La 49e édition du Festival d’été, qui se déroule du 7 au 17 juillet 2016, a ajouté vingt nouveaux artistes à sa programmation le 27 avril dernier.
Il y en aura pour tous les goûts : des « valeurs sûres » comme Hedley se produiront sur scène le 10 juillet prochain.
L’Électro FEQ fera dansé les festivaliers en ajoutant le groupe français Madeon, Vanic de Vancouver et AlunaGeorge à sa programmation.
Karim Ouellet pourra compter sur Francesco Yates, un nouvel artiste de Toronto, pour sa première partie au Parc de la Francophonie.
Pour les nostalgiques, le groupe hip-hop Taktika sera aussi en concert dans le cadre du Festival d’Été de Québec. Les amateurs de swing et de soul pourront aller voir Big Bad Voodoo Daddy et Lee Fields and The Expressions. Le duo Bet.e and Stef est aussi ajouté sur la scène de Place d’Youville.
En salle, la programmation propose de belles découvertes, notamment le groupe Canailles et Wintersleep à l’Impérial Bell. Chez District Saint-Joseph, les festivaliers pourront découvrir Hein Cooper et Jeff Lang. Pour les amateurs d’indie pop, les groupes TOPS et Dan San seront en spectacle sur la scène Fibe.
Pour plus d’informations, vous pouvez aller sur le site du Festival.
C’est ce lundi matin, à 10h, que le FestiVoix de Trois-Rivières dévoilait la programmation de la Scène des Voix Populaires ainsi que tout le reste de sa programmation.
Voici les parcours musicaux que nous vous suggérons du 24 juin au 3 juillet:
Vendredi le 24 juin:
17h45: Trio Nelligan sur la scène Jazz du Jardin des Ursulines
2. 20h45: Nicolas Pellerin et les grands hurleurs avec Les Tireux d’roches et invités sur la scène des Voix Populaires
Samedi le 25 juin:
17h45: They call me Rico sur la scène Jazz du Jardins des Ursulines
20h45: Les Cowboys Fringants avec Dumas en première partie sur la scène des Voix Populaires
23h00: Fin de soirée crève-coeur:
Bleu Jeans Bleu au Temps d’une Pinte
Les Goules au Zénob
Brown à l’Embuscade
Le Winston band au Trèfle
Dimanche le 26 juin:
19h00: Qwartz sur la scène des Voix Multiples
20h30: Coeur de Pirate avec Foxtrott en première partie sur la scène des Voix Populaires
23h00: Foxtrott au Temps d’une Pinte
Mardi le 28 juin:
17h45: Call me wayne sur la scène Jazz
18h00: La tournée Panache à la scène des Voix Libres
Mercredi le 29 juin:
17h45: Benoit Paradis Trio à la scène Jazz
18h00: Elliot Maginot à la scène des Voix Libres
20h20: Bernard Adamus avec Philippe Brach en première partie sur la scène des Voix Populaires
Jeudi 30 juin:
23h00: Encore plusieurs choix:
Saratoga au Temps d’une Pinte
Les hôtesses d’hilaire au Zénob
Rémi Chassé à la P’tite Grenouille
Vendredi le 1er juillet:
19h00: Bears of legend sur la scène des Voix Multiples
20h45: Les Frères Lemay (première partie) sur la scène des Voix Populaires
23h00 Anatole au Zénob
Samedi le 2 juillet:
16h00: Basile Seni sur la scène de la Famille
17h45: Busty and the bass sur la scène Jazz
19h00: Ingrid St-Pierre sur la scène des Voix Multiples
20h20: Hedley avec Claude Bégin en première partie sur la scène des Voix Populaires
23h00: Plusieurs choix:
Guillaume Beauregard au Temps d’une Pinte
I.D.A.L.G au Zénob
Busty and the Bass à l’Embuscade
Dimanche le 3 juillet:
19h00: Tire le Coyote sur la scène des Voix Multiples
Voici les photos de Claudine Bérubé lors du lancement:
Samedi dernier, le Festival d’été de Québec présentait le spectacle des Trois Accords à l’Impérial Bell, à guichets fermés. Le groupe a complètement enflammé la salle ce soir-là.
Fidèles à leur humour, les membres du groupe ont introduit le spectacle avec leur chanson Les dauphins et les licornes comme s’il s’agissait du rappel. L’arrière-plan aux couleurs de l’arc-en-ciel rappelait très bien la chanson. Il y avait même un dauphin gonflable qui se lançait dans la foule. À la fin de la chanson, ils ont remercié le public et ils sont sortis de scène. Le public s’est alors empressé de crier et d’applaudir afin de les faire revenir. Ils sont remontés sur scène en enchainant avec Joie d’être gai, éponyme de leur nouvel album sorti en novembre dernier.
