À peine trois petites journées de repos entre le Festival d’été et Le Festif, notre (de moins en moins) petit festival (de plus en plus) préféré. La septième édition du Festif promet d’être grandiose. On a rarement vu autant de bonnes choses dans un aussi petit contenant. On nous promet un feu roulant de prestations mémorables (dans un décor enchanteur), sans compter la tonne de surprises qui vont nous tomber dessus.
Votre webzine préféré sera à Baie-Saint-Paul toute la fin de semaine, question de se faire dorloter les tympans un peu. Pendant le Festif, le meilleur endroit pour nous suivre, ça sera sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Twitter et Instagram (les deux : @ecoutedoncca), ainsi que sur Facebook (/ecoutedoncca). Nous ferons ici un compte-rendu quotidien des shows auxquels nous assisterons. À la fin du Festif, nous vous proposerons un beau gros bilan bien complet avec une belle grosse galerie de photos. Plus tard, nous aurons de nombreuses belles entrevues pour vous!
Au fait, il n’est pas trop tard, il reste de la place en masse pour Gab Paquet tout en pad et paillettes ce soir!
Les projecteurs sont éteints, on a commencé à démonter les scènes. La 49e présentation du Festival d’été de Québec est maintenant terminée et c’est l’heure des bilans. L’organisation du Festival a présenté le sien lundi : bien entendu, c’était un succès sur toute la ligne. On s’attendait à cette affirmation, mais on sentait en voyant les mines fatiguées, mais ravies, qu’au FEQ, on le croit dur comme fer.
Une participation monstre selon le FEQ
Faut dire que les festivaliers ont répondu à l’appel. Beau temps (le deuxième week-end), mauvais temps (le premier samedi), les différentes scènes ont été prises d’assaut. On a évité les flops gênants, mais la plupart du temps, on était plus confortable, conséquence de la diminution du nombre de précieux sésames mis en vente. Même la nouvelle scène au coeur du FEQ, déplacé devant la fontaine de Tourny, a été un grand succès! D’ailleurs, on se félicite au Festival de cette (excellente) idée. De nombreux artistes ou groupes locaux et émergents ont ainsi pu montrer leurs talents à un vaste public, qui en profitait pour casser la croûte. Les différents food trucks installés sur place proposaient des trucs savoureux (la poutine au porc effiloché des Recettes paumées était divine). À prix fort raisonnable! Ça faisait changement des hot-dogs et du Monsieur Chips!
Le Festival en a profité pour montrer son nouveau logo pour la prochaine année. Les couleurs auxquelles on nous avait habitués ces dernières années sont toujours présentes, mais on y a ajouté un beau 50 stylisé sur lequel tombe une bordée de confettis. C’est moderne, c’est festif, ça souligne le jalon atteint tout en demeurant résolument moderne.
La conférence de presse s’est terminée en annonçant la date du prochain FEQ : du 6 au 16 juillet 2017. Oh, Louis Bellavance a dit que le FEQ préparait quelque chose en basse-ville en septembre. C’est con, j’ai l’impression que c’est le genre d’événement qui pourrait nous intéresser.
Quelques nuages dans ce ciel bleu…
Tout n’était bien sûr pas parfait dans ce bas monde, même pour une organisation bien rodée comme le FEQ. Les nouvelles mesures de sécurité renforcées ont fait beaucoup jaser. En règle générale, les mesures de sécurité ne s’adressent pas aux terroristes ou aux méchants, elles s’adressent au public qu’on veut rassurer. De son côté, le public veut qu’on lui prouve que le lieu est sécuritaire, mais il ne veut pas subir les désagréments qui en découlent. C’est ainsi qu’on a vu au FEQ la sécurité, la liberté, la rapidité d’accès et le gros bon sens s’affronter dans une lutte à finir.
Le principal problème rencontré touche l’interdiction des bouteilles d’eau (tout en permettant les bouteilles froissables et les sacs-gourdes vides, qu’on pouvait remplir dans l’une des quelque cinq stations de remplissage). Tout le monde, même notre équipe, a goûté à cette nouvelle règle. Je suis même sorti des Plaines avec une bouteille d’eau achetée sur place et que j’ai dû vider avant de rentrer! Ne riez pas, j’ai été distrait.
L’idée était bonne (réduit les risques ET les déchets), mais avouons-le, l’exécution laissait un peu à désirer. Sur les Plaines, qui sont absolument immenses, il doit y avoir beaucoup plus de quatre stations de distribution d’eau. Au Parc de la Francophonie, une de chaque côté suffirait, en les plaçant à des endroits stratégiques. Elles n’ont pas toutes à être aussi high-tech que celles qu’on a vues, quelques éviers à robinets multiples disséminés çà et là (on pense notamment en haut de la butte) pourraient très bien faire le boulot, non? On propose une solution, là, on sait qu’amener l’eau à destination peut être compliqué (même au-dessus d’un réservoir d’eau comme sur les Plaines…). Autre suggestion : pourquoi ne pas tolérer UNE bouteille d’eau scellée, comme on le permet dans d’autres festivals comme Bonnaroo, qui est loin d’être une organisation de broche à foin? Est-ce que ça ralentirait beaucoup le débit à l’entrée?
Notre festival
On ne vous parlera pas trop de notre expérience sur les Plaines. Pour la première fois depuis des années, je n’y suis allé qu’une fois et ce fut pour prendre des photos. Je sais aussi que la plupart des collaborateurs du blogue n’y ont passé que très peu de temps.
Non, si vous nous cherchiez, vous aviez beaucoup plus de chances de nous trouver à L’Anti (où on a commencé notre festival), au District St-Joseph (où on l’a fini), à l’Impérial Bell ou à la nouvelle scène Fibe, où nous avons eu quelques coups de coeur. Oui, nous avons vu des artistes que nous voyons souvent (bonjour Anatole), mais nous avons aussi fait quelques découvertes qui en ont valu la peine (Mansfield TYA).
