Jeudi le 19 mai 2016, j’étais convié à un tout nouveau concept de 5 à 7 à la salle Louis-Philippe Poisson de Trois-Rivières. En tête d’affiche, on a pu découvrir l’auteur-compositeur-multi-instrumentiste et réalisateur d’origine australienne maintenant établi à Montréal, Jay Atwill. Accompagné de Roman Munoz Bueno à la guitare-voix et de Sacha Daoud à la batterie-voix, c’est dans une ambiance des plus feutrée que le public, tout au long du spectacle, écoutera, appréciera, absorbera chaque note, chaque rythme de ce mariage entre le folk, le jazz-soul avec des nuances latines et blues.
Tout à fait gourmands, les spectateurs dégustaient des petites bouchées préparées par Le Temps d’une Pinte et sirotaient une bonne bière ou un verre de vin tout en savourant sa musique. Il nous a interprété entre autres Mind Talkin’, Rattle On, No Lifeguard, Speak Love que j’ai adorée, Invocation, Best Reflect, Fortune Teller et plusieurs autres excellentes pièces. Vraiment, la formule Apéro Cabaret est agréable et relaxante.
Les mélomanes épris de beauté et de douceur se sont réunis hier soir au Maëlstrom afin d’assister au lancement de la version vinyle d’un superbe EP paru en janvier, intitulé Grief, et gracieuseté du projet folk local Ego Death. L’endroit, contrairement à ma précédente visite pour le lancement de Millimetrik, était dépourvu de tables et tout à fait adapté pour recevoir une foule hétéroclite et plutôt dense, mais qui s’est avérée très respectueuse.
Le groupe, mené par Joey Proteau qui prend les devants de la scène derrière son micro vintage, est complété par son frère Jesse, qui ajoute à la guitare acoustique de son frère des sonorités électriques issues de la sienne, et qui s’occupe de l’autre moitié des harmonies vocales dont sont parsemées les superbes compositions. Ils avaient d’ailleurs volé la vedette lors d’un récent concert en plateau triple au Pantoum.
Pour l’occasion du lancement, les vocaux des frères Proteau avaient droit à un magnifique coup de pouce, gracieuseté de la talentueuse Gab Shonk, connue pour sa voix chaleureuse et puissante, elle qui a par ailleurs déjà participé à l’émission-concours La Voix. La formation était complétée, comme c’est souvent le cas, par une section rythmique comprenant le batteur Kevin Robitaille, qui troquait souvent les baguettes pour le shaker lors des moments plus délicats, et le bassiste Symon Marcoux, qui s’occupait des basses fréquences, armé d’une magnifique Rickenbacker appartenant au protagoniste d’Ego Death. À tout ce beau monde s’ajoute aussi la violoncelliste Marie-Pier Gagné, qui contribue particulièrement bien à l’efficacité de la chanson la plus mémorable de cette parution, la magnifique «Troubles», dont la mélodie reste longtemps et facilement en tête même quelques jours ou heures après le concert.
Le EP Grief est paru sur bandcamp en janvier dernier mais c’est cette semaine qu’on pouvait enfin mettre la main sur la version vinyle, pressée en deux couleurs pour l’occasion, blanc et vert limette, et ornée de pochettes sérigraphiées à la main en deux couleurs, bleu et vert. Toute la confection, on la doit à l’auteur-compositeur-interprète Joey Proteau, mais aussi à l’illustrateur de QuébecMathieu Labrecque, qui signe les illustrations pour cette parution et ce qui l’entoure. Ils ont bricolé les pochettes à la main et se sont occupés de la sérigraphie qui sert d’enrobage aux galettes. Les dessins minutieusement créés par l’artiste honorent la dimension organique de la musique jouée par Ego Death, ainsi que sa délicatesse. Le dessin qui orne la couverture est à la fois chargé et épuré, l’utilisation du blanc permettant à l’ensemble de respirer, le regard pouvant circuler entre les divers points d’intérêt de l’illustration, truffée de détails et de beauté. La collaboration audio-visuelle entre les deux artistes ne se terminera pas tout de suite, l’illustrateur m’ayant avoué que le travail avançait très très bien pour ce qui devrait constituer la prochaine couverture, fût-ce pour un véritable long-jeu, déjà très attendu, ou pour des 7″ qui pourraient sustenter les mélomanes avant l’arrivée de l’album.
