Jeudi le 31 mars, le trifluvien d’origine Steve Hill a mis le feu au Cabaret de l’Amphithéâtre Cogeco avec son blues rock des plus intenses. La salle était remplie à pleine capacité d’admirateurs, d’amateurs de blues et de quelques curieux qui en ont eu pour leur argent. Steve Hill s’est présenté devant son micro en jouant quelques accords de guitare puis s’est exclamé : « ça fait plaisir de revenir chez nous, à la maison, devant une salle pleine » et nous a « garroché en pleine face » ses chansons pigées des deux premiers albums de la sérieSolo Recordingset du 3equi vient tout juste de sortir et qu’il considère comme étant son meilleur parmi ses neuf albums.
On a tous tapé du pied très fort pendant ce spectacle. Le son était parfait et les éclairages donnaient une texture à ses chansons. La musique et le talent de Steve Hill nous ont carrément éblouis. Je l’ai vu plusieurs fois en spectacle, mais celui-ci était « une coche au-dessus ». C’est tout un art de jouer de la guitare, de chanter et de jouer les percussions avec les pieds en même temps. Ce n’est pas pour rien qu’avec l’album Solo Recordings volume 2 Steve a reçu le prix Juno de l’Album Blues de l’Année 2015. Également, trois Maple Blues Awards dont le Spectacle Électrique de l’Année, Guitariste de l’Année et Artiste de l’Année 2015.
En conclusion j’ai « tripé » fort de revoir ce grand artiste qui maîtrise son art, enfin reconnu, nous livrer son blues rock qui vient de ses tripes.
C’est un Colin Moore tout sourire qui s’est présenté à la shop du Trou du diable le samedi 20 février en compagnie de « The Vetherans» soit Ryan Battistuzzi (Yesterday’s Ring) Vincent Peake (Groovy Aarvark/Grimskunk) et Skippy (Roadbones). Sa voix rauque rappelant les rockeurs des années 70 et 80 a tôt fait de charmer le public qui s’était déplacé en grand nombre à Shawinigan.
Sur album, les chansons de Colin Moore sonnent plutôt country-folk, mais lorsque l’on assiste à un spectacle tel que celui-ci, on a plutôt droit à quelque chose de rock. On peut deviner que la participation des trois musiciens y est pour beaucoup. Ce spectacle n’avait donc rien à voir avec celui qu’il avait présenté au Gambrinus le 10 novembre 2015 en version solo. En contrepartie, Moore nous offre également des moments plus acoustiques où il s’accompagne seulement de sa guitare et de son harmonica.
Très généreux sur scène, Colin Moore a présenté autant des pièces de son dernier album Heart of the Storm, datant de 2012, que de celui pour lequel il travaille présentement. Il a également fait quelques morceaux de son premier opus Leaving Home parût en 2010 sous l’étiquette Indica Records. Le public a donc été servi et a eu droit à un spectacle très long qui lui a permis de découvrir l’étendue du talent du jeune Montréalais.
Nous ayant fait attendre pendant près de trois mois avec leur unique piste Livin’ Free, la formation Gone Dogs de Montréal nous présente officiellement son court, mais combien efficace, EP de trois extraits à la saveur hard rock. Composé d’Alexandre Larocque (vocal), Alexandre Michaud (Guitare), Vince Jo (Guitare), Michael Wagner (Basse) et Dominic Ogden (Batterie), Gone Dogs nous offre une énergie hautement contagieuse.
On commence en force avec Expectations, une longue pièce de 5 minutes. Le tout débute avec une courte introduction avec des rythmes de guitare aux sonorités de rock classique des années 70-80 pour ensuite faire place au vocal d’Alexandre Larocque se démarquant par sa véhémence et sa tonalité rappelant Scott Hill de Fu Manchu, un cran plus agressif et détonnant dans les aigus. Suivent ensuite vers le milieu de la pièce des mesures d’orgues alternés de solos de guitare éclatants par Alexandre Michaud. Un peu cliché, mais toujours agréable à entendre.
S’enchaîne ensuite Finding My Way, composition qui tire ses racines du stoner mais qui, par ses tempos relativement rapides, dégage un caractère plus vif. Après les premières notes de guitare, on remarque la présence de l’orgue qui vient supporter certaines mélodies, donnant ainsi une légère touche psychédélique à la Deep Purple, tout en gardant sa lourdeur.