Nous avons aussi fait quelques incursions au Parc de la Francophonie, où nous avons eu le bonheur de voir plusieurs excellents spectacles. Personnellement, je ressens encore une grande partie de cet état de béatitude dans lequel j’étais au spectacle de Louis-Jean Cormier et j’ai encore le sourire aux lèvres à cause de la baleine mangeuse de musiciens pendant le spectacle des Decemberists. Je sais que mes camarades ont adoré la magie de Half Moon Run. Puis on a beau ne pas être des fans, il faut admettre que les 10 minutes passées au spectacle d’Éric Lapointe nous ont permis d’être témoins de toute une bête de scène. Même pas une toune de jouée qu’il était déjà en sueur, la main dans la poitrine, prêt à y sortir son coeur et à l’offrir au public. Et puis cette rentrée québécoise de Karim Ouellet qui, avec l’aide de ses amis, a su régner en roi et maître devant un parterre conquis d’avance!
À Place d’Youville, si nous avons aimé la prestation endiablée des Hôtesses d’Hilaire, c’est à Dumas que nous devons nos plus grands frissons avec sa fièvre du mardi soir qui nous a fait danser toute la nuit (toute la, toute la), toute la nuit (toute la, toute la)… Du côté de la scène Fibe, force est d’admettre qu’ici, les organisateurs du FEQ ont réussi un tour de magie. Il y avait toujours un grand nombre de curieux prêts à découvrir des artistes d’ici ou émergents dans tous les styles. Dès le départ, Peter Henry Phillips a donné l’exemple, qui a été suivi par des Safia Nolin, Mansfield TYA et autres Bellflower pendant 10 jours.
Parlant de Bellflower, j’avais hâte de voir la formation. Très hâte. J’en avais entendu tant de bien! Eh bien voilà, toutes les attentes ont été dépassées, et je sais que le groupe a fait de nombreux nouveaux fans. Yukon Blonde a également été très efficace. Raton Lover, qui a suivi, a profité d’un cadre parfait pour sortir quelques nouvelles chansons qui m’ont redonné espoir en l’humanité. Le contact avec Placard a fait des petits et j’ai l’impression que l’expression Québericana (merci Valérie) risque d’être sur de nombreuses lèvres. Enfin, on n’était pas là, mais il paraît qu’il y avait vraiment foule pour The Strumbellas. Pas de mal à le croire.
L’Impérial Bell nous a aussi donné de belles soirées. Faut dire qu’avec la nouvelle formule (première partie, tête d’affiche, after), on pouvait plus facilement choisir ce qu’on avait envie de voir tout en facilitant la rotation des festivaliers dans la salle. On a pu y voir Unknown Mortal Orchestra, Koriass, Brown et plusieurs autres, mais ce sont surtout les fins de soirées avec Les Deuxluxes (sur le bord d’exploser, les amis, sur le bord d’exploser) et Canailles (avec qui on a beaucoup aimé faire la fête) qui nous ont fait le plus bouger.
Nous sommes allés moins souvent au District St-Joseph que nous ne l’aurions cru au départ, mais nous y avons passé d’excellents moments à plus d’une reprise. Que ce soit pour voir le rock efficace de Casual Rites ou le mini-triomphe de Gabrielle Shonk, la petite salle était un lieu formidable pour ceux qui viennent ÉCOUTER un show. On l’a vu avec Archer, tout le monde était accroché à ses lèvres (et à sa camisole défraîchie). Le plus beau moment de tout mon festival est cette nouvelle chanson de Saratoga, Fleur, au milieu d’une foule qui écoutait attentivement chacune des paroles prononcées par Chantal et Gasse. Une chanson que personne ne connaissait, mais qui a donné moult frissons et fait monter quelques millilitres d’eau jusqu’aux yeux de votre serviteur.
Bien entendu, nous n’avons pas boudé L’Anti, nouvelle salle qui remplace le Cercle dans le circuit du FEQ cette année. Si nous y avons vu d’excellents artistes locaux (Jérome Casabon, Medora) en début de soirée, il faut avouer que nous avons adoré nous faire brasser la cage de toutes les façons possibles (Solids, the OBGMs, We Are Monroe). Et notre Totole national (Anatole) y a offert une de ses meilleures prestations depuis qu’il a quitté L.A.! Très beaux succès de foule pour la petite salle de la rue Dorchester.
Les PopUpFEQ ont encore une fois le plaisir des festivaliers mélomanes en quête de belles surprises. Half Moon Run, Louis-Jean Cormier, Koriass et Safia Nolin, ainsi que Steel Panther (on aurait peut-être choisi un autre lieu pour eux, par contre) ont égayé les curieux qui ont trouvé ce qui se cachait derrière les indices. Quels beaux moments passés avec Half Moon Run à l’église Saint-Coeur-de-Marie!
Encore une fois cette année, ce fut l’occasion de faire de nouvelles rencontres intéressantes. On a rencontré Emma, de Rocknfool, un joli blogue sympathique d’outre-Atlantique. Musicalement parlant, on a quelques affinités. Just sayin’, des fois que vous y feriez des découvertes. Il y a aussi cet ami, jeune papa, qui apprend à la dure comment concilier vie familiale et trip de festival. Il y a tous ces journalistes/bloggueurs d’un peu partout que j’ai vus dans les pits photo. Si on m’avait dit qu’un jour, je prendrais des photos de Flea à côté d’un gars du Consequence of Sound et que pendant 5 minutes, nous serions égaux, je vous aurais ri dans la face (surtout que j’étais bien moins bien équipé que tout le monde dans le pit…). J’ai aussi retrouvé plusieurs personnes que je croise dans les festivals. Des photographes parmi les plus courtois au monde (du moins, sur les petites scènes). Des journalistes professionnels. Des amis, un peu partout. Les employés du Snack-Bar St-Jean et de Chez Gaston (oui, je mange sainement pendant le FEQ).