Ce EP, même s’il est relativement court, en se tenant tout juste sous la barre des vingt minutes, est une oeuvre très bien fignolée et un produit véritablement mature, ce qui est surprenant pour une première parution. Le coup de main donné par Simon Pedneault (ex Who Are You) à la réalisation n’a probablement pas dû nuire, mais l’exploit demeure tout de même impressionnant. Interprétée intégralement et dans le même ordre que sa version studio, la galette Grief a été présentée à un public qui avait une écoute quasiment religieuse, tout à fait de circonstance pour cette musique qui impose le respect. La musique d’Ego Death, délicate mais dynamique quand même, mérite qu’on s’y consacre corps et âme pour bien vivre l’expérience contemplative. Musicalement impeccable, la soirée a par ailleurs bénéficié du silence de l’assistance, qui s’interrompait seulement en même temps que la musique, pour offrir des applaudissements enthousiastes et mérités.
Finalement, le plus gros défaut de la soirée, c’est probablement sa durée. Je crois que l’assistance aurait pu en prendre beaucoup plus, mais la patience est de mise, les parutions subséquentes viendront élargir le répertoire et permettre au groupe d’occuper la scène plus longuement. Pour bien maintenir le niveau de qualité très élevé de la première parution, il va de soi que beaucoup de temps sera nécessaire à la réalisation d’un éventuel long-jeu. Quoiqu’il en soit, le rendez-vous est fixé pour la prochaine apparition sur scène d’Ego Death, qui aura lieu dans le cadre du Festival D’Été de Québec 2016, le 15 juillet prochain au District sur St-Joseph.
J’ai tenté tant bien que mal de prendre quelques clichés de la magnifique soirée d’hier, mais mon maigré équipement et mon faible talent, ajoutés aux éclairages timides et dépouillés de la scène, ne m’ont pas permis de rapporter de cliché représentatif de la soirée, seulement quelques trucs flous qui rendent plutôt mal justice à la magnifique soirée d’hier au Maëlstrom. J’ai donc emprunté des photos ailleurs pour agrémenter l’article.
Si vous voulez vous procurer la version vinyle ou numérique de l’album, ça se passe ici.
Je le sais, mon titre ne mérite pas un Prix Guy-Mongrain pour le jeu de mots de l’année 2016. Toutefois, il exprime tout ce que moi et Adrien, notre talentueux photographe, avons vécu vendredi dernier à la Shop du Trou du Diable – Wabasso. C’est simple : il s’agit de huit musiciens, dont le style est décrit soit comme « bluecrass », « folk-trash », ou « cajun-poutine ». Lors du spectacle, ces artistes ont démontré un talent pour amalgamer sons de l’Amérique profonde et du Québec avec une énergie, une folie et une candeur débordantes.
Dès qu’elle entonne la pièce « Titanic » en ouverture, la chanteuse principale Daphné Brissette a déjà les cheveux noyant sa face. Loin d’un naufrage, l’ambiance folle annonce plutôt une soirée électrisante ! Concernant les instruments, l’exotisme et le patrimoine québécois se marient. Par exemple, la chanteuse et musicienne Annie Carpentier gratte sa planche à linge à la cuillière tandis que JP Tremblay utilise une sorte de maraca et sa batterie. De son côté, le public de Shawinigan est considéré assez chaleureux par le groupe pour avoir le droit à des primeurs ! Il y a « Jachère », à propos de ce qu’on ne peut pas faire, et aussi « Toune de tour » (titre provisoire ?) avec son parfum de rock’n roll. Pour les paroles de cette nouveauté, je vais écouter le conseil du groupe : attendons que le prochain album sorte pour les obtenir… J’aurais bien voulu toutes les entendre, mais la richesse instrumentale camouflait malheureusement les mots à certaines occasions !
Au-delà de l’esprit qui semble un peu cabotin (je vous en parle un peu plus loin dans l’article, patience !), le groupe offre des mélodies hyper-accrocheuses avec parfois des paroles moins festives que l’ambiance sur place. « Breaker » et son petit air alterno parle d’une fille qui, « à vouloir que toute soit drette, [a tout fait] pour que ça pète. » Pour la pièce « Ronds-Points », on a le droit à un pont musical de type rock’n cajun avec de la boucane en sus. Paraît que la vidéo va sortir bientôt ! « Texas » évoque, malgré le titre, les joies de l’alcool et de la marijuana. Cette pièce semble être tout droit sorti de l’univers de Mononc’Serge et de Bernard Adamus ! La pièce « Fromage », pouvant être considérée comme leur chanson « prog », a des petits airs de tango, de rock, de blues et d’americana. Le pont musical, à son paroxysme, fait penser quelque peu à la version de « Mr. Piment » par Montreal Guitare Trio (MG3).
