J’avais assisté au lancement de Désherbage en septembre dernier et étais tombé immédiatement sous le charme du tout frais album de Benoît Pinette alias Tire le Coyote.
C’est dire à quel point j’avais hâte de récidiver plus longuement lors de cette nouvelle tournée qui s’est récemment mise en branle cet automne. Et je n’étais pas la seule ; un public varié et enthousiaste avait rempli pour l’occasion la salle Louis-Fréchette afin d’accueillir comme il se doit l’artiste résidant à Québec.
Sous les acclamations des spectateurs, Tire le Coyote et son acolyte guitariste Shampouing ont, en duo, démarré le concert tout en douceur avec Pouvoirs de glace, comme sur le disque. Les autres musiciens sont venus les rejoindre pour la suite du spectacle qui a fait une belle part aux nouvelles chansons mais également aux greatest hits du chanteur tel qu’il a lui-même appelé ses désormais incontournables. C’est donc accompagné de Cédric Martel à la basse, Guillaume Bourque à la guitare, Jean-Philippe Simard à la batterie et Vincent Gagnon au piano et claviers que Pinette et son fidèle Shampouing ont régné sur la scène pendant ce sublime concert qui a charmé et conquis nos oreilles de mélomane.
Ce spectacle a beau se situer en début de tournée, déjà ça sonne comme une tonne de briques, l’ambiance est électrisante et la complicité du groupe est palpable jusqu’au fond de la salle. Personnellement, j’aurais vécu ce show debout en tapant des mains toute la soirée mais malheureusement et dépendamment des publics, le Grand Théâtre permet moins ça. Heureusement, vers la fin, nous avons pu enfin assouvir notre envie de célébrer la musique de Tire le coyote plus librement et joyeusement.
D’autres beaux moments doux sont venus ponctués la soirée, retenons particulièrement le duo piano-voix majestueux entre le chanteur et Vincent Gagnon sur Comment te dire (le fait que je sois assise, par hasard, à côté de la mère du doué pianiste de Québec a ajouté à l’émotion, il va s’en dire). Mention plus que spéciale également à l’électrique et soulevant échange de guitares entre Shampouing et Bourque lors de la chanson ‘Confetti ‘.
Tire le coyote, c’est aussi l’amour des mots, de la langue française. C’est un univers poétique unique d’une folk autant dépouillée d’une part, qu’enrichie d’arrangements et de sonorités recherchés d’autre part. Et c’est beau et ça fait du bien.
Je ne peux omettre de souligner l’excellente et rafraichissante idée du chanteur-guitariste d’inviter au retour de l’entracte, dans presque toutes les villes visitées, un ou une poète de l’endroit, à réciter une de ses œuvres accompagnés des musiciens. Ici, nous avons eu droit aux percutants et résonnants mots d’Erika Soucy. Il est plus que nécessaire d’entendre plus de poésie dans nos vies. Merci pour cette belle initiative.
Tirez-vous donc sur la supplémentaire du 14 février !
Ah, Agrirock! J’avais souvent entendu parler (toujours en bien) de toi, il fallait bien que j’aille constater par moi-même ce qui te rend si charmant!
Le Festival Agrirock célèbre l’arrivée de l’automne dans un torrent de décibels qui déferle sur le centre-ville de Saint-Hyacinthe. À partir de son quartier général, le très sympathique bar Le Zaricot, la musique s’invite dans de nombreux lieux (parfois inusités) visités par de non moins nombreux curieux. Rien de trop compliqué, rien de trop grandiose, juste une belle programmation remplie d’artistes qu’on aime découvrir et redécouvrir. Pas de choix déchirants (les shows se succèdent), pas de course contre la montre entre deux lieux (on marche bien davantage ailleurs, d’ailleurs), on peut consacrer tout notre temps à la musique.
