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  • [ALBUM] Faudrait Faire la Vaisselle : Frenches et dégôut à Almos

    [ALBUM] Faudrait Faire la Vaisselle : Frenches et dégôut à Almos
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    crédit photo : Jean-Martin Gagnon

     

    Belle surprise musicale pour vous faire feeler l’automne comme il se doit : la sortie d’un premier opus, Frenches et dégout à Almos, par Faudrait Faire la Vaisselle, jeune trio folk montréalais.

    Je vous le dis tout de suite, ça vaut la peine de dépasser la première impression qu’on a en pesant sur « play », celle qui nous fait nous dire « bon un autre groupe folk pas propre, genre Adamus/Redneck, rien de nouveau ».

    Ça vaut la peine parce que plusieurs belles surprises sont offertes aux oreilles tout au long de l’album, à commencer par le talent manifeste des vocalistes. On se fait tour à tour bercer puis réveiller par des voix qui, tantôt graves et mélancoliques, tantôt criardes et déchirées (Kurt Cobain-style), racontent des petits moments de vécu dans lesquels on peine (pour le meilleur et pour le pire !) à ne pas se reconnaître.

    Les textes, un peu inégaux par moments, valent tout de même, sans l’ombre d’un doute, la peine qu’on leur porte attention. Pour autant qu’on ne se formalise pas des nombreux sacres, on appréciera très certainement la franchise qui émane de la poésie montréalo-rurale du trio.

    Autre élément d’originalité, l’usage d’un violoncelle (habilement) joué autant à l’archet qu’en mode pizzicato supplée à merveille à la trop habituelle contrebasse et meuble admirablement l’espace laissé vacant par les guitares et le banjo.

    On sortira peut-être essoufflé de certaines chansons un peu plus garochées comme « divorce ». Fort heureusement, il y a, pour balancer l’ensemble, des moments plus introspectifs comme « accro » ou « les autres » qui sont sans contredit, avec « lâche ta job », mes coups de cœur.

    L’album n’est définitivement pas fait pour ceux qui trippent chansons « vers d’oreille », mais vaut très certainement qu’on s’y arrête.

    Une belle découverte. On a hâte d’entendre et de voir la suite !

    Olivier P. St-Pierre

    20 octobre 2015
    Albums
    Alma, faudrait faire la vaisselle, folk, Frenches et dégout, Montréal
  • [ALBUM] The Milk Carton Kids – «Monterey»

    [ALBUM] The Milk Carton Kids – «Monterey»

    Je suis toujours en retard. Sur tout. Films, séries télé, livres et musique. Sur la mode aussi mais ça, c’est un autre dossier. Y’a tellement de choses à découvrir que si je veux en profiter pleinement, il faut que je m’arrête un peu. Pas le choix. Je suis incapable de butiner. Je n’ai pas ce talent qu’ont mes collègues  d’assimiler tout rapidement et d’écrire ensuite quelque chose de pertinent.  J’aime prendre mon temps, rêvasser, écouter les disques mille fois, dans des lieux différents, jusqu’à connaître les paroles et les solos par cœur. Et puisque ce merveilleux blogue de passionnés me laisse la liberté de vous parler de ce que je veux quand je le veux (c’est-y pas beau la vie?), j’ai décidé d’assumer ma lenteur et de vous présenter cet album paru en mai 2015.

    J’ai découvert le duo The Milk Carton Kids en regardant Another Day, Another Time (le documentaire-concert hommage à la musique du film Inside LLewyn Davis des Frères Coen) il y a deux semaines. Dès les premières notes, j’ai été séduite par la beauté de leurs voix en harmonie, la richesse de leurs mélodies et par la douce mélancolie qui émane de leur musique. Leur son est si apaisant qu’il arrive même à me faire supporter la foule de la ligne orange à l’heure de pointe. Rien que pour ce refuge, je leur serai éternellement reconnaissante.