Le groupe, dont chaque membre est complémentaire, se démarque quand même par l’animation d’Érik Evans (chanteur et guitariste) et de Brissette. Ces deux boute-en-train s’assurent que les spectateurs fassent le train, tapent des mains ou dansent un set carré. Le rappel, incorporant la pièce « J’l’haïs », est surtout marqué par un gros pot-pourri de classiques radiophoniques reprises de manière insolente. Ce pot-pourri met en scène AC/DC, les BB, Michaël Jackson, la Compagnie Créole et les Beatles. Bon, désolé de nommer ces noms de catégorie triple A de l’alphabet Pierre Lapointe sur note site, temple de la musique émergente et alternative… Mais bon, avec Canailles, c’est carrément de l’appropriation ironique. Alors, on est quitte !
Canailles a mérité amplement son prix GAMIQ 2012 pour le spectacle de l’année. Ça paraît que le groupe a accumulé jusqu’à ce jour plus de 400 spectacles. Ce n’est pas toutes les formations qui peuvent être assez à l’aise en public pour combiner une œuvre musicale élaborée à une ambiance festive, voire désinvolte.
BONUS : parce que je suis agace, je suis heureux de vous annoncer que J’AI LA « SETLIST » QUI SENT BON LA BIÈRE ARTISANALE !!! Pour vous consoler : après quelques jours, l’odeur s’est complètement volatilisée… Sniiiiifffff !
Nous avons eu la frousse de ne jamais voir Emilie & Ogden vendredi dernier puisqu’elle avait annulé son spectacle à La Taverne de St-Casimir quelques jours avant pour cause de maladie.
L’artiste, qui séduit instantanément son public en l’envoûtant avec sa harpe, a donné un magnifique spectacle sur la charmante scène du Moulin Michel de Gentilly le 29 avril dernier.
Laura Sauvage, pour moi, est encore un monde à part, une belle « bébitte » que j’essaye de comprendre. Le 21 avril dernier, je me suis donc laissé traîner dans son univers « Extraordinormal » au Temps d’une pinte à Trois-Rivières.
Je suis accoté au comptoir avec mon petit verre de Ratchet (la meilleure bière rousse de la place) alors que Laura Sauvage et ses musiciens traversent le bar pour aller prendre place sur scène. On est vraiment choyés, car avec elle pour nous jouer les chansons de son premier album, il y a Dany Placard à la guitare, entre autres.
Le spectacle commence sans qu’un d’entre eux ne s’adresse au public, mais l’ambiance s’y prête bien. Les textes de Laura Sauvage, Vivianne Roy de son vrai nom, sont souvent très personnels et je pense que c’est ce qui fait que je me suis senti impliqué et interpellé par ces propos. Elle ne fait pas que nous raconter une histoire, on la vit avec elle.
J’ai eu des frissons et une envie soudaine de me fermer les yeux pour écouter la pièce No direction home. C’était vraiment un beau moment simple et enveloppant.
Un peu après cette chanson, j’étais en train de chercher une référence pour vous faire comprendre facilement l’ambiance du spectacle et mon ami Martin est arrivé de nulle part en me disant « On dirait de la musique de Jameson (en faisant le geste de boire) » et je n’ai pas trouvé ça bête du tout ! Imagine-toi dans les années 70 (paix et amour) dans un beau divan brun en train de boire du Jameson. C’est exactement ce que j’ai ressenti ce soir-là.
C’était un trop court spectacle de moins d’une heure, mais une si belle soirée que Laura Sauvage et ses musiciens nous ont fait vivre. Je n’étais pas convaincu que j’aimais le style, en écoutante l’album, mais en spectacle, j’ai été charmé par la sincérité, l’humour et le charisme de Vivianne Roy. Après avoir fait un rappel accéléré, c’est-à-dire sans faire semblant de partir et de « revenir back » sur scène, les gênes en voulaient encore, mais elle a dit, toute gênée « C’est tout ce que j’ai, sorry ».
