Hé qu’on avait hâte de retourner à Baie-Saint-Paul, où nos amis du Festif! (vous savez, le festival de fou auquel on assiste quasi-religieusement depuis quelques années) nous accueillaient samedi dernier pour la première soirée de qualifications de la huitième édition du Cabaret Festif! de la relève. Comme nous vous l’avons dit il y a quelques jours, nous aurons la chance de voir cet hiver douze excellents artistes de tous les horizons nous présenter leurs (beaux) projets musicaux. Leur premier objectif : se tailler une place pour la finale du 31 mars, où les participants auront la chance de remporter des prix d’une valeur totale de plus de 10 000 $ et des prestations au Festif! et ailleurs.
Cette année, l’événement est de retour au Cabaret de la Maison Otis (du moins pour les préliminaires) après quelques années passées dans la grande salle multi de l’Hôtel Germain. Et ben franchement, c’est une bonne nouvelle (même si le photographe en moi grognait un brin… pour rien, comme vous pouvez le voir plus bas). L’ambiance déjà relax du Cabaret (on vous l’a déjà dit, on ne s’y sent pas comme dans un concours) est renforcée par ce cadre intimiste.
Avant de commencer le concours proprement dit, les organisateurs du Cabaret ont eu la brillante idée d’inviter un jeune artiste longueuillois de 21 ans qui aurait tout le talent nécessaire pour participer lui-même au Cabaret. Un dénommé Émile Bilodeau, qui fait dans le folk du quotidien qui suscite un certain intérêt chez les spectateurs. Il a dû inviter quelques membres de sa famille à venir l’encourager : on entend du monde chanter ses chansons avec lui.
Blague à part, le porte-parole de cette édition du Cabaret a présenté quelques chansons, dont une plus récente qui montre que depuis qu’il est reparti avec les grands honneurs de la cinquième édition, la plume de ce jeune homme a pris beaucoup de maturité. Il a dû convaincre quelques adolescentes la veille lorsqu’il est allé chanter à la polyvalente du coin parce qu’elles occupaient toute l’avant-scène! Mais les voir chanter, les yeux pétillants et le sourire aux lèvres, les chansons d’Émile, chansons qu’elles connaissaient par coeur, c’est beau.
Fait chaud. On sue déjà pas mal, mais on a la chance de ne pas se trouver sous les projecteurs. On ne reste pas trop loin, parce que le premier groupe entre en scène, mais on irait bien se lancer dans un banc de neige (bien lourde et mouillée) dehors.
La première formation en lice est un duo folk de Québec nommé The Johans et composé d’Émilie Rochette et Cynthia Larouche. Premier constat : comment ont-elles fait pour passer complètement sous notre radar depuis leurs début? Bien qu’encore un peu vertes, les deux filles sont super talentueuses. Elles ont le sens de la mélodie, qu’elles affichent avec une belle authenticité, sans compter une belle présence sur scène (on est dans un concours et les grands prix comprennent des grosses prestations, alors c’est important!). Accompagnées de deux musiciens pour l’occasion, Émilie et Cynthia n’ont eu aucun mal à convaincre le public, qui a accepté leur proposition avec enthousiasme. Émotion et conviction assorties de mélodies efficaces. Je pense qu’on va revoir ces deux-là plus tôt que tard.
Laura Babin a ensuite foulé les planches pour nous présenter quelques-unes de ses chansons. Même si on l’avait déjà vue voler solo, il était intéressant ici de la voir proposer son rock aérien dans un trip à trois bien exécuté. On a Water Buffalo et ses couplets aussi lents que ses refrains sont intenses en tête depuis.
Parlant de trip à trois, ce sont Les Monsieurs qui ont le plus impressionné les membres du jury en cette première soirée. En formule trio (un membre était absents), les trois musiciens ont livré une prestation convaincante en menant une charge à fond de train. Des textes solides et engagés, une musique livrée avec énergie brute, un rock typiquement québécois, un projet prêt pour la scène, on peut comprendre pourquoi le jury les a choisis.
La soirée s’est terminée avec nos chouchous pantoumiens De la Reine. La pop groovy aux accents trip-hop d’Odile Marmet-Rochefort, Vincent Lamontagne et Jean-Étienne Collin Marcoux a visiblement plu aux Charlevoisiens qui ont écouté attentivement, sauf pour applaudir les prouesses de nos trois musiciens (surtout les solos de Vincent et les envolées d’Odile – qui m’impressionne chaque fois que je l’entends). Seul regret : vingt minutes ne suffisent pas pour saisir toutes les nuances de la proposition du groupe de Québec. De la Reine a remporté le vote du public, ex aequo avec The Johans; les deux formations seront donc du vote Internet qui se déroulera en mars prochain, juste avant la finale.
On a passé une maudite belle veillée à Baie-Saint-Paul avec quatre formations complètement différentes, mais toutes talentueuses. Sur papier, il était difficile de prévoir un gagnant. Après avoir vu les quatre prestations, il était encore plus difficile d’en déterminer un.
Ça annonce bien pour la suite. Prochain rendez-vous le 17 février avec Artifice Palace, Jessy Benjamin, Joey Robin Haché et Natation. Ben franchement, on sait pas qui va se démarquer. Et c’est bien ainsi! Billets en vente ici :
Tire le coyote lançait hier son quatrième album Désherbage au nouveau bar Le détour, situé dans le Grand Théâtre, à Québec.
Famille, amis et public étaient conviés dans une ambiance intimiste à inaugurer l’espace et à le désherber avec Benoît Pinette et sa bande composé de Shampouing (guitare et voix), Cédric Martel (basse), Jean-Philippe Simard (batterie) et de Vincent Gagnon (claviers). Son apport est crucial et il a son charme, car il ajoute une touche qui embellit les pièces de Tire le coyote.
Dans Pouvoirs de glace, des enfants dansent devant la scène et il n’y a que Shampoing et Pinette. La chimie du duo, qui se complétait bien l’un et l’autre, était palpable. Les textes sont encore aussi beaux que sur Mitan et Panorama, mais on gagne en profondeur musicale avec le piano de Vincent Gagnon.
