C’est dans une atmosphère de nostalgie et d’exaltation que Medora a livré son dernier souffle mercredi dernier, au Sous-Sol du cercle. Depuis quatre ans, le groupe a évolué dans le milieu de la scène locale, influençant le milieu et étant influencé par lui. Après deux maxis et un album à leur actif, Charles Côté, Vincent Dufour, Aubert Gendron et Guillaume Gariépy prennent maintenant de nouveaux chemins. La fin laissant place au renouveau, les quatre musiciens ont choisi de terminer cette aventure en beauté, en compagnie de leurs proches et de leurs plus grands fans.
Se retrouva donc au Sous-Sol du Cercle une gamme variée de visages : amis de longue date, proches, acteurs de la scène locale, etc. Ils donnaient à l’événement une atmosphère intime et chaleureuse. Puis ce fut le temps, nous vînmes nous masser devant l’espace réservé au groupe. Pas de scène, au Sous-Sol du Cercle. Et ce soir-là, la limite entre eux et nous était floue. L’énergie se communiquait du groupe aux spectateurs, le corps se balançant tous tandis que les musiciens déballaient leurs pièces avec intensité.
Si le groupe jouait ses pièces pour la dernière fois, il a fait le choix de ne pas faire les choses à moitié. Le setlist reprenait essentiellement les pièces de Ï, paru en août dernier, entrecoupées de plusieurs titres précédents. On eut le plaisir de reconnaître des pièces entendues souvent, telles que Nature ou Sillage, mais aussi de réentendre des titres dépoussiérés exprès pour nos oreilles nostalgiques. C’est ainsi que Fleuve a été ressuscitée momentanément, après deux ans de non-existence. Même Simon Provencher est sorti du placard de Medora (où le groupe avait rangé le mot «Old» qui précédait son nom) le temps d’une chanson.
Si le contexte rendait le groupe tout aussi émotif que le public, cela n’a fait que contribuer à la beauté intense de l’événement. Nombreuses sont les pièces qui ont constitué des points forts de la soirée. On peut notamment mentionner Les tracas dans les cellules de la tête, Permanence ou encore Tsunami, sur laquelle le public a fait le cadeau d’un dernier mosh pit au groupe.
Acclamé par les spectateurs, les quatre musiciens sont ensuite revenus sur scène pour fini le tout sur une reprise de Talent, d’Avec Pas d’Casque. Personnellement, ce n’est que le plaisir d’assister à ce spectacle fulgurant qui m’a empêchée de verser une larme à ce moment-là.
C’était beau, et je me remémorais tous les spectacles auxquels j’ai assisté, depuis le premier Rock & Pabst d’Old Medora en 2014 jusqu’à cette dernière performance. En quatre ans, ecoutedonc.ca et moi-même avons couvert le groupe au Cercle autant qu’au complexe Méduse, au Café Tam-Tam autant qu’au festival OFF, au District Saint-Joseph autant qu’au Pantoum. Des dizaines d’articles et une entrevue plus tard, quelle belle évolution avons-nous pu constater!
Or, trêve de sentimentalité : la fin de Medora, c’est une étape qui est franchie dans la vie de ces quatre musiciens qu’on espère fortement voir évoluer encore longtemps dans de nouveaux projets. Et comme le disait le chanteur, même si le groupe est mort, la musique, elle, vivra toujours.
En plus des photos de la soirée, je me suis permis de rajouter ci-dessous des clichés du premier spectacle de Medora au Rock N’ Pabst en 2014, gracieuseté de mon frère.
Voilà.
C’est dans le cadre des Apéros FEQ que le quatuor de Québec Medora a fait son avant-dernier spectacle avant de se séparer. Le dernier aura lieu le 29 novembre prochain au sous-sol du Cercle.
Avec ses deux EP et l’album Ï à son actif, le groupe a offert aux spectateurs présents un mélange de leur matériel. Notons les pièces Nature et Sillage et, bien entendu, Tsunami, provenant de Ï. Les guitares mélodieuses ont enveloppés le District St-Joseph, tandis que la batterie ponctuait le tout.
