Oh, on a tellement de beaux souvenirs à vous montrer qu’on a finalement décidé de les séparer en plus d’une galerie (une galerie par jour). Pour vous, voici notre galerie photos du 23 juillet.
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Oh, on a tellement de beaux souvenirs à vous montrer qu’on a finalement décidé de les séparer en plus d’une galerie (une galerie par jour). Pour vous, voici notre galerie photos du 23 juillet.
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Premier jour de notre visite dans la magnifique municipalité de Baie-St-Paul pour Le Festif! Nous avons vu l’ensemble des groupes à l’oeuvre aujourd’hui, voici donc un compte-rendu de notre journée.
Malgré le fait que Groenland a fait le même setlist, ou presque, qu’à l’habitude, la performance du groupe était à la hauteur des mes attentes. Interprétant l’entièreté de leur album The Chase, Sabrina Halde, Jean-Vivier Lévesque et leur collègues étaient en grande forme. À de nombreuses reprises, nous apercevons Sabrina sautiller sur scène avec un sourire fendu jusqu’aux oreilles. Chaque note était jouée avec une intensité hors du commun. Chaque pièce de l’album sont des classiques pour moi, car toutes sont si bien orchestrées.
Nous avons eu droit à une magnifique, et je pèse mes mots ici, reprise de James Blake. La pièce Retrograde, interprétée par un voix féminine, c’est du bonbon. Le choix de la chanson collait au groupe qui se l’est réappropriée. Un peu passé la moitié du concert, Sabrina Halde annonce que le groupe est en processus de création d’un deuxième album. Nous avons d’ailleurs rencontré les membres du groupes pour leur en parler. Ce sera disponible prochainement sur le blogue, restez donc à l’affut. Le public de Baie-St-Paul a eu droit à un aperçu de ce nouvel opus grâce à l’interprétation d’une nouvelle pièce. Encore sans titre, cette pièce est dans la même sonorité que la majorité des pièces de The Chase, mais un sonorité plus intense y est ajouté. Nous ne pouvions demandé mieux pour ouvrir notre festival.
Ils étaient six hier soir sur la scène à 19h30 pour la performance de la bassiste Marie-Pierre Arthur. Venue avec son groupe au grand complet, dont François Lafontaine de Karkwa, la chanteuse a interprété des pièces de ses trois albums, mais la majorité étaient tirées de son dernier opus Si l’Aurore. Visiblement heureuse d’être sur scène, surtout au Québec, car le voyage à Toronto fut difficile selon ses dires, Marie-Pierre souriait et livrait une performance musicale sans faille. Elle joue de la basse comme une vrai rockstar et son groupe l’accompagne pour augmenter la sonorité rock du concert. Même si nous restons dans une interprétation fidèle de l’album, la sonorité est plus intense en concert que sur disque.
Si l’Aurore, Si tu savais et Rien à Faire ont toutes fait lever la foule qui grandissait à vue d’oeil plus la tête d’affiche se rapprochait. Nous avons même eu droit à une séance de vocoder de François Lafontaine en guise d’introduction d’une pièce de Marie-Pierre Arthur. Autant le public que le groupe était mort de rire. Sincèrement, j’ai été ébloui par Marie-Pierre Arthur. Cette femme maîtrise son instrument et sait comment s’en servir pour créer de magnifiques pièces.
Cet icône de la musique québécoise était très attendu sur la scène Desjardins pour son concert fêtant ses 50 ans de carrière. Ouvrant avec Engagement, son groupe (de 10 musiciens!) joue sans Charlebois. Il arrive après quelques minutes habillé d’un veston à paillettes. Il prend le micro et se promène sur scène en pointant de gens dans la foule. Il est souriant et très en voix. Cet homme a 71 ans et sa voix est impeccable. Son énergie sur scène est impressionnante aussi. Plusieurs jeunes ont des croûtes à manger et des notes à prendre sur cet homme. Enchainant avec un classique, la très longue pièce Fu Man Chu fait lever la foule. Il n’y avait que des hits hier soir sur la scène Desjardins. Enchainant avec Entre deux joints, le public est euphorique. Chantant avec l’artiste, la foule connait les paroles sans aucune hésitation. Sans même arrêter, car le temps est compté, Robert Charlebois empoigne une guitare et lance Les ailes d’un ange. La foule s’époumone en criant QUÉBEC! à de multiples reprises.
Il est en forme, et il se dénude un peu en se mettant en t-shirt, qu’il lèvera à quelques occasions pour charmer la gente féminine, Charlebois ne lâche pas et chante quelques pièces comme Je rêve à Rio, Conception et Les talons hauts. Il a d’ailleurs dansé énormément sur cette dernière. C’est à ce moment que Charlebois lance les gros canons. J’t’aime comme un fou, avec quelques pointes pour l’amour qu’il porte à Baie-St-Paul, suit dans l’ordre des chansons. La mélodie très festive de la pièce a fait danser la foule. Le public chante les petits Hou Hou Hou! avec le chanteur. Il est visiblement comblé que le public soit en forme. La très rythmée California suit pour mon bonheur personnel.
Charlebois s’assoit ensuite sur un petit banc pour chanter tout en douceur et en voix la magnifique pièce Je reviendrai à Montréal. La quiétude du public était belle à voir. Il y avait une communion entre l’artiste et son public. Ce dernier chuchotait les paroles de son idole de jeunesse. Pas le temps de se reposer, la plus populaire de son répertoire, Lindberg envahit les hauts-parleurs du Festif. Un solo d’harmonica par l’artiste a fait réagir la foule qui attendait ce moment avec impatience. Il est si talentueux ce Charlebois qu’il nous ébloui avec son harmonica en fin de concert.
La lumière s’éteint par la suite. Nous attendons la suite avec impatience. C’est à ce moment que nous entendons « Je suis un homme bien ordinaire ». Le public l’attendait, cette pièce! Jouée avec une intensité indescriptible, la voix de Charlebois fait jaillir toutes sortes d’émotions dans la foule. C’était un moment intense et mémorable. L’homme quitte à peine la scène, lance à la foule « Vous êtes pas tannés? » et revient pour un rappel (Te V’là). Ce fut une magnifique soirée sur la scène Desjardins avec cette légende que je voyais pour la première fois. Cet homme est une machine à succès et il est toujours en forme à 71 ans, ce qui est magnifique à voir.
C’est à ce moment que la soirée prend un virage plutôt… inattendu. Nous entrons dans le chapiteau et nous faisons deux constatations : il n’y a pas beaucoup de monde et… la foule est très désagréable. J’ai cru comprendre que pour plusieurs, la raison principale de venir au festif était de boire de la bière, mais il faut savoir modérer! Lors de l’apparition de Bégin à 23h30, le chapiteau s’est transformé en concert de Justin Bieber tellement les cris étaient stridents et aigus. Le concert débute avec Celle qui chante, pièce tirée de l’album Les Magiciens. Le son est plutôt mauvais (le problème sera réglé trois chansons plus tard) et Bégin est agacé par l’éclairage. Il semblait grincheux et de mauvaise foi hier soir. Au moins, il est en voix et son groupe est excellent. Des coeurs par la tête et Pays des Manettes suivent. La foule est très bavarde et dérangeante, mais je réussis à apprécier la dernière pièce.
Bégin se lance dans un pot-pourri rap avec une pièce d’Accrophone et une autre d’Alaclair Ensemble. Bien réussi, mais ça, personne ne semble là pour ça. Tout le monde veut Avant de Disparaître, mais ça sera pour plus tard. Un petit coucou à son ami Karim Ouellet qui est en show surprise en même temps (il lui a d’ailleurs volé sa choriste). Il lance le refrain de Marie-Jo pour lui démontrer qu’il l’aime quand même.
