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    [FESTIVAL] Iceland Airwaves Music Festival – Jour 1

    Le Iceland Airwaves Music Festival est maintenant terminé et j’ai effectivement manqué de temps pour en faire un compte rendu avec des photos traitées pour le lendemain,  puisque d’autres excellents spectacles m’attendaient ! Je ferai donc la rétrospective de ces 5 magnifiques journées avec un peu de retard, mais beaucoup plus de contenu !

    J’ai choisi mon itinéraire en favorisant des noms un peu moins connus; ce qui s’est avéré à être en très grande majorité des groupes Islandais. Voici donc ce à quoi a ressemblé, la première journée de ce magnifique festival.

    Grúska Babúska

    Alors que la veille de cette première journée, l’Islande m’avait déjà offert un magnifique spectacle d’aurore boréale, j’avais des attentes très hautement placées ! Je me suis dirigée vers mon premier spectacle à 18h au Bar 11, situé tout près de la grosse rue principale Laugavegur. Je n’avais encore là, aucune idée de l’achalandage du festival,  jusqu’à ce que j’ouvre la porte de l’édifice et que j’y vois des gens dans le hall regarder le premier groupe par la fenêtre, impossible d’entrer à l’intérieur. Ce groupe était Sturle Dagsland: un duo complètement « capoté » qui en était à leur dernière pièce lors de mon arrivée. J’ai donc ajouté cette découverte à ma liste et vous en reparlerai un peu plus tard, puisque j’ai réussi à les voir ce dimanche ! Grúska Babúska est par la suite monté sur la scène. Foulards fleuries et joues rouges au rendez-vous. Ce sont six filles accompagnées de leur instrument, qui font du electro-folk-pop, avec une thématique poupée russe par leur visuel. Après de longues minutes de problèmes techniques pour faire fonctionner les six micros, la première pièce débute! Étonnamment, j’ai été un peu moins convaincue de la performance live contrairement à ce que j’avais entendu auparavant. J’y suis restée pour quelque pièces, mais vu le retard occasionné par les soucis de son, j’ai dû quitter pour me rendre au prochain groupe sur ma liste.

    airwaves-4

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    BRNS

    Le Bar 11 présentait des spectacles en alternance entre le premier étage et le sous-sol. C’est donc dans ce dernier que BRNS, formation de la Belgique, a entamé ces premières notes de rock alternatif. Performance très énergique, la salle était plus que pleine et plusieurs spectateurs chantaient avec le groupe. Les membres étaient d’ailleurs très impatients de jouer devant la foule. Ils demandaient à répétition, s’ils pouvaient commencer malgré le fait que le groupe au second niveau n’avait pas encore terminé. Vu l’achalandage, j’ai décidé de partir plus tôt, afin d’être certaine de pouvoir entrer dans la prochaine salle qui allait accueillir un de mes groupes coup de coeur, VAR.

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    Magnús Leifur

    Je suis arrivée au Tjarnarbíó alors que Magnús Leifur avait débuté depuis quelques minutes. J’ai donc pu voir quelques pièces, juste assez pour me donner envie d’y tendre une oreille un peu plus attentivement.

    airwaves-17

     

    VAR

    Un des groupes que j’attendais le plus et j’avais hâte de voir s’ils allaient rendre aussi bien les pièces que j’avais entendu sur leur Bandcamp. Défi réussi à 200% ! Signe d’intensité: le drummer avait une main en sang après la deuxième pièce et Arnór Jónasson, un des guitaristes du groupe a joint ce dernier, accompagné du chanteur Júlíus Óttar Björgvinsson pour nous offrir un trio de percussion !  Ils nous ont livrés une performance haute en moments forts, des pièces plus rythmiques, d’autres plus ambiantes. J’espère avoir la chance de les revoir prochainement ! À noter la présence de Myrra Rós Þrastardóttir, qui a aussi son groupe solo appelé tout simplement «  Myrra Rós ». Une autre artiste à découvrir !

    VAR

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    Hekla

    Je ne savais pas trop où aller après ce concert absolument magnifique. J’ai regardé la programmation et j’ai décidé de rester dans cette salle pour y voir Hekla. C’était absolument magique ! Hekla Magnúsdóttir est arrivée tout simplement seule sur scène avec son thérémine. Semblant un peu nerveuse, elle a enchainé les pièces sans trop parler, mais le besoin de plus d’interaction ne se faisait pas sentir. Une magnifique voix cristalline, avec de l’échantillonnage de son instrument: vraiment différent de ce que j’ai pu entendre auparavant. À voir au moins une fois, certainement un spectacle que je vais garder en tête très longtemps, pour son authenticité et la délicatesse dégagée par les mouvements de l’artiste.

    airwaves-47

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    Stafrænn Hákon

    J’avais déjà écouté le groupe auparavant, mais je n’avais pas nécessairement été accrochée par ce dernier. J’ai tout de même décidé de rester dans la même salle, afin d’y tendre une oreille pour une seconde fois. Stafrænn Hákon est une formation un peu moins récente que les précédentes, dont le premier album est sorti en 2001 et que je qualifierais d’alternatif ambiant. Le spectacle était bon. Il manquait peut-être un peu de fougue pour que je l’apprécie un peu plus, mais j’ai somme toute passé un très beau moment.

    airwaves-53

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    Júníus Meyvant

    Je me suis ensuite dirigée pour la première fois dans le mythique Harpa, afin d’y voir Júníus Meyvant. Dès les premières notes, je me suis replongée dans ma découverte de son dernier album, alors que j’étais dans l’avion en route vers l’Islande. On comprend ici que j’étais déjà vendue dès le départ ! Une bonne partie de la foule était présente pour le groupe. Alors que la foule demandait un rappel, ce dernier en a d’ailleurs fait mention, en expliquant qu’il ne pouvait jouer plus longtemps, parce qu’il n’était pas la tête d’affiche de la soirée. Une belle performance, sans moment fort mais assurément très plaisante.

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    Vök

    Une autre artiste que j’attendais grandement, de l’électro et une voix plus qu’agréable à écouter en a fait danser plus d’un. De l’intensité, la très attendue pièce Waterfall et une belle présence sur scène de tous les membres. Un autre de mes spectacles favoris du festival !

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    Manu Delago

    Ma soirée aurait pu se terminer après cette excellente performance de Vök et j’aurais été plus que satisfaite ! Mais tant qu’à être encore au Harpa, je me suis aventurée dans l’autre salle juste à côté de cette dernière. Manu Delago était installé sur des cubes lumineux avec ses trois acolytes et bien sûr accompagné de ces Hang. Ce qui a suivi était tout a fait inattendu de mon côté ainsi que de la très petite foule présente. Chaque membre a eu droit à son moment de gloire pendant le spectacle, une intensité à laquelle les spectateurs répondaient par des cris et des applaudissements. Un autre spectacle/découverte hallucinante, il était 1h10AM, j’ai quitté le Harpa, sourire au visage avec un sentiment de chance d’avoir assister à ce moment unique.La soirée s’est terminée avec une traditionnelle visite aux foodtrucks Islandais qui sont tous aussi bons les uns que les autres et une longue marche à se remémorer tout ces groupes fabuleux !

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    Photos : Marion Desjardins/ Llamaryon

    Marion Desjardins

    11 novembre 2015
    Festivals, Iceland Airwaves
    BRNS, Grúska Babúska, Hekla, Iceland, Iceland Airwaves, Iceland Airwaves Music Festival, Islande, Júníus Meyvant, Magnús Leifur, Manu Delago, Stafrænn Hákon, VAR, Vök
  • [FESTIVAL] En route vers le Iceland Airwaves Music Festival – Partie 2/2

    [FESTIVAL] En route vers le Iceland Airwaves Music Festival – Partie 2/2

    Iceland Airwaves Music Festival

    Je vous écris ces quelques lignes, alors qu’à l’extérieur le vent souffle sur notre petite maison dans les terres Islandaises. Le décompte est maintenant rendu à quelques heures: le Iceland Airwaves Music Festival débute ce soir !

    Tel que promis, après la première partie visitant très brièvement Reykjavík, voici un bref compte rendu du festival ainsi qu’une courte description de quelques groupes coup de coeur que vous pouvez vous attendre de voir dans les prochains jours sur Ecoutedonc.ca

    Alors que la première édition du festival a eu lieu en 1999 dans un hangar d’aéroport, cette année on pourrait voir des spectacles dans pas moins de 60 salles différentes. La programmation est divisée en deux sections bien distinctes. La portion« officielle » qui nous fera alterner entre 10 lieux différents et la portion« off-venue », qui elle, nous fera courir dans près de 50 endroits. Notez que cette dernière est totalement gratuite et que les artistes se produisent dans des petits cafés, boutiques de vêtements, bars, hôtels et détaillants de disques.

    Si vous n’avez pas cette chance d’être dans ce beau pays qu’est l’Islande, je vous conseille fortement de jeter un oeil aux programmations live de KEXP. À voir: Bo Ningen, East of My Youth, Fufanu, Hjaltalín, Júníus Meyvant, LoneLady, Low Roar, Sóley et Vök. (À noter que nous sommes à +5h de Québec)

    À voir :

    – Aurora : Âgée de seulement 19 ans elle réussit à nous transporter dans son univers très singulier et féérique. Son visuel est impressionnant, tout comme sa voix qu’elle semble merveilleusement bien maîtriser.

    – Bianca Casady & the C.I.A. : Bianca Casady, aussi membre de CocoRosie, présentera son projet solo, accompagnée de The C.I.A.. On parle ici de quelque chose de plutôt théâtral, impliquant de la danse et bien d’autres surprises que j’ai bien hâte de découvrir !

    – Grísalappalísa : Le groupe alterne entre des chansons très mélodieuses, dansantes et rock n’roll pour ensuite passer à quelque chose d’un peu moins accessible et criard. Une seule chose persiste à chaque pièce: l’énergie ! Un groupe Islandais que je ne veux absolument pas manquer en spectacle; ça risque de bouger allègrement. PS. Mention spéciale au vidéo clip de ABC avec un arrière plan fait de viandes froides.

    – Hinds : Originaire de Madrid, ces 4 filles nous présente d’excellentes pièces garage-rock avec un vocal très 60’s. Elles sauront sans doute apporter une touche d’été en Islande avec leur musique.

    – Hundred Waters : Le groupe ayant tourné avec nul autre que: Alt-J, Grimes et The XX, nous apporte vers un tout autre style: électronique, contemplatif et vaporeux par moment. Un son qui va se marier à merveille avec la température du pays.

    – Júníus Meyvant : Une mélodie accrocheuse, des cuivres, une voix très harmonieuse et un bon rythme. Un artiste que j’ai écouté alors que je survolais le continent, simple et excellent. J’essaierai de le voir ce soir et juste après suivra un autre groupe talentueux: Vök.