    The Milk Carton Kids, c’est Kenneth Pattengale (le type au picking de feu) et Joey Ryan, deux guitaristes-chanteurs de Los Angeles qui avaient leur propre projet solo avant d’avoir, en 2011, l’excellente idée d’unir leurs talents.  Un premier album intitulé Prologue voit le jour la même année et permet aux deux comparses de faire de la tournée en ouvrant pour différents groupes de la scène folk. En 2013, sur l’étiquette Anti (Tom Waits, Calexico, Nick Cave) le duo sort Ash & Clay, titre qui leur vaudra une participation à la prestigieuse émission Austin City Limits (PBS), une nomination aux Grammy Awards et le prix du meilleur groupe de l’année aux Americana Music Awards.

    Ce n’est pas pour m’excuser de l’avoir découvert si tard, mais  Monterey n’aurait à mon avis pas dû paraître au printemps. C’est plutôt l’album idéal pour passer à travers la grisaille de l’automne, accompagné d’une p’tite laine et d’un vin chaud aux épices. Ashville skies, la superbe première pièce, dépeint d’ailleurs parfaitement l’arrivée de la saison et le besoin soudain de se mettre le cœur au chaud :

    Good god, is it November?
    The leaves burn auburn red
    The Ashville skies and timber
    Are holding onto it

    But I cannot remember
    That feeling hopeful song
    That rose of our September
    My word, what have we done?

     I’d love nothing more than to cover my face
    Forget who I am and get out of this place
    Pretend to be somebody other than me
    And go on living that way

    Sur ce troisième album, Pattengale et Ryan explorent donc avec la même nostalgie et un brin de cynisme politique (qui pourrait le leur reprocher?), les thèmes de l’appartenance, de la fuite, de la liberté et du voyage. Pas étonnant qu’ils aient choisi d’enregistrer les onze chansons sur la route, avant leurs concerts, laissant ainsi leur son profiter de l’espace scénique et confiant à un seul micro la délicate tâche de capter tout ça. Le résultat est tout simplement magnifique et témoigne d’un grand abandon et d’une exceptionnelle justesse de la part des musiciens.

    Deux guitares, deux voix, réunies en toute simplicité. Il faut parfois si peu pour atteindre la beauté…

    Pour écouter la chanson « Monterey »:

    Pour écouter l’album complet:

    Pour écouter ce qu’ils ont réussi à faire avec une pièce de Pink Floyd (rassurez-vous, ce n’est pas sur l’album):

    Julie Fradette

    18 octobre 2015
    Albums
    Americana, Anti, folk, Inside LLewyn Davis, Joey Ryan, Kenneth Pattengale, Monterey, The Milk Carton Kids
  • [ALBUM] Les conards à l’orange – « Bave de robots »

    [ALBUM] Les conards à l’orange – « Bave de robots »

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    Avec toutes les sorties du mois de septembre, quelques albums sont passés, bien malgré nous, sous notre radar, mais c’est aujourd’hui qu’on se reprend !

    L’album Bave de robots, de Les conards à l’orange, est paru le 3 septembre dernier. C’est le 3ème album en 14 ans pour le groupe.

    Avant toute chose, il faut comprendre que le rock, ce n’est pas mon premier amour, mais quand on écoute cet album, on oublie les préjugés et les idées préconçues; on écoute, tout simplement. On y retrouve une ligne directrice donnée par le rock, mais l’album arbore aussi des allures de reggae et de punk.

    Ici, je n’ai pas envie de vous énumérer les particularités de chaque pièce. J’ai plutôt envie de vous parler de mes impressions générales au fur et à mesure que j’écoute l’album.

    Clairement, c’est un album qui nous fait nous questionner, tant sur nos habitudes, sur notre regard sur la société que sur nos actions envers les autres. C’est un album qui nous rappelle la légèreté de la vie, mais qui propose aussi un positionnement sur les agissements et les décisions en tant que société. L’apparition des cuivres sur quelques pièces est très agréable pour les oreilles et cela vient ajouter une belle finition.

