Le Cercle fut le théâtre d’une soirée intime hier soir où des groupes, tout en majuscules, nous ont présenté une soirée haute en couleur.
Beat SEXÜ
Crédit photo : Nicolas Padovani.
C’est Beat SEXÜ qui a brûlé les planches le premier, vers 22h. Fiers représentants de la scène locale, les Sexüs ont profité de cette occasion pour casser quelques nouvelles chansons dans un set complètement retravaillé. On les retrouvait hier soir avec un plaisir renouvelé : les mélodies accrocheuses, le disco savoureux et les textes grivois étaient toujours au rendez-vous, mais avec encore plus d’assurance et d’intensité qu’avant. Enfilant bientôt les pièces les unes après les autres, Beat SEXÜ n’a pas manqué de faire danser les spectateurs (et même un papi très enthousiaste). Bien que les pièces inédites aient été au cœur du spectacle, on a aussi pu danser au son des classiques Je t’aime tellement, Le reste du temps et, bien sûr, Dirty Jim. On se serait cru dans un club des années 1980, les projections d’Ariane Petitclerc et le jeu d’éclairage aidant aussi à faire opérer le charme.
IDALG
Crédit photo : Nicolas Padovani.
L’arrivée d’IDALG sur scène a fait changer l’atmosphère du tout au tout. En effet, si le groupe partage l’intensité de Beat SEXÜ, il a un style bien à lui. Né de feu Il Danse Avec Les Genoux, IDALG fait plutôt dans le rock très dark. Alliant le festif, le planant, le psychédélique et le punk, leur musique coup-de-point-d’exclamation nous a stupéfait pendant plus d’une heure. Il faut dire qu’il est difficile de résister à l’intensité des six musiciens qui se donnaient devant nous sur scène. Le public, sautant partout à la fin de la prestation, en a redemandé jusqu’à ce que le groupe soit à court de chansons.
Lydia Képinski a su captiver les spectateurs qui s’étaient rassemblés au District hier soir pour écouter ses chansons dans le cadre des soirées Apéros FEQ. Pendant un peu plus d’une heure, ils ont gardé les yeux (et les oreilles) rivés sur elle, et pour cause! Lydia a livré une performance authentique et bien rodée.
Après s’être présentée elle-même et avoir discuté un peu avec le public de notre service de déneigement (dois-je rappeler qu’il a fait tempête mercredi ?), l’artiste a d’abord joué une pièce seule à la guitare. Cet arrangement laissait toute la place à sa voix haut-perchée et onirique.
La suite de la soirée a pris la forme d’un gros crescendo musical. Accompagnée à la batterie, aux synthés et au violon par ses deux musiciens, Lydia Képinski nous a présenté des pièces de plus en plus intenses, de plus en plus saturées du côté des arrangements. Elle échangeait parfois sa guitare contre une basse pour compléter le tout.
Le tout a pris une tournure nettement plus électro lorsque la sixième chanson, Brise-glace, nous a heurté de plein fouet. Les samples se mêlaient aux notes des musiciens et on avait rajouté des effets au violon pour la pièce suivante. La chanteuse elle-même a su nous montrer la versatilité de sa voix, qui prenait tantôt un air désinvolte et qui tantôt glissait sur les notes comme l’aurait fait Lhasa de Sela.
Au total, on aura entendu huit pièces de la jeune auteure-compositrice-interprète, dont plusieurs qui ne figurent pas sur son EP paru en novembre dernier. Toutes avaient des textes travaillés enrobés d’une musique rock-introspectif aux influences diverses. Sans oublier leur petit côté coup-de-poing qui va si bien à Lydia Képinski.
L’artiste de Montréal sera à nouveau en spectacle à Québec dimanche prochain au Cercle avec The Brooks et Gazoline, dans le cadre de la Bourse RIDEAU.
En arrivant sur Saint-Joseph une quinzaine de minutes avant l’heure du spectacle, j’ai pu constater que plusieurs personnes faisaient la file pour entrer au Cercle. C’était peut-être la première fois que j’étais contente d’attendre dans un line-up, parce que c’était la récompense d’un groupe local qui persévère dans ce qu’il fait malgré les nombreuses difficultés de la scène émergente. La salle a en effet affiché complet dès 21h15, l’heure à laquelle De la Reinemontait sur scène pour débuter la soirée.
De la Reine
De La Reine. Crédit photo : Nicolas Padovani.
Alors que je me frayais un chemin parmi la masse de spectateurs en sortant du vestiaire, les premières notes du groupe commencèrent à danser dans mes oreilles. De la Reine avait préparé une introduction musicale qui nous amenait lentement vers son monde. J’ai fini par me rendre tout en avant, car à chaque endroit où j’arrêtais pour écouter j’étais malheureusement dérangée par des verbomoteurs qui n’ont d’ailleurs pas démordu de toute la soirée. C’est donc la tête collée sur les amplis que j’ai pu apprécier mon début de soirée.