Après quelque pièces de son dernier effort solo, le chanteur lance la tant attendue Avant de Disparaitre. Le chapiteau devient soudainement le Fuzzy de Laval. Des calages de bière, des gens peu habillés se dévêtent, les gens dansent de façon peu pudique, bienvenue dans la boîte de nuit. Même Bégin semble surpris et il descend da la (mince) foule pour danser un peu. C’est la fin pour Claude Bégin qui me laisse un goût amer en bouche.
Vient ensuite la sublime Fanny Bloom. Avec un veste à capuchon de ses amis Dead Obies, la chanteuse lance quelques pièces de ses deux albums avec son duo de musiciens. Le concert est très semblable à celui que nous avons vu au Festivoix. Fanny Bloom était très en voix hier soir, quoi qu’elle semblait un peu fatigué, comme nous tous. J’ai donc quitté après quelques pièces de Pan, son dernier opus. Malgré le peu de temps de scène que j’ai vu, j’ai adoré le moment.
Annoncé à 17 heures, le spectacle surprise de Karim Ouellet a eu lieu à minuit sur la terrasse du bar de l’hôtel Germain (anciennement La Ferme) devant près d’une centaine de personnes vraiment heureuses d’avoir cette belle surprise.
Accompagné de sa guitare et de deux choristes à la voix d’or (dont Élise Bégin), Karim, qui affirme avoir demandé à revenir au Festif cette année, a offert un petit moment de magie à ses fans, venus nombreux pour l’écouter. On a même eu droit à quelques nouvelles chansons, dont une intitulée Trente, qui a eu une excellente réaction. Cabotin comme toujours, Karim s’est toujours occupé de garder le public (fort poli, mais très enthousiaste… ça doit être les ballons de cognac et les guimauves grillées) occupé, lançant ses classiques « Est-ce que ça va ou quoi? », qui avaient une réponse de plus en plus forte!
Moment unique et mémorable!
Le sous-sol de l’Eglise était rempli, la file était immense pour voir Bernard Adamus et Sweet Grass dans ce lieu saint. Ce fut une magnifique soirée que nous résumons avec quelques photos, sans retour écrit.
Les anglophones ont une expression pour les gens comme Mara Tremblay : What you see is what you get. On l’a constaté à de nombreuses reprises tout au long de sa carrière. Le chihuahua était cru, mais il était vrai, authentique. On souffrait avec elle sur Les aurores. On la sentait contemplative sur Grande est la vie. Sur Tu m’intimides, elle s’est littéralement dévoilée. La voilà, maintenant, à 46 ans (bonne fête en retard, Mara!), qui vit À la manière des anges. Ce n’était pas un personnage, c’était elle tout le long, et c’est ce qui rend son dernier album si joli : enfin, on la sent bien, en pleine possession de ses moyens.
Mara se livre facilement, comme en témoignent les nombreuses entrevues de fond qu’elles a données ces dernières années, dont celle-ci, réalisée il y a très peu de temps, avec René Homier-Roy. Elle parle ouvertement de sa bipolarité, qui n’a été diagnostiquée qu’il y a quelques années et avec laquelle elle compose beaucoup mieux depuis qu’elle est capable de donner un nom à ses troubles. Ça a fait du bien, ça paraît.
C’est une Mara Tremblay à la voix radieuse qui répond au téléphone en ce vendredi un peu gris. Une éclaircie dans ma journée de coureur des festivals. C’est justement de ça que je voulais parler avec elle : son expérience unique comme participante à la dernière représentation de Légendes d’un peuple le 11 juillet dernier au Festival d’été. Et sa participation, vendredi, au Festif.
Lorsque je lui dis que je faisais partie des (pas si) rares qui avait choisi d’aller voir Légendes d’un peuple plutôt que les Foo Fighters, Mara me répond en riant que j’ai assisté à quelque chose de rare! « On était vraiment heureux, c’était une belle soirée pour tout le monde! Il y avait de l’euphorie avant, pendant et après. Bravo, c’était très touchant! » Pour les 3-4 qui ne s’en souviennent pas, il y a eu un déluge ce soir-là, un orage violent qui a causé l’annulation d’un des spectacles les plus attendus à Québec (celui des Foo). Quand je demande à Mara ce qui a poussé Alexandre Belliard et ses amis à donner le spectacle malgré la pluie, elle répond tout simplement que c’était pour les courageux qui sont restés là, qui criaient chaque fois que quelqu’un montait sur scène. « C’est l’équipe du Festival qui prend les décisions, jamais les artistes, ils ont observé les conditions et ils ont vu que ça allait se calmer. » Oui, l’orage s’est calmé, mais la pluie, elle, n’a jamais cessé de tomber. « Quand je chantais, j’avais de gros éclairs dans la face! Quand je chantais, je voyais un gros orage rose, j’avais la pluie dans la face. Je me sentais comme une guerrière » Un compromis a été trouvé et on a offert une version réduite et acoustique du spectacle. Malgré tout, les artistes ont été contents de leur soirée, une expérience unique selon Mara. Avouons que même si vous aviez déjà vu le spectacle, celui-là, différent, avait une couleur particulière. Une finale en beauté pour un spectacle tout aussi beau.
Cela dit, la raison de notre appel, c’était le spectacle du Festif! Je l’avoue, ça fait une dizaine d’années que je n’ai pas vu Mara sur scène. Ces dernières années, j’ai laissé à ma conjointe, fan finie et assumée, la chance d’aller voir ses spectacles. Yep, Mara est un peu comme une amie de la famille, ses chansons sont au coeur de notre trame sonore. C’est donc avec un plaisir renouvelé que je la retrouverai samedi. Je lui demande à quoi je dois m’attendre du spectacle qu’elle va donner vendredi : « On a vraiment du plaisir. C’est le groupe avec qui j’ai le plus de plaisir. Je suis avec mon chum, mon fils, c’est ma cousine qui est à la direction de tournée. C’est vraiment hyper familial et je me sens super bien. Y’a quelque chose dans la compréhension de la musique de ces gens-là qui fait que je me sens bien avec eux. Et puis, c’est un grand privilège que de pouvoir faire de la musique avec mon fils pis mon chum! »
Multi-instrumentiste reconnue, Mara nous apprend qu’elle a ajouté la guitare électrique à son arsenal. « À chaque fois, y’a comme un nouvel instrument qui entre dans ma vie, pis là, ben c’est la guitare électrique. J’ai bien du plaisir. » Paraît justement que le spectacle est beaucoup plus rock que ce qu’on a entendu précédemment. « Pas comme dans le temps du Chihuahua, quand même! Mais comme je revisite beaucoup de vieilles chansons, il y en a du premier album, quoiqu’elles sont plus développées… j’ai au moins quinze ans de plus! Je m’ennuyais beaucoup du rock. J’ai fait trois ans de tournées solo, à raconter ma vie. C’est un côté de moi qui existe, puis je m’ennuyais de faire ça! C’est pas juste rock, mais dans un contexte de festival, on coupe quelques chansons plus douces… c’est dehors! » La seule chose qui inquiète Mara, c’est le nombre de personnes qui risquent d’être là en fin d’après-midi. Je la rassure, nous sommes nombreux à avoir hâte de la voir et elle joue sans opposition. Elle ajoute un mot sur Le Festif : « J’y suis allée avec les Colocs, avec Sunny, c’est incroyablement débile! J’ai vraiment hâte d’y aller! »
Avant de terminer, comme on lit parfois des livres en écoutant notre musique, une question nous turlupine : est-ce que Mara va poursuivre sa carrière d’écrivaine? « Ben oui, je suis en train d’écrire! Un deuxième roman, pas mal dans le même style que le premier (Mon amoureux est une maison d’automne, 400 coups). J’ai aussi écrit beaucoup de poèmes, je pourrais publier un recueil de poèmes en parallèle. J’ai plein de projets, je suis en écriture en ce moment! J’aime beaucoup écrire, je suis toujours là-dedans! »
Si vous manquez le spectacle de vendredi, après avoir ralenti (un tout petit peu, vraiment) pendant quelques semaines (on t’a vue aller, Mara l’hyperactive!), la tournée qui accompagne À la manière des anges reprend de plus belle. « J’en ai pour encore au moins un an, c’est génial! » Plein de dates ont déjà été annoncées (maratremblay.com), d’autres suivront sans doute. Si vous n’avez jamais vu Mara en spectacle, sautez sur l’occasion. Vous aurez la chance de voir une des artistes les plus authentiques et généreuses de notre génération, qui a défriché tout un pan de notre scène musicale à coups de recettes de sauce à spaghetti et d’appels bouleversants.
