial en invitant tous les enfants de la foule à se présenter sur scène pour danser avec Pierre Kwenders et eux. Super moment qui nous rappelle que le Festif! est une festival humain et créé par des passionnées qui rassemble une foule familiale.
Alex Nevsky
(Par Jacques Boivin) L’histoire d’amour entre Alex Nevsky et le public québécois s’est poursuivi samedi alors que le jeune homme s’est fait tantôt charmeur, tantôt cabotin, et qu’il a offert, flanqué de son équipe de musiciens de feu, un programme de chansons parmi les plus entraînantes de son répertoire. Il nous a offert sa reprise d’Help Myself de Gaëtan Roussel (toujours aussi bonne, cette chanson, et Nevsky l’habite parfaitement. Bien sûr, les interactions avec la foule ont été nombreuses, il a invité un spectateur à monter sur la scène pour lancer une chanson à répondre. Celui-ci s’est lancé dans une série de Boum-A-Chick-A-Boums entraînante que les autres spectateurs ont répété de bon coeur et en grand nombre. On a aussi eu droit au traditionnel combat des musiciens qui oppose le guitariste et le bassiste (qui l’a emporté haut la main). La base ce soir? Queen!
The Seasons, qui jouait un peu plus tôt en journée, est venu rejoindre Nevsky sur scène. Évidemment, en finale, Nevsky se lance dans On leur a fait croire et Les Coloriés. Les fans sont comblés, Nevsky a encore réussi à nous charmer!
Les trois accords
(Par Jacques Boivin) La troupe de Drummondville était particulièrement en forme. Et par « en forme », je veux dire rodé au quart de tour. Leurs chansons absurdes rejoignent des générations entières (on me racontait que Vraiment beau rassemblait des petits-enfants et des grands parents) et ils n’ont pas été chiches, lançant Grand champion et Hawaiienne pendant que j’étais encore à l’avant. Programme vraiment bien monté, Simon Proulx et sa voix d’ado sonnaient comme une tonne de briques, les fans chantaient les chansons par coeur. On peut ralentir le rythme avec une Saskatchewan où les gens chantent bras dessus, bras dessous, le sourire fendu jusqu’aux oreilles.
À la fin du spectacle, tous les artistes de la soirée sont montés sur scène pour une dernière chanson qui s’entendait de partout à Baie-Saint-Paul. Même Philippe Fehmiu, festivalier d’expérience, était sur scène pour jouer du gazou!
Qu’on aime un peu ou beaucoup la power-pop absurde des Trois accords sur disque, il faut reconnaître que sur scène, ils sont dans une classe à part. L’apothéose pour le grand public.
Les couche-tard en avaient encore à se mettre sous la dent. On vous raconte dans le prochain compte-rendu!
Le Festif! de Baie-Saint-Paul débute demain, et l’équipe d’ecoutedonc.ca débarque en grand dans cette municipalité prête à vivre de magnifiques moments avec les artistes présents sur les quatre jours de festivités. Quelles sont les incontournables de cette incroyable programmation? Il est difficile de n’en choisir que dix, mais comme tout festival, il faut faire une sélection. Voici donc dix artistes à ne pas manquer lors de la sixième édition du Festif!
10. Émile Bilodeau
Grand gagnant de trois prix lors de la dernière édition du Cabaret Festif! de la relève, Émile Bilodeau offre une musique très mélodieuse. Nous sommes dans une sonorité folk intéressante qui est grandement tintée d’humour. Il décrit lui même sa musique comme étant «beaucoup influencée du maître Adamus, de l’éternelle énergie de Dédé et de la sagesse du grand Félix». Après un passage remarqué aux Francouvertes 2015, il a mérité sa place sur la scène du Festif!. Il faut maintenant aller encourager ce jeune musicien de la relève. Il ouvrira pour nul autre que Real Big Fish le vendredi 24 juillet à 18h30 sur la scène Desjardins.
9. Dany Placard
Il a été très médiatisé cet hiver grâce à son passage au festival de Cannes pour Bleu Tonnerre, notre saguenéen barbu préféré sera de passage dans la municipalité de Baie-St-Paul pour présenté son dernier album Santa Maria paru en 2104. Nous avons déjà vu Dany Placard à trois reprises depuis le début de notre Tournée des festivals 2015, mais jamais dans un concert complet. Ce sera intéressant de le revoir avec son groupe complet pour rocker la petite municipalité. Ce sera un rendez-vous sur la scène Hydro-Québec le samedi 25 juillet à 16h30. Vous avez encore besoin de vous convaincre que sa va être bon, c’est ici pour un retour sur son passage au Festivoix.
