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  • Critique : Janelle Monáe – « The Electric Lady »

    Janelle Monae - Electric LadyDire que Janelle Monae est une artiste talentueuse relève du cliché grossier. Cette jeune femme, qui fait tout pour qu’on se concentre sur son oeuvre, est tout simplement unique, ne serait-ce que par l’étendue de ses influences et de la grande versatilité de son R&B, qu’on classe dans la soul psychédélique (drôle d’étiquette…).

    Son album précédent, The ArchAndroid, avait connu un grand succès critique et commercial. Il était donc normal que sa suite, The Electric Lady, soit plutôt attendu.

    Les attentes sont plus que satisfaites et les rares sceptiques sont confondus. Pendant plus d’une heure, Monae nous fait danser, tripper, sourire, tout en poursuivant là où The ArchAndroid nous avait laissés. Voyez-vous, madame Monae ne pouvait pas se contenter de remodeler la pop, il fallait qu’elle fasse ça dans une série d’albums-concept où The Electric Lady constitue les quatrième et cinquième mouvements. Elle fait une fois de plus appel à des collaborateurs de talent (Prince, Solange, Erykah Badu, Miguel) qui viennent apporter leur touche personnelle.

    C’est bon? Oh, oui! Dès les premières mesures de l’ouverture du mouvement (Suite IV Electric Overture), on est transportés dans un genre d’hybride R&B où le western-spaghetti semble croisé avec de la soul. Elle se paie ensuite le luxe d’une chanson sensuelle remplie de guitares et de… Prince dans Givin’ Em What They Love. Oui, message. Le premier simple, Q.U.E.E.N., avec Erykah Badu, est un bijou d’une grande beauté, et on ne parlera pas de la richesse de l’interprétation!

    La pièce-titre, Electric Lady, interprétée en collaboration avec Solange, qui partage d’ailleurs un grand nombre de qualités avec Monae (dont une grande authenticité), est une autre bombe hybride qui sera un immense succès sur les pistes de danse.

    Parlant d’immense succès sur les pistes de danse, des pièces beaucoup plus lentes comme Primetime (avec Miguel), sensuelles à souhait, mettent le gros plain cochon au goût du jour.

    J’aurais envie de vous parler de toutes les chansons comme je l’ai fait pour d’autres albums, mais il y en a 19, elles sont pas mal toutes excellentes et franchement, je préfère les danser plutôt que les décrire.

    Ce qui importe vraiment, c’est l’interprétation sans faille de Monae et de ses incroyables choristes. Et les guitares électriques. Man, le solo sur We Were Rock n’ Roll! Avec les choristes qui chantent limite gospel…

    Bon, vous comprenez, c’est comme ça jusqu’à la fin. On veut arrêter d’en parler, mais il ressort toujours un petit détail ultra cool. Le ukelele sur Dance Apocalyptic. L’ambiance James Bond sur Look Into My Eyes. Et ainsi de suite. Pendant plus d’une heure.

    Dans un univers pop où tout semble faux et fabriqué, et où les défauts sont corrigés, un long album riche comme The Electric Lady est une petite révolution en soi. Un album que vous allez encore écouter à pareille date l’an prochain.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=tEddixS-UoU&w=480]

    Ma note : offset_9

    Jacques Boivin

    10 septembre 2013
    Albums
    9/10, Critique, Janelle Monae, septembre 2013, The Electric Lady
  • Critique : Grouplove – « Spreading Rumours »

    Grouplove - Spreading RumoursSi on voulait décrire le groupe californien Grouplove à un néophyte, on pourrait tout simplement dire : « Tu connais Bon Iver? Ben c’est exactement le contraire! »

    Même s’ils sont parfois brouillons et font un peu n’importe quoi, les cinq membres de la formation (et amis inséparables) ont une énergie qui ferait pâlir d’envie un Alex Ebert sur le speed et une joie de vivre absolument contagieuse.

    Leur premier album, Never Trust A Happy Song, était une suite jouissive de pièces vitaminées parfaites pour faire la fête. Et c’est encore plus vrai sur scène, où ils entrent en communion parfaite avec leurs fans, tout aussi déjantés qu’eux. J’ai rarement eu autant de plaisir que lorsque j’ai vu Grouplove à Bonnaroo en 2012.

