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  • [ANNONCE] Give Me Something Beautiful s’offre un magnifique vidéoclip pour «Feeding»

    [ANNONCE] Give Me Something Beautiful s’offre un magnifique vidéoclip pour «Feeding»

    La beauté et le chaos se sont donnés rendez-vous dans le nouveau vidéo clip de la formation rock expérimental montréalaise Give Me Something Beautiful. La pièce, intitulée «Feeding» et tirée de leur album Ghost on a Throne paru en janvier dernier, sert de magnifique trame sonore pour les images, mettant à profit la dimension plus lumineuse du son du groupe.

    Le clip, d’allure totalement professionnelle et constitué d’un paquet de scènes énigmatiques et poignantes où la danse est mise à l’honneur, tant grâce à la protagoniste qu’aux individus qui croisent son passage. L’équipe de réalisation a également fait appel à une directrice artistique et à une chorégraphe, ce qui leur permet d’atteindre des résultats probants et touchants, en intégrant la danse contemporaine avec brio.

    Comme une image vaut mille mots, je vous conseille de visionner ce petit bijou de cllp et de découvrir au passage le groupe, si ce n’était déjà fait.

    [bandcamp width=100% height=120 album=2746836025 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]

    François-Samuel Fortin

    1 août 2016
    Nouvelles
  • [SPECTACLE] Elephant Stone, Pure Carrière et Tracer Flare à l’Anti

    [SPECTACLE] Elephant Stone, Pure Carrière et Tracer Flare à l’Anti

    Je me suis pointé à l’Anti mardi soir pour un concert qui s’annonçait fort intéressant: trois bands qui semblaient faire de la musique de qualité, si je me fie à leur bandcamp ou encore aux performances que j’avais déjà vues dans les second et troisième cas. La place, quelques minutes avant que le concert ne commence, était toutefois pratiquement déserte, alors que les mélomanes profitaient encore des derniers rayons de soleil sur l’agréable terrasse de la place. À un moment donné, je crois que c’est le bassiste de Tracer Flare, le groupe qui ouvrait la soirée, qui est venu sur la terrasse nous inviter à le suivre à l’intérieur, le groupe qui s’était déplacé de Montréal pour l’occasion trouvait à juste titre un peu déconcertant de jouer devant une salle vide, et a donc pris les devants pour rameuter l’assistance qui était bien peinarde et profitait du grand air jusqu’alors.

    PURE CARRIÈRE (Crédit: Boubou Paquette)
    TRACER FLARE (Crédit: Boubou Paquette)

    À peine quelques minutes après que l’invitation fut lancée, les gens ont emboîté le pas au musicien et la performance a officiellement débuté. Leur musique semblait aux premiers abords relativement solide quoique pas tout à fait originale, mais la performance était comme mal assumée, oscillant entre des musiciens au beau fixe et un chanteur qui semblait se réveiller de temps à autre et tâcher de montrer qu’il avait du plaisir sur scène. Relativement timides dans leur présence scénique, les musiciens du groupe se montraient davantage efficaces et créatifs dans les portions instrumentales, alors que le vocal rendait la chose plus conventionnelle et diminuait le niveau de qualité générale, sans que des failles techniques précises soient à l’origine de la déconvenue du vocal. En fait, les styles empruntés étaient souvent juste pas très stimulants, on aurait envie de dénoter ses influences quelque part entre Creed, Muse et U2 (props à Boubou qui signe aussi les photos pour la comparaison un peu forte mais éclairante avec ces mal-aimés du rock), et mes impressions sur la performance oscillaient entre « c’est pas trop mal » à « je pense qu’ils tiennent quelque chose! » avant de retomber à « ça fait un peu pitié sur les bords ». Quant à la musique, le tout est très conventionnel et prévisible mais l’exécution en général assez soignée pour garder l’attention des gens sur place un minimum. Si on veut continuer avec la comparaison précédente, je dirais que parfois je trouvais que le guitariste avait un petit edge dans sa création, une twist intéressante, et parfois, je trouvais qu’il me faisait penser À The Edge. Certaines pièces procurent des moments musicaux plus intéressants, les lignes de basse sont généralement groovys et les synthés parfois vaporeux ajoutent une petite touche au son du groupe, qui prenait alors un déploiement plus progressif intéressant, mais qui reste autrement assez banal dans l’ensemble. Le chanteur, sans être spécialement mauvais, prend peut-être juste des grosses bouchées qu’il a ensuite de la difficulté à mastiquer: il n’a peut-être pas les moyens de ses ambitions et on s’en rend compte lors de quelques unes des envolées vocales dont était ponctué le set de Tracer Flare.

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    JIM de PURE CARRIÈRE (Crédit: Boubou Paquette)

    Le groupe suivant détonnait vraiment beaucoup avec le premier en plus d’être le seul de Québec dans le line-up de la soirée, et j’ai nommé Pure Carrière, le power trio pas mal ludique qui est récemment sorti des murs du Pantoum, entre autres lieux. Mené par un des hommes forts de la scène locale, Jean-Michel Letendre-Veilleux (Beat Sexü/La Fête), et complété par Samuel Gougoux (La Fête) à la batterie et Laurence Gauthier-Brown (Victime), le trio a offert la performance la plus dégourdie de la soirée. D’abord, ces jeunes étaient les seuls qui semblaient manifestement avoir du plaisir sur scène et s’amuser un peu à foutre le bordel, vêtus de leurs habits traditionnels chinois. Jim s’est rapidement retrouvé derrière le bar à jouer de la musique, en plus de s’adresser à la foule presque exclusivement en anglais pendant le set, ajoutant un côté comique qui était le bienvenue dans cette soirée autrement un peu fade. Heureusement, l’offre musicale déconstruite aux changements souvent abruptes et aux mélodies inusitée m’a permis d’être diverti et stimulé davantage que pendant ma première heure sur place. Les changements abrupts font souvent une place pour les vocaux fragiles et d’aspect négligés de Jim, expressifs et un tantinet désordonnés, le tout étant toutefois très bien assumé. À un certain point de la performance, le théâtre s’est invité sur scène, la pièce « Pop la pill » étant entre coupée de dialogues faits de banal et de surréel en parts et égales, peut-être partiellement improvisés. La musique du groupe est difficile à classer, assez variée tout en ayant une cohérence esthétique, et nous fait passer de moments plus conventionnels et enjoués à des moments vraiment plus champ gauche, le tout avec un bon dosage. On pouvait penser à Crabe par moments, mais ça devenait souvent plus imprévisible encore, ce qui n’est vraiment pas peu dire. C’est aussi beaucoup moins abrasif que Crabe, ce qui fait que ma comparaison est pas tout à fait bien avisée, mais j’en ai pas beaucoup d’autres en tête. Chose certaine, c’était de loin la proposition artistique la plus risquée et la plus originale de la soirée, ce qui, jumelé à l’absence de prétention du groupe, faisait quelque chose de beau à voir.

