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  • Critique : Foxygen – « We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic »

    Foxygen
    We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic
    (Jagjaguwar)
    22 janvier 2013

    Ce matin, alors que j’écoutais pour la première fois le deuxième album du groupe new-yorkais Foxygen, j’ai émis un commentaire sur Facebook : « Foxygen, c’est du MGMT à la sauce seventies. J’aime bien. »

    Une personne m’a répondu : « MGMT, c’était pas déjà à la sauce 70s? » Yep. J’ai eu un peu l’air fou. Mais c’est pas ma faute… MGMT a quand même un son très actuel, même lorsqu’il reprend Angie, des Rolling Stones.

    Sur We Are the 21st Century… Foxygen conserve un son rétro du début à la fin tout en débordant de couleurs de toutes sortes. Parfois, on a l’impression d’entendre un jeune Mick Jagger entonner un blues-rock lascif. À d’autres moments, on a plutôt l’impression d’entendre Bob Dylan entouré d’un band psychédélique.

    Les chansons sont tantôt psychédéliques et progressives (on change de mouvement souvent chez Foxygen), tantôt pop naïves à un point tel qu’on pourrait les voir collaborer avec Belle and Sebastian. Les mélodies sont très agréables, surtout sur de petits bijoux de pop comme San Francisco, qui a un petit côté Belle and Sebastian qui ne me déplaît pas, et Shuggie, une ballade sublime tout droit sortie de Paris dans les années 1960.

    Bowling Trophies est une des chansons les plus hallucinantes qu’il m’ait été donné d’entendre. À 1:48, vous devriez être capables d’endurer. Oh Yeah et ses accents très aigus aurait pu être composée par Portugal. The Man.

    We Are the 21st Century… est un très bon album qui plaira aux fans de MGMT et qui trouvent qu’il ne se fait plus de bonne musique de nos jours. À écouter sans réserve.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=KtdWGGpvY1s&w=480]

    Jacques Boivin

    21 janvier 2013
    Albums
    2013, 7/10, Albums, Foxygen, janvier, We are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic
  • Critique : Dropkick Murphys – « Signed and Sealed in Blood »

    [singlepic id=82 w=200 h=200 float=center]
    Dropkick Murphys
    Signed and Sealed in Blood
    (Born & Bred)
    8 janvier 2013

    Il arrive parfois que même un explorateur musical a besoin de se retrouver en terrain connu, d’amarrer à un port où on a nos habitudes, de trinquer là où tout le monde connaît notre nom. On a parfois besoin de valeurs sûres.

    C’est là que les Dropkick Murphys, de joyeux drilles mi-punk, mi-folk, archi-fanatiques des Bruins de Boston, débarquent.

    Après un Goin’ Out in Style à la limite de l’album-concept, les Dropkick Murphys sont de retour avec un album sans vrai fil conducteur où les chansons à boire et les invitations à s’époumonner se succèdent à un rythme effréné.

    L’album démarre en lion avec la très enthousiaste The Boys are Back, chanson qui ouvrira sans aucun espèce de doute la prochaine tournée du groupe. Le rythme est rapide, les voix sont rauques, la cornemuse est omniprésente, on a droit à du fichu bon rock!

    On appréciera Rose Tattoo, sur lequel ils ont votre nom. Cette chanson, qui penche plus du côté folk celtique que du côté punk, partage le manque total de subtilité du reste du répertoire des Dropkick Murphys. N’empêche que les Dropkick ne font pas que boire et faire le party, ils aiment aussi, et cette pièce en témoigne. Il s’agit probablement de la chanson que vous voudrez faire écouter à votre mère pour lui montrer que les punks ont aussi un coeur. 😉

    Après quelques autres chansons typiquement DM (Burn, entre autres), on sera ravi d’entendre The Season’s Upon Us, l’anti-chanson de Noël par excellence. Yep, les gars sont de retour en ville et ils cherchent le trouble. Ils reprennent la route et même si un détour vers le Québec n’est pas prévu à court terme, vous pouvez être certains qu’un arrêt à Montréal est dans les plans, ne serait-ce que pour narguer les partisans du Canadien.

