Les dieux du rock étaient avec les organisateurs de Limoilou en musique ce samedi! Après une première soirée pluvieuse qui a fait fuir plusieurs curieux, le beau temps était de la partie – et les spectateurs aussi!
Si les dieux du rock ont été aussi cléments, c’est probablement parce que deux de leurs dignes représentants, Les Deuxluxes et We Are Wolves, étaient là pour brasser nos cages. Et nos cages ont été joyeusement brassées!
Tout d’abord, notre duo de rockers préféré, Les Deuxluxes, nous a offert tout un traitement Deuxluxe, comme c’est son habitude. J’ai beau les avoir vus près d’une dizaine de fois, je n’en reviens toujours pas de voir toute l’énergie déployée par un Étienne Barry (plus souvent qu’autrement assis, en plus) et une Anna Frances Meyer plus glam que jamais! Et c’est fou l’énergie qu’ils peuvent nous faire dépenser en un peu moins d’une heure!
La foule, très familiale en ce début de soirée, s’est montrée des plus réceptives, envoûtée par la voix exceptionnelle de Meyer et les mélodies plus qu’entraînantes du duo. Impossible de résister au Rock and Roll pas toujours propre, mais trop sexy, des Deuxluxes! Comment s’empêcher de crier I’m in love quand Anna Frances nous pointe le micro au visage? Comment ne pas taper des mains quand la musique prend le contrôle de l’ensemble de nos muscles? Comment ne pas avoir un sourire accroché au visage quand Diable du printemps rappelle à notre coeur de traducteur qu’une version française d’une toune en anglais (Springtime Devil), c’est pas juste une traduction littérale, mais aussi un savant travail d’adaptation?
Difficile de ne pas se garrocher à la table de produits dérivés pour distribuer des high fives au duo par la suite!
Le passage des Deuxluxes était parfait pour réchauffer la foule en prévision de la tempête qui allait suivre. Les enfants collés sur la clôture ont laissé la place à une faune bigarrée de jeunes costumés. Des zèbres, des lions, des loups… Tout le monde voulait se faire bouffer tout rond par le trio We Are Wolves!
Et bouffé tout rond tout le monde a été! Parce que quand il s’agit de bêtes de scène, Alexander Ortiz, Vincent Lévesque et Pierre-Luc Bégin sont en tête de liste. Y’a rien qu’Ortiz ne fait pas sur scène : il monte sur les speakers, grimace, mange littéralement son micro, accompagne ses riffs de nombreux pas de danse, tout ça en chantant sans perdre son souffle. Lévesque, de son côté, semble possédé derrière ses claviers. Bégin, lui, n’hésite pas à quitter sa batterie pour remplir quelques verres de bière aux spectateurs à l’avant.
Ça faisait un petit bail que je n’avais pas vu le groupe, et franchement, le virage new wave qui s’est accentué sur Wrong (le dernier album) est plus que rafraîchissant. Pendant plus d’une heure, le public a dansé non-stop sur les rythmes tantôt envoûtants, tantôt endiablés du trio. Après chaque chanson, la foule montrait son appréciation de façon peu équivoque et le trio semblait vraiment surpris par cet accueil! Ça nous a permis d’avoir pas un, mais deux rappels, dont l’excellente reprise de Paranoid, de Black Sabbath…
Les loups ont mis le feu à la bergerie, pis on a aimé ça!
Limoilou en musique se termine ce dimanche, 20 heures, avec Jérome Casabon et Pépé et sa guitare. Une présentation d’ecoutedonc.ca! On va avoir du plaisir!
L’organisme Limoilou en vrac a dévoilé cette semaine la programmation de la neuvième édition de Limoilou en musique qui aura lieu cette année du 16 au 18 juin.
Trois belles soirées complètement gratuites qui devraient plaire aux mélomanes en tout genre.
Le 16 juin, les amateurs de rapqueb feront la fête sous les airs de Brown et Alaclair Ensemble. Le lendemain, ce sera au tour de Les Deuxluxes et We Are Wolves de mettre le feu aux poudres. Enfin, le 18 juin, Jérome Casabon et Pépé et sa guitare termineront cette belle fin de semaine avec leurs chansons colorées.
Les spectacles auront lieu dès 20 heures au coin du chemin de la Canardière et de la 3e avenue. Ensuite, différents bars de la 3e avenue (Bal du Lézard, Quartier de lune, Pub Limoilou) proposeront des spectacles de fin de soirée.
D’autres activités (Marché des artisans, activités familiales, prestations musicales) sont prévues toute la fin de semaine. Pour en savoir plus, consultez http://limoilouenvrac.com/limoilou-en-musique/.
La salle Multi a dansé au son de la musique de We Are Wolves jeudi dernier, pour le lancement à Québec de leur quatrième album, Wrong. Le trio rock montréalais, parfois électro, parfois post-punk, souvent les deux à la fois, a su transmettre son énergie à un public qui n’était pourtant pas si nombreux (il fallait faire un choix difficile entre plusieurs bons shows ce soir-là).
Ils ont joué quelques-unes de leurs nouvelles chansons, notamment Wicked Games, qui déborde d’énergie. Celles-ci montrent une évolution par rapport à leurs albums précédents tout en conservant leur style unique et reconnaissable. Nous avons également pu entendre nombre de chansons que le public enthousiaste reconnaissait dès les premiers accords, comme Coconut Nights, Paloma, Blue ou Magique, pour ne nommer que celles-là.
Un super bon show qu’on aurait voulu voir durer encore!
C’est bon n’est-ce pas? Réjouissez-vous, Wrong est disponible depuis vendredi!