Si #jaihateaufestif, c’est un peu beaucoup à cause de Mara. À vendredi!
Maintenant que les projecteurs se sont éteints une dernière fois sur les différentes scènes du Festival d’été de Québec, l’heure est aux bilans. En attendant que les organisateurs du FEQ présentent le leur, nous vous présentons le bilan de notre équipe en quelques points que nous essaierons d’exprimer avec le plus de concision possible. En gros, notre expérience a été une fois de plus très positive, mais nous avons bien sûr quelques petites critiques à formuler. Nous essaierons d’être les plus constructifs possible.
On a eu plusieurs belles journées (dont celle du 15 juillet, où les Rolling Stones et Edward Sharpe and the Magnetic Zeros), mais la pluie s’est invitée à de bien mauvais moments, notamment le 11 juillet, alors que les Foo Fighters ont dû interrompre leur prestation après seulement quatre chansons. Les gens présents au Pigeonnier le même soir ont eu un peu plus de chance alors qu’on a présenté une version écourtée et acoustique de Légendes d’un peuple (on en a parlé avec Mara Tremblay vendredi, à suivre dans notre entrevue à venir d’ici mercredi). Elle a fait fuir de nombreux fans à d’autres occasions, comme le 14 juillet (il restait peu de monde lorsque DakhaBrakha est entré sur la scène Hydro-Québec) et le 18 juillet (beaucoup de fans de metal sont restés chez eux parce qu’ils étaient faits en chocolat).
Mais bon, les responsables du FEQ n’ont aucun contrôle sur Dame Nature. Quant aux (rares) annulations, elles étaient pleinement justifiés, n’en déplaise à certains fans.
La foule monstre à Milky Chance dimanche le montre : la scène du Parc de la Francophonie est de plus en plus souvent trop petite pour les spectacles qui y sont présentés, ce qui occasionne de plus en plus de frustration de la part des festivaliers qui dépensent quand même une centaine de dollars pour leur laissez-passer. La moindre des choses serait de ne pas transformer chaque spectacle au Parc de la Francophonie en loterie. Les organisateurs en sont conscients et cherchent des solutions. Ils ont déjà fait le maximum possible sur ce site unique que le Festival doit absolument garder.
Tout le monde est d’accord, des changements sont nécessaires avant qu’une émeute ne se produise en raison d’une foule de mécontents. Et non, ce ne sera pas nécessairement les fans de metal qui vont la partir : des babyboomers ont souvent montré que du côté de l’agressivité, ils ne donnaient pas leur place. Façon de dire qu’un jour, des gens seront vraiment en colère et ça ne sera pas beau, quel que soit le public présent.
Je suis de ceux qui croient au « Places limitées, arrivez tôt », mais quand on ferme un site à 19 h 30, il faut se poser des questions.
Comme l’a démontré le spectacle de Patrick Watson sur les Plaines, il n’est pas nécessaire de remplir les sites au bouchon pour avoir du plaisir, loin de là. Vendredi, nous devions être tout au plus 50 000 personnes sur les Plaines. C’était confortable, on pouvait circuler librement sur le site et reprendre sa place sans problème. Bon, y’a toujours ces gens qui ne sont pas capables d’écouter un show sans passer la soirée à papoter avec leurs voisins, mais bon, Québec est rarement disciplinée sur ce point, on a fini par s’habituer. Cette ambiance relax a contribué à la réussite du spectacle qui se déployait devant nous. Quand on est réceptif, on apprécie d’autant plus. Normal, donc, que de nombreuses personnes aient déclaré que le spectacle de Watson était leur coup de coeur.
D’un autre côté, nous avons eu beaucoup de rapports de festivaliers qui se sont plaints de la foule trop nombreuse et compacte au show des Rolling Stones. Il ne faut pas être claustrophobe, ni agoraphobe, pour se tenir dans une foule de près de 90 000 personnes tassées comme des sardines. Difficile de rester zen dans ces circonstances et paraît qu’à certains endroits, il y avait un peu de tension. Heureusement, rien de fâcheux ne s’est produit, ce qui montre que les gens sont capables de faire la part des choses. Nous sommes tous là pour nous amuser, n’est-ce pas?
Bon, les fans de metal se sont plaint qu’il n’y avait pas assez de *leur* musique pendant le festival, mais les fans de (new) country ont enfin peu entendre un de leurs artistes préférés quand Keith Urban a conquis les Plaines et les curieux qui se sont massés près de la scène Bell. Pour une fois, on a vraiment pensé à tout le monde, même si certains se plaignent d’avoir été délaissés. Il y a eu de l’électro, du rock, du rap, du punk, de l’indie, de la pop, du metal, du world, et ce, en anglais, en français et dans de nombreuses autres langues, même l’Ukrainien. Cette grande variété est une des principales forces du Festival d’été et nous espérons qu’elle se poursuive au cours des prochaines années.
Nous levons donc notre chapeau à Louis Bellavance, Arnaud Cordier et leur équipe, qui ont accompli une tâche colossale cette année en donnant un peu à tout le monde. Et ce un peu était de grande qualité.
Z’avez vu les coeurs qu’on vous a lancés tout le long du festival?
Celle-là, on la comprend de moins en moins. Qu’il y ait un DJ sur les Plaines avant les premières parties, soit, on peut vivre avec, c’est pas pire que le sempiternel disque de Metric à l’Impérial (oui, on l’a encore entendu à plus d’une reprise!). Mais est-ce qu’on est obligés de l’inscrire à l’horaire et de le mettre sur scène? Marco G n’est pas mauvais, loin de là, mais ça demeure un gars qui spinne des records avant un show de gros rock lourd! Par exemple, pourquoi ne pas avoir proposé Harfang ou The Seasons avant les Barr Brothers? On avait peur que les pièces de Flood amènent un déluge? On l’a fait avec Sandveiss pour Megadeth! Les gars étaient visiblement heureux d’être sur la plus grande scène en Amérique du Nord et ils ont donné une prestation sans faute! On a tellement de bons artistes et de bons groupes à Québec, pourquoi ne pas les présenter?
(J’ose juste pas imaginer Anatole se frotter partout sur l’immense scène… ah pis oui, je l’imagine et c’est TRÈS DRÔLE. Mais bon, c’est pas tout le monde qui la rirait.)
Cette année, l’engouement pour les Stones et les Foo Fighters a amené de nombreux médias de partout sur la planète. Lorsque je suis allé chercher mon accréditation reporter (on y reviendra), j’ai été impressionné par l’immense pile d’enveloppes qui contenaient nos précieux sésames. Je reconnaissais de nombreux noms prestigieux, ainsi que plein d’autres blogues d’une envergure semblable à ecoutedonc.ca, mais venant d’un peu partout.