Au travers de ses pièces, le quatuor a proposé une reprise de la chanson Talent, d’Avec Pas d’Casque, plus rock que l’original, que j’ai trouvé particulièrement réussie.
Medora a joué chanson après chanson. Ils ont réussi à captiver leur public en étant hautement énergiques et charismatiques. C’est dommage qu’ils se séparent, car il existe une véritable symbiose et chimie entre les membres.
La rentrée culturelle de Québec bat son plein ces jours-ci. La saison des lancements d’albums est officiellement commencée, le gala de l’ADISQ et le GAMIQ approchent à grands pas et les différentes séries de concerts ont débuté leurs activités (allô le Pantoum, on s’était ennuyé).
C’est en cette période de renouveau culturel que le Festival d’été de Québec lance sa nouvelle saison des Apéros FEQ. Pour ceux qui ne connaissent pas le concept, c’est un concours où 24 groupes différents monteront sur les planches du District St-Joseph pour gagner leur place dans la programmation du Festival. Les 24 semaines de spectacles seront séparées en 4 vagues où un gagnant par ronde se verra offrir 1 000 $, une place en finale à l’Impérial Bell le 17 mai 2018 ainsi qu’un spectacle sur la scène Fibe à l’été 2018. Le groupe remportant la grande finale recevra une bourse de 6 000 $ et plus de tous les prix précédents.
L’an dernier, le grand prix comprenait aussi un spectacle sur les Plaines d’Abrahams, mais l’équipe du FEQ, n’ayant pas réussi à le faire cette année, a décidé de ne plus inclure cette récompense dans le concours.
Voici les concurrents de la première vague des Apéros FEQ:
À partir du 5 octobre, vous pourrez découvrir et apprécier un groupe différent à chaque jeudi soir à 18h. Parfait pour un 5 à 7 avec vos collègues mélomanes!
C’était jeudi le 31 août que Medora lançait son album Ï en compagnie de Choses Sauvages, un band de Montréal, au Cercle.
Dans un écran de fumée et sous un éclairage coloré, le groupe montréalais ne cachait pas son plaisir d’être là pour ouvrir la piste de danse pour Medora. Très vite, Choses Sauvages a fait le bonheur des spectateurs avec sa ligne de guitare à la sauce funk. L’énergie de Félix Bélisle, Marc-Antoine Barbier, Tommy Bélisle, Philippe Gauthier Boudreau et de Thierry Malépart était contagieuse. Le groupe a invité plusieurs fois les gens à danser. Leur punk-funk en français m’a beaucoup plu. Il a réussi à survolter l’ambiance qu’il y avait au Cercle.
Le clou du spectacle a été Medora, qui lançait son Ï. Déjà un succès médiatique (et aussi sur notre blogue), le quatuor de Québec a joué l’entièreté de l’album. Son chanteur, Vincent Dufour, est authentique et charismatique. Le plaisir était véritablement là sur scène, mais aussi dans la salle de spectacle. Je sentais de la maturité et des inspirations diverses dans l’interprétation musicale de Charles Côté, Vincent Dufour, Guillaume Gariépy et Aubert Gendron Marsolais. Les sonorités indie-rock ont réchauffées la température extérieure, ramenant l’été alors que l’automne approche à grands pas. Je m’étais délectée de l’album, et la même chose s’est produite au Cercle. La salle bien remplie ne laisse entrevoir que de belles perspectives pour eux.
Après deux EP prometteurs, la formation de Québec Medora nous présentait cette semaine un premier album qui met doublement les points sur les i. L’album intitulé Ï (i tréma) est le fruit d’un long travail (pour en savoir plus, lisez donc la jolie entrevue réalisée avec Marie-Eve Fortier), un fruit mûr et savoureux qui plaira aux fans de la première heure tout en attirant son lot de nouveaux auditeurs.