    [youtube http://youtu.be/9d8SzG4FPyM&w=480]

    Jacques Boivin

    17 janvier 2013
    Albums
    2013, 7/10, Albums, Dropkick Murphys, janvier, Signed and Sealed in Blood
  • Le psychodrame du Festival d’été de Québec

    logofeq

    Si vous voulez créer un psychodrame majeur à Québec, c’est simple, parlez de la prévente des laissez-passer du Festival d’été de Québec. Ça marche à tout coup. Tout à coup, des gens qui se promènent pelle en l’air pour demander à l’État de prendre 400 millions de dollars de l’argent des autres pour construire un aréna dont ne connaît aucun locataire assuré font la baboune parce qu’on offre aux festivaliers les plus fidèles de payer de leur propre poche un laissez-passer à 66 $ avant même que la programmation ne soit connue.

    On accuse le Festival de tous les maux, notamment de se payer la tête des gens, même si la pratique est de plus en plus courante pour les festivals d’envergure semblable au FEQ.

    Pourtant, rien ni personne n’oblige qui que ce soit à se procurer un laissez-passer dès le 16 février. Vous voulez attendre le dévoilement de la programmation? Vous êtes TOTALEMENT libres de le faire.

    (suite…)

    Jacques Boivin

    16 janvier 2013
    Festival d’été de Québec, Festivals
  • Le psychodrame du Festival d’été de Québec

    logofeq

    Si vous voulez créer un psychodrame majeur à Québec, c’est simple, parlez de la prévente des laissez-passer du Festival d’été de Québec. Ça marche à tout coup. Tout à coup, des gens qui se promènent pelle en l’air pour demander à l’État de prendre 400 millions de dollars de l’argent des autres pour construire un aréna dont ne connaît aucun locataire assuré font la baboune parce qu’on offre aux festivaliers les plus fidèles de payer de leur propre poche un laissez-passer à 66 $ avant même que la programmation ne soit connue.

    On accuse le Festival de tous les maux, notamment de se payer la tête des gens, même si la pratique est de plus en plus courante pour les festivals d’envergure semblable au FEQ.

    Pourtant, rien ni personne n’oblige qui que ce soit à se procurer un laissez-passer dès le 16 février. Vous voulez attendre le dévoilement de la programmation? Vous êtes TOTALEMENT libres de le faire.

    (suite…)

    Jacques Boivin

    16 janvier 2013
    Festival d’été de Québec, Festivals
  • Critique : The Lone Bellow – « The Lone Bellow »

    [singlepic id=83 w=200 h=200 float=center]
    The Lone Bellow
    The Lone Bellow
    (Descendant Records)
    22 janvier 2013

    Depuis toujours, lorsqu’un artiste ou un groupe connaît un gros succès avec un style original et rafraîchissant, les compagnies de disques flairent la bonne affaire et signent tout ce qui peut ressembler à l’original dans l’espoir de faire la palette.

    Les Beatles ont ainsi été clonés. Chaque compagnie de disque a eu son boys band. Creed est une mauvaise copie de Pearl Jam, et Nickelback est une mauvaise copie de Creed (quoiqu’aujourd’hui, on dirait plutôt que Nickelback passe son temps à se plagier lui-même).

    Les derniers à passer au photocopieur? Mumford and Sons. Sigh No More a connu un succès énorme. Et vlan! Sont apparus des groupes qui sonnaient comme eux. Of Monsters and Men, le groupe islandais de l’heure. The Lumineers avec ses Ho! Hey! Et tant que ça va pogner, les compagnies de disques vont signer ces artistes!

    Dès les premières notes de Green Eyes and a Heart of Gold, on comprend pourquoi The Lone Bellow s’est retrouvé avec un contrat en poche. Harmonies vocales puissantes, folk émouvant, rythme entraînant, refrain facile à chanter. Yep, on est en terrain connu, mais ça s’arrête pas mal là.

    Premièrement, là où les Mumford et cie se la jouent folk, les trois membres de The Lone Bellow assument pleinement leur amour du country. Le trio de Brooklyn se complète extrêmement bien. Le leader, Zach Williams, écrit des chansons d’espoir, de trahison, de rédemption, de foi (oui, de foi… celle qui déplace des montagnes!) et il les chante l’âme à 100 km/h. Il est accompagné à la guitare par Brian Elmquist et à la mandoline par Kanene Pipkin, dont la voix, country à souhait, complète parfaitement celle de Williams.

    The Lone Bellow, c’est également un groupe qui célèbre la diversité. On ne se contente pas de chanter du folk ou du country dans sa forme la plus classique. On y ajoute un soupçon de gospel (c’est tellement bon avec un bon son de guitoune électrique) ou de blues, on saupoudre beaucoup de coeur et d’âme, et voilà, on a un album sans vrai temps mort qui impressionne pour une entrée en matière.