    ELEPHANT STONE (Crédit: Boubou Paquette)
    ELEPHANT STONE (Crédit: Boubou Paquette)

    Après une autre brève intermission, le groupe en tête d’affiche d’origine montréalaise Elephant Stone a pris la scène pour donner un aperçu de leur répertoire rock-pop-psychédélique. Le début est un peu mal assumé, un espèce de malaise s’installe, le son connaît quelques ratés. Le choix des pièces par le groupe aussi était un peu décevant, eux qui se sont en général concentrés sur le matériel plus conventionnel et pop au lieu des pièces plus exploratoires et psychédéliques, mais même ces pièces plus banales proposent des transitions où l’inventivité du groupe est davantage mise à l’épreuve et à l’honneur. Le côté pop-rock-indie a toutefois dominé en général tout au long de la performance, homis pendant une pièce interprétée au sitare par Rishi Dhir, le frontman, chanteur et autrement bassiste du groupe. Le troisième titre, encore un peu pop, a quand même installé de belles ambiances festives qui ont délié quelques bassins qui s’agitaient timidement sur le rock groovy du groupe. On passe du jam au rock très clean et scripté, en couvrant au moins un peu les deux premiers albums du groupe et l’éventuel nouveau long-jeu qui s’enligne pour être plus pop et léché que les précédents qui l’étaient déjà parfois un peu trop. De brèves interruptions écorchent un peu le rythme de la soirée mais des excuses sont poliment demandées chaque fois par le chanteur qui semblait reconnaître qu’ils n’étaient pas en train d’offrir la performance de leur vie. S’ensuit une chanson à la rythmique presque hip hop au début, généralement très léchée et banale encore, mais qui évolue vers un jam plus rétro qui a fait appel aux talents de sitariste de Rishi Dhir, pour la seule fois du set malheureusement. En l’absence du sitare, la guitare douze cordes procurait juste assez d’exotisme pour que les pièces gardent un côté stimulant et pour que les ambiances sonores générées par le groupe deviennent intéressantes. Le vocal, pas mal toujours efficace et bien stylé, était beaucoup mieux intégré que dans les compositions du premier groupe, procurant à Rishi la palme du meilleur chanteur de la soirée, qui tirait bientôt à sa fin. Une brève interruption-réflexion sur la mort à l’ère 2.0 (et les situations auxquelles donnent à penser un like accordé à un status relatant un décès) a précédé une finale efficace et bien montée, qui a toutefois pris l’assistance par surprise lorsqu’elle s’est avérée être la dernière du show. Malgré que le peu de gens présents aient réclamé un rappel et que j’ai fait un bon canadien billingue de moi-même en criant « more sitar », le groupe n’a pas jugé bon de revenir sur scène en offrir un peu plus pour leur argent aux gens réunis sur place, qui ne se sont tus que lorsque les speakers du bar ont recommencé à cracher la musique d’ambiance, marquant définitivement la fin de cette performance.

    La soirée, sans être un parfait désastre, s’est avérée assez décevante, mais heureusement que Pure Carrière était là pour brasser et pimenter un peu la sauce qui était autrement légèrement trop fade.

    François-Samuel Fortin

    27 juillet 2016
    Région : Québec, Spectacles
    Anti, Elephant Stone, Montréal, psyché, PURE CARRIÈRE, quebec, rishi dhir, rock
  • [ENTREVUE] Les Évadés en sept questions et en neuvième art

    [ENTREVUE] Les Évadés en sept questions et en neuvième art

    Le groupe de Québec Les Évadés lançait récemment un superbe album homonyme et c’est dans ce contexte que j’ai crû bon poser quelques questions à la violoncelliste Marie-Pier Gagné afin de mieux comprendre le phénomène des Évadés. Quant à Arielle, elle a produit la magnifique illustration de style bédé ci-haut, inspirée de leur récent passage au Cercle pour le lancement de l’album.

    1.Depuis combien de temps jouez vous ensemble? c’est votre premier projet ensemble?

    Marie-Christine, Alain et Mathieu on joué en trio pendant un moment ensemble, mais c’est à l’hiver 2014 que je me suis joint au groupe. On a mijoté des idées pour donner une nouvelle orientation au projet et Olivier s’est finalement joint à nous cette même année. Ça a beaucoup apporté d’ajouter des percussions, et surtout du drum. Ça a permis la genèse de pièces comme « Places d’armes » et « Embuscade ».

    2. Êtes vous tous du domaine académique?

    Oui. MC a un bacc en jazz et a commencé une maîtrise. Alain a une maîtrise en jazz et envisage le doctorat à l’automne. Oli a un bacc en enseignement de la musique et Matt un bacc en interprétation jazz. Moi j’ai un bacc en interprétation classique et je commence une maîtrise à l’automne. On a tous étudié à L’UL.

    3. John Zorn et les Dreamers semblent influencer votre univers musical, est-ce une inspiration partagée par vous tous? quelles autres influences nommeriez vous?

    John Zorn a été la première inspiration pour ajouter le violoncelle au groupe. On a beaucoup écouté son projet Masada et on a d’ailleurs joué plusieurs pièces de Zorn avant de composer. Je pense qu’on peut dire qu’Alain est particulièrement fan de Zorn 😉

    Pour ce qui est des autres influences, on aime beaucoup les musiciens de la « vague » israélienne comme Avishai Cohen et Tigran Hamasyan. Oli est d’ailleurs allé étudier les percussions en Israël. Sinon, Bill Frisell, Astor Piazzolla, Ludovico Enaudi et même Philip Glass sont certainement des inspirations importantes.

    (Crédit: Nathalie Picard)
    (Crédit: Nathalie Picard)

     4. Comment fonctionnez vous pour composer? À 10 mains? Ou bien certains prennent parfois ou souvent les devants? Et qui a fait le choix des reprises?