     C’est ce qu’on peut appeler un album engagé, mais on se sent inclus dans ce qui est dit et c’est ce qui fait que l’album m’a rejoint et que je l’ai apprécié.

    Je pense que c’est un album qui interpelle un peu tout le monde par sa simplicité et par ses textes tout aussi engagés que légers. Pour moi, l’album Bave de robots fût une grande et belle découverte.

    En passant, pour ceux qui se le demandent, le titre de l’album (bave de robots) veut dire «parler pour ne rien dire».

     

    Karina Tardif

    11 octobre 2015
    Albums
    bave de robots, francophone, les conards à l’orange, punk, reggae, rock
  • [ALBUM] Prieur&Landry + Lancement au Knock-out

    [ALBUM] Prieur&Landry + Lancement au Knock-out

    Album

    (François-Samuel Fortin)

    Après des concerts remarqués sur la route québécoise des festivals, avec chaque fois une solide dose de décibels et un paquet de gueules tombantes, le duo Prieur & Landry a su attirer les faveurs des mélomanes et des médias. C’est d’abord grâce à la boîte Sexy Sloth que j’ai eu la chance de les voir, lors d’un mini festival qui se déroulait à la mi-juillet. Avec de bons souvenirs de la performance, j’avais d’assez hautes attentes avant d’écouter l’album et je n’ai pas vraiment été déçu par ce que j’ai pu y entendre.

    Quand tu décides de prendre les planches d’assaut comme duo, il faut que tu saches travailler avec ce que t’as à ta disposition pour en tirer le maximum de jus. Ce serait difficile de dire que les gars n’ont pas relevé le défi. Les riffs en béton armé et le set-up de Gab Prieur amènent une dose assez satisfaisante de basses fréquences pour que le duo soit dispensé de faire appel à un bassiste. La présence du vocal est juste assez bien dosée sur l’album, qui fait plutôt la part belle au hochage de tête en bonne et due forme avec des longs segments instrumentaux. Le style vocal peut le rapprocher d’Ozzy parfois ou de certains groupes rock typiques des années 90 à d’autres moments. Eliot Landry s’occupe quant à lui de la batterie, qui est tout à fait appropriée pour le genre, avec une belle lourdeur et un bon groove, que ce soit dans les passages plus lents ou plus rapides. Toutefois, la batterie n’est que rarement le point focal, étant plutôt le parfait complément pour la guitare.

    Les pièces se suivent et un certain motif se dessine dans l’alternance entre celles qui, rapides et énergiques, en mettent plein la gueule, celles qui, plus tranquilles sur le tempo, révèlent un certain blues et celle qui répètent cette même alternance à plus petite échelle. Étrangement, le tout semble familier. L’originalité n’est pas nécessairement le point fort du groupe autant que leur efficacité, qui se décline de deux manières. D’abord, tous les morceaux de l’album se défendent bien dans leur genre, souvent très rock du sud des États-Unis, pouvant rappeler aussi bien Slayer et Queens of the Stone Age/Kyuss que Pearl Jam ou les Black Keys, selon les moments. Les premiers morceaux frappent fort et la cadence ne diminue pas énormément, bien qu’une certaine redondance s’installe. L’efficacité du groupe, c’est aussi parce qu’ils sonnent autant avec si peu qu’ils en font preuve, parce qu’on a souvent l’impression qu’on a affaire à un band alors que c’est juste deux gars qui font tout.

    Quand la dixième et dernière pièce prend fin, on se rend compte qu’on vient quand même de traverser quelque chose d’assez épique, avec une belle intensité. L’album est d’ailleurs une belle carte de visite pour annoncer leurs performances scéniques. Les deux expériences s’alimentent mutuellement, mais c’est vraiment en concert qu’on comprend comment et pourquoi c’est unique. Sur disque, on a affaire à dix chansons très solides, sans qu’elles aient eu à réinventer le genre. Par contre, si vous avez envie d’une bonne dose de rock garage pesant, ces dix titres, dont certains auraient pu procurer bien du plaisir à des guitaristes du dimanche dans Guitar Hero, pourront allègrement satisfaire votre appétit.