C’est sous les notes de Portraits de famine, éponyme de son dernier album paru en 2015, étant vêtu d’un kimono et portant un masque d’extraterrestre que Phillipe Brach est monté sur scène. Accompagné de ses trois musiciens, Brach a offert un spectacle touchant à saveur folk. C’est avec la chanson Si proche et si loin à la fois que la foule s’est laissée entrainer.
Empreintes d’humour, ses interactions avec la foule étaient authentiques. Le chanteur a même commandé de l’alcool au bar directement sur la scène. C’est à coup de Gin tonic et de shooter de jagermeister que Brach et ses musiciens ont fait lever le party de cette soirée festive. Après tout, assister aux spectacles de Philippe Brach, c’est pour avoir du plaisir.
Il cheers même avec la foule pendant C’est tout oublié.
Conservant le thème des festivités tout au long de son spectacle, Brach s’est évidemment chargé d’honorer le fameux 420 qui avait lieu la veille. Pour l’occasion, les spectateurs ont eu droit à une chanson de Sophie Grégoire !
La foule était très fébrile puisque les applaudissements et les cris étaient omniprésents tout au long de la soirée. C’est surtout en interprétant les chansons de son 1er album et ses classiques que le spectacle a littéralement levé. Brach a bien présenté la qualité de son répertoire musical.
Il y a eu plusieurs autres moments forts dans son spectacle comme lorsqu’il a interprété de façon a capella sans instrument et en claquant des doigts sa chanson Bonne journée.
C’est aussi avec une reprise de Ryan Shaw – We Got Love interprété dans le noir complet, qu’il a ajouté une touche de soul à son spectacle. Il a terminé la soirée avec des chansons dansantes et sous des airs de country avec Gaston !
Philippe Brach a offert un spectacle de qualité. Un spectacle qui détend puisqu’on se laisse complètement envelopper par sa musique acoustique et sa voix extraordinaire.
Hier soir je me rendais au Pantoum pour la première fois depuis un bon moment, à l’exception de ma visite dans la seconde partie du complexe musical lors du lancement VIP d’Anatole. J’allais donc gravir les marches en redoutant le capharnaüm des bottes et de manteaux qui semble-t-il est, depuis belle lurette, chose du passé. À la place, on trouve un sympathique vestiaire à mi-chemin pendant l’ascension et l’entrée de la salle est donc beaucoup plus dégagée qu’elle a pu être les années précédentes. La saison hivernale rendait habituellement mes visites au Pantoum à moitié périlleuses, ce qui fait que j’attendais une occasion en or pour retourner voir un concert sur place, mais aussi un concert qui ne commencerait pas trop tard, pour faire plaisir à mes vieux os.
C’est un programme triple avec deux bands de Québec et un de Montréal qui m’a donné l’occasion que j’escomptais et la soirée fût très agréable. C’est la formation rock délurée et légèrement psychédélique montréalaise SAAM qui ouvrait la soirée. La bassiste de Ponctuation Laurence Gauthier-Brown accompagnait le groupe pour l’occasion, alors que le bassiste habituel était en voyage en France. Le groupe promet un nouvel extrait en plein coeur de l’été et une parution longue durée pour la fin août peut-être, et les pièces qui ont été interprétées hier vont, pour notre plus grand bonheur, en partie figurer sur la galette à venir. La performance s’est déroulée sans faux pas, les compositions sont originales, les paroles étaient parfois difficiles à comprendre mais le chant éclectique et théâtral du chanteur-compositeur avait quelque chose de très divertissant qui complétait bien les compositions pop-psychédéliques de son crû. Une demie douzaine de chansons se sont succédées et les gens réunis sur place ont eu l’air d’apprécier cette entrée en matière fort à propos. Le titre fort efficace Cheville Blanche, tiré d’un court EP de deux pièces qui porte le nom de l’autre titre, « Vacance », était un moment fort de la performance et le EP est disponible gratuitement sur le bandcamp de l’artiste, si vous voulez un support audio pour mieux comprendre la proposition artistique de Saam.