Les interactions du chanteur et guitariste Simon Proulx avec le public étaient exécutées de manière très habile et particulièrement humoristique. Après la troisième chanson, le groupe ne savait plus quelle chanson jouer, à ce qu’il parait, ils auraient épluché tout leur répertoire musical. Ce scénario servait en fait à introduire la chanson Dans mon corps. Idem avec Je me touche dans le parc ; le chanteur a même invité les spectateurs à leur écrire s’ils connaissaient une personne à qui c’était arrivé. À l’occasion de leur tournée, le groupe invite leurs fans à se joindre à eux afin de former une chorale. La Chorale de Québec, composé de personnes « très entrainées », à leur avis, est montée sur scène avec eux. Ils ont demandé au public de leur envoyer de l’amour et même d’enlever leurs vêtements pour que ces derniers soient plus à l’aise. Finalement, ils ont joué Tout nu sur la plage ! Leur amour pour la ville de Québec se retrouve dans leur top 50, environ à la 22e place. Leur top 1 est bien sûr St-Bruno, parce que selon eux, les habitants font pitié !
Les Trois Accords ont interprété plusieurs de leurs grands succès ce soir-là enchainé avec plusieurs chansons de leur dernier album et de J’aime ta grand-mère. On a eu droit à Lucille, Grand Champion, Tout nu sur la plage,St-Bruno et Bamboula, entre autres.
Superbe belle interprétation de la chanson Saskatchewan en version acoustique a capella. Les membres du groupe ont quitté la scène pour se rejoindre sur la mezzanine. Doux moment où d’ailleurs le chant du public enterrait le chanteur.
Enfin, en rappel, ils ont repris le thème du début de spectacle en disant : Bonsoir Québec !
Spectacle plus que réussi pour Les Trois Accords.
Une supplémentaire est prévue le 12 novembre 2016 à l’Impérial Bell pour ceux qui les auraient manqués.
Première partie
El Mariachi Los Trovadores s’est chargé de réchauffer la foule avant la tête d’affiche de la soirée. Le groupe a complètement séduit le public en jouant des chansons classiques mexicaines. Les spectateurs ont pris plaisir à danser et à chanter avec les trois Mariachis.
Cette année, la troisième édition des Nuits psychédéliques de Québec prenait place à la Salle Multi de la Coopérative Méduse plutôt qu’au Cercle. Pour les néophytes, le festival offre une multitude de groupes de musique dont le but est de créer une atmosphère planante et, bien entendu, faire découvrir des artistes aux styles éclectiques et hors du commun. Une soirée découverte s’annonçait à moi étant donné ma première participation aux Nuits Psychédéliques et de ma méconnaissance des groupes présents. Soulignons chaleureusement la participation de monsieur Lance Gordon de Mad Alchemy (San Francisco) qui se chargeait des effets visuels hauts en couleur. Les photos parlent d’elle-même!
Pang Attack
C’est le trio montréalais constitué d’Alex Hackett (guitares, voix), Yann Geoffroy (batteries) et Dave Clark (claviers, basse) qui se chargeait d’ouvrir cette troisième édition. Jouant dans le post-rock atmosphérique que certains qualifient de «shoegazing», le groupe se démarque de par la clarté de leur son et des effets électro précisément dosés. Live, Dave Clark délaisse sa basse pour plutôt s’occuper du synthétiseur, substitut de choix pour créer l’ambiance onirique de Pang Attack.
Rishi Dhir
Le chanteur de la formation indie rock canadienne Elephant Stone, Rishi Dhir, était en formule solo ce soir, accompagné de sa sitar. Nu-pied sur son tapis, sirotant son verre de vin rouge, Dhir s’introduit en pinçant les multiples cordes de son instrument ébahissant. La foule est rivée sur ce point central sur scène. Jusqu’à la moitié de sa prestation, il nous offre un jeu traditionnel envoûtant, frôlant le mysticisme. Vers la fin, Dhir module le son de son instrument pour ajouter un rythme électro bouclé à son jeu. Peu de temps suffit pour faire danser les spectateurs sur l’air très semblable à New Order – Blue Monday. Très intéressant de voir la polyvalence du musicien.
Buck Gooter
Le duo américain Buck Gooter (Terry Turtle, guitar – Billy Brat, vocal et percussions) fait une entrée fracassante sur scène, diamétralement opposé au spectacle précédent. Tandis que Turtle joue sur une guitare sèche distortionnée, Brat rugit dans son micro tout en harmonisant les diverses percussions. Champion de la présence sur scène, ce dernier lance des regards maléfiques tandis qu’il assainit de violents coups de pied dans ses chimes, clochettes autour du cou. Côté musical, on se rapprochait d’un mélange punk trash des années 80 fusionnées à du new-wave. Ce fût quelque peu cacophonique, mais très divertissant!
Yonatan Gat
Une petite scène se glisse discrètement au milieu du parterre après Buck Gooter pour faire place au trio new-yorkais. À travers les spectateurs attentifs se glissent les musiciens qui grimpent vers leurs instruments. Yonatan Gat lui-même nous annonce que nous nous apprêtons à «vivre un rituel ancestral»! Nous avons droit à une introduction de guitare au caractère très surf rock, suivi d’une impressionnante rythmique à la batterie. En effet, le tempo accéléré dans un style jazz aléatoire du batteur superposé aux douces mélodies californiennes donne un effet psychédélique remarquable. Les lueurs rouges et vertes des projecteurs laissaient entrevoir l’expression des musiciens en sueur qui semblaient vivre un état second. Toutefois, j’ai été déçu du son à peine audible de la basse. De plus, j’ai eu l’impression, après 30 minutes, que la musique était répétitive et chaotique, entre autres due à la présence permanente des percussions hyperactives.