Même si j’ai eu le coeur fendu en 14 lorsque notre demande d’accréditation photo a été refusée, j’ai compris à ce moment que la gestion des espaces réservés aux photographes risquait d’être infernale. Cependant, sauf quelques très rares exceptions, à pas mal tous les spectacles que nous avons couvert, le pit photo n’était jamais plein et il est arrivé à plus d’une reprise que les photos officielles dont nous avions besoin (vous savez, ces petits groupes locaux ou très émergents qui ne bénéficient que de notre couverture) n’étaient pas prêtes au moment de publier nos textes le lendemain midi. Une fois de plus, nous n’en tenons aucune rancune, l’équipe de photographes officiels du FEQ fait une job incroyable pendant ces 10 jours où ils sont pressés comme des citrons. Quand on voit les belles photos prises à l’extérieur par Philippe Ruel, Renaud Philippe et Francis Gagnon, ou les photos prises en salle par Sébastien Dion, on ne peut qu’avoir envie de les laisser tranquilles.
Heureusement, notre photographe Marion a pu s’entendre avec un autre média pour obtenir une accréditation et elle a pu ainsi fournir en magnifiques photos le média en question et notre cher webzine. De plus, lorsqu’il n’y avait aucune restriction imposée aux médias, il nous est arrivé de tricher un peu et de prendre nous-mêmes quelques clichés lorsqu’il était nécessaire de le faire (on sait que vous voulez voir et nos tweets photo sont toujours des plus appréciés!). Nous espérons juste que les organisateurs du Festival ne nous en tiendront pas trop rigueur, nous l’avons toujours fait dans l’intérêt de nos lecteurs et des artistes que nous suivons. Et toujours dans le plus grand des respects. Parce que notre pain et notre beurre, ce sont ceux-là même que nous couvrons tous les jours.
Néanmoins, nous ne pouvons que lever notre chapeau aux organisateurs du Festival et à l’équipe des communications, qui nous ont toujours traités avec le plus grand des égards, et nous espérons que les beaux liens tissés au cours des deux dernières années ne se briseront pas. En tout cas, nous serons là l’an prochain avec une équipe de feu.
Petite remarque amusante :
Je suis traducteur de formation et de profession. Je n’aime pas qu’un beau-frère bilingue qui n’a ni la formation, ni l’expérience nécessaires s’approprie le titre de traducteur. Simple question de respect. Alors pourquoi est-ce que sur mon accréditation média, il était inscrit journaliste? Vous trouvez que blogueur, ce n’est pas sérieux? Nous sommes deux! Cependant, être journaliste, ce n’est pas donné à tous, ça vient avec une formation, de l’expérience professionnelle dans un vrai média (oui, nous considérons que nous sommes un vrai média, mais personne qui contribue à ecoutedonc.ca en fait son activité principale – heureusement, d’ailleurs). Nous sommes jeunes, talentueux, motivés, mais nous ne sommes pas journalistes! Pour nous, le terme reporter ou, à la limite, rédacteur serait plus approprié.
Les médias 2.0 prennent de plus en plus de place et avec ceux-ci, bien des choses changent. Mais le titre de journaliste devrait être réservé aux Cédric Bélanger, Philippe Papineau, Geneviève Bouchard et Catherine Genest de ce monde.
On a vu beaucoup de formulaires de consentement photo où le photographe devait accorder des droits absolument débiles aux artistes (plus à leur équipe de gérance, en fait… mais hé gang, dites donc à vos agents d’aller voir ailleurs si vous y êtes, ils vous font du tort!). Les photographes ne sont pas des chiens et ils ont droit d’être respectés pour leur travail. Que vous nous demandiez d’éviter de prendre des photos de face (comme Émilie Simon le demandait l’an dernier), ça va, on peut composer avec ça. Mais donner le droit aux artistes d’utiliser gratuitement et à perpète nos photos, ça, c’est non. Chapeau d’ailleurs aux grands médias de la région qui ont su trouver des moyens de contourner ces exigences stupides (dessins, photos prises à l’extérieur du site du FEQ – moi qui me demandais pourquoi les objectifs de 600 et 800 mm étaient tous loués au pays, j’ai ma réponse!).
En passant, chère équipe de Megadeth : les négatifs, on ne se sert plus de ça depuis un bout. Bienvenue en 2015.
Ces prestations impromptues à des endroits inusités ont connu un immense succès en plus d’emmener des gens un peu partout dans les quartiers centraux de Québec. Quelle belle idée que cette prestation d’IAM sur St-Joseph, devant l’Impérial Bell! Family of the Year était tout simplement beau à la fontaine de Tourny, Patrice Michaud a charmé tout le monde à côté de l’ancien Chez son père et Ariane Moffatt a été la cerise d’un succulent sundae juste après la prestation de Future Islands. Il y avait cet effet de surprise qui manque de plus en plus cruellement au Festival. On souhaite que le projet se poursuive, et ce, toute l’année durant.
Qu’on arrête de croire que le succès du Festival d’été de Québec passe par la vente de tous ses laissez-passer. Il n’y a que deux choses qui comptent : est-ce qu’on a eu du plaisir? OUI. Est-ce que le FEQ est rentable? On devrait le savoir bientôt, mais nous n’avons pas de craintes. Les différentes scènes ont été prises d’assaut toutes les fois où il a fait beau. Et les foules étaient plus que raisonnables par temps pluvieux.
Mais qu’on cesse de croire que le fait de ne pas vendre les plus de 150 000 laissez-passer fait du FEQ un flop. CE N’EST PAS LE CAS!
Je n’ai rien contre l’entreprise en tant que telle, mais est-ce que Shareapass pourrait changer son nom pour refléter la réalité et s’appeler Rent-a-pass? Cette bâtardisation du mot partage me donne un peu mal au coeur. Quand on partage, on n’attend rien en retour. Just sayin’.
Avez-vous remarqué notre couverture? COBRATEENS? Carotté? MAP? Evelyne Lavoie? Pierre-Hervé Goulet? Harfang? 5 for Trio? Pierre-Luc Lessard? Caravane? Sandveiss? Nous avons accordé une place de choix aux artistes de Québec et des environs. Personnellement, nous aurions bien aimé voir d’autres médias les couvrir aussi (comme ce fut le cas pour les punks et Sandveiss). En même temps, nous avons consacré beaucoup d’énergie à la scène dite émergente québécoise et nous avons proposé quelques belles découvertes (nous en avons même fait quelques-unes qui valaient le détour!).
Eh ben ecoutedonc.ca, c’est… ça. Et à la veille de notre quatrième anniversaire, ça continuera de l’être, nous l’espérons, encore longtemps!
Avant de clore définitivement ce chapitre de notre tournée des festivals 2015 et de nous concentrer sur Le Festif, voici un bilan personnel de quelques-uns des membres de l’équipe d’ecoutedonc.ca :
90% de mon entourage n’a pas pris de pass cette année à cause d’une programmation peu alléchante à leur goût. Pour ma part, c’était plutôt l’occasion de voir des groupes que j’ai manqué.
1- Patrick Watson sur les Plaines le vendredi 17 juillet. Juste un mot : M-A-G-I-Q-U-E
2- Run the Jewels à l’Impérial le mardi 14 juillet. Leur hip-hop d’une énergie diabolique mettait le public en transe, à coup de moshpit, de main qui balance, de jumps… C’était vraiment un show physique.
3- Foxtrott à l’Impérial le jeudi 9 juillet. J’ai aimé la profondeur de l’interprète, les pièces électroniques rythmées de percussions, ses danseurs contemporains sur scène.
IAM je m’attendais à plus d’énergie. Ponctuation, à l’impérial, c’était trop linéaire il manquait de virgule selon moi mais pas selon mon collègue.
LES DEUXLUXES – J’ai convaincu mon amie agoraphobe de venir au show pis elle a aimé! On peut les avoir pour le Show de la rentrée SVP!?
MILK & BONE – Elles ont pris confiance en elles et çca paraît, èa notre grand plaisir. On devrait les revoir à l’automne au Cercle selon leur annonce live.