Après une brève entracte arrive Ego Death, le projet de Joey Proteau (feu-Modern Primitive) mais à géométrie variable pendant le concert. En effet, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Québec était parfois accompagné de Kevin Robitaille (Los) à la batterie, Symon Marcoux (feu-X-Ray Zebras) à la basse,Maxine Maillet (Los, EP4) au clavier et Marie-Pier Gagné au violoncelle, mais aussi, pas mal toujours accompagné de son frère Jesse à la guitare et à la voix, qui venait admirablement bien compléter les harmonies vocales familiales. Les compositions très délicates mais mémorables qui figurent sur le EP « Grief » ont été pas mal toutes interprétées devant une assistance respectueuse et docile qui écoutait la performance avec un calme olympien. Une ovation chaleureuse et bien sentie faisait suite à tous les morceaux présentés et avec raison, la justesse de l’interprétation était très impressionnante. Une reprise d’Elliot Smith s’est glissée dans le set aussi, venant compléter le corpus avec d’autres sonorités. Les compositions au caractère très intimiste résultent d’un travail d’introspection créative qui a culminé avec la parution du EP l’automne dernier et il faut dire qu’avec un style de musique aussi dépouillé à la base, les mélodies de guitare et les vocaux feutrés en étaient l’apanage, il faut absolument que la précision soit au rendez-vous, parce que toute bourde si petite soit-elle a la chance de faire chavirer un moment magique et de nous ramener à la réalité. Toutefois, on peut déclarer que le spectacle était un succès car on aurait eu bien du mal à trouver des taches au dossier vocal des frères Proteau. En écoutant les pièces réunies sur « Grief », on peut craindre que leurs versions live perdent un peu en justesse mais le tout était vraiment impeccable et bien senti. Chapeau bas!
Le fait que Ego Death vienne après la performance plus mouvementée de Saam me paraissait étrange au début, mais l’alternance était au final fort intéressante pour le déroulement de la soirée, en plus de laisser la chance à la formation suivante de relever le niveau d’énergie dans l’assistance qui émergeait à peine d’un moment de contemplation béate.
Ce qui était annoncé comme le clou de la soirée, c’était la performance de la formation de Québec LOS, une formation qui a beaucoup changé ces derniers temps, délaissant le rock garage accrocheur et mordant des deux premières parutions pour un rock alternatif sophistiqué que leur dernier 7″ laissait augurer. Le line-up actuel est composé des membres fondateurs Kenny Turgeon à la guitare-voix et aux compositions et de Kevin Robitaille à la batterie, fidèles à eux-mêmes. Le groupe, désormais un quintet, était complété par Maxine et Symon qui avaient également accompagné Ego Death un moment, ainsi que par Jean-Daniel Lajoie (ex frère d’armes de Joey dans feu-Modern Primitive). La foule était déjà un peu plus clairsemée pour voir la performance de Los, qui ont présenté essentiellement des titres de leur nouveau répertoire, dont la consécration est prévue pour l’automne avec la parution de leur premier long-jeu. Ironiquement, les moments qui semblent le plus avoir été appréciés et insufflé d’énergie à la foule, c’est le titre « Jelly Spoon » qui les a procurés. C’était l’occasion de se rappeler du génial 7″ Romances sur lequel figure la pièce qui, avec la chanson titre de leur autre 7″ Peace in general, étaient les seules provenant de leur ancienne vie. Les nouvelles compositions semblent de qualité mais on peine à trouver un angle d’approche ou une clé pour les décoder, l’aspect global des pièces semblant parfois relayé au second plan derrière une recherche sonore tout de même intéressante. Le mordant catchy de leur premier répertoire se fait plus rare, comme celui de la géniale « Nature Boy », reprise par Beat Sexü sur Open House QC mais délaissée par Los au profit des pièces qui cadrent mieux avec l’esthétique indie-alternative qui est visée dorénavant. Si les gars ont l’air de savoir où ils vont, le trip a des allures de recherche personnelle et curieusement, alors qu’on semble vouloir se diriger vers des contrées plus facilement commercialisables et accessibles, le degré de raffinement atteint des niveaux qui font que plusieurs semblent peiner à comprendre où tout ça se dirige, comme en témoignaient à quelques reprises les applaudissements timides ou confus entre les pièces. Au niveau technique, la performance était somme toute impeccable mais cela ne semble pas tout à fait avoir suffi pour donner à l’assistance le goût d’embarquer à fond de train, hormis un slam aux allures ironiques qui a pris les mélomanes à bras-le-corps vers la fin du concert. Alors que l’assistance réclamait timidement un rappel, je descendais tranquillement les marches en me disant que j’avais hâte d’entendre la version endisquée des morceaux présentés ce soir, qui pourront peut-être me faire apprécier avec un oeil nouveau, ou une oreille nouvelle, les pièces du corpus 2.0 de Los. La parution, fort attendue, sera une gracieuseté de Sexy Sloth, et devrait voir le jour à l’automne, le pendant visuel restant à élaborer pour accompagner les pièces dont l’enregistrement vient d’être achevé.
