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  • Critique : Five Finger Death Punch – « The Wrong Side of Heaven and The Righteous Side of Hell, Volume 1 »

    five finger death punch - the wrong side of heavenOn dirait que c’est trop demander… on peut-tu avoir un bon CD de métal puissant, agressif, pesant, primal et survolté, avec un chanteur qui a du coffre, une voix rauque de mâle qui couvre plusieurs gammes sans forcer, mais qui n’est pas toujours en train de crier? Oui. Five Finger Death Punch livre la marchandise.

    Autant vous le dire tout de suite, si ce n’est pas votre style de musique, cet album mérite un 0/10. FFDP est pas mal trop métal pour vous. Ce qui va vous choquer, c’est que vous allez être obligés d’appeler ça de la musique (non, ce n’est pas juste du bruit). Pire encore : le chanteur, il chante! Ses paroles sortent du fin fond d’une âme écorchée à vif, mais on les comprend, et elles sont offensantes comme du sel sur la plaie. Sensibles s’abstenir. En fait, je recommanderais sincèrement de…

    S’abstenir.

    Tout court.

    Sauf…

    Si tu tripes métal. Ben là, je ne sais pas qu’est-ce que tu attends. Tu veux de la batterie de possédé, des riffs de guitare sale rythmés à la mitraillette, du gros fuzz et de la basse qui te pètent les tympans? Tu vas l’avoir à toutes les sauces. La recette est simple, mais FFDP démontre qu’elle n’est pas limitée. Il y a beaucoup de contraste entre les pièces : une veut vous blinder contre les émotions (Dot Your Eyes), l’autre veut vous arracher le cœur (M.I.N.E). D’un coup, on crée une atmosphère puissante (Wrong Side of Heaven), de l’autre l’arrache à coup de death metal (Burn MF). Une chanson mélodique en suit une rythmée. Il y a même un cover de LL Cool J (Mama Said Knock You Out).

    Le tout, réglé au quart de tour. Ça vous rentre dedans, à la vitesse du son, directement dans le cerveau reptilien. C’est la dose de métal pesant dont vous aviez besoin. AAHHHH!

    À écouter trop fort jusqu’aux acouphènes.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=X-2yuGgp_U8&w=480]

    Ma note : offset_8

    Jean-François Melançon

    16 septembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Five Finger Death Punch, septembre 2013, The Wrong Side of Heaven and The Righteous Side of Hell Volume 1
  • Critique : Capital Cities – « In a Tidal Wave of Mystery »

    Capital Cities - In a Tidal Wave of MysteryCapital Cities nous entraîne dans un raz-de-marée électro-pop indé, issu du choc créateur des deux plaques techno – voyons – tectoniques nommées Ryan Merchant et Sebu Simonian. Deux ans après la sortie de leur single à grand succès Safe and Sound, les deux compositeurs accompagnés de leurs quatre musiciens lancent In a Tidal Wave of Mystery.

    Safe and Sound, vous l’avez probablement déjà entendue et aimée instantanément. Elle introduit l’album, elle est sweet comme un baiser spontané, elle est une merveilleuse comme ponctuation, mais elle perdrait vite son charme si on la répétait ad nauseam. Quoiqu’avec Capital City, c’est un peu de même pour toutes les chansons…

    Parce qu’on ne se le cachera pas, In a Tidal Wave of Mystery est un album largement superficiel. Au beau milieu de celui-ci trône l’hymne au good shit intitulé Farrah Fawcett Hair qui en vedette Andre 3000. À partir de là, plus aucun doute sur l’unique objectif de l’album : nous faire sentir bien… et c’est saprément bien réussi! Au point où j’aurais du mal à écrire que c’est un album en anglais. D’après moi, c’est essentiellement un album en langage international du party :

    « Love, just love away, just do it every day, just do it every way » (Love away)

    « On a mission, on a mission, gonna get it right, don’t think about it, I don’t think about it » (Center Stage)

    « I want it all and nothing less, I want it all, I want the best for you, I’m telling you the truth » (Patience gets us nowhere fast)

    « You know it when you see it, you know it when it’s there, like Michael Jackson Thriller, like Farrah Fawcett Hair, it’s good shit (3x). Oh Yeah! » (Farrah Fawcett Hair)

    Vous voyez ce que je veux dire?

    C’est quand même malhonnête de ma part de séparer ces paroles de leurs synthé, basse, guitare, trompette, batterie et échantillons de voix, parce qu’elles ne forment qu’un minuscule fil dans le grand patchwork musical assemblé par Capital Cities, dont les matières premières sont le dance, la trance, le disco, la techno, la soul, le reggae et les autres sonorités qu’ils ont recyclées pour notre plus grand plaisir. Le tout, cousu avec du feel good très léger, mais bien robuste.