Sa magnifique Tes bras comme une muraille nous assaille par tant de beauté. Les musiciens sont talentueux et énergiques. Dans Toit cathédrale, c’est la guitare de Shampoing qu’on retient. Elle retentit au juste moment. Les frissons n’ont pas tardé dès le début de Le ciel est backorder et Comment te dire. Les deux pièces nous arrachent quelques larmes, mais nous font du bien malgré tout.
Hier, les musiciens étaient en symbiose et se complétaient dans leurs points forts. Ça nous donne encore plus envie d’aller voir la mouture complète sur scène le 9 décembre prochain au Grand Théâtre de Québec.
Comme nous n’arrivons pas à être partout en même temps, mais qu’on a des bien bons amis, on a demandé à Camille Goulet, ancienne trifluvienne, mélomane et jeune femme à la plume magnifique, de nous faire un résumé de son expérience à La Noce.
Salut La Noce, veux-tu ben m’épouser?
Je n’ai jamais rêvé secrètement d’un mariage irréaliste comme ceux qu’on voit dans les films. Mais à ma grande surprise, en ce samedi 8 juillet 2017, l’envie d’épouser, non pas un homme en particulier, mais plutôt un événement musical au grand complet, s’est emparée de moi.
En avril dernier, le divertissant et futé Philippe Brach, porte-parole de l’événement, nous invitait via un vidéo en direct du Pakistan, à La Noce du Saguenay, un événement auquel « faudrait être cave en osti pour pas se pointer » selon ses dires. Déjà « teasée » solide par sa publicité et la programmation qu’il annonçait, je me suis dépêchée de me trouver des billets. Quelques mois plus tard, le jour de La Noce arrivait.
Après de multiples péripéties et quelques heures de route, j’arrive à Chicoutimi, l’âme emballée. La Zone Portuaire s’ouvre à moi. Accueillie par ceux qu’on appelle les Clowns noirs et un décor construit avec les personnages colorés que l’on retrouvait sur toutes les publicités de l’événement, j’entends déjà Le Gros Groupe offrir à une foule éclectique, quelques mélodies instrumentales. Il y a des « food trucks » pour tous les goûts et des artisans locaux qui occupent des kiosques pour nous offrir leurs produits. Les festivaliers se déplacent avec le sourire pendant qu’un célébrant offre des mariages à 10 $. C’est La Noce, t’sé. L’organisation a poussé le concept jusqu’au bout, au plaisir de tous. De mon côté, je me prends une bière et je me promène sur le site pendant que Mordicus pousse la note.
L’horaire de l’événement était partagé sur deux scènes qui se succédaient merveilleusement. Après le spectacle de Mordicus sur la grande scène, Le Gros Groupe accompagné de Philippe Brach, prennent place sur la petite scène pour quelques chansons. Vers 15 h 30, le groupe éclaté Violett Pi (que j’adore) anime la grande scène. Tous costumés, les membres jouent des pièces tirées de leur premier EP ainsi que de leurs deux albums, devant des fans extasiés. S’en suivent des prestations alternées de LAB, Gazoline, puis Martel Soloen Duo qui nous offre de la musique pour nous accompagner pendant l’heure du repas.
En début de soirée, c’est l’entrée en scène des Hôtesses d’Hilaire. En plus des pièces interprétées, on a droit à un spectacle d’humour de la part du chanteur Serge Brideau. Les fous rires éclatent sous une pluie fine qui nous quitte aussitôt. Sur la petite scène, les festivaliers assistent aux prestations de Chantier, Soucy et La Famille Bédard qui se relayent toujours avec celles de la grande scène. Vers 19 h 30, le très attendu Philippe Brach est acclamé par la foule. L’artiste offre comme toujours, un spectacle extraordinaire. Il parcourt la scène en sautillant et en dansant au travers de ses musiciens talentueux, tout en étant en parfait contrôle de sa voix à la fois puissante et mélodieuse. Sa chanson Si proche et si loin à la fois, interprétée en duo avec Klô Pelgag a su mettre en appétit les spectateurs pour la performance subséquente de cette dernière. La toute petite femme au talent immense, accompagnée de ses multiples musiciens chevronnés a su offrir un spectacle fabuleux. La clôture de La Noce s’est faite avec Les Goules, qui attirent, à chaque fois, de nombreux admirateurs nostalgiques et ardents. Tous hurlaient les chansons à l’unisson avec Kouna au micro. Pour les plus coriaces, La Noce prenait fin aux petites heures au Sous-Bois avec un « after ».
C’est avec de beaux souvenirs, un léger mal de tête et le sourire aux lèvres que je lève mon chapeau et mon verre aux initiateurs de l’événement, les gars d’Ambiances Ambiguës, Éric Harvey et Fred Poulin ainsi qu’à Diffusion Saguenay pour cet événement original, festif, agréable et orchestré à merveille. Longue vie à La Noce!
Le jour, je suis fonctionnaire fédéral. Le soir, je me transforme en blogueur culturel. Et le 1er juillet, il arrive que je me transforme en blogueur culturel qui couvre un show payé par son patron. Par exemple, cette année, le gouvernement du Canada, qui voulait célébrer en grande pompe le 150e anniversaire de la Confédération (hé, c’est pas moi qui appelle ça de même), a mandaté 3 E (la petite soeur du Festival d’été de Québec) pour l’organisation d’un grand spectacle. Le mandat : préparer ce qui pourrait être une douzième soirée du FEQ!
C’est exactement ce que l’équipe de 3 E a concocté : une soirée avec quatre têtes d’affiche canadiennes qui ont attiré leur public respectif : 2Frères, Alex Nevsky, Metric et Billy Talent.
Il y avait déjà plusieurs centaines de personnes lorsque 2Frères est arrivé sur la grande scène. Une prestation efficace, qui a visiblement plu aux fans, à leurs parents et à leurs enfants (c’était très intergénérationnel, comme public). Les gens étaient encore très tranquilles, mais ça ne les empêchait pas de chanter les chansons du groupe, qu’ils connaissaient mieux que moi!