    [bandcamp width=100% height=120 album=377124665 size=large bgcol=ffffff linkcol=0687f5 tracklist=false artwork=small]

    Lancement

    (Marion Desjardins)

    Ce jeudi au Knock-out avait lieu le lancement d’album du duo en formule 5 à 7: grignotines, mélomanes et petite performance était au rendez-vous ! Je m’y suis rendue afin d’y prendre quelques photos à défaut de pouvoir me rendre au Coup de grâce musical ce vendredi !

    Prieur&Landry
    Prieur&Landry
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    Prieur&Landry
    Prieur&Landry

    François-Samuel Fortin

    9 octobre 2015
    Albums, Région : Québec, Spectacles
    Knock-Out, Landry, Le Knock-Out, Prieur, Prieur&Landry
  • [ALBUM] Summer twins – «Limbo»

    [ALBUM] Summer twins – «Limbo»

    Les sœurs Chelsea Brown (guitare et voix) et Justine Brown (batterie et voix) forment le duo indie -pop -rock Summer twins depuis 2008. Les sœurs, nées et élevées en Californie, sont inspirées par le son des années 50 et 60 pour leur musique.

    La sortie de l’album Limbo, le 2 octobre dernier, est une nouvelle qui fait prolonger l’été. Non seulement leur nom nous ramène à la saison estivale, mais leur style rock’n’roll vintage nous rappelle la chaleur du soleil d’été. Le genre d’album qui nous rend plus léger et qui nous fait pousser un « aahhhhh » de soulagement et de détente.

    La première pièce, Blinds, est un bijou. C’est une perle de pièce, qui contente mon excitation de pouvoir enfin écouter l’album tant attendu. Demons embarque et se fait remarquer par son côté plus « edgy » que la précédente, ce qui met la table pour le reste de l’album. La suivante, Florence, est ma pièce favorite de l’album. On dirait que ça me rappelle une série télé de jeunesse; c’est peut-être juste un truc de fille, désolé les gars. La mélodie de la guitare électrique vient apporter une sonorité plus pesante sur les voix douces avec une batterie peu percutante, mais bien importante tout de même. À une minute de la fin, il y a un petit solo de guitare qui fait que la chanson termine sur une montée incroyable. Ouija est une pièce plus lourde musicalement avec un son plus sec, mais avec une petite voix aigüe, qui grimpe encore plus par moment, tout cela ajouté aux voix en arrière fond. L’harmonie de tous ces éléments est remarquable. C’est un travail de précision que les filles ont fait et ça donne un résultat à la hauteur. Our world aborde davantage le style de la musique blues, d’un ton plus sensuel, qui donne chaud et qui ralenti les mouvements de danse. Ne faites rien qui vous presse en écoutant cela…J’ai envie d’être dans Grease en train de danser un slow avec John Travolta (ou avec Olivia Newton-John pour les gars). Après le « slow » sensuel de fin de soirée, on se remet dedans avec l’énergie de la pièce Love within. Bien que les sœurs nous parlent encore d’amour, cette pièce s’insère bien dans le parcours auditif de l’oreille. Dans la chanson Juju, l’air me donne une impression de déjà vu. On ne réinvente rien, mais c’est tout de même très efficace du côté de la guitare. Dreamin’ n’est pas la pièce qui fait le plus rêver, malgré son nom, mais elle coule bien avec la lignée de l’album. Helpless, c’est la chanson, ou plutôt la mélodie, qui reste en tête. On répète l’air en faisant des « nan nan nan nan nah nah », sans savoir les paroles du refrain. C’est signe que les filles ont pris soin de peaufiner leur art. Cette pièce est vraiment plus ancrée dans l’album. Elle ressort des autres chansons par son ambiance enveloppante plutôt que de style garage comme plusieurs autres chansons de l’album. Stop & go, en mon sens, c’est la chanson qu’on écoute en « road trip » et qu’on laisse la main sortir du toit ouvrant, si tu as un toit ouvrant… la fenêtre, ça fait aussi. Le côté rock est plus accentué, ce qui donne envie de rouler toute la nuit vers un « no where ». Fire, c’est LA pièce qui te fait lever et taper des mains, par tant que ça pour la vitesse de son rythme, mais plutôt par le côté festif de la mélodie et l’intensité du texte. So funny, c’est un morceau typique d’une fin d’album. Le son est plus brut, plus acoustique et les paroles se répètent et donnent envie de lever les bras pour les brasser de gauche à droite au-dessus de notre tête. C’est aussi une chanson qui fait réfléchir sur le jugement des gens dans notre société, avec un ton léger pour faire bien passer le tout.