8. Antoine Corriveau
Ah Corriveau. Demandez à notre rédacteur en chef Jacques Boivin combien de fois il l’a vu en concert en un peu plus d’un an. Deux, trois fois? Non, je vous annonce que ce concert sera son sixième depuis le 3 juillet 2014! Vous vous demandez pourquoi autant d’amour envers cet homme. Tout simplement parce qu’il est très talentueux et qu’il a une prose d’enfer. Il est un des artistes à surveiller dans les prochaines années, car oui, il va prendre le rang des meilleurs auteur-compositeur-interprète du Québec. Dans la catégorie folk, il ne se fait pas mieux sur le marché actuellement. Nous avons assisté à son magnifique plateau double avec Julie Blanche au Petit Impérial, et nous n’avons pas été déçu. À Baie-St-Paul, ce sera sur la toute nouvelle scène du Quai de la municipalité le samedi 25 juillet à midi.
7. Dylan Perron et Élixir de Gumbo
Il roule sa bosse depuis un bon moment, mais tout a basculé après sa victoire au Francouvertes 2015. En effet, le multi-instrumentalisme Dylan Perron, originaire de l’Abitibi, a su charmer les juges du célèbres concours qui a couronné de grands noms de la chansons québécoises, tels que Bernard Adamus, Alex Nevsky ou encore Les Soeurs Boulay. Faisant dans le bluegrass, Dylan Perron se joint au groupe Élixir de Gumbo pour lancé un album conjoint intitulé Hamérricana. En plus de ses concerts avec Élixir De Gumbo, Perron a un projet solo et il est de la mouture 2015 de Quebec Redneck Bluegrass Project. Nous sommes très curieux de voir comment la victoire d’un si prestigieux concours a changé l’attitude scénique du groupe. Le concert aura lieu au mouton noir à 23h30 le samedi 25 juillet.
6. Mara Tremblay
Il y a un peu plus d’une semaine, nous l’avons vue au Pigeonnier dans le cadre du spectacle Légendes d’un peuple d’Alexandre Belliard. Ce vendredi, à Baie-St-Paul, elle viendra présenter son spectacle À la manière des anges aux habitants de la petite municipalité. Cet album figure dans la liste de nos 50 meilleurs albums de 2014. Délaissant un peu la sonorité country pour une ambiance pop, Mara Tremblay, se dévoile dans cet album très personnel. Nous lui en avons glissé un mot d’ailleurs lors de notre plus récente entrevue avec elle, qui sera publiée avant notre départ pour Charlevoix! C’est avec six albums à son actif que Mara Tremblay ouvrira la scène Hydro-Québec le 24 juillet à 15h30.
5. Fanny Bloom
Fanny Bloom a lancé un des meilleurs album pop de l’année 2014. Pan est, à mon sens, un album pop pratiquement parfait. Il a tous les bons éléments pour être un succès populaire et radiophonique, mais aussi toute la sensibilité et un souci de la qualité autant des paroles que de la mélodie. Sur scène, l’album est joué en formule trio de façon beaucoup plus rock. De magnifiques segments musicaux rock et électro sont insérés tout au long de la performance. Fanny, pour sa part, occupe les claviers d’une main de maitre et fait aller ses cordes vocales sans aucune faille. Nous avons vu ce spectacle, qui commence à être très bien rôdé, au Festivoix avant Pierre Lapointe. Le spectacle sera présenté le jeudi 23 juillet à 00h45 (techniquement, c’est le vendredi) dans le chapiteau. Claude Bégin ouvrira la soirée dès 23h30.
4. Marie-Pierre Arthur
Avec une superbe note de 88% pour son dernier album Si l’Aurore, Marie-Pierre s’est probablement taillé une place dans les meilleurs albums de 2015. C’est majoritairement les pièces de cet opus qui seront jouées à Baie-St-Paul. Étant beaucoup plus dansant, car oui les synthétiseurs sont très présents (la fameuse Frank Touch), le parterre de la scène principale du Festif! va se déhancher au son de la voix juste de Maire-Pierre Arthur. Avec son groupe composé de quatre musiciens et d’une choriste, vous ne serez pas déçu de faire un petit retour en arrière dans les sonorités des années 1980 avec cette magnifique chanteuse. Le rendez-vous est donc à l’horaire, ce sera sur la scène Desjardins le 23 juillet à 19h45.
3. Milk & Bone
Les nouvelles chouchous des Québécois, et de l’équipe d’ecoutedonc.ca, Milk & Bone se classe au troisième rang des performances è ne pas manquer. Après avoir ouvert pour Ariane Moffat, le duo se lance dans sa propre tournée. Les deux femmes sont peut-être dans tous les festivals de la province, mais leur performance au Festif! s’annonce unique. Dès 13h00, elles entameront les pièces de leur premier album Little Mourning sur le toit du gite TerreCiel! Quoi de mieux pour débuter sa journée que deux talentueuses artistes sur le toit d’une auberge qui donne sur une magnifique vue de la municipalité. Cherchez-nous pas le vendredi 24 juillet prochain à 13h00, nous serons en date avec Milk & Bone.