    En tout cas. Écoute donc ça, pis fais-moi accroire que tu n’aimes pas ça :

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=47dtFZ8CFo8&w=480]

    Ma note : offset_6

    Jean-François Melançon

    9 septembre 2013
    Albums
    6/10, Albums, Capital Cities, In a Tidal Wave of Mystery, septembre 2013
  • Critique : Horrorshow – « King Amongst Many »

    Horrorshow - King Amongst Many

    Pour ma première chronique sur ecoutedonc.ca, j’ai décidé de sortir des styles de musique habituellement mis en vedette ici, et de vous présenter un excellent album de rap australien.

    Horrorshow ne fait pas du rap d’automobile avec un subwoofer dans le coffre et un rétroviseur qui vibre. C’est du rap qui s’écoute avec des écouteurs et un café dans le bus du matin, avec une chaîne stéréo maison quand on a quelque chose d’important à préparer, avec un matelas ou un sofa et le livret des paroles, avec un verre à la main et plein de monde qui groove dans une petite salle…

    Parce que King Amongst Many est un album mesuré, subtil. Manifestement, Solo et Adit, les deux membres d’Horrorshow, sont des passionnés de musique. Leurs instrumentaux sont riches, vivants et propres. Ils respirent le blues, le jazz, le funk, l’électro, le tribal et plus encore. Ajoutez à ça le lyrisme d’élite qu’exhibe généreusement Solo dans chacune de ses pièces, et vous obtenez un album qui surprend coup sur coup par sa profondeur.

    La musique est rythmée sans devenir agressive. Les paroles laissent place à une démarche artistique authentique et ambitieuse qui jette regard critique sur l’humanité, avec une perspective historique toujours franche, souvent touchante, et parfois brutale. Trop souvent, la scène rap devient une tribune pour le narcissisme. Horrorshow ne tombe pas dans le piège. La performance vocale irradie la confiance en soi : les couplets sont clairs et posés, et les refrains sont amples et pleins d’âme. On ne peut pas dire que Solo rappe avec le flow le plus magnétique sur terre, mais dans le cas de King Amongst Many, c’est le prix à payer pour que l’on puisse bien comprendre ses textes si brillamment travaillés.

    Si vous ne connaissez pas Horrorshow, je vous suggère fortement de les découvrir, et quoi de mieux pour ça qu’une version acoustique d’un des hits de leur album précédent.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=Kn60nQ_ZZKo&w=480]

    Ma note : offset_8

    Jean-François Melançon

    1 septembre 2013
    Albums
    8/10, Albums, Horror Show, King Amongst Many, septembre 2013
  • Critique : Portugal. The Man – « Evil Friends »

    PTMEvilFriends

    Si vous vous rendez au début de ce blogue, vous allez y trouver ma toute première critique, qui est de l’album In the Mountain, in the Cloud du groupe américain Portugal. The Man. On peut dire, tout en demeurant conservateur, que ma critique a été plutôt positive.

    On peut donc dire que j’attendais ce huitième album des ex-concitoyens de Sarah Palin avec impatience. On peut affirmer sans se tromper que John Gourley et ses complices ont visé juste pour ce huitième album en demandant à l’omniprésent Danger Mouse de tenir le rôle du producteur, qui fait sentir sa touche magique un peu partout, et ce, dès les premières notes de Plastic Soldiers, en ouverture.

    Tout d’abord, on y trouve cette mélancolie, cette atmosphère sombre, comme un 15 octobre pluvieux, qu’on a pu entendre dans plusieurs autres projets du célèbre producteur. Quand on connaît le goût de P.TM pour les chansons qui parlent d’ouverture, de soleil, on doit admettre qu’il s’agit d’un contraste à tout le moins intéressant.

    Deuxième changement important apporté par Danger Mouse : Evil Friends est un album tight. Portugal. The Man a souvent eu le réflexe d’enregistrer des pièces riches et complexes à un point tel qu’on se perdait dans le glaçage au lieu de se concentrer sur le gâteau qui se trouve en dessous. Pas cette fois-ci. Les orchestrations superflues sont disparues et on se concentre sur l’essentiel. Ceux qui ont entendu Creep in a T-Shirt peuvent en témoigner.

    En fait, on peut prendre à peu près toutes les chansons de l’album, chacune a sa particularité et ne demande qu’à se faire aimer. La pièce-titre, Evil Friends a un petit côté garage malpropre pas désagréable du tout et Modern Jesus est exactement son contraire, chanson pop aux couplets sages et au refrain chanté en choeur.