    Bien que parfois on peut entendre le même genre de sonorité et de rythme au fur et à mesure que l’album avance, on apprécie le style et la démarche. C’est léger et mélodiquement agréable. On ne pense à rien quand on écoute Summer twins et c’est une belle carte de visite pour aller les voir en spectacle, si elles peuvent bien venir au Québec un jour.

    Informations:

    Album réalisé par Chris Woodhouse (Ty Segall, !!!, The Oh Seas)

    Sorti le 2 octobre sur Bruger Records

    Karina Tardif

    7 octobre 2015
    Albums
    années 50, années 60, folk, Indie, rock, summer twins
  • [ALBUM] Whisky Legs – « Basement Confessions »

    [ALBUM] Whisky Legs – « Basement Confessions »

    Quelque part dans Saint-Roch se trouve une vieille maison très spéciale : les musiciens qui y jouent nous emmènent dans un monde où Amy Winehouse chante le blues en plateau double avec Brittany Howard dans un bar de la Nouvelle-Orléans. Lieu propice aux confidences de toutes sortes, c’est justement ce sous-sol qui a servi à Whisky Legs pour l’enregistrement de Basement Confessions, le premier album du groupe.

    Maude Brochu, c’est la voix de Whisky Legs. J’insiste. La voix. Une voix riche, pleine de nuances, capable de susurrer tout doucement et de donner la chair de poule en gravissant les sommets avec assurance. Les comparaisons avec Winehouse et la chanteuse d’Alabama Shakes sont tout à fait justifiées, comme le sont celles avec Suzan Tedeschi (une source d’inspiration). Elle ratisse large, cette jeune femme. Cela ne change rien au fait que Maude Brochu chante le blues avec ses tripes. De son côté, Pascal Denis, c’est le multi-instrumentiste qu’on entend surtout à la batterie, mais à qui il arrive aussi de chanter. Un véritable métronome sur lequel Brochu peut s’appuyer sans hésiter. Les deux complices peuvent également compter sur le doigté de Guillaume Méthot, qui par ses caresses à la guitare vient compléter à merveille la voix de Brochu.

    On retrouve sur Basement Confessions 13 chansons qui passent aisément du blues au rock en faisant de nombreux détours par la soul. Avec une touche passablement indie! Que ce soit pour le rythme et le flow de You Are (et son refrain accrocheur), pour le côté funky de Hit the Ground Running, le petit air rétro-soul assumé de Scarlett (que ne détesteraient pas les gars et la fille d’Alabama Shakes), le blues-rock des grand jours sur Needy Woman, ou pour le côté épique de Too Late (et ses huit minutes progressives bien sonnées), on aime les chansons de Whisky Legs pour ce qu’elles sont : des petites tranches de vie bien vivantes, authentiques et accrocheuses sur lesquelles on risque de retomber plus d’une fois.

    On peut toute trouver l’album un peu long (il dépasse l’heure). Imaginez, un album d’une heure, en 2015, c’est plus que généreux. Les gens de Whisky Legs doivent avoir de vieilles âmes!

    Basement Confessions constitue toute une carte de visite pour Whisky Legs. Le groupe s’était déjà illustré en tant que groupe révélation aux Lys Blues de 2015 et avec cet album, les quelques portes qui leur étaient encore closes pourraient s’ouvrir assez rapidement.