    Les idées mélodiques de base de la plupart des pièces viennent de MC. Les gars arrivent ensuite avec des idées de groove et de « riff », d’harmonie, on jam tout ça ensemble, MC fait des arrangements de cordes qu’on peaufine en duo. Ce n’est pas pour rien que les pièces sont si différentes les unes des autres, on y reconnait vraiment l’influence de chacun! C’est MC qui a choisi les reprises, mais c’est d’un commun accord qu’on les a mises sur l’album. « Soledad » et « Caravan » étaient déjà sur le EP, mais on a particulièrement travaillé « Invitation » pour qu’elle s’insère de manière cohérente avec le reste.

    5. Pensez-vous qu’il faut du courage pour faire de la musique instrumentale? C’est un choix assumé depuis le début?

    Je pense que ça prend effectivement du courage, parce que ce n’est pas ce qui est « mainstream ». Cependant, on ne s’est pas vraiment posé cette question là en le faisant. MC et moi on vient quand même d’un milieu classique ou la musique instrumentale va de soi, alors je pense que c’était peut-être moins questionnant pour nous de faire ça. Et, comme le dit si souvent Mathieu, l’important pour que ça marche, c’est d’assumer ce qu’on fait! Je pense aussi qu’on va dans un créneau de la musique instrumentale qui n’est pas surexploité en ce moment, ce qui nous laisse peut-être un peu plus d’espace. Et l’idée de convertir du vocal en violon ne nous est jamais passé à l’esprit. On compose de la musique instrumentale, that’s it!

    6. D’où vient votre nom? Et les titres? Les titres ajoutent souvent à l’aspect « visuel » de votre musique, on imagine facilement toutes sortes de scènes de film dessus. Le cinéma vous influence? Vous feriez de la musique de film?

    Quand MC et moi on s’est mise à penser à un nom de band, on cherchait quelque chose qui n’était pas trop connoté. On avait encore du mal à définir clairement le genre de notre musique, on ne voulait surtout pas se faire coller une étiquette qui ne représentait pas vraiment ce qu’on faisait. On a clairement un côté world, mais world de où?! Et c’est à partir de là qu’est venu l’idée des Évadés. L’album, c’est un espèce de voyage, mais qui ne mène pas vraiment à un endroit en particulier. Il y a aussi l’idée qu’on s’évade des « clichés » de certains styles. On part d’influences, mais on s’en va ailleurs.

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    (Crédit: Nathalie Picard)

     Pour ce qui est des titres, on est parti des images qu’évoquent pour nous chaque pièce. Si les titres ajoutent à l’aspect visuel de la musique, et bien je pense qu’on est parti de l’aspect visuel de la musique pour choisir les titres!! Je pense qu’il y a une certaine intensité assez présente dans tout l’album et on a cherché à l’illustrer avec les titres. Et oui, si on avait l’occasion de faire de la musique pour le théâtre ou le cinéma ce serait super! On est conscients qu’il y a quelque chose de très cinématographique dans notre musique.

    Et point non négligeable, on tenait à avoir un nom de band et des titres de pièces en français sans que ça tombe dans le kitch.

    7. Comment se déroulent les prochains mois pour vous? des shows, des tournées? l’Europe?

    Les prochains mois seront consacrés à faire la promotion de l’album et à booker des shows. On a un spectacle à Victoriaville le 21 juillet, mais rien d’autre à l’agenda. On a été tellement pris par l’album qu’on a mis un peu de côté le booking, mais on va se reprendre! On veux également tourner un vidéo prochainement.

    Pour les tournées et bien…. on verra où tout cela nous mènera!!

    François-Samuel Fortin

    5 juillet 2016
    Entrevues, Région : Québec
  • [ENTREVUE] Abrdeen répond à quelques questions

    [ENTREVUE] Abrdeen répond à quelques questions

    J’ai eu la chance de m’entretenir avec Meggie qui faisait récemment son tout premier concert avec le projet Abrdeen, dans le cadre de la Fête de la Musique de  Québec, et qui en fera un autre cette semaine, lors d’une soirée en plateau double avec Pékan qui sera présentée le vendredi 8 juillet au bar Le Sacrilège par le Festival OFF de Québec.

    1. Depuis combien de temps fais-tu de la musique, même pour toi-même? Si c’est récent, pourquoi maintenant et pas avant? Ça fait combien de temps que la musique (jouée ou écoutée) fait partie de ta vie vraiment plus sérieusement?

    J’ai commencé à jouer de la guitare en 2014. Cependant, j’ai toujours chanté ici et là, avec mes amis pendant des jams, surtout du Beatles. (Je suis fan finie!!) Pourquoi maintenant? J’ai eu 30 ans et c’était, comme Elvis a dit, now or never! Je voyais mes amis avec leurs bands et je me disais : « Come on, you could do this, it’s fucking awesome! » Puis, mon amoureux m’a acheté une petite Renegade en cadeau de Noël avec le livre de toutes les chansons des Beatles contenant les accords. Par la suite, j’ai plein d’amis qui ont contribué à mon apprentissage de la guitare, Pat Leblond, Jean-Pascal Houde, Jean Raby et Benjamin Ganne. Sans eux, je jouerais encore « She loves you ». Finalement, j’ai commencé à écrire des textes et boom, je savais que je tenais quelque chose de nice!

    1. Quelles sont tes influences principales pour ce projet, selon toi? c’est un choix conscient ou constaté après coup?

    Je suis très pop et nécessairement, The Beatles ont influencé ma structure de tunes. Je suis très Couplet/Refrain/Couplet/Refrain. Du coup, j’ai beaucoup écouté Lana Del Rey et Kurt Vile quand j’ai commencé à composer. Smooth, sexy et toujours catchy!

    1. Avec quel artiste local aimerais-tu partager la scène?

    Honnêtement, je pense qu’Abrdeen pourrait facilement faire la première partie de Los. On a un peu le même genre de vibe. J’aime bien leur petit EP, Small Surf. Très sympa.