Ma déception
Après m’être endormi pendant le show à Bonnaroo en 2012, j’avais beaucoup d’attentes envers les Red Hot Chili Peppers. C’est donc avec une certaine fébrilité que j’ai assisté au début du spectacle, un début ma foi fort explosif. Tout allait bien jusqu’à ce qu’on entende Anthony Kiedis rater quelques notes, puis quelques bouts complets. On voyait bien que ça le dérangeait, que quelque chose clochait, mais en pro, il continuait à chanter (pas tout à fait juste). C’était juste… agaçant. C’est ce que les critiques (que certains fans n’ont pas hésité à traiter d’estie de chialeux) ont souligné. Heureusement, les problèmes se sont estompés et on a eu droit à une finale enlevante et Flea était là pour voler le show, mais il y a comme un petit goût amer qui accompagne cette prestation.
Ça monte vite!
Je me souviens d’avoir vu July Talk en 2014… au Cercle. Il faisait chaud, on pissait la sueur de partout, pis il nous arrive ce groupe aux deux bêtes de scène qui ont ensemble un magnétisme fou.
Deux ans plus tard, ils étaient là, sur les Plaines, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes, et ils ont proposé une prestation aussi chaude et charnelle que celle qu’ils avaient présentée au Cercle. Nullement intimidés, parfaitement à l’aise. Ma seule soirée sur les Plaines, c’est beaucoup à cause d’eux. Ils me l’ont bien rendu.
Mon coup de coeur
Archer. Découverte incroyable. Ce jeune homme, ramassé quelque part dans l’Australie profonde, chante le folk (sans signe de piastre) raide comme une barre, la guitare sur la poitrine. Il a un peu la voix de Cash et les manières de Félix, quand il était jeune. Des chansons mélancoliques aux paroles tristounettes, mais dans un écrin de velours. Je me demande s’il va repasser un jour à Québec. Si jamais ce n’est pas le cas, je pourrai toujours me dire que je l’ai vu à son seul passage dans la vieille capitale…
Mon top 5
5. Ego Death : Au départ, j’hésitais à inclure Ego Death dans ma liste parce que Joey collabore à ecoutedonc.ca. Mais si j’y vais strictement au mérite, les magnifiques chansons qu’on a pu entendre au District St-Joseph, jouées et interprétées avec autant de coeur et de talent par un auteur-compositeur-interprète de grand talent qui a su bien s’entourer, ont tout à fait leur place dans ce palmarès.
4. Bellflower : La formation montréalaise offre une musique riche, complexe, un brin cérébrale, mais tout simplement lumineuse. La preuve qu’on peut proposer une musique accessible tout en faisant preuve d’audace devant un public composé principalement de nouveaux fans potentiels! Et la voix d’Em Pompa, ma foi… y’a tu quelque chose de plus simplement beau que ça? Juste la voix de quelqu’un qui chante bien, qui chante juste et qui chante avec coeur.
3. Louis-Jean Cormier : Quel spectacle coloré et généreux le grand Septilien a-t-il donné! Devant un Parc de la Francophonie bien rempli, mais encore confortable, sous la pluie battante, Louis-Jean et ses 13 musiciens n’ont eu aucun mal à nous faire chanter et danser tous les ponchos devant eux. Un vrai spectacle spécial, sur mesure pour un festival.
2. The Decemberists : C’était la prestation que j’attendais le plus et bien entendu, le critique avait un peu laissé sa place au fan du groupe de la côte Ouest des États-Unis. Les Decemberists se sont montrés audacieux dans le choix des chansons, ce qui est une excellente chose, même si ça peut parfois occasionner un petit passage à vide comme celui qu’on a connu au milieu du spectacle. C’est pas grave, le dernier tiers du spectacle était tout simplement mémorable. S’il s’étit montré plus réservé au début du concert, le chanteur et leader du groupe Colin Meloy est petit à petit devenu un incroyable chef d’orchestre qui faisait de nous ce qu’il voulait. Et la finale, magistrale Mariner’s Revenge Song, valait à elle seule le prix d’entrée. Si on ajoute les prestations d’Archer et de Tire le coyote qui précédaient, ça fait une fichue belle soirée.
1. Saratoga : Bon, allez-y, pendez-moi, je n’ai pas mis Rammstein dans mon palmarès! Mais avez-vous déjà vu Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse en spectacle? Les avez-vous au moins entendus? Ensemble, ils ont tel magnétisme, même les employés du District faisaient attention de ne pas trop faire de bruit pour profiter eux aussi du spectacle! Les mélodies country-folk sont magnifiques, les textes sont délicieux et chacune des interventions sent la complicité et la joie de vivre. Vous les avez manqués? Ils tournent partout en province ces temps-ci, vous avez amplement la chance de vous reprendre. Mais ne perdez pas trop de temps!
Avant de terminer, on voudrait juste dire un gros merci à toute l’équipe du Festival d’été de Québec, notamment aux communications et aux relations médias, avec qui nous avons entretenu d’excellentes relations tout au long du festival. Nous étions très souvent le plus petit des médias présents et une fois de plus, nous avons été traités sur un pied d’égalité avec les plus grands pendant ces 11 jours. Merci de nous avoir fait confiance. J’espère que nous avons été à la hauteur!
Merci à vous, chers lecteurs. Sans vous, on n’est juste pas là.
Enfin, voici quelques photos de notre expérience cette année :
Non, nous n’étions pas à Rammstein dimanche soir. Était-ce vraiment nécessaire quand vous pouvez lire ce compte rendu? Puis celui-ci? Et celui-là? Et bien sûr celui-ci? Puis celui-là? On s’est dit qu’on allait vous montrer autre chose.
