Le groupe rock de Québec Casual Rites présentera un spectacle dans le cadre du lancement de son vidéoclip pour la chanson Unfettered. Le clip réalisé par Sébastien Corriveau (qui a également réalisé le clip pour la chanson Tant Pis des Raton Lover) sera présenté lors de cette soirée dans le chic studio P au 280 rue Saint-Joseph Est.
Fort d’un premier EP sorti au début de l’année, le groupe revient donc sur les planches défendre ses hymnes blues-rock pour le plus grand plaisir de vos oreilles.
Il y a quelques semaines, un groupe culte de Montréal, The Dears, sortait sa cinquième offrande. Pourtant on ne les attendait plus vraiment, ces Dears. Le dernier effort, Degeneration Street, était plutôt décevant, et son écoute était quelque peu laborieuse, alors que le précédent, Missiles, tout en étant solide, n’atteignait pas les sommets atteints avec No Cities Left et Gang Of Losers.
On comprend rapidement que ce Times Infinity Volume One sera un plaisir pour les oreilles. En ouverture, We Lost Everything est une pièce qui s’écoute les yeux fermés en hochant la tête, guitares incisives incluses. Le bonheur d’écoute se poursuit avec I Used to Pray for the Heavens to Fall, une pièce indie qui allie un pop orchestral en prologue et en épilogue à travers laquelle s’immisce un rock plutôt intimiste qui permet au chanteur Murray Lightburn de briller autant à la guitare qu’à la voix. Par la suite, l’auditeur est transporté par deux pièces plus calmes aux ambiances très différentes. Puis il y a la petite bombe Here’s to the Death of All the Romance (chapeau pour les superbes titres qui ponctuent cet album), une pièce appuyée par le jeu de batterie à la fois nerveux et habile de Jeff Luciani; un très bon moment. Someday All This Will Be Yours nous ramène aux sonorités des deux précédents albums : du Dears classique. Face of Horrors nous apporte en territoire plus inquiétant, un peu à la manière de Timber Timbre, quoique la chaleur du timbre de voix de Lightburn tend à dissiper l’effet sombre créé par les cordes. L’album se termine par deux chansons calmes, la dernière, une pièce soft-rock un peu sirupeuse (est-ce le saxophone?) étant chantée par la claviériste et membre fondatrice des Dears, Natalia Yanchak.
Après l’écoute de ce nouvel opus, force est d’admettre que le travail de cohésion qui faisait défaut lors des précédents efforts sert ici très bien l’album. La composition est habile et respecte l’univers du groupe tout en donnant l’impression d’aller de l’avant. Bonne nouvelle puisque le volume one du titre annonce une suite prévue pour le début de 2016; un album plus sombre, aux dires de Yanchak. Bonne idée d’avoir séparé l’album en deux, puisque l’exercice de l’album double s’avère souvent casse-gueule, surtout dans cette époque d’abondance de sorties de qualité.
The Dears présenteront les pièces de cet excellent premier volume le 19 novembre prochain à l’Anti. We Are Monroe assurera la première partie. Billet 19,79$.
Bernard Adamus est déjà un culte. Son nom circulait déjà abondamment avant même qu’il ne gagne les Francouvertes en 2010. Si Brun a reçu de nombreuses accolades, dans mon cas, c’est son #2 qui m’aura d’abord convaincu. J’ai été séduit autant par la musique que par les textes qui étaient empreints d’une mélancolie complexe. La suite intitulée Sorel Soviet So What contribuera-t’elle à forger davantage l’identité d’Adamus?
L’album est concis avec ses 10 chansons dépassant rarement la marque des 5 minutes. On reconnait la bête avec ses textes sinueux et complexes d’où émanent des vapeurs éthyliques constantes en plus de quelques hymnes (nécessaire??) aux atouts corporels féminins. Même si Adamus ne s’éloigne pas trop de ce qu’il nous a présenté par le passé, l’album demande plusieurs écoutes afin de bien l’intégrer. La rapidité avec laquelle les textes sont débités explique en partie cette nécessité d’y accorder plusieurs écoutes avant de se faire une tête. Puis, c’est avec le livret de paroles à la main qu’on pourra finalement s’imprégner du curieux univers d’Adamus.