La foule a continué à grossir pendant la prestation d’Alex Nevsky, qui était tout sourire en entrant sur scène au son de Polaroid. Prestation fort énergique, au cours de laquelle Nevsky nous aura fait danser au son des Fanny, Mieux vaut vivre pauvre, Le coeur assez gros, Himalaya mon amour (qu’il a mélangée avec Lose Yourself, d’un certain Eminem) et autres Jeu des sentiments. Tout en pop! Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de beaux moments plus tendres, comme cette Jeter un sort, où Laurence Lafond-Beaulne a fait pleurer le ciel de sa douce voix. Et le ciel a pleuré fort…
Si fort que le spectacle, qui allait bon train, a dû être interrompu après seulement une demi-heure en raison de la violence de l’averse (et des vents, qui projetaient la pluie directement sur les artistes… c’était dangereux!). Malheureusement, ce coïtus interromptus a également fait fuir de nombreux spectateurs (parmi les plus jeunes et les plus vieux) qui allaient manquer la suite de la soirée.
Une fois la pluie arrêtée et la scène bien essuyée (fallait voir l’eau revoler lorsque les balayeurs la repoussaient, c’était impressionnant… un drain de bain sur la scène, ça serait peut-être utile…), nous étions prêts pour les deux têtes d’affiche torontoises de la soirée!
Tout d’abord, Metric a eu la lourde tâche de réchauffer la foule un brin refroidie par la pluie. Emily Haines, la casquette bien vissée sur la tête, a passé une bonne partie de la prestation à traverser la scène de bord en bord (quand elle n’était pas derrière ses claviers), pendant que James Shaw (guitare), Josh Winstead (basse) et Joules Scott-Key (batterie) lui fournissaient les grooves! Malheureusement, la foule, de plus en plus compacte, s’est montrée un brin frileuse. Était-ce à cause de la rareté des chansons des premiers albums (il y avait bien Dead Disco), alors que le groupe avait un côté un peu plus rude? C’est dommage, parce qu’à part la très électropop Cascades (de l’album Pagans in Vegas), le programme était des plus solides : Help, I’m Alive, Youth Without Youth, Artificial Nocturne, Gold Guns Girls et Breathing Underwater étaient, comme toujours, parfaites. Peut-être les amateurs de Billy Talent, fortement majoritaires, aiment un peu moins la pop indie de la bande à Emily. Tant pis pour eux, parce que moi, j’étais (presque) comblé! Et mon coeur était bien au chaud!
C’était enfin l’heure des grandes vedettes de la soirée : Billy Talent. En regardant la foule, on a tout de suite vu que les Plaines étaient bien garnies pour ce spectacle qui promettait d’être haut en couleur. C’était le premier passage de Billy Talent sur les terres d’Abraham Martin depuis 2010 et rien n’allait empêcher le groupe de faire le party, pas même la pluie! Pas le temps de faire de la politique, ni de dire que combien le Canada était un beau pays, le groupe était là pour un fucking party de Billy Talent!
Pendant plus d’une heure, le groupe torontois a balancé succès après succès à des fans remplis d’énergie. Cette énergie s’est transmise de part et d’autre de la scène, au plus grand plaisir de tous. Si vous les avez manqués, le groupe est à Trois-Rivières ce dimanche dans le cadre du Festivoix. D’ailleurs, je vais laisser mes collègues, plus grands connaisseurs que moi, vous présenter un résumé plus complet de leur prestation.
Belle job, 3 E, vous avez réussi à ramener le monde sur les Plaines le 1er juillet!
Ecoutedonc n’a pas l’habitude de se déplacer pour des événements à Montréal, mais vous connaissez notre amour pour Lydia Képinski depuis déjà un moment (elle fera notamment partie du spectacle de fetedonc.ca). C’était donc une occasion de savoir en primeur si elle allait remporter les honneurs à la 21e édition des Francouvertes de Montréal.
La soirée a commencé avec un moment très touchant, soit une vidéo rendant hommage à l’animatrice Andréanne Sasseville, à qui était dédiée la 21e édition du concours-vitrine. On a pu y voir entre autres l’entrevue que Philippe Brach avait réalisée avec elle alors qu’elle s’entretenait à propos de sa maladie.
Comme Rosie Valland et Philippe Brach étaient conjointement porte-paroles de l’événement, ils sont chacun leur tour venus casser une toune devant le public du Club Soda. On a eu droit à des exclusivités, en plus d’un extrait du single Sinon que Rosie Valland a lancé en décembre dernier.
La glace a été cassée par Laurence Anne, qui a qualifié son style musical de « prock », ce que je pourrais traduire par du post-rock alternatif avec des touches de folk ici et là. Ce qui caractérise l’artiste et son groupe, à mon avis, c’est le vibraphone, mais également la voix de la jeune femme. Parfois haute perchée, plus chuchotée à d’autres moments, elle permet à cette dernière de jouer avec ses couleurs. J’ai, par contre, moyennement apprécié leur performance. J’avais l’impression que certains passages des chansons servaient seulement à meubler. Les solos n’étaient pas nécessairement fluides avec le reste des chansons, ce qui me semblait un peu étrange à l’occasion. Somme toute, ça allait ailleurs et ça s’écoutait bien.
Je dois faire une parenthèse ici, car j’ai trouvé assez phénoménal à quel point le public était attentif, respectueux, riait et participait au bon moment. Honnêtement, si tous les publics ressemblaient à celui du Club Soda un soir de Francouvertes, j’aurais toujours des expériences à la hauteur des artistes qui se démènent sur scène.
Par la suite, c’était à notre petit Lévisien Les Louages de venir faire sa dernière prestation du concours. Je l’ai découvert au Knock-Out l’été dernier, et il n’avait rien perdu de son aisance et de sa charmante désinvolture. Il connecte beaucoup avec le public et entrecoupe ses chansons d’interventions farfelues. J’aime beaucoup le groove de ses chansons, aussi grâce à l’apport important de Nathan Vanheuverzwijn au clavier (qui joue également avec Émile Bilodeau), de Simon Guay à la basse et de Gabriel Morin Béland à la batterie. Il ne faut pas oublier que sa chanson Encéphaline a remporté le prix chanson coup de cœur SOCAN, ce qui n’est pas rien. Je dois avouer par contre que c’est plutôt La Bombe Atomichaëlle qui m’a particulièrement plu de par son rythme.