Réalisé par Alexandre Martel (Mauves, Anatole), Ï est une oeuvre complète et aboutie qui montre que Vincent Dufour (voix et guitare), Aubert Gendron-Marsolais (batterie), Charles Côté (guitare) et Guillaume Gariépy (basse) ont énormément progressé. Oui, le rock indé axé sur les guitares sert toujours de fondation aux chansons du groupe, mais on sent, dès les premières notes de Le Maine, assis en arrière, qu’il y a beaucoup plus de recherche du côté des sonorités et des mélodies.
Bien sûr, des morceaux comme Concorde, Terrasse,Tsunami ou Commotion ne seront pas déroutants pour ceux qui connaissent bien le groupe : on y retrouve l’énergie propre à Medora, celle qui s’apprécie tant pendant leurs spectacles.
Il y a toutefois des morceaux qui demandent à l’auditeur de rester sur ses gardes, comme la fichtrement mélodieuse Le peintre, qui entre dans les têtes tout en ne voulant pas en sortir. Est-ce la simplicité du refrain (« Le peintre », répété comme un mantra)? Fort possible! Il y a aussi Les tracas dans les cellules de la tête, un brin animale, qui devrait en faire danser plus d’un!
Avec Ï, Medora a réussi à évoluer tout en gardant une sonorité propre… et en maintenant un fil conducteur qui permet de conserver l’attention de l’auditeur du début à la fin. Non, ce n’est pas parfait (c’est un brin inégal et on n’entend pas toujours bien les paroles chantées par Dufour), mais ça rocke, on tape du pied, on a envie de faire un peu de air guitar, et on a envie d’y revenir.
Après les maxis Ressac (2014) et Les arômes (2016), Medora lance finalement son premier long jeu : Ï (i tréma). Évoluant dans le milieu depuis maintenant plus de quatre ans, le groupe a tôt fait de laisser tomber l’épithète «Old» qui précédait son nom. Cette première métamorphose était à l’image du processus de définition artistique qui allait suivre au fil des spectacles et des compositions. Avec Ï, le groupe semble cerner véritablement son identité tout en se défaisant de ses étiquettes. On en a parlé avec les quatre musiciens : Vincent Dufour, Charles Côté, Aubert Gendron et Guillaume Gariépy.
Composition expérimentale
Selon le groupe, la genèse de Ï a d’abord été l’occasion de tester une nouvelle façon de composer. «V’là un an, en fait, Charles et moi, on est allés à mon chalet dans l’idée de faire un album», nous raconte Vincent, le chanteur. «Ça faisait un ou deux ans qu’on avait accumulé des riffs, des mélodies. On a composé les premiers embryons des pièces… une vingtaine en tout. Après ça, on les a toutes réarrangées en band. » Le gros de la composition s’est produit de cette façon, bien que le processus se soit poursuivi tout au long de l’été.
L’ensemble du groupe y a trouvé son avantage, aux dires des musiciens. «Les Arômes, ça a été composé les quatre ensemble, puis ça menait à des débats, des conflits. Tandis que là [Vincent] apportai[t] une idée, puis on dirait que vu que l’idée était déjà construite, on avait comme moins tendance à la débattre», explique Aubert. «Oui, elle avait son contexte», réplique Vincent. «Ça faisait aussi que les pièces étaient plus solides, je trouve, comparé aux Arômes», a ajouté Guillaume.
Plus solides, mais aussi plus senties et émancipées. Comme si, dans certaines pièces telles que Tsunami, on pouvait entendre «quelque chose qui grondait à l’intérieur», pour reprendre les mots du chanteur. Pourquoi ? «Quand tu as une idée, si tu restes tout seul avec toi‑même [pour composer], tu sais où aller. Pas besoin de la communiquer… Pas besoin de la rationaliser», explique-t-il. Selon lui, cela désentrave le processus de création.
Un collage musical méticuleux
Par ces moyens, le groupe en est arrivé à rassembler une multitude de nouveau matériel. La matière première de l’album était là, mais c’était loin d’être terminé. «La rythmique, la basse, tout ça a été changé… Les structures ont bougé», énumère Vincent. Comme un collage musical, les pièces ont été montées et travaillées dans le détail, couche par couche.