Au final, cette patience paye, car il y a de véritables bijoux sur ce disque dont la pièce d’ouverture Le Blues à GG avec ses superbes lignes de banjo et ce portrait coup de poing d’un homme qui ne va pas trop bien. (le texte est inspiré du poète Gérald Godin) On reste dans le portrait pour La part du diable; ça va déjà un peu mieux, même si ce n’est pas encore la vie en rose. Le party pogne ensuite et on imagine très bien des chansons comme Donne-moi-z’en ou Les pros du rouleau se mêler à merveille avec l’ancien matériel dans les futurs concerts. Les étoiles du match est la seule véritable ballade de l’album et c’est très classique-Adamus. Sur Cadeau de Grec, Adamus s’époumone comme jamais sans (presque) jamais répéter le même mot deux fois. C’est exactement le genre de chanson qui sera dans la catégorie « difficile à chanter en choeur » mais qui sera sans aucun doute un solide rappel de l’incroyable capacité qu’a Bernard Adamus à débiter de longs textes à une vitesse vertigineuse. Musicalement Hola les lolos est probablement celle qui sort le plus des sentiers battus, même si c’était à mon avis un curieux choix de premier extrait pour l’album. Finalement le succès commercial de la chanson prouve que j’avais tort et que l’amalgame de mélodies hawaïennes et de textes légers fonctionne bien !! En voiture mais pas d’char est drôlement efficace avec son texte campé dans l’adolescence et son rythme contagieux. Une autre belle réussite de l’album. Par la suite ça s’essouffle un peu. C’est peut-être la raison de ma déception initiale à l’écoute de l’album. Blues pour flamme n’est pas inintéressante, surtout que le piano à l’avant-plan est assez rare dans la discographie d’Adamus. Par contre, Jolie blonde est peu inspirée et c’est un choix de dernière chanson qui laisse perplexe surtout considérant le fait qu’il avait terminé ses deux albums précédents de bien belle façon.
Cet album illustre bien la beauté de donner une chance à un disque d’un artiste apprécié. S’il n’a pas eu la même immédiacité que Brun ou #2, Sorel Soviet So What? se laisse désirer et conquérir au fil des écoutes et on est finalement enthousiasmé de retrouver un Adamus plus festif et toujours en verve.
Sorel Soviet So What disponible maintenant chez votre disquaire ou sur bandcamp.
Adamus est en spectacle avec son groupe ce soir au Cercle (spectacle complet!) et revient au théâtre Impérial le 18 mars prochain.
C’était le lancement du disque LOL hier au Tam Tam Café et les irréductibles qui s’y sont présentés auront eu droit à une impressionnante leçon de rock (grunge/punk). Le Navet, chapeauté d’une magnifique tuque-citrouille offerte pour l’honorable Sam Murdock (venu d’ailleurs réchauffer la foule avec Jeanphilip en lisant des blagues douteuses sur leurs cellulaires!!!), aura réussit son pari d’offrir une performance énergique à la hauteur de son plus récent disque. Il a principalement pigé dans le répertoire de son dernier né en plus d’ajouter quelques chansons de la trilogie d’albums sortie en 2013. Si par le passé il nous avait parfois semblé brouillon en spectacle, cette fois il a prouvé avec son band de feu (Carl Éric Hudon à la basse et aux voix et l’impressionnante (elle rock solide) Lydia Champagne à la batterie) qu’il pouvait donner une performance endiablée malgré une salle pas trop conçue pour le rock. Prochaine fois faudrait pouvoir slammer!
Setlist:
Mannequin de magasin
La Radio Commerciale
Butterscotch Nuts
Combien de Cafés?