En première partie, nous avons pu entendre Adam Strangler, groupe montréalais, et leur rock un peu planant. Alors que la salle se remplissait peu à peu, ils furent suivis par Void Republic et sa musique électro qui a su faire danser.
En entrevue dans la loge du Petit Théâtre du Vieux Noranda, Alex Ortiz est catégorique : “C’tait malade!”
Le chanteur de We Are Wolves parle du premier FME des loups à Rouyn avec Duchess Says, en 2008, exactement sur la même scène où ils se produiront dans quelques heures.
Ils étaient peut-être parmi les porte-étendards de la relève musicale à l’époque, mais aujourd’hui, à nouveau invités dans la programmation du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, ils sont plus ambivalents quant à leur appartenance à la grande catégorie un peu fourre-tout de l’émergence : “Y a quelque chose avec le mot émergent qui m’agace un peu, dit Vincent Lévesque, le claviériste de la formation. Ça sous-entend qu’il va y avoir une émergence réelle à un moment donné, qu’on travaille là-dessus, tsé. Mais notre musique n’est pas telle que ça va être gros à un moment donné…”“ C’est pour ça qu’on est constamment émergent!” conclut Ortiz avec humour.
Pourtant, si on parle de l’émergence réelle comme d’une percée sur la radio commerciale, We are Wolves préfère rester dans ses bois. “Ce n’est pas comme si c’était un combat constant que d’essayer de convaincre ces gens-là d’écouter notre musique. Pis on est plusieurs à vivre de cette façon-là : moi, je n’écoute pas la radio commerciale et ça ne me dérange pas de pas y passer tant que ça, parce qu’il a d’autres façons de rejoindre le public, affirme Lévesque. Ça serait mieux pour mon chèque de SOCAN, mais ultimement, ça ne change pas la relation du band avec son auditoire.”
Pierre-Luc Bégin, batteur de We are Wolves et membre du groupe Paupière ajoute : “Y a ce qui passe à la radio commerciale, y a dans des festivals comme ici, parce que le FME est rendu une référence, mais y a beaucoup plus underground aussi.”
Et justement, si ce n’est pas nécessairement au FME, où trouve-t-on donc cette émergence? Pour Ortiz, c’est du côté de la programmation de festivals comme Pop ou Suoni por il Popolo qu’il faut chercher : “C’est sûr qu’il y a beaucoup de musique plus avant-garde, expérimentale ou noise. Il y a aussi des trucs qui sortent de nulle part, mais qui sont quand même accessibles.” Bégin, quant à lui, nous recommande de découvrir Pat Jordache (par ici —> https://patjordache.bandcamp.com/).
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Pour des gars habitués de sillonner le continent, une virée à Rouyn pour manger du méchoui (au 5 à 7 d’ouverture! MERCI FME!) et jouer un show, c’est de la petite bière. Tant mieux, car ils n’en seront pas à leur dernière promenade. Pour promouvoir leur prochain album qui sortira le 30 septembre prochain sous l’étiquette Fantôme Records, ils seront en tournée tout l’automne, au Québec principalement, mais aussi en Allemagne.
Ce cinquième album studio, Wrong, dont on connaissait déjà l’extrait “Wicked Games”, se tourne davantage vers la pop influences 80 sans toutefois délaisser entièrement l’énergie caractéristique du groupe qui s’est fait connaître au début des années 2000 avec son dance-punk presque garage. “L’album est définitivement moins brut, moins brutal, moins primitif. Il y a moins d’urgences agressives, qualifie Ortiz. Il est peut-être plus émotif, une sensibilité plus assumée.” “C’est moins sauvage, mais y a des ostie de beaux moments!”, ajoute Lévesque. C’est plus lumineux, en général.”
Si les pièces du prochain album détonent des productions plus brutes des débuts, cette progression ne surprend pas Ortiz qui l’explique par le fait qu’ils ont “appris à jouer, entre autres… On a commencé comme ça, sans savoir. Oui, y a eu une exploration et oui, elle est devenue plus polie, mais pour ma part, je n’ai jamais joué plus dénudé et plus simplifié que ça. C’est bizarre parce que maintenant, j’sais mieux jouer qu’auparavant et c’est maintenant que je devrais faire des trucs plus complexes…” “Étrangement, renchérit Lévesque, les tounes semblent plus travaillées, mais y pas tant d’affaires que ça. L’exercice est justement d’en mettre moins, de choisir les moments, de laisser respirer les choses.”
Les loups sont-ils donc rendus moins sauvages?
S’ils sont certainement plus matures aujourd’hui, dit Ortiz, Bégin nous rassure que si cette impression est donnée avec l’enregistrement studio, en live, l’énergie reste la même.
Et effectivement, pour We are Wolves, la musique passe beaucoup par la performance, comme l’explique le chanteur: “Y a une part d’intimité qui existe dans ces shows-là, le feu de communion directe. Parce qu’on joue rarement dans des grosses salles avec 1000 personnes ou plus. On se nourrit de cette proximité-là de la foule.” Cette idée de la communion, du rituel, est d’ailleurs très présente: “L’idée même de la performance, la performance comme happening, continue Ortiz, le partage, être là avec l’autre, ce feel-là de communion, d’être en symbiose avec l’autre qui est là pour t’écouter, te regarder, mais qui finit par t’alimenter suffisamment pour que lui aussi devienne un élément à part entière du spectacle.”