    – Kiasmos : Duo composé de Janus Rasmussen et un de mes compositeurs Islandais préféré: Ólafur Arnalds. Ils nous présentent un son très unique alliant le piano minimaliste, comme seul ÓA peut le faire, aux rythmes électroniques de son acolyte,  Un mélange atypique qui promet un merveilleux moment aux mélomanes du Iceland Airwaves, juste avant Beach House, Battles et GusGus.

    – Kira Kira : Artiste Islandaise qui fait dans l’expérimental minimaliste et qui curieusement, est en constante tournée au Japon. On ne sait jamais trop à quoi s’attendre de Kristín Björk Kristjánsdóttir qui fait aussi des performances artistiques, en plus d’avoir mis sur pied un collectif appelé Kitchen Motors. 

    – Låpsley :  Une autre belle voix féminine présente au festival, qualifiée de musique électronique que je décrirais aussi comme étant très ambiante et minimaliste par moment. Sans doute une jeune artiste qu’on risque de revoir bientôt au Québec.

    – LA PRIEST : Sam Durst, personnage que j’ai très hâte de voir au festival,  enchaînera des pièces très « dance », avec une touche bien à lui. Costumes, kitch et mélodies très accrocheuses sont au rendez-vous. Pour comprendre un peu plus la folie de ce dernier, son site web est à consulter !

    – Lára Rúnars : On va croire ici que je favorise les artistes féminines mais sérieusement, elles sont nombreuses comparativement à certains autres festivals ! Cette dernière nous offre de douces pièces en islandais, passant parfois par quelques chose de plus rythmique et pop. C’est à écouter pour entendre la beauté de cette langue.

    – LoneLady : Seule sur scène, des rythmes électroniques et une voix à la « Grimes ». Placée tout juste après la performance de Bianca Casady & the C.I.A.: une belle soirée est en perspective. Julie Campbell  sera sans doute une des artistes qui va réussir à me faire danser tout en prenant des photos.

    – Low Roar : Groupe dont le dernier album ne cesse de jouer en boucle à tout moment de ma journée. Les arrangements et la voix très singulière de Ryan Karazija, donne naissance à des mélodies très enveloppantes et rassurantes. Il s’agit ici d’un de mes coups de coeur du festival, à ne pas manquer !

    – Mourn : Jeune groupe d’Espagne qui en sont seulement à leur début et qui déjà, font beaucoup parler d’eux. Fortement inspirés par les Ramones, ils vont donner une bonne dose de punk rock à l’avant dernière soirée du Iceland Airwaves.

    – Singapore Sling : Un excellent groupe de musique psychédélique venant de l’Islande. Ils feront une seule prestation pendant le festival et ce sera au 12 Tónar. Selon un des propriétaires, il faut arriver tôt pour pouvoir y assister; ce que je vais essayer de faire!

    – The OBGMs : Des canadien punk rock qui vont sans doute faire défoncer le plafond du Gaukurinn ce samedi, juste avant d’accueillir Bo Ningen. Une soirée qui risque d’être absolument mémorable. 

    – VAR : La description du groupe sur le site web du festival m’avait intriguée: « Haunting ethereal vocals layered over sonic landscapes and heavy rhythm sections ». Il serait facile de les comparer au très connu Sigur Rós, autant par la voix que le style post-rock qui s’y apparente grandement. Cependant, on y retrouve des pièces beaucoup moins minimalistes et plus imposantes, qui vont plaire aux amoureux de la musique typiquement Islandaise.

    – Weaves : Le Rolling Stones magazine a qualifié le groupe Canadien comme étant à surveiller et on sait déjà qu’ils en feront bouger plus d’un. Un style très unique avec des refrains très qualifiés pour devenir des vers d’oreille. C’est un groupe à ne pas manquer selon moi. J’ai très hâte de franchir la porte du Gaukurinn le 6 novembre, pour les voir accompagnés de Chastity Belt et Pink Street Boys.

    dj. flugvél og geimskip, Reykjavík Record Shop
    dj. flugvél og geimskip, Reykjavík Record Shop

    La liste de ce que je voudrais voir au festival compte une bonne quarantaines d’autres groupes ! Il y a donc beaucoup de conflits d’horaire au  menu du Airwaves ! J’espère réussir ce beau défi dans les prochains jours et fort probablement que je devrai m’ajuster après cette première soirée. C’est à suivre demain ! Je ne sais pas encore si j’aurai le temps de faire un compte rendu de cette première journée, accompagnée de photographies ou si ça ira à la fin du festival puisqu’il y a trop de choses à voir !

    Bonnes découvertes !

     

    Marion Desjardins

    4 novembre 2015
    Festivals, Iceland Airwaves
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  • [FESTIVAL] En route vers le Iceland Airwaves Music Festival – Partie 1/2

    [FESTIVAL] En route vers le Iceland Airwaves Music Festival – Partie 1/2

    Iceland Airwaves Music Festival

    Ecoutedonc.ca s’embarque dans une bien belle aventure au cours des prochains jours : on devient international ! Comme certains d’entre vous l’ont remarqué, notre saison des festivals 2015 se terminera au Iceland Airwaves Music Festival. Je tenterai donc de vous faire un petit compte rendu de cette fête du 4 au 8 novembre qui s’annonce plus que chargée !

    Vu l’ampleur de l’évènement je vais débuter par un tour d’horizon de la ville de Reykjavík que j’ai pu visiter en mai dernier afin de vous familiariser avec le lieu. La capitale de l’Islande regroupe pas moins du 2/3 des habitants du pays, c’est à dire 120 000 personnes pour une superficie de la moitié de la ville de Québec. Ce dernier fait, qui pour moi, était plus complexe à visualiser avec une simple carte google ! Une fois sur les lieux, on s’aperçoit rapidement que tout est à proximité en plus d’être entouré de montagnes.
    Charmant non ?

    Parmi ces petites maisons colorées se trouvent plusieurs commerces à vocation autant vestimentaire qu’alimentaire. Bien sûr, ce qui nous concerne spécifiquement, ce sont les salles de spectacles ainsi que les quelques disquaires de la ville qui accueilleront des artistes pendant le festival.

    Dillon

    Avant de faire ma première visite dans la ville, je cherchais des endroits où je pourrais voir quelques spectacles sans avoir à trop débourser. La réponse à ma question, en partie, était au Dillon. Sympathique bar à Whisky dont le 2e étage, aux allures de chalet de luxe en bois, se transforme en étroite salle de concert chaque semaine. Situé sur la rue principale nommé Laugavegur, il feront partie de plusieurs itinéraires de festivaliers en présentant près de 60 spectacles différents de la section « Off-venue » entièrement gratuite. J’y serai probablement pour Milkhouse, Bellstop ou Futuregrapher.

    The Roulette
    The Roulette
    Dillon

    Gaukurinn

    Croyant dur comme fer que j’étais au « Húrra » je suis atterrie dans cette salle aux allures de grotte après m’être trompée de porte. En fait, pour y accéder on arrive dans un hall un peu étrange avec des gardes qui n’ont aucune idée de ce qui se passe à l’étage.  Une fois au 2e, on se retrouve dans une salle avec des plafonds pas très hauts, il fait noir, ça semble un bar normal dans le style un peu « crad ». Au fond, on y aperçoit finalement, un stage plutôt grand et ma foi très bien équipé contrairement à la première impression que j’avais eu de la place. Des sofas, assez d’espace pour bien des spectateurs, des salles de bains colorées; c’est un peu comme un Pantoum version plus officielle. J’essaierai entre autre d’y voir Hinds, Chastity Belt, Weaves, Bo Ningen et The OBGMs.

    Caterpillarmen, Gaukurinn
    Caterpillarmen
    Mc Bjór og Bland, Gaukurinn
    Mc Bjór og Bland

    Harpa

    Sans doute une des bâtisses les plus connues de la ville. Il s’agit d’une salle de concert énorme couverte de panneaux de verre colorés. Je suis tombée en amour avec son architecture mais aussi son lieu, tout juste à côté du « petit » océan atlantique avec vue imprenable sur le vertigineux massif Esjan. Le festival aura lieu dans 4 salles différentes de cette imposante structure. J’ai bien hâte de la visiter plus amplement et avec mes oreilles pour cette fois ! À noter qu’ Emilie & Ogden: une artistes d’ici, y sera le 5 novembre en plus de la panoplie de gros noms tel que Father John Misty, Mercury Rev, The Pop Group, Ariel Pink, Perfume Genius, Beach House et j’en passe !

    Húrra

    J’ai tout de même réussi à m’y rendre à deux reprises, sans compter la fois où je m’étais trompée de porte ! Une autre petite salle absolument charmante, un peu comme un labyrinthe sur deux étages incluant le sous-sol fait de pierres. Des petites lumières au plafond, une boule disco et des spectacles souvent dansants auxquels les Islandais embarquent à fond. Des portes séparent la section spectacle du bar situé au même niveau. J’ai bien hâte de m’y retrouver pour FM Belfast, Wesen et Dream Wife.

    Jara
    Boogie Trouble
    Boogie Trouble
    Boogie Trouble
    Boogie Trouble

    12 Tónar

    J’en ai parlé à plusieurs, 12 Tónar est sans contredit un de mes endroits favoris de cette ville. C’est lors de ma deuxième journée dans ce pays que je suis allée y faire une petite visite. La boutique est située sur une autre grande artère, Skólavörðustígur, cette rue qui mène tout droit à la très reconnue église Hallgrímskirkja. J’y ai rencontré un dénommé Johannes Agústsson: un des fondateurs de ce commerce qui est aussi un label de musique indépendante. Ce dernier m’avait suggéré quelques groupes à écouter, autour d’un petit café, me disant que je pouvais rester aussi longtemps que je voulais, lorsque je me suis inquiétée du fait qu’il ne restait que 10 minutes avant la fermeture. Je suis repartie avec le dernier album de Low Roar qui a été ma trame sonore durant tout le voyage. Ce dernier est d’ailleurs présent à 4 répétitions pendant le festival. On peut être certain que je ne le manquerai pas ! Non seulement l’endroit est plus qu’accueillant, les conseils pleuvent et sont tous intéressants. Comble de tout, ils organisent des spectacles certains vendredis du mois durant l’année. Pendant l’Iceland Airwaves on pourra y voir quelques excellents groupes tel que les Pink Street boys, Mr. Silla et Singapore Sling.

    12 Tónar

    Skolavordustig 15 propio Johannes
    Skolavordustig 15 propio Johannes

    Évidemment, ces différents lieux ne sont qu’une minime partie de tout ce qu’il y a en lien avec la musique dans la ville. Ici j’ai choisi de décrire les endroits que j’ai eu la chance de visiter, mais fait à considérer, c’est qu’il y a tout près de 60 salles différentes où se tiendront les prestations du festival. On y retrouve entre autres le disquaire Lucky Records ainsi que le prestigieux label Bad Taste Records.