Blood and Glass (genre Bjork mais plus accessible), CRI (electro), Owen Palett (electro) , Viet Cong (punk), Grand Analog (hip-hop/Indie) et The OBGM’S (punk)
Quel marathon, une fois de plus! J’ai vu 46 prestations, soit deux de plus que l’année dernière (ça fait une moyenne de plus de 4 prestations par jour… on pourra dire que j’ai vu Future Islands pour moins de 2 $). Je n’ai vu qu’une prestation dimanche (excellent Compass) et je n’en ai pas parlé parce que je n’avais plus d’énergie. Faut dire que l’équipe s’est plus que décuplée depuis l’année dernière et que j’avais plein d’autres trucs à penser. Dont cette idée géniale d’accepter d’aller faire les techniciens pour la mise en ondes de l’émission C’est dans le sac à CKRL 89,1. Je ne le regrette pas du tout, c’était super le fun, mais tout ça finit par s’accumuler! Ce fut quand même une expérience des plus enrichissantes.
J’aurais eu envie de le donner à Patrick Watson. C’était vraiment LE spectacle le plus mémorable que j’ai vu. Cependant, c’était la troisième fois que je le voyais depuis trois mois et je savais déjà à quoi m’attendre. Même chose pour Edward Sharpe and the Magnetic Zeros. Même si mon coeur bat encore la chamade en raison de ce face à face avec Alex Ebert, je savais parfaitement à quoi m’attendre de la part du charismatique chanteur et de sa troupe.
Si j’avais à donner mon coup de coeur, ce serait à Samuel T. Herring et à ses complices de Future Islands. Quel entertainer. Quelle présence scénique. Quelle voix. Nous sommes nombreux ce soir-là à avoir été soufflés par les prouesses de toutes sortes de Herring, qui a complètement conquis notre coeur. Il me manque un album de Future Islands à ma collection, je pense que celle-ci sera complète dans les prochains jours.
Lights. Elle a tout le talent du monde, elle chante bien, elle a de bonnes mélodies, mais sa pop est trop générique à nos oreilles pour que nous ayons envie de la suivre. On comprend tout à fait pourquoi certains apprécient, mais quand on peut nommer une dizaine d’artistes semblables sans même faire de recherche… C’est une simple question de goût, mais j’aurais beaucoup aimé qu’elle se démarque un peu plus.
La sono à Bernhari. Oui, y’a plein d’effets et tout, mais j’ai déjà entendu Alexandre plusieurs fois et jamais on n’avait eu autant de mal à comprendre les paroles des chansons du jeune homme, que de nombreux fans de Zappa ont découvert. Une occasion ratée à cause d’un problème technique, c’est dommage, surtout que Bernhari, lui, était particulièrement en forme.
Le gros colon pas de classe derrière nous au show de Patrick Watson qui a passé 10 minutes à gueuler « FUCK LE FRANÇAIS VIVE L’ANGLAIS SUR LES PLAINES TABARNAK! FUCK YOU LOUIS-JEAN CORMIER BRAVO PATRICK WATSON! » après le spectacle, pendant que sa copine avait envie de brailler de honte à côté de lui. Tout d’abord, faudrait peut-être lui expliquer que Watson et Cormier sont d’excellents amis (en fait, ils font partie de la même gang avec Lafontaine, Arthur et cie). Ensuite, difficile de crier fuck le français quand un des moments les plus forts du spectacle était un classique de la chanson québécoise (Lindberg) chanté de brillante façon par Watson et Robert Charlebois.
Je rappelle tout le temps à tout le monde de bien s’hydrater pendant la période festivalière. Normal, on voit tellement de personnes tomber dans les pommes à cause d’un coup de chaleur, mieux vaut prévenir que guérir! Alors imaginez comment je me sentais quand j’ai moi-même été victime d’un tel coup. Heureusement, j’ai compris ce qui se passait dès les premiers symptômes et j’ai pu corriger le tir moi-même sans perdre conscience. Heureusement, sinon je perdais mon coup de coeur.
C’était pas mal quand j’ai eu cette face-là assez proche pour vous dire ce qu’il avait mangé pour souper. D’ailleurs, lui aussi a paru surpris de voir le gros pan de mur de 300 livres qui braquait son appareil photo directement à son visage. Ça reste un des plus beaux moments de ma vie de mélomane.
Radiohead sur les Plaines ou My Morning Jacket sur une scène intermédiaire d’une capacité de 10 à 12 000 personnes. Ça serait absolument génial.
• Ponctuation / Metz / Black Lips à l’Impérial le 12 juillet : Comme chaque année, le FEQ commence après le OFF pour moi et cette fois ça commençait en force avec un spectacle explosif et hautement divertissant, par trois bands au sommet de leur art et en assez grande forme. Black Lips a reçu le meilleur accueil, malgré qu’ils n’aient pas été à leur plus dégourdis, ce qui n’a pas empêché 2-3 personnes de faire du body surfing simultanément pour la vaste majorité de la perfomance.
• Operators / Owen Palett / Future Islands au Parc de la Francophonie le 13 juillet :trois bands de qualité, du grand indie. Operators un peu décevants et en manque d’originalité (si Handsome Furs raffine et simplifie une des dimensions du son de Wolf Parade, Operators poursuit la chaîne par rapport à Handsome Furs). Future Islands, débordant d’énergie, ont livré une performance du tonnerre, fidèles à leurs habitudes.
• Run the Jewels donnent des shows survoltés, mais Killer Mike a vraiment tué mes oreilles avec son micro trop fort. LLA c’est quand même adolescent pas mal. J’ai manqué Eman X VLooper parce que c’était sold out et que j’ai dû attendre que des gens quittent après leur show pour entrer.
• Antibalas c’était le token afrobeat band de cette édition du FEQ et ils ont très bien rempli leur mandat, sans être à la hauteur de certains shows passés (les fils Kuti et Budos Band par exemple)
• Patrick Watson c’est excellent quand il maîtrise l’ambiance d’un lieu et c’est difficile à faire sur les plaines, même s’il a relevé le défi de s’adapter en « gros show » avec brio. Par contre, des gens qui jasent ben fort partout autour ça nuit pas mal à l’ambiance pendant les moments plus molos et mélancoliques.
• Rolling Stones, ça reste impressionnant de les voir aller à leur âge, mais être le dernier arrivé au concert c’est peut-être pas la meilleure idée pour se mettre dans l’ambiance.
• Viet Cong : encore nostalgique de leur performance flamboyante au Festival OFF 2014, je me suis rendu au Pigeonnier avec des attentes relativement élevées, rapidement déçues par quelques imbroglios technique, le manque d’enthousiasme de part et d’autre (groupe et public) et j’ai tout de même apprécié l’exercice de déconstruction auquel ils se sont livrés en fin de performance, au grand dam d’un public confus et fébrile de voir Interpol (il était hors de question que je reste pour Interpol, personnellement).
• Primus & The Chocolate Factory : en fait j’ai pas vu le show j’aurais juste préféré qu’il soit pas en même temps que Run The Jewels. C’était vraiment mon choix déchirant du FEQ 2015.
Rien de tout ça ne valait les meilleurs moments du OFF selon moi (Steve Reich, Glenda Gould, Les monocytes, et surtout, Yonatan Gat!) ni ceux que j’ai vus du Festival de Jazz de Montréal (Jaga Jazzist et Bad Plus Joshua Redman FTW!), mais ça reste une belle édition relativement équilibrée du FEQ.