Mansfield TYA
Découverte intéressante hier sur la scène FIBE Coeur du FEQ avec Mansfield TYA. Le duo français féminin, tout de noir vêtu, nous a fait pénétrer dans son univers romantico-mystique et, disons-le, plutôt éclectique pour les non-initiés par ses ballades franco et anglo tantôt lourdement électro, tantôt a capella – ou presque. Armées de leurs jolies voix et de synthétiseurs, d’un violon et d’une basse, papillonnant de l’un à l’autre sans difficulté, elles ont réussi à faire planer la foule pendant une bonne partie de leur prestation notamment grâce à des harmonies vocales hypnotisantes. À réécouter pour mieux apprivoiser! (Tatiana Picard)
Casual Rites
Après avoir descendu la côte et fait un détour par l’Impérial (question de voir Brown quelques minutes – photos à l’appui), nous posons nos sacs au sympathique District St-Joseph. Les membres de Casual Rites (transformé en Frites pour l’occasion) livrent un rock propre et efficace en veste de jean. Une brassière leur a été lancée dès le début du spectacle, ce qui les a légèrement déstabilisés, mais ils ont su reprendre le groove et les harmonies de leur rock classique.
Devenus des stars à Toronto depuis la sortie de leur dernier clip Long time (une belle job de Sébastien Corriveau), les rockeurs nous ont servi plusieurs nouvelles compositions intitulées #4, #5, Spaceship et (on croit) #6. Les nombreux solos de guitare de Phillipe Matte nous ont permis de nous exciter le poil des jambes et un solo à la batterie constituait presque une chanson à lui tout seul. Ce dernier, exécuté par un Pascal Denis emballant, nous ont fait apprécié le talent des musiciens, épaulé par Mike Morris à la basse et Nathan Vanheuverzwin aux claviers. Les nombreux spectateurs semblaient ravis de leur choix du soir, allant même jusqu’à enterrer Koriass pour manifester leur enthousiasme. (Marie-Laure Tremblay)
Koriass
Une foule jeune et fébrile attendait l’arrivée d’Emmanuel Dubois, alias Koriass qui faisait partie de cette soirée hip-hop pour la clôture du FEQ en compagnie de Brown et Rednext Level. Il va sans dire qu’avec cette énergie qui émanait de la salle, Koriass et ses acolytes ont livré une performance extrêmement habile et puissante. Dès le début du concert les pièces comme Légendaire ou Nulle Part ont enflammé le parterre. Koriass a habilement mené sa « dictature » grandement composée de pièces de sa plus récente œuvre phare Love Suprême. Gros coup de coeur d’ailleurs pour la chanson éponyme tirée du disque et pour Zombies qui a conclu ce spectacle d’une redoutable efficacité.
Ils sont bien sûr revenus rapidement pour un rappel, ne voulant pas faire trop patienter cette foule qui avait tout donné. Les musiciens l’accompagnant effectuent une excellente besogne. Aux claviers il y avait entre autres Philippe Brault, le réalisateur de Love Suprême. En sortant du concert et vu le nombre d’adolescents présents, j’en viens à me dire que s’ils veulent suivre les conseils d’un tel « dude » qui n’a rien d’un dictateur quoiqu’il en pense (!!!) et bien cette génération qui le suit s’en portera bien! (Julien Baby-Cormier)
Voilà qui met fin à notre couverture quotidienne du 49e Festival d’été de Québec. Revenez-nous demain pour notre bilan!
Le temps était parfait. La journée a bien commencé avec un duo improbable, mais mémorable, pour se terminer hors-FEQ au Cercle avec Badbadnotgood. Au beau milieu de tout ça, un concert attendu qui a donné des résultats plutôt mitigés… et une communion avec un Saguenéen en kimono.
Compte rendu et photos.
#PopUpFEQ – Safia Nolin et Koriass – Place royale
Nous étions conviés à Place Royale pour le premier rendez-vous musical d’une journée fort bien remplie. Le FEQ invitait pour l’occasion deux talents d’ici, Koriass et Safia Nolin. Safia a d’abord débuté en solo avec une interprétation de La Laideur. Ensuite, cette brève rencontre entre ces deux « vrais » amis (dixit Koriass) nous a permis de découvrir les talents de chanteur de Koriass sur la pièce de Safia Noël Partout. La foule très attentive qui comptait dans ses rangs une personnification de Samuel de Champlain a ensuite eu la chance exceptionnelle d’entendre une superbe version acoustique de Blacklights, chanson tirée du dernier Koriass Love Suprême. Sans surprise, Safia chantait avec puissance l’échantillonnage de la chanson Un trou noir au bout d’un appât des Soeurs Boulay. Frissons garantis malgré la chaleur de fin d’après-midi. C’était donc une belle mise en bouche pour le spectacle de Koriass ce soir à l’Impérial. (Julien Baby-Cormier)
Les Hôtesses d’Hilaire – Place d’Youville
Les Hôtesses d’Hilaire et leur rock psychédélique ont ouvert le bal à Place d’Youville. Le groupe de Moncton a offert aux familles et aux festivaliers réunis un excellent spectacle. Vêtu d’une longue robe mauve, le chanteur Serge Brideau a été particulièrement drôle dans ses nombreuses anecdotes, notamment lorsqu’il a suggéré le chiac comme deuxième langue au Canada juste avant d’entonner Super chiac baby. C’était une belle découverte pour moi. (Marie-Ève Duchesne)
Les ogres de Barback – Place d’Youville
Tout juste après cette incursion en Acadie, les Français qui s’inspirent de la chanson (Brassens, Renaud) des Ogres de Barback étaient sur scène. Fêtant ses vingt ans, le groupe composé d’un piano, trombone, contre-basse et de deux guitares ont été festifs et ont remercié à plusieurs reprises la foule. Pour le plaisir des festivaliers, ils ont chanté Au café du canal et ont fait une improvisation musicale avec eux. J’ai passé un beau moment. (MED)