    On comprendra donc que j’étais un peu fébrile lorsque j’ai appris que le groupe enregistrait un deuxième album. Le premier échantillon, la pièce Ways to Go, aura fait décupler les attentes des fans. Une vraie bombe pop, beaucoup plus riche en synthés que ce que le groupe nous avait habitués. Est-ce que le groupe allait entreprendre un virage étonnant?

    Aucune inquiétude, dès la première écoute de Spreading Rumours, malgré une présence plus marquée des claviers, on a affaire au même groupe, qui fait un peu n’importe quoi, mais qui le fait avec un bonheur contagieux!

    En ouverture, I’m With You a de quoi étonner avec ses claviers omniprésents et ses rythmes électroniques. Même Christian Zucconi commence en chantant plutôt qu’en criant! Mais à mesure que la chanson avance, qu’Hannah Hooper fait ses Ah Ah Ah et ses Oh Oh Oh si reconnaissables, que la batterie s’excite, on se rassure. Borderlines And Aliens suit immédiatement (littéralement, sans aucune espèce de pause). Et cette chanson, c’est du pur Grouplove. Des riffs accrocheurs, une basse super funky, et Zucconi et Hooper qui se laissent complètement aller. Ça y est, on saute partout dans le salon, la power pop du quintette californien nous envahit et notre copine demande de baisser le son parce que franchement, Zucconi, elle est pas capable.

    Schoolboy est aussi rock que sa précédente, mais je dois avouer qu’elle me plaît un peu moins. Peut-être parce qu’on a tendance à oublier son existence dès les premières mesures de Ways To Go, une chanson construite presque parfaitement, avec ses couplets tranquilles suivis d’un refrain qui se chante en bondissant!

    Shark Attack est chaleureuse et s’écouterait bien sur le bord de la plage avec un petit drink rafraîchissant. C’est un peu comme si de la vitamine D sortait de vos haut-parleurs. C’est ensoleillé de même! La voix de Hooper se marie encore aussi bien aux cris de Zucconi, comme le démontre la très edwardsharpesque Sit Still, une autre de ces relatives pauses qui permettent de donner un break aux pieds tout en nous obligeant presque à taper des mains.

    Hippy Hill est une de ces pièces plus lentes que j’aime moins de ce groupe, mais je dois avouer que les sonorités d’inspiration dubstep ont un petit quelque chose de spécial. Le refrain de What I Know, une chanson plus power que pop, rappelle vaguement un croisement entre Weezer et les Campesinos. Après quelques écoutes, on ne peut que conclure que cet album est truffé de références et de clins d’oeil de toutes sortes. Mais ces références n’enlèvent rien, heureusement.

    Didn’t Have to Go est la girlie song de l’album, où Hannah Hooper prend totalement les devants et fait une Katy Perry d’elle-même. Bitin’ The Bullet a un petit côté psychédélique… OK, un GROS côté psychédélique où les membres du groupe ont l’air d’en avoir fumé de l’excellent.

    News to Me est une autre chanson où on reconnaît facilement la signature du groupe, à une nuance près : comme il arrive souvent sur Spreading Rumours, Zucconi et Hooper s’échangent les couplets d’une même chanson, ce qu’ils n’avaient pas vraiment fait sur Never Trust… Raspberry a un petit côté Pixies et un refrain absolument accrocheur. À mon avis, ça va tourner sur les radios friandes d’indie.

    Save the Party for Me termine Spreading Rumours en beauté, en finesse et avec une sobriété surprenante pour un groupe qui ne fait pas dans la dentelle. Encore un heureux mariage entre Hooper et Zucconi… et une guitare.

    Comme Never Trust A Happy Song, Spreading Rumours aura certainement ses détracteurs. Si vous aimez juste les chanteurs à la voix d’or, oubliez Grouplove. Zucconi crie plus qu’il ne chante et parfois, ça peut être fatiguant. Mais cette façon de faire cadre parfaitement avec l’énergie du groupe, une énergie décuplée pendant les spectacles. En fait, même si on a beaucoup de plaisir à les écouter à la maison, les pièces de Spreading Rumours semblent, pour la plupart, avoir été écrites pour être jouées live et faire danser encore plus les fans déchaînés dont je fais partie.