C’est finalement Lydia Képinski qui a conclu la soirée. Lors de son passage à Trois-Rivières en première partie de Groenland, j’avais plus ou moins aimé la proposition. Peut-être en raison de sa nonchalance, ou parce que j’avais eu de la difficulté à comprendre son univers. Toutefois, mon expérience fut toute autre lors de la soirée des Francouvertes. En compagnie de musiciens, son unicité ressortait davantage, et je trouvais sa prestance encore plus incroyable. Elle n’a besoin de rien d’autre qu’une guitare pour faire briller son talent, et c’est assez exceptionnel. Sa musique me rejoint moins, mais sa pièce Andromaque reste de loin ma préférée de la soirée en entier. Ce fut pour moi une finale intense et très sentie.
On le sait déjà depuis plusieurs jours : c’est Lydia Képinski qui a remporté l’édition. Elle sera d’ailleurs de plusieurs festivals cet été, notamment du Festif! de Baie-St-Paul, où ecoutedonc sera présent.
C’était la grande finale tant attendue de la septième édition du Cabaret Festif! de le relève. Les gens du milieu autant que les quidams, se mélangeaient avec harmonie afin de découvrir (qui sait?) les grands talents de demain. Nous avions fièrement couvert les soirées de qualifications et nous étions assez contents de retrouver MCC, Lumière, Émile Gruff ainsi que Miss Sassoeur et les Sassys. Ces quatre artistes, tous aussi prometteurs les uns les autres, auront la chance de se partager pas moins de dix prix (ceux du public et du jury inclus).
C’est donc le genre de soirée où il n’y a eu que des gagnants et qui sera la tape dans le dos nécessaire afin de faire fleurir l’industrie musicale. C’était la mission de nos cinq juges, qui étaient sur place, afin de trouver la perle rare qui repartira avec le convoité prix du jury : bourse de 7000 $ offerte par Sirius XM, prestation dans le cadre de la huitième édition du Festif ! de Baie-Saint-Paul, 1000 $ de promo sur les ondes de CKRL, une session live réalisée et diffusée par La Fabrique Culturelle de Télé-Québec ainsi qu’une entrevue et une prestation acoustique live à l’émission Chérie J’arrive sur CHYZ 94,3, incluant une formation sur la promotion radiophonique offerte par la station. Les juges de la soirées étaient Marc-André Pilon de Siriux XM, Jean-Claude Anto, qui était jusqu’à tout récemment chez Coyote Records, Raphaëlle Thibault-Vanasse de CHOQ.ca, Pierre Fortier du Festival international de la chanson de Granby et Émilie Rioux, juge en résidence et représente de CHYZ.
L’excitation était palpable jusque dans la section lounge aménagée derrière. C’est MCC qui ouvre le bal avec une énergie renouvelée. Malgré qu’elle ait refait l’intégrale de sa prestation lors de la soirée de qualifications (même setlist), on sentait une énergie différente. En effet, MCC avait une présence scénique beaucoup plus assumée et mordait dans chacun des mots afin que ceux-ci soient clairs, qu’on ressente l’émotion cachée derrière afin de nous permettre de la comprendre, elle. Le fait que Marie-Claudel Chénard s’assume plus sur scène a bonifié sa performance : beaucoup moins statique et plus intense. Cette performance énergique, sentie et toute en émotions lui a valu les prix donnés par CHOQ.ca, l’Ampli de Québec et le Domaine Forget. En plus de ces prix, Geneviève Jodoin, de l’Auberge La Fascine, lui a offert une première partie rémunérée d’un artiste de sa programmation (un artiste mystère, de surcroît).
Le héros local (via Montréal, par la rue St-Anne) et le choix du public lors de la dernière soirée de qualifications, Émile Gruff, a ensuite foulé les planches de la salle Multi de l’hôtel Germain Charlevoix avec une autre mise en scène loufoque où un « superfan » ne pouvait pas attendre après le spectacle pour un autographe et un selfie avec lui. Le chanteur et son groupe transpiraient la confiance. Une des grandes qualités de Gruff est la complicité avec son groupe. Celle-ci fait en sorte que leur performance est ultra efficace et réglée au quart de tour. Pour pimenter le tout, Gruff aime beaucoup mettre en scène chacune de ses pièces en les introduisant ou les entre-coupant d’anecdotes rigolotes, ce qui plaît au public qui a soif d’interaction. Tout ça donnait un spectacle quasiment multidisciplinaire, faisant en sorte de conquérir rapidement le public. Tellement conquis qu’il a décidé, une fois de plus, de lui remettre le prix du public pour cette grande finale déjà très relevée.
On garde la compétition toujours aussi féroce avec Lumière, qui se présente avec un son plus calme et plus posé que son prédécesseur. On se rappellera que, la dernière fois, leur performance a été parsemée d’ennuis. Cela m’a empêché de me concentrer pleinement sur l’offre musicale du groupe. Avec leurs paroles imagées, collées à la nature et un son un peu éthéré, assez organique, Lumière crée une ambiance qui nous plonge dans les années 60. Beaucoup d’instruments sont utilisés (j’aime beaucoup la minuscule section bois, d’ailleurs) afin que leurs pièces aient de la texture et stimulent tous nos sens afin d’enrichir notre expérience. J’aime beaucoup les cassures de ton dans certaines de leurs pièces qui sont soudaines et bienvenue. Leur goût du risque prononcé à travers leurs diverses expérimentations (une magnifique pièce faite en chorale, par exemple) montre toute la polyvalence du groupe. Grâce à cette prestation, le groupe a pu se réjouir en remportant le prix offert, par le festival, du coup de cœur francophone et pourra aussi faire la tournée des incontournables, c’est-à-dire se produire chez quatre diffuseurs à travers le Québec (dont le Pantoum).
