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  • Critique : Portugal. The Man – « Evil Friends »

    PTMEvilFriends

    Si vous vous rendez au début de ce blogue, vous allez y trouver ma toute première critique, qui est de l’album In the Mountain, in the Cloud du groupe américain Portugal. The Man. On peut dire, tout en demeurant conservateur, que ma critique a été plutôt positive.

    On peut donc dire que j’attendais ce huitième album des ex-concitoyens de Sarah Palin avec impatience. On peut affirmer sans se tromper que John Gourley et ses complices ont visé juste pour ce huitième album en demandant à l’omniprésent Danger Mouse de tenir le rôle du producteur, qui fait sentir sa touche magique un peu partout, et ce, dès les premières notes de Plastic Soldiers, en ouverture.

    Tout d’abord, on y trouve cette mélancolie, cette atmosphère sombre, comme un 15 octobre pluvieux, qu’on a pu entendre dans plusieurs autres projets du célèbre producteur. Quand on connaît le goût de P.TM pour les chansons qui parlent d’ouverture, de soleil, on doit admettre qu’il s’agit d’un contraste à tout le moins intéressant.

    Deuxième changement important apporté par Danger Mouse : Evil Friends est un album tight. Portugal. The Man a souvent eu le réflexe d’enregistrer des pièces riches et complexes à un point tel qu’on se perdait dans le glaçage au lieu de se concentrer sur le gâteau qui se trouve en dessous. Pas cette fois-ci. Les orchestrations superflues sont disparues et on se concentre sur l’essentiel. Ceux qui ont entendu Creep in a T-Shirt peuvent en témoigner.

    En fait, on peut prendre à peu près toutes les chansons de l’album, chacune a sa particularité et ne demande qu’à se faire aimer. La pièce-titre, Evil Friends a un petit côté garage malpropre pas désagréable du tout et Modern Jesus est exactement son contraire, chanson pop aux couplets sages et au refrain chanté en choeur.

    En fait, je pourrais parler de toutes les chansons, dont la sublime Smile, qui ferme en beauté cet album avec le piano et les cordes, mais je ne saurais pas leur rendre justice dans le sens du monde.

    Il s’agit d’une belle évolution pour P.TM. Ils avaient beau avoir tout le talent du monde et avoir enregistré sept albums, il leur manquait encore quelque chose pour percer. Eh ben voilà. Il leur manquait juste un peu de cohésion. Danger Mouse les a aidés à la trouver.

    Si vous aimez votre rock un peu psychédélique, complexe, intelligent et coloré, vous adorerez Evil Friends.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=q5x_YoweEg8&w=480]

    Ma note : offset_9

    Jacques Boivin

    4 juin 2013
    Albums
    9/10, Albums, Evil Friends, juin 2013, Portugal. The Man
  • Critique : Laura Marling – « Once I Was an Eagle »

    LauraMarlingOIWA
    Laura Marling
    Once I Was an Eagle
    (Virgin)
    27 mai 2013

    Difficile de croire que Laura Marling n’a que 23 ans. Once I Was an Eagle est déjà son quatrième album et à l’écoute, on dirait l’album d’une femme qui a beaucoup plus de vécu.

    Celle qu’on compare allègrement aux PJ Harvey et Joni Mitchell de ce monde nous présente un album tout en finesse, tout en folk dans ce qu’il y a de plus pur, et elle nous chante ses amours déçus et sa naïveté brisée avec sa voix toute douce et sa guitare omniprésente, mais souvent bien accompagnée (cordes, percussions) de manière subtile.

    Les seize chansons de l’album de dégustent d’une traite, du début à la fin, comme il se doit quand on a affaire à une personne qui traite ses albums autrement que comme une vulgaire collection de chansons. Pour ceux qui voudraient goûter à Laura sans s’abandonner pendant plus d’une heure, nous vous conseillons Little Love Caster, petit bijou qui résume parfaitement bien l’album et son état d’esprit.