    Non, l’album n’est pas parfait, loin de là. La girly song de Hooper, bien que plus dynamique que ce qu’on avait sur l’album précédent, me laisse plutôt froid. Et puis faut se l’admettre, on aurait pu se passer d’une ou deux chansons (News to Me, par exemple) sans que l’album n’en souffre trop.

    En résumé, sans être l’équivalent indie pop d’un OK Computer, Spreading Rumours permettra à Grouplove de faire le plein de nouveaux fans sans s’aliéner ceux de la première heure. En plus, il s’agit d’un album idéal pour éloigner les premières neiges et réchauffer le dehors cet automne… un automne dansant, on dirait bien!

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=VGvHnDeS12o&w=480]

    Ma note : offset_7

    Jacques Boivin

    9 septembre 2013
    Albums
    7/10, Critique, Grouplove, septembre 2013, Spreading Rumours
  • Critique : Neko Case – « The Worse Things Get, The Harder I Fight, The Harder I Fight, The More I Love You »

    Neko Case - The Worse Things GetNeko Case, ce n’est pas votre nunuche à la voix d’or qui aime se dénuder. Bien au contraire!

    Si l’auteure-compositrice-interprète de 42 ans est connue et appréciée aujourd’hui, c’est parce qu’elle a travaillé fort pour se faire connaître, que ce soit en solo ou par sa participation au groupe The New Pornographers. Elle a connu la consécration lorsque son album précédent, Middle Cyclone, a atteint la troisième position du Billboard.

    Puis est arrivé ce passage à vide, cette série de crises dans la quarantaine. Case a perdu son père, puis elle a vécu la dépression. The Worse Things Get…, c’est un peu une catharsis, une façon de faire sortir tout le méchant. Un album fait pour se faire du bien plutôt qu’un album fait pour plaire aux autres. Ça donne une galette difficile à digérer à la première écoute, mais on finit par tomber sous le charme.

    Il s’agit d’un album mélangeant pop, rock, folk et un soupçon de country. Plutôt éclectique, mais sans ce sentiment que Case s’est lancée partout. Il y a ce fil conducteur, ce besoin de sortir le méchant, qui est omniprésent du début à la fin.

    On portera une attention particulière à des chansons comme Man (la plus rock de l’album), Calling Cards et Afraid (deux chansons beaucoup plus introspectives).

    Je dois avouer que je ne suis pas le plus grand fan de Case. Mais The Worse Things Get… mérite mon plus grand respect et on ne peut qu’espérer que son écriture et son enregistrement ont su panser ses plaies.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=unNa-9qGkfI&w=480]

    Ma note : offset_7

    Jacques Boivin

    9 septembre 2013
    Non classé
  • Critique : Volcano Choir – « Repave »

    Volcano Choir - RepaveJustin Vernon a mis Bon Iver sur la glace, le temps de savoir composer avec l’immense succès qu’il a connu. Ça n’a pas empêché ce boulimique créatif de se lancer dans toutes sortes de projets (allant même jusqu’à se partir un petit band de soul-rock – les Shouting Matches – ou à mettre sa main un peu partout sur le dernier Kanye).

    Volcano Choir est un de ces à-côtés de Vernon, un mariage entre le collectif post-rock Collections of Colonies of Bees et le troubadour d’Eau Claire, Wisconsin. Le premier album, Unmap, avait connu un certain succès d’estime et se distinguait quand même pas mal de For Emma, Forever Ago, le premier album de Bon Iver.

    De son côté, le nouvel album, intitulé Repave, semble la suite logique de Bon Iver, tant dans l’atmosphère que dans les instrumentations et la voix de Vernon. Tout y est : la voix de fausset, le plus que parfait mélange d’instruments acoustiques et de synthés, l’atmosphère froide, mais intense. Mais en mieux. Comme si Collections of Colonies of Bees avait donné à Vernon le peu qui lui manquait pour dépasser ses propres limites.