    En fait, je pourrais parler de toutes les chansons, dont la sublime Smile, qui ferme en beauté cet album avec le piano et les cordes, mais je ne saurais pas leur rendre justice dans le sens du monde.

    Il s’agit d’une belle évolution pour P.TM. Ils avaient beau avoir tout le talent du monde et avoir enregistré sept albums, il leur manquait encore quelque chose pour percer. Eh ben voilà. Il leur manquait juste un peu de cohésion. Danger Mouse les a aidés à la trouver.

    Si vous aimez votre rock un peu psychédélique, complexe, intelligent et coloré, vous adorerez Evil Friends.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=q5x_YoweEg8&w=480]

    Ma note : offset_9

    Jacques Boivin

    4 juin 2013
    Albums
    9/10, Albums, Evil Friends, juin 2013, Portugal. The Man
  • Critique : Laura Marling – « Once I Was an Eagle »

    LauraMarlingOIWA
    Laura Marling
    Once I Was an Eagle
    (Virgin)
    27 mai 2013

    Difficile de croire que Laura Marling n’a que 23 ans. Once I Was an Eagle est déjà son quatrième album et à l’écoute, on dirait l’album d’une femme qui a beaucoup plus de vécu.

    Celle qu’on compare allègrement aux PJ Harvey et Joni Mitchell de ce monde nous présente un album tout en finesse, tout en folk dans ce qu’il y a de plus pur, et elle nous chante ses amours déçus et sa naïveté brisée avec sa voix toute douce et sa guitare omniprésente, mais souvent bien accompagnée (cordes, percussions) de manière subtile.

    Les seize chansons de l’album de dégustent d’une traite, du début à la fin, comme il se doit quand on a affaire à une personne qui traite ses albums autrement que comme une vulgaire collection de chansons. Pour ceux qui voudraient goûter à Laura sans s’abandonner pendant plus d’une heure, nous vous conseillons Little Love Caster, petit bijou qui résume parfaitement bien l’album et son état d’esprit.

    À ajouter absolument à sa liste de lecture d’été.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=iWQLCOwiLmo&w=480]

    Jacques Boivin

    28 mai 2013
    Albums
    9/10, Albums, Laura Marling, Mai 2013, Once I Was an Eagle
  • Critique : Fitz & The Tantrums – More Than Just a Dream

    FitzTantrumsMore
    Fitz & The Tantrums
    More Than Just A Dream
    (Elektra)
    7 mai 2013

    J’ai découvert ce groupe l’an dernier, à Bonnaroo, et j’ai bien apprécié la pop juste assez bonbon et assaisonnée de soul offerte par ses membres. La bande, dirigée par Michael Fitzpatrick et Noelle Scaggs, remet ça cette semaine avec un deuxième album intitulé More Than Just A Dream.

    Cet album reprend là où le groupe avait laissé avec Pickin’ Up The Pieces, c’est-à-dire que les influences soul et Motown sont encore là et Fitzpatrick boude toujours la guitare. Ce qui ne l’empêche pas de créer des pièces assez riches et complexes, aux paroles faciles, mais à un rythme dansant.

    Un album parfait pour les petites (et les grosses) chaleurs de l’été. À emmener avec vous dans vos roadtrips. À sortir au mariage de votre cousine qui veut être cool mais pas avoir l’air d’une extra-terrestre.

    Toutes les chansons ont ce qu’il faut pour sortir en simple, mais on vous recommandera plus particulièrement The Walker, d’une grande efficacité. Un bonheur contagieux.

    Edited with BlogPad Pro

    Jacques Boivin

    7 mai 2013
    Albums
    8/10, Albums, Fitz and the Tantrums, Mai 2013, More Than Just A Dream
  • Critique : Jim James : « Regions of Light and Sound of God »

    JimJamesLightGod
    Jim James
    Regions of Light and Sound of God
    (V2)
    5 février 2013

    S’il y a bien un gars qui n’a pas le temps de s’ennuyer, c’est Jim James, leader de My Morning Jacket, membre des Monsters of Folk, grand fan de George Harrison et multi-instrumentiste accompli.

    Pourtant, James, qui est depuis quelque temps dans un certain état de grâce créatif (Circuital des MMJ, un de mes cinq albums préférés de 2011, en témoigne), a trouvé le temps d’enregistrer sa plus grande oeuvre à ce jour… et c’est son premier album solo digne de ce nom!