July Talk – Scène Bell
Le festival avait programmé deux groupes qui nous donneraient l’occasion d’aller faire un tour de côté des plaines. Les encore émergents July Talk ont sans aucun doute piqué la curiosité de quelques milliers de festivaliers hier soir. Leur performance était à la fois juste et enivrante. Aucunement intimidés par l’imposante foule, le duo de chanteurs Leah Fay et Peter Dreimanis a offert un concert théâtral où leur blues rock alternatif était parfois violent, parfois sexy, mais toujours juste. Il fallait d’ailleurs voir Fay chanter à quelques centimètres du visage de certains spectateurs pendant la pièce Gentleman pour comprendre qu’ils étaient tout à fait à leurs aises. Les trois autres musiciens soutiennent de façon effacée cette rencontre entre les deux voix. Une première partie sur mesure pour les Plaines. Ils reviendront par ailleurs supporter leur deuxième disque à paraître cet automne à l’Impérial. (JBC)
Philippe Brach – Place d’Youville
Celui qui était attendu par les festivaliers est arrivé vêtu d’un gros oeil et d’un kimono rouge. Philippe Brach était heureux d’être là et c’était « complètement malade » pour lui de voir autant de gens à Place d’Youville. Brach a ensuite fait la chanson Si proche et si loin à la fois. Le chanteur saguenéeen en a profité à la blague pour donner quelques conseils de sécurité, un clin d’oeil aux règles du Festival d’Été au sujet des bouteilles d’eau, qui lui ont valu plusieurs applaudissements. Brach a fait un mélange de « vieux stock » et de nouveautés du dernier album, tout en ponctuant de petites anecdotes pour présenter les chansons. Alice, Crystel, Dans ma tête, Monsieur le psy et la version a capella de Bonne journée ont fait le bonheur des festivaliers présents. (MED)
Red Hot Chili Peppers – Scène Bell
C’est avec bonheur que je retrouvais une partie de mon adolescence lors de l’arrivée des Chili Peppers sur scène. Le concert a débuté sur les chapeaux de roue avec d’excellentes versions des classiques Can’t Stop et Scar Tissues puis de la pièce taillée sur mesure Snow (Hey Oh). Le bon « feeling » du début s’est rapidement estompé, gâché d’abord par le choix de chansons plus obscures, mais surtout par un cruel manque d’exécution au niveau vocal de la part du chanteur Anthony Kiedis.
À partir du classique saboté Otherside, la soirée s’est émiettée au point où j’ai eu une pensée pour les spectateurs qui communiaient avec Brach un peu plus loin en ville. Était-ce des problèmes de son? Seulement une soirée à oublier? Ou le résultat d’un groupe qui a perdu le feu sacré? Ils avaient l’air d’avoir anxieusement hâte d’être au fil d’arrivée tant le courant entre les membres du groupe ne semblait tout simplement pas passer. Le dynamique rappel a sauvé les meubles et on pouvait se consoler en observant le bassiste Flea torturer les cordes de sa basse. Un grand musicien qui à lui seul a pu sauver une partie de la soirée! (JBC)
Badbadnotgood – Le Cercle
Le Cercle qui a concocté une programmation gratuite hors festival pendant le FEQ accueillait les héros torontois de Badbadnotgood. Le Cercle débordait d’énergie et le groupe n’a jamais laissé un seul temps mort venir l’amoindrir. Leur jazz vitaminé et teinté d’influence hip-hop est diablement efficace sur scène. Le batteur Alexander Sowinski, qui s’occupe d’animer la foule, annonçait les pièces et dictait à la foule quand crier et quand sauter. Peu de gens présents ne se sont pas laissés entrainer dans leur folie débridée. Le quatuor a surtout présenté des pièces issues de IV leur plus récent album et du disque précédent III en plus d’offrir quelques reprises dont une version de Hello de la chanteuse Adele. Une révélation! (JBC)
Dernière journée de cette belle édition du Festival d’été de Québec. Tous les regards seront tournés vers les Plaines d’Abraham et le grand retour (très attendu) de la formation allemande Rammstein. Mais ils ne seront pas les seuls sur scène, plein d’autres excellents choix s’offrent aux festivaliers.
Nos suggestions.
MANSFIELD TYA (Indie pop)
17h, scène Fibe
CHASSEPAREIL (Folk)
18h, District St-Joseph
BET.E & STEF (Jazz)
18h, Place d’Youville
THE BEST FOOT FORWARD (Rock)
18h30, Scène Fibe
DEAR ROUGE (Pop)
19h, Parc de la Francophonie
INNA MODJA (World)
19h30, Place d’Youville
BROWN (Rap)
19h45, Impérial Bell
THE PAPER KITES (Pop)
20h, Parc de la Francophonie
Paraît que Duran Duran, c’tait bon? Oh qu’on aurait aimé aller les voir! Mais une promesse est une promesse, on a promis aux responsables du Festival d’été de Québec qu’on allait faire des découvertes, couvrir des artistes émergents et mettre en valeur tout le talent de Québec, c’est exactement ce qu’on a fait.
Medora
On le répète à chaque fois qu’on les voit : Medora est sur une pente ascendante et celle-ci ne semble avoir aucune fin. L’indie un peu artsy de nos amis était parfaite pour ce début de soirée à la météo incertaine. On aime bien le tonnerre quand il vient d’un ampli de guitare et le tonnerre, ça connaît Medora (en particulier Charles Côté). Vincent Dufour chante ses chansons tout en malmenant sa six-cordes et en gardant les yeux grands ouverts (ça mérite d’être souligné après toutes ces journées d’yeux fermés!). À la batterie, Aubert Gendron Marsolais battait la mesure tandis qu’Alexis Taillon-Pellerin caressait sa basse.
