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  • [SPECTACLE] Saam, Ego Death et Los en programme triple au Pantoum

    [SPECTACLE] Saam, Ego Death et Los en programme triple au Pantoum

    Hier soir je me rendais au Pantoum pour la première fois depuis un bon moment, à l’exception de ma visite dans la seconde partie du complexe musical lors du lancement VIP d’Anatole. J’allais donc gravir les marches en redoutant le capharnaüm des bottes et de manteaux qui semble-t-il est, depuis belle lurette, chose du passé. À la place, on trouve un sympathique vestiaire à mi-chemin pendant l’ascension et l’entrée de la salle est donc beaucoup plus dégagée qu’elle a pu être les années précédentes. La saison hivernale rendait habituellement mes visites au Pantoum à moitié périlleuses, ce qui fait que j’attendais une occasion en or pour retourner voir un concert sur place, mais aussi un concert qui ne commencerait pas trop tard, pour faire plaisir à mes vieux os.

    Saam
    SAAM (Photo: Marion Desjardins)

    C’est un programme triple avec deux bands de Québec et un de Montréal qui m’a donné l’occasion que j’escomptais et la soirée fût très agréable. C’est la formation rock délurée et légèrement psychédélique montréalaise SAAM qui ouvrait la soirée. La bassiste de Ponctuation Laurence Gauthier-Brown accompagnait le groupe pour l’occasion, alors que le bassiste habituel était en voyage en France. Le groupe promet un nouvel extrait en plein coeur de l’été et une parution longue durée pour la fin août peut-être, et les pièces qui ont été interprétées hier vont, pour notre plus grand bonheur, en partie figurer sur la galette à venir. La performance s’est déroulée sans faux pas, les compositions sont originales, les paroles étaient parfois difficiles à comprendre mais le chant éclectique et théâtral du chanteur-compositeur avait quelque chose de très divertissant qui complétait bien les compositions pop-psychédéliques de son crû. Une demie douzaine de chansons se sont succédées et les gens réunis sur place ont eu l’air d’apprécier cette entrée en matière fort à propos. Le titre fort efficace Cheville Blanche, tiré d’un court EP de deux pièces qui porte le nom de l’autre titre, « Vacance », était un moment fort de la performance et le EP est disponible gratuitement sur le bandcamp de l’artiste, si vous voulez un support audio pour mieux comprendre la proposition artistique de Saam.

    Ego Death
    Ego Death (Photo: Marion Desjardins)

     Après une brève entracte arrive Ego Death, le projet de Joey Proteau (feu-Modern Primitive) mais à géométrie variable pendant le concert. En effet, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Québec était parfois accompagné de Kevin Robitaille (Los) à la batterie, Symon Marcoux (feu-X-Ray Zebras) à la basse,  Maxine Maillet (Los, EP4) au clavier et Marie-Pier Gagné au violoncelle, mais aussi, pas mal toujours accompagné de son frère Jesse à la guitare et à la voix, qui venait admirablement bien compléter les harmonies vocales familiales. Les compositions très délicates mais mémorables qui figurent sur le EP « Grief » ont été pas mal toutes interprétées devant une assistance respectueuse et docile qui écoutait la performance avec un calme olympien. Une ovation chaleureuse et bien sentie faisait suite à tous les morceaux présentés et avec raison, la justesse de l’interprétation était très impressionnante. Une reprise d’Elliot Smith s’est glissée dans le set aussi, venant compléter le corpus avec d’autres sonorités. Les compositions au caractère très intimiste résultent d’un travail d’introspection créative qui a culminé avec la parution du EP l’automne dernier et il faut dire qu’avec un style de musique aussi dépouillé à la base, les mélodies de guitare et les vocaux feutrés en étaient l’apanage, il faut absolument que la précision soit au rendez-vous, parce que toute bourde si petite soit-elle a la chance de faire chavirer un moment magique et de nous ramener à la réalité. Toutefois, on peut déclarer que le spectacle était un succès car on aurait eu bien du mal à trouver des taches au dossier vocal des frères Proteau. En écoutant les pièces réunies sur « Grief », on peut craindre que leurs versions live perdent un peu en justesse mais le tout était vraiment impeccable et bien senti. Chapeau bas!

    Le fait que Ego Death vienne après la performance plus mouvementée de Saam me paraissait étrange au début, mais l’alternance était au final fort intéressante pour le déroulement de la soirée, en plus de laisser la chance à la formation suivante de relever le niveau d’énergie dans l’assistance qui émergeait à peine d’un moment de contemplation béate.

    Los
    LOS (Photo: Marion Desjardins)