    Enregistrer? Comme s’il s’était contenté d’enregistrer Regions of Light and Sound of God! Oh que non! James chante, joue tous les instruments, réalise, produit, prend le son, transporte les bouteilles d’eau, mixe, alouette. Il prend le dicton « On n’est jamais mieux servi que par soi-même » au pied de la lettre, et on ne peut que lui donner raison.

    Quelques extraits ont pointé avant la sortie de l’album. On y reconnaissait tout le talent de James, mais il manquait quelque chose… un genre de fil conducteur qu’on trouve enfin une fois qu’on écoute l’album d’un bout à l’autre.

    Ce que Jim James propose avec Regions of Light and Sound of God, c’est un genre de voyage spirituel de près de 40 minutes. Un voyage là où il ne se permettait pas d’aller avec MMJ (ce qui en dit beaucoup). Un voyage dans le temps, sans date précise, empruntant ici aux sixties, là aux glorieuses, parfois funk, un peu soul, jamais très rock, pas du tout country mais un brin folk. Un voyage parfois mystique, parfois simple comme une prière.

    Regions of Light and Sound of God ne ressemble à rien, pourtant on s’y sent à l’aise comme jamais. L’ensemble, bien que varié, est très cohérent et il ne serait peut-être pas pertinent de le décortiquer pièce par pièce comme il m’arrive de le faire. Il s’agit d’un album qui ne prend tout son sens qu’en l’écoutant au complet, ce que je vous invite à faire. En 2013, c’est plutôt rare!

    N’empêche, une pièce se démarque du lot et je dois en parler : A New Life, qui commence tout doucement et qui monte en puissance en même temps que la voix de Jim James, est une chanson d’amour magnifique, romantique, chaleureuse, vivante qui arrive juste à temps pour la Saint-Valentin. Difficile de croire qu’on puisse aimer plus que ça.

    Jim James a, à mon humble avis, atteint le sommet. Regions of Light and Sound of God est un album inspiré par la foi. Cette foi qu’on s’amuse souvent à ridiculiser mais qui donne souvent les plus beaux chefs-d’oeuvre. Cette foi qui nous fait entrer dans un état second, qu’elle soit liée à Dieu, à Bouddha ou à l’humanité. Cette foi qui nous rend lumineux.

    Je ne crois pas plus en Dieu aujourd’hui. Mais je crois en Jim James.

    [youtube http://youtu.be/Ge8ryYC8E08&w=480]

    Jacques Boivin

    31 janvier 2013
    Albums
    2013, Albums, janvier, Jim James, Regions of Light and Sound of God
  • Critique : Tegan and Sara – « Heartthrob »

    TandSHeartthrob
    Tegan and Sara
    Heartthrob
    (Warner)
    29 janvier 2013

    Les deux jumelles Quin, princesses de l’indie pop canadienne, sont de retour après une longue absence. Sainthood, l’album précédent, avait été encensé par la critique et il a fait partie de la courte liste des finalistes du prix Polaris 2010 (qui avait été remporté par un petit groupe d’inconnus… Karkwa).

    Les revoilà donc avec un septième album, Heartthrob, que les deux soeurs aimeraient utiliser comme tremplin vers le succès grand public. Elles risquent toutefois d’avoir un petit problème : leur son est encore un peu trop indie pour plaire à tout le monde et les fans de la première heure risquent de ne pas leur pardonner cette vente de leur âme.

    Pourtant, l’album n’est pas mauvais du tout! Ça commence bien, avec des solides chansons électropop qui se marient extrêmement bien aux voix et à leur phrasé si particuliers. Closer ne manque pas d’énergie et Goodbye, Goodbye sait ensorceler ses auditeurs qui n’auront qu’envie de taper du pied. Ce sont deux pièces pop bien assumées sans pourtant que le duo n’y perde sa personnalité.

    Puis vient I Was a Fool, avec ses premières mesures qui rappellent tant Listen to Your Heart de la formation suédoise Roxette. Une vraie chanson pop sirupeuse qui rappellera la fin des années 1980 aux gens de mon âge.

    Même si les synthés sont toujours présents pour la suite, il faut reconnaître que le fibre indie des jumelles Quin n’est jamais loin, comme en témoignent I’m Not Your Hero et I Couldn’t Be Your Friend, deux chansons qui retournent aux sources malgré leur emballage sucré.