Février (pas comme la chanson de Vincent Vallière)
Une boîte dans une boîte
Louis-José Houde
Ton Voyage
(Mannequin de) magasin
Plumes et goudron
Mes coups de soleil
Ça n’existe Pas
Kevin Bacon
JP in the sky with Guépards
rappel:
Un Film
Mannequin (de magasin)
What’s Up (4 Non Blondes cover) (tease)
Navet Confit faisait paraître son 7e album intitulé LOL vendredi dernier. J’ai eu la chance de m’entretenir avec Jean-Philippe Fréchette, l’homme à tout faire derrière l’absurde pseudonyme, pour parler de punk, de l’art de faire des spectacles spontanés, du plaisir de collaborer et de gingembre!
Pour la première fois, on ne retrouve pas la mention « LP » dans ton titre. Était-ce voulu?
Navet Confit: C’était le titre de travail, mais quand j’avais fini ça ne me tentait plus. Je m’étais mis des restrictions: avoir tel type de graphisme, tel type de sonorité puis que les albums soient numérotés. Cet album-là c’est un peu l’idée de faire table rase.
La pochette de l’album est assez différente de ce que tu as choisi auparavant…
NC: Pour vrai? (rires) Celle-là c’est moi qui l’ai fait.
C’est la première fois que tu conçois la pochette seul?
NC: Oui, j’ai appris Photoshop avec cette pochette-là. Je trouve ça drôle. Faut comprendre ici que je ne trouve pas ça beau et que ce n’était pas ça le but.
(rires) En même temps, ça va bien avec le titre LOL…
NC: Tout ça va dans le même sens. C’est une démarche à plusieurs têtes: la pochette, la musique, les relations de presse et l’imagerie qui va avec la promo. (ndlr voir les capsules de présentation des chansons sur youtube)
Comment l’enregistrement de l’album s’est-il déroulé?
NC: J’ai pas mal toujours été en campagne ou dans le bois pour faire ça. En une semaine on a enregistré toute la musique chez Pilou (Peter Henry Phillips) C’est un studio dans le bois en Estrie et c’est vraiment merveilleux. Tu es tranquille, tu travailles à ton rythme. Après j’ai fini ça tout seul pour faire les voix. Le trippe d’avoir enregistré ça en band ça s’entend aussi . On a enregistré « live », sans clique, en power-trio, assis ensemble à avoir du fun.
Ce qui est différent de la trilogie sortie en 2013…
NC: Il y avait des collabos surtout sur LP4, sinon j’ai beaucoup joué seul, le drum, la basse et la guitare.
Est-ce que les trois disques avaient été enregistrés en ordre?
NC: Non ça c’était un gros bordel. Je n’avais plus de label et je continuais à accumuler des maquettes, mais je ne sortais rien. C’est pour ça que j’ai tout sorti en même temps.
Là tu as une maison de disque (La Meute) pour t’appuyer…
NC: C’est ça… puis avant de sortir les 3 albums en même temps, j’avais tout ça et je ne savais pas quoi faire avec, mais je ne voulais pas nécessairement sortir ça DIY parce que l’énergie manquait. Aussi, c’est bien d’avoir l’endossement d’un label qui te fait confiance et qui sort tes affaires.
Pour les spectacles de lancement, comment ça se passe?
NC: On fait un show complet en trio; pas juste 3 chansons. De toute façon quand on commence à jouer ensemble, on n’est pas arrêtable. Les tounes étaient déjà montées (avant le premier show au FME il y a deux semaines) puisqu’elles ont été enregistrées live. Ce n’est pas comme remonter quelque chose construit en studio avec plein de programmation. Le passage à la scène est donc plutôt simple. En plus, le répertoire est vaste maintenant (7 albums et plusieurs EP) c’est le fun d’aller se promener dedans.
Est-ce que le « setlist » change entre les shows?