Le groupe a livré une performance énergique, un véritable spectacle qui renouvelait les pièces de l’album. Tant pis pour ceux qui n’en ont pas profité, les autres spectateurs (que je pus apercevoir en avant) semblent avoir été conquis.
De La Reine. Crédit photo : Nicolas Padovani.
Harfang
J’ai pu me déplacer vers le premier rang juste à temps pour l’entrée de Harfang, qui fut acclamé par les spectateurs. Dès qu’il eut «cassé» sa première pièce, le groupe décupla d’intensité pour nous offrir un spectacle dynamique et bien rodé. Les musiciens avaient fait le choix judicieux de présenter les titres de Laugh Away The Sun dans le désordre et d’y insérer une ou deux chansons de leur maxi précédent. Résultat : leur prestation n’a été qu’un énorme crescendo vers le bloc final, lorsqu’ils ont joué l’une après l’autre Stockholm et Pleasure. Le public a d’ailleurs débordé d’enthousiasme en entendant ces simples qu’il semblait bien connaître. Disons que je n’étais pas la seule à connaître les paroles.
Harfang. Crédit photo : Nicolas Padovani.
En écoutant l’album, on aurait pu se demander comment les chansons allaient être interprétées en spectacle. La réalisation ajoutait beaucoup d’effets issus du numérique, comme le groupe nous l’avait annoncé en entrevue (que vous pouvez lire ici). Ils ont d’ailleurs été fidèles à leur propos et ont su intégrer ces effets aux pièces, mais aussi aux jeux d’éclairage opérés par Kevin Savard.
Harfang. Crédit photo : Nicolas Padovani.
Harfang a terminé la soirée en rappel avec UFO et Exposure, deux pièces tirées de Flood, nous laissant tout de même sur notre faim. Les musiciens, acclamés de plus belle à la fin de leur performance, semblaient être eux-mêmes dépassés par l’intensité des évènements. Ce n’est pas tous les jours en musique qu’on profite du fruit de son travail.
Harfang. Crédit photo : Nicolas Padovani.
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Tournée Harfang / De la Reine
Cette soirée marquait le début d’une tournée en compagnie De La Reine (visiblement une formule gagnante), qui se poursuivra jusqu’en mars.
JANVIER
26: Québec (Le Cercle)
27: Trois-Rivières (Le Zénob)
28: Gatineau (Le Petit Chicago)
FÉVRIER
2: Montréal (Le Divan Orange)
4: St-Casimir (La Taverne)
11: Ste-Anne-des-Monts (Le Malbord)
12: Québec (Showcase RIDEAU)
17: Chicoutimi (Le Sous-Bois)
18: La Malbaie (L’Auberge de jeunesse de la Malbaie)
De gauche à droite: Alexis Taillon-Pellerin, Mathieu Rompré, Samuel Wagner, David Boulet Tremblay / Crédit Photo: Nicolas Padovani
Avec ses deux premiers EP parus en 2014 (Harfang EP) et en 2015 (Flood), Harfangétait un groupe qui se laissait gentiment classer dans la catégorie indie-folk-rock. L’album long Laugh Away The Sun, qui sera lancé à Québec le 26 janvier prochain, présente pour sa part un style beaucoup plus éclaté en accordant une place à des saveurs électro et pop. À l’occasion de la sortie de cet opus, nous avons rencontré quatre membres du groupe: Samuel Wagner (voix, etc.), Alexis Taillon-Pellerin (basse, etc.), Mathieu Rompré (batterie) et David Boulet Tremblay (guitare électrique). Il ne manquait qu’Antoine Angers (guitare acoustique, etc.). Ce fut l’occasion de parler de Laugh Away The Sun, du processus de création derrière ses pièces, mais aussi de faire ressortir les enjeux auxquels un groupe émergeant peut être confronté lors de la réalisation d’un album entièrement autoproduit. Entrevue avec un groupe local qu’on suit – et qu’on a aimé suivre – depuis ses débuts.
Une nouvelle étape pour Harfang
Harfang / Crédit Photo: Nicolas Padovani
«On a toujours voulu faire un album», avoue Samuel. Or, la réalité actuelle dans le milieu de l’industrie de la musique est telle que, bien souvent, il faut d’abord passer par la réalisation d’un maxi : «Maintenant les groupes sont souvent autoproduits, et faire un EP ça coûte vraiment moins cher, c’est vraiment moins long pis tu te plantes moins. Ça te permet aussi de faire les choses toi-même», explique Alexis.
Presque deux ans après le lancement de Flood et suite à leur apparition au FEQ en 2015 et en 2016, Harfang a gagné en expérience ainsi qu’en visibilité. «On a fait nos dents», énonce David. Pour les membres du groupe, Laugh Away The Sun était donc la suite logique de leur parcours. «L’album, c’est vraiment le début de quelque chose de plus sérieux. Ce n’est pas que nos autres albums n’étaient pas sérieux, mais là c’est une nouvelle étape pour nous», ajoute Alexis.