     Ce qui était annoncé comme le clou de la soirée, c’était la performance de la formation de Québec LOS, une formation qui a beaucoup changé ces derniers temps, délaissant le rock garage accrocheur et mordant des deux premières parutions pour un rock alternatif sophistiqué que leur dernier 7″ laissait augurer. Le line-up actuel est composé des membres fondateurs Kenny Turgeon à la guitare-voix et aux compositions et de Kevin Robitaille à la batterie, fidèles à eux-mêmes. Le groupe, désormais un quintet, était complété par Maxine et Symon qui avaient également accompagné Ego Death un moment, ainsi que par Jean-Daniel Lajoie (ex frère d’armes de Joey dans feu-Modern Primitive). La foule était déjà un peu plus clairsemée pour voir la performance de Los, qui ont présenté essentiellement des titres de leur nouveau répertoire, dont la consécration est prévue pour l’automne avec la parution de leur premier long-jeu. Ironiquement, les moments qui semblent le plus avoir été appréciés et insufflé d’énergie à la foule, c’est le titre « Jelly Spoon » qui les a procurés. C’était l’occasion de se rappeler du génial 7″ Romances sur lequel figure la pièce qui, avec la chanson titre de leur autre 7″ Peace in general, étaient les seules provenant de leur ancienne vie. Les nouvelles compositions semblent de qualité mais on peine à trouver un angle d’approche ou une clé pour les décoder, l’aspect global des pièces semblant parfois relayé au second plan derrière une recherche sonore tout de même intéressante. Le mordant catchy de leur premier répertoire se fait plus rare, comme celui de la géniale « Nature Boy », reprise par Beat Sexü sur Open House QC mais délaissée par Los au profit des pièces qui cadrent mieux avec l’esthétique indie-alternative qui est visée dorénavant. Si les gars ont l’air de savoir où ils vont, le trip a des allures de recherche personnelle et curieusement, alors qu’on semble vouloir se diriger vers des contrées plus facilement commercialisables et accessibles, le degré de raffinement atteint des niveaux qui font que plusieurs semblent peiner à comprendre où tout ça se dirige, comme en témoignaient à quelques reprises les applaudissements timides ou confus entre les pièces. Au niveau technique, la performance était somme toute impeccable mais cela ne semble pas tout à fait avoir suffi pour donner à l’assistance le goût d’embarquer à fond de train, hormis un slam aux allures ironiques qui a pris les mélomanes à bras-le-corps vers la fin du concert. Alors que l’assistance réclamait timidement un rappel, je descendais tranquillement les marches en me disant que j’avais hâte d’entendre la version endisquée des morceaux présentés ce soir, qui pourront peut-être me faire apprécier avec un oeil nouveau, ou une oreille nouvelle, les pièces du corpus 2.0 de Los. La parution, fort attendue, sera une gracieuseté de Sexy Sloth, et devrait voir le jour à l’automne, le pendant visuel restant à élaborer pour accompagner les pièces dont l’enregistrement vient d’être achevé.

    C’est bien beau les mots, mais ça aide toujours d’avoir un support audio visuel pour mieux comprendre ce dont il est question. Allez donc faire un tour sur les pages bandcamp des artistes et écoutez ça en regardant la somptueuse galerie photo préparée par notre LLamaryon nationale!

    https://saamsaam.bandcamp.com/releases

    https://ego-death.bandcamp.com/releases

    https://lostheband.bandcamp.com/

    François-Samuel Fortin

    9 avril 2016
    Région : Québec, Spectacles
    alternatif, anglo, Ego Death, folk, franco, Indie, LOS, Montréal, pantoum, quebec, rock, saam
  • [SPECTACLE] St Germain à l’Impérial le 5 avril 2016

    [SPECTACLE] St Germain à l’Impérial le 5 avril 2016
    St-Germain
    Ludovic Navarre AKA St Germain (photo: Catherine Bélanger)

    Ce n’est pas tous les soirs qu’un vétéran de la scène électro française rend visite à la vieille ville de Québec, mais quand ça arrive, ça se peut qu’on les voit faire les choses en grand! C’est dans le cadre d’une soirée satellite du FEQ que Ludovic Navarre, mieux connu sous son nom de scène St Germain, est monté sur scène accompagné d’une mini armée de sept musiciens qui remplaçaient, doublaient ou épaulaient la musique souvent échantillonée que l’on peut entendre sur ses albums. C’est une foule plutôt hétéroclite et formée d’individus d’âges variés qui peuplait l’Impérial ce soir là et les sonorités métissées entre l’électro un peu house, l’acid jazz et les musiques africaines semblaient contenter un peu tout le monde. Le plus récent opus de l’artiste français, un album homonyme, fait d’ailleurs la part belle aux rythmes et instruments traditionnels africains et d’ailleurs deux instruments difficiles à identifier accompagnaient les plus traditionnelles guitare, basse, batterie ainsi que le saxophone, parfois ténor, soprano, ou parfois troqué pour une flûte, et les claviers. Cet album tout frais devait occuper l’essentiel du corpus présenté pendant la soirée, selon mes attentes, et je me suis demandé un bref moment si les succès de ses plus vieux albums allaient se retrouver dans le set.

    La musique s’imposait d’emblée comme colorée et dansante, parfois comme un hybride entre le house et l’afrobeat, souvent assez hypnotisante, comme c’est la plupart du temps une composante de ces deux types de musique. L’assistance semblait déjà ravie quand « Rose Rouge », la pièce qui est probablement la plus connue et la plus appréciée de l’artiste, a commencé, en début de concert. De longs jams permettaient au band de s’amuser et au public de s’émerveiller de ce que les pièces habituellement électroniques se voient converties en musique à base d’instruments. L’effet est réussi et les nostalgiques semblent gagnés à la cause, moi y compris. La pièce suivante, tirée du plus récent album, commence assez bien, mais elle tombe un peu dans le contemplatif et l’ambiance en prend un peu pour son rhume pendant quelques minutes, avant de reprendre de la vigueur à la fin de la pièce.