Au-delà de l’aspect performatif, We are Wolves s’appuie aussi sur univers visuel qu’Ortiz et Lévesque, tous deux issus du milieu des arts visuels, ont développé au cours des années. Costumes, accessoires de scène, posters, vidéoclips, pochettes : tout participe à une esthétique et une iconographie qui leur est propre. Lévesque qualifie la relation entre l’aspect visuel et la musique ainsi: “Ce sont deux parties d’un même langage, qu’on partage, moi et Alex. On a beaucoup de références en commun pis on aime les mêmes trucs. L’intérêt artistique nous a permis de développer des façons de penser le produit. Parce qu’en bout de ligne, l’album, c’est un peu un tout. On pense à ce que cet objet là, globalement, veut dire.” Ortiz renchérit: “On pense constamment à tout ça, de façon presque tentaculaire. Tu te retrouves à conceptualiser des t-shirts, des objets, des vidéoclips, des photo-concepts… C’est un langage commun qui se construit d’une façon musicale et visuelle et philosophique.”
“On se sert de la pochette pour ajouter une profondeur de lecture, dit Lévesque. Comme là (sur ce prochain album), la pochette est vraiment particulière. Elle traduit notre perception de l’album, là où on est rendus…la pochette est vraiment lumineuse.”
Que la lumière soit!
Et que Wrong sorte pour qu’on danse sous ses rayons!
Ce jeudi 1er septembre, après avoir sillonné la magnifique route pour se rendre à Rouyn-Noranda, l’équipe s’est dispersée pour aller couvrir les spectacles de la première journée du FME ! Voici donc l’expérience de l’équipe en mots et en photos :
C’est dans l’air plus que frisquet que je suis débarquée de l’autobus hier matin, regrettant immédiatement d’avoir paqueté mon linge de fille du Sud qui sait pas qu’en Abitibi, même si on annonce beau et chaud, le matin, t’es quand même au mois de septembre. Mais le soleil s’est pointé en même temps que le lancement de cette 14e édition du Festival de Musique Émergente et tout Rouyn-Noranda s’est rassemblé au 5 à 7 d’ouverture pour manger du méchoui sur une 7e rue transformée en une véritable Place des festivals conviviale et champêtre. Avec ses lounges sur pelouse, son tourniquet géant pour les enfants et sa grande installation-couloir d’entrée psychédélique-rétro-terroir (oui oui), l’équipe s’est encore une fois donnée pour que le FME prenne des allures de grand happening qui n’a rien à envier aux manifestations culturelles au sud de la 117. Mes co-marathonniennes vous reviendront avec leurs impressions des premiers spectacles de la soirée et je vous ferai un compte-rendu de ma rencontre avec les trois (pas si méchants) loups de We are Wolves (texte à venir), mais si j’ai quelques lignes pour vous parler de ce jour 1 du FME 2016, ces lignes se doivent d’être monopolisées par ce coup de coeur que j’ai eu pour Partner, qui jouait hier à minuit au Cabaret de la Dernière Chance. (Sarah Bélanger-Martel)
Quebec Redneck Bluegrass Project
On part en grand avec Québec Redneck Bluegrass Project, ça sent le whiskey, les épinettes et la poussière de gravier soulevée par les pick-ups. Le grand vent frais de Rouyn-Noranda nous fouette la face juste assez fort pour bien se réveiller d’une bonne sieste… Après une très longue journée passée dans le bus assis sur ses fesses, je peux vous dire qu’on avait besoin d’aller se déniaiser les jambes! Dès les premières notes attaquées énergiquement au violon, le party lève et nos pieds aussi. L’énergie du groupe se communique rapidement à la foule qui danse déjà, tape des mains en rythme et tourne et chante en choeur. Il faut dire que le groupe est réputé pour trimbaler dans ses valises tout ce qu’il faut de joie, d’énergie et de talent pour garantir à chaque fois un beau dancefloor explosif! Les coudes se lèvent allègrement, on finit sa bière avant d’aller sauter dans le slam, parce que t’sais, on est tous ben plus cools su’a brosse. (Arielle Galarneau)
Marie-Pierre Arthur et Galaxie
Le délire continue avec Galaxie et la chanteuse Marie-Pierre Arthur en invitée. C’est la première fois que je les vois sur scène, mes attentes étaient grandes après avoir trippé longtemps sur Tigre et Diesel et je peux vous dire que je n’ai pas été déçue! Les gens sont réchauffés après le joyeux bûchage de QRBP et sont fin prêts pour du plus lourd. La machine se met en marche, « ça chie des briques ». Ils commencent avec des pièces de leur dernier album Zulu et invitent Marie-Pierre à reprendre des choeurs et refrains, mais la voix de la chanteuse se perd rapidement dans la symphonie rock qui est trop chargée pour laisser sa place à son petit gabarit vocal. Malgré ceci, sa contribution au très musclé Camouflar est excellente, en faisant un des moments forts de la soirée. La basse puissante fait littéralement vibrer le sol et le cœur des spectateurs. (Arielle Galarneau)
Charlotte Cardin
Après le passage de Jason Bajada sur la magnifique scène de l’Agora des arts, impossible de rester insensible au charme de la voix de Charlotte Cardin. Lorsqu’elle chante, ça vient te prendre au cœur et tu as juste envie de fermer les yeux et de vivre le moment. Bien que je commence le spectacle dans le cadre de porte puisque la salle est trop pleine, je peux tout de même apprécier l’essence de chaque note et des paroles de la belle et ses musiciens. Vers le milieu du spectacle, j’entre dans la salle pour contempler de plus près la simplicité des arrangements qui laisse toute la place pour contempler le talent énorme qu’il y a sur la scène. Le public semble envoûté et j’avoue que j’oublie que j’ai chaud ou froid, mal à la tête ou que je suis fatiguée l’instant de quelques chansons. (Karina Tardif)
Groenland
La pétillante Sabrina Halde et sa bande se sont présenté sur la scène de l’Agora des arts fébriles et énergiques puisqu’ils présentaient au public plusieurs de leurs nouvelles chansons de leur album à paraître le 16 septembre. Cela n’aura toutefois pris que quelques chansons avant que la foule se lève de sa chaise pour profiter du spectacle en dansant et en tapant des mains. Les chansons de l’album The Chase ont plus que ravis les fans dans la place et j’avais plus que hâte de me faire aller les hanches sur des airs connus. L’avant-goût que nous avons eu du nouvel album me laisse encore plus excitée pour la sortie dans deux semaines! (Karina Tardif)
Rouge Pompier
Sous l’Espace Lounge Hydro-Québec, les gars de Rouge Pompier, qui ont un solide public en Abitibi-Témiscamingue, ont tout donné. Fidèles à eux-mêmes, ils étaient très énergiques, divertissants et complices entre eux, mais surtout avec le public. C’est d’ailleurs toujours étonnant de voir à quel point les gens se ruent vers la table de marchandise après chaque spectacle de Rouge Pompier, et c’était encore le cas hier soir.