Notre avant-dernière journée du Festival d’été de Québec a été passablement humide. On va mettre ça sur la faute de Harfang, qui a fait pleurer le ciel avec sa musique. Bref compte rendu :
Je vous avoue ne pas être trop friand de jazz. Pas que je trouve ça mauvais, c’est juste que j’ai rarement l’occasion de m’arrêter et d’apprécier ce qui se joue. Quand ça arrive, je garde l’esprit ouvert et j’ai généralement de belles surprises, comme ce fut le cas ici avec les rythmes entraînants de 5 For Trio. Rien de très spectaculaire, juste de bonnes mélodies qui nous donnent le goût de claquer des doigts et de faire des dum, du-dum aux rythmes des membres du trio.
♥♥♥
Pour les lecteurs d’ecoutedonc.ca, Harfang n’a plus besoin de présentation, surtout avec la belle entrevue de fond que les membres du groupe ont accordée à Marie-Ève cette semaine. N’ayant que 30 minutes pour impressionner une foule plutôt nombreuse malgré le temps maussade, Samuel Wagner et ses complices ont été fort impressionnants, faisant danser les flaques d’eau (on en a posté un exemple sur notre page Facebook) avec leur rock aérien provenant en grande partie de leur excellent dernier maxi Flood.
Avec ses airs chargés d’émotions, le groupe est parvenu à émouvoir même le ciel, qui en a pleuré un coup à la fin de la prestation. On se demande encore pourquoi on n’a pas programmé Harfang à la place du DJ vendredi avant les Barr Brothers. Leur musique aurait tellement été plus convenable! En même temps, les gars n’auraient pas bénéficié de la même qualité d’écoute.
Mais sérieux, Louis Bellavance aurait intérêt à garder leur numéro de téléphone à proximité juste au cas où il réussirait à mettre la main sur Radiohead. Ça serait une combinaison digne du paradis.
♥♥♥♥
Dans un registre totalement différent, nous sommes allés tendre l’oreille au stoner abrasif des gars de Sandveiss. Encore là, bien que nous soyons plus de type Harfang que Sandveiss, nous avons bien apprécié ce rock sans compromis, lourd et viril, qui permet autant de taper joyeusement du pied que de hocher rageusement la tête. Belle entrée en matière pour la soirée metal!
♥♥♥
Il en a pris de l’aplomb, notre Alexandre Bernhari! Flanqué d’un groupe complet, notre multi-instrumentiste (dans le sens littéral du terme, car il joue de la batterie et du piano en même temps tout en chantant) a livré une solide prestation qui a impressionné plusieurs spectateurs venus pour Zappa Plays Zappa. En plus des chansons de son premier album, Bernhari a livré trois nouvelles chansons qui sont dans la même lignée et qui se sont parfaitement insérées dans la prestation du jeune auteur-compositeur-interprète.
Seul hic, le son était mauvais. Très mauvais. Il faut déjà être très attentif pour bien comprendre les paroles de Bernhari (il s’exprime clairement, mais quand on s’inspire du shoegaze, t’sé, ça complique un peu les choses quand y’a plein d’effets dans les guitares et dans les voix!), si le son n’est pas bien équilibré, ça devient presque impossible. Quand on connaît les chansons de Bernhari par coeur comme moi, c’est pas tant un problème (le cerveau décode bien), mais pour les personnes qui n’avaient jamais entendu, ça pouvait parfois être pénible.
♥♥♥
« Bonsoir, nous sommes Tamikrest. Nous ne pouvons pas vous emmener le désert, mais nous pouvons vous y emmener! »
Nous sommes allés terminer notre soirée à Place d’Youville pour voir le rock d’inspiration touareg de Tamikrest. Si vous connaissez déjà Bombino ou Tinariwen, vous ne serez pas perdu avec Tamikrest, qui a su pendant une heure trente faire danser (sous la pluie) le public présent. Je vous avoue que je ne les connaissais pas du tout, mais j’ai été agréablement surpris de ce que j’ai vu. Tamikrest a été un dépaysement total. Espérons que le Festival continuera de nous proposer ces groupes porteurs de coups de coeur.
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Notre Wayne Gretzky du déclencheur, Marion Desjardins, a eu une petite mésaventure au Festivoix il y a quelques semaines. Ça ne l’a pas empêchée de prendre de belles photos. On a quand même fait appel à une nouvelle collaboratrice, Loredana Beauchamp, pour couvrir les angles que Marion ne pouvait couvrir avec son matériel limité.
Comme Patrick Watson est sur les Plaines ce soir, on s’est dit que le timing était parfait. Voici donc de jolies photos du spectacle de clôture du Festivoix de Trois-Rivières :
(Photos : Loredana Beauchamp)
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Huitième journée du FEQ. Il y en avait pour tous les goûts. Du rap sur les Plaines. Du folk au Pigeonnier et au Petit Impérial. De la pop féminine à l’Impérial. Du world à Place d’Youville et un truc indéfinissable, mais ô combien délicieux, au Cercle.
Quand je suis arrivé à l’Impérial, la prestation était déjà bien entamée. Laurence Giroux-Do avait déjà conquis le parterre de l’Impérial (qui n’était pas encore trop rempli) et avec ses musiciens, elle faisait danser la foule avec entrain. La synthpop aux accents disco du groupe fonctionne à merveille, surtout dans des moments forts comme Voyage amoureux ou la finale endiablée de Club italien. Délicieux. Accent français. En français!
♥♥♥
Mais voyons, toé, c’est quoi cette petite boule d’énergie adorable-là? Nadia Essadiqi entre en scène avec une énergie et une présence scénique déroutantes! Y’a pas que son attitude qui est unique, La Bronze a un son qui lui est propre, une pop aux accents rock, très rythmée (Nadia ne se gêne pas pour taper du tambour à chaque occasion), une voix à la fois douce et puissante, capable de nous chatouiller comme de nous faire vibrer, des textes qu’on peut écouter tout en dansant, des interventions rigolotes qui n’enlèvent rien à la musique. ET C’EST EXCELLENT! Facile de faire de la pop, ça l’est beaucoup moins d’en faire de l’originale qui se démarque. Ça, La Bronze le fait avec brio. Et sa reprise de Formidable, de Stromae? Droit au coeur.
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Elle a été sacrée découverte de l’année en 2009 aux prix Juno et franchement, Valerie Anne Poxleitner semble enfermée dans cette période. D’un côté, la réaction du public à l’arrivée de Lights est sans équivoque : elle était fort attendue et les fans avaient hâte de danser avec la jeune femme. Public très enthousiaste, donc. On comprend un peu pourquoi pendant les premières chansons, où Lights propose une synthpop fort vitaminée, entourée de son band fort professionnel (mais plutôt effacé). C’est après que ça se gâte pour votre serviteur : les chansons se suivent et se ressemblent. Et elles ressemblent beaucoup à ce qu’on pouvait entendre à la fin des années 2000 du côté pop. On pense trop facilement à Emily Haines et à Metric. C’est un peu dommage, parce que Lights maîtrise tout le reste : la voix, la mélodie, la présence scénique, tout y est. En même temps, on ne peut pas le nier, on a tapé du pied pendant l’ensemble de la prestation, même si on a manqué le rappel pour pouvoir avoir une bonne place pour ce qui allait suivre.
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AH! Comme si j’allais les manquer une fois de plus! L’ambiance était déjà à la fête 20 minutes avant le début du spectacle! De fort jolies jeunes demoiselles avaient transformé le parterre du Cercle en piste de danse et se laissaient transporter par les airs balkaniques du DJ. À 23 h 30, la formation monte sur scène. OUF, ÇA FAIT DE LA PLACE SUR LE PARTERRE! Voyez-vous, Lemon Bucket, ce sont quinze personnes sur scène. QUINZE! Et un seul mot suffit pour décrire leur musique : DÉJANTÉE. Plus sérieusement, il règne un très joyeux bordel sur la scène quand le groupe joue ses pièces métissées qui mélangent klezmer, fanfare, folk, punk et on ne sait combien d’autres éléments! Tuba, trompettes, saxo, trombone, violons, tambours, accordéons, guitares, difficile de faire plus déjanté. Y’a même une danseuse du ventre! L’ambiance au Cercle était survoltée et on n’a aucun mal à comprendre pourquoi. Le tout s’est terminé sur le parterre (plutôt qu’à l’extérieur, comme la dernière fois, un geste qui a coûté 900 $ d’amende), dans une folie indescriptible.