    Un petit bonus, deux autres endroits que j’ai eu la chance de visiter qui ne sont pas trop en lien avec l’évènement mais qui le sont totalement musicalement:

    Dead

    Il s’agit de la boutique/galerie d’art de Jón Sæmundur, aussi membre de l’excellent groupe Dead Skeletons. La très pertinente Tania B. Lacasse, que vous pouvez voir de temps au temps chez le Knock-out, m’avait fortement recommandé d’aller y jeter un oeil, ce que j’ai fait. Cachée derrière les imposantes boutiques de la rue principale, dans un semblant de ruelle, on y retrouve cette intrigante vitrine. Lorsqu’on entre par cette porte rouge, l’odeur d’encens dans nos narines fait qu’on se sent paisible, malgré le léger stress qui nous habite, à l’idée de rencontrer l’homme en question . À l’intérieur, des t-shirts, des affiches et une énorme chaise devant un bureau. C’est à ce moment que Jón Sæmundur apparaît, en sortant de son atelier situé derrière la boutique. Une belle rencontre s’est suivie, je vous invite à consulter son site web par ici.

    Dead, Dead Skeletons Jón Sæmundur

    Bedroom Community – Greenhouse Studio

    Ces noms sont sans doute communs à tout ceux qui s’intéressent à la musique provenant de l’Islande, de près ou de loin. On retrouve sous le même toit: le Bedroom community étant un label et collectif formé au départ par Valgeir Sigurðsson, Nico Muhly et Ben Frost ainsi que le Greenhouse Studio qui, comme le nom l’indique, est un studio d’enregistrement. Au départ, l’idée d’aller les visiter ne m’était pas venue, mais suite à une autre suggestion je me suis dit: « Bien pourquoi ne pas essayer? ». Ce genre de demande ne semblait pas du tout commune, mais a été acceptée ! C’est avec hâte que je m’y suis rendue. Vu mon grand fanatisme envers tout les artistes qui s’y sont retrouvés,  j’en ai même perdu mon anglais ! Vous pouvez en apprendre plus sur le studio par ici et sur label juste ici.

    Bedroom Community présenteront toutefois un des spectacles de la section « Off-venue » au Iceland Airwaves: Liam Byrne and Jodie Landau with Valgeir Sigurðsson que je tenterai aussi d’aller voir.

    Greenhouse Studio – Bedroom Community
    Greenhouse Studio – Bedroom Community
    Greenhouse Studio – Bedroom Community

    Voici donc cette mini exploration de la ville et ses attractions musicales, je vous conseille fortement de tendre une oreille à ces groupes mentionnés et de porter une attention à ces labels !

    À suivre dans les prochains jours: une courte exploration du festival Iceland Airwaves, pendant que je tenterai d’établir mon itinéraire pour ces 5 journées intenses. Ce ne sera pas une tâche facile, sachant qu’on compte pas moins de 240 groupes présents pendant ce court évènement ! J’ai donc réussi l’impossible pendant cette période de « rush » extrême avant un voyage: écouter les artistes que je ne connaissais pas et qui avait du matériel de disponible sur internet afin de savoir où je m’en vais ! Je vous reviendrai donc avec mes coups de coeurs, les incontournables et un semblant de planification de journées !

    Marion Desjardins

    2 novembre 2015
    Festivals, Iceland Airwaves
    12 Tonar, Beach House, Bedroom Community, Dead, Dead Skeletons, Dillon, Dream Wife, Emilie & Ogden, Father John Misty, FM Belfast, Gaukurinn, Greenhouse Studio, Harpa, Hinds, Hurra, Iceland, Iceland Airwaves, Iceland Airwaves Music Festival, Islande, Pink Street Boys, Reykjavik, Weaves, Wesen
  • [FESTIVAL] Ce coup de grâce qui nous achève…

    [FESTIVAL] Ce coup de grâce qui nous achève…

    09102015-231545-40-Galaxie

    Photos : Jacques Boivin (sauf mention contraire)

    Photo : Le coup de grâce musical
    Photo : Le coup de grâce musical

    Ça fait quelques années que je souhaite aller au Coup de grâce musical de Saint-Prime. Le petit festival du Lac-Saint-Jean fait de plus en plus parler de lui, et ce, pour les bonnes raisons : des lieux inusités (une grange, batèche, UNE GRANGE!), des artistes et des groupes au sommet de leur art et un public enthousiaste, mais respectueux. C’est la fête dans le petit village jeannois situé entre Saint-Félicien et Roberval sans pour autant tomber dans la grandeur d’un FME. De toute façon, en octobre, « se réchauffer » prend une toute autre signification.

    Après une attente qui nous a paru interminable (et inquiétante, on doit le dire), on a annoncé la septième édition du Coup de grâce musical quelques semaines seulement avant l’événement. On s’était inquiétés pour rien : la programmation était solide : Galaxie, Mara Tremblay, Betty Bonifassi, Sandveiss, Les Deuxluxes, Ponctuation et bien d’autres faisaient partie du programme. La décision a été facile à prendre : votre humble serviteur allait passer une bonne partie de ce long week-end à Saint-Prime (et dormir à l’Auberge Maison Robertson de Mashteuiatsh, qu’il connaît bien pour y avoir passé plusieurs jours de l’An!).

    09102015-203522-04-Prieur & LandryJ’ai été chanceux, malgré la neige dans le Parc, je suis arrivé juste à temps pour voir la mythique grange (dont on m’a tant parlé), dont l’extérieur a été éclairé avec goût. C’est à l’intérieur, quand j’ai vu la scène, que j’ai vraiment compris qu’il se passait quelque chose de spécial là.

    Sachant que la soirée allait être passablement rock, j’ai mis mes bouchons (une première) et je me suis préparé.

    À 20 h 30, arrivent Gab Prieur et Eliot Landry. Après même pas cinq secondes, mes bouchons constituent mon meilleur investissement à vie. Dans la grange, le son est FORT. TRÈS fort. Et Prieur&Landry jouent FORT. Quelque part entre le grunge, le stoner et le blues. Prieur a la guitare bien lourde et bien grasse. Landry caresse furieusement sa batterie. Prieur chante un peu comme si on avait mis Ozzy à la tête d’un groupe grunge du début des années 1990. La grange se remplit lentement, mais sûrement. On s’approche de la scène en hochant rageusement de la tête. L’album vient à peine d’atteindre les tablettes des magasins, alors on était pas mal tous en mode découverte dans la salle. J’aime faire mes découvertes en même temps que tout le monde. Pendant que Prieur caresse le manche de sa six-cordes en se laissant aller les cordes vocales au micro et que Landry masse les peaux de ses tambours à coups de baguettes rageuses, j’échange des regards approbateurs avec mes voisins, qui sont tout aussi impressionnés que moi par le nombre de gars sur la scène. Prieur et Landry occupent la scène et attirent toute l’attention, à un point tel qu’on finit par oublier qu’ils ne sont que deux.

    09102015-212908-19-SandveissIls sont suivis par les gars de Sandveiss. J’avais vu le groupe au Festival d’été de Québec et j’avais bien aimé ce que j’avais vu, même si je trouvais donc Luc Bourgeois et sa bande loin du public. Avec le groupe de Québec, on nage encore dans le gros rock lourd, propice au headbanging le poing levé. Scream Queen est un bon disque et les chansons prennent vraiment leur envol live. Bourgeois et Sean Price s’échangent les riffs pendant que Dzeman Trtak et Daniel Girard s’occupent de la rythmique. Bourgeois est particulièrement en voix et chante avec vigueur et assurance. Encore une fois, le public dans la grange, qui se réchauffe de plus en plus, est ravi. J’enlève mes bouchons une fraction de seconde pour voir s’il y a de l’ambiance. Je les remets aussitôt : Les gars de Sandveiss aiment ça quand c’est FORT eux aussi. Vraiment, je suis satisfait. Des bouchons et de la prestation. On n’a pas vu le temps filer!

    09102015-224749-37-GalaxieAprès une pause pendant laquelle la grange a fini de se remplir, Olivier Langevin et sa bande entrent en scène. Pour Galaxie, c’est un show à la maison, presque un party de famille. Pas une seconde à perdre, Zulu précède Dragon qui précède elle-même Camouflar. Si vous avez vu Galaxie une fois cette année, vous connaissez le programme, il ne change pas énormément. C’est ainsi qu’après avoir pris mes photos, je suis allé rejoindre les gars du Festif! de Baie-Saint-Paul et j’ai assisté au spectacle en observant la foule. Galaxie était particulièrement en forme, ça se voyait dans l’enthousiasme des membres du groupe qui s’échangeaient les sourires complices. Fred Fortin semblait connaître tout le monde dans la salle (c’était probablement le cas). Frank Lafontaine trippait derrières ses claviers, Pierre Fortin, Jonathan Bigras et Karine Pion tapaient ou hochaient tout ce qui leur passait par la main (et Pion s’occupait d’adoucir de sa douce voix le rock apocalyptique de Langevin). Pendant ce temps, la foule, qui avait laissé aux photographes le temps de faire leur travail (merci, les amis, je l’apprécie), prenait d’assaut le devant de la scène pour former lentement, mais sûrement, un moshpit enthousiaste (mais bien poli) où tout le monde se rentrait dedans joyeusement. Ce n’était pas l’endroit idéal pour boire une bière tranquille, mais pour faire la fête, par contre… Je revois Galaxie à l’Impérial Bell en novembre. Cette fois, quelqu’un d’autre va s’occuper des photos. Si vous me cherchez, je vais être avec les autres là où ça brasse. Ça a l’air le fun.

    10102015-002027-47-PonctuationNotre vendredi soir s’est terminé avec le spectacle de Ponctuation à l’Hôtel Saint-Prime. Mon été 2015 a été une histoire de rendez-vous manqués avec le groupe des frères Chiasson et tous mes camarades m’ont dit qu’ils avaient bien aimé l’énergie du duo (devenu trio avec l’ajout de Laurence Gauthier-Brown à la basse et aux claviers). Pas question de les rater une autre fois avant leur départ pour l’Europe! C’est donc dans un bar de village carburant aux produits Labatt et Molson les plus populaires que j’ai vu le groupe de garage rock psychédélique pour la première fois. Je n’étais pas le seul à vivre une première : la foule a pris quelques minutes avant de se dégêner, le temps de comprendre que Guillaume, Maxime et Laurence étaient sérieux et de danser au son des Mon corps est une planète et autres pièces de La réalité nous suffit. Le groupe a quand même pris le temps d’aller piger une ou deux chansons dans 27 Club, premier long-jeu des frères Chiasson. Plus le spectacle avançait, plus le monde oubliait ses problèmes, plus on se sentait ailleurs. Quand même pas mal quand on est déjà si loin de la maison! Du gros fun mené par un band qui a mis une touche finale énergique à une soirée endiablée.