    Le groupe a tout pour devenir big. Très big. On a qu’à écouter une pièce comme Tree to Grow, qui commence tout doucement et se termine le poing en l’air, ou un hymne comme Bleeding Out (la toune folk ultime avec son refrain en ver d’oreille) pour en être convaincu. La seule chose qui pourrait les stopper, c’est une saturation du genre.

    En attendant, on va savourer ce premier album du début à la fin… et espérer une tournée du groupe qui les mènerait au Québec. Ou mieux encore : à Québec.

    [youtube http://youtu.be/-Id-sNOhL0I&w=480]

    Jacques Boivin

    16 janvier 2013
    Albums
  • Mes prestations préférées de 2012

    2013 est commencé depuis presque 10 jours maintenant et les nouveautés commencent à trouver leur chemin sur les tablettes des magasins de disques après une période des fêtes propice aux bilans.

    Avant de commencer la nouvelle année, pourquoi ne pas faire un petit retour rapide sur les prestations auxquelles j’ai assisté en 2012?

    (suite…)

    Jacques Boivin

    8 janvier 2013
    Spectacles
  • Mes albums préférés de 2012

    Décembre commence. J’ai beau être dans le jus, j’ai tellement aimé vous dire avec qui j’avais passé 2011 dans mes oreilles, je n’ai pas pu m’empêcher de préparer une liste semblable pour 2012.

    Quelques petits aveux avant d’aller plus loin. Premier aveu : j’ai manqué beaucoup d’artistes, de disques et de vagues. Gangnam Style? Même pas vu. Pour de vrai. Deuxième aveu : mettre 2012 en rotation et tomber sur Madonna après Avec pas d’casque… elle est pas belle, l’époque dans laquelle on vit?

    Bon. Assez perdu de temps. La liste est sur la page suivante.

    (suite…)

    Jacques Boivin

    10 décembre 2012
    2012
  • Critique : Beth Orton – « Sugaring Season »

    Beth Orton
    Sugaring Season
    (ANTI-)
    2 octobre 2012

    Y’a des artistes qui s’inspirent beaucoup des autres (*tousse*MUSE*tousse*), et y’a des artistes qui inspirent beaucoup les autres. Beth Orton fait certainement partie de cette dernière catégorie. Feist, Laura Marling, Regina Spektor, Kathleen Edwards, elles sont nombreuses à avoir suivi les traces de cette jeune femme qui a été l’une des premières à mélanger folk et musique électronique (le fameux folktronica). Elle nous a d’ailleurs donné quelques bijoux avec les Chemical Brothers.

    Il n’en demeure pas moins que la plupart de ses meilleures chansons sont plus folk, qu’on pense à I Wish I Never Saw the Sunshine, Pass in Time ou Concrete Sky.

    Le dernier disque de Beth Orton, Sugaring Season, vient six ans après Comfort of Strangers, un disque qui est plutôt passé inaperçu. Sugaring Season comme… le temps des sucres! Drôle de titre pour un album parfait pour l’automne, juste assez mélancolique pour regarder les feuilles rougir puis tomber des arbres.

    Orton a peut-être laissé tomber le folktronica, il n’en demeure pas moins qu’on la reconnaît dès les premières notes de Magpie. La guitare et la voix ont beau être accompagnées de cordes et de voix, le ton ne fait aucun doute et le rythme est le sien, ça s’entend.

    Les musiciens qui accompagnent Orton font un travail impeccable. Les cordes touchent droit au coeur. La batterie est un métronome au rythme duquel on tape inévitablement du pied. Orton chante avec une émotion qu’on lui connaissait pas. Something More Beautiful vous donnera le goût de danser collé, collé avec quelqu’un que vous aimez. Call me the Breeze est pleine de couleurs. See Through Blue, qui a été écrite pour sa fille, est une valse amusante et entraînante. Mystery ferme l’album en beauté, comme le soupir d’une personne qui ne porte plus le poids du monde sur les épaules.

    Il serait surprenant que Beth Orton fasse le plein de nouveaux fans avec Sugaring Season. Après tout, elle ne jouit d’aucune rotation radio et l’album de compte pas de grand succès potentiel. Les fans, dont je suis, seront heureux de renouer avec une artiste vraie, qui nous livre un album fort d’un bout à l’autre. On ne s’ennuie pas un instant.