    L’alternance entre le nouveau et le vieux matériel se fait sans heurt, comme avec la nouvelle « Hanky-Panky », la cohérence étant généralement au rendez-vous et la même instrumentation est employée de part et d’autre pour reproduire les compositions, facilitant le tout. Les nouvelles pièces tombent un peu plus facilement dans le convenu, mais le genre auquel appartient St Germain a peu évolué depuis la parution de Boulevard en 1995 et de son chef d’oeuvre Tourist en 2000, et a souvent sombré dans la redite. Si le premier album a moins bien vieilli, il a d’ailleurs été laissé de côté dans le concert de ce soir, le second a définitivement un charme intemporel et c’était une belle occasion de s’en rappeler, car trois de ses titres les plus connus ont eu droit à une place de choix dans le déroulement de la soirée, dont « So Flute » qui se trouvait en milieu de concert et qui voyait son emblématique boucle de flûte reproduite en direct par celui qui s’occupait généralement des saxophones ténor ou soprano.

    Des solos se glissaient un peu partout dans le set, conformément à la tradition des concerts jazz, mais l’électro restait assez dominant en général, sauf par exemple pendant le relativement spectaculaire solo de congas qui a précédé la présentation du groupe à la foule. Le groupe a éventuellement quitté la scène après ce qui semblait être un moment assez bref, mais qui s’est avéré tourner autour d’une heure trente, le temps passait assez vite avec les longues pièces et les jams hypnotisants qui les habitaient. Le rappel s’est fait attendre puis est commencé en douceur, d’abord à deux puis à quatre musiciens, avant de voir le groupe reprendre place intégralement.

    Le concert a finalement pris fin presque 45 minutes après sa « fin » initiale, un second rappel ayant présenté au public encore présent sur place la première pièce de l’album intitulé St Germain, « Real Blues », puis une adaptation d’un autre classique tiré quant à lui de Tourist, soit « Sure Thing ». Les applaudissements, cris et sifflements de la foule permettent de conclure que les gens ont passé un bon moment et que St Germain n’a pas déçu, grâce à son habile amalgame de nouveau et d’ancien matériel et à son énergique troupe de musiciens.

    Regardez les photos de Catherine Bélanger pour avoir une petite idée de ceux qui donnaient vie à la musique du compositeur.

    François-Samuel Fortin

    6 avril 2016
    Festival d’été de Québec, Région : Québec, Spectacles
    acid jazz, blue note, électro, france, house, st germain, tourist
  • [EP] Red Mass et son nouveau EP franco « Rouge No2 »

    [EP] Red Mass et son nouveau EP franco « Rouge No2 »

    Il y a de ces formations bigarrées et intenses qui incarnent l’urgence de vivre avec un certain esthétisme. La troupe garage-punk montréalaise Red Mass en est un bon exemple et elle s’amène avec un nouvel opus fort surprenant qui prouve qu’il est possible de se réinventer et de garder ce qui fait leur succès, soit une forme d’énergie brute qu’ils déploient autant sur disque que sur scène. Pour ceux qui ont déjà suivi de près ou de loin la formation menée par Roy Vucino (CPC Gangbangs, Birds of Paradise, PyPy), les titres réunis ici surprennent principalement pour deux raisons. D’abord, les vocaux de ce Rouge No2 EP présentent des textes écrits dans la langue de Molière, ce qui n’est peut-être pas une première mais n’est certainement pas l’apanage de cette formation habituellement anglophone. Ensuite, différents styles viennent garnir le corpus d’influences thématiques et musicales de Red Mass, dont le nom fait maintenant penser autant à une masse (comme une masse de gens) qu’à une messe (ce phénomène culturel catholique du dimanche, habituellement…) qui prend plus des allures satanistes, comme en témoigne la pochette du disque d’ailleurs.

    Les sonorités rétros ajoutées rappellent parfois des styles comme l’industriel avec une tournure métal, le new wave, le cold wave et le post punk, mais on garde aussi souvent un côté assez rock, très abrasif, lo-fi… garage quoi. La pièce « Possession » ouvre le bal, ou la danse macabre, avec brio, mettant tout de suite cartes sur table question de style, les paroles en français sont pro éminentes et agressives, les thèmes bien amenés, les images fortes. La batterie semble être un drum machine et le riff très répétitif rappelle presque Bérurier Noir, mais avec un beaucoup plus vaste registre sonore et rythmique ainsi que plus de métal dans les riffs. La pièce suivante, « Noir et blanc » ressemble plus à du Red Mass typique, mais toujours avec des vocaux en français. Les pièces continuent en alternant entre des tempos plus lents et rapides, comme sur la très stylée « Confession d’un Chacal », qui rappelle l’énergie d’Ed Schrader’s Music Beat, au tempo plus lent et dramatique et aux vocaux proéminents, qui cède sa place à « Infidèle », qui commence dans le prélart à la fast-punk ou trash-métal et qui varie assez dramatiquement par la suite vers des sons plus proches du noise adjoints de spoken word. Le punk-rock-psyché revient ensuite sur « KDAVR » alors que « Après Moi le Déluge » donne plutôt dans le rock commercial avec une tournure décalée.

    Au final, l’EP est assez satisfaisant pour mériter plusieurs écoutes dans différents contextes, à la fois festifs et sombres, comme le EP d’ailleurs, qui présente un visage polymorphe mais en même temps étrangement cohérent. L’étendue des styles couverts permet d’espérer davantage d’expérimentations sonores pour le groupe, mais aussi, la réalisation du potentiel de certaines des avenues empruntées ici à toute vitesse.