C’est finalement Miss Sassoeur et les Sassys qui vont clôturer cette finale du Cabaret Festif! De la Relève. Cette fois-ci, toute l’équipe y est : Miss Sassoeur, Féline Dion, Tiny Turner et Rose Roice. Le quatuor, qui nous avait déjà charmés précédemment, récidive avec toute l’originalité qu’on lui connaît. Toujours aussi rétro dans la forme, le contenu est toutefois très moderne, grâce au franglais et à des référents clairs à la culture populaire, parfois même empruntés au rap. Bien sûr, la mise en scène était parfaite. Un peu « boboche » par moment, mais elle nous arrache toujours un sourire en coin. On voit que Miss Sassoeur et ses Sassys veulent s’amuser, et ce plaisir est contagieux. Encore plus contagieux grâce au charisme de Miss Sassoeur, qui prend beaucoup de place sur scène malgré le fait qu’elle doive rester derrière son clavier. La performance commence avec une pièce déjà interprétée lors de leur soirée de qualifications, mais s’enchaîne rapidement avec des titres différents (s/o aux trompettes, bien imitées par les Sassys) et se conclut sur une note très énergique. Une performance ultra dynamique a permis à ce groupe de remporter les prix offerts par le Festival international de la chanson de Granby, le prix écoutedonc.ca (à bientôt, les Sassys!) ainsi que le tant convoité prix du jury. De plus, le quatuor se produira dans le cadre de la tournée charlevoisienne, organisée par quatre diffuseurs locaux.
On ne peut pas passer sous silence la performance du grand Gab Paquet pendant la délibération des juges (une excellente idée d’ailleurs). Gagnant de l’édition précédente, le « Michel Louvain » moderne a fait son tour de chant en formule duo acoustique plus intime, accompagné par la contrebassiste Claudia Gagné. C’est donc un Gab Paquet à nu et plus dépouillé qui nous a offert des titres de son dernier album, Santa Barbara. J’oserais dire que Relations sexuelles est la chanson qui m’a rejoint le plus autant dans le ton que dans sa thématique, qui m’est très proche. Le personnage Gab Paquet n’en est plus un grâce à cette performance plus dépouillée. Il y a l’aspect scénique, évidemment, mais on sent tomber le fameux second degré, qui fait place à un réel désir de chanter l’amour de cette façon, et il le fait avec beaucoup de passion.
La grande finale est déjà derrière nous, et on regarde déjà vers l’avant, soit le dévoilement de la programmation du Festif! en avril prochain. On se revoit au festival cet été, en attendant de voir la relève avant tous le monde, l’an prochain.
Pour une rare fois, j’étais accompagné à la troisième et dernière soirée de qualifications du Cabaret Festif! de la relève. En effet, mon rhume a décidé de venir avec moi afin de couvrir le spectacle et de me faciliter la vie. Trés généreux de sa part, certes, mais ça m’a rendu un peu grognon en début de soirée. Je n’étais pas assez grognon pour ne pas apprécier la soirée qui s’offrait devant moi : Lumière, Doloréanne, Mélanie Venditti et Émile Gruff allaient chauffer la soirée. La salle était pleine et nos trois juges de la soirée étaient: Étienne Galarneau, de CISM à Montréal (il a fait danser Luc Picard sur du Muzion, le savais-tu?), le directeur de l’AMPLI de Québec Éric Lefrançois et de la juge résidente Émilie Rioux, de CHYZ.
Le groupe Lumière a brisé la glace et a connu son lot de problèmes techniques qui ont, évidemment, nuit à la performance. Pourtant, le style de Lumière est rafraîchissant dans le paysage musical actuel avec des »sections » (2 personnes, je ne pense pas que l »on appelle ça une section mais bon) cordes et bois, qui ajoutaient une texture plus organique aux pièces qui, souvent, étaient construites avec de belles montées aux allures symphoniques. Comme mentionnée plus haut, des problèmes techniques ont un peu déconcerté le chanteur de la troupe, mais l’ensemble à bien réagi aux divers problèmes en s’adaptant et en gardant son calme. Par contre, ce qui est malheureux, c’est que je n’ai pas pu apprécier et analyser pleinement la performance du groupe, dérangé par une conversation extrêmement importante d’un groupe de personne tout près de moi. Une conversation si importante que celle-ci devait avoir lieu pendant les 20 minutes alloués au groupe afin que celui-ci puisse se mettre en valeur. Cependant, le groupe a livré une performance assez solide pour qu’il passe en grande finale, le 18 mars prochain, puisqu’il a remporté le tant convoité prix du jury.
Après, un rapide déplacement vers le côté jardin de la salle pour focaliser sur la
performance de Doloréanne, jeune groupe de Québec qui a donné de l’énergie à la salle avec sa recette de pop rock. Parfois cliché dans la redondance des thématiques et des mélodies, mais jamais malhonnête. Le mot « recette », ici, n’est nullement utilisé de façon péjorative : ce qui est bon est bon. La « recette » ici est très bien maîtrisée et on sent la touche personnelle du groupe qui nous donne le goût d’en avoir plus. Ils ont du plaisir sur scène et ils le font transparaître. Une charmante naïveté se dégageait de la performance, une sorte d’insouciance, qui faisait en sorte que le public pouvait facilement et rapidement se sentir interpellé, surtout grâce au charisme du chanteur, qui s’appropriait la scène sans problème. Doloréanne a un potentiel fédérateur à ne pas ignorer et je ne serais pas surpris d’entendre une des chansons interprétés, lors de cette soirée, très bientôt à la radio.
Mélanie Venditi c’est ensuite amenée sur scène, avec le chandail officiel du Festif, avec son groupe afin de nous offrir son « rock aquatique » (ce sont ses mots et non pas les miens) énergique et ultra-efficace. La présence, une fois de plus, d’un violon (j’ai un faible pour les instrument à cordes) ainsi que l’importance qu’on lui donne dans les diverses mélodies ajoute une touche particulière et donne une autre texture aux pièces. Le clavier est une pièce principale qui tient souvent les chansons ensembles dans l’oeuvre de Mélanie Venditi ce qui donne un son fort intéressant. La chanteuse semblait un peu timide dans les échanges avec le public, mais le tout la rendait plus attachante et sincère. Bref, son offre était très variée dans les thèmes et les sonorités; un exploit en quatres chansons.