Faire un album : un parcours difficile mais enrichissant
Selon les membres de Harfang, le processus de création de Laugh Away The Sun s’est étalé sur plus d’un an : «C’est tout ce qu’on a fait de 2016, à part quatre gros shows … et même de la fin de 2015», raconte Mathieu. Pour le groupe, cela aura été somme toute une année difficile pour plusieurs raisons. «On en parle de même ouvertement, mais c’était rough», avoue Alexis, qui concède aussi que le groupe a failli se séparer.
Tout d’abord, la pression de réaliser un album de A à Z dans un délai prescrit pesait chacun des membres, comme l’explique David : «Ce n’est pas la pression que les gens attendent quelque chose, mais la pression que nous on se met, et la pression de réussir dans le deadline qu’on s’est donné, explique-t-il. Quand on s’est tous dit ‘ok, on commence le processus de faire un album’, [Alexis] et Antoine parlaient déjà d’un échéancier. On savait déjà à quelle date il faudrait idéalement le sortir pour le plan communication, le booking et tout ce côté-là. On savait combien de temps on aurait, et combien de temps on passerait dans chaque période de création : la compo, la préprod, l’enregistrement. C’est plus ce côté-là qui a été difficile, plus que le fait qu’il y ait des gens qui attendent un résultat», raconte David.
Harfang / Crédit Photo: Nicolas Padovani
«On se rendait compte à la fin du processus qu’il y avait des affaires qui ne marchaient pas, ajoute Samuel. Et il fallait que ça marche ! Mais on n’avait pas le choix d’avoir un deadline», concède-t-il. Pourquoi se mettre autant de pression pour rentrer dans les temps, pouvait-on se demander. Alexis anticipe la question : «On voulait sortir cet album-là [dans les délais qu’on s’était donnés] parce que, dans notre situation – 100% indépendants et autoproduits – on ne peut pas se permettre un moment où il ne se passe plus rien. C’est sûr qu’il y a des périodes creuses, ça fait partie de tous les métiers de création : à un moment donné tu n’as pas le choix de t’isoler pis de faire tes choses. Mais dans notre cas, c’est que la remontée après, si elle se fait trop tard, eh bien c’est nous qui allons la subir et on le sait déjà», explique-t-il. Il avoue cependant de pair avec les autres membres que, malgré ces difficultés, ce parcours prend son sens dans sa réalisation : «Ça devient quasiment une drogue de sortir un album, c’est tellement trippant de présenter ce contenu-là qui est notre plus gros projet à tous les cinq.»
Des thèmes sombres et lumineux
Harfang / Crédit Photo: Nicolas Padovani
Selon Samuel Wagner, le thème majeur de Laugh Away The Sun serait d’ailleurs celui de la dépendance : «C’est le thème qui ressort dans l’album et j’ai l’impression que c’est comme notre amour pour la musique…On est dépendants à la musique, mais c’est difficile et ça peut nous mettre dans le trou financièrement. Mais on n’a pas le choix», avoue-t-il. Dans les pièces à proprement parler, le thème prend des formes changeantes, comme le souligne le chanteur : «Il est exploité tout le long de l’album de façon différente, de façon plus ou moins subtile. Ce n’est pas spécifique à quelque chose : ce n’est pas la dépendance à la drogue ou à l’amour… C’est un peu tout ça en même temps. C’est le fait de ne pas avoir le contrôle de soi-même, de ses démons. De ne pas savoir comment les contrôler et d’être complètement démuni par rapport à ça.»
Tout comme les ivresses et les coups durs d’une dépendance, Laugh Away The Sun joue avec la noirceur et la lumière. Le titre, en ce sens, est évocateur : «‘Laugh away’ c’est une expression qui est quand même légère, mais juste parce qu’on parle du Soleil et de la lumière dans son idée, ça devient lourd. C’est comme un contraste», explique David. «Faire disparaître le Soleil, c’est une image qui exprime une entrée dans quelque chose de plus sombre», énonce Alexis.
Ainsi, aux côtés de pièces chargées d’intensité comme Pleasure, l’aspect lumineux de l’album – qu’on retrouve notamment sur des pièces comme Fly Away ou Wandering – prend une teinte particulière : «C’est une naïveté qui, pour nous, quand on l’a écrit, cachait quelque chose encore une fois, explique le bassiste. Il n’y a pas un texte [sur l’album] qui est fondamentalement joyeux. Même Lighthouse, qui a un texte d’espoir.», ajoute-t-il.
Le processus de création : trois lieux, trois périodes
Harfang / Crédit Photo: Nicolas Padovani
«Il y a quand même trois phases qui se sont opérées dans la création de l’album et on peut les cibler selon l’endroit où on était, raconte Alexis. La première phase remonte à longtemps, c’était dans le sous-sol chez mes parents.» C’est dans cet espace assez restreint qu’auraient été composées Stockholm et Lighthouse. «Et après ça on est arrivés à l’île d’Orléans, poursuit le bassiste. Il y a une autre vibe qui est rentrée – faut dire aussi que c’était l’été – on a fait les bases de Truth, de Fly Away et de [Pleasure]. […] La troisième phase c’est au Pantoum. C’est là qu’on a fini Truth, Pleasure et qu’on a fait Kneel», conclut-il.