Nous sommes donc allés, il y a quelques jours, assister aux deux tiers de la cinquième édition de ce festival qui vient de tomber dans la liste de mes coups de coeur. On a manqué la journée du jeudi (avec Bad Dylan, Georges Ouel, Robert Fusil et les chiens fous ainsi que Tintamare), travail oblige, mais on a manqué bien peu de choses du vendredi et du samedi. On vous présente ça sous forme de léger compte rendu accompagné de quelques photos!
Après avoir passé l’après-midi du vendredi à flâner dans le centre-ville (traduction : boire du cidre avec les guêpes au Zaricot), direction Fréquences le disquaire pour un petit tête à tête avec Antoine Corriveau. J’ai vu ce gars-là jouer dans presque toutes les formations possibles à toute heure du jour, mais jamais je ne l’avais vu seul avec sa guitare. Ça fait quand même un petit choc d’entendre toutes ces chansons, d’ordinaire si joliment arrangées, se retrouver toutes nues! S’il avait bien préparé quelques chansons pour l’occasion, au milieu de sa prestation, il a laissé le public choisir… Pauvre de lui, un spectateur lui demande de jouer Corridor, sa si magnifique reprise de la chanson de Laurence Jalbert. Corriveau s’essaie, mais il peine à trouver les bons accords (à sa défense, c’était la première fois que je l’entendais ailleurs qu’à la télé). Un Antoine à la bonne franquette, sans filet, qui s’essaie devant le public. On l’aime de même.
Direction l’entrée du Zaricot où les rappeurs de La Carabine s’exécutent. C’est énergique, les gars débitent leur flow avec entrain, la présence d’une batterie donne un rythme qui semble plaire aux spectateurs de la terrasse. On est peut-être un peu trop timides pour aller groover devant les gars malgré leurs invitations à le faire, ça ne veut pas dire que le public n’apprécie pas. Je vous avoue que j’aimerais bien les revoir dans un contexte différent (parce que j’avoue qu’entre Corriveau et Tire le coyote, j’étais peut-être pas trop dans un mood pour écouter du rap…).
On retourne chez Fréquences, cette fois pour une prestation qui avait été annoncée à peine quelques jours plus tôt, soit celle de Tire le coyote. Seul avec son fidèle Shampouing, on a pu entendre des versions acoustiques de quelques-unes de ses belles chansons tirées de Désherbage. Le magasin s’est rapidement rempli, même la gang de Matt Holubowski, qui jouait ailleurs en ville ce soir-là (dans un cadre autre que celui d’Agrirock) est passée faire un tour. Comme ce fut le cas avec Corriveau, le plaisir résidait dans l’interprétation toute nue de ces chansons si magnifiquement arrangées sur l’album, le tout présenté avec humour et simplicité, comme toujours. Gros pouce en l’air pour sa Jeu vidéo, adaptation fort réussie de Video Games d’une certaine Lana Del Rey.
On retourne au Zaricot, cette fois pour ne plus en sortir avant la fin de la soirée. On nous avait promis un traitement choc : Chocolat, Duchess Says et Les Breastfeeders.
Le premier groupe, celui mené par Jimmy Hunt, est toujours plaisant à voir et à entendre. On ne sait pas dans quel mood les musiciens seront (ça va de plutôt sage à complètement déchaîné), mais on sait que ça va être bon. Chocolat nous envoie des tonnes de briques au visage, une brique à la fois. Guillaume Éthier, qui jouait de la batterie avec le groupe pour une première fois, marquait le rythme avec énormément d’assurance. Les fans de Rencontrer Looloo et de Tss Tss en ont eu pour leur argent. Les guitares bien fuzzées nous ont fait bien voyager, à peu près autant que le saxophone de Christophe Lamarche-Ledoux. (En passant, on va pouvoir revoir Chocolat avec Cobrateens et Mauves au Pantoum le 25 novembre prochain… on vous le dit tout de suite, comme ça, vous pourrez mettre ça à votre agenda!)