Enfin, Livin’ Free est, selon moi, la pièce qui se démarque du lot par son côté accessible et radiophonique, sans toutefois tomber dans la pop. Se laissant désirer de par son introduction à la basse fuzzy, elle tombe rapidement dans un style rock n’ roll et punk. Contrairement à sa version “démo”, celle sur leur EP est réenregistrée avec une guitare rythmique additionnelle, ce qui vient combler le vide du solo et ajouter de la puissance aux autres parties de la pièce.
Sans réinventer la roue Gone Dogs nous offre un style énergique et ferme qui fusionne le stoner le punk et le classic rock. On aime leur musique surtout pour leurs mélodies accrocheuses et les solos de guitare que pour les paroles qui profiteraient d’un peaufinage linguistique. La suite sera attendue avec impatience!
Jeudi soir dernier, Pierre-Philippe coté, mieux connu sous le nom de Pilou ou encore Peter Henry Phillips était en prestation à la maison de la culture de Trois-Rivières.
L’artiste qui, depuis la sortie de son premier album en septembre dernier, connait une belle hausse de popularité; s’est présenté sur scène accompagné de trois musiciens. Ils étaient sur en prestation pour la première fois de l’année 2016 et en ont profité pour se faire plaisir. Les quatre complices ont enchaînés les chansons avec brio. On sentait la confiance du groupe, ainsi que le plaisir qu’ils avaient à être sur scène et à jouer. On pouvait également constater que Pilou a toujours son cœur d’enfant par les blagues qu’il lançait accompagné de son petit sourire charmeur. Le public s’est, entre autre, enflammé lorsque le chanteur a jeté quelques chocolats de loge qu’il s’était gardé en réserve dans la foule.
Pour ce qui est de la prestation, le spectacle reflétait la même profondeur présente sur l’album : The origin dont on avait fait la critique ici. La voix solide et émotive de Pierre-Philipe Coté côtoyait les solos rassurants de guitare et de base ainsi qu’un jeu de lumière hypnotisant. On ne pouvait demander mieux, et autant le rock que le folk a su trouver sa place et résonner dans l’intime salle au plus grand bonheur des spectateurs présents. En plus de toutes les chansons de l’album, Peter Henry Philips a également joué une reprise de la pièce «Repartir à zéro», ainsi qu’une chanson inédite qui, on espère, apparaîtra sur son prochain album.
Peter Henry Phillips sera, en autre, en prestation à Montréal en lumières cette fin de semaine. Pour la liste des autres spectacles, cliquez ici.
Véritable ovni musical puisant à la source des grands disparus du rock champ gauche, Musique Impossible, le plus récent opus du natif d’Ontario mais montréalais d’adoption Karneef, a de quoi en faire sourciller plus d’un, mais des écoutes répétées révèlent un joyau finement ciselé après une première impression pouvant s’apparenter à celle d’un client du dimanche devant une table particulièrement pittoresque d’un marché aux puces hétéroclite. Rapidement, on sent les influences des regrettés Frank Zappa et David Bowie, mais avec une fragrance nouvelle et un grain de folie supplémentaire. Si on cherche chez les modernes, on pourrait trouver des résonances chez un autre musiciens oeuvrant à Montréal, Sean Nicholas Savage, ou encore chez les américains Xiu Xiu ou Tune-Yards. Le résultat jongle avec le soul, le funk, le rock, le jazz et le pop. On pourrait aussi dire que c’est un peu le Of Montreal des pauvres, mais ce serait réducteur et ça ne ferait pas le tour de tout ce qui se passe ici.
Malgré ce que son titre semble présager, les pièces de Musique Impossible sont pour la plupart ornées de vocaux en anglais et quelques unes d’entre elles sont laissées libres de paroles, procurant des instrumentales de transition plus que bienvenues, placées ici et là sur cet album monstre de près de quatre-vingt-cinq minutes. La chanson titre ouvre l’album et voit son titre traduit, pour devenir Music Impossible, une pièce groovy et évolutive avec une dimension imprévisible et expérimentale. Elle représente bien l’album: excentrique, ambigue, ornée de sons disparates, parfois pathétiques, un peu comme Mr. Oizo peut en employer afin de se donner une contrainte ludique qui donne à sa musique, un fois le défi relevé, une touche originale et enjouée. La composition n’est en rien laissée au hasard, comme on peut déjà le constater sur la seconde pièce, une épopée instrumentale alliant la puissance contemplative d’un Philip Glass à l’imagine fertile de Frank Zappa quant aux rythmiques, aux mélodies et aux instruments employés, la fin de la pièce rappelant le travail de Ruth Underwood, fidèle collaboratrice du prolifique compositeur et guitariste. Lorsque le troisième titre commence, la comparaison avec Zappa et les Mothers se confirme alors qu’on semble plonger dans sa période de musique weirdo-léchée et synthétisée.