NC: Il y a un noyau central, mais je ne suis pas « stiff« sur les « setlists« . J’aime la spontanéité. C’est plate d’aller voir deux fois le même artiste et d’entendre les mêmes commentaires entre les mêmes deux tounes. Tant qu’à ça, tu regardes le DVD ou tu écoutes l’album. Un spectacle c’est un art vivant et il faut se mettre en danger.
Tu enregistres beaucoup de matériel. Est-ce qu’il en est resté qui ne cadraient pas sur LOL?
NC: Oui quelques-unes… J’avais des chansons plus relaxes qui ne « fittaient » pas dans le cadre vraiment « punché » de LOL, le collage de tounes de 1 minute. Je ne voulais donc pas de chansons de 6 minutes psychédéliques planantes sur l’album.
En même temps, il y a Mannequin de magasin qui vient 3 fois changer le rythme de l’album en apparaissant après 2-3 tounes plus punk…
NC: Ça permet de reprendre une respiration, de repartir un cycle… comme le gingembre quand tu manges des sushis. (rires) C’est rassurant puis après tu es prêt pour goûter d’autres saveurs.
En même temps les petites tounes aussi je trouve qu’elles font du bien à travers le flot d’informations quoridien . C’est comme le collage de la pochette. C’est trippant, mais c’est aussi un peu un exercice de style. Je n’écoute pas de punk dans la vie. J’avais le goût de mettre ça à « broil » pour cet album-là; de faire quelque chose de plus radical.
Il y a trois chansons de Carl-Éric Hudon sur l’album (Plumes et goudron, La jeune fille qui ignorait qu’elle était un fantôme et Un jour elle changera) . Comment ça s’est présenté?
NC: C’est moi qui lui ai demandé, on se connait depuis longtemps. On a déjà eu un projet commun où on reprenait les tounes de nos répertoires avec des invités (Émilie Proulx, Benoit Fréchette, Lydia Champagne entre autres). Une fois on a monté un show grunge en trio et on avait fait des chansons que Carl-Éric n’avait jamais endisquées. En ce moment elles ne cadraient pas sur ses projets alors je lui ai demandé de me les prêter parce qu’elles « fittaient » super bien dans le style plus grunge du disque! On les jouait déjà, mais c’est lui qui les chantait avant.
Ça sonne vraiment comme ton matériel…
NC: C’est ça le fun d’interpréter et c’est là que tu vois si la job de donner une teinte à l’oeuvre a été bien fait. En interprétation, même dans des trucs comme la Voix, si l’interprète arrive à faire oublier l’auteur derrière et qu’on a l’impression que c’est ses tounes, on sait qu’il a mis le doigt sur quelque chose.
Une question un peu difficile. Est-ce qu’il y a sur l’album une toune pour laquelle tu es particulièrement content?
NC: J’aime le côté chimique de La jeune fille qui ignorait qu’elle était un fantôme. C’est proche d’un style que j’écoute beaucoup; shoegaze assez weird, très texturé, un peu surnaturel.
Avant, en composition, j’y allais en empilade; beaucoup de couches d’instruments. Avec Pilou, la prise de son était plus élaborée, avec plusieurs micros installés à différentes distances, ça donne de quoi de plus large. La guitare prend plus de place et il y a moins de bébelles qu’on ne pourrait pas faire en show. Des fois ça devenait un peu schizophrénique avec toutes ces tracks. Pour Lol, c’était vraiment l’idée du power trio avec au final une couple « d’arrangeage » avec le gars des vues. J’ai fait de la prise de son et de la réalisation pour d’autres band, mais là avec Pilou j’ai pu me concentrer sur l’aspect artistique sans penser aux côtés techniques. Pour la réalisation, j’avais de toute façon une idée bien précise de ce que je voulais pour ce disque-là.
Tu t’enlignes pour un automne chargé?
NC: Oui, on a des shows jusqu’au mois de novembre, même si ce n’est pas intensif. Puis je travaille sur 2-3 shows de théâtre et je finis un court métrage comme compositeur. C’est vraiment l’fun tout ça parce que ça nourrit et je ne fais pas tout le temps la même affaire donc je n’en viens pas à détester ma job!