La soirée se poursuit avec le post-punk déjanté de Duchess Says. On a pu entendre les chansons de Sciences nouvelles, le dernier album, ainsi que quelques plus vieux morceaux. On ne vous le cachera pas, la vraie vedette du groupe, c’est sa chanteuse, A-Claude, probablement la meilleure bête de scène qu’on a pu voir tout le week-end. Et les spectateurs le lui ont bien rendu : le job de photographe n’était pas de tout repos avec les mosh pits enthousiastes et spontanés! On se disait qu’après ça, les Maskoutains n’auraient plus d’énergie pour la suite…
On s’est trompé!
Notre vendredi soir s’est terminé avec Les Breastfeeders, qui étaient accompagnés d’un « nouveau » guitariste, un certain… Sunny Duval, qui a renoué (avec un plaisir manifeste) avec son ancien groupe! Si Les Breasts n’ont toujours pas de nouveau matériel à nous offrir (on en est encore à Dans la gueule des jours, paru en… 2011), c’est pas grave. On a droit à un show de greatest hits, comme le dit si bien Luc Brien! Pendant plus d’une heure, on danse, on sue, on regarde Johnny Maldoror se pitcher partout, on est juste heureux de retrouver Sunny en train de rocker comme un petit bum. Mais on a quand même hâte d’entendre du nouveau.
Après une bonne nuit de sommeil et un copieux déjeuner, il y avait Joëlle Saint-Pierre qui nous attendait avec son vibraphone et son clavier dans un café santé. Saint-Pierre a pris le temps d’expliquer son instrument (et la différence entre un xylophone et un vibraphone) aux curieux présents pour l’entendre jouer. Il y avait même un ado lui-même joueur de vibraphone qui observait attentivement son jeu. Saint-Pierre chantait ses chansons de sa douce voix qui se mariait magnifiquement bien avec les ondes émises par le vibraphone. Des chansons que vous pouvez entendre sur son fort joli album Et toi tu fais quoi.
Je suis passé rapidement voir Vedana qui s’exécutait au marché. Malheureusement, j’ai manqué une bonne partie de la prestation – j’avais laissé quelques éléments essentiels à ma chambre et à mon retour, le groupe avait déjà fini. Dommage, ça jazzait pas mal!
On s’en va ensuite au Bilboquet pour voir Les Louanges en formule Vincent Roberge solo. Une prestation qui m’a surpris par la vulnérabilité de Roberge, d’habitude trop cool (dans le bon sens). Cette fois, sans le groove de ses musiciens, on a eu droit au côté sensible de Vincent. Des sonorités moins jazzées, plus signer-songwriter qui lui vont très bien.
Pour voir le groupe suivant, on n’avait qu’à traverser la rue et entrer dans une galerie d’art où nous attendaient nos amis de De la Reine. On avait arrangé l’espace d’une drôle de façon : le groupe jouait à l’entrée, et les spectateurs étaient répartis entre l’arrière de la galerie, où on avait installé des sièges, et l’extérieur (on avait ouvert la porte de garage). Derrière le groupe, de belles toiles remplies de couleurs qui accompagnaient bien la musique pigmentée de De la Reine. Le trio de Québec nous a présenté ses chansons pop-rock-groovy-cool qu’on commence à bien connaître. Des morceaux efficacement interprétés grâce à la voix toujours parfaite d’Odile, du jeu de guitare de Vincent et des mains magiques de Jean-Étienne (qui alternent entre sa batterie et son clavier).
On avait déjà vu Louis-Philippe Gingras jouer dans un dépanneur, mais là, dans un restaurant spécialisé en shish taouk, on vous avoue qu’on est abasourdi! Difficile de mieux accompagner la poésie savoureuse des chansons du quotidien de Gingras qu’avec une belle odeur de patates à l’ail qui vient nous chatouiller les narines pendant que le troubadour nous chante Tigre géant, cet hymne grandiose à ce grand petit magasin! Gingras était en pleine forme devant un public aussi occupé à écouter qu’à savourer un bon petit début de souper.