Le reste de l’album révèle l’imagination débridée et la polyvalence de Karneef, qui mélange les genres tout en insufflant aux pièces un style assez caractéristique et reconnaissable comme une marque de commerce. Des grooves bizarroïdes qui pourraient rappeler la plus récente et quasi géniale parution de Neon Indian, alliant une pop des années 80 passée dans le tordeur du chillwave moderne, et dans ce cas-ci, par une bonne dose de Zappa. C’est notamment le cas de l’excellent titre « Homme Poubelle », qui présente par ailleurs encore une fois des paroles en anglais, malgré ce que le titre pourrait encore suggérer. La musique garde toujours un côté pop, un côté bizarroïde et un côté rétro, alors que la composition est finement tissée et le souci du détail est souvent évident.
La durée de l’album passe proche d’être un handicap à certains moments, car certains titres vraiment plus étranges brisent un peu le rythme et rendent l’expérience moins fluide, mais l’artiste sauve la mise en insérant juste au bon moment d’autres titres finement confectionnés avec un groove agréable et une originalité rafraîchissante. Ce n’est pas pour rien qu’on lui colle parfois l’étiquette d’un « Jean Leloupontarien », il semble avoir de légers mais ludiques troubles mentaux, compose de la musique réussissant le tour de force d’être aussi originale qu’accrocheuse. Si on accepte d’ajouter l’indie électro rock américain des dernières années à l’éventail de ce québécois bien-aimé, on peut dire que l’épithète est appropriée. La polyvalence est aussi poussée à un degré supérieur et la musique est davantage mise à l’avant-plan que sur les parutions de ce dernier. Karneef s’impose comme un être étrange mais divertissant, dont les moments de folie contribuent à façonner le personnage sans devenir lourds, la manière dont il assume parfois ses accès d’excentricité étant tout à fait louable.
Une fois bien digéré, l’album s’impose comme une oeuvre alliant la sensibilité, l’imagination, la culture et l’intelligence, le tout avec une touche excentrique fort assumée et un talent pour les mélodies accrocheuses et les rythmes changeants. Il serait avisé de le déguster dans des écouteurs pour bien apprécier la subtilité, sans quoi on pourrait passer à côté du plaisir que procure une écoute attentive de cette oeuvre aussi hétéroclite qu’aboutie.
Grosse soirée sur St-Joseph mercredi soir dernier! Les deux étages du Cercle étaient bien occupés : en haut, la formation rimouskoise Equse lançait son troisième album « Like a Whisper » (précédé de nos chouchous Harfang et de Jérome Casabon), puis en bas, on allait danser ferme avec Anatole et X-Ray Zebras. Le genre de soirées où tu sais quand et comment ça commence, mais où la fin devient de plus en plus floue… l’alcool aidant.
Jérome Casabon
On l’a vu à quelques reprises, le grand Jérome, mais c’était la première fois qu’on le voyait flanqué d’une équipe complète de musiciens! Le sympathique auteur-compositeur-interprète à l’humour chansonnier a fait appel à Cédric Martel (basse), à Shampouing (guitare) et à Bruno Lemieux (batterie) et ses chansons rigolotes ont pris beaucoup de lustre. Gagnant un public difficile (et méméreux) un membre à la fois à force d’humour et d’interactions amusantes, avouons-le, Casabon a un peu volé le show avec son énergie qui nous a aidés à passer à travers la soirée.