2. Groenland
Ça faisait longtemps que l’on a pas vu Groenland en spectacle. Ça nous manque! Le groupe a su faire parler, malgré lui, à cause de la controverse En Français! lancée par Pierre-Karl Péladeau au FME hivernal en début d’année, mais aussi lorsqu’une de ses chansons a été reprise par Apple pour une de ses magnifiques publicités (narrée par Martin Scorcese). Maintenant que tout le monde est au courant que Groenland chante dans la langue de Shakespeare, nous allons pouvoir écouter assidûment ce qui s’annonce comme étant les derniers concerts de l’album The Chase. Cet album est si magnifique, les voix, les mélodies, l’atmosphère, tout y est. Même après deux ans, cette oeuvre me donne encore une panoplie d’émotions tout au long de l’écoute. Je l’avoue, j’ai versé une larme à chacun de mes concerts du groupe. Je risque fort bien de récidivé à Baie-St-Paul, surtout que le groupe ouvrira le festival, ce qui devrait garantir la présence du soleil. Pour me voir pleurer, ou pour entendre de la bonne musique, en anglais (dites moi pas que je ne vous ai pas avertis!), c’est à 18h30 sur la scène Desjardins le 23 juillet.
1. Robert Charlebois
Cette légende de la chanson québécoise sera accueillie avec tout l’amour que Baie-St-Paul est capable de donner. Il célèbre ses cinquante (!) ans de carrière avec son public, et nous y serons! Après un passage éclair sur les plaines d’Abraham à Québec, nous verrons un concert entier de ce grand chanteur.
Mais le clou de la soirée, c’était l’arrivée de Robert Charlebois sur Je te laisserai des mots, une rare pièce en français de Watson. Bon, on l’avait appris la veille, mais la magie était quand même entière. Tout de suite après, sans transition, la troupe avait enchaîné avec Lindberg, avec Watson dans le rôle de Louise Forestier. Quelle belle folie se dégageait de la scène! Tout autour de moi, les gens souriaient, bien sûr! Comment faire autrement! Deux générations d’artistes de grand talent, qui ont marqué (et marquent encore) notre histoire musicale! Deux grands compléments sur tous les plans, même linguistique! – Jacques Boivin sur la présence de Robert Charlebois
Le public aura donc droit à un concert énergique de la part du chanteur et de ses musiciens. Les plus grands succès du chanteur seront interprétés un à la suite de l’autre, tout cela agrémenté des discours de Charlebois. Cet homme est un rassembleur. Il saura rallier plusieurs générations grâce à sa musique. C’est un concert à ne pas manquer, que vous soyez un grand fan du chanteur, ou même s’il vous est inconnu, car vous allez voir le grand talent derrière cet homme. C’est à 21h30 le jeudi 23 juillet sur la scène Desjardins.
Si, à première vue, l’idée de rassembler sur la même scène le même soir Bernard Adamus et Zachary Richard peut sembler saugrenue, il faut dire haut et fort, une fois le fait accompli, que c’était une idée géniale (mais bon, nous, on vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait de cette proposition). Les programmateurs du Festivoix ont réussi tout un coup de maître. Ça tombe bien, il faisait très beau et la foule nombreuse avait envie de se faire bercer (et de bouger) sur les magnifiques chansons des deux artistes.
Adamus a été le premier à se pointer sur la scène pour une (toujours) trop courte prestation. Ça fait quelques fois que je le vois, notre ami Bernard. Il a beau jouer assis sur sa valise, il en occupe, de l’espace! Sa voix unique, pleine de blues, accompagne magnifiquement ses chansons pas toujours jojo (même ses nouvelles, comme Hola les lolos, qui devrait se trouver sur son troisième album à paraître cet automne). Ajoutez la trompette, le trombone et le sousaphone, puis tout à coup, le blues se met à swinger (c’est jamais plus vrai que pendant Brun et La question à cent piastres, qu’Adamus a dédiée à tous ceux qui ont eu une journée de marde). Ajoutez à cela quelques mesures de Pourquoi se droguer de Rock et belles oreilles, ainsi qu’une reprise incroyable de Faire des enfants de Jean Leloup (on aurait cru qu’Adamus l’avait écrite, sérieux), et vous avez là quelques milliers de fans qui en redemandent à la fin de la prestation, assez pour huer la pauvre animatrice qui a suivi. On aurait voulu un rappel, mais il y avait autre chose de prévu! C’est ça, la vie ingrate de première partie. Stay classy, les jeunes!