Chose que j’aurais dû faire… j’ai eu faim toute la soirée, maudit!
On retourne au Zaricot pour un dernier droit pas piqué des vers et qui commence avec Lydia Képinski, qui me demande, pendant qu’elle s’installe, si je suis pas tanné de la voir. Ben Lydia, pour une fois qu’il ne pleut ou qu’il ne neige pas pendant que je te vois, maintenant que je sais qu’il n’y a pas de risque que la génératrice tombe en panne juste au moment où je peux pleinement profiter de ton show plutôt que de te prendre en photo, non, je ne suis pas tanné!
Fidèle à son habitude, Képinski se lance avec sa chanson inspirée des Mystérieuses cités d’or (que les spectateurs chantent avec entrain le moment venu). Oui, il y a bien eu quelques chansons de son EP (divine Brise-glace avec une finale pendant laquelle Blaise Borboël-Léonard se déchaîne au violon, et toujours trépidante Andromaque), mais on a aussi entendu sa reprise space des Temps fous, de Daniel Bélanger. J’ai même eu droit à Pie IX (que je ne me souviens pas d’avoir entendue à Québec)! Mais pas d’Apprendre à mentir, qui est probablement sa plus connue. En revanche, un gros direct au menton de Mélanie Joly et de nombreux sourires! Et quelques fans à l’avant qui connaissaient les chansons de Lydia par coeur (je te jure, y’avait pas juste moi).
Gros Soleil était mieux connu sous le nom de Les Truands. Le groupe originaire du coin avait visiblement de nombreux amis sur place, parce que ça communiquait beaucoup dans les deux sens, toujours dans la bonne humeur. La prestation a été divisée en deux : la première avec le matériel de Gros Soleil, la deuxième avec celui (et la formation) des Truands. Une heure pendant laquelle on a touché à pas mal toute la palette du rock. Un show qui a fait plaisir aux fans, qui se donnés à fond!
Pour le clou de la soirée au Zaricot, on nous a réservé une primeur : le grand retour de Keith Kouna en solo!
Un Keith Kouna qui aurait bien pu annuler son spectacle : un petit Kouna est venu au monde il y a à peines quelques heures et le chanteur avait très peu dormi ces derniers jours! Quoiqu’avec la prestation qu’il a donnée, on se dit qu’une chance que Kouna n’était pas en forme… Comme toujours, l’auteur-compositeur-interprète a communié avec son public pendant que ses (excellents) musiciens ajoutaient de la couleur à ses tableaux pas toujours jolis de la société dans laquelle on vit. Si on a eu droit à quelques morceaux choisis de son nouvel album (qui paraissait quelques jours plus tard), on a aussi eu droit à de nombreux classiques qui ont permis aux spectateurs de se défouler à fond. Parmi les nouvelles, il y a cette Vache, qui risque d’entrer dans vos têtes pour ne plus jamais en sortir.
Mais le vrai clou de la soirée, c’était Gab Paquet! D’ailleurs, vous me pardonnerez si je suis bref, c’est que voyez-vous, une fois de temps en temps, il est plus plaisant de participer au spectacle que de l’analyser. Surtout quand on peut danser comme s’il n’y avait pas de lendemain en criant les paroles des chansons comme 90 % des spectateurs présents. Cathartique. Et rempli d’amour.
Une fois le spectacle fini, direction le lit. C’était déjà la fin. Deux jours qui ont passé follement vite, même si l’ambiance d’Agrirock est plutôt relaxe. Aucun show en opposition, aucun choix déchirant. Une programmation linéaire, mais variée et équilibrée qui a donné une longue série de bons moments.
Chapeau à la petite gang d’organisateurs d’Agrirock qui font visiblement ça pour l’amour. De la musique, mais surtout de leur ville, qu’ils animent toute l’année durant!