Harfang
Nos cinq amis qui écrivent cet indie rock atmosphérique qu’on aime tant ont encore une fois été à la hauteur de leur talent. On apprécie encore un peu plus chaque fois leur jeu de guitare, les belles harmonies vocales entre Samuel et Antoine, ainsi que les quelques irruptions au clavier qu’on avait moins l’habitude d’entendre. Dans un genre sursaturé où pullulent les Half Moon Run et cie, Harfang tire son épingle du jeu en offrant un son bien à lui, plus près des mélodies planantes de Radiohead à l’époque d’OK Computer que de l’indie rock montréalais. Va falloir les surveiller de près, j’ai l’impression que 2016 sera une maudite belle année pour Harfang. En passant, jolie, cette reprise de Bon Iver!
Equse
Si vous avez lu ma critique de l’album, vous savez que j’attendais le groupe rimouskois avec impatience, question de voir si les membres allaient être aussi prudents sur scène qu’ils ne l’ont été sur disque. Prudents ils ont été, en effet. Les chansons de Like a Whisper étaient rendues très fidèlement, mais elles s’écoutaient beaucoup mieux sur la scène du Cercle que dans mon salon. Beaucoup plus de punch, par contre, sur S.T.O.P., que j’aimais bien sur l’album. Et le vieux matériel ne souffrait pas de la même retenue que les dernières chansons. Equse a un talent fou, on ne peut que le reconnaître. Il ne manque que cette étincelle que la formation précédente (Harfang) possède en quantité industrielle. Chapeau en passant pour les projections qui ont ajouté du punch!
Anatole
À peine le temps d’entendre les dernières notes d’Equse qu’il fallait descendre en bas pour entendre le très lascif squelette d’Alexandre Martel et ses acolytes nous faire danser de façon très osée. Alexandre a fait un énorme bout de chemin avec ce projet depuis le début de l’année et bien qu’il ne scandalise plus personne (vous auriez dû entendre les commentaires de certains aux Francouvertes, vous autres), Anatole demeure un des projets les plus intéressants sur la scène musicale québécoise. On a BEAUCOUP hâte de mettre la main sur l’album en 2016. Vous aussi, j’en suis certain.
X-Ray Zebras
Les zèbres étaient de retour au sous-sol du Cercle et il nous a fallu puiser dans nos dernières réserves d’énergie pour suivre les rythmes endiablés et les grooves irrésistibles de la formation québéco-montréalaise. Heureusement, plusieurs personnes, qui avaient manqué le show d’en haut, sont venues nous rejoindre au sous-sol avec leur énergie toute neuve.
De notre côté, nous n’avons pu rester jusqu’à la fin. La soirée a été longue et le lendemain promettait d’être aussi reposant.
Mais ce genre de soirées un brin festivalières, on en prendrait un peu plus à Québec, s’il vous plaît!
Dimanche, le 29 novembre dernier, la gang de Slam disques nous ont invités à venir dans les coulisses de l’enregistrement de Chevy Chase, le deuxième album de Rouge Pompier, qui paraitra en mars 2016.
On arrive aux Studios Piccolo vers 14h, les gars sont en plein enregistrement et nous font signe de nous asseoir, ce qu’on fait avec obéissance. Ils commencent à se parler en termes qu’on ne comprend pas, à reprendre 25 fois le même bout de la chanson, à jouer chacun leur tour, etc … Je regarde la scène et je me dis : Donc c’est de ça que ça a l’air deux rockers en studio? J’avoue, je suis impressionné du professionnalisme, de l’attention portée à chaque note et du souci du détail que les gars apportent à la chanson qu’ils enregistrent. Pour les avoir vus en spectacle plusieurs fois, on pense qu’ils font juste varger et crier, mais quand ça a l’air le fun et facile, on oublie souvent l’énorme travail qu’il y a derrière et c’est là que ce qui suit devient vraiment intéressant. Ça fait environ une heure que je regarde les gars faire leurs trucs et Alexandre sort du studio pour venir me rejoindre, pendant que Jessy peaufine une séquence.
J’en profite pour lui demander comment ça se passe à date ?
« On est un peu en retard » me dit-il, « On a juste fait trois chansons aujourd’hui, et il nous reste moins que trois jours ».
Malgré cela, le stress ne semblait pas du tout prendre le dessus. Au contraire, c’est la fébrilité et l’excitation qui se faisaient ressentir jusque dans les craques de plancher.