    Ça commence dès les premières secondes de Tiderays. Les premières secondes laissent toute la place à un orgue, qui est rejoint rapidement par une guitare acoustique au son pur et à la voix en plusieurs couches de Vernon. Évidemment, on n’en reste pas là. L’intensité grimpe lentement et on a des frissons quand la chanson se termine. Acetate bouge un peu plus, et il fait bon d’entendre d’autres voix que celle de Vernon dans les choeurs.

    Comrade est du pur Vernon. Couplets ultra-atmosphériques, mais relativement calmes, ce qui ne nous empêche pas de savoir que le refrain va nous en mettre plein la gueule. Les attentes sont plus que satisfaites, on voit nos poils se hérisser instantanément. Émotion pure qui se poursuit sur Byegone, une des pièces les plus solides de l’album, qui se laisse dévoiler lentement pendant que Vernon chante avec un rythme presque Rn’B (écoutez comme il faut et fermez les yeux, vous allez voir le flow, je vous jure!).

    Alaskans est belle comme une soirée d’hiver sur le bord du foyer. Vernon sort sa voix grave (qui ressemble donc à celle de Chris Martin, de Coldplay – peut-être pour ça qu’il préfère chanter en falsetto). Dancepack est une des rares chansons de l’albums qui donne au moins le goût de taper dans les mains pendant que Vernon nous invite à prendre note qu’il y a toujours un trou dans notre coeur. Keel, un autre de ces crescendos dont Vernon a le secret, nous porte à croire qu’un doublé Justin Vernon-Patrick Watson constituerait une soirée parfaite que rien ne pourrait jamais battre musicalement. Rien à redire sur Almanac, une clôture géniale qui résumé très bien l’album.

    Comme le reste de l’oeuvre de Vernon, Repave est un album qui se déguste les yeux fermés, l’attention totalement portée sur la musique douce, mais intense de Volcano Choir. Quand Almanac se termine (beaucoup trop tôt), on a l’impression de sortir d’un rêve teinté de blanc, de froid, de neige. Vernon et ses acolytes poussent encore plus loin la douce mélancolie et ils réussissent à se surpasser, ce qui est une tâche difficile quand on a déjà quelques-uns des plus beaux albums des 10 dernières années derrière la cravate.

    Si Vernon a de la misère à composer avec le succès, il n’a aucun mal à composer de la bonne musique.

    À écouter l’esprit et le coeur ouverts.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=f4dZbJHT7_4&w=480]

    Ma note : offset_9

    Jacques Boivin

    1 septembre 2013
    Albums
    9/10, Critique, Justin Vernon, Repave, septembre 2013, Volcano Choir
  • Critique : Sunny Duval – « Amour d’amour »

    Sunny Duval - Amour d'amour

    Vous avez certainement déjà vu ou entendu Sunny Duval. Il est omniprésent. Il a fait partie des Breastfeeders, remplacé brièvement Jean-François Pauzé des Cowboys Fringants, fait la fête avec de nombreux artistes montréalais, écrit des livres et des chroniques et il a même osé enregistrer deux albums solo.

    Amour d’amour est le troisième album de François « Sunny » Duval, un album enregistré en partie en Louisiane (et ça paraît) et où le rock n’ roll côtoie le country et la musique cajun. Disons-le tout de suite, Duval n’est pas un chanteur à voix. Elle est juste, elle est correcte, mais ce n’est pas l’instrument de Placido Domingo, mettons. Cependant, notre cowboy rockeur, séduisant comme dix, sait s’adjoindre de jolies voix : Victoria Lord (qui a fait partie de Jolie Jumper) et une certaine Mara Tremblay (qui a vraiment l’air de s’amuser comme jamais… et d’avoir à nouveau vingt ans… ah, l’amour!).

    À votre avis, de quoi peut bien parler un album qui s’appelle Amour d’amour? Dix points pour tous ceux qui ont répondu l’amour! Duval chante l’amour, plus particulièrement le bonheur d’être en amour. Les déchirures, la douleur, la peine, à quelqu’un d’autre. Lui, il est fou d’elle, il aime ça quand on l’appelle son amour, il trouve donc que ça sent bon les fleurs d’oranger et il chante son country quand il est loin d’elle. Il donne à Ta face un air cajun irrésistible.

    Pas de doute, le gars est heureux en amour.