    1. Si tu pouvais chanter un duo avec n’importe qui, mort ou vif, ce serait qui?

    Définitivement Julian Casablancas que j’admire beaucoup. Je l’ai d’ailleurs rencontré par hasard dans les rues de Copenhague et pour moi, il est l’épitome du « cool ». J’aime The Strokes depuis leur début et malgré quelques albums plus inégaux, je suis certaine que leur comeback sera grandiose. Avez-vous vu le vidéo Threat of Joy, sorti cette semaine? Pur génie!

    1. Comment s’est déroulé l’enregistrement de ton premier morceau?

    Vivement 2016 pour toutes les possibilités que cela nous offre. J’ai enregistré le rythm guit et la voix bien comfo dans mon salon. J’ai envoyé ça à David Saint-Germain (KPLR) à Rivière-du-Loup où il a rajouté le lead guit. Finalement, j’ai renvoyé tout ça à Toronto à mon ami Marshall Bureau qui m’avait offert d’enregistrer le drum et boom, le démo Long Time est né! Ce démo a fait une boucle d’exactement 1998 km!! C’est quand même incroyable.

    1. Comment les autres membres se sont joints à toi? C’est toi qui compose et c’est TON projet ou tout le monde s’y met un peu?
    Abrdeen
    (Crédit: Llamaryon)

    Honnêtement, Abrdeen a vu un nombre incroyable de musiciens différents en 2 ans. À la base, j’ai présenté mes chansons à mon bon ami Pierre Désaulniers et Thomas B. Martin. Ils ont tout de suite embarqué. Le band s’appelait Touch of Honey littéralement parce que je cherchais un nom et j’ai regardé une boîte de Cheerios. Par la suite, après des départs et des retours, la formation présente s’est solidifiée et nous avons rebaptisé le projet Abrdeen. Je compose les textes et la musique mais sans mes musiciens, le projet ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Je me sens extrêmement privilégiée de travailler avec Alexanne Grenier (basse), Maxime Goudreault (batterie) et Philippe Bourque (claviers). J’ai aussi la chance d’avoir un collaborateur en or de la personne de David Saint-Germain (guitare).

    1. Quels sont les projets intéressants à Québec en ce moment? Et à l’international?

    La scène locale est tellement en ébullition avec des projets comme Floes, Ego Death et Men I trust (wow, la ligne de basse de la chanson « Lauren »). Anatole m’a tellement fait rêver de monter sur une scène et j’ai d’ailleurs fait mon premier show dernièrement. Alexandre Martel est une force de la nature sur scène et il m’a beaucoup inspiré à avoir confiance en moi et à donner tout ce que j’avais à donner. Sinon, dans le monde, il y a tellement de bons bands, Car Seat Headrest, Beck, Tame Impala, c’est hallucinant!

    1. Est-ce que le français est une option un jour pour les compositions d’Abrdeen? d’où vient le nom du band, d’ailleurs?

    J’ai toujours évolué dans un univers très anglo donc non, le français n’est pas une option pour moi. Le nom vient tout simplement de ma rue. Fait à noter : c’est aussi le nom de la ville natale de Kurt Cobain.

    1. Quand prévois-tu enregistrer un album ou un EP en version « physique »?

    Je prévois appliquer sur le Volet Pro de l’Ampli de Québec cet été et je me croise les doigts pour être sélectionnée. Si non, je veux quand même enregistrer un EP en automne. Ça s’en vient!

    1. Qu’est-ce qui se passe côté shows après le OFF? Avez-vous des choses en tête?

    J’ai été invité à faire la première partie d’un artiste incroyable à la fin juillet mais j’ai promis de ne pas dévoiler le secret. Vous pouvez demander à Sam Murdock. Il vous dira peut-être!

    1. Y a qqchose d’autre dont tu as envie de nous parler?

    Encouragez les artistes locaux. Visitez leur bandcamp. Achetez les albums physiques au Knock-Out ou ailleurs. Surtout, allez voir les shows. Il y a tellement de talent au Québec et il y en a pour tous les goûts! Je veux aussi remercier Seb CheveuxDoux qui a été présent depuis le début et m’a toujours botté le derrière afin que je continue!

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    Affiche par Kaël Mercader

    François-Samuel Fortin

    4 juillet 2016
    Entrevues, Région : Québec
    Abrdeen, Festival OFF de Québec
  • [SPECTACLE] Des VioleTT Pi De La Reine à l’Anti

    [SPECTACLE] Des VioleTT Pi De La Reine à l’Anti

    En cette veille de fête du Canada, le français était à l’honneur à l’Anti le 30 juin dernier, avec deux formations, la première de Québec et la seconde de Granby, qui chantent dans la langue de Molière et qui lui font honneur en l’ayant bien déliée. Sans cérémonie, La Reine prend la parole armée de son séquenceur, appuyée par un fond minimal fourni par les musiciens qui tranquillement montent un build-up dont le point culminant donnera le coup d’envoi officiel à leur première chanson. La finesse, la subtilité, la retenue et la sensualité font partie de leur arsenal sonore, ce qui ne les empêche pas de jouer avec l’intensité pour dynamiser les choses. Les beats de Jean-Etienne Collin-Marcoux font appel au drum électronique et sont continuellement imaginatifs et groovys, alors que les riffs de Vincent Lamontagne tirent de sa guitare des hooks mémorables. Quant à Odile Marmet-Rochefort, elle occupe le centre de la scène et s’occupe très bien des vocaux, qui étaient toutefois moins mixés à l’avant-plan que sur disque, laissant plus de place à la musique constituée en grande partie par le synthétiseur dont elle jouait tout en chantant.

    Les pièces choisies par De la Reine pour ce show en ouverture de Violett Pi mettaient davantage à contribution un vif déploiement d’énergie, qui bien que tout à fait de mise dans les circonstances, n’était pas ce à quoi j’aurais pu m’attendre. C’était mon baptême en show donc je ne connaissais que les deux titres de la cassette-EP parue plus tôt ce printemps, qui sont moins mouvementés que les pièces avec lesquelles ils ont lancé les festivités. L’intensité du jeu des musiciens étant montée d’un cran, ils mettaient ainsi très bien la table côté ambiance pour accueillir les sautes d’humeur de VioleTT Pi. La seconde pièce ne diminue pas le niveau d’énergie déployée, la musique est groovy et l’interprétation est très sentie de toutes parts et un nouveau build-up bien monté nous mène jusqu’à un canon vocal partagé entre la chanteuse-claviériste et le batteur-blagueur et « roux de secours », dixit Odile. La musique est très progressive et laisse une grande place aux vocaux, sans qu’elle fasse pour autant office de faire-valoir, l’équilibre étant bien maintenu entre musique et paroles. Le synthé, souvent à l’arrière-plan, devient tonitruant par moments, alors que des gros hooks de guitare et des beats variés, ludiques et lourds par moments continuent de former les chansons interprétées pendant le set. J’en suis encore à me dire que c’est pas mal plus intense que ce à quoi je m’attendais avec les pièces que je connaissais déjà quand l’occasion de comparer arrive officiellement, alors que le groupe amorce une interprétation intégrale de leur EP-cassette homonyme.