Navet Confit est en spectacle de lancement le mercredi 23 septembre à La Vitrola à Montréal, puis le lendemain, 24 septembre, au Tam Tam Café à Québec sur le boulevard Langelier. Pour plus de détails, voir le site officiel.
La dernière fois qu’on avait eu des nouvelles de Navet Confit, il avait sorti 3 albums simultanément. La consistance des différentes propositions (LP4, LP5 et LP6) permettait de douter de la pertinence d’en faire un best of tant plusieurs excellentes pièces étaient laissées de côté avec cette formule. Cette fois, il nous offre un seul (long) album qui aura encore le mérite de nous déstabiliser. Il y a d’abord cette pochette et son titre (LOL) qui devraient probablement accompagner un album aux sonorités « eighties » avec une pléiade de claviers dégoulinants, mais il n’en est rien. Il y a aussi ces deux pièces instrumentales qui servent du curieux prologue à l’album, puis la pièce Mannequin de magasin qui est répétée 3 fois de façon quasi identique. Chaque fois, elle intervient comme un rare moment pop-soleil (d’automne) dans un tortueux album aux allures tantôt grunge, tantôt punk. Finalement, il y a le côté déjanté du Navet qui côtoie des pièces aux textes beaucoup plus sérieux créant une dichotomie encore plus marquée que sur ses albums précédents.
Les petits brûlots pop-punk sont souvent accompagnés de court texte montrant l’absurdité de la vie quotidienne (combien de cafés, un jour elle changera, tu tournes en rond et la très « dans ta face » crisse que t’es conne). Sans être inintéressantes, c’est surtout les chansons plus étoffées qui soutiennent l’album. Kevin Bacon c’est la pièce absurde de résistance, soutenue par un riff addictif et des paroles qui combinent Kevin Parent, Hillary Clinton et Alfa Rococo; faut le faire. Intéressante collaboration avec Annie-Claude de Duchess Says sur la pièce Butterscotch nuts.Février (pas comme la chanson de Vincent Vallière), la très grunge Plumes et goudron (pièce composée par Carl-Éric Hudon qui prête aussi ses talents de musicien sur l’album) et JP in the sky with guépards (pièce aux allures personnelles qui sonne sans surprise comme une chanson des Beatles) sont aussi trois excellents exemples de la force de frappe mélodique de Jean-Philippe Fréchette(son vrai nom). LOL est une autre preuve de sa versatilité et de son talent. Sa réalisation (il est homme à tout faire) est aussi impeccable.
C’est probablement encore moins grand public qu’avant; on s’attend donc à un autre succès d’estime même si on espère secrètement que quelques curieux découvriront son univers singulier à la fois glauque et lumineux. Navet Confit, c’est l’absence de compromis musicaux et ça fait vraiment du bien. Bel exutoire.
L’album LOL est disponible aujourd’hui chez votre disquaire préféré ou sur bandcamp.
Navet Confit sera en concert de lancement le 24 septembre au tamtam Café (421 boul. Langelier) à 20h.
C’est devant une complexe station de claviers et de pédales que Moonface a fait son apparition sur scène devant une foule . Spencer Krug avait mentionné en entrevue vouloir interpréter un mélange de vieilles et de nouvelles chansons, mais très peu de détails avaient émergé au sujet de cette courte tournée puisqu’il s’agissait seulement de la troisième soirée.
Il a, dès les premières notes, réussi à captiver la foule avec ses nouvelles chansons bâties autour de mélodies lourdes au clavier évoquant parfois Mogwai. Les chansons anciennes, que ce soit The Fog qui était précédé d’une longue intro hypnotisante ou Love The House You’re In qui était livrée de façon simple avec l’ajout d’une bonne dose de réverbération, ne faisaient que prouver l’effet envoûtant de sa voix et sa très bonne maitrise.