C’est bien beau les mots, mais ça aide toujours d’avoir un support audio visuel pour mieux comprendre ce dont il est question. Allez donc faire un tour sur les pages bandcamp des artistes et écoutez ça en regardant la somptueuse galerie photo préparée par notre LLamaryon nationale!
Ce n’était pas la première visite d’Elliot Maginot en Mauricie, et certainement pas, non plus, la dernière. En effet, le Gambrinus affichait complet le 23 février dernier pour une soirée en compagnie de l’auteur-compositeur-interprète et ses musiciens. J’ai eu la chance de m’entretenir avec lui avant sa performance, ce qui m’a permis d’en apprendre davantage sur les divers projets du jeune homme ainsi que sur ses nombreuses visites dans la région. Au début de sa carrière, Elliot Maginot avait joué au Zénob, salle qui peut recevoir tout au plus 100 personnes. Plus récemment, il a eu l’opportunité d’ouvrir pour Bobby Bazini au Festivoix de Trois-Rivières 2015 devant un public de 15 000 personnes. Comme il l’a fait remarquer : «On a tellement joué dans des setups différents, on a fait tout le spectre des publics possible ici. En plus, le Festivoix c’était notre premier spectacle de festival de grande envergure qu’on faisait avec Gabriel notre nouveau claviériste. On commence à avoir une crowd dans le coin ».
Après s’être produit en France, en Australie et en Californie, Elliot Maginot était de retour pour quelques spectacles au Québec, pour ensuite repartir vers la France en avril pour une série de concert en première partie de Cœur de pirate (qui sera au Festivoix le 26 juin prochain). Ouvrir pour une artiste comme Cœur de pirate en France, ce n’est pas rien. Comme il m’expliquait : « Tu sais, les tournées, surtout quand tu commences à tourner à l’étranger souvent c’est assez dur, les petites salles et tout. Sauf que là, j’ai eu la chance énorme énorme d’ouvrir pour Cœur de pirate. C’était de grosses salles, la technique était incroyable. Il y avait un chef en résidence, c’était des repas 5 services pour le band. C’était comme pas la vraie vie là! C’était assez hot ». Il a également eu l’opportunité d’aller jouer dans un festival qui s’appelle Culture Collide en Californie, événement/magazine et agence créative contemporaine qui lui a permis de se créer un réseau dans cette partie des États-Unis. On peut donc dire que les choses vont assez bien pour Elliot Maginot et pas seulement au Québec.
Lors du spectacle, la première partie était assurée par Afrakite, jeune musicien (et batteur d’Elliot Maginot) qui présentait quelques pièces, dont l’excellente Grown apartqui a plusieurs vues sur Youtube. Son style folk acoustique et mélancolique était une bonne entrée en matière pour la soirée.
Malgré l’espace restreint qu’offre le Gambrinus pour les artistes, cela n’a pas affecté la performance d’Elliot Maginot et son groupe. Le public, très calme et attentif, était pendu aux lèvres du jeune homme qui, d’après ses dires, avaient la voix mal en point, car il avait cessé de fumer dernièrement. Pour les amateurs de sa musique, la différence était à peine perceptible. Comme à son habitude, Elliot Maginot a su offrir une performance à la hauteur du succès de son album Young/Old/Eveything.In.Between, et a même dévoilé un avant-goût de son prochain album. Il est présentement dans l’écriture des nouvelles pièces, mais il est également très occupé côté spectacle entre la France (avec Cœur de pirate) et le Québec.
Elliot Maginot sera de retour au Québec au mois de mai pour une série de spectacles qui sont déjà annoncés. En terminant, je lui ai demandé s’il y avait un endroit où il aimerait particulièrement jouer prochainement et l’Islande est la première place qui lui est venue à l’esprit: « C’est un pays vraiment musical et on a quand même beaucoup de contacts là-bas. J’ai des amis qui sont déjà allés. Tu connais Emilie & Odgen ? Et bien elle est allée jouer là-bas il y a quelques mois. J’aimerais aussi aller en Afrique du Sud, mais c’est un marché beaucoup plus difficile à percer que l’Europe, l’Asie et l’Amérique, qui sont plus traditionnels». Il est donc possible de conclure qu’il n’y a pas grand-chose qui n’est pas réalisable pour Elliot Maginot !