    À ajouter absolument à sa liste de lecture d’été.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=iWQLCOwiLmo&w=480]

    Jacques Boivin

    28 mai 2013
    Albums
    9/10, Albums, Laura Marling, Mai 2013, Once I Was an Eagle
  • Critique : Daft Punk – « Random Access Memories »

    DaftPunkRAM
    Daft Punk
    Random Access Memories
    (Columbia)
    17 mai 2013

    Bon, je suis un peu en retard sur les autres, mais ça s’explique, je ne sais pas du tout comment aborder ce disque. D’entrée de jeu, soyons honnêtes, il s’agit d’un maudit bon disque qu’on va écouter longtemps, ne serait-ce que parce qu’il contient le tube de l’été (la très dansante Get Lucky). Et non, il n’est pas parfait, il traîne même en longueur à certains endroits, mais ce léger désagrément n’entache aucunement le plaisir d’écouter cette excellente proposition qui mérite plus qu’un « j’aime » sur Facebook comme critique.

    Car il s’agit ici d’une oeuvre artistique véritable et complète, un cheminement qui ne se contente pas de suivre une recette bien établie et qui comporte une certaine démarche. Les deux compères français, qui ont déjà révolutionné la musique électronique et donné le ton aux spectacles de DJ à grand déploiement, étonnent de nouveau avec ce surprenant retour aux sources, à la musique funk et disco des années 1970, rempli de vrais instruments tout en étant riche en synthés de toutes sortes, et affichant une belle brochette de collaborateurs.

    Que le fan de musique dansante ne s’inquiète pas, Daft Punk propose toujours d’excellentes pièces pour vous laisser aller le popotin comme la pièce d’ouverture Give Life Back to Music, comme l’indique son intro remplie d’énergie qui explose sur un rythme disco-house qui fait taper du pied et les voix vocodées des deux artistes. Il faut toutefois y ajouter la guitare de Nile Rogers, qui change complètement la donne. Voilà, cet album ne sera pas un ramassis d’échantillonnages (on n’en retrouve que sur Contact), il sera vrai, avec de vrais musiciens.

    Ce vrai, avec de vrais musiciens, on le ressent partout, parfois même au centuple, puisque le duo n’a pas hésité à expérimenter, à ajouter de vraies orchestrations, à faire appel à des ensembles de cordes, à des chorales, dans de nombreuses chansons, dont la sublume Giorgio by Moroder, un bijou de chanson narrée par Giorgio Moroder, un des pionniers du disco et de l’électro. La chanson commence avec un Moroder qui, du bout de ses 75 ans, nous parle de ses premiers pas. Puis une musique aux accents disco se fait ententre alors que Moroder poursuit son entrevue. Puis le séquenceur, dans une espèce de musique hypnotisante qui ne donne d’autre choix que de se laisser aller. Le génie vient plus tard alors qu’une pièce disco se transforme en une puissante envolée musicale qui donne toute la place aux orchestrations et à la rythmique, complètement déchaînée. Cette tempête musicale est un moment marquant de l’album, un point fort de la musique en 2013 qui devrait être examiné plus attentivement par ceux qui dénigraient les gars de Daft Punk parce qu’ils ne faisaient que bidouiller sur des Macs.

    Après un moment plus difficile comprenant la collaboration de Gonzales (jolie, mais qui ne lève pas) et celle de Julian Casablancas (le seul moment « fast forward de l’album »), on entend la voix de Pharell Williams pour la première fois dans Lose Yourself to Dance, un morceau heureux qui ne fait que montrer ce qu’on savait depuis toujours : pas besoin de plus qu’une guitare, une basse, un drum et un gars qui chante en falsetton pour avoir une envie irrésistible de danser. Mais cette danse, elle est organique, elle est naturelle, elle pardonne aux gauches comme moi. 😉

    On a eu le point fort, voilà maintenant le sommet émotif de l’album : la pièce Touch, une collaboration avec l’auteur-compositeur Paul Williams, va dans toutes les directions tout en gardant un fil conducteur. La chanson s’écoute comme on lit un livre, elle se savoure lentement avec tous ses mouvements, sa partie rock, sa partie chorale, sa partie frissons. Il m’a semblé que des gars comme les membres d’Harmonium n’auraient pas renié ce genre de pièces, qui s’intègrent parfaitement à la fin des années 1970 qu’elles tentent d’émuler.

    Le parfait bonheur continue ainsi jusqu’à la fin de l’album et se promène entre les collaborations avec Panda Bear et Todd Edwards (Fragments of Time, sortie tout droit d’un album de Hall and Oates) tout en demeurant un tout cohésif. La dernière pièce, Contact, se trouve elle aussi parmi les bons moments musicaux et devrait être absolument sublime en spectacle.