SUUNS
Le groupe rock électro montréalais tant attendu, Suuns (Ben Shemie, Max Henry, Liam O’Neill, Joseph Yarmush.) était présent cette année et nous présentait leur album fraîchement pressé Hold/Still. Il n’a suffi que de peu de temps pour que la foule, sous l’emprise du rythme, se mette à danser et chanter. Le groupe nous fait découvrir quelques pièces de leur nouvel opus avec entre autres UN-NO, Resistance, Translate et Brainwash, mais remonte également à Zeroes QC avec Arena et Up Past The Nursery. Les passages plus lourds se sont fait ressentir chez les spectateurs par des slams et du bodysurfing. L’ambiance était festive! Bref, une performance impeccable de l’artiste, qui fut pour moi le coup de coeur de ma soirée. Mon seul regret c’est de ne pas avoir connu ce groupe avant!
Moon King
Tandis que la plupart des spectateurs ont quitté les lieux après SUUNS, les plus curieux sont restés pour voir la dernière prestation du jeune groupe torontois composé de Maddy Wilde et Daniel Benjamin. Malgré l’heure tardive, les gens restant écoutaient attentivement les premières pièces indie-rock dreampop. Côté scène, Benjamin semble avoir de la difficulté avec le volume de son clavier à quelques reprises. De notre côté, le son est plus qu’agréable. Les gens se mettent à leur aise en dansant dans l’espace vacant au fur et à mesure que le spectacle avance. La voix de nymphette de Wilde s’agence à merveille avec le côté éthéré que procure leur style. Dommage que la foule se soit dissipée tout juste avant leur représentation.
C’est donc vers 2h00 que les dernières notes de Moon King résonnent dans la Salle Multi. Incroyable expérience de mon côté! Autant mes sens auditifs que visuels ont été comblés. Encore une fois, l’orchestration fantasmagorique des effets visuels par Mad Alchemy a été un ajout tout à fait extraordinaire! J’appréhendais une monotonie des styles musicaux aux clichés psychédéliques, mais j’ai été surpris du contraire. J’aurais cependant respecté la recette traditionnelle de mettre la tête d’affiche en dernier. Je trouve que c’est un manque de respect qu’une grande partie des spectateurs aient quitté après SUUNS, d’autant plus que je trouve cela triste pour l’artiste. J’y retournerai à coup sûr l’an prochain, quitte à planifier mes congés d’avance!
Consultez ici les superbes photos que Jay Kearney, photographe chez nous, a pris pour le compte de l’organisation des Nuits Psychédéliques et que le festival nous permet de présenter à nouveau.
C’est en me dirigeant vers le complexe Méduse, salle officielle des nuits psychédéliques cette année, que j’allais rejoindre les membres de SOLIDS (Montréal), incluant Xavier Germain-Poitras, Louis Guillemette et tout récemment, Guillaume Chiasson. J’allais réaliser la première entrevue de toute ma vie. Il va sans dire que j’y choisi des visages familiers, voir de bons copains et par le fait même un excellent groupe de musique, afin de minimiser les dégâts du stress qui m’habitait à ce moment-là. L’ex-duo, maintenant devenu trio, vient tout récemment de sortir un nouveau EP de quatre chansons simplement intitulé « Else ». Un vinyle doté d’un visuel en béton, fidèle à leur amour pour les jolies choses. Avec une longue tournée de plus d’une cinquantaine de dates ciblées partout à travers le Canada, les États-Unis et l’Europe, c’est à Mirabel hier soir qu’ils ont brisé la glace avec leur nouvelle formule, c’est-à-dire l’ajout d’un deuxième guitariste venant définitivement mettre l’emphase sur les sonorités particulières du nineties rock de Solids. C’était maintenant au tour des nuits psychédéliques de Québec de vibrer sous les impressionnantes textures soniques du groupe. Après les salutations et les accolades propres à de bons bougres comme ces dudes-là, on se met tous d’accord pour aller tranquillement se poser au Café Maëlstrom. Là-bas, j’avais toujours pour mission de tenir une petite entrevue avec eux, afin d’éclairçir certaines interrogations encore quelque peu brouillon dans mon esprit. Sirotant nos cafés dans cette calmitude légèrement bruyante, je me mets au boulot en me jurant secrètement de ne pas sonner comme Guy A. Lepage et j’attaque tantôt naïvement, tantôt maladroitement une première question:
Vous avez sorti un tout nouveau EP intitulé « ELSE » signé dinealone / topshelf records le 15 avril dernier. Un album fortement anticipé par plusieurs. Les deux extraits en écoute libre sur les réseaux sociaux laissaient présager un rock nineties un peu plus slacker, dans la lignée des Pity Sex ou des Yuck de ce monde. Après la tempête de Blame Confusion sorti en 2015, voyez-vous Else comme une continuité du dernier album ou tentez-vous d’explorer de nouvelles avenues au niveau des sonorités?
[Xavier]
Je pense que c’est une continuité, mais tout ça reste différent. Ce n’est pas énormément différent de ce qu’on a fait avec Blame Confusion, mais on avait un désir au départ de ne pas refaire la même chose non plus.