    Ce qui est agréable au Coup de grâce, c’est que tu ne passes pas ta fin de semaine à faire des choix déchirants. La plupart du temps, les spectacles sont présentés sans opposition, sauf le samedi soir : on avait le choix entre Les Fuses, Poni et Duchess Says à la grange ou Les Revenants et Mara Tremblay au Vieux Couvent. De l’inconnu dans une salle déjà visitée (non, j’ai pas encore vu Duchess Says, oui, je sais, c’est scandaleux) ou un nouveau lieu avec au moins un nom qu’on adore. J’ai opté pour la deuxième option. Je ne l’ai vraiment pas regretté.

    10102015-210802-60-Les RevenantsLe Vieux Couvent, c’est exactement le genre de salle que j’adore. Petite. Intime. Chaleureuse. Même la chaise la plus éloignée se trouve tout près de la scène. En plein le lieu où tu vas pour voir ET ENTENDRE le spectacle. Ah, pis enfin, on a pu boire de la bonne bière de La Chouape (de Saint-Félicien). Le genre de bière qui se déguste lentement en écoutant le western rock and roll psychédélique des Revenants. Comme Prieur&Landry la veille, la formation montréalaise venait tout juste de lancer son nouvel album, Épouvantails, qui tourne en boucle depuis le spectacle. Du nouveau matériel pour un nouveau public venu principalement pour Mara, mais qui écoutait religieusement la formation menée par Jimmy Beaudoin et applaudissaient de plus en plus fort une fois les chansons fuzzées bien entrées dans notre système. Comment ne pas apprécier une chanson intitulée Rien ne saigne comme un pouce? On a aussi pu entendre des morceaux du premier album, Bêtes lumineuses, très country-rock! Gros coup de coeur pour ces gars qui ont ajouté un peu de beauté et de sensibilité à la fin de semaine.

    10102015-223157-01-Mara TremblayParlant de beauté et de sensibilité, un sourire s’est accroché sur mon visage dès les premières notes de Les dentelles du cygne de Mara Tremblay, qui a offert une fois de plus une prestation entraînante, enjouée, pleine de nouvelles et de vieilles chansons, faisant la part belle à la plupart de ses albums et partageant avec le public le bonheur de jouer ensemble. Faut voir Mara et Sunny Duval, son amoureux, s’échanger les regards tendres et complices. Faut voir fiston Victor Tremblay-Desrosiers taper de la batterie avec un entrain contagieux, le visage archi-expressif. Victoria Lord et Marie-Anne Arsenault prennent également une belle place dans ce groupe d’amants de la musique. Pas de chichis, pas de flaflas, que de belles chansons et beaucoup de changements d’instruments, parce que Mara s’amuse autant à la guitare, au violon, à la mandoline qu’au keytar!

    Malheureusement, il manquait un petit quelque chose à cette prestation magique : ma blonde. Tant d’amour qui sort de scène, ça se prend beaucoup mieux à deux. On va pouvoir se reprendre cet hiver quand Mara viendra présenter son spectacle en formule trio au Cercle le 26 février 2016.

    11102015-003202-94-Pour finir ce samedi soir, qui de mieux qu’un bon vieux traitement Deuxluxes? Comment résister à une heure en compagnie d’Étienne Barry et Anna Frances Meyer? Il semble qu’on a été nombreux à se dire la même chose parce que l’Hôtel Saint-Prime était encore plus rempli que la veille! Nos deux virtuoses ont été accueillis comme les rock stars qu’ils sont. S’ils avaient écouté prudemment Ponctuation la veille avant de faire la fête, cette fois, aucune hésitation. Faut dire que lorsqu’Étienne et Anna Frances revêtent leurs uniformes de stars, y’a pas grand monde qui peut leur dire non. Étienne impressionne par son jeu de mains, de pieds et de cordes vocales pendant qu’Anna Frances nous hypnotise juste en ouvrant la bouche (le soul dans la voix, vous autres, le soul dans la voix!) et en nous regardant tous droit dans les yeux. Pas pour rien qu’on répondait au moindre de ses appels! On a tous répété après elle quand elle nous l’a demandé, on a tous dansé, chanté, crié, applaudi, on a même offert un drink au couple quand celui-ci a avoué avoir un peu soif!

    C’est malheureusement là que mon Coup de grâce musical a pris fin. J’aurais aimé vous parler des magnifiques spectacles de Francis Faubert (paraît qu’il a impressionné avec ses compositions rock qui ne sont pas sans rappeler un certain… Fred Fortin), de Betty Bonifassi (ce fut un plaisir les deux premières fois que je l’ai vue, j’imagine qu’il faisait TRÈS chaud dans la grange) et de The Brooks (une belle surprise qui s’est ajoutée au programme et qui a fait danser tout Saint-Prime avec ses chansons funky). Mais bon, la vie de père m’appelait – et pour rien au monde j’aurais manqué la fête de fiston.

    Alors, ce Coup de grâce? Si toutes les éditions sont comme cette septième présentation, je veux y retourner tous les ans. Pour les gens, tous affables. Pour les filles du Lac, toujours aussi belles. Pour ces lieux uniques où jouer de la musique. Pour ce respect de ce qui se passe sur scène. Pour les oies, qui avaient décidé de se joindre à la fête (elles aussi se sont fait donner le beat par le diable). Pour la poutine du Casse-O. Pour l’auberge Robertson. Pour retrouver des amis trippeux de musique d’un peu partout venus faire la fête une dernière fois avant de devoir se taper un hiver de spectacles en salle.

    Prieur & Landry – Photo : Jacques Boivin
    Prieur & Landry – Photo : Jacques Boivin
    Sandveiss – Photo : Jacques Boivin
    Fred Fortin – Photo : Jacques Boivin
    Fred Fortin – Photo : Jacques Boivin
    Galaxie – Photo : Jacques Boivin

    Jacques Boivin

    16 octobre 2015
    Festivals
    Betty Bonifassi, Coup de grâce musical de Saint-Prime, Francis Faubert, Galaxie, Hôtel Saint-Prime, La Grange, Les Deuxluxes, Les Revenants, Mara Tremblay, Ponctuation, Prieur & Landry, Sandveiss, The Brooks, Vieux Couvent de Saint-Prime
  • [FESTIVAL] Retour sur Agricock avec Chocolat et Ponctuation

    [FESTIVAL] Retour sur Agricock avec Chocolat et Ponctuation

    La saison des festivals tire à sa fin. Par contre, le week-end dernier, une petite ville de la Montérégie offrait un festival urbain très intéressant : Agrirock. Étant malheureusement pris avec de nombreux concerts à Québec et le MRCY fest à Laval, j’ai seulement pu assister à une soirée de festivités dans un magnifique bar/salle de spectacle de la ville. C’est donc au Zaricot que j’ai pu voir à l’œuvre Belmondo, Ponctuation et Chocolat.

    Belmondo au festival Agrirock 2015. Crédit Photo : Émile Brouillard (Brouillard Photography)
    Belmondo au festival Agrirock 2015.
    Crédit Photo : Émile Brouillard (Brouillard Photography)

    Le tout débute è 20h30 tapant avec un concert de trente minutes de la formation maskoutaine Belmondo. Ayant sorti un EP intitulé Tempête des corneilles en juin dernier, le groupe se présente en grande forme devant un Zaricot encore très peu rempli. Ayant une sonorité s’apparentant plus au rock lourd, voir parfois metal, sur le EP, en concert c’est un peu plus léger. Le chanteur se permet beaucoup d’expressions et une voix plus près du courant punk. Le groupe a joué en entier Tempête des corneilles et la foule a apprécié le tout. Passage éclair, mais très énergique qui a su rallier quelques fans de plus pour les Montréalais.

    Ponctuation au festival Agrirock 2015. Crédit Photo : Émile Brouillard (Brouillard Photography)
    Ponctuation au festival Agrirock 2015.
    Crédit Photo : Émile Brouillard (Brouillard Photography)

    C’est au tour des frères Guillaume et Maxime Chiasson de prendre la scène avec leur projet Ponctuation. Directement de Québec, les deux musiciens ont présenté leur dernier opus La réalité nous suffit au public maskoutain. En formule trio avec Laurence Gauthier Brown à la basse et au clavier, le groupe nous en met plein la vue. Avec sa stature impressionnante, Guillaume est énergique et très en voix. Le son est impeccable et la foule grandit à vue d’oeil. Faisant quelques blagues ici et là, le concert passe comme un coup de vent. La grille de chansons incluait quelques pièce de 27 Club, leur précédant opus. La barre était haute pour la troupe de Jimmy Hunt, car les 45 minutes de Ponctuation étaient assez puissantes.

    Chocolat au festival Agrirock 2015. Crédit Photo : Émile Brouillard (Brouillard Photography)
    Chocolat au festival Agrirock 2015.
    Crédit Photo : Émile Brouillard (Brouillard Photography)

    C’est donc aux alentours de 22h30 que Jimmy Hunt et sa bande entrent en scène sur la pièce Sois Belle de leur album Piano Élegant. C’était mon baptême de feu de Chocolat. Je suis un grand fan du travail solo de Hunt ainsi que du groupe, mais je n’avais jamais vu l’oeuvre en spectacle. Ayant l’air d’une vieille bande de metalleux, spécialement le bassiste, l’équipe fait dans son rock psychédélique par moments. le concert est décousu, sympathique et énergique. C’est ce qu’on s’attend du groupe quand on en connait un peu plus sur son historique. Emmanuel Éthier s’est joint à la mouture 2015 de Chocolat en tant que réalisateur et guitariste. Un superbe choix, autant musicalement que scénique. La chimie entre Hunt et Éthier est superbe à voir. Ils sont des collaborateurs de longue date et ça transparaît sur scène. Les pièces Burn Out et Tss Tss étaient jouées à la perfection. La voix de Jimmy Hunt était parfois trop en arrière plan, mais ça semble être voulu dans l’esprit plus rock du groupe. Mettant l’accent sur leur dernier opus Tss Tss, les fans de la première heure n’ont tout de même pas été déçus, car le groupe a interprété quelques pièces de Piano Élegant. Le public a eu droit à une super soirée rock au Zaricot en ce deuxième jour du Agrirock 2015. Jimmy Hunt a même quitté la scène pour se rapprocher de son public pour leur en mettre plein la vue.

