Les mélomanes de Québec seront gâtés ces prochains jours alors que de nombreux concerts seront présentés un peu partout. C’est l’Halloween – déjà une occasion de faire la fête, mais l’offre de spectacles va beaucoup plus loin! On pour vous aider à naviguer à travers tout ça, on a fait une petite sélection :
Jeudi 26 octobre
Tout d’abord, il nous faut parler des Apéros FEQ qui sont de retour après une pause d’une semaine. Le groupe de la semaine : Zen Bamboo, un groupe de Saint-Lambert (pas celui du 83, mais plutôt celui du 450) qui propose un rock indé assumé. Avec sa prestation, la formation saura-t-elle convaincre le jury? Pour le savoir, il faudra aller constater par vous-mêmes. Dès 18 heures – GRATUIT
Quand il n’est pas en train de composer de la musique de film, l’auteur-compositeur-interprète Martin Léon compose ses chansons, qu’il interprète devant un public captif. Il viendra nous raconter les origines des chansons qui composent Les atomes. 20 heures – COMPLET
Les amateurs de folk rock à la Half Moon Run et cie ont rendez-vous au Cercle, qui présente le spectacle de Will Driving West, qui est à la veille de lancer son quatrième album. La formation sera précédée en première partie par Equse, un groupe originaire de Rimouski qui joue pas mal dans les mêmes eaux éclatées. Portes : 20 h / Spectacle : 21 h. BILLETS
Charles-Auguste lance son EP en trio au Fou-Bar. 20 h 30. CONTRIBUTION VOLONTAIRE
Vendredi 27 octobre
Les Chercheurs d’or lancent leur nouvel album Apollo (qui mérite une bonne écoute, on vous le dit d’avance) au Bar le Détour du Grand Théâtre de Québec. Pour le lancement, on nous a promis une prestation complète avec sept musiciens sur scène. Ça devrait être de toute beauté. 17 heures. GRATUIT
On a bien envie d’aller à la Librairie Saint-Jean-Baptiste voir de quoi a l’air Alexandra Lost, le nouveau projet d’inspiration eighties de Jane Ehrhardt et Simon Paradis. La première partie sera assurée par Megabat, de la synth-pop australienne menée par Harley Young. On va se shaker le popotin entouré de livres. Yeah! 20 heures. CONTRIBUTION VOLONTAIRE
Martin Léon présente le même spectacle que la veille, cette-fois de l’autre côté du fleuve, à L’Anglicane. 20 heures. COMPLET
Une nouvelle série de spectacles s’amorce au Café Wazo du Cégep de Sainte-Foy : le Franco Chaud. Pour sa première édition, on a eu la bonne idée d’inviter Mathieu Bérubé et Chassepareil. Portes : 18 h 30 / show : 19 h. 3 $ à la porte
Le rappeur Loud sera à la salle multi du Complexe Méduse. Entrée : 19 heures. BILLETS
Samedi 28 octobre
Qui dit fin de semaine d’Halloween dit ROCK et c’est ce qu’on va avoir au Cercle, dans le cadre du Rock City Horror Party 2017, alors qu’on pourra assister à une soirée qui déménage avec Les Breastfeeders et Xavier Caféïne (ainsi que Sweet Tooth et Chucky Macdonald). Portes : 20 heures / show : 21 heures. BILLETS
Aurore et Fria Moeras seront au Bar Jules et Jim, sur la rue Cartier. 21 heures. GRATUIT
La légende raconte que Jael Bird Joseph, découvert à l’émission La Voix en 2013, est un excellent auteur-compositeur-interprète. On pourra le constater par nous-mêmes au Vieux Bureau de poste de Saint-Romuald. 20 heures. BILLETS
Dimanche 29 octobre
Qui dit fin de semaine d’Halloween dit également SHOW AU PANTOUM et cette année ne fera pas exception puisque la petite salle du centre-ville accueille Choses Sauvages et Pure Carrière pour ce qui devrait être une Halloween magique. 20 heures. 10 $ À LA PORTE. BYOB
Lundi 30 octobre