Vers la fin du spectacle, Jessy Fuchs a tenté de démarrer un « circle pit » sur Autobus autour d’une gigantesque table tournante en décor fabriqué pour le FME, mais la technique n’a pas suivi… pour une fois que je me décidais à y participer ! Qu’à cela ne tienne, on s’en est tous retourné devant la scène pour continuer de chanter fort en reprenant le « mosh pit ». C’était un début de fin de soirée essoufflant, mais tellement satisfaisant. On s’est fait gâter avec plusieurs pièces du premier album comme Anne Dorval, Paquet d’choses et Paul, entre autres et je terminerai en citant Jessy juste avant le « wall of death », « Mesdames et messieurs, voici un show de rock » ! (Karina Tardif)
Partner
L’anticipation était palpable pour ce spectacle du jeune duo de Sackville composé de Josée Caron et Lucy Niles. Connaissant actuellement une belle “émergence” sur la scène musicale anglophone, Partner était à sa place au FME, où les attendaient d’ailleurs toute la délégation torontoise des médias, et plusieurs coeurs déjà conquis, de Rouyn et d’ailleurs. On m’avait prévenue que c’était bon, mais on ne m’avait pas prévenue que je n’aurais PAS le choix d’adorer ça.
Tomber en amour avec Partner se fait naturellement et littéralement personne n’y résiste. C’est que Parter propose du véritable bonbon (un bonbon suret, sucré et addictif, on s’entend) avec ses hymnes punk-rock aux saveurs années 90 qui, s’ils avaient existé durant notre adolescence, auraient alors été la trame sonore de nos vies. Avec beaucoup d’humour, les deux complices Josée et Lucy nous livrent des chansons qui parlent des petites épiphanies de la vie quotidienne : comme quand tu fouilles dans le tiroir d’un coloc et que tu trouves un objet qui s’avère être un accessoire d’aquarium et non un jouet sexuel ou quand tu réalises que, lesbienne et avec un accent des Maritimes, toi et Ellen Page, vous êtes pas mal sur la même page. Expressive et attendrissante, Josée Caron a un charme à tout casser et la voix parfaite pour se faire donner la réplique par Lucy Niles, dont la désinvolture et le charisme boyish ramène l’ensemble vers quelque chose de plus garage, de plus grunge. Leur sincérité est désarmante, leur complicité et leur plaisir à être sur scène, contagieuse. Et c’est probablement cette authenticité qui fait de Partner un petit joyau dans l’univers des bands qui se prennent trop au sérieux : les filles rockent avec une énergie juvénile qui souffle et décoiffe comme un véritable vent de fraîcheur.
Si on a eu droit au “segment lesbien de la soirée”, comme disait Josée, il y a quelque chose de profondément réjouissant et libérateur pour toutes et tous à écouter Partner revendiquer son identité lesbienne. Outre lignée musicale (et la lutte sociale) au sein de laquelle le groupe s’insère ainsi, Partner se sert du punk-rock dans son esprit d’origine: libre, revendicateur, avec une énergie brute qui envoie promener les conventions et qui agit en quelque sorte comme une communion entre un paquet d’individus uniques et différents qui se retrouvent dans la musique. Amen. (Sarah Bélanger-Martel)
We are wolves
L’album, qui sortira le 30 septembre, est déjà décrit comme étant un album qui ose, et je pense qu’avec la performance qu’on a eue au FME, oser est vraiment le mot qui décrit leur univers. Se foutre des conventions comme ils le font, eux seuls peuvent le faire avec autant d’assurance. Les lumières, l’habillement, les voix et les pièces qui s’imposent comme un coup de poing dans la face, je vous jure que c’était la parfaite combinaison pour terminer la première soirée du FME en beauté. (Karina Tardif)
Voici l’album photo de Marie-Clarys Taillon et Sébastien Ouellet:
Des étudiants ont rempli le Grand Salon de l’Université Laval hier soir pour fêter le retour à l’école et ils n’ont pas été laissés en reste. Avec une programmation éclectique, mais cohérente, la CADEUL a bien choisi ses artistes pour que le party lève.
En entrée, De la Reinenous a offert son tout premier spectacle. Le groupe de Québec, qui se préparait depuis septembre, est pourtant moins novice qu’il n’y paraît : ses membres, Jean-Étienne Collin Marcoux (batterie), Vincent Lamontagne (guitare et basse) ainsi qu’Odile Marmet-Rochefort (voix et claviers), sont issus de plusieurs groupes locaux et sont plutôt habitués à jouer ensemble. C’est donc une musique assurée, bien ficelée qu’ils ont livrée hier au public qui se rassemblait lentement autour de la scène. La salle, devenue pratiquement pleine, a pu se mettre dans l’ambiance avec la musique envoûtante, électro-rock aux ambiances trip-hop du groupe.