Il a également puisé une pièce sur son album collaboratif avec Sinaii (Heartbreaking Bravery) et sur son premier disque solo (Fast Peter). Après avoir conclu sa performance avec une longue et onirique nouveauté de 8 minutes, il est revenu pour un court rappel dans une ambiance enfumée pour faire une obscure reprise d’un groupe montréalais dont le nom m’échappe.
Ce fut donc une très bonne performance d’à peine plus d’une heure. Il est atypique de voir un artiste seul au clavier, c’est donc mission accomplie pour Krug, d’autant plus qu’il a seulement interprété un morceau de son album le plus connu (l’excellent Julia with blue jeans on). Il sera intéressant de voir où nous mènera Moonface, lui qui a souvent tendance à brouiller les pistes entre ses différentes parutions.
Retour pour la deuxième fois en moins d’un an de Moonface à Québec. Son spectacle seul au piano dans une petite salle du Palais Montcalm avait été phénoménal l’automne dernier. Cette fois il revient avec une formule différente : des claviers et des échantillonnages. Les chansons de Julia With Blue JeansOn seront habillées différemment et Spencer Krug (anciennement dans Wolf Parade et Sunset Rubdown) devrait aussi interpréter de nouvelles compositions de son projet solo. C’est donc un rendez-vous à ne pas manquer; surtout si vous n’avez jamais entendu parler de lui. C’est à voir, surtout dans une salle intime!
Billets en vente sur le point de vente au coût de 20$+frais.
Heirloom est un groupe méconnu de Montréal oeuvrant sur la scène folk depuis 2012. Ils ont lancé un album éponyme (leur deuxième) en plein foisonnement de festivals, début juillet. Ce n’était peut-être pas le meilleur moment et c’est dommage, car ce disque mérite de l’attention.
Leur folk très ancré n’apporte pas beaucoup de nouveau à au genre très répandu. Les influences sont nombreuses (et même mentionnées dans leur biographie officielle; curieux choix pour qui voudrait probablement s’affranchir de comparaisons faciles), mais la cohésion entre les pièces est telle qu’on apprécie rapidement l’oeuvre dans son ensemble.
L’album débute par Prologue et se termine par Epilogue; deux pièces bien ficelées qui ne sont pas les interludes qu’on croyait. Entre les deux, l’ensemble des chansons est efficace même si certaines sortent du lot comme Lily White et la magnifique Sweet Sour. Le violon et le violoncelle très présents soutiennent les chansons à merveille et sont au centre de la plupart d’entre elles. Il faut dire que la chanteuse Lisa Malachowski a une très belle voix entre celle de Marissa Nadler ou Olöf Arnalds. Mélodiquement on s’approche beaucoup de l’univers de Joanna Newsom malgré une harpe moins présente et un côté expérimental absent.
Étant donné l’homogénéité de la proposition, c’était une bonne idée de sortir un album relativement court (à peine plus de 30 minutes). Belle découverte pour tout amateur de folk classique.
Béthanie : pas de chance de tomber là par hasard. Ceux qui s’y sont rendus voulaient vraiment y être et ça paraissait dans l’écoute et la bonne humeur générale. La Grosse Lanterne récidivait donc pour une deuxième édition relevée. C’est devant quelques curieux que Gabrielle Papillon a amorcé la journée avec son folk intime.
Il y avait déjà un peu plus de monde pour Bernhari. Il a livré avec son excellent groupe une performance étincelante, et ce malgré la foule assise (qui semblait somme toute apprécier). Un coup de coeur arrivé tôt dans la journée;une de ces fois où on maudit le format « courte prestation » des festivals!
J’ai entendu le reggae de Face-T au loin, profitant d’un moment pour visiter le site. Tu sais que tu es dans un festival spécial quand tu peux aller acheter ta viande fraiche dans un petit stand local (ou des pops super granos (et délicieux)) et la faire cuire sur des BBQ mis à la disposition de tous. Les gens semblaient aussi apprécier la présence de deux food-trucks qui servaient de la bonne bouffe en plus d’ajouter du cachet à l’évènement. Pour ma part, gros coup de coeur pour tous ces petits à côté!