[Louis]
Les quatre morceaux sont différents les uns des autres. Le fait qu’il y ait plus qu’une ligne de guitare, ça change le son qu’on avait au départ.
[Xavier]
J’ai l’impression que ça ajoute quelque chose au lieu de changer le son complètement.
Vous avez opté pour une approche relativement minimaliste au niveau des visuels avec le cover du EP, mais aussi avec le videoclip d’animation pour le single « Blank Stare ». De très jolis visuels dailleurs. Qui est derrière la réalisation de tout ça?
[Xavier]
Pour ce qui est de la pochette, c’est Alexis Coutu-Marion chez Charmant & Courtois. C’est un peu ensemble qu’on a fait la réalisation du cover en tant que tel. Pour ce qui est de la réalisation du clip, c’est notre ami Emilio Esteban qui est établi en Suède depuis quelques mois. Il a commencé le clip à Montréal et l’a terminé à Stockholm. En sortant Blame Confusion, on avait été content de l’effet du visuel avec le magic eye, mais on trouvait que de loin, c’était pas assez tape-à-l’oeil. On a donc opté pour quelque chose de plus minimaliste; les lignes plus grossières, aller travailler quelque chose de plus brut.
-Vous ne faites aucun compromis au niveau du compte rendu d’un objet en lien avec Solids. Tout semble passé au peigne fin, de façon à ce que la musique soit en symbiose avec les artworks. Êtes vous très rigoureux sur cet aspect?
[Xavier]
parfois un peu trop rigoureux.
[Louis]
(rires)
[Xavier]
en meme temps, c’est important d’être à ses affaires. Plusieurs bands négligent souvent cet aspect-là, ils vont le faire faire par quelqu’un d’autre sans trop trop s’en occuper; je pense que c’est quelque chose d’important à faire consciemment.
-Et quant à la sélection de morceaux se retrouvant sur le disque? Pourquoi avoir opté pour un EP au lieu d’un Full Lenght cette fois-çi?
[Xavier]
Non, c’est plutôt ces quatre chansons là qu’on avait et justement ça faisait du sens de faire un EP parce que c’était quatre chansons relativement différentes les unes des autres. C’est aussi le fait qu’on avait pas sorti quelque chose depuis un an et demi / deux ans, on voulait avoir de nouvelles chansons à présenter le plus rapidement possible.
[Louis]
Adrian Popovich (réalisateur) nous avait dit: « Ah ça serait cool que vous veniez en studio une journée, on pourrait enregistrer une chanson » et en fin de compte on s’est dit que tant qu’à aller faire une chanson pour un 7 Po, on va rester plus longtemps; c’est ça que ça a donné en bout de ligne.
-Comment fût le processus de création du EP? De quelle façon vous y êtes-vous pris?
[Xavier]
On a pas mal tout composé au local; plusieurs chansons ont changé du tout au tout dans la structure.
[Louis]
En studio on a vraiment joué au puzzle avec les chansons. C’était un peu capoté.
[Xavier]
Des fois, il y avait certaines chansons qu’on avait enregistré d’une certaine façon; après écoute, on les a littéralement charcutées.
-Quel sont les propos abordés sur l’album? Est-ce que ELSE tourne autour d’un thème en particulier?
[Xavier]
Avec le recul, ça parle beaucoup de « stagnation », voire d’immobilisme. Mais on reste quand même assez vague dans les paroles pour que tout le monde puisse interpréter sa version de la chose.
-Étant deux cerveaux convergeant sur le même dessein depuis maintenant un certain moment, avez vous développés des liens télépathiques?
[Xavier]
Bah quand même.
[Louis]
I guess. Je pense que tu t’en rends pas compte vraiment.
[Xavier]
Des fois, on peut finir la phrase de l’autre.
-Avec Solids, la magie s’opère particulièrement à quel endroit? En studio ou en tournée?
[Louis]
Personnellement, je me considère plus comme étant un dude de spectacle que de studio. J’aime ça aussi être en studio, mais ça m’arrive souvent de me dire « fuck, j’ai hâte de jouer ça live. » Je suis un peu pogné entre les deux on dirait.
[Xavier]
Je pense qu’avec Solids, ça se vit plus live. C’est le fun de faire des albums, mais il y a un niveau de volume minimum pour apprécier la patente comme on pense qu’elle se doit d’être appréciée.
[Louis]
Je pense que Solids à la base c’était plutôt un projet live. On voulait faire des shows. On voulait comme… Détruire. Pis c’est ça. Six ans plus tard, on est ici.
Vous avez recruté Guillaume Chiasson (Ponctuation, Jesuslesfilles) comme troisième membre. Comment trouvez vous la nouvelle formule?
[Xavier]
Je suis très content c’est….
[Guillaume]
Je peux m’en aller, comme ça vous pourrez dire la vérité.
(Rires)
[Louis]
Non c’est ça, ça a vraiment ajouté quelque chose de plus; je pense qu’on en avait de besoin.
[Xavier]
Ça a ouvert le son du band en général; c’est encore super loud, mais ça respire plus; aussi, j’ai moins de pression à tout faire les parts en même temps.
[Louis]
Pis, c’est plus facile de voyager dans les chansons.
[Xavier]
Oui. Le jam est beaucoup plus facile.