    À écouter sans modération. Même si vous n’aimez pas le blues.

    [bandcamp width=100% height=120 album=1732513961 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small]

    Jacques Boivin

    7 octobre 2015
    Albums
    Basement Confessions, Théâtre Petit-Champlain, Whisky Legs
  • [ALBUM] Emilie & Ogden – « 10 000 »

    Ma quête continue. Ma quête incessante de récupérer mes lettres de noblesse en tant que mélomane aguerri.  Pour la compléter, il n’y avait pas meilleur moment que la rentrée automnale, qui comptait plusieurs œuvres de qualité (décortiquées efficacement par tous mes collègues, ici) pour me réactiver mes oreilles entre deux beat de Metro Boomin. Un peu de calme, de l’harmonie et de douceur s’imposaient! C’est ce que m’a offert 10 000 d’Emilie & Ogden : tout à ce quoi je m’attendais, et encore plus!

    D’emblée, Emilie et sa harpe (Ogden) imposent déjà un style unique : un instrument atypique (en ce qui me concerne) avec la douce et délicate Emilie Khan. En fait, le nom du groupe n’est aucunement un hasard puisque ces deux éléments sont le cœur et l’âme de la formation (obviously) et que tout les autres éléments s’impliquant dans la mélodie ne sont que des bonbons, ajoutés au passage, afin de bonifier une offre déjà impressionnante. Rien n’est fait dans l’excès puisque la guitare, la basse et la batterie sont conscients que la véritable vedette, c’est Ogden!

    La voix d’Emilie est envoûtante et je la laisse avec plaisir me diriger, sans résister (j’me suis même surpris à me fermer les yeux!) De Blame à Dream (qui porte très bien son nom et constitue une superbe conclusion), on ne peut faire autre chose que de suivre et se concentrer sur cette voix harmonieuse qui dicte la mélodie. Je ne verrais pas comment la magie d’Ogden pourrait opérer sans la voix d’Emilie. Un mariage parfait!

    Sur 10 000, tout le monde est à sa place. C’est le genre d’album qui nécessitera plusieurs écoutes afin d’y déceler toutes les subtilités puisqu’un réel travail à été accompli à ce niveau afin de bien mettre en valeur Emilie & Ogden. Un opus qui arrive à point, d’un point de vue personnel, me redonnant foi en la créativité de la musique folk. Une première écoute qui fut fort satisfaisante.

    Taylor Swift peut aller se rhabiller, au fond !

    Simon Belley

    4 octobre 2015
    Albums
    000, ?/10, Emilie & Ogden, Secret City Records
  • [ALBUM] Bernard Adamus – Sorel Soviet So What

    [ALBUM] Bernard Adamus – Sorel Soviet So What
    Bernard Adamus - Sorel Soviet So What (Grosse Boîte)
    Bernard Adamus – Sorel Soviet So What (Grosse Boîte)

    Bernard Adamus est déjà un culte. Son nom circulait déjà abondamment avant même qu’il ne gagne les Francouvertes en 2010. Si Brun a reçu de nombreuses accolades, dans mon cas, c’est son #2 qui m’aura d’abord convaincu. J’ai été séduit autant par la musique que par les textes qui étaient empreints d’une mélancolie complexe. La suite intitulée Sorel Soviet So What contribuera-t’elle à forger davantage l’identité d’Adamus?

    L’album est concis avec ses 10 chansons dépassant rarement la marque des 5 minutes. On reconnait la bête avec ses textes sinueux et complexes d’où émanent des vapeurs éthyliques constantes en plus de quelques hymnes (nécessaire??) aux atouts corporels féminins. Même si Adamus ne s’éloigne pas trop de ce qu’il nous a présenté par le passé, l’album demande plusieurs écoutes afin de bien l’intégrer. La rapidité avec laquelle les textes sont débités explique en partie cette nécessité d’y accorder plusieurs écoutes avant de se faire une tête. Puis, c’est avec le livret de paroles à la main qu’on pourra finalement s’imprégner du curieux univers d’Adamus.