Ça finit bien un gros été de festivals. En graffignant en douceur!
Tire le coyote lançait hier son quatrième album Désherbage au nouveau bar Le détour, situé dans le Grand Théâtre, à Québec.
Famille, amis et public étaient conviés dans une ambiance intimiste à inaugurer l’espace et à le désherber avec Benoît Pinette et sa bande composé de Shampouing (guitare et voix), Cédric Martel (basse), Jean-Philippe Simard (batterie) et de Vincent Gagnon (claviers). Son apport est crucial et il a son charme, car il ajoute une touche qui embellit les pièces de Tire le coyote.
Dans Pouvoirs de glace, des enfants dansent devant la scène et il n’y a que Shampoing et Pinette. La chimie du duo, qui se complétait bien l’un et l’autre, était palpable. Les textes sont encore aussi beaux que sur Mitan et Panorama, mais on gagne en profondeur musicale avec le piano de Vincent Gagnon.
Sa magnifique Tes bras comme une muraille nous assaille par tant de beauté. Les musiciens sont talentueux et énergiques. Dans Toit cathédrale, c’est la guitare de Shampoing qu’on retient. Elle retentit au juste moment. Les frissons n’ont pas tardé dès le début de Le ciel est backorder et Comment te dire. Les deux pièces nous arrachent quelques larmes, mais nous font du bien malgré tout.
Hier, les musiciens étaient en symbiose et se complétaient dans leurs points forts. Ça nous donne encore plus envie d’aller voir la mouture complète sur scène le 9 décembre prochain au Grand Théâtre de Québec.
Dire que Désherbage, le quatrième album studio de Tire le coyote (Benoît Pinette), le troisième sur l’étiquette La Tribu, était un album attendu est un pas pire euphémisme. Mitan et Panorama ont été acclamés par la critique (dont votre humble serviteur) et au fil du temps, Pinette et sa bande se sont bâti un public de plus en plus large, qui apprécie sa voix particulière, ses musiques douces pour l’oreille, mais surtout ses textes d’une grande beauté.
Si vous aviez peur que tous ces éléments ne soient pas réunis sur Désherbage, je vous rassure immédiatement : tout est là, la voix, la musique et la poésie! Faut dire que l’équipe au complet est toujours dans le navire… les mains habiles de Shampouing à la guitare, le groove de Cédric Martel à la basse et les rythmes subtils de Jean-Philippe Simard, auxquels s’ajoutent cette-fois ci d’autres mains habiles, soit celles de Simon Pedneault à la guitare (également à la coréalisation avec Pinette et Shampouing) et de Vincent Gagnon au piano et aux claviers.
Cet ensemble de dix titres montre un Tire le coyote en pleine possession de ses moyens, autant sur les plans de la musique que de la poésie. L’évolution se poursuit, Désherbage se démarque autant de Panorama que celui-ci se démarquait de Mitan. Musicalement, Pinette et ses complices demeurent résolument folk, mais l’ajout d’un deuxième guitariste et d’un pianiste ajoutent une profondeur qui permettent à Tire le coyote d’étendre sa palette de couleurs et de prendre une tangente beaucoup plus rock (d’ailleurs, certains morceaux font joyeusement taper du pied). C’est un peu comme si Bob Dylan avait branché sa guitare au Festival de musique folk de Newport. C’est ici que l’apport de Simon Pedneault prend toute son ampleur. D’un autre côté, les morceaux les plus doux bénéficient grandement de la finesse du jeu de Vincent Gagnon sur les touches d’ébène et d’ivoire. D’autres font même penser à du Dylan des années 2000 (je me suis même demandé si mon lecteur audio n’avait pas fait des free games aux premières notes de Toit cathédrale… jusqu’à ce que j’entende la voix aiguë de Pinette!).