    La musique est à l’avenant : rock and roll uptempo, cuivres, guitares, mélodies entraînantes, beaucoup d’accents du Sud (country, cajun), exactement le genre de musique parfaite pour se remonter le moral.

    Non, ce n’est pas parfait, mais c’est sincère et sympathique. On n’est pas obligés de pleurer à chaque album, hein?

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=JGe9MXAkzcw&w=480]

    Ma note : offset_7

    Jacques Boivin

    28 août 2013
    Albums
    7/10, Amour d’amour, août 2013, Sunny Duval
  • Critique : Alex Nevsky – « Himalaya mon amour »

    Alex Nevsky - Himalaya mon amourJ’allais commencer cette critique en vous parlant de la machine Québecor qui a été mise à contribution pour la promotion du nouvel album d’Alex Nevsky. Puis, pendant que j’écoutais l’album, je me suis dit que Nevsky méritait beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux que de se faire traiter de saveur du mois.

    Himalaya mon amour is that good, qu’on dirait chez nos voisins. Si vous êtes de nature aventurière, arrêtez de lire maintenant et garrochez-vous chez votre disquaire pour acheter l’album. Aucun regret possible. Si vous avez besoin d’être convaincu, poursuivez…

    Tout à fait de son temps, référentiel à souhait, le deuxième opus d’Alex Nevsky chante l’amour de façon magistrale, avec des refrains remplis de ooooh et de aaaah, tout en gardant un savant équilibre parmi les ingrédients. On y reconnaît les clins d’oeil à Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, Arcade Fire, Patrick Watson, Karkwa, Perreau, Dumas et tous les autres, mais ceux-ci inspirent l’artiste au lieu de le pousser vers le plagiat.

    Himalaya mon amour, la pièce-titre au piano prédominant, constitue une entrée en matière langoureuse qui prépare l’auditeur à sa suite, Mieux vaut vivre pauvre, avec ses oooh et ses aaah obligatoires sur la scène indie pop en 2013. Les coloriés suit. Il s’agit d’une superbe chanson qui donne envie de danser, de taper dans les mains et de faire tournoyer sa partenaire. Cette chanson-là va tourner encore plus à la radio qu’On leur a fait croire, premier simple et premier clip de l’album, qui suit et qui est aussi magistrale. Nevsky est ludique, joue avec les mots et les sentiments, et il nous fait croire à l’amour. De son côté, La bête lumineuse, également uptempo, ajoute une touche de synthés, qu’on n’avait presque pas entendus depuis le début de l’album. La finale, d’une intensité incroyable, donne la chair de poule.

    Puis J’aurai des mains arrive. Le rythme de l’album ralentit et la mélancolie débarque. On pourrait croire que ce ralentissement de tempo, qui dure pas mal toute la deuxième partie de l’album, va nous ennuyer, mais c’est plutôt le contraire. Alors qu’on avait tendance à s’attarder au rythme et aux mélodies des cinq premières chansons, on s’intéresse tout à coup aux très belles paroles de Nevsky, qui fait mouche avec une chanson triste, mais pleine d’espoir. « L’homme est le plus beau des monuments quand il se tient debout ». Savoureux. Si tu restes est une chanson douce piano-voix qu’on écoute attentivement pour découvrir qu’il rend hommage à sa grand-mère.

    Tuer le désir est une de ces bombes qui commencent en douceur pour gagner en intensité au fil des secondes. Les choeurs donnent des frissons incroyables. On appelle ça des émotions, les amis. Pour Katharina et Je te quitterais, Nevsky troque son piano pour une guitare et se prête à un exercice de sobriété qui mettent une fois de plus sa plume en valeur. Disons que Nevsky semble avoir des ex pas très gentilles.

    Loin, à laquelle participent les voix d’anges des soeurs Boulay, est une belle chanson triste. Koh Tao, la seule pièce dans la langue de Cohen, ferme l’album en douceur en ne nous donnant qu’une seule envie : recommencer l’écoute de ce disque.

    Himalaya mon amour est d’une grande profondeur et méritera de nombreuses écoutes. Tassez-vous en haut, Nevsky est bien déterminé à prendre sa place parmi les meilleurs auteurs-compositeurs-interprètes du Québec. Ce deuxième album est un argument assez convaincant.