    [youtube=http://youtu.be/028lDfUo5MQ&w=640]

    Jacques Boivin

    4 octobre 2012
    Albums
    2012, 8/10, Albums, Beth Orton, octobre, Sugaring Season
  • Critique : Muse – « The 2nd Law »

    Muse
    The 2nd Law
    (Warner)
    2 octobre 2012

    Si je me fie à mes statistiques de visite, vous étiez très nombreux à attendre deux trucs : mon retour, et le nouvel album du trio britannique Muse, qui ne laisse personne indifférent. Fidèle à son habitude, le groupe fait paraitre The 2nd Law quelque trois ans après l’album précédent, le mega-succès mondial The Resistance, qui a propulsé Matthew Bellamy et ses comparses dans la stratosphère.

    Si Resistance était l’album qui mettait un terme aux comparaisons avec Radiohead pour les remplacer par Queen (Bellamy ne veut-il pas être à la fois Freddie Mercury et Brian May?), The 2nd Law les ramène vers Radiohead et Queen tout en étant fortement inspiré par un certain Sonny Moore, 24 ans, mieux connu sous le nom de Skrillex. On y reviendra.

    Qui dit Muse dit gros rock pompeux, plus grand que nature, lourd à souhait et à la limite du prétentieux. D’autres critiques ont utilisé le terme « grandiloquent » et je dois avouer qu’ils n’ont pas tort. Vous les connaissez, ils ne sont pas du genre à avoir peur des grands mots et Supremacy ouvre le bal comme on s’y attend. Des grosses guitares, du gros orchestre, la chorale des grosses polices, et Bellamy qui casse des fenêtres en chantant plus aigu que jamais. Ça ne peut pas mieux répondre aux attentes que ça.

    Une première surprise suit : Madness est une chanson pop tout ce qu’il y a de plus classique, même si certains croient déjà entendre des similitudes avec le dubstep de Skrillex. Vraiment. On dirait que les couplets ont été composés par George Michael! Le plus ironique, c’est que cette chanson pop toute en finesse et en subtilité (finesse? subtilité? parle-t-on VRAIMENT de Muse, ici?) fait partie des bijoux de l’album. Franchement, c’est bon!

    Panic Station est, de son côté, un espèce de croisement entre Queen et Red Hot Chili Peppers. C’est rythmé, les fans vont adorer.

    Supremacy était la chanson officielle des Jeux olympiques de 2012. Elle représente parfaitement le groupe dans tout ce qu’il y a de plus prétentieux et pompeux. Je peux comprendre pourquoi les athlètes peuvent s’en inspirer : il faut un gros ego pour en apprécier un autre!

    Follow Me est une autre pièce qui étonne. Premièrement, la montée toute électronique est assez étrange pour un groupe axé sur la grosse guitare comme Muse. Mais attendez. Vlà la chute. LA DROP! OUI, LA DROP! Grosse chute, comme les amateurs de dubstep les aiment tant. AVEC UNE GUITARE! Sur le coup, on est soufflé. Puis on se dit que dans le rock, si y’a un groupe qui pouvait nous faire le coup de la drop à part Radiohead, c’était bien Muse. Attendez-vous à ce que les remix brostep envahissent les bars à douches d’ici quelques mois.

    Je viens de parler de Radiohead? Ça tombe bien, parce que la prochaine chanson, Animals, semble avoir été écrite par Thom Yorke. C’est tout de même étonnant. On a passé quoi? Douze, treize ans à se faire dire que Muse était un digne successeur de Radiohead alors que Bellamy avait autre chose en tête et que Thom Yorke faisait tout pour se distancier du son OK Computer? Eh ben voilà, il ne faudra qu’Animals pour que le lien soit plus étroit que jamais. Morning Bell, quelqu’un?

    Si vous aimez U2, vous aimerez Big Freeze.

    Un peu plus loin, on retrouve les deux premières pièces écrites et chantées par Christopher Wolstenholme, Save Me et Liquid State. Petit vent de fraîcheur. Wolstenholme n’est pas Bellamy et ces deux chansons ont leur personnalité propre qui détonnent un peu. Save Me en particulier avec ses accents très indie rock mélodieux et atmosphérique. Liquid State ressemble plus à du Muse en raison des guitares plus lourdes, mais la voix de Wolstenholme, qui est plus métallique, donne un ton plus rock à la pièce.

    L’album se termine avec The 2nd Law, une pièce en deux parties, dont la première est carrément du dubstep et copie-colle les recettes du genre. Oui, c’est impressionnant de savoir qu’il ne s’agit que de guitares remplies de distorsion et que la batterie n’est pas programmée, mais si j’avais voulu entendre Skrillex, c’est son album à lui que j’aurais acheté.