« Officiellement, on a envoyé 45 démos en groupes d’écoute et on en a ressorti 15 qu’on enregistre. Cette fois-ci, on n’a pas ajouté une chanson qui n’avait pas été choisie, comme pour Bled sur l’album Kevin Bacon ».
La séance de jasette non officielle se termine alors que Jessy vient de terminer ses ajustements. On se dirige ensuite vers la mythique cuisine des Studios Piccolo pour que les gars se remplissent le ventre de la pizza qui a été livrée il y a quelques minutes. Après un délire sur « on pourrait enregistrer des sons de bancs de gymnase » et « notre rêve est de s’acheter une toilette avec le banc chauffant et plein de boutons comme au Mexique », on entre dans le studio et on commence la portion entrevue de la journée:
Les gars, dites-moi, pour les groupes d’écoute, est-ce qu’il y avait juste des fans? Y avait-il d’autres types de gens?
« Non, en fait, il y avait le public cible et le public non cible. Pour nous, de faire ce processus, c’est de rallier le plus de monde sur nos chansons, et les chansons qui ont été choisies, au final, c’était plutôt unanime dans les votes ».
Est-ce que ce sont les chansons que vous pensiez?
« Oui, mais il y a quelques surprises. Moi (Alexandre) je suis déçu de ne pas mettre Pauvre en criss ». Jessy ajoute « On avait même fait des demandes de financement avec des pièces qui finalement n’ont pas été sélectionnées par les comités d’écoutes ».
Jessy poursuit avec des commentaires sur la façon de voter pour les chansons :
« Il y avait beaucoup de chansons que les gens mettaient 6 ou 7 et ça me donnait l’impression qu’elles étaient ignorées, comme si elles n’étaient pas détestées, mais pas aimé non plus. Si ça leur donnait une bonne note au final, le fait d’avoir beaucoup de 6 ou de 7 avait beaucoup d’importance pour moi ».
Il faut dire que c’est difficile ce que vous demandez aux gens quand même, non?
« Oui parce qu’on ne donne pas de barèmes. On ne peut pas prévoir comment les gens vont écouter l’album. Il faut que ça reflète la réalité ».
Suite à la sélection effectuée avec les résultats des écoutes, les gars ont pratiqué les 15 pièces avec les plus hauts scores au total. Certaines ont été créées il y a plus de trois ans, ce qui fait qu’elles ont dû subir quelques modifications ou réajustements. J’ai voulu en savoir plus sur les morceaux qui allaient se retrouver sur l’album:
« Il va y avoir Chat, Même si tu frottes, Autobus, VHS et Mercredi, entre autres. Autobus c’est parce que ça dit souvent autobus, mais ça pourrait changer de nom. » C’est donc ce qu’on a pu savoir pour le moment. Jessy ajoute que « pour Mercredi, il n’y avait pas de paroles au début. C’est quand j’ai décidé de mettre du vocal que ça l’a propulsé et maintenant elle va être sur l’album ».
Ça ne vous dérange pas de remettre au hasard, aux mains des gens, votre « playlist » de chansons?
« Non, des fois il y a des chansons moins le fun à jouer, mais on se dit que c’est ce que les fans veulent. Tout comme avec Kevin Bacon, il y a des pièces qu’on n’aurait naturellement pas choisies, mais on est obligé de ne pas avoir une vision juste de gars de bands parce que ça ferait un album de gars de bands. D’ailleurs, les notes des gars de bands qui ont écouté les pièces sont complètement différentes des autres ».
Et est-ce que l’ordre des chansons est choisi ou vous attendez de voir selon l’enregistrement? (attention, c’est mon moment préféré de l’entrevue)
« Oui l’ordre est choisi, on a une bonne technique (échange de petits sourires entre les gars). On a pris l’album Nevermind de Nirvana, on a regardé chacune de nos toons et on les a associés aux toons de Nevermind, pour que chaque toon qui se ressemble soit dans le même ordre. Par exemple, on s’est dit laquelle ressemble le plus a Smells like teen spirit, et on l’a mise à la même place sur Chevy Chase ».
Mais pourquoi cet album-là?
« Parce que c’est le plus gros de tous les albums tsé ».
Le studio a été loué pour quatre jours et on est au deuxième déjà, êtes-vous stressé?
« Non, mais l’objectif aurait été d’en faire plus que le nécessaire, mais on se dit on va tu avoir le temps de finir les toons qu’on voulait mettre sur l’album? ».