Bon, la frustration de certains a fait place à l’impatience de voir une légende chez d’autres. Zachary Richard, c’est pas n’importe qui. Plusieurs personnes ne le connaissent que depuis Cap-Enragé, mais Zachary, 64 ans, roule sa bosse depuis près de 40 ans (son premier classique, Bayou des mystères, a été lancé en 1976). La musique cadienne moderne, qui s’approche du zydeco, c’est lui. C’était donc le plus grand des honneurs pour moi de croquer cette légende! Richard était là pour nous présenter ses plus récentes chansons, bien sûr, mais les vieux classiques ont aussi eu leur place (Travailler c’est trop dur, magistrale Au bord du lac Bijou). Si certains lui ont préféré la prestation d’Adamus, de mon côté, j’étais en extase devant ce monstre qui danse encore sur Crawfish comme s’il avait 25 ans! Magnifique voyage en Louisiane avec des musiciens très solides et encore plus complices à l’appui!
Avant de repartir pour Québec, nous avions le temps de faire un petit tour par le Zénob, où allait sévir Dany Placard. Enfin, Placard, après de nombreux rendez-vous ratés, on se rencontre! Le minuscule bar était bien plein, Placard était en feu et le public ne s’est pas fait prier pour chanter Santa Maria (entre autres) avec notre chanteur folk barbu, visiblement surpris (et enchanté) par la motivation de ses fans. Nous sommes partis au milieu du spectacle. Des sirènes se faisaient entendre au loin. Ça devait être pour le Zénob. Placard y a mis le feu. 😉
L’équipe d’ecoutedonc.ca aura de nombreuses autres occasions de croiser Bernard Adamus et Dany Placard à l’occasion de notre tournée des festivals. Quant au Festivoix, on se revoit dimanche, pour la magnifique soirée de clôture avec Patrick Watson. Dur à croire que c’est déjà la fin…
Le Festivoix de Trois-Rivières commence dans un peu plus de 24 heures. Comme nous y passerons quelques soirées, profitons-en pour vous dire qu’est-ce qu’on a mis à notre menu :
26 juin
Les Cowboys fringants : Les Cowboys et moi, on s’est comme un peu perdus de vue ces dernières années. Ça ne m’empêche pas d’avoir mauditement hâte aux retrouvailles. Nos amis de Repentigny ont le sens de la fête. En première partie, Les Frères Lemay et leur néo-trad ne devraient pas avoir de mal à dégêner la foule.
En fin de soirée, on hésite encore entre David Marin, Mononc’ Serge et Dead Obies. J’imagine qu’on va se fier à notre humeur du moment.
27 juin
Ariel Pocock et ses airs de jazz sont des incontournables, à notre bien humble avis. Ensuite, un petit crochet vers le spectacle du gagnant des Mardis de la relève 2015, Yan Boissonnault et son folk agricole (de grange?). J’en ai entendu quelques extraits et franchement, y’a quelque chose de spécial chez ce jeune homme et ses airs sortis tout droit d’une autre époque.
1er juillet
Quoi de mieux qu’un spectacle avec The Barr Brothers pour fêter la fête du Canada? On va peut-être aller finir la soirée avec Les Hay Babies, qui donnent un maudit bon show plein d’énergie.
2 juillet
Deux incontournables : Pierre Lapointe et ses chansons colorées, qu’il soit pétillant comme un gros PUNKT! ou qu’il soit triste à Paris. Sans oublier Fanny Bloom, le petit côté sucré d’une soirée divine pour les oreilles et le popotin.
Si on veille tard, il y a aussi Philippe B et ses chansons magnifiques pour terminer la soirée en beauté.
3 juillet
Le match parfait auquel on ne pense jamais assez souvent. Le blues-folk montréalais de Bernard Adamus et le folk universel de Zachary Richard. Une soirée qui va prendre aux tripes et qui pourrait aisément se poursuivre avec le folk punché de Dany Placard ou le bluegrass de Damn The Luck.
5 juillet
On va terminer le Festivoix en beauté avec Emilie & Ogden, qui vient tout juste de signer avec Secret City Records, l’étiquette de la vedette de la soirée. On a bien hâte de voir de nos yeux et d’entendre de près cette auteure-compositrice-interprète talentueuse et sa harpe qui font ensemble de la bien jolie musique. The Franklin Electric n’a pas besoin de présentation et devrait nous mettre en appétit pour Patrick Watson et son magnifique (oui, oui, magnifique) spectacle qui devrait combler tout le monde.
Le reste de la programmation, très variée, peut être consultée sur le site Web du Festivoix. Il reste encore des laissez-passer (49 $) et des billets journaliers. Le 1er juillet, les spectacles extérieurs seront gratuits!