Une belle soirée folk-pop en perspective alors que l’Australien Hein Cooper et la Française Pomme viennent nous rendre visite. Le premier achève son deuxième album, la deuxième va vous étonner avec les chansons pleines de sensibilité de son premier long-jeu. À voir, même si c’est un lundi soir. Portes : 19 heures / show : 20 heures. BILLETS
Mardi 31 octobre
Qui dit Halloween dit ROCKY HORROR PICTURE SHOW! Et cette année, ça se passe au Cinéma Cartier! En première partie de ce film-culte, nul autre que le célèbre usurpateur Anatole! 21 h 30. BILLETS
Mercredi 1er novembre
C’est le grand retour de l’Européen Piers Faccini et de ses magnifiques chansons au Cercle. La première partie sera assurée par Laura Lefebvre (qui s’est fait un pas pire lot de nouveaux fans en première partie de Philippe B samedi dernier). Soirée émouvante en perspective! Portes : 19 heures / show : 20 heures. BILLETS
ecoutedonc.ca se munit ENFIN d’un babillard pour annoncer les différents concerts qui auront lieu à Québec et en Mauricie. Vous voulez qu’on inscrive votre événement? Écrivez-nous à babillard@test.ecoutedonc.ca. Vous devez nous fournir : titre de l’événement, lieu, description (la plus détaillée possible), lien vers la billetterie (le cas échéant), lien vers l’événement Facebook et image (s’il s’agit d’une oeuvre ou d’une photo, veuillez nous mentionner son auteur – sinon nous ne publierons pas l’image).
Ah, Agrirock! J’avais souvent entendu parler (toujours en bien) de toi, il fallait bien que j’aille constater par moi-même ce qui te rend si charmant!
Le Festival Agrirock célèbre l’arrivée de l’automne dans un torrent de décibels qui déferle sur le centre-ville de Saint-Hyacinthe. À partir de son quartier général, le très sympathique bar Le Zaricot, la musique s’invite dans de nombreux lieux (parfois inusités) visités par de non moins nombreux curieux. Rien de trop compliqué, rien de trop grandiose, juste une belle programmation remplie d’artistes qu’on aime découvrir et redécouvrir. Pas de choix déchirants (les shows se succèdent), pas de course contre la montre entre deux lieux (on marche bien davantage ailleurs, d’ailleurs), on peut consacrer tout notre temps à la musique.
Nous sommes donc allés, il y a quelques jours, assister aux deux tiers de la cinquième édition de ce festival qui vient de tomber dans la liste de mes coups de coeur. On a manqué la journée du jeudi (avec Bad Dylan, Georges Ouel, Robert Fusil et les chiens fous ainsi que Tintamare), travail oblige, mais on a manqué bien peu de choses du vendredi et du samedi. On vous présente ça sous forme de léger compte rendu accompagné de quelques photos!
Après avoir passé l’après-midi du vendredi à flâner dans le centre-ville (traduction : boire du cidre avec les guêpes au Zaricot), direction Fréquences le disquaire pour un petit tête à tête avec Antoine Corriveau. J’ai vu ce gars-là jouer dans presque toutes les formations possibles à toute heure du jour, mais jamais je ne l’avais vu seul avec sa guitare. Ça fait quand même un petit choc d’entendre toutes ces chansons, d’ordinaire si joliment arrangées, se retrouver toutes nues! S’il avait bien préparé quelques chansons pour l’occasion, au milieu de sa prestation, il a laissé le public choisir… Pauvre de lui, un spectateur lui demande de jouer Corridor, sa si magnifique reprise de la chanson de Laurence Jalbert. Corriveau s’essaie, mais il peine à trouver les bons accords (à sa défense, c’était la première fois que je l’entendais ailleurs qu’à la télé). Un Antoine à la bonne franquette, sans filet, qui s’essaie devant le public. On l’aime de même.