Après une entrée en matière plus downbeat, We Are Monroe s’est installé sur scène avec son rock alternatif teinté de punk. Côté musique, on pourrait faire plusieurs parallèles tantôt avec la musique de The Killers, tantôt avec celle de Billy Talent. Ils ont livré une performance énergisante parsemée de finales endiablées. Malgré le fait que le micro et la guitare du chanteur étaient difficilement audibles, le tout a plu à la foule qui se dandinait au son de leurs deux guitares.
On sentait la fébrilité monter au sein du public juste avant l’arrivée de We Are Wolves. Tête d’affiche du Show de la Rentrée, ils ont déjà fait leurs preuves de nombreuses fois depuis leur formation en 2000. Leur musique électro-rock aux teintes post-punk et pop, inimitable, était ce qu’il fallait pour faire exploser la fête. Aussi survoltée que les membres du groupe, la foule s’est déchaînée jusqu’à la toute fin, y allant à cœur joie de bodysurfing, de moshpits et même de quelques stage dive. Il faut cependant noter que tout ce fun s’est fait dans une atmosphère sympathique. Le groupe s’est gâté avec un rappel de deux chansons en terminant avec Magique, une pièce culte du groupe et que plusieurs ont su reconnaître.
Pour bien terminer la soirée, Fonkynsonest monté sur scène avec ses tables tournantes de DJ et son nu disco, un style proche de l’électro-house. Le public, un peu plus dissipé, s’adonnait à différentes façons de faire le party. Près de la scène, on écoutait en dansant ou en opinant de la tête. À l’arrière, on pouvait apercevoir des danseurs de Tektonik et de plusieurs autres styles (dont le swing, oui oui !) se donner sur le plancher de danses. D’autres profitaient simplement de l’ambiance pour prendre une bière.
Le Show de la Rentrée, plus survolté que l’année précédente, fut en effet une belle réussite. Regroupant l’originalité de certains groupes et la formule gagnante des autres, le mélange était bien dosé entre découvertes et ambiance. Il faut aussi faire une mention spéciale pour l’éclairage qui, tout au long, a été manié d’une main de maître par Kevin Savard.
Le 20 janvier prochain, une soirée haute en couleur attend les étudiants de l’Université Laval. En effet, grâce à la CADEUL, quatre groupes fouleront la scène du Grand salon pour un concert décapant et totalement gratuit pour tous!
Dès 21h00, un tout nouveau groupe, directement du Pantoum, fera son premier concert à vie. De La Reine, composé de Jean-Étienne Collin Marcoux (Beat Sexü), Odile Marmet-Rochefort (Men I Trust) et Vincent Lamontagne (X-Ray Zebras), proposera au spectateur pour la toute première fois leur nouveau matériel. À quelles sonorités devons-nous nous attendre? Nous le saurons le 20 janvier au Grand salon.
Le trio sera suvi de We Are Monroe à 22h00. Avec leur son punk et l’attitude qui vient avec, le quatuor viendra interpréter les pièces de leur très petit EP de trois pièces paru en mars dernier. Gageons que de nouvelles chansons seront aussi au rendez-vous.
La tête d’affiche du show de la rentrée hivernale 2015 est nul autre que We Are Wolves. Dès 23h30, le groupe revient dans la Capitale-Nationales après un passage très couru au SPOT l’été dernier. Cette fois-ci, le trio apporte avec lui de nouvelles compositions d’un album à paraître très prochainement en ce début d’année 2016.
Finalement, pour les fêtards, un DJ set de Fonkyson sera proposé dès une heure. Signé par Lisbon Lux Records, le dj d’origine française maintenant installé à Montréal fera lever le party avec un son House et disco.
La saison des festivals tire à sa fin. Par contre, le week-end dernier, une petite ville de la Montérégie offrait un festival urbain très intéressant : Agrirock. Étant malheureusement pris avec de nombreux concerts à Québec et le MRCY fest à Laval, j’ai seulement pu assister à une soirée de festivités dans un magnifique bar/salle de spectacle de la ville. C’est donc au Zaricot que j’ai pu voir à l’œuvre Belmondo, Ponctuation et Chocolat.
Le tout débute è 20h30 tapant avec un concert de trente minutes de la formation maskoutaine Belmondo. Ayant sorti un EP intitulé Tempête des corneilles en juin dernier, le groupe se présente en grande forme devant un Zaricot encore très peu rempli. Ayant une sonorité s’apparentant plus au rock lourd, voir parfois metal, sur le EP, en concert c’est un peu plus léger. Le chanteur se permet beaucoup d’expressions et une voix plus près du courant punk. Le groupe a joué en entier Tempête des corneilles et la foule a apprécié le tout. Passage éclair, mais très énergique qui a su rallier quelques fans de plus pour les Montréalais.
C’est au tour des frères Guillaume et Maxime Chiasson de prendre la scène avec leur projet Ponctuation. Directement de Québec, les deux musiciens ont présenté leur dernier opus La réalité nous suffit au public maskoutain. En formule trio avec Laurence Gauthier Brown à la basse et au clavier, le groupe nous en met plein la vue. Avec sa stature impressionnante, Guillaume est énergique et très en voix. Le son est impeccable et la foule grandit à vue d’oeil. Faisant quelques blagues ici et là, le concert passe comme un coup de vent. La grille de chansons incluait quelques pièce de 27 Club, leur précédant opus. La barre était haute pour la troupe de Jimmy Hunt, car les 45 minutes de Ponctuation étaient assez puissantes.