     

    Lien pour aller vivre ça en personne sur le bandcamp de leur étiquette, Slovenly:
    https://slovenly.bandcamp.com/album/red-mass-ep-rouge-n-2-12

    Pour aller vivre ça encore plus en personne à Montréal, leur lancement:
    https://www.facebook.com/events/1523699927934998/

    François-Samuel Fortin

    31 mars 2016
    Albums
    garage, Montréal, punk, ray vucino, red mass, slovenly records
  • [ALBUM] Anatole et la cité des anges

    [ALBUM] Anatole et la cité des anges

    La formation originaire de la ville de Québec qui se présente sous le nom d’Anatole, et qui se trouve à être menée par l’alter ego d’Alexandre Martel, chanteur et guitariste de la formation Mauves, a pris son précieux temps entre le moment où elle s’est révélée au public et le moment où elle a finalement accouché de la galette qui nous intéresse ici. La transfiguration du musicien en Anatole est telle que le type est pratiquement méconnaissable, ce qui ajoute à l’impression de nouveauté totale. L’invitation lancée par l’artiste pour son accouchement public était à l’image des thèmes récurrents et de l’aura mythique qui l’entoure. Admettant avoir voulu recréer l’ambiance d’un studio-appartement de Los Angeles où l’alcool coulait à flot, le sexe était décomplexé et les drogues dures tombaient du plafond, l’amuse-gueule servi par le combo et ses acolytes au Pantoum pour le lancement qui se déroulait à la mi-mars a parfaitement atteint son objectif: offrir une soirée ludique et festive, gratuite de surcroît, dans une ambiance survoltée d’énergie sexuelle et qui a pris au final les allures d’un coït interrompu incitant à répéter l’expérience bientôt, un Apéro découverte FEQ étant déjà annoncé pour le 7 avril prochain. (Pour les curieux, ÉCOUTE DONC  avait donné de ce lancement spécialement VIP un compte rendu détaillé en mots et en images, et il se trouve ici. )

    Anatole-17
    ANATOLE (Crédit : LLamaryon pour ecoutedonc.ca )

    Après une performance énigmatique et embryonnaire au Festival OFF, performance qui fût tout de même appréciée, le public a dès lors surveillé l’évolution d’Anatole, personnage de poète dandy excentrique et sexuel qui est au centre du groupe et qui est personnifié par Alexandre Martel. Une pièce, Baladeur Sony, avait été présentée au public pour l’occasion, sur la compilation préparée par CHYZ pour le Festival, et on la retrouve à nouveau sur l’album, en version évoluée. Par la suite, un court EP de trois pièces dont deux figurent sur l’album et la troisième, Grosse Massue, est une reprise très réussie et assumée d’un hit que l’on doit à Peter Gabriel et qui est emblématique des années 80, décennie dont Anatole se fait l’apôtre, tant dans sa version visuelle que musicale.

    D’emblée, les pièces s’avéraient prometteuses et les musiciens qui donnent vie aux créations d’Anatole procurent aux titres réunis ici un puissant pouvoir d’attraction et une force de rétention. Des mélodies accrocheuses, des sonorités assez poussées et une petite armée de synthétiseurs d’hier et d’aujourd’hui, c’est tout ce dont les musiciens avaient besoin pour donner toute la crédibilité requise à un exercice de style aussi audacieux.

    Certains pourraient catégoriser l’album dans la « musique ironique » ou « joke music » de par son aspect loufoque, mais tout comme c’est le cas pour les chansons de Gab Paquet, un autre artiste de la vieille capitale au style rétro et aux performances ambigues, il y a indéniablement un côté sérieux et réussi dans les créations, l’étiquette serait donc réductrice. Il s’agit plutôt d’un exercice de style qui à la base est assez banal de nos jours, soit se projeter dans les années 80, mais qui est réussi ici à un niveau qui légitime la démarche, vue la qualité des résultats.  Comme pour Gab Paquet, Anatole pond des hits qui restent en tête longtemps après que la musique se soit tue, les paroles sont farcies de paraboles poétiques et de confessions  sur le quotidien et l’existence de ces êtres d’exception. Toutefois la comparaison se termine ici, puisque les artistes sont vraiment distincts l’un de l’autre, le premier avec une instrumentation plus rock et le second, Anatole, qui semble davantage féru d’électro planant et captivant.

    Afin d’avoir une bonne idée de ce qui a été entrepris ici, il convient naturellement d’écouter l’album intégralement. Le tempo varie d’une pièce à l’autre, l’intensité sonore peut souvent varier à l’intérieur d’une même pièce et plusieurs couches de synthétiseurs, lorsque superposées avec précision, permettent d’atteindre des sonorités captivantes et euphorisantes, surtout si l’album est dégusté avec des écouteurs et un niveau de concentration adéquat. Les plus mémorables et efficaces compositions sur l’album sont à mon sens souvent les plus mouvementées, qui cadrent mieux avec l’hédonisme d’Anatole, mais même les pièces plus tranquilles sont sujettes à des couches superposées qui leur procure de l’aplomb malgré le rythme lent.   

    Les performances d’Anatole semblent gagner en excentricité à chaque nouveau contact avec le public et bien que l’on doute que l’expérience du lancement VIP puisse être répétée à nouveau dans un contexte plus formel, l’invitation a été officiellement lancée lors de ce lancement-canapé et la majorité des gens réunis sur place semblaient déjà avoir inscrit à leur agenda la performance en apéro découverte du FEQ du 7 avril prochain ainsi que la véritable performance d’Anatole au FEQ, prévue pour le 13 juillet prochain. La stratégie voulant que la soirée de lancement VIP était une perche tendue pour la soirée du 7 avril et que celle du 7 avril en soit une pour celle du 13 juillet (ainsi que l’apparition surprise du 7 juillet dont on est en droit de rêver, l’instant d’une pièce qui aurait tout intérêt à être interprétée de concert par son créateur et son « réinventeur »), elle aurait pu en décourager plus d’un par son aspect marketing machiavélique, mais ce genre de manoeuvres qui raréfie sa musique et rend plus précieuses ses apparitions pour des longs concerts cadre parfaitement avec le personnage de dandy prétentieux d’Anatole.