C’est un Colin Moore tout sourire qui s’est présenté à la shop du Trou du diable le samedi 20 février en compagnie de « The Vetherans» soit Ryan Battistuzzi (Yesterday’s Ring) Vincent Peake (Groovy Aarvark/Grimskunk) et Skippy (Roadbones). Sa voix rauque rappelant les rockeurs des années 70 et 80 a tôt fait de charmer le public qui s’était déplacé en grand nombre à Shawinigan.
Sur album, les chansons de Colin Moore sonnent plutôt country-folk, mais lorsque l’on assiste à un spectacle tel que celui-ci, on a plutôt droit à quelque chose de rock. On peut deviner que la participation des trois musiciens y est pour beaucoup. Ce spectacle n’avait donc rien à voir avec celui qu’il avait présenté au Gambrinus le 10 novembre 2015 en version solo. En contrepartie, Moore nous offre également des moments plus acoustiques où il s’accompagne seulement de sa guitare et de son harmonica.
Très généreux sur scène, Colin Moore a présenté autant des pièces de son dernier album Heart of the Storm, datant de 2012, que de celui pour lequel il travaille présentement. Il a également fait quelques morceaux de son premier opus Leaving Home parût en 2010 sous l’étiquette Indica Records. Le public a donc été servi et a eu droit à un spectacle très long qui lui a permis de découvrir l’étendue du talent du jeune Montréalais.
Le 11 mars dernier, les Bears of legend sont apparu sur scène et on a tout de suite senti une complicité s’installer entre eux et le public. Le public, qui était composé de gens de partout en Mauricie, comme a pu le constater David, le chanteur, en lançant à voix haute les noms des villes et villages ! La magnifique salle J.Anthonio Thompson était pleine à craquer et les gens semblaient attendre ce moment depuis longtemps, de voir ses ours monter sur l’une des plus grandes scènes de la ville.
Le groupe, composé de David Lavergne, Christelle Chartray, Jean-François Grenier, Guillaume Grenier, Jacynthe P. Morand, Francis Perron et Claudine Roy, a sorti son premier album en 2012 et nous est arrivé avec un deuxième en 2015, Ghostwritten chronicles, qui a quasiment été joué en entier lors du spectacle.
Ce soir-là, je peux vous dire que, pour les avoir vus souvent en spectacle, David semblait particulièrement émotif et tout a pris son sens quand il nous a expliqué que sa fille de quatre ans venait le voir pour la première fois en spectacle. Visiblement ému de cela, mais aussi du fait que la plus grande salle intérieure de la ville affiche complet, il a lancé « Merci d’être avec nous, c’est tout à votre honneur, car à Montréal on ne pourrait pas faire une grande salle comme ça. Merci de nous suivre ».
Depuis la première minute du spectacle, j’ai remarqué des micros placés en arrière, mais avec personne derrière. Jusqu’à l’entracte, je me suis demandé quelle surprise nous attendait. C’est au retour de la pause qu’une trentaine de personnes faisant partie des Petits Chanteurs de Trois-Rivières ont pris place pour accompagner les chansons de la deuxième partie. Le public ne s’est pas gêné pour offrir quelques ovations au groupe et aux Petits Chanteurs de Trois-Rivières, pour les remercier de ce beau cadeau, mais aussi parce que la magie qu’il y avait sur scène était unique. On s’est vraiment senti choyé de vivre ce moment !
Tout au long du spectacle, Claudine et David se lancent des regards complices et se jouent des tours, qui semblent bien ravir le public puisqu’ils sont très comiques. On redevient plus sérieux quand David nous explique toute l’idée psychologique derrière l’écriture du dernier album, lui qui a étudié dans ce domaine à l’Université. Il termine son discours en disant que « La musique c’est thérapeutique. Continuez d’être curieux et investissons dans la culture ».
Le spectacle se termine en rappel avec la chanson Hell No de façon acoustique avec tous les membres rassemblés en avant de la scène, avec les Petits chanteurs de Trois-Rivières derrière. C’était un moment magique qui m’a donné d’énormes frissons et qui a placé un sourire indélébile dans ma face pour le reste de la soirée.