Certaines pièces, comme Stockholm, furent le résultat de jams en groupe. D’autres, comme Pleasure, ont une histoire un peu plus anecdotique. «Pleasure moi je me souviens très bien comment ça s’est fait ! Je pense que ça a coloré la tune», s’exprime Samuel. Le groupe travaillait alors dans une grange à l’île d’Orléans, à l’endroit même où on les avait rencontrés pour notre entrevue en juillet 2015. «Ce soir-là, je pense qu’on était tous écœurés, on ne savait plus ce qu’on faisait», poursuit le chanteur. «Il fallait qu’on compose du nouveau stock, on s’était dit qu’on voulait 10 tunes et on en avait comme trois ou quatre de composées, et ça faisait comme trois jams qu’il ne se passait rien», ajoute Mathieu. «Et là j’ai commencé à gosser sur une pédale d’effet, pis je me suis dit ‘bon, c’est la seule affaire qu’on peut faire, sinon on s’en va toute chez nous pis c’est plate’», explique Samuel. «En même temps, nous de notre bord, on travaillait une ligne d’accord», complète Alexis, ce sur quoi David ajoute en riant : «On travaillait sur une tune que tu voulais pas faire !», en s’adressant à Samuel. Alexis reprend : «On travaillait une ligne d’accord, pis Sam travaillait un truc plus dans l’effet et dans le vocal, et finalement, chemin faisant, les trucs se sont mergés.», conclut Alexis.
Selon les membres du groupe, l’histoire de la composition de Pleasure se révèle dans sa musique. «Pleasure il y a quelque chose de violent, il y a beaucoup de détresse là-dedans, et aussi un genre de défoulement. Il y a de l’entêtement dans cette tune-là» explique Samuel. «Et ça ouvre à la fin, comme si on avait réalisé qu’on avait une tune!», s’exclame David.
Laugh Away The Sun : rupture ou continuité ?
Le résultat de l’ensemble du processus de création peut frapper, notamment parce que les nouvelles pièces se distinguent des autres compositions de Harfang. Le simple Stockholm, paru le 13 décembre dernier, laissait même présager un tournant assez radical. «On voulait choquer un peu les gens, honnêtement !», avoue le chanteur. «Avec Stockholm on n’y a pas été avec le dos de la cuillère ! Le changement est plus modéré sur l’ensemble de l’album », poursuit-il. En effet, comme l’explique Mathieu Rompré, cette pièce est selon eux «la plus pop de l’album». Flatline, un autre titre paru en mai 2015, montrait d’ailleurs qu’une certaine continuité serait conservée malgré tout.
«On faisait un peu la suite de Flood avec Flatline ; c’est une chanson qui est vraiment dans la même vibe, raconte Alexis. Quand on a sorti Stockholm, c’était plus dans la volonté de, disons, faire une rupture avec Flood et de surprendre les gens qui nous connaissent. On présentait en quelque sorte notre direction artistique pour Laugh Away The Sun [avec ces deux simples]».
Harfang / Crédit Photo: Nicolas Padovani
Rupture et continuité, un autre contraste qui semble donc être exploité dans le style musical de Laugh Away The Sun, comme l’explique Mathieu Rompré : «Il y a des tunes quand même vraiment pop et il y en a d’autres qui sont plus pour les mélomanes crinqués qui veulent écouter de la musique un peu plus compliquée et avec plus de couches», décrit le batteur. En un sens, c’est comme si après Flood le groupe avait voulu explorer les deux extrêmes qu’il cherchait alors à concilier. Dans leur dernier maxi, le groupe avait effectivement simplifié à leur maximum des noyaux musicaux afin de les rendre notamment plus accessibles à l’écoute. Dans Laugh Away The Sun, la dichotomie des pièces a permis au groupe d’exploiter une esthétique plus complexe et chargée, comme l’exprime David : «Les deux premiers [maxis], c’était vraiment cinq personnes qui jouent chacun sa partie. On voulait avoir plus de couches, un arrangement un peu plus étoffé que juste entendre cinq instruments [pour l’album].»
Une réalisation qui concilie acoustique et numérique
Le secret du groupe pour faire tenir ensemble l’indie-folk-rock, l’électro et le pop réside dans leur travail de réalisation de l’album : «Une ligne directrice au niveau de la réalisation, ça a vraiment été de mélanger une esthétique acoustique folk avec parfois une esthétique plus rock, mais aussi de faire un contraste avec des sons, des sonorités vraiment numériques. Il y a des effets qui sont purement numériques sur l’album et on ne s’en cache pas», explique Samuel Wagner, qui a beaucoup travaillé à la réalisation de l’album. Selon lui, le numérique pouvait être utilisé comme un instrument pour ajouter des couleurs aux pièces. «On trouve que le numérique peut de façon artistique amener énormément à des tunes en contrôlant des glitch sonores, ce qui a été fait», complète Alexis. «Il y a des bug sur l’album qui sont littéralement contrôlés, ajoute Samuel. Ça peut me prendre une heure programmer des faux bug.» Au final, ce traitement au numérique a permis de donner aux pièces leur unité : «C’est la colle entre toutes les tunes finalement. Qu’elles soient folk, qu’elles soient plus rock ou qu’elles soient plus électroniques, elles ont toutes cette esthétique-là du numérique qui semble ne plus être contrôlée, mais qui l’est en fait», confirme Samuel.