Et comment vous arrivez à statuer qu’une pièce est terminée?
« Pour Chevy Chase, on recherche un son, (…) mais on n’est pas des musiciens pros, plus des semi-pros. La réaction qu’Alex a eue hier est le meilleur exemple. Il s’installe couché sur le divan derrière la console et il écoute la toon les yeux fermés. Quand la toon a fini, il s’est retournée et a dit Ok c’est là. (…) Quand tu viens d’avoir un nouveau frisson sur une toon que tu fais depuis trois ans, c’est ça que tu veux ».
En studio, avez-vous des façons de faire définies?
« Le plus important pour moi (Alex), c’est le clic (le métronome). Quand je regarde Jessy, ça veut dire que ça va bien et que je suis dedans. Ton cerveau est stimulé une fois par temps, c’est fatigant à la fin d’une journée. Hier, on a commencé par deux toons rapides et je n’avais plus de jus après. En studio, à comparer d’en spectacle, c’est moins au feeling parce qu’on est sollicité mentalement ».
Après les avoir vus au travail, la phrase suivante de Jessy vient faire un bon résumé:
« Il faut savoir relativiser et avoir une bonne attitude pour être content de notre travail. »
Les gars tenaient à parler du fait que, bien qu’ils soient entourés de gens compétents du milieu, il n’y a personne réellement qui peut porter le titre de réalisateur de l’album et c’est tout à fait correct comme ça.
« On pourrait écrire en arrière de l’album quelque chose du genre : Cet album a été réalisé avec plein de monde trippant ».
Parlant de l’album, j’ai eu le privilège d’avoir le « scoop » du visuel de la pochette. Je ne peux pas vous en dire plus, outre le fait que je dois m’instruire davantage sur tout ce qui est en lien avec Chevy Chase pour comprendre toutes les subtilités. C’est donc difficile de dire si j’aime ou non, en lien avec mon savoir déficient à ce sujet, mais j’avoue trouver le résultat très attirant pour l’œil. D’ailleurs, les gars en sont très fiers et proclament même : « On est surpris de comment proche on est (…) c’est tellement right on ce qu’on voulait. On pourrait gagner le prix pour Album de l’année ».
Parlant d’album, avez-vous des idées pour le lancement ? ou pour un vidéoclip même?
« On ne fera peut-être pas de lancement officiel, on trouve que c’est un peu passé date. Dans les shows prévus, il y en a aucun qui va porter le nom de lancement. Ca fait tellement longtemps qu’on en parle, ce n’est pas une nouvelle tsé ».
En poursuivant sur les attentes que les gens peuvent avoir face à la sortie de cet album, les gars ajoutent :
« L’objectif n’est jamais de conquérir le monde, l’objectif c’est juste d’avoir du plaisir. Kevin Bacon c’est un Dream come true. On ne s’attendait pas à atteindre ce qu’on a atteint. Faire un deuxième album c’est : si le monde aime ça, tant mieux. Au moins, on s’est donné la chance que l’album soit bon (…) on ne l’a pas fait à peu près ét on s’est donné une chance de composer beaucoup de toons,. Ce n’est pas parce qu’on est au Studio Piccolo que l’album va bien tsé, ça c’est juste du luxe ».
Après 30 minutes de discussion avec les gars, l’entrevue se termine avec Jessy qui parle des attentes face à un deuxième album :
« Tu ne te fies pas sur ta pochette pour pogner plus, tu ne te fies pas sur de quoi t’a d’l’air sur tes photos de presse ou si ton lancement est gros? Tu te fies sur On as-tu des bonnes chansons? Ca va-tu plaire à un certain public? Et ce certain public là, s’il est satisfait on a tout gagné dans le fond. On n’est pas obligé de plaire à tout le monde, mais si on plait au public qui aime ce que nous on fait, on a réussi. Si tous nos fans étaient comme : Kevin Bacon c’était vraiment bon, mais Chevy Chase c’est de la grosse marde, ce serait peut-êre le seul échec qu’on pourrait dire, mais il n’y aura pas un échec de quantité. L’objectif ce n’est pas le financement, et ce n’est pas de plaire à un public plus large non plus. En fait le seul échec serait que lui (Alex) et moi on n’aimerait pas notre propre album. J’ai appris dans la vie aussi que l’échec c’est de ne pas essayer, ça fait que de ne pas faire Chevy Chase, ce serait un échec.»