Nous n’avons pas pu rester trop longtemps, mais ce que nous avons vu était suffisant : le public hochait la tête et se laissait aller au son de la musique, la bière coulait à flots et les membres du groupe montraient leur forme et leur complicité des grands jours. Dommage que nous ayons dû partir, le programme prévoyait une finale explosive avec Talent (reprise d’Avec pas d’casque) et Permanence. (Jacques Boivin)
Ego Death
Ego Death, c’est l’auteur compositeur interprète Joey Proteau, qui nous a offert au début de l’année le magnifique maxi Grief. Le voilà dans un District St-Joseph où semblent s’être donné rendez-vous un grand nombre de mélomanes et de curieux. En formation complète avec une choriste (Gabrielle Shonk), Ego Death se lance dans des pièces aériennes, éthérées, aux paroles touchantes chantées avec coeur et dans une belle harmonie. L’ombre, la lumière, et toutes ces sortes de choses. On ferme les yeux et on se laisse bercer. On les ouvre quelques instants, question de savourer la magnifique savoureuse de Ballad of Big Nothing, une vieille chanson d’Elliott Smith, puis on les referme pour ne pas montrer à quel point ils sont humides. (JB)
Gabrielle Shonk
Le District Saint-Joseph était plein à craquer pour la jeune femme de Québec, qui est montée sur scène un peu dépassée par l’accueil qui lui avait été réservé. Shonk a présenté quelques chansons qui devraient paraître sur un album à venir (« On a hâte que ça sorte! », dit une spectatrice à qui Gabrielle a répondu « moi aussi! »). Elle aussi en formation complète, Gabrielle a plus que livré la marchandise avec une palette incroyable de chansons folk-pop, parfois plus folk, parfois bluesées. Elle s’est permis d’en jouer une avec son papa ainsi que de chanter Montréal, de Mauves, avec Alexandre Martel (« qui joue dans deux groupes », indique Shonk).
C’est alors qu’une personne dans la foule a crié « C’est Anatole! », sous les rires de la foule. Avait-elle vu le leader de la Nouvelle L.A.? On a vérifié, il n’était nulle part.
Somme toute, c’était une magnifique fête, un moment rempli d’émotions. On va revoir Gabrielle sur une plus grande scène assez vite, je crois. (JB)
Unknown Mortal Orchestra
La formation basée sur la côte ouest américaine et menée par le néo-zélandais d’origine Ruban Nielson s’est installée sur la scène de l’Impérial avec un peu de retard hier soir, suite à une série impromptus d’imbroglios techniques qui ont non seulement retardé la performance, mais également handicapé un peu la sonorisation du spectacle qui était parfois un peu décevante. C’est avec le titre qui ouvre son deuxième album II et non son plus récent Multi-Love que le groupe a décidé d’amorcer le spectacle devant une foule relativement clairsemée au début puis assez dense à la fin, mais conquise d’avance à en croire les applaudissements chaleureux et les passages qu’elle chantait de coeur avec l’homme fort du groupe. L’énergie de la foule semble d’ailleurs avoir convaincu la troupe d’oublier les petits bémols à la sono pour donner un concert généreux malgré sa courte durée, caractérisé par des jams improvisés autour des pièces sélectionnées, relativement peu nombreuses au final, mais couvrant l’ensemble du répertoire. Pour le plus grand plaisir des fans de longue date, ils ont entre autres interprété Ffunny Friends et How Can U Luv Me du premier album, Swim and Sleep like a Shark et So Good at Being in Trouble du second puis Like Acid Rain et la chanson titre du troisième, le plus récent Multi-Love. (François-Samuel Fortin)
Solids
La formation montréalaise composée de Louis Guillemette et Xavier Germain-Poitras, accompagnés depuis quelque temps de Guillaume Chiasson (parce que t’sé, on n’a jamais assez de guitare), est venue remplir le peu d’espace qu’il restait à L’Anti de décibels avec son rock lourd et bruyant. Toujours heureux de constater que la bande est capable de rallier autant les fans de punk que les métalleux et les petits amateurs de rock plus tranquilles. Les ventes de bouchons ont explosé tellement ça jouait fort, mais ça, c’est exactement ce qu’on voulait : se faire traverser par les ondes sonores sans se faire défoncer les tympans. Et de façon mélodieuse et rythmée qui fait entrer en transe. Je pouvais bien être épuisé en sortant du bar… (JB)
Si vos pieds ne font pas encore trop mal, les organisateurs du Festival d’été ont prévu un samedi pour les achever. On va marcher plus qu’en masse. Voici nos suggestions :
ALERTE POPUP FEQ Selon les indices recueillis, il y aura une prestation de KORIASS et SAFIA NOLIN à PLACE ROYALE dès 17 HEURES. C’est tellement un rendez-vous!
BLANCHE ET NOIR (Rock)
Scène Fibe, 17h
LES HÔTESSES D’HILAIRE (Rock)
(Serge Brideau et sa bande donnent tout un show!)
Place d’Youville, 18h
MANSFIELD.TYA (Pop)
(Le duo pop français est à découvrir!)
District St-Joseph, 18h
REDNEXT LEVEL (Hip Hop)
(Le rapqueb est poussé dans ses derniers retranchements. Karim et Claude vont sûrement en profiter pour faire un petit tour)
Parc de la Francophonie, 19h
LES OGRES DE BARBACK (Chanson)
(De la belle grande et trop rare visite!)
Place d’Youville, 19h30
JULY TALK (Rock)
(La formation torontoise donne un maudit méchant bon show. On a bien hâte de voir la transition entre le Cercle, où ils ont joué il y a deux ans, et l’immense scène Bell)
Scène Bell, 19h45
TAKTIKA (Rap)
(Les chouchous du 83 sont de retour pour célébrer leur 20e anniversaire!)
Parc de la Francophonie, 20h
HEARTSTREETS (Pop)
(Vous vous souvenez du buzz entourant Milk & Bone l’an dernier? Heartstreets en est pas mal là cette année. À surveiller)
District St-Joseph, 20h30
PHILIPPE BRACH (Chanson)
(Folie, intensité, créativité, tout ça dans un même ensemble)
Place d’Youville, 21h20
RED HOT CHILI PEPPERS (Rock)
(LE spectacle le plus attendu de la plupart des gens de Québec en 2016. Les Plaines vont être bien remplies!)
Scène Bell, 21h30
Tout d’abord, un petit mot pour nos amis français : CÂLIN.
Cela dit, effectifs très réduits pour votre équipe préférée. Pas de Fred Pellerin pour nous, ni de Rachid Taha. Nous sommes allés passer une petite veillée folk avec quelques artistes fort attendus : Archer, Tire le coyote et The Decemberists.