Le numérique a aussi été utilisé par le groupe dans le but d’ajouter les couches et la complexité désirées à leur musique : «Musicalement ce n’est pas plus complexe, confirme Samuel. Mais au niveau des textures, au niveau de l’assemblage, ce l’est». Leur volonté était de dépasser les simples lignes musicales jouées chacune par un musicien et identifiables : «Quand t’as peu de pistes et que t’entends cinq musiciens, t’entends cinq lignes. Dans cet album-là, t’entends beaucoup de choses», explique Alexis. «Moi je le voyais un peu comme du collage, ajoute Samuel. On a mis des trucs qui sortent du band, littéralement, et même des fois qui sortent de la tune en quelque sorte.»
Laugh Away The Sun en spectacle : «plus rock que folk»
L’ensemble du traitement numérique et l’idée des glitch sonores seront récupérés dans les performances, aux dires des musiciens qui préparaient leur spectacle lorsqu’on les a rencontrés. «Ça va être exploité dans le show, confirme Samuel. C’est ça qu’on essaye de travailler en ce moment. Même à l’éclairage, au niveau de la mise en scène, cette esthétique-là – numérique, qui bug – va être représentée de plusieurs façons.» Par ailleurs, on a déjà eu un aperçu de la façon dont le groupe pouvait allier glitch sonore et visuel par l’entremise du vidéoclip de Stockholm, réalisé par Antoine Bordeleau.
Harfang / Crédit Photo: Nicolas Padovani
Depuis trois ou quatre jours, les membres de Harfang planchaient en effet sur leur spectacle à temps plein. «En fait ça a été un laboratoire de trois journées de huit ou dix heures, avec un break pour dîner et c’est tout», précise Mathieu. Apparemment, les résultats sont concluants : «La plus grosse partie est faite, et j’oserais dire que ça s’est bien passé en définitive. C’est-à-dire qu’on n’a jamais travaillé un show comme on l’a fait dans les trois ou quatre derniers jours», énonce Alexis. Ils ont d’ailleurs fait appel à d’autres collaborateurs pour enrichir le tout : Audrey Anne Hamel a contribué à la mise en scène et Kevin Savard, aux éclairages. Résultat, un spectacle indépendant qui serait «quasiment dans les normes du show-business».
Pour ce qui est du ton du spectacle, le bassiste nous assure en outre qu’on aura droit à quelque chose de «plus proche d’un show rock que d’un show folk» avec «clairement plus d’énergie». «Ça va être dynamique comme show», assure Mathieu pour sa part. «Il va y avoir un rythme aussi auquel les gens ne sont probablement pas habitués de notre part, c’est-à-dire un rythme dans le show, ajoute Alexis. C’est un spectacle.»
Harfang / Crédit Photo: Nicolas Padovani
À venir : Lancements et spectacles
Le lancement à Québec se fera au Cercle en compagnie De la Reine. Ce spectacle marquera le début d’une tournée commune qui comprend aussi le lancement de Harfang à Montréal le 2 février prochain, au Divan Orange. Enthousiastes, les membres du groupe ont hâte de présenter l’ensemble de leur travail et anticipent un résultat favorable. «Moi je prévois que ça soit notre plus grosse année jusqu’à présent», nous disait Mathieu Rompré. On leur souhaite !
Tournée Harfang / De la Reine
JANVIER
26: Québec (Le Cercle)
27: Trois-Rivières (Le Zénob)
28: Gatineau (Le Petit Chicago)
FÉVRIER
2: Montréal (Le Divan Orange)
4: St-Casimir (La Taverne)
11: Ste-Anne-des-Monts (Le Malbord)
12: Québec (Showcase RIDEAU)
17: Chicoutimi (Le Sous-Bois)
18: La Malbaie (L’Auberge de jeunesse de la Malbaie)
25: Sherbrooke (La Petite Boîte Noire)
MARS
5: St-Hyacinthe
AVRIL
8: Baie-Comeau (L’Ouvre-Boîte Culturel)
Harfang / Crédit Photo: Nicolas Padovani
Harfang / Crédit Photo: Nicolas Padovani
De gauche à droite: Alexis Taillon-Pellerin, Mathieu Rompré, Samuel Wagner, David Boulet Tremblay / Crédit Photo: Nicolas Padovani
Le groupe local Harfangprésente aujourd’hui un nouvel extrait tiré de leur album Laugh Away The Sun, qui sortira le 20 janvier prochain. Cette pièce, intitulée Pleasure, est accompagné de matériel vidéo réalisé par Antoine Bordeleau.