C’est donc aux alentours de 22h30 que Jimmy Hunt et sa bande entrent en scène sur la pièce Sois Belle de leur album Piano Élegant. C’était mon baptême de feu de Chocolat. Je suis un grand fan du travail solo de Hunt ainsi que du groupe, mais je n’avais jamais vu l’oeuvre en spectacle. Ayant l’air d’une vieille bande de metalleux, spécialement le bassiste, l’équipe fait dans son rock psychédélique par moments. le concert est décousu, sympathique et énergique. C’est ce qu’on s’attend du groupe quand on en connait un peu plus sur son historique. Emmanuel Éthier s’est joint à la mouture 2015 de Chocolat en tant que réalisateur et guitariste. Un superbe choix, autant musicalement que scénique. La chimie entre Hunt et Éthier est superbe à voir. Ils sont des collaborateurs de longue date et ça transparaît sur scène. Les pièces Burn Out et Tss Tss étaient jouées à la perfection. La voix de Jimmy Hunt était parfois trop en arrière plan, mais ça semble être voulu dans l’esprit plus rock du groupe. Mettant l’accent sur leur dernier opus Tss Tss, les fans de la première heure n’ont tout de même pas été déçus, car le groupe a interprété quelques pièces de Piano Élegant. Le public a eu droit à une super soirée rock au Zaricot en ce deuxième jour du Agrirock 2015. Jimmy Hunt a même quitté la scène pour se rapprocher de son public pour leur en mettre plein la vue.
J’aurais adoré me promener dans le centre-ville de Saint-Hyacinthe et découvrir tous les artistes qui ont performé pendant Agrirock. Je pense entre autres au show surprise d’Anatole, aux concerts très souvent mémorables de We are Wolves et de l’ambiance festive de Canailles. La vie étant faite de choix, j’ai dû manquer tous ces bons artistes, mais ce n’est que partie remise, car l’an prochain, Agrirock, tu fais partie de ma tournée des festivals sans hésitation.
Voici notre dernière galerie de photos du Festif 2015. Vous y verrez Antoine Corriveau, Louis-Philippe Gingras, Pierre Kwenders, Dylan Perron et Elixir de Gumbo, Dany Placard, Mara Tremblay, Radio Radio, Alex Nevsky, Les trois accords, Chocolat et We Are Wolves. Ainsi que Dear Criminals.
Après la fin du show des Trois accords le samedi soir, y’en a beaucoup qui seraient retournés se coucher. En fait, c’est ce que notre vieux rédacteur en chef et sa charmante conjointe ont fait en se dirigeant tout droit vers le camping, où un feu de joie réunissait déjà quelques festivaliers. C’était tranquille et bon enfant (au nombre d’enfants présents autour du feu, j’espère bien!). Pendant ce temps, notre jeune exploratrice Tatiana Picard a continué le party en allant voir Chocolat et We Are Wolves.
Chocolat
(Par Tatiana Picard) Ça sentait un peu beaucoup la fébrilité (entre autres) dans le sous-sol de l’église de Baie-Saint-Paul samedi soir. Normal : les gars de Chocolat ne débarquent pas souvent en ville. C’est quoi, Chocolat? Vous connaissez (je l’espère) Jimmy Hunt et sa Maladie d’amour? Eh bien, Chocolat, c’est le projet de groupe qu’il avait lancé plusieurs années auparavant. On parle ici d’un rock garage franco aux accents vintage des plus sexy. Ils nous avaient offert l’excellent Piano élégant en 2008, puis Tss Tss à l’automne dernier. Visiblement relax et en parfaite maîtrise d’eux mêmes, les gars ont ratissé large dans leur répertoire et ont livré la marchandise avec un savoir-faire remarquable malgré quelques petits pépins techniques et une heure tardive faisant en sorte que la foule semblait plus ou moins en mesure d’apprécier véritablement la valeur musicale du spectacle… À revoir absolument.
We Are Wolves
(Par Tatiana Picard) Mine de rien, We Are Wolves roule sa bosse depuis quinze ans déjà! Fort de quatre albums difficilement qualifiables en termes musicaux – disons un électro-punk qui décape? – le trio montréalais a pris le relais dans le sous-sol de l’église avec une fougue grandissante. On peut dire que les beaux garçons ont pris de l’assurance et de la maturité « depuis le temps »! Difficile de lire autres choses que du plaisir et de la joie dans leurs doux visages (quand on a enfin pu les voir). WAW aura réussi à faire monter le thermomètre du sous-sol encore de quelques degrés malgré une heure très tardive.
Dimanche 26 juillet
Dear Criminals
(Par Jacques Boivin) Difficile de trouver meilleure façon de conclure notre Festif (Désolé Guillaume, on se reprendra!) que le trio Dear Criminals. Tout d’abord prévu au Quai, le spectacle a été déplacé sous le chapiteau (qu’on a ouvert de tous les côtés pour l’occasion). Le trio composé de Frannie Holder et Vincent Legault (Random Recipe) ainsi que de Charles Lavoie (betalovers) nous a offert une prestation toute en douceur, dans un minimalisme qui n’est pas sans rappeler The XX tout en ayant une identité très forte, voire unique. Les voix de Lavoie et de Fran se marient à la perfection et il se dégage dans cette musique une tension qui peut surprendre pour un spectacle présenté à midi.
C’est quand même drôle, c’était la deuxième fois en quelques semaines seulement que Dear Criminals jouait le midi, devant un public bigarré, composé de nombreuses familles. Ça tombe bien, c’est exactement le genre de musique brillante qu’un parent mélomane aimerait présenter à ses enfants.