    De la reineC’est donc d’abord « Danse » qui enchaîne, groovy comme toujours et plus captivante avec les musiciens qui la jouent devant nous. Le guitariste a troqué la six cordes pour la basse et on percevait des petites modifications ou variations d’intensité qui ajoutaient de l’impact à certaines transitions bien amenées. La face B poursuit sans transition avec « S’élever », où on apprécie encore une fois la version live, les différentes phases de la chanson étant bien mises à l’honneur, comme le moment où Odile joue avec des effets de machines pour rendre saccadés ses vocaux, durant le bridge un peu après le milieu de la pièce. Le set se poursuit avec une pièce simplement présentée par la chanteuse comme une chanson qu’elle aime beaucoup, et qu’on devine assez rapidement être la reprise de Destiny’s Child qui, selon ce qu’on m’avait dit, agrémentait généralement leurs sets, parce que « la reine fait ce qu’elle veut » après tout. C’est donc « Say my name » qui a été la seule pièce interprétée en anglais ce soir là, et elle semble avoir plu autant aux musiciens, qui avait l’air de bien s’amuser sur scène, et aux gens réunis à l’Anti, peut-être en bonne partie pour VioleTT Pi, mais malgré tout le plus souvent assez attentifs et respectueux pendant le set De La Reine. Après une généreuse dose d’applaudissements leur étant destinée, ces derniers ont amorcé leur ultime titre, présentée comme la petite nouvelle, qui nous prouvait encore une fois que leur truc est bien ficelé, avec une amorce toute en douceur et en retenue pour faire place à une belle montée en intensité jusqu’à un moment de déploiement encore une fois tout en retenue, surtout comparé à celui des pièces en début de set, plus mouvementées, ce qui a permis de terminer en beauté cette première moitié de soirée.

    VioleTT PiEncore beaucoup moins cérémonieux que De la Reine en guise d’amorce de concert, VioleTT Pi ont tout de suite balancé la sauce dès les premières secondes, avec une intro à moitié spokenword et à moitié rap-core, prenant l’auditeur par surprise alors que les lumières étaient toujours éteintes. L’intro, montée sur l’instrumentale de la pièce « Guillotine » des aventuriers de l’extrême que sont les californiens Death Grips, donnait bien le ton de la suite de la soirée, qui promettait de nous en faire voir de toutes les couleurs. Si les bands de ce soir étaient des couleurs, De la Reine auraient des teintes métallisées comme l’or et l’argent alors que Violett Pi aurait pour effigie un arc-en-ciel incluant une bonne dose de noir. Le bassiste-claviériste Sylvain Deschamps apparaît au coin de la scène, vêtu d’une robe rose fluo, alors que le chanteur-guitariste-compositeur Karl Gagnon arrive en short sport, l’autre guitariste Daniel Baillargeon en bobettes de vidange et grand châle noir et le batteur avec ce qui semble être un kit de boxeur. Le tout se déroule dans une ambiance très festive, les gens sont manifestement vendus d’avance et ils entonnent les paroles en coeur avec le chanteur de ce que je crois reconnaître pour « Héroïne », le morceau qui ouvre véritablement leur nouvel album Manifeste contre la peur, et qui donne une bonne idée du mélange des styles assez inusité qui constitue presque toutes leurs compositions, alliant le rock-électro-pop, la chanson et le noise au vocal presque porno-grind par moments. Le titre qui suit sur l’album enchaîne aussi ici, soit « La mémoire de l’eau », interprété avec intensité, le pop et le noise flirtant à qui-mieux-mieux encore une fois. Ils ont ensuite fait un retour en arrière avec le titre qui ouvre Ev, leur album de 2013, soit « Petit Singe Robot », tantôt rapcore, dancepunk ou encore gros rock avec une twist glam, avant un break deathcore presque crabcore. S’ensuit la pièce très appréciée du public « Princesse Carnivore », comme c’est le cas sur Ev, avant un retour au nouveau matériel avec « Bondage » et « Calude Gravol » encore très appréciées du public en délire. Plusieurs morceaux qui s’enchaînent bien et qui déploient la plupart du temps une énergie presque déconcertante, que le public canalise allègrement pour partir des slams festifs, qui carburaient au côté bien dans-ta-face de la musique de VioleTT Pi.

    VioleTT PiLes musiciens ont une forte présence scénique, et en viennent à un certain moment à quitter la scène pour animer la foule et le slam, laissant le chanteur seul sur scène pour un moment avant de le rejoindre pour relancer le bal après avoir aspergé l’assistance d’eau puis d’entonner éventuellement le titre « Opinel », qui peut rappeler Loco Locass pour son usage du phrasé saccadé et de l’allitération. Bien que sur disque aussi, on ait droit à des pointes explosives, la déflagration se fait beaucoup plus ressentir lorsqu’on en est témoin en personne. Toutefois, la charge sonore et le niveau d’intensité restent relativement constants, ce qui crée parfois à la longue un effet de monotonie, tout comme le fait que le mélange de styles, d’abord très inusité, finisse par dévoiler sa recette qui demeure dans des proportions similaires tout au long du concert, doublant l’effet de monotonie. À la longue, je constate que l’assistance apprécie manifestement plus que moi et semble encore capable d’en prendre alors que pour ma part, le long set réunissant presque tous les titres de leurs deux albums aura eu raison de moi avant la fin du concert. Reste que quelque chose d’aussi énergique et précis tout de même, l’amour et la violence distribués en parts égales, le tout avec des paroles originales et créatives, relève de l’exploit. Le succès du groupe est mérité et il y a manifestement beaucoup de travail derrière les compositions du groupe. Reste qu’au final, je crois que j’ai davantage apprécié la performance De La Reine, plus mature, avec son set un peu mieux dosé en ce qui a trait à l’intensité déployée, alors que Violett Pi fonctionnait toujours à plein régime.