C’est la machine bien huilée d’Émile Gruff qui conclue la soirée. « Bien huilé » est le terme approprié puisqu’Émile Gruff s’empare de la scène et met rapidement le public dans sa poche avec son humour. Ses musiciens et lui se connaissent bien et le spectacle s’en retrouve extrêmement bonifié. De plus, Gruff n’hésite pas à ce mettre en scène et les transitions entre les pièces ont des allures de sketchs bien rodés. La plume d’Émile Gruff correspond avec le personnage qu’il a créé : simple et drôle. Il n’hésite pas à jouer sur la ligne entre le personnage et le réel afin de justifier son propos. Avec son groupe, tout est sous contrôle et chacun connait son rôle (et apparemment ses lignes) par cœur ce qui nous donne une prestation extrêmement énergique. Grâce à tout ça, Émile Gruff a remporté le prix du public.
La soirée c’est conclue ainsi, certes, mais le concours ne s’arrête pas là. Le 18 mars prochain, c’est la grande finale avec MCC, Miss Sassoeur et les Sassys ainsi que Lumière. Le 4ème et dernier participant sera déterminé lors du vote du public. C’est A Leverage for Mountains, Jerome St-Kant et Émile Gruff qui devront passer par là, du 6 au 10 mars prochain, afin de voir s’ils auront la chance de vivre la finale.
Dernière journée de couverture de la 30e Bourse Rideau pour nous. On voit enfin la ligne d’arrivée du marathon. Nous n’avons quand même pas boudé notre plaisir : nous avons encore vu plusieurs artistes que vous aimerez peut-être découvrir ou redécouvrir!
OFF Rideau – 5 à 7 présenté par Le Pantoum au Cercle
Par Nicolas Padovani
Georges Ouel
Venu de Montréal seul avec sa guitare acoustique, Georges amène avec lui un folk très doux, parfois triste et des paroles fantastiques. L’intonation de la voix, les accords manouches et le tempo rapide des chansons m’ont fortement rappelé un autre Georges du passé (Brassens de son nom). En 20 minutes, l’homme a réussi à créer une intimité pendant sa performance avec un public extrêmement attentif. Humain.
Renard Blanc
La claque dans la gueule du Off Rideau en ce qui me concerne. Je n’arrive pas à les classer tellement ils mélangent beaucoup de genres musicaux : c’est progressif, post-rock, ambient et ils réussissent à garder le mélange très dynamique et propre. Le lien avec l’audience est facilement maintenu.
Animal.
La Fête
Pendant toute leur performance, j’ai bien aimé le pull du bassiste.
Mais non mais honnêtement ca me gêne, je tombe sur le groupe que je suis depuis leur premier show au Pantoum, dont j’ai fait un remix de leur chanson Gagner Rien et un des membres est rédacteur sur le site où tu te trouves présentement, tu me vois franchement dire du mal ? Ah si, le seul t-shirt qu’ils avaient à la table de merch, c’était des horloges avec des testicules. Monstre.
Vitrine Rideau – Impérial Bell
Par Jacques Boivin
Dalton Télégramme
Nous avons commencé cette vitrine avec une formation liégeoise, Dalton Télégramme, qui fait du folk à saveur européenne. Contrebasse, banjo, guitares, flûte à bec, planche à laver, tout y passe, comme on devait s’y attendre. On reconnaît dans les compositions du groupe les moments les plus festifs Louise attaque (sans le côté parfois bordélique), mais il y a une petite touche bien nord-américaine qui vient rendre le tout plus accessible à nos chastes oreilles. Paraît que les gars ont été fortement inspirés par Lisa! Le chanteur, Quentin Maquet, ponctue les chansons d’interventions humoristiques et bien chaleureuses (les gars sont belges, après tout).
Dawn Tyler Watson
On passe du folk au blues : au tour de la bête de scène Dawn Tyler Watson de nous montrer l’étendue de son talent. L’artiste née en Angleterre, mais résidant à Montréal, est venue accompagnée de Ben Racine et de son excellent band de blues. On a eu droit à un 20 minutes d’une rare intensité qui a connu son meilleur moment avec un brin de gospel qui a fait bondir les (si sages) délégués de leurs sièges! Elle sera de retour au Théâtre Petit-Champlain en mars prochain.
Bellflower
J’avais bien hâte de voir Em Pompa et ses amis sur une scène où ils allaient pouvoir respirer un peu (ils sont huit, après tout)! Ceux qui craignaient la baisse d’énergie qui aurait pu découler de la succession de la machine de guerre qu’était Dawn Tyler Watson ont dû ravaler leurs paroles, parce que la pop orchestrale de Bellflower a été du bonbon, tant pour nos oreilles que pour nos yeux. Une des formations à surveiller si jamais le groupe passe dans votre coin (notamment en première partie de Bears of Legend le 11 mars).
Vitrine présentée par Heavy Trip – Le Cercle
Helena Deland
Pour débuter cette dernière fin de soirée à la Bourse Rideau, on opte pour la douce et magnifique voix d’Helena Deland accompagnée de ses comparses, dont Mathieu Bérubé qu’on a pu voir plus tôt cette semaine.
Foule attentive et très nombreuse, les quelques pièces de Deland ouvrent en beauté la porte au rock de Heat.
Heat
J’ai manqué les quelques opportunités de revoir le groupe dans la dernière année. J’étais donc bien heureuse de voir leur nom sur la programmation de la soirée. Armés de leur magnifique enseigne néon, Heat débutent leur prestation avec leur sérénité habituelle qui m’a d’ailleurs toujours intriguée. L’assistance hoche la tête, les membres de Deland et Chocolat dansent: on sent bien l’effervescence qu’a créé Rideau cette semaine.
Chocolat
Le clou de la soirée: Chocolat ! Je dois l’avouer, depuis la sortie de leur nouvel album Rencontrer Looloo, c’est pas mal ce qui tourne en boucle chez moi sans que je me tanne. Ils étaient prêts pour nous faire un set d’une heure et demie, mais malheureusement ils ont été limités à 40 minutes: ce qui est déjà plus que ce à quoi je m’attendais. Et quel set ! C’était complètement fou! On n’aurait pu demander mieux. Rendez-vous ce soir au Cercle pour un spectacle complet, satisfaction assurée !