Archer
On a vu le grand Australien à l’air poqué, l’oeil à la Colombo, au District St-Joseph, où il avait été magistral. Cette fois, au lieu de jouer devant une centaine de personnes qui avaient les oreilles grandes ouvertes, Archer devait ouvrir la soirée devant un Parc de la Francophonie qui se remplissait lentement, mais sûrement. Visiblement nerveux au début de la prestation, alors que le public avait plus envie de papoter que d’écouter son folk très old school, cet heureux croisement entre Johnny (Cash) et Félix (Leclerc) a réussi à attirer l’attention.
Cependant, on va être honnêtes : même si Archer s’est bien tiré d’affaire, c’était bien meilleur la veille, dans des conditions optimales, proche du bar et de son whisky.
Tire le coyote
C’est avec une mine ravie que Benoit Pinette est monté sur la scène du Pigeonnier pour la première fois de sa carrière. Heureux d’être la tranche de jambon entre Archer et The Decemberists, Tire le coyote a proposé un programme écourté au sein duquel il a biffé quelques-unes des chansons les plus douces de son répertoire.
C’est ainsi qu’on a pu entendre, entre autres, Ma révolution tranquille, Les chemins de serviette, Moissonneuse-Batteuse (toujoursaussi efficace)et quelques autres. Ce qui n’a pas empêché Pinette de nous balancer Jésus (que votre humble serviteur se retenait d’entonner à tue-tête dans la fosse), Jolie Anne (seul avec un Shampouing au sommet de son art) et Confetti (et son solo de guitare de la fin…). À l’avant, ça chantait Chanson d’amour en sol standard avec Pinette avant de crier follement chaque fois qu’on lui demandait de le faire sur Chainsaw.
On aurait peut-être apprécié un L’âge d’or vaut rien, qui montre tout le talent de conteur de Pinette, mais ça sera pour une prochaine fois (seul, au piano, pendant une prestation surprise au Festif, me semble que ça botterait des derrières *tousse* *tousse*). Beau tour de chant, placé dans une case horaire parfaite pour montrer que Tire le coyote n’a rien à envier par rapport à ce qui se fait à l’échelle mondiale.
The Decemberists
Ça fait des années qu’on attend la venue de Colin Meloy et ses complices de Portland (Oregon). Le rêve s’est enfin réalisé hier soir.
On vous avoue qu’on a eu un peu peur : la troupe est reconnue pour l’audace de ses programmes et on en a eu un exemple probant hier quand après une superbe The Crane Wife 3, le groupe s’est lancé sur The Island, une longue chanson de 12 minutes en trois temps. Évidemment, votre humble serviteur jubilait dans la fosse, le meilleur endroit (et de loin) pour assister à ce moment parfait. Tellement qu’il est sorti avant Make You Better, la troisième pièce!
Juste avant de se lancer dans une série d’extraits de l’accessible The King is Dead, Colin Meloy s’est questionné sur la signification de ces macarons lumineux qui scintillaient un peu partout devant lui. Bienvenue à Québec, mon Meloy, qui a déjà été président du club de français de sa polyvalente. Après quelques chansons tirées des premiers albums du groupe, Meloy a eu le culot de nous proposer une nouvelle chanson dans la lignée des deux plus récents albums studio. Il y a comme eu un petit passage à vide par la suite, mais celui-ci n’a duré que le temps de deux chansons, avant qu’on reparte sur les chapeaux de roues avec The Rake’s Song et O Valencia (ma touuuuuuuune).
Plus distant en début de concert, Colin Meloy s’est ensuite payé la traite en contrôlant les applaudissements de la foule comme moi quand je jouais sur les pitons du système de son. Comme dans mon souvenir, l’effet était magique (et très drôle, en plus de ne rien briser). Meloy a remis ça plus tard en prenant le contrôle de nos mains, puis en jouant les chefs d’orchestre (sérieux, un orchestre symphonique devrait l’embaucher, il a la prestance nécessaire).
Tout au long de la prestation, les membres du groupe ont montré toute la mesure de leurs nombreux talents. Jenny Conlee, cachée (mais pas trop) derrière ses claviers, joue de tout, même du glock et de l’accordéon, Nate Query groove tranquillement sa basse, Chris Funk passe de la guitare à la mandoline en passant par le banjo et John Moen marque le rythme. En plus, deux choristes viennent compléter le tout. Ça tombe bien, tous ces gens talentueux sont nécessaires pour parvenir à interpréter les créations riches et complexes de Meloy.
Le rappel a été tendre quand Meloy a chanté la douce 12 17 12, précédée d’un commentaire faisant directement référence aux attentats de Nice. Traduction libre : « Faudrait qu’on médite un peu sur ce que sont la liberté, l’égalité et la fraternité ».
Le rappel a aussi été délicieux. Comment peut-il en être autrement après cette interprétation rythmée et rigolote de The Mariner’s Revenge Song, un des grands classiques du répertoire des Decemberists? Le groupe a même apporté une baleine géante en carton… qui a mangé tous les membres! Heureusement, ils ont pu finir le concert dans le ventre de celle-ci…
Le deuxième week-end du FEQ commence maintenant avec un vendredi qui donne le goût de se cloner et de tout voir. Heureusement, notre équipe peut se séparer pour couvrir, mais vous, vous n’avez pas ce pouvoir spécial. Heureusement, on vous propose surtout des groupes et des artistes que vous pourrez revoir très souvent au cours des prochains mois (Medora, Ego Death, Men I Trust, Ghostly Kisses, Gab Shonk, on peut les voir quand on veut ou presque). Alors voici nos suggestions, question de bien tourner le fer dans la plaie :
MEDORA (Rock)
Un excellent groupe en spectacle qu’on a vu des milliers de fois et qu’on va revoir aussi souvent.