    Quoiqu’il en soit, vous avez vraiment manqué quelque chose si vous n’avez vu aucun de ces deux bands le 30 juin dernier. Vous avez toutefois la chance d’avoir un beau prix de consolation, avec les magnifiques et spectaculaires photos de Llamaryon.

    François-Samuel Fortin

    4 juillet 2016
    Région : Québec, Spectacles
    De la Reine, électro, Granby, L’anti, quebec, rock, Violett Pi
  • [SPECTACLE] LES ÉVADÉS ET LE LANCEMENT DE LEUR PREMIER ALBUM

    [SPECTACLE] LES ÉVADÉS ET LE LANCEMENT DE LEUR PREMIER ALBUM

    Ce mercredi soir avait lieu le lancement d’une des parutions m’ayant jeté par terre dans les derniers temps, le premier disque du quintet de Québec baptisé les Évadés. Parlant de baptême, c’était la première fois que je les voyais live et ça m’a encore une fois jeté par terre, sauf que cette fois j’avais un filet, armé des multiples écoutes de leur plus récent album pour me préparer à leur assaut. Ils ont commencé le spectacle pas mal pile à l’heure, montrant d’une autre manière qu’ils sont assez tight avec les temps, et ce, tout en douceur. On dit « Ils », mais il y a deux filles dans le groupe, respectivement aux violon et violoncelle, Marie-Christine Roy et Marie-Pier Gagné. Il y a aussi trois gars, soit Mathieu Rancourt à la contrebasse et parfois basse électrique, Alain Fillion à la guitare électrique, qui étaient tous deux dans le groupe dès ses tous débuts avec la violoniste, avant que Olivier Bussières aux percussions ne vienne également compléter le quintet au moment de l’ajout de la violoncelliste.

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    Marie-Pier Roy et Mathieu Rancourt (Les Évadés) (Crédit: Nathalie Picard)

     À ma connaissance c’est avec le titre « Marée basse » qu’ils ont donné le coup d’envoi, donnant l’impression qu’ils ne se livreraient pas, comme la tradition le veut souvent lors d’un lancement, de faire l’album intégralement d’un couvert à l’autre.  Ils ont ensuite interprété les deux premières pièces de l’album, « Compte à rebours » et « Arizona » et de s’adresser au public pour la première fois du concert entre ces deux titres, où la foule a d’ailleurs donné la première d’une longue suite d’acclamations fort nourries. Leur musique est généralement faite de magnifiques mélodies et de transitions assez abruptes mais déployées avec une précision chirurgicale et si sur disque, c’est davantage les mélodies qui nous marquent, sur scène, c’est définitivement les nombreux changements dramatiques et les montées en intensité qui tiennent le spectateur en haleine. La pièce « Résistance » qui enchaînait en donnait encore un bon exemple, en plus d’être le théâtre de solos fort intéressants, notamment pour le violon et les percussions, interprétés pas mal comme sur l’album. La concentration des musiciens, de mise vue la complexité de leur musique, est restée impressionnante tout au long du concert, et ce malgré quelques petits problèmes techniques seulement aperçus et qui n’ont à peur près rien enlevé à nos oreilles. Leur présence scénique était relativement sobre mais tout de même divertissante et surtout très sentie, ce qui avec l’écoute pas mal respectueuse de la part du public, créait une belle chimie, rarement aperçue dans le Cercle où ça discute souvent allègrement pendant les concerts.

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    Marie-Christine Roy (Les Évadés) et son erhu (Crédit: Nathalie Picard)

     Comme si le set n’avait pas encore assez son petit côté magique, la violoniste a troqué son instrument de prédilection pour un erhu, un violon traditionnel chinois à deux cordes, l’instant de deux morceaux, interprétés coup sur coup comme sur l’album, soit « Altiplano » et  « Les ponts qui tombent ». De retour avec un violon, mais se fiant plutôt cette fois sur la guitare et le violoncelle pour transposer la mélodie de la reprise de Bronislau Kaper, « Invitation », suivie comme sur l’album de la plus groovy « Place d’armes », qui ajoute de la variété au set. Parlant de variété, les deux suivantes en étaient de bons exemples, les mêmes que sur leur album Les Évadés, à commencer par « La dernière marche », une de leurs premières compositions, qui est dans la lignée de Bar Kokhba, très fortement basée sur les cordes acoustiques de l’axe contrebasse-violoncelle-violon. La reprise de « Soledad » d’Astor Piazzola, plus mélancolique, apportait un petit creux dans la dynamique musicale de la soirée, mais un creux tout à fait justifié pour remonter l’intensité d’un cran pour la fin du set. La composition qui est probablement la plus intense de l’album et du set, c’était « Embuscade », qui rappelle Secret Chiefs 3, un groupe proche de John Zorn aussi et qui ajoute une dimension métal à un hybride jazz-classique-world.

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    Alain Fillion et Olivier Bussières (Les Évadés) (Crédit: Nathalie Picard)

     Après une ovation fort chaleureuse de l’assistance, ils ont quitté la scène un moment pour revenir assez rapidement conclure ce concert en beauté, comme c’est le cas de l’album, en interprétant son dernier morceau, leur adaptation de la composition  « Caravan », qu’on connaît surtout pour avoir été popularisée dans les années 30 par Duke Ellington, et qui n’a pas pris une ride depuis. D’autres moments musicaux envoûtants se sont enchaînés pour conclure cette soirée mémorable à bien des égards. Assister en direct aux échanges intenses qui peuplent leur nouveau disque a permis de confirmer qu’il s’agit d’une oeuvre aboutie, de la part de musiciens matures et talentueux dont la complicité est évidente.  Si tous les musiciens impressionnent, c’est probablement le violon qui vient le plus prendre l’auditeur pour l’emporter, alors que l’instrument domine les structures mélodiques des pièces et devient souvent le centre d’échanges menés à deux, tantôt avec la guitare et tantôt avec le violoncelle, ce qui donne de superbes résultats.