Direction l’entrée du Zaricot où les rappeurs de La Carabine s’exécutent. C’est énergique, les gars débitent leur flow avec entrain, la présence d’une batterie donne un rythme qui semble plaire aux spectateurs de la terrasse. On est peut-être un peu trop timides pour aller groover devant les gars malgré leurs invitations à le faire, ça ne veut pas dire que le public n’apprécie pas. Je vous avoue que j’aimerais bien les revoir dans un contexte différent (parce que j’avoue qu’entre Corriveau et Tire le coyote, j’étais peut-être pas trop dans un mood pour écouter du rap…).
On retourne chez Fréquences, cette fois pour une prestation qui avait été annoncée à peine quelques jours plus tôt, soit celle de Tire le coyote. Seul avec son fidèle Shampouing, on a pu entendre des versions acoustiques de quelques-unes de ses belles chansons tirées de Désherbage. Le magasin s’est rapidement rempli, même la gang de Matt Holubowski, qui jouait ailleurs en ville ce soir-là (dans un cadre autre que celui d’Agrirock) est passée faire un tour. Comme ce fut le cas avec Corriveau, le plaisir résidait dans l’interprétation toute nue de ces chansons si magnifiquement arrangées sur l’album, le tout présenté avec humour et simplicité, comme toujours. Gros pouce en l’air pour sa Jeu vidéo, adaptation fort réussie de Video Games d’une certaine Lana Del Rey.
On retourne au Zaricot, cette fois pour ne plus en sortir avant la fin de la soirée. On nous avait promis un traitement choc : Chocolat, Duchess Says et Les Breastfeeders.
Le premier groupe, celui mené par Jimmy Hunt, est toujours plaisant à voir et à entendre. On ne sait pas dans quel mood les musiciens seront (ça va de plutôt sage à complètement déchaîné), mais on sait que ça va être bon. Chocolat nous envoie des tonnes de briques au visage, une brique à la fois. Guillaume Éthier, qui jouait de la batterie avec le groupe pour une première fois, marquait le rythme avec énormément d’assurance. Les fans de Rencontrer Looloo et de Tss Tss en ont eu pour leur argent. Les guitares bien fuzzées nous ont fait bien voyager, à peu près autant que le saxophone de Christophe Lamarche-Ledoux. (En passant, on va pouvoir revoir Chocolat avec Cobrateens et Mauves au Pantoum le 25 novembre prochain… on vous le dit tout de suite, comme ça, vous pourrez mettre ça à votre agenda!)
La soirée se poursuit avec le post-punk déjanté de Duchess Says. On a pu entendre les chansons de Sciences nouvelles, le dernier album, ainsi que quelques plus vieux morceaux. On ne vous le cachera pas, la vraie vedette du groupe, c’est sa chanteuse, A-Claude, probablement la meilleure bête de scène qu’on a pu voir tout le week-end. Et les spectateurs le lui ont bien rendu : le job de photographe n’était pas de tout repos avec les mosh pits enthousiastes et spontanés! On se disait qu’après ça, les Maskoutains n’auraient plus d’énergie pour la suite…
On s’est trompé!
Notre vendredi soir s’est terminé avec Les Breastfeeders, qui étaient accompagnés d’un « nouveau » guitariste, un certain… Sunny Duval, qui a renoué (avec un plaisir manifeste) avec son ancien groupe! Si Les Breasts n’ont toujours pas de nouveau matériel à nous offrir (on en est encore à Dans la gueule des jours, paru en… 2011), c’est pas grave. On a droit à un show de greatest hits, comme le dit si bien Luc Brien! Pendant plus d’une heure, on danse, on sue, on regarde Johnny Maldoror se pitcher partout, on est juste heureux de retrouver Sunny en train de rocker comme un petit bum. Mais on a quand même hâte d’entendre du nouveau.