Retour vers le devant de la scène pour découvrir Dear Denizen. Le chanteur, Chris Ngabonziza, très charismatique a offert une excellente performance pendant le plus chaud moment de la journée. Les enfants dansaient déjà lorsqu’il a exhorté la foule de se lever et bouger sur les rythmes rock et groovés de leurs entrainantes chansons. Très bon moment.
Ponctuation a également tout donné devant une foule emportée par les riffs accrocheurs du trio. On était déjà vendu à leur cause, ils n’ont pas déçu. Après, Heat est arrivé avec son rock un peu paresseux. Ça tuait un peu le mood établi par les groupes précédents alors après quelques chansons, nous sommes allés tester le BBQ.
Ensuite la pop rêveuse de Milk and Bone a été la première a attirer une plus grande foule. Je trouve que le format à deux claviers montre rapidement ses limites, mais à voir la qualité de l’écoute des spectateurs, on peut dire que les deux filles ont déjà une base de fan solide. La reprise de « Death with dignity » de Sufjan Stevens était très réussie.
Je n’ai jamais su apprécier le hip-hop; impossible d’expliquer pourquoi. Pourtant Koriass a réussi à me mettre sur le cul avec une performance énergique, tantôt drôle, tantôt émouvante. Beaucoup de subtilité dans un style qui en manque parfois (mon avis de non-initié ici… je sais). Phil Roy et Safia Nolin ont tous deux fait un caméo dans son spectacle. Il a aussi rendu hommage à Sean Price décédé plus tôt dans la journée. Il est très impressionant à voir rapper. Wow!
Karim Ouellet avait pour sa part une impressionnante cohorte d’admirateurs. Il n’avait aucune difficulté à faire chanter les spectateurs (surtout -trices). Son style désinvolte et sympathique est contagieux. Judidieux ajout à la programmation. « Marie-Jo » en finale, d’abord seul à la guitare, puis accompagné de son orchestre (les 2 gars de Mister Valaire offrent une dimension ultra-festive à sa musique) fut un des très beaux moments de cette journée. Beaucoup de monde se démenait dans la foule pendant Loud Lary Ajust. J’avais déjà eu ma (bonne) dose de hip-hop pour la journée, alors on s’est reposé en attendant Malajube.
Les visages ont changé quelque peu au-devant de la scène entre les deux groupes, mais la performance du quatuor était décidément fort attendue. Les gens autour pariaient sur la première chanson de la soirée (c’est finalement Casse-Cou qui aura été choisie par le groupe), scandaient le nom du groupe et s’agitaient. On a aussi entendu le magique: « Julien Mineau, tu es mon chum pis tu le sais pas! » La foule à l’avant a embarqué à pieds joints dans cette performance fort bien ficelée. Plusieurs classiques furent joués tout au loin du spectacle parmi lesquels se sont faufilés 2 nouvelles chansons (Suzanne aux yeux noirs et Mélotrope), deux pièces prometteuses à la fois complexes, lentes et lourdes qu’il faudra réentendre pour se faire une véritable idée. Après l’énergique Robot sexy, Julien Mineau de s’écrier: « C’est du sport Malajube ». On approuve. Critobald en clôture de programme a été comme d’habitude un exemple de la puissance sonore du groupe et de l’apport de tout un chacun. Puis, le groupe est revenu sous les acclamations pour une version absolument époustouflante et épique d’ursuline. La quantité de commentaires élogieux sur Malajube en sortant de la Grosse Lanterne prouvait bien que tout le monde venait de passer un excellent moment. Vivement le prochain disque!
La grosseur de la foule (malgré la qualité) n’était probablement pas à la hauteur des attentes des organisateurs, mais j’espère te revoir Grosse Lanterne parce que tu es un festival différent avec une âme et visiblement mené par des gens passionnés.