    Le buzz est tout à fait justifié.

    [youtube http://youtu.be/_XASYGn_2nc&w=480]

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    27 août 2013
    Albums
    8/10, Alex Nevsky, août 2013, Himalaya mon amour
  • Critique : Travis – « Where You Stand »

    Travis - Where You Stand

    Tiens, tant qu’à avoir fait deux critiques d’albums de chouchous de l’indie pop écossaise, allons-y avec un troisième…

    Connaissez-vous Travis? Pourtant, il s’agit d’un groupe qui roule sa bosse depuis une vingtaine d’années et qui a connu un certain succès en Europe. Why Does it Always Rain on Me ne vous dit vraiment rien? Sing? Side?

    Bon, OK, je vais les présenter. Il s’agit d’un groupe écossais qui joue de la pop intelligente et qui a ouvert la porte à des groupes comme Coldplay. C’est toujours bien orchestré, produit de façon professionnelle… on a envie de dire que c’est léché comme une crème glacée.

    Where We Stand est le premier album de Travis en cinq ans. Fran Healy, le chanteur, a pris le temps de bien recharger ses batteries avant de recommencer à écrire. Le résultat? Un peu mitigé, malheureusement. On ne demandera pas à Travis de se transformer en Franz Ferdinand et à rocker plus solidement, mais maudit que Where We Stand est tranquille. C’est bon, là. Un peu comme un bon grand verre de lait avant le dodo. C’est sain, c’est crémeux et ça aide à bien dormir.

    Pourtant, Mother, qui ouvre l’album, se voulait prometteuse. Arrangements complexes, Healy qui chante avec toute la subtilité qu’on lui connaît, question pertinente (« Why did we wait so long? »), belles harmonies, solo de piano avec des envolées vocales, un minimum d’intensité, vraiment, les espoirs sont très élevés. Ça continue avec Moving, une chanson pur Travis, couplet à voix grave, refrain à voix haute, et on recommence… C’est très efficace, on tape du pied, mais ça ressemble à tellement d’autres chansons indie pop 4/4… un peu décevant. Where You Stand est exactement dans le même moule.

    Il faut se rendre à la huitième pièce, New Shoes, pour entendre Healy et sa bande enfin sortir un peu de leur zone de confort. Et encore…

    Les pièces de Where We Stand sont toutes bien écrites et ont toutes leurs qualités. Le problème, c’est l’ensemble, un peu trop convenu à mon goût. À la longue, ça devient monotone. On va écouter une ou deux fois, on va intégrer à la liste de lecture aléatoire, et on va apprécier à petites doses par la suite.

    Dommage, après cinq ans d’absence sur disque, on aurait cru qu’il y aurait eu une plus grande urgence…

    [youtube http://youtu.be/TjKmQmsRlBk&w=480]

    Ma note : offset_5

    Jacques Boivin

    25 août 2013
    Albums
  • Critique : Franz Ferdinand – « Right Thoughts, Right Words, Right Action »

    Franz Ferdinand - Right Thoughts Right Words Right Action

    Alex Kapranos, chanteur de Franz Ferdinand, a toujours été très clair : son groupe fait de la musique pour faire danser les filles. Ça fait presque dix ans que les Écossais y parviennent sans trop de mal, même si les dernières années ont été plus difficiles.

    Right Thoughts, Right Words, Right Action, c’est un peu le retour en forme de Franz Ferdinand. Les mélodies, les riffs, la rythmique de la basse et de la batterie, tout est plus irrésistible que jamais et même les chansons plus lentes et langoureuses donnent le goût de taper du pied.

    S’il n’y a pas de coup de poing à la Take Me Out, on retrouve quand même d’excellents moments. Love Illumination est probablement la meilleure chanson que Kapranos ait écrite depuis son premier hit planétaire et elle représente fort bien le reste de l’album. Ce que Franz Ferdinand a perdu en agressivité, il l’a plus que regagné en subtilité et en finesse.