Ce extrait audio et vidéo s’inscrit dans une volonté plus large d’offrir un contenu multimédia qui accompagnera le nouvel album. C’est aussi ce qui avait été fait pour Flood, le dernier maxi du groupe. David Boulet Tremblay, guitariste du groupe, nous en avait glissé un mot dans une entrevue à paraître bientôt: «Pour [les pièces de] Flood, chacune avait sa photo qui respectait un peu la tune», nous avait-il expliqué.
On peut donc s’attendre à d’autre contenu multimédia de la part de Harfang dans les prochains mois. D’ici là, le groupe lancera son album à Québec le 26 janvier prochain au Cercle, en compagnie du groupe De la Reine.
Restez aussi à l’affût pour la parution de notre entrevue de fond au sujet de l’album, qui sera publiée le jour de la sortie de Laugh Away The Sun.
C’est dans le cadre des tournées de Route d’artistes, un réseau de concerts qui misent sur l’intimité, que David Marin est venu partager sa soirée et sa musique avec nous. Il faut dire que le choix était bon : la Librairie Saint-Jean Baptiste est le lieu tout désigné pour créer une atmosphère chaleureuse. Un peu plus d’une trentaine de personnes – et c’était complet – se sont donc rassemblées pour vivre ce spectacle qui prenait parfois les airs d’un party de famille.
David Marin / Crédit photo: Gabriel Potvin Caissy
Posé entre Le guide du trappeur et Le Kalevala, sur la «scène», David Marin a présenté ses chansons en formule solo. Il s’accompagnait tantôt à la guitare (même pas besoin de micro), tantôt au piano. Au total, on a pu écouter une vingtaine de ses chansons, principalement tirées de ses deux albums: A côté d’la track et Le choix de l’embarras. Sa musique, tantôt calme et tantôt endiablée, joue autant avec les dynamiques qu’avec les mots. Véritable parolier, David Marin compose en effet des textes qui déclinent souvent leur sens en plusieurs couches.
La formule solo était intéressante, car les versions réarrangées pour guitare et piano permettaient de redécouvrir les pièces sous une forme souvent complètement nouvelle. On a notamment pu entendre une Rest area style Elvis alors que la pièce originale est plus «stoner», aux dires de son compositeur.
Les arrangements au piano prenaient d’ailleurs souvent des airs de boogie-woogie, ce style afro-américain précurseur du rock and roll. Il est aussi pertinent de remarquer que même accompagnées d’un seul instrument, n’avaient presque rien à envier à leur formule full band.
David Marin / Crédit photo: Gabriel Potvin Caissy
En plus de nous présenter ces redécouvertes, David Marin a décidé de «casser» quelques nouvelles chansons avec nous. On a pu entendre trois nouveautés, dont C’est pas l’gros high, qui annoncent les couleurs d’un éventuel prochain album. Tout en restant dans le même style, David Marin arrive avec ces pièces à faire encore dans l’original, ce qui n’est pas rien.
Finalement, le compte-rendu de cette soirée ne serait pas complet si l’on faisait abstraction de l’ambiance que l’artiste a su installer tout au long de sa prestation. Discutant, rigolant avec le public, ses pièces étaient rythmées – et parfois même interrompues – par des anecdotes, des blagues et ses altercations avec un «jeune homme» de 10 ans qui n’avait pas la langue dans sa poche ce soir-là! Il n’est donc pas étonnant qu’à la fin de la soirée, après deux sets complets, on ait souhaité secrètement que ça continue encore un peu.
Cette année, le Pantoum a décidé d’actualiser les traditions de Noël en organisant son propre pré-réveillon au Cercle. Ce fut l’occasion de réunir ceux qui contribuent de près ou de loin à cet organisme pour un bon vrai party, mais aussi de lancer Minuit, Pantoum, une compilation de reprises de Noël à laquelle ont participé différents artistes de la ville de Québec.
Entre l’ouverture des portes et la première prestation, les spectateurs étaient invités à prendre une bière (ou plus) pendant que Jean-Étienne Collin Marcoux mettait l’ambiance avec ses meilleurs vinyles de disco de Noël. Aux alentours de 22h, ce dernier est monté sur scène pour présenter la soirée : le show allait être un peu comme un buffet de Noël, il y en aurait pour tous les goûts. On a d’ailleurs commencé avec le canapé un peu étrange mais quand même bon : Isa Cobra nous a fait son interprétation prog de Greensleeves en solo à la flûte à bec.
Headache24 / Crédit photo: Alice Chiche
La formule de la soirée, entre spectacle et party, était assez éclatée. On a eu droit à quelques prestations parfois espacées de moments où le DJ Jean-Lutin – qui portait vraiment un pull de lutin – prenait le relais. Vers 22h30, Headache24 est monté sur scène pour jouer quelques pièces, dont The Xmas Tradgedy, excellente pièce pour mettre du post-punk lo-fi dans ton noël.