    Au final, cette patience paye, car il y a de véritables bijoux sur ce disque dont la pièce d’ouverture Le Blues à GG avec ses superbes lignes de banjo et ce portrait coup de poing d’un homme qui ne va pas trop bien. (le texte est inspiré du poète Gérald Godin) On reste dans le portrait pour La part du diable; ça va déjà un peu mieux, même si ce n’est pas encore la vie en rose. Le party pogne ensuite et on imagine très bien des chansons comme Donne-moi-z’en ou Les pros du rouleau se mêler à merveille avec l’ancien matériel dans les futurs concerts. Les étoiles du match est la seule véritable ballade de l’album et c’est très classique-Adamus. Sur Cadeau de Grec, Adamus s’époumone comme jamais sans (presque) jamais répéter le même mot deux fois. C’est exactement le genre de chanson qui sera dans la catégorie « difficile à chanter en choeur » mais qui sera sans aucun doute un solide rappel de l’incroyable capacité qu’a Bernard Adamus à débiter de longs textes à une vitesse vertigineuse. Musicalement Hola les lolos est probablement celle qui sort le plus des sentiers battus, même si c’était à mon avis un curieux choix de premier extrait pour l’album. Finalement le succès commercial de la chanson prouve que j’avais tort et que l’amalgame de mélodies hawaïennes et de textes légers fonctionne bien !! En voiture mais pas d’char est drôlement efficace avec son texte campé dans l’adolescence et son rythme contagieux. Une autre belle réussite de l’album. Par la suite ça s’essouffle un peu. C’est peut-être la raison de ma déception initiale à l’écoute de l’album. Blues pour flamme n’est pas inintéressante, surtout que le piano à l’avant-plan est assez rare dans la discographie d’Adamus. Par contre, Jolie blonde est peu inspirée et c’est un choix de dernière chanson qui laisse perplexe surtout considérant le fait qu’il avait terminé ses deux albums précédents de bien belle façon.

    Cet album illustre bien la beauté de donner une chance à un disque d’un artiste apprécié. S’il n’a pas eu la même immédiacité que Brun ou #2, Sorel Soviet So What? se laisse désirer et conquérir au fil des écoutes et on est finalement enthousiasmé de retrouver un Adamus plus festif et toujours en verve.

    Sorel Soviet So What disponible maintenant chez votre disquaire ou sur bandcamp.

    Adamus est en spectacle avec son groupe ce soir au Cercle (spectacle complet!) et revient au théâtre Impérial le 18 mars prochain.

    https://www.youtube.com/watch?v=zXvuPpOIn2U

    Julien Baby-Cormier

    26 septembre 2015
    Albums
  • [ALBUM] CHVRCHES – « Open your eyes»

    [ALBUM] CHVRCHES – « Open your eyes»

     

    CHVRCHES
    CHVRCHES

    CHVRCHES, qu’on prononce « Churches», est un groupe écossais d’électro pop qui s’est formé en 2011, composé de Lauren Mayberry (chant, synthétiseurs, et échantillonneurs), Iain Cook (synthétiseurs, guitare, basse, chant), et Martin Doherty (synthétiseurs, samplers, chant). Ces trois jeunes gaillards ont des influences variées dans le genre de Prince, Depeche Mode, Kate Bush, , Cyndi Lauper, Whitney Houston et Elliott Smith. On raconte que le groupe a écrit, enregistré et mixé ses chansons dans un studio en sous-sol à Glasgow. L’album, qui sort en magasin aujourd’hui, Open your eyes, est mon sujet d’étude de la semaine.

    Après quelques écoutes, j’en ai conclu que c’est un album qui s’écoute avec l’évolution de la journée, c’est-à-dire, qu’on commence notre matin avec la première pièce, Never ending circles, qui est très intense avec la voix forte et aiguë de la chanteuse et les rythmes accentués, et on termine avec The afterglow, une courte pièce tranquille qui réconforte après une grosse journée au boulot.