Ce qui reste sur le disque a d’ailleurs été sélectionné méticuleusement : «On avait quarante riffs, mais on en a choisi sept là-dedans», précise Charles. «Le Maine, justement, c’était les mélodies de deux tounes qu’on a mises ensemble», ajoute Vincent à titre d’exemple.
«Je me rappelle que la première fois que j’ai écouté [les maquettes], je me suis dit : shit, l’album est déjà composé», raconte Aubert. «En fait, au début, je ne pensais pas que ça allait changer tant que ça…», ajoute-t-il. «Ça a changé en estie!», rétorque Charles. «Ça, c’est Alex», précise-t-il.
Préproduction – Une collaboration qui a porté ses fruits
Le guitariste parle ici d’Alexandre Martel (Anatole, Mauves… a-t-il-vraiment-besoin-de-présentation ?), qui a collaboré avec le groupe à titre de réalisateur. «On s’est dit que ça nous prendrait un réalisateur pour l’album, explique Charles. Parce que je ne suis pas prêt à dire qu’on est des geeks de son et puis parce que… prendre des décisions sur le son d’un album et sur quelle piste est la meilleure, quelles tounes garder ou ne pas garder…»
«On est trop proche des tounes [pour ça]», complète Vincent. Et pour eux, la personne toute désignée s’est imposée rapidement. Ayant travaillé avec Martel pour leur spectacle des Arômes, ils avaient apprécié sa façon franche et directe de travailler. Mais surtout, ajoute Vincent : « Ce qu’Alex sait bien faire ‑ et ça, je pense que c’est la plus grande qualité pour un réalisateur ‑ c’est qu’il comprend où on veut aller. Il nous amène là, alors qu’on ne serait peut‑être pas capables d’y aller par nous‑mêmes parce qu’on est trop proche de nos tounes. Et il essaie toujours de nous amener encore plus loin.»
La pièce Les tracas dans les cellules de la tête illustre bien comment les musiciens ont été amenés à sortir de leur zone de confort, à retravailler leur matériel lors de la préproduction. À la blague, le groupe l’aurait transfigurée pour lui donner des airs d’afrobeat. «À ce moment-là, ça se passait tellement qu’Alex ne voulait pas qu’on doute, explique Vincent. Il nous a poussés dans cette direction-là.» Bien que la pièce originale fût déjà montée à ce moment-là, ils ont finalement refait toute la maquette, ce qui donne à la pièce sa saveur actuelle.
La question des étiquettes
Au-delà même de l’exotique trame de fond des tracas, l’album dans son ensemble revêt des couleurs nouvelles. «Ce que je retiens surtout de i tréma, c’est qu’au final en écoutant l’album tu passes par plusieurs sons différents», conclut le chanteur. «Notre trip, c’était d’avoir la plus grande ouverture… Parce qu’il fallait se redéfinir d’une façon», ajoute-t-il.
En effet, avec Ï, Medora a voulu se défaire d’une étiquette : «C’est tellement facile de chanter en français, d’avoir des guitares électriques et de se faire associer à [d’autres groupes indie-rock franco]», poursuit Vincent. «Les gens t’étiquettent, et c’est facile de rester conservateur. Je pense qu’on l’a été dans nos deux premiers EP parce qu’on n’avait pas la maturité ou l’audace de dépasser ça. Là, en ayant un réalisateur aussi qui nous poussait à aller plus loin, on s’est ouvert.»
Charles Côté renchérit : «En fait, on écoute tous de la musique très variée. On n’écoute pas rien que de l’indie-rock. Si on a fait une toune afrobeat, c’est parce que j’en écoute, de l’afrobeat. Et Aubert, lui, écoute du jazz… je pense qu’avec cet album‑là, on s’est permis de faire fuck off.»
D’autres fils conducteurs
En se permettant de piger dans d’autres styles, Medora décidait de pencher du côté de l’éclectisme instrumental. Faut-il voir l’album comme un ensemble disparate ? Pas selon Vincent Dufour : «C’est plus le type de composition qui, selon moi, a donné une couleur forte [à l’album]. Et il y a quand même un son Pantoum qui vient ramener ça un peu, là.»