Ce fut ensuite au tour de Sam «Sinatra» Wagner de nous présenter, en chemise et nœud pap, la reprise de Nat King Cole qu’il avait enregistrée avec Floes pour la compilation des fêtes. On l’aura rarement vu aussi crooner qu’au Pantoum de Noël avec sa coupe de vin et sa tuque de noël offerte par une admiratrice secrète (devinez qui). Low Batt (a.k.a Laurence Gauthier-Brown de VICTIME) a suivi juste après avec son Santa bebé franc et nonchalant. La dernière apparition solo de la soirée a été réservée à Émilie Rioux, qui nous a rappelé comment vivre le blues de Noël à la Elvis.
Après ces quelques prestations, les groupes nés des entrailles du Pantoum ont déferlé sur scène avec l’énergie qu’on leur connaît. De la Reine a ouvert le bal avec De la Reine au nez rouge. Le groupe a aussi fait revivre deux reines du pop pour un instant avec des reprises de Beyoncé et de Madonna, au grand plaisir des spectateurs (et surtout de Simon Provencher). Ceux-ci n’ont pas été mis en reste étant donné qu’Alex Martel/Anatole a enchaîné – et s’est déchaîné – avec Bienvenue dans mon cauchemar, une reprise traduite de la chanson d’Alice Cooper. Gros Jean-Mi (a.k.a Jean-Michel Letendre Veilleux) a pris le relais accompagné de ses choristes pour présenter un interlude sentimental : il a entonné Mon beau Civic, ode ironique à ce véhicule quatre cylindres.
«Bienvenue dans mon cauchemar» /Crédit photo: Alice ChicheBEAT SEXÜ / Crédit photo: Alice Chiche
C’est finalement BEAT SEXÜ qui est venu nous «pitcher le clou du spectacle dans face», tel que nous l’a décrit Jean-Étienne. En duo avec Anatole/Alex Martel, ils ont débuté en grand en présentant D.M.S.R. de Prince «en français SVP». On sait maintenant que les clôtures du deuxième étage du Cercle supportent bel et bien le poids du chanteur sans inhibition/avec talent. Deux chansons aux saveurs de canne à sucre ont suivi pour glorifier la naissance de «Jésus, le premier des Jedi» et pour faire groover Le reste du temps (des fêtes). Jean-Michel a fait un petit bain de foule sur Dirty Jim et a amené la soirée à son paroxysme en nous chantant Papa, maman, bébé, amour, véritable hymne à la joie pantoumesque.
La soirée s’est continuée jusqu’aux petites heures du matin avec l’aide du DJ Jean-Lutin. L’ambiance était bonne autant pour danser que pour prendre une bière et discuter entre amis. En somme, on a eu droit à une soirée éclatée et intense qui terminait bien la saison d’automne du Pantoum. D’ici les retrouvailles en janvier, vous pouvez mettre la main sur la compilation de Noël, qui se trouve encore sur Bandcamp au prix d’une contribution volontaire. Tous les sous ramassés iront à l’organisme du Pantoum. Sur ce, je vous souhaite aussi un merveilleux temps des fêtes !
Le Pantoum a choisi de finir sa saison en grand en accueillant The Luyas dans ses murs vendredi dernier. Le passage du groupe montréalais à Québec marquait aussi le dernier jour d’une tournée lancée en vue de célébrer leur dixième anniversaire. Accompagnés d’Abrdeen en première partie, ils ont su captiver l’auditoire avec leur musique atmosphérique et innovatrice.
The Luyas
The Luyas / Crédit photo: Gabriel Potvin Caissy
Les quatre musiciens de The Luyas sont montés sur scène aux alentours de 22h45. Maniant toutes sortes d’instruments, en en trafiquant parfois les sons, ils parvenaient à créer un fond musical tantôt saturé, tantôt planant sur lequel la voix douce et vaporeuse de la chanteuse venait déposer ses mélodies. On eut droit à des passages de cor modifiés pour donner un effet électro, à une chanson accompagnée au moodswinger ainsi qu’à des rythmes de batterie vibrants qui, par leur accent sur la répétition, ajoutaient une touche transcendantale au tout. Il faut souligner que le jeu d’éclairage avec les ampoules disséminées sur la scène rajoutait quelque chose à l’atmosphère des chansons.
Le groupe montréalais nous a joué des pièces de son plus récent maxi – Says You – qui marquait le retour en force du groupe après les quatre ans qui séparaient cet opus de l’album précédent, paru en 2012. On a aussi eu la chance d’entendre quelques chansons inédites, telles que Self-Unemployed, qui se retrouveront sans doute sur un prochain album. Le spectacle s’est terminé sur un rappel retentissant avec la chanson homonyme Says You. Les spectateurs, pour la plupart médusés tout au long de la performance du groupe, les ont applaudi chaleureusement.