**Vous vous demandez peut-être pourquoi il y a un cadre devant la batterie? C’est juste une histoire d’échange de cadeaux familiale qui a mal fini. Maintenant il a la place la plus importante. « Aucun cadre n’a eu autant d’importance » ajoute Jessy.
Voici les photos prises par Jacques Boivin tout au long de notre présence dans les Studios Piccolo avec les gars de Rouge Pompier, Alexandre Portelance et Jessy Fuchs:
Merci à Alexandre Portelance et Jessy Fuchs pour leur temps et merci à Slam disques, surtout à Emma-Geneviève Murray- St-Louis, pour la confiance et pour l’opportunité
Dimanche dernier, avant de se rendre au GAMIQ, on a eu l’immense privilège d’être invité à aller jaser avec les gars de Rouge Pompier, à prendre des photos et à assister à une heure d’enregistrement au Studio Piccolo à Montréal (je sais vous êtes jaloux, et il y a de quoi).
Alexandre et Jessy semblaient dire qu’ils avaient un peu de retard sur le « planning » initial. En ce mardi 1er décembre, ils sont en train de terminer l’enregistrement du deuxième album, Chevy Chase, à paraître en mars 2016.
Restez à l’affût pour la sortie de l’entrevue complète des coulisses de l’enregistrement dans les prochains jours
Marie-Pierre Arthur est une jeune auteure-compositrice-interprête gaspésienne. Elle a fait ses débuts sur scène en tant que basiste et choriste pour plusieurs artistes dont Nanette Workman, Ariane Moffatt, Louis-Jean Cormier et Patrick Watson. En 2009, son première album, Marie-Pierre Arthur, est édité, puis son deuxième, Aux alentours, en 2012 et son troisième, Si l’aurore, en 2015. Les deux premiers albums de la jeune artiste trempent dans un folk-rock entrainant tandis que le troisième nous ramène tout droit dans les années 80 avec ses synthétiseurs et ses claviers. Elle a fait sa place dans le milieu artistique québecois et est reconnue pour son art. Elle a d’ailleurs reçu plusieurs prix tels que le prix André « Dédé » Fortin de la SPACQ pour l’auteur-compositeur émergent de l’année, celui de la chanson populaire de la SOCAN pour le titre «Pourquoi », le prix Félix Leclerc en 2012 et bien d’autres. Le public apprécie son énergie sur scène et le plaisir contagieux qu’elle projette.
Marie-Pierre Arthur sera en spectacle le 2 décembre prochain a la salle Anaïs-Allard Rousseau de Trois-Rivières. Les billets sont en vente ici.
La soirée du vendredi 13 novembre a commencée au Zénob avec Projet RL, groupe provenant du pays des bleuets, et Charrue, nouveau groupe trifluvien.
Le chanteur de Projet RL nous pousse quelques mots entre les pièces rock au son lourd, ce qui semble ravir le public. Leur quelque 25 minutes de prestation laissent place au groupe Charrue, qui a lancé son album à l’été 2015 dans ce même bar dans le cadre du Festivoix de Trois-Rivières.
Un trio surprenant et un décor de petites plantes vertes (qui ont d’ailleurs été données à des spectateurs à la fin), c’est ça, Charrue.
Jean-Luc, le chanteur, qu’on connait surtout pour ses talents derrière la caméra avec La Fabrique culturelle, a une voix d’un ton insoupçonné. En ce vendredi d’une journée bien triste, le groupe nous fait une pièce appropriée, qui scande Moi, tout ce qu’il me reste c’est de l’espoir. N’est-ce pas poétique ?
Du bon rock rythmé avec, non seulement d’excellents musiciens, mais aussi un style qui passe du lourd au semi-humoristique avec brio. La pièce Josh Holmes en est le parfait exemple.
Ce qui m’est resté en tête¸à la sortie de la salle en me dirigeant vers le spectacle de Les Hay Babies (pour voir l’article, c’est ICI), c’est la voix du chanteur, fragile et solide à la fois, qui oscille parfois vers des sons doux et aigus dans le style de Tire le coyote et parfois dans un style plus criard ou lourd.
Cette soirée a été une expérience surprenante et très agréable moi !