    Heartthrob est un album certes sympathique, seulement je crois qu’il ne permettra pas aux à Tegan et à Sara de se faire beaucoup de nouveaux fans. Je crois toutefois que l’album est assez près de ses racines pour que les fans de la première heure ne descendent pas du train. De toute façon, le duo s’approche plus de la pop de Metric et de Stars que de celle de Lady Gaga et de Katy Perry…

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=o_84kN3arOQ&w=480]

     

    Jacques Boivin

    29 janvier 2013
    Albums
    2013, 7/10, Albums, Heartthrob, janvier, Tegan and Sara
  • Critique : Tire le coyote – « Mitan »

    TireLeCoyote-Mitan
    Tire le coyote
    Mitan
    (La Tribu)
    22 janvier 2013

    Si, comme moi, vous aimez votre folk avec une bonne touche de country, vous allez apprécier énormément Mitan, la nouvelle offre de Benoit Pinette, alias Tire le coyote.

    Enregistré à l’Espace Hyperion à Québec (l’ancienne église Notre-Dame-de-Jacques-Cartier), Mitan est en album inspiré d’Ennio Morricone et de ses westerns poussiéreux. Attention cependant, ce n’est pas parce que l’album « goûte le sable », selon son auteur, qu’il n’est pas magistralement enregistré. Pinette a réalisé l’album lui-même et il s’est plutôt payé un preneur de son professionnel. Ça paraît. Tout est mis en valeur à la perfection sur Mitan, que ce soient les guitares (acoustiques, électriques ou lap steel), l’excellente voix de coyote traqué de Pinette, ou celle de Chantal Archambault, qui accompagne Pinette dans ses complaintes.

    C’est la même chose pour les paroles : Pinette est un excellent poète du quotidien. Il parle d’amour, de mort, de douleur, mélange le tout, joue avec les mots, toujours avec le ton juste. Deux petits exemples : L’âge d’or vaut rien est à brailler avec son histoire de p’tit vieux triste à mourir qui vient tout juste de perdre sa femme. Jésus est la complainte jouissive d’un gars qui n’en fera jamais assez pour celle qu’il aime, même s’il fait plus que son possible et donne son 220 %. Cette chanson témoigne d’une grande maîtrise du genre par Pinette. C’est ça, le country. Ça souffre. Ça fait mal. Ça s’est fait trahir. Ça vieillit.

    Surtout, quand c’est bien fait comme le fait Tire le coyote, c’est beau. Très beau.

    En résumé, si vous aimez le country-folk, si les paroles ont de la valeur pour vous et si vous appréciez les albums qui sonnent bien, Mitan de Tire le coyote est tout à fait approprié.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=BDsTr0_yF50&w=480]

    Jacques Boivin

    22 janvier 2013
    Albums
    2013, 8/10, Albums, janvier, Mitan, Tire le coyote
  • Critique : Foxygen – « We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic »

    Foxygen
    We Are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic
    (Jagjaguwar)
    22 janvier 2013

    Ce matin, alors que j’écoutais pour la première fois le deuxième album du groupe new-yorkais Foxygen, j’ai émis un commentaire sur Facebook : « Foxygen, c’est du MGMT à la sauce seventies. J’aime bien. »

    Une personne m’a répondu : « MGMT, c’était pas déjà à la sauce 70s? » Yep. J’ai eu un peu l’air fou. Mais c’est pas ma faute… MGMT a quand même un son très actuel, même lorsqu’il reprend Angie, des Rolling Stones.

    Sur We Are the 21st Century… Foxygen conserve un son rétro du début à la fin tout en débordant de couleurs de toutes sortes. Parfois, on a l’impression d’entendre un jeune Mick Jagger entonner un blues-rock lascif. À d’autres moments, on a plutôt l’impression d’entendre Bob Dylan entouré d’un band psychédélique.

    Les chansons sont tantôt psychédéliques et progressives (on change de mouvement souvent chez Foxygen), tantôt pop naïves à un point tel qu’on pourrait les voir collaborer avec Belle and Sebastian. Les mélodies sont très agréables, surtout sur de petits bijoux de pop comme San Francisco, qui a un petit côté Belle and Sebastian qui ne me déplaît pas, et Shuggie, une ballade sublime tout droit sortie de Paris dans les années 1960.

    Bowling Trophies est une des chansons les plus hallucinantes qu’il m’ait été donné d’entendre. À 1:48, vous devriez être capables d’endurer. Oh Yeah et ses accents très aigus aurait pu être composée par Portugal. The Man.

    We Are the 21st Century… est un très bon album qui plaira aux fans de MGMT et qui trouvent qu’il ne se fait plus de bonne musique de nos jours. À écouter sans réserve.

    [youtube http://www.youtube.com/watch?v=KtdWGGpvY1s&w=480]

    Jacques Boivin

    21 janvier 2013
    Albums
    2013, 7/10, Albums, Foxygen, janvier, We are the 21st Century Ambassadors of Peace and Magic
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