    Entre ces deux chansons, les neuf pièces ont un rythme assez rapide, dont plusieurs sont semblables. Leave a trace tire même des sonorités de Christine and the queen et ce n’est pas désagréable du tout. C’est une chanson assez linéaire dans les tempos et les intonations de voix, qui est très bien construite et qui s’écoute bien.

    L’album se poursuit jusqu’à la pièce Clearest blue, qui m’accroche l’oreille avec son histoire d’amour, pleine d’étincelles, d’eau et de vent. Un air mélancolique et un peu sombre qui nous amène bien vers la prochaine pièce, High enough to carry you over, chantée par l’un des deux gars du groupe. Il faut avouer que ça change complètement le style. Ça fait une coupure à l’album. Cette chanson est douce et sensuelle, choses qu’on ne retrouve nulle part ailleurs sur l’album. J’avoue que j’aurais aimé voir le mélange des voix avec la chanteuse sur cette pièce, mais on apprécie tout de même la diversité qu’elle apporte.

    Après deux pièces plus « cheesy » et à la sauce américaine, l’album termine tel que je l’avais prédit, sur une pièce douce, calme et réconfortante qui fait baisser nos battements de cœur.

     

     

    Karina Tardif

    25 septembre 2015
    Albums
    Chvrches, électro, Open your eyes, pop
  • [ALBUM] Simon Paradis – « L’issue du soir »

    [ALBUM] Simon Paradis – « L’issue du soir »

    C’est avec un album en français que l’auteur-compositeur-interprète de Québec Simon Paradis réapparaît cet automne. Intitulé L’issue du soir, cet album de « pas folk »-pop est un petit bijou aux coins parfois un peu rugueux écrit par Paradis alors qu’il vivait une période charnière de sa vie.

    Pour ce faire, il a fait appel à ses complices habituels Hugo LeMalt (guitare), Renaud Pilote (batterie), Jane Ehrhardt (claviers) et Serge André Amin (basse) et il a enregistré ses chansons à divers endroits, dont à St-Frédéric-de-Beauce, au Pantoum et à Avatar, où il travaille. Méchante belle gang pour rendre les chansons de Paradis plus grandes que nature.

    De bien belles chansons, d’ailleurs.

    Qu’elles soient joliment pop-rock (avec un glaçage de synthés) comme Salon Balcon ou qu’elles prennent des airs solennels comme sur Corbeau, les chansons de L’issue du soir vont dans de nombreuses directions (hé, come on, y’a du synthé à la Vangelis sur Tempête!), mais elles gardent ce fil qui nous donne l’impression de regarder par la fenêtre ces tableaux brossés par Paradis.

    Bon, si vous êtes du genre Garou, vous allez peut-être un peu irrités par la voix de Paradis, mais je ne vois pas qui aurait pu chanter ces chansons à sa place. Quand il chante le refrain d’Appartement, c’est avec une voix de gars désespéré qui frappe à la porte sous l’orage à 3 heures du matin un mardi soir. Chaque syllabe de chaque mot est parfaitement sentie et ressentie.

    Musicalement, même dans les moments les plus tristes, on se croirait au Jardin botanique tellement ça fleurit de partout! Dans les chansons les plus douces comme dans les plus entraînantes, on trouve plein de moments d’émerveillement qui changent au gré des chansons. La mélodie, le solo de guitare, la couche de synthés, le rythme, le piano (si joli), tout finit par nous chatouiller les neurones.

    Avec L’issue du soir, Simon Paradis a dressé dix portraits dans lesquels l’infiniment personnel se marie au grandiose. Le tout donne un ensemble complexe, ambitieux, mais tout à fait accessible, qui nous donne envie de distribuer des câlins.

    L’album sera lancé vendredi 25 novembre, 20 heures, au Cercle. Première partie : Alexandre Martel. Plus de détails : https://www.facebook.com/events/879682748775044/

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    Jacques Boivin

    24 septembre 2015
    Albums
    L’issue du soir, La Palette, Simon Paradis
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