[Guillaume]
Je pense que ça éclaircit certaines lignes mélodiques dans la guitare. Des choses que Xavier faisait et qu’on entendait peut-être pas assez. Je vais surtout surligner des passages.
[Louis]
Il y a beaucoup de monde qui m’ont dit: c’est peut-être mon huitième show de Solids, et il y a plein de choses que j’avais comme jamais entendu..
[Xavier]
Il y a plusieurs éléments que Guillaume fait qui n’étaient juste pas là auparavant. Les nouvelles chansons étaient déjà prêtes pour deux guitares, mais pour les vieilles chansons, on a dû en retravailler plus d’une. Pis ça les rend encore meilleures qu’elles étaient avant.
-Dans le futur de cette histoire, est-ce qu’il devient un membre à part entière et Solids devient un trio?
[Xavier]
Oui, c’est ça le plan. Quand Guillaume est arrivé dans le groupe, c’était: on est rendu un trio maintenant. Même à l’époque où on composait Else, Guillaume était en tournée pour la sortie du deuxième album de Ponctuation, donc c’était pas facile de pratiquer avec lui, mais je pense même que si cela avait été possible, il aurait été inclu dans la composition-même. Le but, c’est qu’à l’avenir, il soit définitivement dans le processus créatif.
–Vous partez pour une très grosse tournée ce printemps. Plus de 50 concerts à travers le Canada, les États-Unis et l’Europe et ce jusqu’à la mi-juillet. Êtes vous excités?
[Xavier]
Oui! c’est cool, ça va faire du bien. C’est un peu comme partir en tournée avec un nouveau band aussi. C’est différent et on a hâte de le faire découvrir. Il y a pleins de gens qui nous ont vus en Europe les deux fois qu’on y est allés, mais de retourner là-bas et de présenter le projet en trio, c’est excitant. Jusqu’à maintenant, on a juste des bons feedbacks.
[Guillaume]
Si on pouvait toujours jouer a Mirabel, ça serait l’idéal. Mais…
(rires)
[Xavier]
Mais… pas toujours.
– Un jour, mon petit doigt m’as dit que votre tournée pourrait même s’étirer jusqu’en Chine. Vrai ou faux?
[Louis]
Vrai. Mais ça fait pas partie de la tournée. On aimerait ça faire une tournée là-bas par contre.
[Xavier]
Oui, on aimerait ça. On va aller faire un show en Chine et peut-être une couple d’autres dates si on s’organise « on the fly ». Ce qui va être compliqué là-bas, ça va être de trouver les amplis qui fonctionnent pour nous. Ça a l’air que c’est pas toujours évident les backlines là-bas.
[Louis]
C’est ça. On va jouer à Shanghai au mois de septembre. C’est sûr qu’on va pas juste jouer là-bas et revenir tout de suite après. On va aussi voyager et se faire du fun.
[Xavier]
Tant qu’à être là-bas avec des cymbales et des guitares, on va essayer de se trouver des opportunités.
– Pour terminer, quels sont vos coups de coeurs musicaux de 2016?
[Louis]
Le nouveau SUUNS. Il y a aussi le nouveau Animal Faces qui est pas sorti encore (rires).
[Xavier]
Moi j’écoute beaucoup de Nap Eyes, un band de Halifax. Ils viennent de sortir un deuxième album.
[Guillaume]
Je dirais Dernier Sex.
C’est tout pour moi. Merci les gars!
Comme notre entretien touchait à sa fin, je laissais le groupe filer entre deux ou trois imitations de François Pérusse. Les gars ne semblaient pas le moins du monde intimidés par le spectacle du soir-même, ni par la montagne de prestations qui s’échelonneront sur une grande partie de l’été. Solids est définitivement un band à voir live. Quelque chose de palpable, une énergie très viscérale, se dégage de leurs performances. Les textures sonores écrasantes, nous invitant à volontairement se laisser envahir, semblent à la fois abstraites et lumineuses. Étrangement, on y trouve la liberté de se sentir léger. C’est une belle naïveté, très contagieuse qui émane de leurs chansons. Une autre aventure s’enclenche pour le groupe de la ville de Montréal et ça sent bon le printemps!
Ne manquez pas Solids au Festival d’été de Québec le 15 juillet prochain à l’ANTI.
En mars dernier, le Pouzza Fest annonçait sa programmation musicale avec plus de 150 groupes réunis pour l’occasion dans la métropole. Parmi ces têtes d’affiches, on y retrouve Less Than Jake, Sick Of it All, The Sainte Catherines, The Suicide Machines, The Planet Smashers et Big D and the Kids Table. On peut ainsi compter sur une panoplie de groupes locaux et internationaux de la scène émergente.
Pour sa 6e édition, le festival ajoute de la nouveauté à sa programmation. Désormais, on y retrouve une multitude d’activités destinées à un public de tout âge. Vous pourrez assister à des BBQs acoustiques, manger dans plusieurs Food Trucks, rire aux après-midi d’humour Pouzza Laughs, vous faire compétition dans les tournois de baseball, déjeuner aux brunchs de musique hardcore, visiter des expositions d’arts visuels et même pratiquer la relaxation et la méditation grâce aux cours de yoga extérieurs Pouzzasana. Ce sera également une belle occasion d’amener vous tout petits au nouveau volet Pouzza Bambino. De quoi enchanter tous les parents avec ces nouvelles activités familiales.