    J’aurais adoré me promener dans le centre-ville de Saint-Hyacinthe et découvrir tous les artistes qui ont performé pendant Agrirock. Je pense entre autres au show surprise d’Anatole, aux concerts très souvent mémorables de We are Wolves et de l’ambiance festive de Canailles. La vie étant faite de choix, j’ai dû manquer tous ces bons artistes, mais ce n’est que partie remise, car l’an prochain, Agrirock, tu fais partie de ma tournée des festivals sans hésitation.

    Matthieu Paquet-Chabot

    29 septembre 2015
    Festivals
    Agrirock, Anatole, Belmondo, Canailles, Chocolat, Emmanuel Éthier, Jimmy Hunt, Organ Mood, Ponctuation, We Are Wolves, Zaricot
  • Un « Coup de grâce musical » à la saison des festivals

    Un « Coup de grâce musical » à la saison des festivals

    11223617_10153000842883204_4251142484718558286_o

    Depuis quelques années déjà, la saison des festivals se termine pour plusieurs dans un petit village du Lac Saint-Jean situé entre St-Félicien et Mashteuiatsh où quelques centaines de personnes se rassemblent dans une grange pour célébrer une dernière fois la grande messe du rock avant l’arrivée de la neige. Fondé par le promoteur Pierre Thibault et Noël Fortin (le père de Fred), le Coup de grâce musical revient cette année du 9 au 11 octobre pour une septième édition. La programmation a été annoncée il y a déjà quelques semaines, mais on va s’y attarder parce qu’elle en vaut la peine, surtout si vous n’avez pas couru tous les festivals de l’été.

    Galaxie - Photo : Jacques Boivin
    Galaxie – Photo : Jacques Boivin

    Le vendredi, La Grange célèbrera le stoner rock en accueillant Prieur & Landry, Sandveiss et Galaxie. Une soirée qui va brasser. En fin de soirée, c’est le garage psychédélique de Ponctuation qui sera à l’honneur à l’hôtel Saint-Prime.

    Samedi, le vague de rock continue avec Les Fuses, Poni et Duchess Says dans La Grange. Au Vieux Couvent, on pourra voir Les Revenants et Mara Tremblay. Pour finir la soirée, on aura droit à un traitement spécial à l’hôtel St-Prime : un traitement Deuxluxes.

    Le dimanche, on pourra voir Francis Faubert et Betty Bonifassi, qui achèvera le public de la grange avec son énergie unique.

    Fait à noter, il n’y a pas de laissez-passer cette année, misant plutôt sur la vente de billets pour chacun des spectacles.

    Pour en savoir plus sur Le Coup de grâce, visitez le site Web et la page Facebook de l’événement.

    Les billets sont en vente ici : Billetterie

    Jacques Boivin

    21 septembre 2015
    Festivals
    Betty Bonifassi, Coup de grâce musical de Saint-Prime, Duchess Says, Francis Faubert, Galaxie, Les Deuxluxes, Les Fuses, Les Revnants, Mara Tremblay, Ponctuation, PONI, Prieur & Landry, Sandveiss
  • [Festival] Envol & Macadam soir 3 – (pré) after-show de Despised Icon à l’Anti – Grand Morne

    [Festival] Envol & Macadam soir 3 – (pré) after-show de Despised Icon à l’Anti – Grand Morne

    envol-macadam-2015

    Le problème quand on est le seul journaliste à couvrir un festival … ben c’est que c’est absolument impossible de tout couvrir. « Couvrir » ici n’a absolument pas le même sens dans un pareil cas que « recouvrir » au sens de « couvrir entièrement », vous me suivez ? Enfin, tout ça pour dire que je me suis pointé bien tard hier à l’Îlot Fleurie, juste à temps pour pouvoir écouter les gars de Wisdom in Chains.

    Wisdom in Chains

    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron

    Wisdom in Chains est un groupe de hardcore américain qui sévit depuis 2002. Je ne suis pas un grand connaisseur du genre, mais le groupe, à mon avis, est l’un de ceux qui témoignent très bien de ce que le hardcore, bien plus qu’un simple genre musical, est à plusieurs égards un véritable mouvement de communauté. Du moins, c’est ce que laisse entendre leurs textes et attitude très « fraternalistes ».

    Difficile de ne pas avoir l’impression, en voyant ces quatre durs à cuire se démener sur scène, d’avoir affaire à de « gentils tueurs » : à titre d’exemple, Mad Joe Black, le chanteur du groupe, véritable armoire à glace, a dédié tour à tour une chanson à son meilleur ami puis à sa femme… comme quoi on a le droit d’avoir l’air « badass » tout en demeurant sympa !

    La musique du groupe mêle des influences punk et oi! et le tout est exécuté de manière très convaincante et efficace. De nombreux morceaux comportent des refrains accrocheurs, mais aussi des breakdowns puissants et bien sentis, typiques du hardcore. Probablement pas le type de groupe à séduire l’entièreté d’un public festivalier, mais je suis convaincu que les amateurs du genre qui étaient présents ont passé un très bon moment.

    Despised Icon

    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron

    J’ai été surpris de voir Despised Icon sur la programmation du festival. À vrai dire, je croyais que le groupe avait fait son dernier show en 2011. En fait, le groupe a profité de l’été pour souligner les 10 ans d’anniversaire de leur album « The Healing Process ». Chose réjouissante à mon avis : je préfère de loin le vieux matériel de Despised au plus récent en raison de ses sonorités plus grind/death que deathcore. Pour l’occasion le groupe a d’ailleurs semblé renouer avec ces premières sonorités : à mon souvenir, les deux vocals, sur leurs efforts plus récents étaient très similaires, mais hier soir, on distinguait de manière très nette les vocalises grind émises par les cordes vocales de Steve Marois des growls plus typiquement deathcore d’Alex Erian. Le rendu d’ensemble était vraiment très loud et brutal. Les musiciens, tant le drummer que les cordistes, semblaient en pleine possession de leurs moyens. On aurait cependant pû s’attendre à une foule plus dense pour souligner le retour de ces vétérans de la scène métal à Québec. Les gens présents ont toutefois fait un accueil très chaleureux et énergique au band.

    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney

     

    (pré) after-show de Despised Icon à l’Anti

    Comme je le faisais remarquer plus haut, c’est pas évident de couvrir un festival tout seul. Hier soir, j’avais l’impression d’être pressé par le temps et ai quitté l’Îlot Fleurie avant la fin du show de Despised pour me rendre au nouvellement ouvert bar l’Anti à l’emplacement de feu-l’Agitée (snif ! snif !). J’avais envie de voir de quoi la nouvelle salle avait l’air, bon prétexte pour aller jeter une petite écoute aux groupes qui s’y produisaient hier soir. Je suis donc arrivé au milieu de la prestation du groupe Sex on Fire, un groupe hommage à Kings of Leon (!). Le spectacle ne faisait pas réellement parti de la programmation d’Envol & Macadam, mais je me permet quand même de souligner au passage la grande qualité de la prestation : une performance convaincante, énergique et très professionnelle. Avec autant de talent, le groupe pourrait songer à faire un hommage à un groupe un peu plus connu (et apprécié) que KoL. J’ai été quelque peu déçu cependant de voir que l’Anti avait des allures de salle communautaire. J’ai eu l’impression que les rénovations ont quelque peu refroidi l’ambiance qui régnait autrefois et qui était si caractéristique de l’Agitée. Enfin, il faudra que je lui donne une deuxième chance: il faut dire que le spectacle de Sex on Fire était quelque peu intime et familial, ce qui n’a surement pas contribué à ne pas me faire regretter ce repère de l’underground qu’était ce bon vieux bar-coop anarcho-communiste.

    Amortal et Grand Morne

    Je me suis ensuite rendu au show d’Amortal et Grand Morne au Scanner. J’avais déjà écrit sur Brightlight City qui jouait avant Amortal alors j’ai dispensé mes tympans de leur prestation. Amortal est un jeune groupe tout droit arrivé du Mexique, gagnant du concours local d’Envol & Macadam. Ceux-ci font dans un deathcore technique quelque peu générique, mais efficace. Les jeunes mexicains, ayant emprunté le gear de Grand Morne, ont eu quelques problèmes avec l’ajustement des amplis. Le guitariste, tout particulièrement, a semblé embêté pendant un long moment par ces difficultés. Les jeunes musiciens ont toutefois, avec beaucoup de cœur, livré une excellente performance. Leurs compositions gagneraient cependant à être épurées : on pourrait en effet se dispenser de vocals clean, surtout quand il s’agit de jouer aussi fort. (Au passage, je ne comprend pas pourquoi les amplis étaient mikés. Tant qu’à ce qu’ils servent de moniteur aux musiciens, les amplis auraient tout aussi bien put être dirigés vers le public. Dans un bar aussi petit, qu’autre chose que la voix soit amplifié me paraît vraiment superflu).

    Vint le tour de Grand Morne. Je dois dire que j’ai été conquis à l’écoute de leur premier opus. Le groupe allie différentes influences sonores, allant du stoner (quoique n’aimant pas l’étiquette : voir l’entrevue que j’ai réalisée avec Max, le bassiste du groupe), au thrash, en passant par le doom et le punk. Parfois hypnotiques, les riffs lourds et sludgy – comme ceux de « Basalt Baron », mon coup de cœur personnel – laissent de temps à autre la place à des grooves bien sentis ou à des soubresauts frénétiques soutenus à grands coups de blastbeats le tout s’enchaînant de manière jamais prévisible et toujours avec bon goût. Avec Grand Morne, on a décidément affaire à un power trio : chacun des musiciens occupe une place essentielle au sein de l’ensemble sonore et aucun d’entre eux ne saurait être mis de l’avant plus qu’un autre. Les amateurs de distorsion de tout acabit y trouveront leur compte : qu’on soit un amateur de métal noir aux longs moments contemplatifs ou de rock puissant mêlant originalité, technicité et riffs qui pognent dans la tête. Si l’on voulait comparer Grand Morne à un autre groupe québécois, il est clair que le nom de Voïvod viendrait à l’esprit, tant à cause de l’esthétique générale des deux groupes que le zèle visiblement déployé afin d’éviter le kitsch et la facilité (mais veut-on vraiment comparer ?). Un band tant à écouter sur sa chaîne hi-fi qu’à voir en spectacle (auquel cas les bouchons sont un must – frileux sur le volume s’abstenir !)