    On regrette un peu la relative faiblesse de la première partie de l’album, où Giorgio by Moroder trône un peu trop seul parmi les bons moments. Cependant, dans l’ensemble, il s’agit d’un pari tout à fait réussi pour Daft Punk, qui réussit à se démarquer de ses compères Justice et Phoenix tout en se rapprochant, dans l’esthétique et dans les émotions, d’un autre duo français diablement influent : Air.

    Un jour, on remerciera Daft Punk d’être sorti aussi loin de sa zone de confort.

    Jacques Boivin

    24 mai 2013
    Albums
    9/10, Critique, Daft Punk, Mai 2013, Random Access Memories
  • Critique : Fitz & The Tantrums – More Than Just a Dream

    FitzTantrumsMore
    Fitz & The Tantrums
    More Than Just A Dream
    (Elektra)
    7 mai 2013

    J’ai découvert ce groupe l’an dernier, à Bonnaroo, et j’ai bien apprécié la pop juste assez bonbon et assaisonnée de soul offerte par ses membres. La bande, dirigée par Michael Fitzpatrick et Noelle Scaggs, remet ça cette semaine avec un deuxième album intitulé More Than Just A Dream.

    Cet album reprend là où le groupe avait laissé avec Pickin’ Up The Pieces, c’est-à-dire que les influences soul et Motown sont encore là et Fitzpatrick boude toujours la guitare. Ce qui ne l’empêche pas de créer des pièces assez riches et complexes, aux paroles faciles, mais à un rythme dansant.

    Un album parfait pour les petites (et les grosses) chaleurs de l’été. À emmener avec vous dans vos roadtrips. À sortir au mariage de votre cousine qui veut être cool mais pas avoir l’air d’une extra-terrestre.

    Toutes les chansons ont ce qu’il faut pour sortir en simple, mais on vous recommandera plus particulièrement The Walker, d’une grande efficacité. Un bonheur contagieux.

    Edited with BlogPad Pro

    Jacques Boivin

    7 mai 2013
    Albums
    8/10, Albums, Fitz and the Tantrums, Mai 2013, More Than Just A Dream
  • Critique : Jim James : « Regions of Light and Sound of God »

    JimJamesLightGod
    Jim James
    Regions of Light and Sound of God
    (V2)
    5 février 2013

    S’il y a bien un gars qui n’a pas le temps de s’ennuyer, c’est Jim James, leader de My Morning Jacket, membre des Monsters of Folk, grand fan de George Harrison et multi-instrumentiste accompli.

    Pourtant, James, qui est depuis quelque temps dans un certain état de grâce créatif (Circuital des MMJ, un de mes cinq albums préférés de 2011, en témoigne), a trouvé le temps d’enregistrer sa plus grande oeuvre à ce jour… et c’est son premier album solo digne de ce nom!

    Enregistrer? Comme s’il s’était contenté d’enregistrer Regions of Light and Sound of God! Oh que non! James chante, joue tous les instruments, réalise, produit, prend le son, transporte les bouteilles d’eau, mixe, alouette. Il prend le dicton « On n’est jamais mieux servi que par soi-même » au pied de la lettre, et on ne peut que lui donner raison.

    Quelques extraits ont pointé avant la sortie de l’album. On y reconnaissait tout le talent de James, mais il manquait quelque chose… un genre de fil conducteur qu’on trouve enfin une fois qu’on écoute l’album d’un bout à l’autre.

    Ce que Jim James propose avec Regions of Light and Sound of God, c’est un genre de voyage spirituel de près de 40 minutes. Un voyage là où il ne se permettait pas d’aller avec MMJ (ce qui en dit beaucoup). Un voyage dans le temps, sans date précise, empruntant ici aux sixties, là aux glorieuses, parfois funk, un peu soul, jamais très rock, pas du tout country mais un brin folk. Un voyage parfois mystique, parfois simple comme une prière.

    Regions of Light and Sound of God ne ressemble à rien, pourtant on s’y sent à l’aise comme jamais. L’ensemble, bien que varié, est très cohérent et il ne serait peut-être pas pertinent de le décortiquer pièce par pièce comme il m’arrive de le faire. Il s’agit d’un album qui ne prend tout son sens qu’en l’écoutant au complet, ce que je vous invite à faire. En 2013, c’est plutôt rare!