«Il n’y a aucun band au Pantoum qui sonne comme nous, je trouve», proteste Charles. «Non, avoue le chanteur, mais on a enregistré au Pantoum et je trouve que juste ça, ça se transpose [dans notre musique]». On pourrait aussi mentionner l’uniformité donnée par la direction artistique et qui transparaît à l’écoute.
Charles Côté, lui, s’est montré disposé à nous présenter un autre fil conducteur fort de l’album : les textes. Il nous a raconté comment le thème de l’album lui est venu à l’esprit.
Plonger dans l’univers d’Ï
«J’ai bien tripé sur La Grande Bellezza, un film italien de Paolo Sorrentino qui est sorti v’là deux, trois ans», raconte Charles. «Dans ce film‑là, selon ma perception du film, il essaie de recenser toutes les formes de beauté possibles. Il passe par l’amour, la jeunesse, la naïveté, l’art, la sculpture, l’architecture, la foi en Dieu, des trucs comme ça. Je trouvais que c’était comme un sujet de base qui était éclatable sur plusieurs autres microthèmes qui gravitent autour de ce thème central là. »
Une rencontre aurait ensuite amené l’auteur à donner un angle particulier à son thème. «Ça a donné la drive de l’album, en fait. Ce n’était pas tant que j’ai écrit l’album sur cette fille‑là. C’était plutôt l’énergie que j’avais à ce moment‑là. C’est ce qu’on sent dans les textes.»
Qu’elles parlent des deux personnages fictifs revenant à plusieurs reprises – Mïra et le narrateur – ou encore d’histoires vécues par le groupe et son entourage, les paroles gravitent ainsi autour des thèmes de l’amour, de l’amitié, de l’obsession. «Il y a aussi beaucoup de références au regard et à la désorientation, au fait d’être un peu étourdi», précise Charles. « Dans une des pièces, le narrateur fait une commotion et il y a comme un rappel de plusieurs phrases qui sont venues avant dans l’album, dans les textes.»
L’album se déroule en effet comme une longue histoire dont Mïra est le point central. «Je l’ai appelée comme ça parce que je trouvais que ça sonnait bien, mais surtout parce qu’en espagnol, c’est ‘regarder’.» C’est d’ailleurs dans la pièce qui porte son nom que se trouve la clé de compréhension du titre de l’album : Ï (i tréma).
«Pour moi, [i tréma] c’est juste le meilleur de ce qu’on a fait depuis le début», conclut Vincent. « Les tounes étaient meilleures, on avait plus de maturité pour les structures des chansons… On a fait un travail de préproduction, ce qui fait qu’à mon avis [i tréma] a la notoriété qu’un premier album doit avoir.»
Constatez-le par vous-même, après Ressac et Les Arômes, c’est réellement un produit peaufiné et travaillé que nous présente le groupe local. Un produit à leur image et qui, en résonnant dans vos oreilles, vous attrapera les tripes et le cœur.
Et en spectacle ?
D’ailleurs, vous aurez notamment l’occasion de l’entendre en vrai le 31 août prochain au Cercle. Et ce sous une formule qui, à en croire mon verbatim, risque d’assurer :
EDC : Qu’est‑ce que vous allez faire à partir de votre lancement, partez‑vous en tournée, faites‑vous des shows?
MEDORA : Oui, pas mal de shows.
EDC : Oui. Puis ça va avoir l’air de quoi en show, c’est‑tu quelque chose qui…
MEDORA : Ah, c’est un grand mystère.
EDC : Vous ne savez pas encore, vous allez voir quand vous allez…
MEDORA : Mais dis, dans l’article : ils nous ont dit que ça allait être incroyable, pyrotechnie assurée, puis on va s’arranger pour qu’il y en ait vraiment au show.
…Attention aux étincelles!
– 30 –
Un énorme merci à Tatiana Picard pour la transcription de l’entrevue-mastodonte-casse-tête
Pour sa deuxième édition, l’équipe de 3 E, qui organise Saint-Roch Expérience, a fait de nombreuses modifications à sa formule, qui se voudra beaucoup plus accessible (gratuité, diversité des lieux).