    Crédit: Marion Desjardins
    Crédit: Marion Desjardins

    Crédits photo : Jay Kearney , Caroline Perron et Marion Desjardins

    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    crédits : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    crédit : Jay Kearney et Caroline Perron
    Crédit: Marion Desjardins
    Crédit: Marion Desjardins
    Crédit: Marion Desjardins
    Crédit: Marion Desjardins

    Olivier P. St-Pierre

    13 septembre 2015
    Festivals
    Amortal, Despised Icon, Envol & Macadam, Grand Morne, Wisdom In Chains
  • [FESTIVAL] Conclusion explosive pour le Montreal Psych Fest

    [FESTIVAL] Conclusion explosive pour le Montreal Psych Fest
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    BADBADNOTGOOD @ OUMF (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Pour une troisième soirée consécutive, je me suis rendu aux festivités organisées par le Montreal Psych Fest pour dire officiellement au revoir à l’été et à la saison par excellence pour les concerts. La météo s’était d’ailleurs mise de la partie pour aider à faire réaliser que ça tire à sa fin et que ça doit se terminer en beauté. Pour bien vivre l’expérience proposée par mère nature, j’ai fait un détour par le OUMF pour assister à l’excellent concert du trio jazz-hip hop torontois, Badbadnotgood. Le trio basse-batterie-clavier avait fait appel à son collaborateur fréquent, le saxophoniste Leland Whitty, qui accompagne le groupe à l’occasion pour saupoudrer de saxophone leurs concoctions musicales. Ils ont profité de l’occasion pour tester beaucoup de nouveau matériel qui, si on se fie à cet aperçu, sera beaucoup plus près du jazz traditionnel. Il faut dire que les gars font informellement partie d’un mouvement qui s’est donné pour mission de redonner ses lettres de noblesse au jazz, tous les Flying Lotus, Thundercat, Kamasi Washington de ce monde (ces trois types ayant par ailleurs uni leur forces pour aider Kendrick Lamar à réaliser l’album hip hop de l’année). La pluie n’a pas tellement refroidi les ardeurs des mélomanes qui étaient réunis en assez grand nombre pour assister au concert donné par les mauvais garçons du jazz canadien, car il y avait à peu près autant de monde que la veille pour le concert d’Eman X VLooper, mais sans qu’une météo radieuse ne vienne bonifier l’expérience. Ils semblaient fort heureux d’être là et plus généralement, d’avoir la chance de faire leur métier et d’en tirer un certain succès et une reconnaissance critique de ceux dont l’opinion compte à leurs yeux.

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    I.D.A.L.G. (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Comme nous sommes arrivés à la Vitrola une bonne demie heure avant le début du premier concert, nous avons pu nous reposer un peu et apprécier le charme vétuste de la place, qui selon ce qu’on rapporte, vient compléter le tandem Casa del Popolo-Sala Rossa pour les salles opérées par des gars de la sensation post-rock anglo montréalaise Godspeed!youblackemperor. Cette soirée s’annonçait comme celle qui me parlait le moins, comme je ne connaissais pas beaucoup la musique des groupes sélectionnés pour cette troisième et dernière soirée du MPF2015, et je peux dire que c’était vraiment un cas de « underdog » car elle allait surpasser avec virulence les attentes timides que j’avais. C’est sous une pluie de décibels causés par un assourdissant mur de bruit que les six membres du groupe montréalais au plus joli nom, Il Danse Avec Les Genoux, a pris la scène d’assaut pour épater le public avec leur mélange optimal de sonorités abrasives, de riffs hypnotisants et de structures progressives. On se serait parfois crus devant l’enfant bâtard excentrique des hurluberlus japonais d’Acid Mothers Temple & The Melting Paraiso U.F.O. et des bordelais de Brian Jonestown Massacre. Certaines sonorités rappelaient aussi celle des Black Lips, le groupe qui a servi d’étalon de comparaison tout au long de la fin de semaine. Il arrivait qu’on nage en plein délire spatial de synthétiseurs et pour atterrir dans groove irrésistible qui s’installait inexorablement à mesure que la pièce se construisait. L’ajout d’une voix féminine comme vocal de soutien a procuré des résultats fort convainquants, tellement qu’on aurait souhaité que les compositions du groupe en soit davantage peuplées. Le guitariste Mertin Hoëk qui sévit également dans Crabe et Cyanide Eyes, a sû élargir les horizons sonores du groupe et ajouter à la redoutable efficacité d’I.D.A.L.G. Si les rythmes sont souvent fort novateurs, ils sont également très efficaces, ce qui est en soi une belle surprise, l’innovation ayant trop souvent à être sacrifiée au nom de l’efficacité. Malheureusement, il manquait un peu de basse et de vocaux, qui semblaient pour la plupart prononcés dans la langue de Molière, pour que l’expérience soit parfaite. Je me disais malgré tout durant toute la performance qu’une fois la poussière retombée, ce serait sans contredit ma découverte-coup de coeur du MPF2015 et je ne me suis pas trompé dans mes calculs, ce qui ne veut pas dire que le reste de la soirée s’est pour autant déroulée comme une visite guidée dans un bureau d’analystes fonctionnels.

    Second groupe à prendre place sur scène, seconde claque au visage ; Adam Strangler se sont d’abord révélés comme plus posés, moins psychédéliques, plus pop et plus rock traditionnel, avec même une touche grunge ou alternative par moments. Le chanteur-guitariste assurait avec aplomb et son registre vocal fort varié, rappelant parfois celle qu’on attend dans Muse ou celle du chanteur de Radiohead, Thom Yorke. L’ajout d’une guitare douze cordes que s’échangeaient les musiciens pendant la performance ajoutait une belle profondeur à l’univers sonore du quintet.Les basses fréquences étaient mieux servi et le mix sonore plus réussi, ce qui facilitait la tâche aux compositions un peu plus catchy pour gagner le coeur du public, qui est toutefois demeuré presque inerte pour la majorité de la soirée. C’était peut-être le groupe le moins psychédélique et le plus pop qui s’est produit cette fin de semaine, mais il avait tout de même sa place aux côtés des autres, jouxtant souvent leur univers sonore.

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    THE AURAS (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Après une brève introduction, le rock festif tonitruant des torontois de The Auras a pris les tympans des mélomanes en grippe. C’était la seconde fois que j’avais la chance de voir leur concert plutôt bien rodé, comme ils sont passés par les Nuits Psychédéliques à Québec en avril dernier, et leur affaire s’est bien développée car les gars semblent avoir pris du galon en l’espace de quelques mois. Ils ont d’ailleurs annoncé qu’un nouvel album était sur le point d’être publié et que plusieurs des chansons interprétées allaient se retrouver dessus. Pour faire patienter leurs fans, ils ont décidé de donner les copies restantes de leur second EP. Avant d’aller parfaire mes connaissances muni du pamphlet de programmation, The Auras était le seul groupe que je connaissais de la soirée du samedi, le seul pour lequel j’avais donc des attentes et celles-ci n’ont pas été déçues. Les compositions du groupe sont un savant alliage de fête et de délires, c’est aussi catchy que c’est intéressant et le groupe propose une formule qui, si elle n’est pas complètement inusitée, est toutefois fort réussie, parmi les plus efficaces dans le genre. L’ajout de la guitare douze cordes apportait encore une fois une dimension intéressante aux paysages sonores concoctés par les torontois, les montées de guitare étaient à la fois vaporeuses et cools, donnant envie de brasser de la tête en cadence sur les riffs souvent stoners. La performance, énergique et fort sentie, s’est conclue par un mur de noise et le guitariste qui était le plus discret pendant la performance s’est tortillé au sol pour sortir les derrières notes de son instrument. La foule et le groupe semblaient ravis de se trouver en présence l’un de l’autre. La suite de la soirée aurait fort à faire pour poursuivre sur cette incroyable lancée, parce qu’à date, on avait un triplé de solides et divertissantes performances.

    La quatrième formation à monter sur le stage était la troisième et dernière de provenance montréalaise prévue au programme de la soirée, la scène rock psychédélique de la métropole ayant eu la part belle pour cette soirée de conclusion. Le groupe était pour moi une découverte récente et j’avais hâte de voir ce que la voix très particulière du chanteur allait donner en direct, car ce genre de vocal nasillard et très stylé est souvent plus approprié et mieux servi par les enregistrements que par les concerts. Power trio d’allure modeste, le vocal était généralement assuré par le batteur et il ne se comparait que peu avec ce qu’on pouvait entendre sur leur disque homonyme paru récemment sur la montréalaise Kapuano records. Le guitariste avait des allures de guitar hero, un passage obligé pour un power trio s’il veut divertir son auditoire. Les vocaux ressemblaient parfois aux grondements du chanteurs de Neurosis, moins éraillés et éthyliques que je n’aurais imaginé. Le style raffiné que le groupe met en place sur disque ne se transpose que peu sur scène, leur répertoire tirant plus du côté du stoner métal bien lourd comme Dopethrone pour l’essentiel du set. La musique était généralement pas mal bad ass, on se retrouvait souvent en territoire sudiste, dans des registres sonores explorés par Pantera ou High on Fire, entre autres. La fin de concert, toute en lourdeur, est arrivée un tout petit peu trop tard pour que le momentum perdure véritablement. On avait plutôt l’impression que la performance s’étirait un peu sur la fin et la fatigue et l’exaspération de la foule, et des musiciens du dernier groupe, se faisait sentir. L’effet aurait probablement été meilleur un peu plus tôt en soirée et le son du power trio, après des plus larges formations, paraissait parfois un peu mince comparativement à ce qu’on avait pu entendre plus tôt dans la soirée. Pour accentuer l’effet de perte de vitesse, la dernière entracte a semblé plus longue qu’à l’accoutumée et le dernier groupe à fouler les planches de la Vitrola samedi soir a finalement pris place tôt dimanche matin, entre deux heures et deux heures quinze.

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    HUMAN EYE (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Heureusement pour la poignée de festivaliers ayant daigné rester sur place jusqu’à cette heure tardive, les gars de Human Eye ont rapidement montré qu’ils avaient beaucoup de coeur au ventre. Malgré un petit accroc avec les séquences utilisées en guise d’introduction, notamment Also Sprach Zarathustra de Strauss, le show a rapidement levé. Le chanteur guitariste avait les allures d’un Jack Black blond et agrémentait sa performance explosive de mimiques faciales spectaculaires. La lampe en forme d’oeil géant complétait à merveille le décor et la musique, qui s’apparentait parfois à celle de Red Mass, était fort efficace et entraînante, des traits forts appréciables à cette heure tardive. La foule clairsemée a apprécié le concert sans trop se mouvoir, concentrée à écouter le rock psychédélique du groupe qui rappelait aussi celui des plus belles années du genre, les années 70. Le synthétiseur était plutôt étrangement intégré et je serais curieux de voir l’effet sur disque parce que généralement, je trouvais l’instrument superflu ou même déroutant dans les compositions du groupe. Le chanteur guitariste était tout un showman mais sacrifiait souvent l’exactitude de l’interprétation pour alimenter son sens du spectacle. Les chansons étaient judicieusement sélectionnées pour faire une belle progression, l’intensité est montée constamment avec la qualité des chansons jusque vers la fin de la performance, où une pièce plus molo est venue rompre définitivement le rythme et m’inciter à me trouver un endroit dont l’horizontalité me faisait déjà rêver, avec mes jambes meurtries par un énième marathon estival de spectacles.