Cette journée de fête des amoureux (qu’on a passé loin de nos tendres moitiés) était particulièrement chargée. Des vitrines un peu partout en 5 à 7 et en fin de soirée, plein de monde partout… et ça a encore vraiment fini tard. À travers tout ça, nous avons pris le temps d’assister au spectacle de lancement de Raton Lover (on vous en reparle un peu plus tard!)
OFF Rideau – 5 à 7 Société oblique/Boîte Beluga à La Ninkasi
(Par Marie-Ève Duchesne)
La Ninkasi présentait mardi soir un spectacle en collaboration avec La Société Oblique et Boîte Béluga. Tour à tour, ce sont San James, Val Thomas, Nicolas Patterson et le groupe Floes qui ont réchauffé les amoureux (et amoureuses) de musique.
San James, projet solo de Marilyse Senécal, a été la première à entrer sur scène. Sa douce pop aux accents de synthétiseurs qu’on a pu entendre sur son EP No One changes overnight a un quelque chose de Charlotte Cardin dans la voix. Elle en a interprété quatre pièces, soit I Never Do, Winter Again, Please Don’t Say et In the End. Une belle présence scénique et quelques conversations avec le public ont conquis bien des coeurs.
Puis c’est la révélation pour plusieurs médias, Val Thomas qui a monté sur scène. Elle a joué la chanson Maze, qui est son premier extrait d’un EP à venir en mai. Les pièces étaient plus courtes et seulement à la guitare lors du spectacle, mais cela permettait de mettre de l’avant la voix chaude de Thomas.
Nicolas Patterson a été lui aussi chaudement accueilli par le public. Lui qui sortait dernièrement son EP Everything is Changing n’a pas manqué de discuter avec le public et de les faire chanter dans sa dernière chanson. S’accompagnant de sa guitare comme instrument de percussion et de rythme, les gens ont tout à gagner à le découvrir.
Le groupe de Québec Floes a fermé le bal avec son électro-pop évolutive et bien planante. Samuel, Simon et Pier-Philippe étaient en plein contrôle de leurs instruments et ont aussi charmé le public de la Ninkasi.
En somme, beaucoup de belles découvertes!
Rideau – Vitrine, Théâtre Petit-Champlain
(Par Jacques Boivin)
Thomas Hellman
Le défi de Hellman était assez corsé : présenter en vingt minutes un aperçu convaincant d’un show théâtral tiré de ses Rêves américains. Hellman et ses deux musiciens se sont parfaitement tirés d’affaire grâce aux belles chansons tirées du vieux répertoire blues et folk américain.
Samuele
La jeune Montréalaise est débarquée avec toute sa gang pour interpréter quelques belles chansons. Toute souriante, Samuele a rapidement mis les délégués dans sa petite poche de derrière en jouant comme une fille (faut la voir réciter Égalité de papier devant un public toute ouïe, qui boit ses paroles revendicatrices), en se permettant une petite chorégraphie avec ses musiciens (après tout, il n’y avait pas d’enjeu, hein?) et en s’éclatant ferme à la guitare sur La sortie. M’est d’avis qu’on va la revoir souvent!
Antoine Corriveau
Petit plaisir égoïste pour votre humble serviteur qui n’était plus en mode découverte, mais en mode total groupie. Accompagné de ses fidèles musiciens, Corriveau nous a présenté quelques pièces qui se voulaient un aperçu de son spectacle régulier, pièces tirées de Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter, mon album préféré de 2016. Que ce soit avec Les contours clairs, Deux animaux, Parfaite ou Les Trous à rats, Corriveau a su convaincre de nombreux délégués qui ne tarissaient pas d’éloges dans l’autobus du retour! Sourire en coin, je me disais qu’ils n’avaient encore rien vu…
Rideau – Vitrine présentée par Bonsound au Cercle
(Par Marion Desjardins)
Les Deuxluxes
Après plusieurs compte-rendus sur des spectacles des Deuxluxes, quoi dire de plus ? Sinon, qu’ils sont toujours et autant des bêtes de scène. Ils ne sont que deux, et ça sonne comme 10. Ils entraînent plus que facilement la foule avec eux (foule qui d’ailleurs semblait être venue en partie pour eux) et bien sûr, il sont magnifiques ! Bref, un début de soirée OFF rideau parfait.
I.D.A.L.G
De retour dans la ville quelques jours seulement après leur dernier passage, ils ont déployé une fougue que j’avais vue oui, au OFF cet été, mais jamais autant ! Je dois avouer être déjà vendue à I.D.A.L.G côté musique, mais leur présence sur scène mardi soir a dû en convaincre plusieurs autres.
Shash’U
Fin de soirée digne des festivals qui finissent très tard: IDALG cède la place à Shash’U. On a perdu quelques personnes en cours de route, mais ceux qui sont restés ont tous dansé ! Mention spéciale à l’intégration de la pièce Ce matin de Safia Nolin: je ne m’y attendais pas et c’était absolument parfait ! Je serais pas mal prête à parier qu’on va le revoir encore une fois sur quelques programmations cet été!
OFF Rideau – Vitrine de fin de soirée à La Ninkasi
(Par Nicolas Padovani)
Les Passagers
Elle porte bien son nom cette formation de Montréal. On se sent embarquer dans un navette spatiale : c’est planant, c’est rapide et ca bouge beaucoup. Arrive un moment où l’on rentre effectivement dans l’espace grâce aux multiples synthétiseurs. Et vu que c’était la St-Valentin, la chanteuse nous a recommandé de flatter la cuisse de notre voisin pendant qu’on se laisser entraîner dans leur nouvel univers. C’était un décollage.
Fuudge
Que dois-je dire de nouveau sur ces 4 fantastiques à part qu’ils continuent à impressionner et à accrocher automatiquement leur public avec leur son lourd et psychédélique. Moi même qui porte un bonnet de King Crimson sur le crâne en permanence, je ne peux juste plus les détester. Ca va chercher le King, Queens of the Stone Age et chatouiller les Beatles en même temps. Ca te secoue. C’était les turbulences.