Il est juste dommage que le mauvais temps ait obligé le groupe à se produire en un endroit couvert. Avec le fleuve derrière, ça aurait été génial. Dear Criminals mérite un retour.
Notre bilan du Festif
Ça faisait cinq ans qu’on entendait parler du Festif. Cinq ans qu’on entendait parler de cette bande de jeunes et joyeux drilles qui réussissent à tirer leur épingle du jeu et à croître sans devenir un de ces festivals un peu froids et impersonnels. Je voulais aller faire mon tour ces deux dernières années, mais la vie étant ce qu’elle est (n’oublions pas qu’ed.c était un projet solo à l’époque), j’ai dû m’abstenir. Cette année, comme nous faisions une tournée (éreintante, en passant) des festivals, nous avons sauté sur l’occasion et nous sommes débarqués en gang.
Ça fait depuis la fin de l’hiver que Clément Turgeon, directeur général, me dit à chaque occasion « tu vas voir, tu vas tripper ». Ce n’était pas que du marketing, c’était vraiment sincère. Je crois que cette sincérité de la part même de l’organisation, cette passion transparente et contagieuse qui anime les membres du comité organisateur et les nombreux bénévoles du Festif, nous a fait baisser nos gardes et aller à Baie-Saint-Paul dans un état d’esprit complètement ouvert. D’habitude, on arrive, on assiste au spectacle, on analyse la prestation, on a quelques coups de coeur çà et là, puis on repart à la maison.
Un ami à moi a ri quand j’ai pris une photo de mon badge média du Festif, disant que ça démontrait le budget de l’organisation. Non, man. Ça montre surtout les priorités de cette organisation-là : toute l’énergie est placée dans l’expérience du festivalier. Une programmation bien montée, en crescendo, avec de magnifiques spectacles en douceur en début de journée pour se terminer en fête complètement débile aux petites heures du matin. Des sites à proximité l’un l’autre (sauf le quai, mais la navette en vaut la chandelle, croyez-moi), une animation incroyable.
Tous les médias auront parlé de la qualité de la bière servie aux festivaliers, et ce, avec raison. Choisir ce partenariat avec la Microbrasserie Charlevoix doit coûter très cher au Festif. Non seulement doit-on faire une croix sur les généreuses commandites des grandes brasseries, mais en plus, quand la bière est bonne, on a tendance à la boire avec une plus grande modération. Mais on comprend pourquoi certains blogues musicaux en parlent plus que de la musique. Elle est bonne à ce point. En plus, elle était servie dans des verres réutilisables! Finis les amas de verres et de canettes au sol!
Cet accent sur les produits de la région, on adore. Les gens de Charlevoix sont fiers de ce qu’ils font et ça se ressent. Les restaurateurs du coin mettent un accent particulier sur les produits locaux. Même la poutine de chez Tony & Charlo (excellente place tenue par des jeunes, en passant, on y a adoré notre expérience) peut se targuer d’être locale à cause de ses ingrédients!
Comme le dit si bien notre ami Mickaël Bergeron, on a souffert à quelques reprises du manque de toilettes au sous-sol de l’église. On sait déjà que des correctifs seront apportés pour les prochaines années. Tant mieux, parce que le dimanche matin, même les toilettes du chapiteau étaient limites.
Je sais que les ressources sont passablement limitées, mais on a souvent entendu parler du manque d’information disponible. Tous ceux qui étaient branchés sur les médias sociaux ou qui possédaient l’application mobile du Festif n’avaient pas de problème, mais malheureusement, ce n’est pas l’ensemble de la clientèle qui possède un téléphone intelligent. Quelques bénévoles affectés à l’information et visibles de loin pourraient être utiles. Peut-être y en avait-t-il, mais nous ne les avons pas vus de la fin de semaine.
Une scène surélevée, ce n’est pas juste un caprice de stars, dans certaines situations, ça peut aussi être un avantage, et pas juste pour mieux voir les artistes. Quand ça brasse comme au show de Galaxie, une scène surélevée permet au spectateur d’en avant d’avoir un point d’équilibre sur lequel il peut s’appuyer. Je ne sais pas combien de fois je suis passé à un doigt de perdre l’équilibre et pourtant, j’étais sobre et je pèse quelques centaines de livres! Et je ne dis pas ça que comme trouduc qui veut prendre des photos en sécurité, je le dis comme fan malade de Galaxie qui est arrivé le premier dans la file pour les voir! Heureusement, il n’y a pas eu d’incident, mais les agents de sécurité étaient visiblement nerveux. Juste un pied ou deux de plus (probablement le maximum acceptable dans les circonstances), ça aurait fait des miracles!
Cette façon incroyable de meubler les temps d’attente entre les prestations! Il y avait toujours quelque chose pour nous détourner l’attention de la scène entre deux shows sur la scène principale. Ça permet de préparer la scène en toute tranquillité tout en maintenant un niveau d’énergie assez élevé. Quoique je me demande si la prestation géniale de What Cheer? Brigade n’a pas un peu brûlé la foule à Reel Big Fish… ça a pris deux ou trois chansons pour qu’on s’en remette, on dirait.