    N’empêche, une pièce se démarque du lot et je dois en parler : A New Life, qui commence tout doucement et qui monte en puissance en même temps que la voix de Jim James, est une chanson d’amour magnifique, romantique, chaleureuse, vivante qui arrive juste à temps pour la Saint-Valentin. Difficile de croire qu’on puisse aimer plus que ça.

    Jim James a, à mon humble avis, atteint le sommet. Regions of Light and Sound of God est un album inspiré par la foi. Cette foi qu’on s’amuse souvent à ridiculiser mais qui donne souvent les plus beaux chefs-d’oeuvre. Cette foi qui nous fait entrer dans un état second, qu’elle soit liée à Dieu, à Bouddha ou à l’humanité. Cette foi qui nous rend lumineux.

    Je ne crois pas plus en Dieu aujourd’hui. Mais je crois en Jim James.

    [youtube http://youtu.be/Ge8ryYC8E08&w=480]

    Jacques Boivin

    31 janvier 2013
    Albums
    2013, Albums, janvier, Jim James, Regions of Light and Sound of God
  • Critique : Tegan and Sara – « Heartthrob »

    TandSHeartthrob
    Tegan and Sara
    Heartthrob
    (Warner)
    29 janvier 2013

    Les deux jumelles Quin, princesses de l’indie pop canadienne, sont de retour après une longue absence. Sainthood, l’album précédent, avait été encensé par la critique et il a fait partie de la courte liste des finalistes du prix Polaris 2010 (qui avait été remporté par un petit groupe d’inconnus… Karkwa).

    Les revoilà donc avec un septième album, Heartthrob, que les deux soeurs aimeraient utiliser comme tremplin vers le succès grand public. Elles risquent toutefois d’avoir un petit problème : leur son est encore un peu trop indie pour plaire à tout le monde et les fans de la première heure risquent de ne pas leur pardonner cette vente de leur âme.

    Pourtant, l’album n’est pas mauvais du tout! Ça commence bien, avec des solides chansons électropop qui se marient extrêmement bien aux voix et à leur phrasé si particuliers. Closer ne manque pas d’énergie et Goodbye, Goodbye sait ensorceler ses auditeurs qui n’auront qu’envie de taper du pied. Ce sont deux pièces pop bien assumées sans pourtant que le duo n’y perde sa personnalité.

    Puis vient I Was a Fool, avec ses premières mesures qui rappellent tant Listen to Your Heart de la formation suédoise Roxette. Une vraie chanson pop sirupeuse qui rappellera la fin des années 1980 aux gens de mon âge.

    Même si les synthés sont toujours présents pour la suite, il faut reconnaître que le fibre indie des jumelles Quin n’est jamais loin, comme en témoignent I’m Not Your Hero et I Couldn’t Be Your Friend, deux chansons qui retournent aux sources malgré leur emballage sucré.

    Heartthrob est un album certes sympathique, seulement je crois qu’il ne permettra pas aux à Tegan et à Sara de se faire beaucoup de nouveaux fans. Je crois toutefois que l’album est assez près de ses racines pour que les fans de la première heure ne descendent pas du train. De toute façon, le duo s’approche plus de la pop de Metric et de Stars que de celle de Lady Gaga et de Katy Perry…

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=o_84kN3arOQ&w=480]

     

    Jacques Boivin

    29 janvier 2013
    Albums
    2013, 7/10, Albums, Heartthrob, janvier, Tegan and Sara
  • Critique : Tire le coyote – « Mitan »

    TireLeCoyote-Mitan
    Tire le coyote
    Mitan
    (La Tribu)
    22 janvier 2013

    Si, comme moi, vous aimez votre folk avec une bonne touche de country, vous allez apprécier énormément Mitan, la nouvelle offre de Benoit Pinette, alias Tire le coyote.

    Enregistré à l’Espace Hyperion à Québec (l’ancienne église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier), Mitan est en album inspiré d’Ennio Morricone et de ses westerns poussiéreux. Attention cependant, ce n’est pas parce que l’album « goûte le sable », selon son auteur, qu’il n’est pas magistralement enregistré. Pinette a réalisé l’album lui-même et il s’est plutôt payé un preneur de son professionnel. Ça paraît. Tout est mis en valeur à la perfection sur Mitan, que ce soient les guitares (acoustiques, électriques ou lap steel), l’excellente voix de coyote traqué de Pinette, ou celle de Chantal Archambault, qui accompagne Pinette dans ses complaintes.