    Le groupe est à surveiller, car on n’a probablement pas fini d’entendre parler de leurs prouesses. Surveillez d’abord ecoutedonc.ca parce que vous risquez de voir passer une entrevue sous peu, qui sera agrémentée d’une BD d’Arielle Galarneau, dont vous avez pu voir passer les retours dessinés sur les concerts d’Anatole et de Robbob, entre autres. En attendant, régalez-vous de leur disque homonyme dont on venait de glisser un mot la semaine dernière.

    François-Samuel Fortin

    1 juillet 2016
    Région : Québec, Spectacles
    evades, instrumental, jazz, Le Cercle, quebec, ribot, rock, surf, tango, zorn
  • [ALBUM] Les Évadés et leur fantastique nouveau disque

    [ALBUM] Les Évadés et leur fantastique nouveau disque

    Il y a des formations que l’on voit venir et d’autres qui nous prennent par surprise pour nous jeter par terre. Celle du quintet Les Évadés appartient définitivement à la seconde catégorie dans mon cas, alors que je les ai découverts sur le tard, plus tôt ce printemps. Confectionnée de mains de maîtres par cinq musiciens et musiciennes de Québec — Marie-Christine Roy – violon et erhu (ex Les Chercheurs d’Or), Marie-Pier Gagné – violoncelle (Ego Death), Alain Fillion – guitare (Melody Cocktail), Mathieu Rancourt – contrebasse (5 For Trio) et Olivier Bussières – percussions (Nouvelle R) — la musique qu’ils créent collectivement est une véritable tapisserie musicale qui n’a rien à envier aux parutions sur la réputée étiquette Tzadik, où gravitent des musiciens partageant l’univers du prolifique compositeur jazz d’origine juive, John Zorn. Les Évadés ont d’ailleurs repris deux de ses compositions sur leur premier EP, Sortis d’urgence, publié en novembre 2014. Y figure une reprise de « Soledad » par Astor Piazzolla et une d’ « Invitation » par Bronislau Kaper, dont le début rappelle le très beau travail de Tom Waits avec Marc Ribot.

    (Photo: Dylan Page)
    LES ÉVADÉS (Photo: Dylan Page)

    Les pièces de leur nouvel album homonyme se suivent et se complètent admirablement bien pour présenter une musique hautement originale où les musiciens se livrent à des échanges de haute voltige. La parution, entièrement instrumentale, présente plusieurs compositions de grande qualité avant de se clôturer sur une magnifique reprise de l’indémodable « Caravan ». Cette pièce qui allie du jungle jazz et des sonorités moyen-orientales, comme c’est souvent le cas de la musique du groupe Les Évadés, a été composée en 1936 par Barney Bigard and his jazzopators et popularisée par le big band de Duke Ellington l’année suivante, en devenant un standard qu’on ne se lasse pas de voir réinterprété.

    On passe aisément du mélancolique à l’enjoué, avec des beaux moments de décrochage bien avenus qui ponctuent les compositions, où l’on peut entendre des échos des Dreamers, un groupe qui interprète des compositions de Zorn, mais avec des variantes originales. L’album s’écoute comme un bon film, fait vivre toute une gamme d’émotions, joue en intensité et garde l’auditeur complètement captif et fasciné d’un couvert à l’autre. Des instants hautement dramatiques, des transitions surprenantes et très habiles, puis des mélodies toutes mémorables qui se déploient parfois à une vitesse vertigineuse et qui ralentissent ensuite pour laisser tranquillement éclore des fleurs sonores. Bon je m’emporte un peu mais vous comprendrez en allant écouter les pièces de l’album, qui gagne toutefois à être écouté tel quel, d’un couvert à l’autre.

    On les trouve sur leur site, leur bandcamp ou leur facebook ou sinon on les retrouve en personne lors de leur lancement à Québec, et c’est le 29 juin au Cercle à 19h avec l’entrée libre. C’est une occasion à ne pas manquer de voir et entendre le tout en personne!

    François-Samuel Fortin

    22 juin 2016
    Albums, Région : Québec
  • [EP] LOS prend les vagues d’assaut juste à temps pour l’été

    [EP] LOS prend les vagues d’assaut juste à temps pour l’été

    La formation de Québec LOS présentait récemment au public le fruit de son travail des dernières années, un court EP intitulé Small Surf qui préfigure un album complet prévu pour l’automne et qui sera intitulé… Big Surf. Le EP, paru de justesse avant la saison chaude, présente une pop-rock estivale qui constituera la parfaite trame sonore de vos séances de relaxation au soleil sur le balcon. Si la musique de LOS délaisse le côté mordant et garage des premiers EP, les mélodies accrocheuses sont encore au rendez-vous pour orner la petite galette et son éventuelle grande sœur.

    Les trois pièces ici présentes sont à la fois distinctes et complémentaires, la plus mémorable et accrocheuse à mon goût est celle qui ouvre la parution, « Wooden Matter ». Les deux autres titres, « Baby And I » et « Teenager », sont toutefois des très bonnes cartes de visite pour illustrer les nouvelles sonorités, dont l’ajout le plus distinctif est à mon sens l’ajout de synthétiseurs et de vocaux féminins à l’arrière-plan (Maxine Maillet). La musique de LOS a évolué en une pop rock très léchée, confectionnée avec des multiples effets de guitare (Kenny Turgeon et Jean-Daniel Lajoie) qui viennent se poser sur une basse délicatement groovy (Symon Marcoux) et des rythmes épurés et accrocheurs (Kevin Robitaille).

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    LOS (Photo: Pascal Audet)

    L’illustration de la pochette, une gracieuseté du bien-aimé graphiste de Québec expatrié à Montréal, Thomas B. Martin, est le parfait complément pour cette parution à l’esthétique léchée, toute en simplicité et pourtant très élaborée, de la musique du quintet.

    Vous pourrez découvrir leur musique en concert à Montréal le 5 juillet prochain, au Divan Orange en compagnie de David and the Woods, ainsi qu’au FEQ, le 9 juillet prochain sur les planches de la toute nouvelle Scène Fibe, qui fait la part belle aux talents locaux et-ou émergents. Ils seront également en concert au Sous-Bois de Chicoutimi à la fin juillet, avec une autre formation locale qui devrait publier quelque chose bientôt, La Fête, présentement en studio à Québec.

    Le EP Small Surf est en écoute sur leur page Soundcloud et est également disponible pour l’achat sur iTunes. Je crois que pour se procurer ces trois titres physiquement (lire surtout: vinyles!), il faudra attendre la parution de l’album complet, cet automne.