On ne peut pas ne pas parler de la série Les imprévisibles. Ces prestations (vraiment) impromptues, annoncées pas mal à la dernière minute, étaient une excellente idée. L’idée n’est pas nouvelle, on y avait déjà goûté avec les #PopUpFEQ il y a à peine quelques jours. Mais l’exécution, elle, était impeccable. Et surtout, ORIGINALE. Fred Fortin en homme-orchestre dans un entrepôt de bière? Mets-en! Karim Ouellet sur la terrasse du bar d’un des hôtels les plus classe de Charlevoix? Un ballon de cognac ou un verre d’excellent vin à la main? Oh que oui! Dylan Perron et Elixir de gumbo qui joue acoustique sur une table de pique-nique parce qu’il y a quelques pépins techniques? Une autre preuve que c’est avec des citrons que les meilleurs font de la limonade! Louis-Philippe Gingras qui joue au dépanneur pendant que le préposé continue de servir les clients? You bet! Caltâr-Bateau qui fait une petite prestation surprise dans la cour du gîte Terre-Ciel? Wow. Et Mara. Oui, Mara. Seule au piano ou à la guitare. Qui émeut et bouleverse encore. Elle qui craignait de ne voir personne ce week-end, la voilà en train de nous redonner tout l’amour qu’elle avait reçu la veille! Je l’ai manquée, encore une fois. J’ai envoyé ma copine couvrir le show, encore une fois. Et elle est revenue les yeux tout pétillants, encore une fois. Franchement, bravo pour ces petits concerts!
Organisation impeccable au camping. Non, il n’y avait pas de douche, mais on était avertis d’avance et on venait en connaissance de cause. Les points d’eau étaient suffisants et il était surprenant de voir que les toilettes sont demeurées relativement propres toute la fin de semaine! Le feu de joie était magnifique et l’ambiance qui y régnait était géniale. C’était peut-être plus difficile de dormir pour un pépère comme moi, mais au moins, c’était vachement agréable d’entendre de nombreuses personnes crier OUI, MONSIEUR! en chantant Le shack à Hector.
Quelques mots sur le respect : à part quelques crétins qui manquent de savoir-vivre (ils sont malheureusement partout, même parfois à côté de votre tente), les gens de Baie-Saint-Paul et d’ailleurs ont affiché un degré de respect d’autrui assez incroyable. Les incidents fâcheux ont été plus que rares et malgré tout ce que je dis à propos du show de Galaxie, même si ça brassait beaucoup, c’était parce que le fun était vraiment pogné dans la place, c’était pas un concours de blessures de guerre! L’écoute religieuse pendant Corriveau et Karim Ouellet montre aussi qu’on respecte beaucoup les artistes ici!
Ah, j’oubliais… on n’a pas encore vraiment parlé de musique!
Quel festival peut se vanter d’attirer aussi facilement un aussi grand nombre d’artistes au sommet de leur art? Des gens qui remplissent le Pigeonnier à Québec comme Galaxie ou Bernard Adamus (n’oublions pas que Galaxie s’est très bien tiré d’affaire devant près de 100 000 personnes au FEQ et que tous les médias en ont parlé à de nombreuses reprises), des vétérans qui en ont dedans (comme Charlebois, Reel Big Fish ou Les trois accords, qui ont vraiment été fidèles à leur réputation de groupe tight sur scène), des moments d’émotion en masse (Mara, Corriveau, Karim Ouellet en acoustique) et de belles découvertes qui se sont fait remarquer des festivaliers (Dylan Perron, Émile Bilodeau).
Et What Cheer? Brigade. Leur omniprésence vendredi et samedi, leur entrain tout au long du week-end, leurs prestations déjantées, que ce soit au beau milieu du parterre de la scène Desjardins ou à la sortie du sous-sol de l’église après le spectacle de Galaxie. Toute la ville en parlait comme d’un coup de coeur incroyable.
Si j’avais à choisir mon concert du Festival, ça serait Charlebois à coup sûr. À 71 ans, ce jeune homme pourrait en montrer à des artistes beaucoup plus jeunes et déjà beaucoup plus mous que lui. Un feu roulant de classiques que je connaissais tous par coeur et que j’ai chanté à tue-tête. Et ça fredonnait dans le pit photo, mes amis, ça fredonnait! Ces gens pourtant si sérieux et concentrés se sont laissés aller à plus d’une reprise! 🙂
Ça paraît même dans le travail des médias présents. Avez-vous lu les comptes-rendus de Marc-André Savard, sur VOIR? Écouté Émilie Rioux (de CHYZ) ou moi-même (à CKRL) parler des événements de la fin de semaine? Impossible d’analyser ce festival en demeurant vraiment neutre, on se laisse vraiment prendre au jeu.
Le plus difficile est à venir. Le Festif devra, une année de plus, gérer sa croissance. C’est un défi incroyable à relever : on veut toujours surpasser l’édition précédente. C’est un réflexe normal, mais il faudra faire attention : les assistances ne doivent pas être le seul facteur important. Le Festif doit garder sa personnalité qui lui est propre (et unique au Québec). On a pris les meilleurs éléments des grands festivals et on a mis ça à une échelle humaine, où les artistes se mêlent aux spectateurs pour assister aux shows ou faire du tourisme en ville. L’omniprésence des organisateurs, qui veillaient personnellement à la bonne marche de toutes les activités, est également un excellent signe. Même si cela veut dire des cernes jusqu’au menton pour le directeur général, qui était visiblement exténué, mais content du déroulement des activités. Je suis persuadé que Clément et ses collaborateurs (dont Anne-Marie et Charles, que j’ai croisés à de nombreuses reprises, ainsi que tous les autres, dont j’oublie le nom, mais dont le travail est aussi essentiel) trouveront encore le moyen d’être le plus grand des petits festivals encore longtemps.
Je pourrais continuer encore longtemps, mais ça serait inutile. Vous avez compris, on a adoré notre expérience. Il est certain que nous serons à Baie-Saint-Paul l’an prochain (ou peut-être cet hiver?). Il nous reste encore notre galerie de photos à publier dans ce dossier. Parce qu’une image vaut mille mots et parce qu’on veut vraiment vous montrer ce que vous avez manqué.