Et si, comme nous, vous aimez nos artistes de Québec, vous serez servis!
Le festival se déroulera les 16 et 17 septembre, mais le gros du volet musical nous sera servi le samedi 16, et ce, dès 15 heures!
La formule : en même temps, toutes les demi-heures, trois artistes nous offriront des prestations d’une trentaine de minutes. Et les lieux peuvent parfois être surprenants!
Par exemple, des prestations auront lieu à l’Intermarché, à l’Exoshop, chez Coyote Records, à la place publique Fresk, sur la terrasse du Deux 22 et à l’édifice CSQ en plus de lieux plus conventionnels comme le District Saint-Joseph, le sous-sol du Cercle et la Korrigane.
Les artistes à l’affiche dans le cadre de ces prestations? Anatole, Laurence Castera, Medora, Gab Paquet, Laura Lefebvre, The Seasons, Caravane, Ego Death, Harfang et Val Thomas.
En plus, St-Roch Expérience nous convie à un grand spectacle gratuit à l’Impérial Bell (21 h), dirigé par Simon Pedneault. On pourra y voir Gabrielle Shonk, Koriass, Pascale Picard, Tire le Coyote, The Seasons et plusieurs autres!
Le dimanche 17, on pourra également voir un concert du rappeur MHD à l’Impérial Bell. Les billets pour ce spectacle sont en vente ici.
Pour en savoir plus sur la programmation de Saint-Roch Expérience (notamment sur le volet bouffe et arts), consultez le site Web!
Il y avait quelque temps qu’on n’avait pas entendu parler du groupe de Québec Medora. La raison est fort simple : Aubert Gendron-Marsolais, Charles Côté, Guillaume Gariépy et Vincent Dufour étaient occupés à enregistrer le successeur du EP Les arômes, soit leur premier album complet, Ï, qui sera lancé le 25 août prochain.
En attendant, le groupe nous offre un premier extrait prometteur intitulé Terrasse, qui devrait avoir l’effet d’un hameçon sur les fans du groupe. On reconnaît sur cette chanson les sonorités propres à Medora : guitares abondantes, percussions assumées et la voix unique de Vincent Dufour.
Pour l’enregistrement de l’album, les gars ont recruté nul autre qu’Alexandre Martel (Mauves, Anatole) à la réalisation et David Boulet Tremblay (Harfang) à la prise de son et au mixage.
Si la programmation mélangeait des styles qui cohabitent rarement, les groupes ont néanmoins su captiver le public chacun à leur façon, nous faisant passer par toute la gamme des émotions en ce 10 mars dernier, au Cercle. Compte rendu d’une soirée où introspection et extraversion se sont côtoyés le temps d’un spectacle.
Medora
Un peu plus d’un an après avoir lancé Les Arômes dans la même salle, Medora revenait en force hier soir en nous présentant une panoplie de nouvelles créations prometteuses. Si le groupe avait pris une certaine tangente avec leur dernier maxi, on ne pouvait que constater hier soir à quel point ils l’avaient approfondie depuis. Maniant toujours lourdeur et légèreté avec leur rock planant, les musiciens ont su explorer davantage les sonorités psychédéliques et pousser plus loin la progressivité de leurs pièces. On découvrait parfois au détour quelques relents de blues, comme dans Mira. Le chanteur impressionne toujours par sa voix qui prend des allures fantomatiques lorsqu’elle est propulsée dans les aiguës. Pour le plaisir des admirateurs, le groupe a aussi joué Nature et a terminé avec Permanence.
Bien que Dear Criminals se distingue fortement des deux autres groupes sur le plan du style, leur musique n’en fût pas moins appréciée par le public, auquel ils surent imposer le silence. Dès les premières notes de Song for Elisabeth, le groupe semblait nous inviter à plonger dans leur monde. Composé de trois musiciens, Dear Criminals est comme une créature à trois cerveaux et deux têtes qui chantent, celles de Frannie Holder et de Charles Lavoie. Cet incomparable duo de voix qui s’entrelacent, qui semblent tantôt se faire l’amour et tantôt s’engueuler en musique au son de l’électro qui sort du bout des doigts de Vincent Legault et des deux autres, c’est tout ce que ça prend pour nous submerger entièrement. Le dosage parfait de noirceur et de lumière, d’espoir et de solitude.
