Il y avait un monde fou au Pantoum vendredi dernier à l’occasion du lancement de Chocolat. Dès 20h30 c’était plein, et dès 21h le fun musical commençait. Compte-rendu d’une soirée où l’ambiance, comparable aux grilled-cheese Nutella servis pour l’occasion, était à la fois intense, insolite et délicieuse.
La Fête
La Fête était en charge de mettre l’ambiance avant l’arrivée de la tête d’affiche. Cocktail composé d’Antoine Provencher (Hoboïï, Vague Station, Les Avalés), de Samuel Gougoux (Nimbes, Pure Carrière, Victime), de Jean-Michel Letendre-Veilleux (Mom Jeans, BEAT SEXÜ, Anatole, Pure Carrière, etc… ) et de Simon Provencher (Nimbes, Victime, Medora), le groupe peut être perçu comme l’aboutissement des influences de ses différents membres.
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Pendant que les deux grosses caisses de son crachaient leur musique psycho-planante aux rythmes complexes, les spectateurs écoutaient attentivement ou dansottaient. Le groupe a joué quelques pièces de son dernier maxi, paru en juillet dernier en version numérique sous l’égide de Pantoum records. On a aussi eu droit à une poignée de nouveautés. La Fête a su nous tenir en haleine pendant presque une heure avec ses chansons qui surprennent au détour de certains accords. Le costume flamboyant et les mimiques de Simon Provencher y étaient peut-être aussi pour quelque chose.
Entre les deux spectacles, la faune du Pantoum a eu un temps pour socialiser et se rafraîchir. Il y avait pour moi autant de visages connus que de visages nouveaux et l’ambiance était aussi festive que chocolatée.
Chocolat
Les membres de Chocolat sont arrivés sur scène vers 22h45, entourés du halo de leur renommée. Difficile à vraiment cerner, leur musique s’enroule autour du progressif, du rock psychédélique et d’un je ne sais quoi un peu déjanté qui fait leur charme. La voix de Jimmy Hunt ajoute une touche vaporeuse à des paroles décapantes ; synthés et saxophone colorient et enrichissent les chansons. Le tout est exécuté à merveille par des musiciens accomplis.
Bien qu’on ait appelé la soirée «Lancement de Chocolat», le programme du groupe s’est avéré être beaucoup plus riche qu’on pouvait le penser. Ils ont été généreux avec un public qui a su profiter de cette opportunité. On se rappellera que Jean-Étienne Collin Marcoux, dans une entrevue donnée précédemment, nous avait dit que le groupe avait été invité en partie pour faire un cadeau à leur clientèle et en partie parce que «la gang de Chocolat, ce sont des musiciens avec qui on travaille à d’autres moments dans l’année et qui avaient vraiment envie de faire ça ici parce que c’est un projet qui leur tient à cœur et qu’ils ont envie de le faire avec des amis plutôt que dans une salle de spectacle lucrative».
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Alternant donc entre nouveautés et anciennes pièces, le groupe nous faisait osciller entre découvertes et retrouvailles. Ça n’a pas pris beaucoup de temps avant que ce mélange explosif fasse lever la foule. Sautant, se bousculant amicalement, chantant, hochant de la tête, dansant, les spectateurs ne pouvaient faire autrement que de bouger face à l’intensité délivrée par le groupe et qui n’a pas tarie avant la fin du spectacle. Le plancher en tremblait. Seul hic, à travers les chansons déjà bien connues de leur dernier album Tss Tss, il a été plus difficile de distinguer les nouvelles pièces du groupe ainsi que leur évolution par rapport aux anciennes. C’est une découverte qu’on pourra tous faire en écoutant l’album !
Toujours est-il que la soirée dans son ensemble a été un succès. Vers la fin de la soirée, les spectateurs ont pu reconnaître Ah Ouin, le simple du nouvel album qui était sorti un peu avant le disque complet. Au final, Chocolat nous a laissé sur notre faim même après un rappel de deux chansons, et on aurait bien pris un autre set complet pour nous enivrer davantage.
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Témoignages
«Fuck Yeah!»
-Mario Tardif
«Chocolat c’est Pink Floyd qui a tourné à gauche au lieu d’à droite en 1971.»
– Hubert Michaud
Chronique n°3 par Simon Provencher [Extrait d’une vraie conversation]
«C’est comme ça que je cruise en fait» – Simon Provencher
Veux-tu savoir quelque chose de cool? Je joue dans un band. Ouais on est pas pire je pense. Nos influences principales c’est U2, Linkin Park et Steeven Reich. Ouais je sais c’est quand même vraiment expérimental mais ça marche bien ensemble. Je suis tanné de voir des bands qui osent pas, il faut savoir être provocateur avec la musique, tu sais. Le public à Québec comprend pas vraiment.
Ouais on a joué avec Chocolat, ils sont correct là j’ai quand même hâte de moins jouer avec des groupes locaux. Messemble qu’on est un peu trop bons pour ça. Je sais pas trop ce qui s’est passé par contre, notre technicien de scène a du faire quelque chose à ma guitare, je sonnais pas trop accordé. Et c’est dur faire un bon spectacle quand j’ai pas de fromages dans la loge. Il y avait pas vraiment de loge en fait. Le Pantoum c’est pas la meilleure place, ils sont pas vraiment professionnels.
Si tu veux on a une chambre d’hôtel. Les trois autres gars sont là mais ils sont habitués.
Ah ouin.
Simon Provencher
– La Fête –
❤
Crédit photo: Marion Desjardins