    François-Samuel Fortin

    22 juin 2016
    Albums, Région : Québec
    Indie, LOS, pop, quebec, rock, surf rock
  • [ANNONCE] Le quotidien audio-visuel de KNLO

    [ANNONCE] Le quotidien audio-visuel de KNLO

     

    KenLo pendant un set Boiler Room (Crédit photo: Boiler Room)
    KenLo pendant un set Boiler Room (Crédit photo: Boiler Room)

    Le rappeur et beatmaker chevronné KenLo, membre à la fois d’Alaclair Ensemble et de K6A, dévoilait cette semaine le court-métrage L’An 16 où il révèle aussi bien une tonne de nouveau matériel fort intéressant et différents aspects de son quotidien. Dans le mini-film, réalisé par Philippe Chagnon et Vincent Gonneville suite à l’initiative du principal intéressé, on l’accompagne dans sa vie familiale, musicale, sportive, professionnelle et spirituelle. Un album semble prévu pour l’automne et nous en avons un excellent aperçu ici. Des collaborateurs comme Eman (Alaclair Ensemble) et Miss Sassoeur & Les Sassys semblent impliqués dans la galette à venir, qui devrait paraître sous le nom d’artiste simplifié de KNLO. Quant au court, il a été lancé au Groovenation à Montréal le 26 mai dernier.

    La notice qui accompagne le vidéo en dit davantage :
    « Issu d’une initiative de KNLO (Alaclair Ensemble) et de la boite de Production «LA MAINE», «L’AN 16» est un court-métrage de fiction basé sur une journée dans la vie de l’artiste. Passant du réveil au chillin’, de la famille aux amis, de l’entraînement à la création. Une oeuvre complète vous présentant l’artiste comme jamais il n’a été présenté auparavant. Le film est un avant-goût du prochain projet musical de KNLO qui verra le jour quelque part au courant de l’automne. »

    Sinon, le vidéo parle de lui-même, donc allez voir ce petit bijou de créativité, une oeuvre à part entière doublée d’une vitrine sur une autre oeuvre et sur la vie de celui qui leur a données naissance.

    François-Samuel Fortin

    27 mai 2016
    Nouvelles
  • [ALBUM] Floes et l’éclat de l’ombre

    [ALBUM] Floes et l’éclat de l’ombre

    Le trio de Québec FLOES qui dévoilait deux extraits coup sur coup plus tôt ce printemps vient de publier un EP de 5 titres fort bien ficelé. Intitulé Shade & Mirror, le maxi récapitule et nous ramène les deux pièces présentées au public, en l’occurence «Showdown» et «Hooked», dévoilées respectivement à la fin avril et au début mai. Ces deux morceaux, dont le potentiel était vraiment intéressant et laissait augurer un projet mature et abouti, ils se sont avérés plutôt représentatifs de cette parution, qui conserve un niveau de qualité élevé.

    FLOES (Crédit photo: Jacques Boivin)
    FLOES (Crédit photo: Jacques Boivin)

     Il faut dire que les gars du band n’en sont pas à leur première initiative musicale et que ça se ressent bien. Le trio mené par Samuel Wagner (Harfang) et complété par Simon Tam (Émeraude) et Pierre-Philippe Thériault (PopLéon) sait comment produire une musique originale, captivante et accessible. Le niveau de production est très élevé et n’a pas grand chose à envier aux albums des majors de ce monde. Très léchée, leur pop fait une place à l’électro comme trame de fond et à des pistes vocales délicates qui viennent y occuper l’espace de fort belle manière. Le tout est complété par des rythmiques variées, passant sans problème de celles du hip hop à celles de l’indie rock.

    Le titre qui ouvre l’album, «Shadows», est construit sur un lit de guitares bien fignolées et met progressivement la table en termes d’ambiance sonore et d’esthétisme. La seconde composition, la première à avoir été révélée au public, intitulée «Showdown», demeure probablement le moment fort de l’album, avec sa mélodie mémorable et sa production impeccable. La collaboration avec deux des hommes forts de la sphère sonore de Québec, surtout avec Dragos Chiriac (Men I Trust) mais on trouve également mentionné Jean-Étienne Collins-Marcoux (De La Reine), n’est probablement pas étrangère à cette réussite. La réalisation et le mix s’est passée surtout à deux, Dragos Chiriac venant épauler Samuel Wagner à réaliser le projet. «Hooked», la troisième piste du EP, était également connue du public, ayant servi de deuxième extrait, et elle conserve la cohérence esthétique et sonore tout en ajoutant une belle variété à la palette.

    Le second moment fort de l’album à mon avis, c’est le quatrième ttire «Burning light», qui installe progressivement des couches sonores venant se compléter et se relancer, jusqu’au moment où le rythme change à l’amorce du dernier tiers, permettant aussi à la mélodie d’évoluer, d’incorporer des synthés qui sonnent comme une tonne de brique et de pousser les cordes vocales du chanteur-claviériste un peu plus loin. Un groove complètement captivant nous accompagne jusqu’à la fin, introduisant avec brio le dernier morceau du EP. Celui-ci, intitulé «A lifetime ago», rappelle au début certaines pièces de Radiohead, avec la voix qui rappelle plus que jamais celle de Thom Yorke, mais en plus serein. Tout de suite après le début, le style vocal change et le rythme aussi, dévoilant au final un titre un peu plus conventionnel mais avec une belle progression dynamique. Après le bridge, le morceau gagne en efficacité pour clore le disque en beauté.

    FLOES (Crédit photo: Camille Gagnon)
    FLOES (Crédit photo: Camille Gagnon)

    C’est vraiment une belle grande parution que nous offre FLOES, malgré sa courte durée. Le disque démontre un savoir-faire indéniable derrière les compositions et l’interprétation est aussi au rendez-vous pour couronner de succès l’entreprise du groupe. Il leur est permis de rêver d’un succès international, le tout se déroulant en anglais, surtout si l’éventuel premier album complet relève le défi de garder un standard de qualité élevé et constant en plus d’élargir avec cohérence leur répertoire. Disons que la barre, ils se la sont fixée assez haute.

    Un lancement au Pantoum à Québec est prévu pour le jeudi 2 juin – plus d’infos ici. 

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    François-Samuel Fortin

    27 mai 2016
    Albums
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