    J’ai dû quitter avant les dernières notes mais j’étais véritablement repu de toute la distorsion rocheuse que j’avais absorbé depuis mon arrivée dans la métropole. On peut donc déclarer cette édition du MPF, la quatrième depuis l’inauguration de l’évènement en 2012, comme un franc succès. La troisième soirée, de loin la plus surprenante par rapport au faible niveau d’attentes qui m’y ont conduit, a bien clôturé le festival pour ma part, comme j’ai évité l’afterparty et le show secret qui devait s’y dérouler jusqu’au jour. Côté musical, a choisi cette année plusieurs projets similaires, ce qui a un tout petit peu joué contre lui. Ce n’est pas par chauvinisme que je remarque que la diversité des projets présentés aux Nuits Psychédéliques de Québec permet à l’organisation de cette dernière de bâtir une intéressante narrativité pour leurs soirées, qui sont mémorables de A à Z et sont minutieusement orchestrées au détail près et mises en scène dans un habillage visuel fort soigné. À côté des Nuits, le MPF semble manquer un peu d’amour, mais tout le potentiel est là pour en faire un incontournable dans la vie culturelle montréalaise. Il faut dire qu’à Québec, dans un plus petit marché, il est plus aisé de créer un effet d’entraînement et d’assurer le soutien indéfectible de plusieurs intervenants clés dans le milieu, bonifiant l’expérience. Le fait d’avoir deux scènes qui peuvent s’alterner et de relier les deux par un habillage visuel fort élaboré permet aux Nuits Psychédéliques de prendre l’avantage comparatif sur le MPF, qui semble laisser un peu plus de choses au hasard ou s’arranger davantage avec les moyens du bord, l’exemple par excellent pour ça étant le rack à manteaux trop petit muni d’un drap qui servait d’écran de projection mais qui était beaucoup trop petit pour ne pas sembler loufoque. Quoiqu’il en soit, on peut déclarer le Montreal Psych Fest 2015 comme un franc succès, même si je serais curieux de connaître les chiffres de l’assistance. Trois soirées musicales de grande qualité ont été proposées aux mélomanes réunis dans les deux salles investies par le festival, pas moins de quatorze formations intéressantes ont pu présenter leur art au public, dans un contexte cohérent et approprié. J’ai déjà hâte de voir ce que l’organisation nous réserve pour l’an prochain, l’offre musicale étant année après année d’une grande qualité.

    François-Samuel Fortin

    13 septembre 2015
    Festivals
  • [FESTIVAL] Le Montreal Psych Fest récidive

    [FESTIVAL] Le Montreal Psych Fest récidive

    Pour une deuxième soirée consécutive, mais cette fois à La Vitrola, salle à la fois plus spacieuse et plus glauque que le Divan Orange, le Montreal Psych Fest a servi jusqu’aux petites heures de la nuit une autre bonne dose de rock psychédélique aux mélomanes qui ont daigné gravir les marches de la place. Ils n’étaient toutefois pas les seuls à tenter de courtiser les mélomanes de la métropole avec un plan de soirée alléchant, le OUMF quelques quadrilatères plus au sud battait son plein sur la rue St-Denis en offrant plutôt des concerts de hip hop gratuitement. J’ai moi-même fait un détour pour voir l’impeccable performance d’Eman X VLooper, mais rater celles de Dead Obies et de Grandmaster Flash, et je ne peux donc pas reprocher aux gens de s’être présentés assez tard, retardant le début du concert d’un bon trois quarts d’heure que même certaines performances écourtées n’ont pu amenuiser, repoussant le début de l a performance de Pypy aux alentours d’une heure cinquante. Le rock psychédélique, c’est clairement pas fait pour les chochottes, comme on dit! Si ce soir la parité n’était pas de mise sur scène, elle était clairement atteinte dans la salle, beaucoup de fières représentantes de la gente féminine prouvant par le fait même que ce style de musique n’est pas réservé aux poilus de sous-sol.

    Malgré mon détour au OUMF, j’ai réussi à arriver à l’heure prévue pour assister au concert de Paul Jacobs, une one-man band énergique dont on m’avait à juste titre vanté les mérites. Hyperactif et dévoué à la cause musicale, Jacobs s’est époumoné en cris et en chants, le vocal n’étant pas tout à fait assez fort dans le mix, et s’est lui-même accompagné de batterie, son installation était un peu plus complète que celle des traditionnels hommes-orchestres, et à la guitare, dont il jouait assez frénétiquement. Certaines chansons avaient un charme plutôt rétro, on aurait quasiment pu dire yéyé si ce n’était de l’abondante distorsion qui accompagnait les notes, alors que certaines autres étaient plus posées et avait un léger côté blues, rappelant parfois le spectaculaire et indétrônable « one-man-band-boom » Bob Log III. La foule, d’allure morte-vivante, n’a pas daigné bougé beaucoup pendant la performance, mais on commence à se faire à l’idée: l’hypothèse veut que le public montréalais, sans cesse bombardé d’une offre musicale et culturelle assez chargée, semble ne vouloir rien rater et son agenda un peu trop plein ne lui laisse donc que peu de temps pour récupérer, le transformant en masse aux allures parfois comateuses. Lorsque Jacobs brisa une corde, un peu avant la fin prévue pour la performance, il n’a pas su renouveler l’exploit de Guillaume Chiasson la veille, qui avait terminé une chanson une corde en moins et changé sa corde sans que le concert ne cesse d’être divertissant. Il a donc plutôt mis abruptement fin à la performance et a quitté la scène sous les applaudissements de la foule.

    Ce fût ensuite le tour de la formation Pachyderm de prendre la scène et j’attendais leur show avec impatience, m’étant fait vanter leurs mérites à quelques reprises par le passé et n’ayant jamais eu la chance de les voir. L’entracte assez brève a permis à l’étrange trio de prendre place sur scène et d’installer progressivement un groove très intéressant, grâce à une rencontre inusitée entre un batteur-percussionniste, un guitariste parfois chanteur et un saxophoniste, naturellement moins présent que les que les deux autres musiciens qui formaient le noyau dur du groupe. Tripatif à souhait, leur style imbrique des éléments presque afro-beat et un côté très rock, les riffs répétitifs deviennent des sortes de mantras contagieusement groovy et l’absence de basses fréquences ne se fait pas trop sentir. La foule, toujours statique, ne semblait pas tout à fait conquise. Le set prenait pourtant l’allure d’un bon jam session fait avec les moyens du bord, mais avec une bonne ligne directrice. La cohésion du groupe était parfois difficile, ce qui donnait l’impressions que les musiciens ne s’entendaient pas très clairement dans les moniteurs de scène, la soirée ayant d’ailleurs été ponctuée de commentaires d’à peu près tous les groupes sur certains aspects techniques. Ça semblait donc s’enligner pour un show fort prometteur et j’attendais avec impatience la suite des choses quand la musique s’interrompit de manière assez confuse, le guitariste ayant à peine le temps de dire merci que ses deux comparses étaient déjà disparus.

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    LES MARINELLIS (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Vint enfin le groupe en qui mes espoirs reposaient pour enfin délier les jambes des festivaliers, ceux qui la veille encore avaient terrorisé l’équipe technique du OUMF en s’adonnant aux traditionnels jeux scéniques où s’asperger de bière et de mousseux est le principe de base, les fameuses sensations locales et fiers représentants du rock éthylique, les Marinellis. Nos Black Lips à nous les Québécois, les Marinellis ont même eu la chance d’être signés sur la réputée étiquette Burger Records de la formation américaine. Manifestement passés maîtres dans l’art du dérapage contrôlé, leur performance qui semble être laissée au hasard et bercée par le chaos est en fait un joyau finement ciselé dont la mise en scène et le costume à paillette dorée du chanteur Cédric Marinelli sont les pièces maîtresses. Ils ont dès les premières secondes affichées leurs couleur Le show, bien que bien rodé et relativement similaire à celui que j’ai eu la chance de voir au FME la semaine dernière, était assez senti et festif et c’est ce qu’il fallait pour extirper la foule de sa torpeur, sans toutefois que le feu ne prenne véritablement dans la foule autant que c’était le cas sur scène. Les gars ont clairement un plaisir contagieux et se donnent à fond sur scène, sans toutefois négliger l’aspect technique de la performance, l’interprétation étant généralement très adroite. Toujours en grande forme – peut-être est-ce grâce au yoga dont le chanteur nous a fait la démonstration un peu avant la fin du spectacle ? – les gars font honneur au party-rock-garage-psychédélique aux accents parfois country dans la tradition de laquelle ils inscrivent leur projet en grosses lettres dorées. Ils n’ont toutefois pas poussé l’art du divertissement jusqu’à meubler les interstices entre les chansons, mais cette baisse de tension s’avérait être un petit répit bien mérité pour la foule comme pour le groupe. À la fin du concert, j’avais quand même envie de tout vendre pour m’acheter un baril de bourbon et un solide destrier, pour partir à cheval sur la brosse et tirer du gun sur des canettes vides, ce qui doit en soi être un gage d’un show réussi.

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    DEMONS CLAWS (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Même si mon niveau de fatigue me laissait croire que la fin des festivités était enfin arrivée, il restait deux performances à l’agenda et non les moindre. Jeff Clarke, qu’on a pu voir la veille dans Milk Lines, remontait sur scène avec son quatuor Demons Claws, qui rappelait parfois les Marinellis ou les Black Lips, mais avec un côté souvent plus rugeux et abrasif. Malgré qu’elle tâchait d’insuffler à la foule une énergie similaire, la performance n’a pas renouvelé l’exploit des Marinellis et la foule est donc retombée dans l’inertie relative tout au long de la performance, sauf pour un petit slam qui s’est formé à quelques reprises. Parfois plus surf rock que country, leur musique se matérialisait parfois dans des longs jams tortueux et assourdissants avant de retomber dans des phases plus festives. C’était quand même excellent mais à cette heure-ci, il aurait fallu que ce soit un peu plus exceptionnel pour maintenir élevé mon niveau d’intérêt et d’énergie, car leur concert s’apparentait à une prolongation de celui des Marinellis et il s’est terminé par une pièce plus molo accordée en rappel, bien que la foule n’ait pas tout à fait réclamé celui-ci en n’applaudissant que timidement.