    François-Samuel Fortin

    29 mars 2016
    Albums
    Alexandre Martel, Anatole, électro, jean-etienne collins-marcoux, l.a., Mauves, pantoum, poesie, pop, quebec, retro, Simon Paradis
  • [SPECTACLE] Tintamarre et Orkestar Kriminal prennent l’Anti d’assaut

    [SPECTACLE] Tintamarre et Orkestar Kriminal prennent l’Anti d’assaut

    Deux formations montréalaises qui donnent dans l’instrumentation traditionnelle s’étaient réunies hier soir à l’Anti pour un concert qui s’annonçait festif, réunissant Orkestar Kriminal et Tintamare. C’est finalement un peu après 21h, après les habituels délais qui prennent des allures de guet-apens incitatifs à la consommation, que les premières notes se sont fait entendre.

    C’est Orkestar Kriminal qui avait la tâche parfois ingrate de casser la glace, ce qu’ils ont fait avec brio, armés qu’ils étaient de leur répertoir de chansons criminelles de toutes origines et chantées dans près d’une dizaine de langues par la prolifique Gisèle Webber. Les histoires varient entre des rivalités entre prostituées, des meurtres pour de l’argent, des révoltes d’ouvrier, etc. Leur arsenal: scie chantante, ce qui semblait être un sousaphone, une guitare, un violon, de l’accordéon et la batterie accompagnaient la chanteuse, qui était parfois jointe par Anna Frances Meyer des Deuxluxes qui venait doubler les vocaux. Ils ont majoritairement enchaîné les titres de leur excellent et poly-glotte album Tummel, paru l’an dernier. La chanteuse animait les interstices avec son charme habituel, alors que les musiciens prenaient parfois de petits moments pour ajuster leurs instruments ou changer de formation. Les gens réunis sur place semblent avoir apprécié leur expérience même s’ils donnaient l’impression de s’être déplacés surtout pour le groupe suivant, ce qui ne les a pas empêchés de réclamer un rappel lorsque le titre qui était annoncé comme le dernier, Der Shmayser, qui ouvre l’album, a pris fin.

    Tinta1

    À mesure que l’entracte progressait, une foule de plus en plus nombreuse se massait à l’avant de la salle, afin de pouvoir danser et skanker comme s’il n’y avait pas de lendemain sur la musique de Tintamare. Les jeunes musiciens ont interprété les titres Du sociobruitage, après avoir demandé à la foule si elle aimait l’album et avoué, suite à l’approbation de cette dernière, qu’eux s’en étaient lassés. On peut comprendre pourquoi, parce que la musique, bien qu’elle partageait plusieurs similitudes avec celle de la formation précédente, s’avérait plus simpliste en termes de sonorités et de genres abordés, mais aussi de textes, la particularité étant qu’ils étaient en général chantés dans la langue de Molière (ou Falardeau?) et parfois dans celle de Shakespeare, avec une bonne dose de la-la-lai. La foule conquise d’avance a slammé, dansé et skanké sur les chansons qui n’étaient pas sans rappeler celles de Molotov ou de Louise Attaque. La fatigue m’a incité à quitter d’avance, alors que le concert commençait à s’apparenter à une session de trop passée au cégep. Les interprètes étant pour la plupart excellents, on surveillera tout de même la prochaine parution du groupe, qui semble motivé à se renouveler. En attendant, le vinyle de Tummel d’Orkestar Kriminal saura étancher ma soif de cosmopolitisme musical et de musique aux accents balkans.

    François-Samuel Fortin

    26 février 2016
    Région : Québec, Spectacles
    balkans, fanfare, folk, L’anti, Montréal, orchestre, orkestar kriminal, tintamare
  • [ALBUM] Karneef s’attaque à l’impossible

    [ALBUM] Karneef s’attaque à l’impossible

    Véritable ovni musical puisant à la source des grands disparus du rock champ gauche, Musique Impossible, le plus récent opus du natif d’Ontario mais montréalais d’adoption Karneef, a de quoi en faire sourciller plus d’un, mais des écoutes répétées révèlent un joyau finement ciselé après une première impression pouvant s’apparenter à celle d’un client du dimanche devant une table particulièrement pittoresque d’un marché aux puces hétéroclite. Rapidement, on sent les influences des regrettés Frank Zappa et David Bowie, mais avec une fragrance nouvelle et un grain de folie supplémentaire. Si on cherche chez les modernes, on pourrait trouver des résonances chez un autre musiciens oeuvrant à Montréal, Sean Nicholas Savage, ou encore chez les américains Xiu Xiu ou Tune-Yards. Le résultat jongle avec le soul, le funk, le rock, le jazz et le pop. On pourrait aussi dire que c’est un peu le Of Montreal des pauvres, mais ce serait réducteur et ça ne ferait pas le tour de tout ce qui se passe ici.

