La plupart des lecteurs urbains de ce blogue ne le savent peut-être pas, mais s’il y a un genre qui vend des disques, c’est bien le country. Bon, peut-être pas à Québec et à Montréal, mais en région, ça a toujours été populaire. Jamais à la mode, jamais démodé. Plus près de nous (les zurbains), le grand public a longtemps pu goûter aux pièces d’Isabelle Boulay et Laurence Jalbert, qui chantent des pièces qui se rapprochent beaucoup du genre. Même dans les coins cool et branchés de nos villes, le country commence à avoir ses fans, grâce à des artistes qui n’ont pas eu peur de se mouiller comme Mara Tremblay (et ce qu’elle a longtemps appelé son country-trash, heureux mélange de sensibilité et des guitares sales d’Olivier Langevin), ou à des artistes plus folk qui nous rapprochent de cette musique qui a toujours été plus près de nous qu’on le croit (le folk trash de Lisa LeBlanc, le folk folk des Soeurs Boulay, le bluegrass de Canailles, le folk expérimental d’Avec pas d’casque). On a même vu des artistes dits émergents ne plus avoir peur de dire qu’ils jouent du country même s’ils y ajoutent un trait d’union (le country-folk de Chantal Archambault, de Dany Placard ou de Tire le Coyote en sont des exemples).
Arrive Cindy Bédard, une auteure-compositrice-interprète de Saint-Tite qui vient tout juste d’être signée par nul autre qu’Audiogram et qui lancera, le 13 mai prochain, son premier album, le bien nommé Fille du vent.
Bédard fait du country. Point barre. Du country assumé et assuré. Des chansons tristes, des peines d’amour, des longs voyages, tous les thèmes traditionnels y sont. Des chansons qui débordent de sincérité sans tomber dans la mièvrerie d’une Taylor Swift. N’empêche, on a l’impression que les gars de Saint-Tite ne sont pas très très gentils et que les roadtrips vers la ville ont été nombreux.
Musicalement parlant, rien à redire, Bédard sait composer de belles mélodies, simples et efficaces et elle n’a rien à envier à de nombreux autres compositeurs plus expérimentés. Parlant d’artistes expérimentés, il faut entendre Paul Daraîche l’accompagner sur J’fais ma luck. Beau. Tout simplement beau.
Quand on connaît les conditions d’enregistrement des albums country au Québec (parlez-en à MC Gilles), on pourrait croire qu’on mis le paquet pour la belle blonde, qui a confié la réalisation de l’album à Éloi Painchaud. Ce dernier a fait un boulot absolument impeccable sans nécessairement tomber dans le piège de la surproduction. Oui, la réalisation est propre, mais elle laisse toute la place au talent de l’artiste et de ses musiciens.
Disons-le franchement, Cindy Bédard frappe un grand coup direct au cœur avec Fille du vent, qui devrait connaître un très grand succès populaire en campagne comme en ville. Superbe entrée en matière, tant pour elle que pour vous.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=f-efyrgnUqk&w=480]
Cindy Bédard – « Fille du vent » (Audiogram)
8/10



Dès la première pièce de cet album, on se trouve en terrain connu avec une pièce qui n’est pas sans rappeler City and Colour, Iron and Wine ou Bears of Legend tant dans la mélodie que dans les arrangements. On apprécie la voix de Jay Pea, douce, mais assurée, qui se rapproche parfois de celle de Dallas Green (Howl, Buried Shame), parfois de celle d’un Stuart Murdoch post-2000 (Missing You, jolie incursion dans la chamber pop de Belle and Sebastian).
Philippe B a façonné Ornithologie, la nuit comme une fiction autobiographique où l’auditeur suit un personnage (appelons-le Philippe B) la nuit pendant un an, de l’automne à l’été. Le résultat : 14 petites histoires nocturnes, 14 petites anecdotes racontées un peu à la manière de Woody Allen, 14 chansons douces, mais remplies d’émotions.
La musique des Hay Babies est tout sauf déroutante. On se tient dans les limites de la folk-pop accessible (mon terme préféré, « pop de grange », serait approprié dans le cas présent) et les fans de Lisa LeBlanc, des soeurs Boulay et de Mumford and Sons ne devraient pas être trop déstabilisés.
C’est donc avec un intérêt renouvelé que j’ai plongé dans Lunes, ce nouvel opus que madame Lacasse a coréalisé avec Antoine Gratton et enregistré avec ses complices Gratton, Benoit Bouchard, Vincent Carré, Marc-André Landry et André Lavergne (en plus de la participation du quatuor Orphée, et ses cordes, sur quelques chansons). Et wow, dès les premières notes de Rien pour moi, on sent qu’on est dans un univers complètement différent de celui proposé sur son album homonyme.


Ce savant mélange de folk, de pop et d’électro, où les paroles prennent une place considérable (après tout, cet album est un exutoire). Pas besoin de lire entre les lignes, Giguère est d’une sincérité telle qu’on ressent un petit malaise avec notre voyeurisme. Malaise ou pas, on veut savoir, on veut écouter. Payer une verre au chanteur pour qu’il se raconte et qu’il se sente mieux.
Écoutez, je vais sortir le méchant tout de suite, ça va être plus facile d’écrire le reste ensuite. Parce que oui, j’ai un peu de méchant à faire sortir.
Beck est excellent quand il mélange le country, le grunge et le rap. Il est capable de faire danser tout le monde en même temps. Mais c’est quand il est tranquille, une guitare à la main, qu’il est à son meilleur.
Pour Martel, Malinowski a laissé tomber le reggae et les influences mariachi de ses aventures passées pour mettre en musique les histoires que son grand-père lui racontait à propos d’un de ses ancêtres, Charles Martel, un marin d’origine française. Pas besoin de vous dire qu’on nage dans un tout autre univers.