Après une bonne nuit de sommeil et un copieux déjeuner, il y avait Joëlle Saint-Pierre qui nous attendait avec son vibraphone et son clavier dans un café santé. Saint-Pierre a pris le temps d’expliquer son instrument (et la différence entre un xylophone et un vibraphone) aux curieux présents pour l’entendre jouer. Il y avait même un ado lui-même joueur de vibraphone qui observait attentivement son jeu. Saint-Pierre chantait ses chansons de sa douce voix qui se mariait magnifiquement bien avec les ondes émises par le vibraphone. Des chansons que vous pouvez entendre sur son fort joli album Et toi tu fais quoi.
Je suis passé rapidement voir Vedana qui s’exécutait au marché. Malheureusement, j’ai manqué une bonne partie de la prestation – j’avais laissé quelques éléments essentiels à ma chambre et à mon retour, le groupe avait déjà fini. Dommage, ça jazzait pas mal!
On s’en va ensuite au Bilboquet pour voir Les Louanges en formule Vincent Roberge solo. Une prestation qui m’a surpris par la vulnérabilité de Roberge, d’habitude trop cool (dans le bon sens). Cette fois, sans le groove de ses musiciens, on a eu droit au côté sensible de Vincent. Des sonorités moins jazzées, plus signer-songwriter qui lui vont très bien.
Pour voir le groupe suivant, on n’avait qu’à traverser la rue et entrer dans une galerie d’art où nous attendaient nos amis de De la Reine. On avait arrangé l’espace d’une drôle de façon : le groupe jouait à l’entrée, et les spectateurs étaient répartis entre l’arrière de la galerie, où on avait installé des sièges, et l’extérieur (on avait ouvert la porte de garage). Derrière le groupe, de belles toiles remplies de couleurs qui accompagnaient bien la musique pigmentée de De la Reine. Le trio de Québec nous a présenté ses chansons pop-rock-groovy-cool qu’on commence à bien connaître. Des morceaux efficacement interprétés grâce à la voix toujours parfaite d’Odile, du jeu de guitare de Vincent et des mains magiques de Jean-Étienne (qui alternent entre sa batterie et son clavier).
On avait déjà vu Louis-Philippe Gingras jouer dans un dépanneur, mais là, dans un restaurant spécialisé en shish taouk, on vous avoue qu’on est abasourdi! Difficile de mieux accompagner la poésie savoureuse des chansons du quotidien de Gingras qu’avec une belle odeur de patates à l’ail qui vient nous chatouiller les narines pendant que le troubadour nous chante Tigre géant, cet hymne grandiose à ce grand petit magasin! Gingras était en pleine forme devant un public aussi occupé à écouter qu’à savourer un bon petit début de souper.
Chose que j’aurais dû faire… j’ai eu faim toute la soirée, maudit!
On retourne au Zaricot pour un dernier droit pas piqué des vers et qui commence avec Lydia Képinski, qui me demande, pendant qu’elle s’installe, si je suis pas tanné de la voir. Ben Lydia, pour une fois qu’il ne pleut ou qu’il ne neige pas pendant que je te vois, maintenant que je sais qu’il n’y a pas de risque que la génératrice tombe en panne juste au moment où je peux pleinement profiter de ton show plutôt que de te prendre en photo, non, je ne suis pas tanné!
Fidèle à son habitude, Képinski se lance avec sa chanson inspirée des Mystérieuses cités d’or (que les spectateurs chantent avec entrain le moment venu). Oui, il y a bien eu quelques chansons de son EP (divine Brise-glace avec une finale pendant laquelle Blaise Borboël-Léonard se déchaîne au violon, et toujours trépidante Andromaque), mais on a aussi entendu sa reprise space des Temps fous, de Daniel Bélanger. J’ai même eu droit à Pie IX (que je ne me souviens pas d’avoir entendue à Québec)! Mais pas d’Apprendre à mentir, qui est probablement sa plus connue. En revanche, un gros direct au menton de Mélanie Joly et de nombreux sourires! Et quelques fans à l’avant qui connaissaient les chansons de Lydia par coeur (je te jure, y’avait pas juste moi).