Cependant, avec Tire le coyote, on porte une attention toute particulière aux textes. Parce que, comme d’aucuns l’affirment, Benoît Pinette est un de nos meilleurs paroliers (avec Stéphane Lafleur) à l’heure actuelle. Il a le don de créer des images fortes et colorées en utilisant un vocabulaire riche et des métaphores savantes, mais il ne tombe pas dans le piège de l’intellectualisation à outrance, faisant plutôt appel à des mots que tout le monde comprendra facilement. Pinette a cette facilité de trouver des rimes originales (fuck les rimes faciles toutes en « é ») qui rythment ses chansons. Et il y a cette diversité de sujets… oui, il y a l’amour (notamment Tes bras comme une muraille, Toit cathédrale), mais il y a aussi les pertes douloureuses (Pouvoirs de glace), la maladie (bouleversante Le ciel est backorder – qui à elle seule me rentre dedans comme un album de Corriveau; cette pièce est tout simplement parfaite et se hisse avec Confetti au sommet de ma liste de chansons préférées de Tire le coyote), la sagesse (mélancolique Chanson d’eau douce, qui conserve une belle lueur d’espoir) et la nostalgie (Désherbage, Fifille)… Ah, il y a cette savoureuse adaptation de Video Games de Lana Del Rey où Pinette réussit à ploguer Camus et Grand Theft Auto dans la même chanson!
Avec Désherbage, Tire le coyote prouve une fois de plus qu’il est un phare pour le folk d’ici. Plus ça va, moins on a envie de parler de ses influences et plus on a envie de parler de tous ceux et celles que Benoit Pinette va influencer tout au long de sa carrière (qu’on souhaite encore longue et prolifique). Ses chansons aussi personnelles qu’universelles, riches, complexes, colorées, mais tout à fait accessibles à tous méritent qu’on s’y attarde longuement, qu’on se laisse bercer par les douces (et moins douces) mélodies et par les mots qui les composent.
Vous pouvez être certains que je vais tout faire pour ajouter Désherbage à ma pile de vinyles et que je vais l’écouter jusqu’à usure complète.
Il y a un festival qui se déroule à Béthanie, municipalité de la Montérégie qui compte moins de 500 habitants. Un cadre idéal pour un microfestival qui prône des valeurs de respect de l’environnement et de la nature et qui se déroule en forêt sur un site unique. L’an dernier, les têtes d’affiche du festival étaient Lisa Leblanc, Dead Obies, Groenland et Klô Pelgag, en plus de Brown, Saratoga, Safia Nolin et Chocolat, pour ne nommer que ceux-là. Le festival se déroule maintenant les 28, 29 et 30 juillet, alors qu’ultérieurement, c’était plutôt en début du mois d’août.
Je parle ici de La Grosse Lanterne qui, cette année, en est à sa quatrième édition, laquelle est, ma foi, très alléchante. On y retrouvera notamment Charlotte Cardin, Tire le Coyote (qui présentera plein de nouvelles chansons!), The Franklin Electric, Beyries, Emile Bilodeau, Dead Obies, Andy Shauf, Gabrielle Shonk, Busty and the Bass, Les Deuxluxes, et je ne nomme ici que la moitié des noms qui se retrouveront dans la clairière de Béthanie.
L’an dernier fut une édition haute en couleurs car la météo n’a pas été ultra clémente, mais espérons que cette année, le soleil sera en Montérégie les 28, 29 et 30 juillet.
Un seul spectacle attirait notre attention en ce 3 juillet, mais ce n’était certainement pas le moins intéressant !