L’Anti Bar et spectacles, 17h
THE ROYALS (Rock)
Scène Fibe, 17h
EGO DEATH (Indie)
Coup de coeur assuré pour les magnifiques chansons de Joey Proteau, alias Ego Death.
District St-Joseph, 18h
THE BROOKS (Funk)
Place d’Youville, 18h
MEN I TRUST (Électro-pop)
Ambiance feutrée, musique aérienne, voix angéliques.
Scène Fibe, 18h30
KING ABID (World)
Parc de la Francophonie, 19h
BUSTY AND THE BASS (Indie)
Place d’Youville, 19h30
Il faisait extrêmement chaud à Québec ce mercredi. Heureusement, votre équipe de fidèles serviteurs a eu l’idée de profiter de la clim et des beaux artistes qui ont présenté des prestations en salle. Retour sur une autre soirée où les coups de chaleur ont été remplacés par des coups de coeur.
Simon Kearney
Le Lorettain d’origine était particulièrement en forme ce soir. Le jeune homme, qui a commencé par une Comme un acide bien rock, n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour combler les fans de l’excellent La vie en mauve. Les airs entraînants (et réarrangés) se sont succédé et si nous étions confortables au début de la prestation, la chaleur humaine a fait grimper les thermomètres de L’Anti. Paraît qu’Anatole est monté sur scène pour chanter avec Simon, mais nous avons dû partir avant pour ne rien manquer de la suite de la soirée.
Saratoga
Le plus beau duo au monde. Michel-Olivier Gasse et Chantal Archambault ont une complicité incroyable qu’il est impossible d’ignorer. Ensemble, ils ont un tel magnétisme, qu’ils ont perfectionné à force de donner des spectacles presque unplugged devant une vingtaine de personnes silencieuses, qu’on peut entendre les doigts glisser sur les cordes. Ils ont bien sûr chanté les chansons de leur maxi et quelques autres pièces de leurs répertoires respectifs (si peu, si peu, comme quoi le répertoire du duo s’est étoffé avec le temps). Ils en ont surtout fait une nouvelle, intitulée Fleur, si magnifique, j’ai senti mes yeux suer. Si vous n’avez pas encore vu Saratoga, allez-y vite avant qu’ils ne puissent plus jouer devant de si petits publics.
Rosie Valland
Nous n’avions pas eu la chance de revoir Rosie depuis la parution de son plus récent EP (Nord-Est) ce printemps. Ça a commencé plutôt en douceur avec Noyer, mais ça a rapidement gagné en intensité avec L’île. Comme toujours, Rosie s’est montrée avare de mots (quoiqu’on a déjà vu bien pire), préférant impressionner avec sa musique. Avouons-le, elle a dû en impressionner plusieurs, le public écoutait très sagement pendant une bonne partie du show. Faut dire que le coup de la reprise de Céline (ma deuxième cette semaine), ça marche! Ce projet évolue lentement, on est bien contents.
Archer
Cet auteur-compositeur-interprète australien joue ce soir au Parc de la Francophonie, mais je me suis dit qu’il serait intéressant d’aller le voir dans des conditions plus idéales. Quoi de plus idéal qu’une toute petite salle où ce personnage serait parfaitement à sa place? Louis Bellavance, directeur de la programmation du FEQ, nous a chaleureusement recommandé cet artiste en disant qu’il était comme un croisement entre Johnny Cash et Félix Leclerc. On ne sort pas les comparaisons à Félix gratuitement, et on l’avoue, il y a de la graine du gars de l’Île dans son écriture et son interprétation. Les chansons demandent une écoute plus attentive (accent australien oblige), mais elles en valent plus que la peine. Et cette voix grave, qui a connu plus d’un 40 onces…
On y retourne assurément!
Anatole
On a eu quelques péripéties qu’on va vous raconter un autre tantôt. Pour faire une histoire courte, vous avez probablement entendu parler de la petite rivalité que j’ai eue avec la star de la Cité des anges. Disons que ça s’est réglé et que j’ai même eu accès aux coulisses. Potin St-Roch : Anatole est une si grande star qu’il a embauché quelqu’un juste pour lui tenir son miroir.
L’Anti était plein à craquer, l’ambiance était survoltée, l’avant était occupée par les dizaines de fidèles de l’Église de la Nouvelle L.A.
Si vous vous dites « Ben là, Anatole, gnan gnan gnan, vous le couvrez une fois par semaine, vous devez pu savoir quoi dire! », on a de petites nouvelles pour vous autres : ON LE SAIT TRÈS BIEN! On peut vous parler de la jolie rousse devant Anatole qui dansait sa vie en récitant les paroles de Discollins par coeur (en fait, on n’a jamais vu autant de monde connaître Discollins par coeur, ça commence à faire peur). Et de bien d’autres gens! Comme les musiciens qui accompagnent Anatole (Jim, J-E, Cédric et Simon, plus déchaînés que jamais).
Mais le public… LE PUBLIC!
Parce que si Anatole continue son jeu ultra théâtral, à s’allumer une cigarette sur scène, à s’étendre sur le bar et à aller se frotter sur les gens, la réaction de ces derniers, elle, a beaucoup changé. Les gens s’attendent de voir le grand squelette leur faire des yeux doux, chanter et danser avec eux. C’est magnifique. Dans quelques années, on s’imagine qu’Anatole va finir son spectacle nu, ses vêtements arrachés par ses fans en délire, tous sexes confondus.
Ajoutons à cela un saxophoniste venu couvrir avec Anatole une nouvelle reprise (de Prince, celle-là… incidemment, la dernière fois que j’avais vu Anatole, c’était à la mort de l’homme de Paisley Park) totalement endiablée, une Grosse massue plus grande que nature et qui aurait mérité les Plaines (pourquoi n’a-t-on pas fait appel à Anatole plutôt qu’à Charlotte Cardin pour remplacer Brandi Carlisle?), et vous avez un spectacle coup de coeur.
Et un blogueur qui n’a plus rien de mal à dire sur la plus grande star de la Nouvelle L.A.!