Gros Soleil était mieux connu sous le nom de Les Truands. Le groupe originaire du coin avait visiblement de nombreux amis sur place, parce que ça communiquait beaucoup dans les deux sens, toujours dans la bonne humeur. La prestation a été divisée en deux : la première avec le matériel de Gros Soleil, la deuxième avec celui (et la formation) des Truands. Une heure pendant laquelle on a touché à pas mal toute la palette du rock. Un show qui a fait plaisir aux fans, qui se donnés à fond!
Pour le clou de la soirée au Zaricot, on nous a réservé une primeur : le grand retour de Keith Kouna en solo!
Un Keith Kouna qui aurait bien pu annuler son spectacle : un petit Kouna est venu au monde il y a à peines quelques heures et le chanteur avait très peu dormi ces derniers jours! Quoiqu’avec la prestation qu’il a donnée, on se dit qu’une chance que Kouna n’était pas en forme… Comme toujours, l’auteur-compositeur-interprète a communié avec son public pendant que ses (excellents) musiciens ajoutaient de la couleur à ses tableaux pas toujours jolis de la société dans laquelle on vit. Si on a eu droit à quelques morceaux choisis de son nouvel album (qui paraissait quelques jours plus tard), on a aussi eu droit à de nombreux classiques qui ont permis aux spectateurs de se défouler à fond. Parmi les nouvelles, il y a cette Vache, qui risque d’entrer dans vos têtes pour ne plus jamais en sortir.
Mais le vrai clou de la soirée, c’était Gab Paquet! D’ailleurs, vous me pardonnerez si je suis bref, c’est que voyez-vous, une fois de temps en temps, il est plus plaisant de participer au spectacle que de l’analyser. Surtout quand on peut danser comme s’il n’y avait pas de lendemain en criant les paroles des chansons comme 90 % des spectateurs présents. Cathartique. Et rempli d’amour.
Une fois le spectacle fini, direction le lit. C’était déjà la fin. Deux jours qui ont passé follement vite, même si l’ambiance d’Agrirock est plutôt relaxe. Aucun show en opposition, aucun choix déchirant. Une programmation linéaire, mais variée et équilibrée qui a donné une longue série de bons moments.
Chapeau à la petite gang d’organisateurs d’Agrirock qui font visiblement ça pour l’amour. De la musique, mais surtout de leur ville, qu’ils animent toute l’année durant!
Ça finit bien un gros été de festivals. En graffignant en douceur!
Les amateurs de décibels étaient conviés à une programmation très relevée pour cette deuxième soirée de la Ligue Rock VI présentée au Cercle. Vers 21 h 30 , le trio (!!) Deux Pouilles en Cavale se sont armés de leurs instruments et ont balancé à la foule leurs brûlots rock en pleine figure. Présentant un rock champ gauche à mille lieues du rock fédérateur qui fait courir les foules sur les Plaines, ils ont enchainé les pièces souvent brèves, mais comptant parfois autant d’idées qu’une vieille chanson prog. La comparaison s’arrête là; les deux chanteurs, Nicolas Gosselin (aussi à la guitare) et Pascal Rousseau (aussi à la batterie), s’échangent le travail au micro, enchaînant aussi de nombreux passages instrumentaux. Les paroles trempent dans l’absurde, mais la performance est rodée au quart de tour. Ça garroche au possible, et c’est une des propositions les plus originales que j’ai vues sur la scène rock québécoise. Le trio sort constamment l’auditeur de sa zone de confort et l’empêche de deviner la mélodie de refrain, qui souvent ne vient jamais.