    Malgré ce que son titre semble présager, les pièces de Musique Impossible sont pour la plupart ornées de vocaux en anglais et quelques unes d’entre elles sont laissées libres de paroles, procurant des instrumentales de transition plus que bienvenues, placées ici et là sur cet album monstre de près de quatre-vingt-cinq minutes. La chanson titre ouvre l’album et voit son titre traduit, pour devenir Music Impossible, une pièce groovy et évolutive avec une dimension imprévisible et expérimentale. Elle représente bien l’album: excentrique, ambigue, ornée de sons disparates, parfois pathétiques, un peu comme Mr. Oizo peut en employer afin de se donner une contrainte ludique qui donne à sa musique, un fois le défi relevé, une touche originale et enjouée. La composition n’est en rien laissée au hasard, comme on peut déjà le constater sur la seconde pièce, une épopée instrumentale alliant la puissance contemplative d’un Philip Glass à l’imagine fertile de Frank Zappa quant aux rythmiques, aux mélodies et aux instruments employés, la fin de la pièce rappelant le travail de Ruth Underwood, fidèle collaboratrice du prolifique compositeur et guitariste. Lorsque le troisième titre commence, la comparaison avec Zappa et les Mothers se confirme alors qu’on semble plonger dans sa période de musique weirdo-léchée et synthétisée.

    Le reste de l’album révèle l’imagination débridée et la polyvalence de Karneef, qui mélange les genres tout en insufflant aux pièces un style assez caractéristique et reconnaissable comme une marque de commerce. Des grooves bizarroïdes qui pourraient rappeler la plus récente et quasi géniale parution de Neon Indian, alliant une pop des années 80 passée dans le tordeur du chillwave moderne, et dans ce cas-ci, par une bonne dose de Zappa. C’est notamment le cas de l’excellent titre « Homme Poubelle », qui présente par ailleurs encore une fois des paroles en anglais, malgré ce que le titre pourrait encore suggérer. La musique garde toujours un côté pop, un côté bizarroïde et un côté rétro, alors que la composition est finement tissée et le souci du détail est souvent évident.

    La durée de l’album passe proche d’être un handicap à certains moments, car certains titres vraiment plus étranges brisent un peu le rythme et rendent l’expérience moins fluide, mais l’artiste sauve la mise en insérant juste au bon moment d’autres titres finement confectionnés avec un groove agréable et une originalité rafraîchissante. Ce n’est pas pour rien qu’on lui colle parfois l’étiquette d’un « Jean Leloup  ontarien », il semble avoir de légers mais ludiques troubles mentaux, compose de la musique réussissant le tour de force d’être aussi originale qu’accrocheuse. Si on accepte d’ajouter l’indie électro rock américain des dernières années à l’éventail de ce québécois bien-aimé, on peut dire que l’épithète est appropriée. La polyvalence est aussi poussée à un degré supérieur et la musique est davantage mise à l’avant-plan que sur les parutions de ce dernier. Karneef s’impose comme un être étrange mais divertissant, dont les moments de folie contribuent à façonner le personnage sans devenir lourds, la manière dont il assume parfois ses accès d’excentricité étant tout à fait louable.

    (Photo par Antoine Bordeleau)
    (Photo par Antoine Bordeleau)

    Une fois bien digéré, l’album s’impose comme une oeuvre alliant la sensibilité, l’imagination, la culture et l’intelligence, le tout avec une touche excentrique fort assumée et un talent pour les mélodies accrocheuses et les rythmes changeants. Il serait avisé de le déguster dans des écouteurs pour bien apprécier la subtilité, sans quoi on pourrait passer à côté du plaisir que procure une écoute attentive de cette oeuvre aussi hétéroclite qu’aboutie.

    François-Samuel Fortin

    21 février 2016
    Albums
    bowie, funk, impossible, jazz, karneef, Montréal, musique, ontario, pop, rock, weird, zappa
  • [SPECTACLE] Tanya Tagaq offre une trame sonore digne de ce nom à Nanook

    [SPECTACLE] Tanya Tagaq offre une trame sonore digne de ce nom à Nanook

    D’emblée, l’expérience s’annonçait contemplative. Les musiciens plongés dans le noir et la chanteuse, accroupie, laissaient toute la place au film dont le générique d’introduction se terminait au moment où j’arrivais à mon siège du Palais Montcalm. Un guitariste, un violoniste, qui troquait parfois son instrument pour un clavier, ainsi qu’un batteur, c’est tout ce qu’il fallait pour offrir à Tagaq la trame instrumentale qui allait accueillir ses prouesses vocales. Rappelons que l’artiste est lauréate du Polaris pour son album Animism paru en 2014, ainsi que du juno pour l’album aborigène de l’année. Elle a également été invitée par Kronos Quartet à composer une oeuvre qui fera partie de leur projet Fifty for the Future.

    Robert_Flaherty_Nyla_1920
    Nanook of the North, 1922

    L’écran projette Nanook of the North, un documentaire quasiment centenaire réalisé par Robert Flaherty et couvrant la vie d’un inuk plutôt doué pour la chasse, sur une période d’un an. Tagaq, toute de cuir vêtue sauf pour ses pieds demeurés nus, avec ses chants de gorge traditionnels, offre aux scènes tournées une trame musicale appropriée et tout aussi impressionnante que les images. La performance visuelle des musiciens et de la chanteuse étant en général assez sobre, l’attention peut demeurer où elle compte, soit sur la musique expérimentale et sur les images, ce qui permet de ne fixer que l’écran, hormis le calepin de notes qui sert de support à ma mémoire. Les vocaux parfois plus sobres permettent ceci, contrairement aux chants de gorge, qui captivent aussitôt qu’ils surgissent, laissant l’auditeur se demander s’il est véritablement possible que tous ces sons peuvent sortir de cette demoiselle. La fascination et la surprise sont sans cesse renouvelées.