Violett Pi
Et à partir de là, la navette de la Ninkasi était bien complète pour venir voir les 4 violettes toutes vêtues de robes et de jupes. On entend »en apesanteur, en apesanteur avec toi » rappé en boucle sur fond de punk facon Les Goules, mais c’est encore plus énervé et plus vilain que les prédécesseurs de la soirée. On s’accroche du mieux qu’on peut, on se répète »Jusqu’ici, tout va bien » et on finit par atterrir. C’était un voyage.
Phoque OFF – Le Pantoum
(Par Jacques Boivin)
Anatole
Paraît qu’Anatole a fait une petite virée Nouvelle L.A.-Québec juste pour montrer aux diffuseurs québécois ce qu’il avait dans le ventre (et montrer son ventre aussi). Version condensée du spectacle qu’on a eu l’occasion de voir une ou deux (centaines de) fois. Évidemment, Anatole s’est montré sensuel, salace, lascif et décadent. Comme on l’aime. Et de nombreux fans s’étaient déplacés aussi, question de pouvoir danser comme des déchaînés sur Discollins avec votre humble serviteur qui, l’espace d’une chanson, s’est totalement abandonné.
Gab Paquet
Autre favori du blogue, Gab Paquet est venu nous présenter quelques chansons de son cru, dont la désormais classique Consommations. Évidemment, le public, déjà émoustillé par Anatole, s’est déchaîné et chanté en choeur avec Paquet et son band de feu. Encore une fois, on a chanté, dansé, fait la fête et on a voulu faire l’amour avec Gab, qui nous l’a bien rendu en faisant quelques tours sur le parterre pour nous dire quelques mots doux dans le creux de l’oreille…
Mauves
Question de finir la soirée en beauté, Mauves est venu présenter quelques chansons très coco. On s’est amusés à faire du headbanging au rythme de J’ai tout essayé, on a chantonné sur Nouvelle-Calédonie, et on a trippé sur les morceaux plus atmosphériques du groupe. On en aurait juste pris un peu plus, question de faire durer le plaisir…
Samedi, le 11 février, se déroulait la deuxième soirée d’un concours qui prend de plus en plus ampleur; le Cabaret Festif! de la Relève. La liste des collaborateurs et des prix s’allonge d’année en année et la qualité des artistes est de plus en plus relevée, au grand plaisir du public, mais au grand dam des jurys (Émilie Rioux, Étienne Galarneau de CISM et Guillaume Ruel). En regard de la qualité des artistes, les décisions sont de plus en plus difficiles à prendre.
Jérôme St-Kant a eu l’honneur d’ouvrir cette soirée avec son attitude décontractée et son humour pince sans rire dans ses diverses interactions avec le public. Accompagné de son groupe, (Simon Kearney fait un excellent travail à la guitare d’ailleurs) ils ont une belle chimie sur scène. Loin de réinventer la roue, St-Kant l’a fait « rouler » avec aisance et assurance, en étant même polyvalent avec une chanson qui m’est rapidement apparue comme un hommage au légendaire Rap à Billy de Lucien Francoeur. Ces interactions amusantes avec la foule (comme mentionné ci-haut), un charme, une dégaine à la Damien Robitaille couplé avec une plume drôle (rafraîchissante pour le style) et honnête on fait en sorte que Jérome St-Kant a pu repartir avec le prix de public.
La Valérie, avec les membres de son groupe fraîchement formés (depuis 1 semaine, si je ne me trompe pas), foule les planches de la salle multi de l’Hôtel le Germain Baie-Saint-Paul afin de continuer cette soirée déjà bien entamée. La jeune femme rayonne de charisme et nous propose un son indie qui se dirige plus vers le rock que le folk. Sa plume est imagée et créative, mais souvent répétitive au niveau des thèmes. Par contre, j’ai apprécié l’utilisation des mots et du texte comme un « flow », un rythme. Sa voix est un instrument à part entière qui nous fait rapidement oublier la répétition des thèmes. La dernière pièce offerte laisse entendre le désir d’avoir un son et un texte plus posé. Mis à part les quelques problèmes d’ordre technique, une performance plus qu’honnête et intéressante pour une artiste qui mérite d’être découverte.
Les troisièmes concurrentes, Miss Sassoeur et les Sassys (une sassys en moins), sont venus réchauffer la salle avec leur « post-motown » mélodique et harmonieux. Un hommage au soul et r&b des années 60-70 avec une touche plus moderne dans les paroles. Des thèmes répétitifs, certes, mais compensé par une belle mise en scène et une auto-dérision très apprécié et nécessaire pour que le concept du groupe soit à son plein potentiel. La chanteuse, Miss Sassoeur, est bourrée de charisme et d’assurance et les choristes, Féline Dion et Tiny Turner (chapeau !) connaissent leurs rôles à la perfection afin de soutenir les belles qualités de leur chanteuse. Bref, ce vent de fraîcheur a soufflé le jury, qui a permis à Miss Sassoeur et les Sassys de passer directement à la finale du 18 mars prochain.
Cette soirée de belles découvertes, se termine sur les notes du groupe du vice E roi, un collectif de six membres. Leurs premières notes donnent le ton de leur performance, plutôt énergique, et de leurs affinités vers des groupes comme Of Monster and Men ou Arcade Fire. Ces affinités ressortent dans la cohésion du groupe mais également dans leurs mélodies indie-rock accrocheuses. Tous les membres du groupe sont mis à contribution et jouent très bien leurs rôles. La structure de vice E roi fait en sorte que chacun à un rôle clé et on sent les diverses influences de chacun dans ce qui crée un melting pot très intéressant. Parfois, les tons de voix du chanteur et de la chanteuse m’inspire une certaine mélancolie, à la The xx. Bref, beaucoup de « name drop » pour illustrer mon propos; vice E roi se catégorise difficilement et c’est tant mieux comme ça.
Au final, c’est une deuxième soirée fort réussie pour le Cabaret Festif! de la Relève : bien balancée, un bon pacing et une délibération plus qu’ardue pour les juges afin de déterminer qui passe directement en finale. Par contre, toi public, aura la chance de participer au vote du public du 6 au 10 mars afin de déterminer le 4ème finaliste de la grande finale du 18 mars prochain. En attendant, on se voit le 25 février prochain. J’ai hâte!