L’originalité était également au rendez-vous avec Lesbo Vrouven, le groupe du héros local Sam Murdock qui est arrivé sur scène solidement enrhumé; ou était-ce une bronchitomononi? Bref on lui avait conseillé des suppositoires qu’il n’avait pas trouvés… il y avait seulement des Fisherman’s Friend au dépanneur, et Sam n’était pas trop certain de comment les utiliser. Il a annoncé d’emblée que ce serait peut-être le meilleur ou le pire show de Lesbo Vrouven à vie.
Si musicalement c’est légèrement plus traditionnel que Deux Pouilles – et encore – la performance était absolument déjantée. Lesbo Vrouven offre une proposition efficace musicalement et très dansante, et les interventions hilarantes de Sam Murdock confèrent à l’ensemble de la performance un divertissement pur. Ils ont semble-t-il dû changer leur setlist et enlever la reprise du Temps des cathédrales en raison de l’impossibilité d’atteindre les notes hautes (exemple en prime). Nous avons plutôt eu droit à Chase is Better than the Catch de Motorhead (ça aurait pu être autre chose aussi, je ne connais rien au groupe de Lemmy Kilmister). Sam a aussi grimpé au balcon et demandé à deux musiciens des Pouilles en cavale de jammer sur un des morceaux. Fallait voir leur expression interloquée pour comprendre que tout ça n’avait pas été planifié. Le groupe a terminé cette première partie d’anthologie en jouant la première pièce du nouvel album Griff Pifff, l’entrainante Coloris. Impossible de dire si c’était leur meilleur ou leur pire, mais ça donne le goût d’y retourner pour vérifier! Rarement avait-on vu deux groupes mettre aussi bien la table pour le plat de résistance de la soirée : Les Breastfeeders.
Dès les premières secondes de J’pourrais pas vivre avec toi, on a compris qu’on aurait droit à une prestation frénétique et sans répit. Puisque le groupe n’a rien de nouveau à défendre, nous avons eu droit à un florilège de grosses chansons provenant de leur trois solides albums. Les gens se sont déhanchés frénétiquement au son de ces pièces, dont 400 milles, Viens avec moi et Ne perds pas la tête. Fidèle à son habitude, Johnny Maldoror, incarné à merveille par l’acteur Martin Dubreuil, a martyrisé sans relâche sa tambourine, faisant même du bodysurfing en tandem avec une disquaire bien connue dans la ville. Il est super intéressant aussi de voir Luc Brien, d’ailleurs au sommet de sa forme vocale contrairement à Murdoch, échanger le micro avec la rafraîchissante Suzie McLelove. Deux voix complètement différentes qui nous permettent de passer d’un son garage-rétro à des textures plus sixties. On espère que les commentaires du chanteur sur de futures pièces s’avèreront vrais; pour l’instant, les noms des pièces en chantier mentionnés par Brien semblaient improvisés. Ils ont bien entendu terminé le programme principal par l’incroyable Ça Ira, qui a encouragé la foule des premières rangées à y aller de feux d’artifice houblonnés. Si tout le monde était solide, il faut mentionner le super travail de Ryan Battistuzzi venu à pied levé remplacer le guitariste précédent. S’il est plus connu pour son travail de réalisateur, il connaissait très bien les pièces du groupe et a fait, tout au long de la soirée, un magnifique travail de guitare soliste. Le groupe est revenu pour un court rappel afin de boucler cette soirée rock frôlant la perfection.
Prochain rendez-vous de la Ligue Rock VI samedi prochain avec la légende Michel Pagliaro, Francis Faubert et Floating Widget.
La formation rock and roll montréalaise Les Breastfeeders sera de retour à Québec le 3 juin prochain pour présenter un concert à L’Anti Bar et spectacles.
Le plus récent album de Luc Brien, Suzie McLove et leurs complices, l’excellent Dans la gueule des jours, date de 2011. Ça sent le nouveau matériel!
Les billets sont en vente dès maintenant à L’Anti, chez Exo, sur lepointdevente.com et… ci-dessous!