Tout comme Medora, Dear Criminals a profité de son passage à Québec pour présenter quelques nouvelles pièces dont Nelly, tirée de leur dernier maxi, et Playground, qui n’avait encore jamais été jouée en live. Le public écoutait bouche bée (parfois les yeux fermés) et applaudissait chaleureusement entre chaque pièce. Et ils n’étaient pas les seuls à être contents d’être là : le groupe montréalais a signifié à plusieurs reprises son admiration pour la crowd de Québec, se disant qu’ils devraient jouer plus souvent ici (oui, revenez nous voir !).
Leur performance s’est terminée au milieu du parterre, une guitare acoustique entre les mains et leurs voix douces invoquant le silence une fois de plus. On pouvait entendre les gars du prochain groupe préparer leur gear sur scène et le boum boum du sous-sol. Les spectateurs massés en cercle autour des artistes s’échangeaient des sourires. Puis quand ça a pris fin, on a laissé la magie s’étioler lentement et on s’est préparés pour Mauves.
Mauves
Mauves, c’était toute une autre vibe. Non moins impressionnants que le groupe précédent, les quatre musiciens ont déclenché une avalanche de rock dans le Cercle dès leur arrivée sur scène. C’étaient alors Alexandre Martel et Julien Déry qui se passaient la balle au chant et à la guitare, les deux se complétant assez bien dans le planant et le savoureux. Le résultat global était percutant et envoûtant à sa façon : on ne pouvait s’empêcher de bouger et d’attraper l’enthousiasme des cinq bêtes de scènes qui se déhanchaient devant nous (le batteur, le bassiste, les deux autres et le Cocobra perché au-dessus de tous).
Le groupe a principalement pigé dans Le faux du soir et dans Coco, son dernier album, pour construire leur set. Ça donnait un résultat très diversifié, étant donné que chacun de leurs opus a une nuance particulière de Mauves. Le rock psychédélique et planant du premier était contrebalancé par le rock plus bluesy et catchy du second, que je découvrais pour la première fois en live. Les pièces comme Longtemps ou encore XXIe avaient d’ailleurs cette particularité de commencer en toute simplicité, puis de construire autour de leur noyau plus pop un gros build-up d’intensité pour finir dans une apothéose musicale.
Le public – qui tantôt écoutait Dear Criminals en se tenant presque immobile – s’est progressivement dégourdi, dégêné et la soirée s’est finie avec un gros mosh pit enthousiaste sur Cléo, tandis qu’un des guitaristes se mêlait à la foule en délire.
Mercredi, Marie-Michelle vous avait proposé quelques perles triées sur le volet. Aujourd’hui, on fait le tour des principaux spectacles présentés à Québec ce week-end!
Attention, y’en a beaucoup, et pas les moindres!