    C’est la même chose pour les paroles : Pinette est un excellent poète du quotidien. Il parle d’amour, de mort, de douleur, mélange le tout, joue avec les mots, toujours avec le ton juste. Deux petits exemples : L’âge d’or vaut rien est à brailler avec son histoire de p’tit vieux triste à mourir qui vient tout juste de perdre sa femme. Jésus est la complainte jouissive d’un gars qui n’en fera jamais assez pour celle qu’il aime, même s’il fait plus que son possible et donne son 220 %. Cette chanson témoigne d’une grande maîtrise du genre par Pinette. C’est ça, le country. Ça souffre. Ça fait mal. Ça s’est fait trahir. Ça vieillit.

    Surtout, quand c’est bien fait comme le fait Tire le coyote, c’est beau. Très beau.

    En résumé, si vous aimez le country-folk, si les paroles ont de la valeur pour vous et si vous appréciez les albums qui sonnent bien, Mitan de Tire le coyote est tout à fait approprié.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=BDsTr0_yF50&w=480]

    Jacques Boivin

    22 janvier 2013
    Albums
    2013, 8/10, Albums, janvier, Mitan, Tire le coyote
  • Critique : Foxygen – « We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic »

    Foxygen
    We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic
    (Jagjaguwar)
    22 janvier 2013

    Ce matin, alors que j’écoutais pour la première fois le deuxième album du groupe new-yorkais Foxygen, j’ai émis un commentaire sur Facebook : « Foxygen, c’est du MGMT à la sauce seventies. J’aime bien. »

    Une personne m’a répondu : « MGMT, c’était pas déjà à la sauce 70s? » Yep. J’ai eu un peu l’air fou. Mais c’est pas ma faute… MGMT a quand même un son très actuel, même lorsqu’il reprend Angie, des Rolling Stones.

    Sur We Are the 21st Century… Foxygen conserve un son rétro du début à la fin tout en débordant de couleurs de toutes sortes. Parfois, on a l’impression d’entendre un jeune Mick Jagger entonner un blues-rock lascif. À d’autres moments, on a plutôt l’impression d’entendre Bob Dylan entouré d’un band psychédélique.

    Les chansons sont tantôt psychédéliques et progressives (on change de mouvement souvent chez Foxygen), tantôt pop naïves à un point tel qu’on pourrait les voir collaborer avec Belle and Sebastian. Les mélodies sont très agréables, surtout sur de petits bijoux de pop comme San Francisco, qui a un petit côté Belle and Sebastian qui ne me déplaît pas, et Shuggie, une ballade sublime tout droit sortie de Paris dans les années 1960.

    Bowling Trophies est une des chansons les plus hallucinantes qu’il m’ait été donné d’entendre. À 1:48, vous devriez être capables d’endurer. Oh Yeah et ses accents très aigus aurait pu être composée par Portugal. The Man.

    We Are the 21st Century… est un très bon album qui plaira aux fans de MGMT et qui trouvent qu’il ne se fait plus de bonne musique de nos jours. À écouter sans réserve.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=KtdWGGpvY1s&w=480]

    Jacques Boivin

    21 janvier 2013
    Albums
    2013, 7/10, Albums, Foxygen, janvier, We are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic
  • Critique : Dropkick Murphys – « Signed and Sealed in Blood »

    [singlepic id=82 w=200 h=200 float=center]
    Dropkick Murphys
    Signed and Sealed in Blood
    (Born & Bred)
    8 janvier 2013

    Il arrive parfois que même un explorateur musical a besoin de se retrouver en terrain connu, d’amarrer à un port où on a nos habitudes, de trinquer là où tout le monde connaît notre nom. On a parfois besoin de valeurs sûres.

    C’est là que les Dropkick Murphys, de joyeux drilles mi-punk, mi-folk, archi-fanatiques des Bruins de Boston, débarquent.

    Après un Goin’ Out in Style à la limite de l’album-concept, les Dropkick Murphys sont de retour avec un album sans vrai fil conducteur où les chansons à boire et les invitations à s’époumonner se succèdent à un rythme effréné.

    L’album démarre en lion avec la très enthousiaste The Boys are Back, chanson qui ouvrira sans aucun espèce de doute la prochaine tournée du groupe. Le rythme est rapide, les voix sont rauques, la cornemuse est omniprésente, on a droit à du fichu bon rock!