Il aura fallu attendre la dernière journée du FestiVoix pour faire la rencontre du poète et musicien Tire le coyote (Benoit Pinette). Puisque j’ai connu l’artiste avec la pièce Chainsaw, j’étais heureuse de découvrir une vieille pièce comme Confetti #1 de son premier album paru en 2011. Aussi, le guitariste connu sous le nom de « Shampouing » a remplacé la belle voix de Chantal Archambault pour la pièce Chanson d’amour en sol standard en prenant soin d’y ajouter une petite touche d’humour. J’ai bien aimé que le côté blues-country ressorte davantage en spectacle que sur l’album, ça donne un air agréable et léger à la prestation musicale avec les paroles profondes de sens des chansons de Tire le Coyote. Ça a aussi donné envie à bien des gens de se lever et de danser entre deux chaises de parterre. Quel charmant spectacle nous avons eu droit, qui s’est terminé en rappel avec la pièce La fille de Karmouraska en formule acoustique et tout le public restant rassemblé devant la scène qui chantait le refrain. C’était magique ! (Karina Tardif)
À lire prochainement: Les coups de cœur de l’équipe en mots et en images ce mardi 5 juillet. Restez à l’affût !
En cette dernière journée du FestiVoix, nos têtes et nos cœurs sont déjà plein de beaux souvenirs. Nous vous suggérons donc de se rejoindre une dernière fois pour le spectacle de Tire le Coyote à 19 h 00 sur la scène des Voix Multiples !
Demain, nous publierons non seulement un retour sur ce spectacle, mais aussi sur les 9 jours de festivités en vous mentionnant les coups de coeur de l’équipe. Restez à l’affût !
Le FestVoix de Trois-Rivières nous titille depuis quelques temps avec l’annonce d’une nouvelle scène. On a appris ce matin que cette scène serait située dans le Hangar numéro 1 qui se trouve déjà sur le site du FestiVoix. Cette nouvelle scène, en collaboration avec lePort de Trois-Rivières, accueillera Les Voix Chorales. Il y aura des spectacles les samedis et dimanches à 10h avecLes Petits Chanteurs de Trois-Rivières, Les Petits Chanteurs de la Maîtrise du Cap,Voxartet le Choeur Chanteclair.
La programmation de la Scène des Voix Multiples Belle Fibe a aussi été dévoilée en entier. On est heureux d’y retrouver des talents locaux tels queQW4RTZle 26 juin,Bears of legendle 1er juillet,Ingrid St-Pierrele 2 juillet etTire le coyotele 3 juillet. Il y aura aussi Steve Veilleux, Isabelle Boulay, 2Frères, Diane Tell et Patrick Norman sur la magnifique scène de la cour arrière du Monastère des Ursulines.
Pour vous rafraîchir la mémoire, consultez l’articlesur le premier dévoilement en février dernier.
Nous serons à la conférence de presse du 25 avril pour connaître les noms qui compléteront la programmation 2016.
Pour tout savoir sur les FestiVoix de Trois-Rivières, rendez-vous surwww.festivoix.com
C’est sur la scène de la salle Salle J.-Antonio-Thompson, qui a été aménagée en salle de réception pour l’occasion, qu’ont été annoncés quelques noms de la programmation 2016 du FestiVoix de Trois-Rivières, qui se tiendra du 24 juin au 3 juillet.
Ne sachant toujours pas si Claude Bégin fera un spectacle, bien qu’on l’espère, on est super contents de pouvoir entendre sa propre adaptation de sa chanson Des coeurs par la tête, qui est l’hymne de l’édition 2016 du FestiVoix !
Parmi les spectacles annoncés, nous sommes bien heureux d’y retrouver Tire le coyote le 3 juillet pour clore les 9 jours de festivals sur la scène des Voix multiples à 19 h.
Coeur de pirate sera aussi de la partie le 26 juin sur la scène des Voix populaires à 21 h 30.