Bref, de quoi plaire à tous !
Avec cette programmation renouvelée adressée à un public plus large et avec la collaboration de leurs précieux partenaires Beau’s All Natural Brewing Co., la Micro-brasserie Le Trou du diable et Sailor Jerry, le Pouzza espère ainsi accueillir quelque 20 000 spectateurs, du 20 au 22 mai prochain.
De la musique, de la cuisine, du sport, de l’humour, des arts visuels, et plus encore !
« L’ambition première est de mettre de l’avant un festival de calibre international, inclusif, incorporant des activités pour tous et donnant une vitrine indispensable à un style musical hors des standards ».
Moins de deux mois avant le coup d’envoi du 33eFestival de la chanson de Tadoussac, l’organisation a rendu officiel sa programmation. Ce sont près de 40 artistes qui se succèderont sur les six scènes installées sur la magnifique région de Tadoussac. Pendant quatre jours, du 9 au 12 juin prochain, les festivaliers pourront s’amuser aux rythmes de légendes de la chanson tout en découvrant la crème de l’émergence.
En tête d’affiche, nous retrouvons le légendaire Plume Latraverse et Isabelle Boulay. Avec eux, Bernard Adamus, Les Sœurs Boulay, Steve Veilleux, Yann Perreau et Thomas Fersen amèneront une bonne dose de musique à Tadoussac. Le spectacle Sept jours en mai, projet inusité de Michel Rivard, Luc de Larochellière, Mara Tremblay, Éric Goulet, Gilles Bélanger et les Mountain Daisies, sera aussi présenté pour la seule fois en formule festival selon le calendrier de tournée.
Du côté des découvertes et de la relève, Tadoussac a réussi a dégoter de belle prises avec des soirées bien rythmées incluant Busty and the Bass, Poirier, Dumas, Cherry Chérie et Laurence Nerbonne. Les amateurs de folk et de douceur seront servis avec Safia Nolin, Laura Magnan et Rosie Valland. Les rockeurs ne seront pas en reste avec Keith Kouna, qui offrira un spectacle solo, Zébulon, Pandaléon, Les Goules et Galaxie, tout deux sur le bord de l’eau (!).
Le nouveau directeur de la programmation, Marc-André Sarrault, concernant la programmation 2016 :
Cette année, pour son 33e anniversaire, le Festival fait quelques clins d’oeil au passé, a les deux pieds dans le présent et l’oreille résolument tendue vers l’avenir. L’édition 2016 caressera, surprendra, bercera, écorchera, chatouillera et satisfera les oreilles, des plus jeunes aux plus expérimentées.
L’an dernier nous avions adoré notre séjour à Tadoussac. Le festival fait vivre des moments uniques aux festivaliers. Le compte-rendu est disponible ici.
Les billets sont en vente sur le site web du festival selon divers forfaits. Le festival a lieu du 9 au 12 juin prochain, et il représente votre seule chance de voir Les Goules et Galaxie rocker sur le bord de l’eau
Par Matthieu Paquet-Chabot et Jacques Boivin – Photo de couverture : Le Festif/Francis Gagnon
C’est aujourd’hui que l’organisation du Festif! de Baie-St-Paul annonçait la programmation de sa 7e édition. Après le succès fulgurant de l’an dernier, qui a attiré plus de 26 000 festivaliers, l’équipe de passionnée du festival nous a concocté une programmation hors du commun. Composé de plusieurs grands noms de la musique d’ici (et d’ailleurs) ainsi que le meilleur de la relève, cette édition saura plaire à tous les goûts!
Qui foulera les planches des multiples scènes de Baie-St-Paul du 21 au 24 juillet prochains? En ouverture, c’est nul autre que le groupe australien The Cat Empire qui s’amènera sur la scène Desjardins. Gab Paquet (gagnant du Cabaret Festif! de la relève) ainsi que Busty and the bass précèderont les Australiens. Une surprise de taille attend les festivaliers pour le premier jour : Plume Latraverse en trio acoustique lancera les festivités à la Salle Multi de la ville.
Le lendemain, la sensation Half Moon Run s’activera sur la scène Desjardins. Après quatre Métropolis complets et plusieurs festivals à travers le monde, le groupe est décidément une très grande prise pour le Festif! Ce sera le duo des Sœurs Boulay qui ouvrira avec Marco et les Torvis (gagnant du prix de public du Cabaret Festif ! de la relève).
Pour conclure la programmation de la grande scène, une soirée très festive est au programme : Champion et ses G-strings, Yann Perreau et Ariane Moffat attendent les milliers de festivaliers. Avec un nouvel album à paraître prochainement, Champion saura faire sauter la foule sans problème. Avec si peu de concerts à son agenda, on peut pratiquement parler d’une exclusivité.
Le Festif, c’est bien plus que la scène Desjardins. Il y a plusieurs scènes un peu partout en ville, dont celle du Quai de Baie-St-Paul qui, cette année, accueille de (très) gros noms : Fred Fortin, qui ne fait pratiquement aucun festival de l’été, Avec pas d’casque et Safia Nolin. La beauté des lieux saura rendre la musique des artistes encore plus magnifique qu’elle l’est déjà.