    On appréciera Rose Tattoo, sur lequel ils ont votre nom. Cette chanson, qui penche plus du côté folk celtique que du côté punk, partage le manque total de subtilité du reste du répertoire des Dropkick Murphys. N’empêche que les Dropkick ne font pas que boire et faire le party, ils aiment aussi, et cette pièce en témoigne. Il s’agit probablement de la chanson que vous voudrez faire écouter à votre mère pour lui montrer que les punks ont aussi un coeur. 😉

    Après quelques autres chansons typiquement DM (Burn, entre autres), on sera ravi d’entendre The Season’s Upon Us, l’anti-chanson de Noël par excellence. Yep, les gars sont de retour en ville et ils cherchent le trouble. Ils reprennent la route et même si un détour vers le Québec n’est pas prévu à court terme, vous pouvez être certains qu’un arrêt à Montréal est dans les plans, ne serait-ce que pour narguer les partisans du Canadien.

    [youtube http://youtu.be/9d8SzG4FPyM&w=480]

    Jacques Boivin

    17 janvier 2013
    Albums
    2013, 7/10, Albums, Dropkick Murphys, janvier, Signed and Sealed in Blood
  • Critique : The Lone Bellow – « The Lone Bellow »

    [singlepic id=83 w=200 h=200 float=center]
    The Lone Bellow
    The Lone Bellow
    (Descendant Records)
    22 janvier 2013

    Depuis toujours, lorsqu’un artiste ou un groupe connaît un gros succès avec un style original et rafraîchissant, les compagnies de disques flairent la bonne affaire et signent tout ce qui peut ressembler à l’original dans l’espoir de faire la palette.

    Les Beatles ont ainsi été clonés. Chaque compagnie de disque a eu son boys band. Creed est une mauvaise copie de Pearl Jam, et Nickelback est une mauvaise copie de Creed (quoiqu’aujourd’hui, on dirait plutôt que Nickelback passe son temps à se plagier lui-même).

    Les derniers à passer au photocopieur? Mumford and Sons. Sigh No More a connu un succès énorme. Et vlan! Sont apparus des groupes qui sonnaient comme eux. Of Monsters and Men, le groupe islandais de l’heure. The Lumineers avec ses Ho! Hey! Et tant que ça va pogner, les compagnies de disques vont signer ces artistes!

    Dès les premières notes de Green Eyes and a Heart of Gold, on comprend pourquoi The Lone Bellow s’est retrouvé avec un contrat en poche. Harmonies vocales puissantes, folk émouvant, rythme entraînant, refrain facile à chanter. Yep, on est en terrain connu, mais ça s’arrête pas mal là.

    Premièrement, là où les Mumford et cie se la jouent folk, les trois membres de The Lone Bellow assument pleinement leur amour du country. Le trio de Brooklyn se complète extrêmement bien. Le leader, Zach Williams, écrit des chansons d’espoir, de trahison, de rédemption, de foi (oui, de foi… celle qui déplace des montagnes!) et il les chante l’âme à 100 km/h. Il est accompagné à la guitare par Brian Elmquist et à la mandoline par Kanene Pipkin, dont la voix, country à souhait, complète parfaitement celle de Williams.

    The Lone Bellow, c’est également un groupe qui célèbre la diversité. On ne se contente pas de chanter du folk ou du country dans sa forme la plus classique. On y ajoute un soupçon de gospel (c’est tellement bon avec un bon son de guitoune électrique) ou de blues, on saupoudre beaucoup de coeur et d’âme, et voilà, on a un album sans vrai temps mort qui impressionne pour une entrée en matière.

    Le groupe a tout pour devenir big. Très big. On a qu’à écouter une pièce comme Tree to Grow, qui commence tout doucement et se termine le poing en l’air, ou un hymne comme Bleeding Out (la toune folk ultime avec son refrain en ver d’oreille) pour en être convaincu. La seule chose qui pourrait les stopper, c’est une saturation du genre.

    En attendant, on va savourer ce premier album du début à la fin… et espérer une tournée du groupe qui les mènerait au Québec. Ou mieux encore : à Québec.

    [youtube http://youtu.be/-Id-sNOhL0I&w=480]

    Jacques Boivin

    16 janvier 2013
    Albums
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