Jeudi 9 mars
Liana Bureau lance (enfin) son EP intitulé Prime Time au Maelstrom Saint-Roch. On l’a écouté, c’est du bonbon (on vous en reparle bientôt). Enfin du RnB de qualité à Québec! Préparez-vous à groover doucement dans le petit café de la rue Saint-Vallier. La première partie sera assurée par l’excellent groupe Floes. N’arrivez pas trop tard, ça devrait être pas mal plein! Portes : 19 h 30 / Spectacle : 20 h 30. Billets
SUUNS est de retour à Québec pour un concert au Cercle pour nous présenter les pièces de sont plus récent album Hold/Still, un album qu’on décrit « comme un objet énigmatique, une suite musicale à la beauté étrange et à l’interprétation méticuleuse qui englobe les contraires et fait de la distorsion cognitive une vertu.Une oeuvre qui ne cède pas facilement ses secrets. » Première partie : Sarah Davachi. Portes : 20 h / Spectacle : 21 h. Billets
On pense que ça va faire des la la la à l’unisson à l’Impérial Bell avec le retour du grand Alex Nevsky, venu nous chanter les pièces de Nos eldorados. Au menu : de la pop lumineuse et accrocheuse. Juste avant, on pourra voir l’énergique Laurence Nerbonne et ses nombreuses bombes tirées de sont excellent album XO, ainsi que Ria Mae, un jeune auteure-compositrice-interprète haligonienne. Portes : 19 heures / Spectacle : 20 heures. Billets
Vendredi 10 mars
On ne peut pas ne pas vous convier au magnifique triple plateau concocté par le Cercle pour lancer la fin de semaine : Medora (qui nous promet de nombreux nouveaux airs), Mauves (le groupe le plus coco du Québec, qui nous promet de nombreux vieux airs) et Dear Criminals (qui a plein de nouveau matériel à présenter, dont les pièces inspirées par le film Nelly). Une maudite belle soirée en perspective! Portes : 20 heures / Spectacle : 21 heures. Billets
Si vous aimez ça quand ça bûche, vous serez gâtés à La source de la Martinière, qui présente Strigampire, Meet the mailman et Skyhex. Quand on parle de chansons déchaînées et de mélodies aux rythmes effrénés, on se dit que ça va faire un joyeux headbanging devant la scène. 21 heures. Billets
Y’a aussi Matt Holubowski à L’Anglicane et Charlotte Cardin à l’Impérial Bell… mais c’est complet. Désolé!
Samedi 11 mars
Avez-vous déjà entendu la jeune vibraphoniste Joëlle Saint-Pierre? Non? Mais qu’attendez-vous, mautadine! On a eu un gros coup de coeur pour son excellent album Et toi, tu fais quoi? sorti il y a déjà un bout de temps. On l’a vue jouer de son vibraphone, qui est un match parfait pour sa douce voix. Vous voulez faire amende honorable? Elle sera au Palais Montcalm avec ses talentueux musiciens ce samedi à 20 heures. Vous allez être charmés! Billets
Du côté de l’Impérial Bell, on aura droit au talentueux septuor trifluvien Bears of Legend, qui propose (si vous ne le saviez pas) un folk orchestral avec une petite touche de progressif. Un univers des plus imagés au sein duquel vous ferez un maudit beau voyage. En première partie, un autre groupe qui propose un genre de folk orchestral, mais cette fois avec une belle touche de jazz : Bellflower. Portes : 19 heures / Spectacle : 20 heures. Billets
Du côté de la Librairie Saint-Jean-Baptiste, l’artiste Ombre! lancera son EP Hymne à la nuit. On va vous parler du EP d’ici samedi, mais si vous le souhaitez, vous pourrez entendre la folk feutrée de Dany Asselin dès 19 h 30 dans ce lieu propice à l’écoute. Contribution volontaire.
Dimanche 12 mars
De la grande visite à Québec : Le Montréalo-Parisien d’origine saguenéenne Peter Peter vient présenter son tout nouvel album, Noir Eden, au Cercle. La pop-électro savante de Peter Peter mélangée à ses propos pas toujours jojos (quoique Loving Game est plutôt lumineuse, n’est-il pas?) est une façon parfaite de terminer la fin de semaine. La première partie sera assurée par Barbagallo, que vous connaissez peut-être en tant que batteur de Tame Impala, et qui vient également de lancer un album intitulé Grand chien, lui aussi résolument pop. Douze camions ouvrira la soirée derrière les platines. Portes : 19 heures / Spectacle : 20 heures. Billets
On les voit souvent, mais on sait que plusieurs d’entre vous aimez les voir aussi souvent que possible : Los est de retour à L’Anti Bar et spectacles, question de nous chatouiller les oreilles avec les chansons de son excellent Big Surf. Le groupe sera accompagné d’une autre bande de rockeurs au coeur tendre, la formation néo-brunswickoise Little You Little Me. Portes : 20 h / Spectacle : 21 h. Entrée : 12 $ à la porte.