Pour les couche-tard, les après-Festif! seront remplis de choix difficiles. Le mythique sous-sol de l’Église accueillera des soirées rock avec Les Goules, Grimskunk, Duchess Says, Francis Faubert, Les Hôtesses d’Hilaire et I.D.A.L.G.
Pour les amateurs de musiques plus urbaines, la fête sera du côté du Chapiteau Fabrique Culturelle avec Koriass, Dead Obies, Beat Market, Brown et VioleTT Pi. Une nouvelle scène fera son entrée cette année : le Chapiteau Forget, qui programmera Yves Lambert dans un spectacle rétrospectif de sa carrière ainsi que le chanteur Dumas en fin de soirée. Ce chapiteau sera aussi actif l’après-midi avec de gros noms tels que Basia Bulat et The Barr Brothers.
Pour les néophytes du festival, sachez que la ville en entier s’active durant les quatre jours du Festif! Les spectacles gratuits sont donc nombreux sur la scène Hydro-Québec qui accueillera Canailles, Sunny Duval, Philémon Cimon et Nicolas Pellerin et les grands hurleurs.
Les spectacles-surprises offrent toujours des moments uniques tout au long du week-end. Les noms sont habituellement annoncés quelques heures, voire quelques minutes, avant le spectacle. Pour faire plaisir au amateurs, l’organisation a décidé de laisser couler un des multiples noms surprise de 2016 : Tire le Coyote.
Enfin, de nouveaux partenariats avec Le Pantoum, CISM et CHOQ mettront en vitrine le récipiendaire du prix du Festif! aux Francouvertes, La Famille Ouellette, ainsi que le récipiendaire du prix du Festif! pour Route d’artistes, Mathieu Bérubé. Les pantoumesques Beat Sexü auront aussi la chance d’y faire la fête. Quant au volet arts de la rue, celui-ci sera très Festif! avec la venue de deux fanfares : Hungry March Band et Detroit Party Marching Band, ainsi que la troupe de cirque Foutoukours.
Ah pis y’a aussi le plus sexy des squelettes du La-La Land, Anatole (il mérite son propre paragraphe)!!!
Encore une fois, l’équipe du Festif! nous promet une fin de semaine endiablée remplie de bonne musique et de plaisir garanti. Nous n’avons absolument aucun mal à le croire : cette programmation pourrait difficilement être plus équilibrée. Nous ne serons pas seuls à vouloir être partout en même temps toute la fin de semaine. Imaginez : il reste encore un paquet de surprises!
Les différents billets et forfaits sont en vente dès maintenant au www.lefestif.ca. Faites vite, le nombre de billets est limité pour tous les sites!
Personne n’était prêt à ça. Même pas moi, fan d’Anatole de la première heure. C’est en formule 5@7 apéro-découverte que le Festival d’Été de Québec et le District St-Joseph ont programmé Anatole, Alexandre Martel de son vrai nom, pour une soirée haute en émotion.
C’est donc vers 17h45 que les quatre musiciens du groupe se sont présentés, tous vêtus de blanc, sur la scène du District. Pas très loin suivait Anatole, mystérieux sous sa cape. L’artiste, qui vient tout juste de sortir son excellent premier album, débute donc l’éclectique prestation. Le public voit le phénomène sans trop savoir comment réagir, ce qui est compréhensible. Se dévoilant de plus en plus lors du spectacle, le premier extrait, et pièce titre, L.A/Tu es des nôtres, fait réagir plusieurs membres de la foule. Les gens embarquent avec le squelette qu’est Anatole, littéralement parlant.
Le concept pop-disco-sensuel bat son plein, car Anatole se dévêtit de plus en plus, quittant régulièrement la scène pour se rapprocher des spectateurs. Le contact avec les gens est super à regarder. Certains sont perplexes, d’autres gênés d’apprécier le concept, chacun a sa version d’Anatole. Ne se gênant pas pour se coller et toucher à ses admirateurs, les moments de malaises sont nombreux, au grand plaisir des fans de l’artiste.
Étant multitâche, Anatole ne se gêne pas pour chanter en allant se commander un cocktail, et pourquoi pas tiens, le siroter tout en chantant couché (!) sur le bar. Nous avons eu droit à plusieurs titres de l’album ainsi qu’au simple GrosseMassue, qui fut un des plus beaux moments de la soirée. Faisant le morceau sous une forme de chanson à répondre, le public était très engagé. Certains ont été choqués du comportement explicitement sexuelle du chanteur, faisant des gestes très osés avec son micro et son corps, mais la plupart ont adoré le moment. Même Daniel Gélinas, grand patron du Festival d’Été de Québec, riait aux éclats lors de l’interprétation de la pièce. Anatole nous quitte ensuite sur l’excellente pièce Discollins, interprétée avec brio.
Avant de parler du rappel, il faut que je souligne le fait qu’Anatole est une bête de scène. Tout le spectacle est très théâtral, et il décroche très peu de son personnage. Même les musiciens sont impliqués dans le processus. Dans son costume de squelette, Alexandre Martel danse et assume sa folie à 100%.