Dans les prochaines semaines, nous saurons, petit à petit, les autres noms qui complèteront la programmation. Pourrions-nous y voir Dumas, Saratoga, Les soeurs Boulay, Louis-Jean Cormier, Karim Ouellet, Pierre Flynn, Les cowboys fringants, Ingrid St-Pierre ou même Half moon run? à suivre…
J’avais mes billets pour ce spectacle depuis la mi-février. Ça vous donne idée à quel point j’avais hâte de voir Benoit Pinette, mieux connu sous son nom de plume Tire le coyote, et ses acolytes. Surtout que pour ce retour à la maison, dans la salle Octave-Crémazie du Grand théâtre de Québec, le gagnant de deux Lucien au GAMIQ 2015 (album folk et vidéoclip de l’année) a mis le paquet : un invité spécial de taille, Luc De Larochellière, et une belle brochette de musiciens invités (une violoniste – Marie-Christine Roy – et une violoncelliste – Marie-Pier Gagné, Sylvia aux choeurs, ainsi que l’excellent Vincent Gagnon au piano) qui s’ajoutaient à la formation de base (Shampouing, Cédric Martel, Jean-Philippe Simard et Jean-Daniel Lessard).
Bien sûr, le menu de la soirée était composé principalement des pièces de l’excellent Panorama, sorti au début de l’année sous une pluie de critiques positives, mais Pinette s’est aussi gâté en jouant quelques morceaux plus anciens qui ont plu aux nombreux fans de la première heure. Les frissons n’ont pas tardé à s’installer avec cette version bonifiée de Jésus. En fait, toutes les chansons au programme avaient juste un peu plus de punch que d’ordinaire, parfait pour un fan fini comme votre pas très humble serviteur qui avait l’impression de voir un tout nouveau spectacle.
Les cordes de Mmes Roy et Gagné ajoutaient une couche d’émotions à des chansons qui en ont déjà leur lot, mais Pinette s’est montré sage en ne beurrant pas trop épais. Les musiciens ne jouaient pas sur les chansons où on aurait pu les sentir de trop. Il y a eu même quelques moments à trois (Pinette, Shampouing et Lessard), de petits bijoux d’intimité qui n’ont pas manqué de donner la chair de poule aux spectateurs des premières rangées. D’un autre côté, Confetti, une chanson déjà riche et complexe, a pris son envol avec l’ajout des cordes et du piano. Ça coulait salé sur de nombreuses joues, dont les miennes. C’est tellement beau!
Lorsque Blowin’ in the Wind (avec le piano, le Dylan de 2015 aurait été fier en maudit) a suivi Chanson d’amour en sol standard, j’ai eu cette pensée : si les Texans parlaient français, cette soirée aurait constitué un maudit bel enregistrement d’Austin City Limits. Oui, la foule avait du plaisir, mais devant nous, les dix personnes sur la scène prenaient visiblement leur pied. Ça se souriait, Martel et Simard se taquinaient tout en fredonnant joyeusement les paroles à l’arrière, même Vincent Gagnon, d’ordinaire sérieux et concentré, avait du fun!
J’ai eu quelques doutes quand on nous a annoncé que Luc De Larochellière serait l’invité spécial de la soirée. Je ne sais pas pourquoi, l’intérêt ne me sautait pas aux yeux. Les deux artistes ont de méchantes belles plumes, j’en conviens, mais j’avais du mal à concevoir comment leurs univers réussiraient à se mélanger. Pinette, lui, savait ce qu’il faisait en l’invitant. Une chanson comme J’ai vu, tiré de son plus récent (*hum*) album solo, s’intégrait parfaitement à l’univers proposé pour la soirée, surtout avec les cordes ajoutées! Luc De est venu faire quelques tours tout au long de la soirée, dont au rappel (qui a été généreux, quand on y pense!). Un bel ajout, surtout de la façon dont on l’a intégré au spectacle!
Dans l’ensemble, nous avons passé une soirée magnifique. Un répertoire généreux, un auteur-compositeur-interprète génial qui a su s’entourer de complices talentueux, plusieurs générations de fans dans la salle. Si 2015 a été une belle année pour Tire le coyote, ce spectacle montre une chose : ça ne fait que commencer.