    Du bon pop-rock dansant et accessible comme il s’en fait de moins en moins. Non, ce n’est pas super cérébral, ce n’est pas un trip d’intello. C’est juste le fun. Il arrive parfois qu’on ait simplement envie d’avoir du plaisir. C’est ni plus, ni moins ce que Franz Ferdinand nous offre.

    Impossible de s’emmerder avec des pièces comme Bullet.

    Mais les gars, 35 minutes? C’est chiche. On commençait à peine à se réchauffer…

    [http://youtu.be/Ooq23i-QGBM&w=480]

    Ma note : offset_8

    Jacques Boivin

    25 août 2013
    Albums
  • Critique : Belle and Sebastian – « Third Eye Centre »

    Belle and Sebastian - Third Eye CentreLe groupe écossais Belle and Sebastian a presque 20 ans. Ceux qui me connaissent vous le confirmeront : je suis un fan fini et j’ai réalisé un rêve cette année lorsque Stuart Murdoch et sa bande se sont pointés au Parc de la Francophonie en ouverture du Festival d’été dans une prestation qui a semblé en dérouter quelques-uns.

    C’est un peu normal… le groupe aurait pu jouer ses plus grands succès, mais quand on part en tournée pour faire la promotion d’une compilation de b-sides et de pièces difficiles à trouver, faut s’attendre à ce que même les fans finis comme moi soient en mode découverte.

    Avec The Third Eye Centre (et sa pochette une fois de plus très concept), le groupe nous offre donc sa deuxième compilation du genre (quoique la première, Push Barman to Old Open Wounds se concentrait surtout sur les simples, faisant ainsi un beau cadeau d’introduction). Aussi bien vous le dire tout de suite, vous ne trouverez ni fil conducteur, ni grand succès (sauf le remix d’I Didn’t See it Coming qui se trouve sur le vidéoclip de la chanson – les synthés sont beaucoup plus présent). Cependant, l’album fait la part belle à Stevie et à Sarah, qui y chantent plus souvent que d’habitude. En plus, il y a quelques petits bijoux : la magnifique Suicide Girl, la super dansante Your Cover’s Blown (un moment de génie qui ne fitte pas avec le reste de l’oeuvre), la très folky Stop, Look and Listen et la très appétissante Meat and Potatoes.

    Soyons honnêtes : si vous ne connaissez pas le groupe, il n’y a rien de vraiment intéressant à vous mettre sous la dent (quoique vous pourriez aimer Your Cover’s Blown parce qu’elle est vraiment très, très, très le fun). Allez plutôt vous chercher If You’re Feeling Sinister et Write About Love, qui couvrent très bien les deux époques de B&S. Toutefois, si vous êtes un maniaque comme moi et que vous possédez même la discographie complète de Looper (je vous vois googler, là!), vous allez, comme moi, avoir du gros fun.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=RZZlcS50qzw&w=480]

    Ma note : offset_7

    Jacques Boivin

    23 août 2013
    Albums
  • Collaborateurs recherchés!

    Bon. Comme vous l’avez sûrement déjà constaté à de très nombreuses reprises, j’ai souvent des bourrées de travail qui m’empêchent de tenir ce blogue aussi à jour que je l’aimerais.

    Voyez-vous, même s’il s’agit d’un passe-temps pour moi et que je n’en tire aucun revenu, j’aimerais ça qu’on me lise un peu plus à l’extérieur de mon cercle d’amis qui sont déjà convertis à ma bonne parole.

    Pour cela, il me faut un blogue vivant et en activité. Des bourrées de 7-8 mises à jour pendant 10 jours pour ensuite imposer un silence radio pendant deux mois, basta! C’est pourquoi je sollicite votre aide.

    Si vous avez une belle plume et que vous aimeriez l’exercer, que vous êtes capable d’écrire de façon régulière des textes d’environ 500 mots, que vous êtes ouvert d’esprit, que vous maîtrisez votre grammaire, votre orthographe et votre ponctuation et que vous aimeriez partager vos propres découvertes et parler des spectacles que vous avez vus, j’aimerais vous avoir dans mon équipe. Où que vous soyez dans le monde.

    Si ça vous intéresse, écrivez-moi à l’adresse jacquesboivin arobas gmail point com.

    À bientôt!

    Jacques Boivin

    22 août 2013
    Nouvelles
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