Une folie trop rare.
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(par Julien Baby-Cormier) C’est devant un beau parc de la francophonie rempli que Bernard Adamus a pu présenter avec ses superbes musiciens (Philippe Legault au sousaphone est spécialement impressionnant) un spectacle qui avait presque l’allure d’un best-of tant ses deux premiers albums sont remplis de classiques. Outre une version très estivale de Brun, Adamus a enchainé ses classiques dans leurs atours originaux. Il a aussi entonné sa nouvelle (et légèrement impertinente) chanson Hola les Lolos et surtout une surprenante et réussie version de Faire des enfants de Leloup. Coup de circuit. Gros coup de coeur pour son rappel qui débute par une puissante Rue Ontario avant de nous prendre par le coeur avec Le Scotch goûte le vent et 2176; cette dernière jouée en solo devant une foule en extase qui aura sans aucun doute passé une superbe soirée. Terminer cette soirée avec deux ballades était un habile pari alors que l’ensemble du concert a été performé le pied au plancher. Même avec une voix légèrement cassée, Bernard aura prouvé la pertinence de lui offrir le Pigeonnier. On attend la suite avec impatience; son nouveau disque devant atterrir sur nos tables tournantes fin septembre.
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(par Alice Beaubien) « Je suis un représentant des premières nations » a déclaré plusieurs fois le métis algonquin. Malgré une petite foule, on a pu apprécier un hip-hop propre avec pas mal de scratchs, typique des années 90 et une belle aisance de la part de son DJ. Avant qu’il entonne son « Rap & Roll » sur « Les miens », il rappelle les difficultés des jeunes autochtones et le fait qu’il soit fier d’être maintenant cité dans les livres d’histoire. L’artiste engagé a livré une belle prestation sans grosse folie. Belle voix également de sa choriste, un peu timide, Esmeralda.
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(par Alice Beaubien) B-A-V-E-U-X cette expression est la meilleure pour définir la prestation de De La Soul hier soir. « Who’s got between 16 and 21? Well, you will have a lesson of Hip Hop» «Who are these people? -en désignant la zone avant-scène, ou celle du casino – The cool people? And overthere The party people?! I’don’t understand that’s shit» s’exclamaient Dave ou Maseo à la foule. Les coquins ont balancé leur vibration avec brio, alternant toutes les influences musicales (funk, soul, rap, rock) du Hip-Hop. Ça lève, ça shake, ça brasse en titi. Ils repartent avec une petite déception dans les yeux, on voyait que la foule ne les satisfaisait qu’à 80 %. Gros bémol : l’entrée en scène, au FEQ on commence à l’heure, pis un DJ qui peine à démarrer son set-up avec l’entrée tardive des MCs, c’est un peu la loose.
#AliceSeLâcheAvecLesExpressionsFamilières
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(par Alice Beaubien) Bien que Française, je connais très mal IAM, à l’heure de leur apogée j’apprenais les multiplications… Séance de rattrapage donc en compagnie de mes demi-frères trentenaires qui entonnaient avec joie les paroles des rappeurs marseillais. Cependant, le changement de rythme entre les deux parties était pesant, le rap d’IAM est lourd et engagé contrairement à la folie du groupe précédent, il fallait attendre trois chansons avant d’être vraiment dedans. Cette erreur rappelle celle de l’année dernière avec les DEAD OBIES en première partie et en seconde Manu Militari au parc de la Francophonie, pas le même beat et la même énergie. Les vieux rappeurs sont assez statiques aussi sur scène, ils ne vont pas de long en large de la scène comme a pu le faire papi Jagger la veille. Saïd fait quelques moves de danse, mais sans plus on aurait pu deviner de la colle sous leur semelle. L’éclairage n’a pas mis non plus les quatre membres en valeur. Des fans m’ont affirmé qu’ils avaient chanté pas mal de titres phares, les flows sont pas mal, le beat aussi. Chapeau pour la mise en scène de « L’empire du côté obscur », avec une voix de Dark Vador qui annonce la chanson et la petite bataille de sabres lasers. Vers la fin, on a eu la joie de voir les membres se vêtir avec des lunettes de soleil et faire des pas pour Danse le MIA et impossible de partir sans chanter Petit frère titre culte du groupe avant de repartir en s’exclamant « On revient quand vous voulez ! ».
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On arrive tout juste de la répétition du spectacle de Patrick Watson. On n’a toujours pas énormément de choses à vous dire, mais on voulait vous présenter un invité spécial qui devrait impressionner car il s’agit d’une légende : Robert Charlebois.
En plus de Charlebois, on devrait être gâtés : éclairages beaucoup plus élaborés que ce qu’on voit d’habitude, mise en scène de la pro du genre, Brigitte Poupart, cuivres, cordes et choristes (que vous devriez reconnaître).
On va retrouver Robert Charlebois (et Frank Lafontaine) la semaine prochaine au Festif. En attendant, nous serons sur les Plaines demain pour ce spectacle qui devrait être mémorable.
On a presque les deux tiers du chemin de fait. Cette édition du Festival d’été est particulièrement épuisante. Faut dire qu’il y a toujours quelque chose à voir quelque part. Hier, votre équipe préférée avait cru pouvoir avoir une petite soirée pépère au Pigeonnier pendant que tout le 418 semblait être sur les Plaines pour voir des septuagénaires rocker comme s’ils avaient encore 18 ans. Maudit, on s’était trompés. On a comme été transportés dans une machine à voyager dans l’espace-temps et nous nous sommes ramassés au beau milieu d’Osheaga dans un Pigeonnier rempli de jeunes début vingtaine, couronnes de fleurs incluses. On vous raconte ça :
(Par Marion Desjardins) Ma soirée au FEQ a débuté avec un autre spectacle que j’attendais grandement: Blood and Glass, qui m’avait jetée à terre l’an dernier au OFF. Une prestation haute en couleurs et une mise en scène digne de ce festival! À ma grande surprise je me suis retrouvée dans une salle très peu peuplée et sans décor. C’est à noter que l’an dernier des petits nuages lumineux ornaient le plafond de Méduse. Lisa, chapeau melon sur la tête, est entrée sur scène avec son groupe disant tout simplement « Je suis Mick Jagger ! ». Et c’est parti ! La fougue habituelle de la chanteuse accompagnée de ses musiciens, toujours une perfection dans l’exécution, une ambiance enveloppante et théâtrale. J’aurais bien sur voulu qu’une salle pleine puisse profiter de cette expérience, mais somme toute j’ai trouvé très intéressant de voir cet autre côté plus intime du groupe. Cette fois-ci c’était peut-être moins théâtral mais très amical, ce qui n’est pas un point négatif, Lisa nous dévoilait son petit côté humoristique et les musiciens embarquaient, bref ils avaient bien du plaisir malgré tout et moi aussi.
Avant de commencer la soirée au Parc de la Francophonie, nous nous sommes arrêtés à Place d’Youville où Justine Laberge et David Bussières d’Alfa Rococo ont donné une prestation sans faille devant un public nombreux et fort heureux. Il faisait beau, il ne faisait pas trop chaud, on était mauditement bien et dès que le séquenceur a lancé les premières notes de Lumière, une folle envie de danser nous a pris (ça nous est arrivé souvent cette année, n’est-ce pas?). C’était la première fois que je voyais le couple en spectacle et franchement, la même belle énergie qu’on trouve sur Nos coeurs ensemble se trouve sur les planches. La complicité entre les deux membres du couple est plus que palpable et cette énergie est transmise de main de maître par Laberge, qui est une fantastique meneuse de foule. Oui, on peut être un peu irrité par le tutoiement de la foule (à la Louis-Jean), mais tout le reste, y compris les appels à se lever et à danser, était fait avec chaleur et humour. Musicalement parlant, le duo nous a offert un beau programme composé des chansons les plus entraînantes de son répertoire. Une heure de pur plaisir.