    Il arrivait parfois que l’intensité de la musique et de la performance vocale jurent avec la tranquillité des images de paysages nordiques, mais elles étaient aussi souvent tout à fait justifiées, pour faire partager l’excitation liée à la chasse au morse, que l’on baptise parfois les « tigres du nord » (à ne pas confondre avec le groupe folk rock mexicain des Tigres del Norte). Les vocaux continuent de surprendre et de rappeler des univers audiovisuels aussi divers que les films de David Lynch, les messes sataniques et les balades au zoo au près d’animaux aux tailles aussi variées que les humeurs. Parfois, les chants gutturaux sont doublés d’une trame de chant plus réguliers, que la chanteuse parvient à faire coexister au point qu’ils semblent se superposer. Quant à la musique, elle s’apparente tantôt au métal classique, toujours avec une touche fort expérimentale et hypnotisante.

    À un certain point, un jam rock un peu trop frénétique sert de complément sonore à une scène relatant la construction d’un igloo et la pose d’une belle fenêtre de glace translucide dans une de ses parois. Malgré quelques moments moins réussis, on ne pouvait pas imaginer une trame sonore faisant autant honneur au film et à ses merveilleuses images. Les mouvements et les danses de Taqaq s’intensifient par moments et deviennent lascifs alors que son vocal renvoie à l’occasion à Mike Patton, chanteur américain qui s’inspire quant à lui de toutes sortes de traditions vocales, ce qui explique les échos perçus. Lorsque la troupe documentée dans le film se dévêtit pour se blottir l’un contre l’autre dans l’igloo, les loups hurlent et Tagaq en reproduit le son avec une fidélité déconcertante. Ces hurlements présentés en guise de conclusion précèdent de peu l’apparition du générique de fin et d’une ovation debout bien sentie, accompagnée quant à elle d’applaudissements nourris de la foule.

    À en croire les discussions dans la salle et le hall à la suite du concert, les gens étaient davantage concentrés sur le film que sur la musique dans leurs commentaires enthousiasmés, signe que le concert était vraiment une trame sonore plus qu’une oeuvre à part entière. Si les groupes musicaux contribuant aux films partagent quelque chose avec les acteurs, les meilleurs sont ceux qui s’effacent derrière leur rôle et laissent toute la place à l’oeuvre globale, la troupe menée par Tagaq a fait du très bon boulot en honorant de la sorte le film de cette trame sonore inédite.

    François-Samuel Fortin

    19 février 2016
    Région : Québec, Spectacles
    documentaire, nanook, palais montcalm, tagaq, trame sonore
  • [ALBUMS] Paupière et Bronswick lancent leur EP électro-pop franco

    [ALBUMS] Paupière et Bronswick lancent leur EP électro-pop franco

    Deux parutions fraîches que l’on doit à Lisbon Lux Records seront lancées conjointement lors d’une soirée organisée à l’occasion du troisième anniversaire de l’étiquette électro montréalaise. Deux EPs sous la barre des vingt minutes, mais qui apportent tout de même de l’eau au moulin de la scène électro montréalaise et qui capitalisent sur des voix féminines et des textes en français.

    Il faut avouer que la bande de LLR semble toujours dénicher des trucs qui concordent avec leur esthétique solide et envoûtant, la plupart des artistes proposés par l’étiquette jouissant d’une sonorité hallucinante et d’éléments stylistiques fignolés avec soin. De Beat Market à Le Couleur en passant par Das Mortal, leur marque de commerce a toujours impliqué des sonorités électroniques inspirées tant des succès commerciaux européens qu’américains et par une esthétique léchée. Les deux formations dont il est question ici ne font pas exception à la règle fixée par l’étiquette lors de sa fondation.

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    On retrouve d’abord Paupière, une troupe menée par Pierre-Luc Bégin (We Are Wolves) et complétée par deux filles au doux timbre de voix et au joli minois, que l’on peut d’ailleurs admirer dans le vidéoclip qui sert de carte de visite à l’hypnotisante «Cinq heures», le premier extrait de «Jeunes instants». Ce n’est que sur le troisième titre qu’une voix masculine vient donner la réplique aux demoiselles, outre les sept petits mots dans la chanson mentionnée précédemment, et on se demande pourquoi ce nouvel élément vocal, bien stylé et juste assez sobre, n’est pas davantage exploité dans leurs compositions. Les paroles sont empreintes de symboles et assez énigmatiques. Les quatre pièces sont par ailleurs à la fois variées et cohérentes, mais elles constituent davantage une mise en bouche qu’un plat de résistance. L’album que laissent présager ces quatre morceaux, parfois downtempo et parfois plus dansant, devrait être fort intéressant.

    BronswickEPArt

    La seconde formation qui lance son premier EP, «Chassés-croisés», c’est Bronswick, un duo formé de Catherine Coutu et Bertrand Pouyet. Le projet est né sous l’initiative de Pouyet et Coutu est arrivée lorsqu’il cherchait un vocal féminin pour compléter ses compositions. Tout porte à croire qu’il a adoré le vocal de sa comparse car il lui a fait la part belle dans le mix, pêchant par l’excès à mon goût, car la proéminence des vocaux empêche de bien apprécier la musique à sa juste valeur. L’esthétique ici est plus commerciale, mais les synthétiseurs amènent un effet de nostalgie vraiment intéressant, surtout sur le premier titre, «Comme la mer». La production est vraiment réussie ici aussi, et on reconnaît encore l’esthétique Lisbon Lux. Leurs influences allant de Mylène Farmer à Depeche Mode en passant par The Knife, The XX et The Dø.  Le tout est assez posé et diversifié pour susciter l’intérêt, bien que ce soit parfois un peu trop sucré et fruité.