Abrdeen
Abrdeen / Crédit photo: Gabriel Potvin Caissy
Heureusement pour les spectateurs ayant bravé le froid et la fin de session, Abrdeen les a accueilli chaleureusement en leur présentant son rock downtempo tantôt langoureux, tantôt assez garage. Leur musique, rappelant celle de Beck ou encore certaines pièces du film Scott Pilgrim versus the World, avait quelque chose de résolument accrocheur, d’une simplicité efficace.
La bonhomie des musiciens et leur plaisir évident à jouer ont rapidement rendu l’ambiance intime et amicale. Ils ont présenté, plus ou moins fidèlement – ils ont avoué ne pas les avoir pratiquées depuis un bon moment – les pièces qui figureront sur leur maxi à paraître en 2017. Le groupe a su entertainer ses spectateurs jusqu’à la fin, et ce malgré les cordes brisées de la guitare de la chanteuse, qui en a profité pendant son «solo» pour venir danser avec nous sur le parterre.
Chronique : courrier du coeur
Bon, je suis en retard un peu pour rendre ma chronique [pas juste un peu!]. J’ai dit à Mary que je l’avais oubliée, que j’avais la tête ailleurs. La vérité c’est que notre relation [littéraire] est de plus en plus distante [J’avais remarqué]. Tous les jours j’ai l’impression qu’elle me cache quelque chose [C’est toi qui as commencé!]. J’ai même trouvé des cheveux sur son manteau et malgré ma calvitie croissante, je pense pas que ce soient les miens [Bingo! Tu étais parti de ma vie littéraire depuis si longtemps – deux semaines – , il fallait que je me trouve un autre chroni-coeur! Mais ce n’était que du vent, tu le sais bien que personne ne parle de crottes de nez comme tu le fais!].
Je pense que ça vaut encore la peine d’essayer [pour vrai? 😀], si vous connaissez un bon endroit pour une thérapie de couple, je suis tout ouïe. En attendant j’ai quand même laissé ma haine grandissante de côté [JOIE!]. Les Luyas étaient au Pantoum. C’était magnifique mais je sais pas si ça a aidé. J’ai quand même pleuré en retournant chez moi [Moi aussi.].
Btw: je commence à manquer d’emojis pour exprimer ma frustration sur l’internet, il devrait y en avoir plus.
Plusieurs personnes ont bravé la sloche hier soir pour assister au lancement De la Reine. La soirée s’annonçait conviviale : le public semblait être principalement composé de proches et d’amis du groupe, d’habitués et de musiciens de la scène locale.
De la Reine / Crédit photo : Alice Chiche
Pour ceux qui ne les connaîtraient pas, De la Reine est une solide formation de musiciens de la ville de Québec qui, en un mélange savoureux de différentes influences, nous balancent un trip-hop assumé et versatile. On y retrouve des rythmes recherchés auxquels se superposent les sons vibrants d’une guitare ou d’une basse et la mélodie des synthés et claviers. La voix claire, quasi diaphane de la chanteuse se mêle au tout. Résultat : en spectacle, leur intensité est palpable et leur groove, irrésistible. Sur l’album, le groupe adopte une attitude plus laidback qui rapproche leur son des Bonobo de ce monde.
Après qu’on ait tous pu se piquer un brin de jasette, vers 21h20, le groupe est monté sur scène pour présenter les pièces de leur album (presque) dans l’ordre. Bien qu’on ait senti moins d’assurance de leur part qu’à leur habitude, les musiciens nous ont fait découvrir tout le travail qu’ils avaient mis sur leurs chansons lors du processus de réalisation de l’album. On a pu remarquer notamment quelques touches plus électro sur Le printemps arrivera. La diversité des chansons semble aussi s’être élargie, l’ensemble m’ayant évoqué des artistes aussi variés que Deadmau5, The xx ou encore Portishead.
Le lancement fut aussi l’occasion pour le groupe de nous présenter un nouveau membre : Marc-Antoine Noël. À la basse et parfois au synthé, il venait compléter la musique du trio – Jean-Étienne Collin Marcoux (batterie entre autre choses), Odile Marmet-Rochefort (voix, claviers), Vincent Lamontagne (guitare, basse) – et apportera sans doute désormais son influence particulière dans le groupe. De la Reine sera en spectacle à Montréal le 22 décembre prochain au Quai des Brumes en compagnie de Bad Dylan.
Pour nous mettre dans l’ambiance feutrée et intimiste des premières neiges, Pierre-Hervé Goulet nous offre une prestation live d’Éliana, une des chansons de son album sorti tout récemment. Accompagné par Héra Ménard à la voix, il chante un de ses premiers amours et guitare prend des accents de nostalgie. Le moment a été capturé avec l’aide de Yanick Côté, réalisateur de la vidéo.
Pendant les prochaines semaines, l’auteur-compositeur-interprète va parcourir la province pour livrer ses chansons et vendre ses albums à domicile, idée originale qui cadre bien avec le temps des fêtes à venir. Une autre vidéo a été tournée pour présenter ses services avec une bonne dose d’humour.