Le point culminant du personnage est donc durant le rappel, lors d’une deuxième interprétation, avec boule disco, de L.A/Tu es des nôtres. Anatole nous revient… en sous-vêtement! Il est tout simplement vêtu de sa cape et de son sous-vêtement. L’ambiance est très bonne et il demande au public de se lever. Ce dernier répond à l’appel et danse avec le groupe pour une dernière fois.
Je dois avouer qu’il est difficile d’exprimer en mots toute la folie du spectacle d’Anatole. Je vous invite à le vivre le 21 avril prochain au Sous-Sol du Cercle avec Yokofeu et le 13 juillet au Festival d’Été de Québec. La tournée Discollins se poursuit avec des dates à Montréal, St-Hyacinthe, Sherbrooke et St-Casimir. Tous les détails sur le bandcamp d’Anatole.
Ce n’est pas tous les soirs qu’un vétéran de la scène électro française rend visite à la vieille ville de Québec, mais quand ça arrive, ça se peut qu’on les voit faire les choses en grand! C’est dans le cadre d’une soirée satellite du FEQ que Ludovic Navarre, mieux connu sous son nom de scène St Germain, est monté sur scène accompagné d’une mini armée de sept musiciens qui remplaçaient, doublaient ou épaulaient la musique souvent échantillonée que l’on peut entendre sur ses albums. C’est une foule plutôt hétéroclite et formée d’individus d’âges variés qui peuplait l’Impérial ce soir là et les sonorités métissées entre l’électro un peu house, l’acid jazz et les musiques africaines semblaient contenter un peu tout le monde. Le plus récent opus de l’artiste français, un album homonyme, fait d’ailleurs la part belle aux rythmes et instruments traditionnels africains et d’ailleurs deux instruments difficiles à identifier accompagnaient les plus traditionnelles guitare, basse, batterie ainsi que le saxophone, parfois ténor, soprano, ou parfois troqué pour une flûte, et les claviers. Cet album tout frais devait occuper l’essentiel du corpus présenté pendant la soirée, selon mes attentes, et je me suis demandé un bref moment si les succès de ses plus vieux albums allaient se retrouver dans le set.
La musique s’imposait d’emblée comme colorée et dansante, parfois comme un hybride entre le house et l’afrobeat, souvent assez hypnotisante, comme c’est la plupart du temps une composante de ces deux types de musique. L’assistance semblait déjà ravie quand « Rose Rouge », la pièce qui est probablement la plus connue et la plus appréciée de l’artiste, a commencé, en début de concert. De longs jams permettaient au band de s’amuser et au public de s’émerveiller de ce que les pièces habituellement électroniques se voient converties en musique à base d’instruments. L’effet est réussi et les nostalgiques semblent gagnés à la cause, moi y compris. La pièce suivante, tirée du plus récent album, commence assez bien, mais elle tombe un peu dans le contemplatif et l’ambiance en prend un peu pour son rhume pendant quelques minutes, avant de reprendre de la vigueur à la fin de la pièce.
L’alternance entre le nouveau et le vieux matériel se fait sans heurt, comme avec la nouvelle « Hanky-Panky », la cohérence étant généralement au rendez-vous et la même instrumentation est employée de part et d’autre pour reproduire les compositions, facilitant le tout. Les nouvelles pièces tombent un peu plus facilement dans le convenu, mais le genre auquel appartient St Germain a peu évolué depuis la parution de Boulevard en 1995 et de son chef d’oeuvre Tourist en 2000, et a souvent sombré dans la redite. Si le premier album a moins bien vieilli, il a d’ailleurs été laissé de côté dans le concert de ce soir, le second a définitivement un charme intemporel et c’était une belle occasion de s’en rappeler, car trois de ses titres les plus connus ont eu droit à une place de choix dans le déroulement de la soirée, dont « So Flute » qui se trouvait en milieu de concert et qui voyait son emblématique boucle de flûte reproduite en direct par celui qui s’occupait généralement des saxophones ténor ou soprano.
Des solos se glissaient un peu partout dans le set, conformément à la tradition des concerts jazz, mais l’électro restait assez dominant en général, sauf par exemple pendant le relativement spectaculaire solo de congas qui a précédé la présentation du groupe à la foule. Le groupe a éventuellement quitté la scène après ce qui semblait être un moment assez bref, mais qui s’est avéré tourner autour d’une heure trente, le temps passait assez vite avec les longues pièces et les jams hypnotisants qui les habitaient. Le rappel s’est fait attendre puis est commencé en douceur, d’abord à deux puis à quatre musiciens, avant de voir le groupe reprendre place intégralement.
Le concert a finalement pris fin presque 45 minutes après sa « fin » initiale, un second rappel ayant présenté au public encore présent sur place la première pièce de l’album intitulé St Germain, « Real Blues », puis une adaptation d’un autre classique tiré quant à lui de Tourist, soit « Sure Thing ». Les applaudissements, cris et sifflements de la foule permettent de conclure que les gens ont passé un bon moment et que St Germain n’a pas déçu, grâce à son habile amalgame de nouveau et d’ancien matériel et à son énergique troupe de musiciens.
Regardez les photos de Catherine Bélanger pour avoir une petite idée de ceux qui donnaient vie à la musique du compositeur.