    La soirée de double lancement pour Bronswick et Paupière pour le troisième anniversaire de Lisbon Lux vient avec une performance des deux groupes et des DJ sets par Le Couleur et Fonkynson+Das Mortal, le vendredi 26 février au Théâtre Fairmount à Montréal.

    Plus d’info par là:
    https://www.facebook.com/events/840273516119265/
    http://lisbonluxrecords.com/

    François-Samuel Fortin

    12 février 2016
    Albums, Spectacles
    Bronswick, électro, franco, Indie, Lisbon Lux Record, Montréal, Paupière, pop
  • [ANNONCE] LA BRONZE ET BEAT MARKET AU CERCLE À LA FIN MARS

    [ANNONCE] LA BRONZE ET BEAT MARKET AU CERCLE À LA FIN MARS

    Les formations montréalaises LA BRONZE et BEAT MARKET prendront les planches du Cercle d’assaut le 31 mars prochain. Le mélange semble d’abord à moitié inusité, parce que le ton de chaque artiste se distingue assez nettement même si ils partagent une dimension électronique.

    La Bronze - Photo : Marion Desjardins
    La Bronze – Photo : Marion Desjardins

    LA BRONZE, c’est le projet indie-electro-pop mené de main de maître par la flamboyante Nadia Essadiqi, également commédienne à ses heures, qui allie dans ce projet danse, musique et voix dans ses aspects tant créatifs que scéniques. Ses textes ciselés avec délicatesse et force regorgent d’images poignantes et les vidéoclips qui présentent les extraits en font tout autant. Des émotions fortes et authentiques sont véhiculées autant par les textes que les images qui les prolongent pour en porter le sens.

    Beat Market Sun Machine (Lisbon Lux)
    Beat Market
    Sun Machine (Lisbon Lux)

    Quant à BEAT MARKET, ils font de l’électro instrumental dont l’efficacité repose davantage sur la répétition et la progression, que l’on pourrait qualifier de neo-disco comme celle que proposent les diverses incarnations de la french touch, avec une dimension tout de même assez américaine ajoutée à leur son pour donner quelque chose de très catchy et dansant. C’est pas le genre de musique que le cerveau apprécie autant que le corps, sans que cela signifie pour autant que ça s’adresse à des débiles. On porte une attention soignée aux détails et la production à elle seule vaut déjà le détour. Ils viendront présenter les pièces de l’excellent Sun Machine, paru l’an dernier sur l’étiquette Lisbon Lux.

    L’aspect créatif n’est peut-être pas aussi bien servi chez Beat Market que chez La Bronze, mais ils compensent par l’aspect festif. Gageons que la soirée sera plus dansante que celles que La Bronze a l’habitude de nous proposer et plus artistique que ce que Beat Market a l’habitude de faire.

    Si vous voulez avoir un avant-goût de ce que les artistes ont à offrir, rendez-vous sur la page de l’évènement par ici: https://www.facebook.com/events/917677101660748

    Quant aux billets, ils sont accessibles ci-dessous :

    François-Samuel Fortin

    4 février 2016
    Nouvelles, Région : Québec
    Beat Market, électro, french touch, Indie, La Bronze, Le Cercle, pop
  • [ANNONCE] La Ligue Rock prend la route pour une cinquième édition

    [ANNONCE] La Ligue Rock prend la route pour une cinquième édition

    Screen shot 2016-01-20 at 5.09.47 PM

    À compter du 3 mars, la cinquième édition de la Ligue Rock conviera encore une fois les amateurs de musique lourde à se ruer vers le Zaricot à Saint-Hyacinthe, au Divan Orange à Montréal et au Cercle à Québec, et ce pour trois fins de semaine consécutives.

    En tout, une quinzaine de formations d’hier et d’aujourd’hui fouleront les planches de ces trois scènes pour neuf concert au total, le line-up changeant un peu chaque fois. Plus précisément, les neuf formations d’expérience jouent à une seule reprise, Le Cercle héritant de Bad Uncle, Overbass et Aut’chose. De leur côté, Bloodshot Bill, WD-40 et Grimskunk joueront au Zaricot alors que Pépé, Floating Widget et Exterio seront au Divan Orange. À ces bands s’ajoutent chaque soir deux formations qui, quant à elles, joueront dans les trois villes. Il s’agit de Reanimator, Prieur- & Landry, Oktoplut, The Steady Swagger, Le Havre et Les Indiens.

    photo-autchose
    Aut’Chose | Crédit photo: Ronald Mc Gregor

    Par exemple, cette dernière formation jouera le 17, 18 et 19 mars, respectivement à Montréal, Saint-Hyacinthe et Québec, la dernière date de cette série les amenant à jouer aux côtés de Reanimator et de la légendaire formation où sévit Lucien Francoeur, Aut’Chose, au Cercle sur la rue St-Joseph. Quant aux Indiens, formation stoner rock franco de Québec, ils y présenteront un avant-goût de leur nouvel opus à paraître au printemps.

    Gageons que toutes les infos que vous cherchez encore à obtenir après avoir lu ce texte se trouvent au www.liguerock.com en ce qui concerne les billets et la programmation détaillée des neufs concerts.

    François-Samuel Fortin

    20 janvier 2016
    Nouvelles, Région : Québec
    aut’chose, cercle, divan orange, Les Indiens, ligue du rock, Zaricot
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