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    PYPY (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Vint ensuite une entracte qui parût fort longue à ce stade de la soirée, entracte au cours de laquelle on vit apparaître divers éléments scéniques, comme des dessins-bricolages naïfs représentants des dauphins et des vagues ou encore un gros prisme rectangulaire en tissu rose plutôt intriguant qui occupait le centre de la scène. Subitement, les premières notes sont lancées et tout le monde apparaît sur scène pour amorcer la performance. Annie-Claude Deschênes, la charismatique et troublante porte-étendard des non moins excellents Duchess Says a ouvert la parole en disant simplement « nous somme Pypy » et voilà qu’un de leur hit était propulsé au visage des mélomanes encore sur place. C’est finalement ce supergroupe montréalais, où sévit également Roy Vucino (Birds of Paradise, la veille, mais aussi, Sexareenos, CPC Gangbangs et Red Mass) qui a su vaincre pour de bon l’inertie de la foule, nous faisant comprendre que cette dernière est peut-être plus un oiseau de nuit car son niveau d’énergie était à son comble dès le début de la performance, aux alentours de deux heures. Les chansons mordantes de l’excellent album Pagan Days ont défilé l’une à la suite de l’autre, Annie-Claude avait recalibré les proportions de sa performance scénique pour y augmenter la part de danse et y diminuer le nombre d’explosions de folie sans toutefois s’assagir complètement. Parfois plus bruyante et assourdissante, leur musique est aussi souvent assez dansante et groovy malgré son côté assez angulaire, les pièces où Vucino chante plus étant souvent les plus festives et celles de la chanteuse étaient plus criardes. Un peu de bodysurfing, beaucoup de slam, qui restera probablement le plus gros de la fin de semaine, et un incessant sautillement ont gagné la foule, qui a également sorti ses pas de danse formé une vaste et énergique piste de danse pour les dernières pièces de la performance, honorant le côté rugueux comme le côté givré de la musique de Pypy. L’interaction avec la foule étant une des cartes de visite d’Annie-Claude Deschênes, elle s’est souvent promené un peu partout dans l’assistance, a grimpé sur les épaules d’un festivalier le temps d’une chanson, puis elle a fait tournoyer un gars qui avait enfilé le gros tube de tissu rose qui était suspendu au-dessus du stage depuis le début du show, pour se lancer dans le slam ainsi vêtu.

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    PYPY (Crédit photo: François-Samuel Fortin)

    Non contente de toutes ces interactions, elle a même fait un bref vox-pop dans la foule peu avant la fin du concert, accordant du temps de micro à quelques hurluberlus. Le concert semblait se terminer en queue de poisson, les musiciens ayant rapidement quitté la scène après une des chansons, et la chanteuse qui n’avait pas réalisé cela tout à fait était encore devant la scène qu’elle refusait de quitter : « Vous êtes encore là, moi je reste avec vous! Hey c’est pas fini pour vrai? On en fait encore une?! ». La dernière pièce, judicieusement choisie, a su ravir l’énergie restante de la foule et a permis de prolonger le chaos ambiant encore un peu.

     

    C’était donc une autre soirée fort réussie pour le Montreal Psych Fest, avec cinq bonnes performances et des entractes musicales fort à propos, la musique y étant assez excellente – et recherchée, comme on a eu droit à « Viens danser le OK là » de l’Infonie – pour faire patienter la foule. Le troisième et dernier soir aura fort à faire pour détrôner cette soirée comme « meilleure soirée du Psych Fest 2015 ». La soirée ne s’est malheureusement pas terminée sur une aussi bonne note pour tout le monde, Jeff Clarke s’étant fait subtiliser du matériel dans sa loge et au moment d’écrire ces lignes, le sac n’avait pas encore été retrouvé.

    Finalement, cette histoire a un dénouement heureux. Le sac a été retrouvé. Il avait tout simplement été ramassé par erreur par une autre formation qui jouait ce soir-là. 

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    François-Samuel Fortin

    12 septembre 2015
    Festivals
  • Envol & Macadam soir 2 : Rise Against … the Gypsies ?!?

    Envol & Macadam soir 2 : Rise Against … the Gypsies ?!?

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    Ne vous inquiétez pas, j’allais vous donner des explications concernant ce titre loufoque. Je m’étais prévu, en cette seconde soirée de festival, itinéraire quelque peu rocambolesque, voulant à tout prix voir Gypsy Kumbia Orchestra au Cercle. Ce qui fait que pour une seconde soirée, je me suis retrouvé à chevaucher mon vélo d’un bout à l’autre de la rue St-Joseph, de l’Îlot Fleurie jusqu’au Lab Vivant.

    Il faut croire que je ne suis pas très ponctuel en ce qui concerne (et qui concerne seulement) les spectacles. Je suis arrivé à l’îlot Fleurie à temps pour voir Avenues, mais ai raté les prestations de Rogue River et Streetwalker. Dommage.

    Donc

    1. Avenues

    Première chose que je remarque : ce soir fût le grand retour des guitares. Alors qu’hier, celles-ci brillaient par leur quasi-absence sonore, les six cordes étaient bien présentes sous les viaducs en cette deuxième soirée de festival, ce qui n’a pas fait de tort à la qualité des spectacles. Avenues font dans un punk très expéditif et efficace. Le public a semblé apprécier. Pour ma part, j’ai un peu de difficulté avec ce genre de voix un peu forcée, qui plus souvent qu’autrement est caractéristique de la « Oi ! » du anglo-saxonne. Tout de même : une performance honnête et bon choix de band d’ouverture.

    2. Big Wig

    Ce fût ensuite au tour de Big Wig de faire résonner l’Îlot Fleurie. Après quelques ajustement sonores, le groupe n’a pas tardé à gagner le public avec ses compositions rappelant tantôt les vielles chansons d’Offspring, tantôt celles de Lagwagon. Performance très énergique, tant du point de vue des musiciens que du public qui commençait enfin à s’échauffer.

    3. Gypsy Kumbia Orchestra partie 1

    Comme je l’ai dis plus haut, j’avais très envie de voir Gypsy Kumbia Orchestra. J’ai donc abandonné l’Îlot Fleurie aux bons soins de Big Wig dans l’espoir d’attraper quelques moments de la prestation de cet énigmatique groupe de gitans. Dire que l’ambiance qui régnait au Cercle n’avait rien à voir (je vous l’accorde, c’est une évidence) avec celle de l’Îlot serait un euphémisme. Je dois avouer avoir été charmé par Gypsy Kumbia dès les premiers moments de leur prestation : le groupe a su utilisé de manière très originale la configuration de la salle de spectacle. La salle plongée dans l’obscurité, le narrateur (oui, le narrateur) perché sur un promontoire au milieu de la foule, pointa du doigt la mezzanine ou l’une des danseuses du groupe dansait langoureusement, détournant ainsi l’attention du public de la scène ou s’attroupait en silence la (populeuse) compagnie gitane. Suite à cette brève introduction, les festivités commencèrent et le groupe entonna ses mélodies endiablées qui ne manquèrent pas de réveiller la foule. Quant à moi, m’étant fait une idée du spectacle et bien décidé à revenir pour la deuxième partie, je retournai à l’Îlot Fleurie pour voir le show de Rise Against.

    Rise Against

    L’Îlot Fleurie était plein à craquer. Chose remarquable : le son durant la prestation de Rise Against était impeccable. Inutile de dire que la performance du band l’était tout autant. Le public était littéralement en feu et je crois qu’avoir été un fan du groupe, j’aurais passé un moment vraiment magique. Tim Mcllarth était particulièrement en voix et le band semblait très heureux d’être là. Ça se comprend facilement vu l’amour palpable et apparent dont faisait preuve la foule. Moment magique disais-je. Le chanteur – si j’ai bien compris – a même qualifié de « petite victoire » le fait qu’un tel rassemblement ait lieu (rappelons le côté plus « politique » du groupe) : Ah bon !

    C’est sur ces bons mots – qui m’auront rendu quelque peu perplexe, me résignant à ne pas entendre « Give it all » (ma toune pref’ – je suis original n’est-ce pas ?) que je suis retourné au Cercle dans l’espoir d’attraper la fin du spectacle de Gypsy Kumbia.


    Gypsy Kumbia Orchestra partie II

    À ma grande joie, le spectacle de Gyspy Kumbia en était à l’entracte lorsque j’arrivai (pour une deuxième fois de la soirée) au Cercle. J’ai donc pu assisté à la seconde partie du spectacle. Je crois que tout le monde présent – moi y compris – est tombé en amour avec le groupe. Avant de vous dire pourquoi, je dois cependant vous faire part d’une anecdote qui vous convaincra du fait que, nécessairement, Gypsy Kumbia Orchestra est un groupe à entendre : votre humble serviteur (c’est moi ça) s’est rendu compte qu’il avait déjà vu quelque part la fille à la table de merch, ce qui l’a conduit à réalisé qu’il avait aussi déjà vu quelque part le violoniste du groupe, Anit, qui est aussi le directeur musical de l’orchestre. En fait, votre humble serviteur avait déjà vu jouer Anit dans un autre groupe, cet été aux Îles-de-la-Madeleine (pour les fins de l’anecdote : on a même joué au ultimate frisbee ensemble. Le monde est petit). Cet autre groupe, Ayrad, si ça vous intéresse, a été nominé au Junos Canada dans la catégorie Album de musique du monde de l’année. (Mais ce n’est pas ça mon argument pour vous convaincre qu’il faut que absolument que vous écoutiez Gypsy. Comme je vous le disais, le monde est pas mal petit et il se trouve qu’en plus de ces musiciens que j’avais rencontrés aux Îles, se trouvaient dans la place des gens(es) des Îles (Salut!). Or, les madelinots (madelinoises dans ce cas-ci) savent ce que « bonne musique » signifie. Donc, Gypsy Orchestra c’est nécessairement bon. Convaincus ? Bon d’accord, je vous donne plus de détails.)

    Gypsy Kumbia font dans un mélange de musique balkanique et afro-colombienne. Le but affirmé du groupe est de faire danser – le titre de leur premier album est « Revuelta Danza Party » et la pochette affiche le slogan « A danzari por un mundo en libertiti » – chose qu’ils arrivent à faire à merveille (il en faut beaucoup pour me faire donner de la patte, mais ce soir je n’ai pas pu résisté, ce n’est pas peu dire !). Le son du Cercle a su rendre à merveille la musique fanfardesque du groupe et la scène a offert suffisamment d’espace pour qu’ils puissent nous livrer leurs entrainantes chorégraphies. Le groupe compte deux excellentes danseuses, ce qui rajoute au charme de la prestation. Les musiciens se donnent en spectacle avec un plaisir marqué et une énergie contagieuse. Les compositions sont originales, très imagées et le jeu des musicien leurs rend justice. La soirée a fini avec le groupe jouant au milieu de la foule, au grand plaisir de chacun. Un groupe qui n’en est certainement à son dernier passage à Québec. À voir et à revoir. (Entrevue à venir bientôt).

    Crédits photo : Jay Kearney

    Crédit : Jay Keaney
    Crédit : Jay Keaney

    Olivier P. St-Pierre

    12 septembre 2015
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