    Au fond, un album fort inégal pour un groupe qui a toutefois le mérite de vouloir toujours aller plus loin après six albums alors que tant d’autres se contentent de faire du surplace après un gros tube. Comme toujours, les fans aimeront, les détracteurs détesteront et les autres passeront leur chemin.

    Cependant, le spectacle associé à cet album risque d’être quelque chose. Je vais certainement y aller.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=Ek0SgwWmF9w&w=640]

    Jacques Boivin

    3 octobre 2012
    Albums
    2012, 2nd Law, 6/10, Critique, Muse, octobre
  • Critique : Passion Pit – « Gossamer »

    Passion Pit
    Gossamer
    (Columbia)
    24 juillet 2012

    Passion Pit aurait-il suscité des attentes trop élevées avec son premier album, l’excellent Manners, qui a pris tout le monde par surprise en 2010? C’est la question que je me suis posée tout au long de ma première écoute du successeur de Manners, Gossamer. L’album n’est pas mauvais, loin de là. Il s’agit même d’un très bon disque. Le problème, c’est qu’il n’y a plus d’effet de surprise et Michael Angelakos, le leader du groupe qui écrit toutes les pièces, suit ici sa propre recette, même s’il s’aventure çà et là hors des sentiers battus.

    La première chanson de l’album, Take a Walk, donne le ton assez clairement : omniprésence des synthétiseurs, gros beat, flot ininterrompu de paroles, refrain pas subtil du tout mais terriblement accrocheur. Aucun doute possible, c’est bel et bien du Passion Pit. Pourtant, il y a quelques différences (un riff de guitare!). Quant aux paroles, il s’agit de l’histoire d’un gars (comprends-tu) qui essaie de survivre à la crise économique américaine.

    Carried Away a un petit côté spécial : des choeurs accompagnent le falsetto d’Angelakos, gracieuseté du groupe a capella suédois Erato. Et quels choeurs! On trempe carrément dans la guimauve, ici, mais pour une fois, c’est dit de manière positive. Constant Conversations est la chanson surprise de l’album : on tombe dans le R n’ B un peu soul. Erato fait encore les choeurs de belle façon.

    Mirrored Sea est une pièce de Passion Pit typique qui n’aurait pas détonné sur Manners. Autre pièce surprenante, Cry Like a Ghost, grosse pièce pop très urbaine tout à fait dans l’air du temps. Il s’agit d’une des pièces que j’ai le plus hâte d’entendre en spectacle (si spectacle il y a…).

    Erato est de retour sur Love is Greed, une autre chanson qui suit la recette élaborée par Angelakos. Quant à It’s Not My Fault, I’m Happy, c’est probablement la chanson qui résume le mieux mon opinion de l’album : la chanson donne des frissons, mais il manque un tout petit quelque chose pour passer à un autre niveau comme le faisait Manners.

    L’album se termine sur une chanson aussi fascinante qu’inquiétante. Where We Belong raconte un incident qui a mené à une tentative de suicide d’Angelakos lorsqu’il avait 19 ans. À la lumière de ce qu’on sait aujourd’hui (Michael Angelakos a confirmé qu’il était maniaco-dépressif et il a fait un séjour dans un établissement psychiatrique de l’État de New York cet été, ce qui a causé l’annulation de quelques spectacles), on ne peut qu’espérer qu’Angelakos gagnera son combat.

    Gossamer est l’oeuvre d’un homme troublé en quête de son identité propre. C’est un bon disque. De la bonne pop. Avec un son unique, même s’il rappelle souvent l’album précédent. Si vous ne vous creusez pas trop la tête et voulez de la musique qui semble joyeuse et dansante, Gossamer vous plaira. Si vous vous attardez un tant soit peu aux paroles et à l’attitude du chanteur, vous aurez peut-être, comme moi, envie de prendre Michael Angelakos dans vos bras et lui demander comment ça va.

    Techniquement, Passion Pit sera à Osheaga le 5 août prochain. Je dis bien techniquement, parce qu’on ne sait pas comment ira Angelakos rendus là. Je sais à quel point un spectacle de Passion Pit, ça peut être cool et lumineux. Mais je sais aussi que je préférerais un troisième album de Passion Pit avec un Angelakos qui maîtrise ses démons qu’un show quelques mois avant qu’il ne fasse une grosse connerie.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=dZX6Q-Bj_xg&w=640]

    Jacques Boivin

    20 juillet 2012
    Albums
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