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Ils viennent de Toronto et proposent un indie folk qui prend beaucoup de mordant sur scène. En fait, ça rockait beaucoup au Pigeonnier, assez pour qu’on n’entende pas Galaxie qui jouait au même moment sur les Plaines. Bonne chose. Will Withwam et Raven Shields ont lancé quelques blagues pour dire qu’ils s’en allaient directement sur les Plaines pour aller voir les Stones, mais jamais ils ne nous ont donné l’impression d’un groupe qui voulait être ailleurs. Le groupe n’était visiblement pas inconnu de la plupart des spectateurs présents, qui ont eu tout le Canadiana dont ils avaient besoin.
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Bien franchement, on avait peur de s’emmerder un peu avec la formation montréalaise. Pas parce qu’elle est mauvaise, c’est juste qu’on a vu le groupe il y a à peine 10 jours dans une situation similaire (première partie d’une grand-messe). Jon Matte et ses complices avaient une solution : on va ajouter des cordes! C’était suffisant pour changer la dynamique et ajouter une jolie texture aux chansons (nouvelles et anciennes) offertes par le groupe. Évidemment, Matte vole encore la vedette en jouant du clavier, du piano, de la guitare et de la trompette et il est toujours aussi affable avec son public (qui le lui rend bien), mais notons qu’il est soutenu par une équipe solide qui rend justice à ses belles compositions. On a pu apprécier quelques nouvelles chansons dans l’esprit de ce que le groupe nous avait déjà offert. The Franklin Electric ne devrait avoir aucun mal à poursuivre sur sa lancée.
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Après Future Islands et Dakhabrakha, Édouard l’incisif et les Zéros magnétiques était la formation que j’avais le plus hâte de voir au Festival. Un peu par curiosité morbide (après tout, on s’attendait à voir un Pigeonnier plutôt vide), beaucoup parce que le groupe a beaucoup changé depuis la dernière fois que je l’ai vu. Tout d’abord, il n’y a plus de femmes dans cette formation qui a déjà compté sur Nora Kirkpatrick et Jade Castrinos. Étant donné la place que ces deux-là prenaient dans le groupe, il a fallu réarranger certaines pièces.
À 21 h 35, c’est donc un Alex Ebert entouré de ses hommes qui est arrivé devant un Pigeonnier presque rempli à capacité de fans qui connaissaient toutes les chansons du groupe par coeur (quelle agréable surprise!). Visiblement surpris, comme moi, de voir qu’autant de monde l’avait préféré à Mick Jagger, Ebert a pris quelques instants avant d’entonner des « Hmmmmmmmmmmmmmmmmm » qui ne voulaient dire qu’une chose : on allait me servir ma chanson préférée de tout l’univers entier, Man On Fire, dès le départ. Je l’avoue, je suis un fan fini d’ESAMZ. Les larmes me montent aux yeux.
PARENTHÈSE (si les anecdotes personnelles ne vous intéressent pas, passez au paragraphe suivant) : Pendant que les photographes s’activent à l’avant, j’essaie de prendre une ou deux photos de loin pour les médias sociaux. D’habitude, je fais ça avec les moyens du bord, un petit appareil photo bien ordinaire, pis tout. J’ai réussi à avoir une photo satisfaisante. Je la poste en chantonnant la chanson, sans regarder la scène. Toutefois, du coin de l’oeil, je vois mon amie Tatiana se tourner de bord en sortant son téléphone, qu’elle braque comme si elle allait tirer sur quelqu’un. Ebert est rendu dans la foule, derrière nous, et se dirige (avec le cortège de photographes qui fait tout pour avoir une photo qui a de l’allure de ce qui se passe)… tout droit vers moi. En principe, je n’ai pas d’accréditation photo et je n’ai pas la permission de sortir mon appareil photo professionnel. De toute façon, je n’ai pas le temps de changer d’objectif (une 55-210). C’EST PAS GRAVE, je ne peux pas laisser passer une telle occasion. Si vous voulez voir de quoi ça a l’air quand Alex Ebert, chanteur d’Edward Sharpe and the Magnetic Zeros, passe dans ta face, ça a l’air de ça. J’en tremble encore. FIN DE LA PARENTHÈSE
Après cette Man on Fire qui avait déjà eu son effet sur un public déjà conquis, Ebert et sa bande s’attaquent à 40 Day Dream, une autre des chansons les plus rassembleuses du groupe. Ça y est, la grand-messe est vraiment lancée, l’église de Saint-Alex est grande ouverte et les fidèles crient leur appréciation.
On sait bien que tout n’est pas 100 % spontané dans la démarche du groupe. L’expérience du leader brouillon, mais débordant de charisme, qui se vante d’être un pro du manque de professionnalisme, ça finit par avoir ses limites. Mais que le grand cric me croque si ça ne marche pas! La vieille caméra vintage qui projette des images de la foule en kaléidoscope sur l’écran en arrière de la scène, c’est super cool. Les visites dans la foule aussi. Ebert est souvent assis sur le bord de la scène pour jaser avec le public, à qui il demande des suggestions de chansons (parce qu’Ebert ne prépare jamais de programme!). Sur I don’t Wanna Pray, en plus de faire chanter des couplets par ses comparses, il invite des membres du public à faire de même. Une fan a chanté les paroles par coeur. Avec une fort jolie voix. Lorsqu’un fan lui demande de chanter Life is Hard (un des meilleurs moments du 3e album, qui n’en compte malheureusement que très peu), Ebert lui répond candidement qu’il ne se souvient plus des paroles. Pas de problème, un fan lui prête son cellulaire. Ebert l’invite sur scène à chanter avec lui. Le jeune homme, un dénommé Félix, devrait s’en rappeler toute sa vie. Parlant de cellulaire, pendant une autre magnifique chanson (était-ce If I Were Free), Ebert prend le téléphone de quelqu’un qui était en train de filmer et prend tous les membres du groupe en gros plan. Un autre qui ne pourra pas dormir pendant quelques jours!
Ça continue comme une grande célébration de l’amour, de la vie et du bonheur avec un Ebert visiblement pompette, mais qui s’amuse comme un petit fou avec la foule 100 fois plus grosse que prévu, qui a évidemment explosé quand Ebert a sifflé les premières notes de Home, LE classique du groupe. Énergie incroyable. Nous ne faisions qu’un, nous sautions comme un coeur qui bat. Joie et bonheur.
Nous étions déjà sortis quand le groupe est revenu pour un rappel impromptu (nous avions dépassé le couvre-feu, mais bon, pourquoi bouder son plaisir, hein?), qui a semblé plaire aux chanceux qui n’avaient pas déjà quitté les lieux.
Sur l’échelle Patrick Watson de la communion, ce show atteignait un gros 9,5/10. C’est un peu ce qui manquait à Future Islands. Nous étions tellement époustouflés par Herring que nous avions du mal à partager cet amour. Avec Ebert et son côté tellement brouillon qu’il en est attachant, nous n’étions pas intimidés. Nous étions chez nous, tous ensemble, en train de nous dire à combien nous nous aimions. Et c’était bien ainsi.
Ebert a promis de revenir à Québec. Les portes sont grandes ouvertes, mon homme. Et je serai le premier derrière ces portes à t’accueillir.
♥♥♥♥♥ (tous d’amour)