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    [SPECTACLE] Les soeurs Boulay, Grand Théâtre de Québec, 13 avril 2016

    Il était attendu, ce retour des Soeurs Boulay à Québec. Et mercredi dernier, si vous cherchiez un moment pour expliquer le phénomène qui entoure Mélanie et Stéphanie, il fallait être à la salle Octave-Crémazie du Grand théâtre de Québec pour avoir une image parfaite d’une grande communion.

    13042016-204618-21-Les soeurs BoulayLe dispositif scénique très sobre (quelques lampes et cabanes miniatures accrochées sur des fils qui surplombent la scène et c’est à peu près tout) laissait vraiment toute la place aux deux soeurs et au talentueux multi-instrumentiste Gabriel Gratton, chargé de jouer tous les instruments qui ne pouvaient être joués en même temps par les deux jeunes femmes. L’accent est mis sur le contenu du spectacle.

    Et là, quel contenu : chansons que la salle connaît par coeur, interventions rigolottes, participation du public, alouette, tout est si bien dosé qu’on s’étonne de trouver ces deux femmes-là d’un naturel désarmant. Dès les premières notes des Couteaux à beurre, nous voilà accrochés aux lèvres des deux belles qui ne tardent pas à nous donner des frissons avec leurs harmonies vocales si parfaites et leurs chansons chargées d’émotions de toutes sortes.

    Les chansons, tirées des deux albums et du EP, s’enchaînent majestueusement.

    13042016-204532-18-Les soeurs BoulayChaque bloc de chansons était ponctué d’interventions rigolotes qui n’ont pas manqué de faire rire aux larmes non seulement les spectateurs, mais aussi Mélanie et Stéphanie, qui ont profité de l’occasion pour faire d’un de leurs spectateurs un running gag. Un certain Jacques. Vous en avez probablement entendu parler.

    De mon côté, j’ai pu vivre au je comment on se sent quand on devient la tête de Turc de ces deux (très gentilles) jeunes femmes. Tout ça parce que je préfère être l’aîné de la famille! Disons seulement que j’ai entendu mon nom très souvent pendant les interventions. J’ai dû faire beaucoup de mal à Mélanie… la cadette!

    N’empêche que vers la fin du spectacle, je suis monté sur scène pour jouer du pipeau. OUI, OUI, DU PIPEAU. Et si je me fie à la réaction du public (une ovation, rien de moins), mon solo de pipeau a été fort apprécié. 🙂

    … mais pas autant que cette reprise de Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion, ramenée dans l’univers des soeurs Boulay, cette chanson-là est magnifique. Oui, oui, magnifique.

    13042016-204406-15-Les soeurs BoulayLe spectacle s’est terminé sur les pièces-canons des deux artistes, et ce, au plus grand bonheur des spectateurs, maintenant debout, chantant à l’unisson.

    Ça nous a valu non pas un, mais deux rappels, dont une toute nouvelle chanson pour nous dire au revoir. Nous nous sommes tus, nous avons écouté, les oreilles grandes ouvertes une fois de plus, puis nous avons poussé quelques soupirs d’admiration avant d’applaudir à tout rompre.

    J’ai-tu le droit de dire que j’ai hâte de les revoir cet été? On les invite à une session acoustique avec des pipeaux? 😀

    13042016-200539-03-Rosalie AyotteRosalie Ayotte

    Elle n’a que 15 ans, mais sacrement, cette jeune femme L’A. La voix, l’attitude, les chansons, elle n’a pas grand chose à peaufiner avant de pouvoir éclater. Ses chansons, coulées dans le folk, n’avaient rien à enlever à personne. Une belle voix un peu grave, comme celle de Vivianne Roy (Laura Sauvage), une âme écorchée vive, sérieux, tout y est!

    Merci les Soeurs Boulay pour cette magnifique découverte. Quelque chose me dit qu’on va la revoir bientôt.

    Texte et photos : Jacques Boivin

    Jacques Boivin

    18 avril 2016
    Région : Québec, Spectacles
    4488, de l’Amour, Grand Théâtre de Québec, Grosse boîte, Les Soeurs Boulay
  • [BD] Un autre regard sur… Anatole

    [BD] Un autre regard sur… Anatole

    Par Arielle Galarneau

    ANATOLE BIG

    Équipe ecoutedonc.ca

    16 avril 2016
    Région : Québec, Spectacles
    Anatole, BD, District St-Joseph
  • SPECTACLE : Les Hôtesses d’Hilaire (+ Godendard et Raton Lover), L’ANTI Bar et Spectacles, 10 avril 2016

    SPECTACLE : Les Hôtesses d’Hilaire (+ Godendard et Raton Lover), L’ANTI Bar et Spectacles, 10 avril 2016

    On commence à prendre goût à ces sorties dominicales… si elles ne sont pas des plus payantes pour les promoteurs, elles sont néanmoins agréables pour les mélomanes qui peuvent voir leurs artistes préférés de près, sans étouffer au milieu d’un tas de monde chaudaille qui renverse sa bière un peu partout. Ça tombe bien, on a ici trois groupes qui aiment bien faire bouger le parterre.

    (Bref?) Retour sur une soirée où le rock aura été servi à toutes les sauces!

    Godendard

    Godendard - Photo : Josée Painchaud
    Godendard – Photo : Josée Painchaud

    Formation de Québec qui compte parmi ses rangs Nackawic Babin (guitare), ainsi que Julien Dallaire-Charest (voix), Mathieu Gariépy (basse) et Maxime Gauthier (batterie), Godendard joue du rock aux accents parfois punks, parfois lourdauds. Pendant près d’une demi-heure, nous avons joyeusement hoché la tête pendant que Dallaire-Charest nous abreuvait de ses paroles qu’il beuglait (quand même fort bien) autant qu’il chantait. Babin, lui, enfilait les solos, au grand plaisir des rockeurs présents. +10 pour les chemises de bûcheron. +25 pour la chaleur dans la salle après leur prestation enjouée.

    Raton Lover

    Raton Lover - Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud

    Nos amis ratons étaient terrés depuis quelques semaines, question de préparer l’enregistrement de leur deuxième album (avec Dany Placard, imaginez-vous donc!) qui sera lancé à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. Ce qui veut dire que le groupe avait du nouveau matériel à nous proposer. Et ajout de taille pour l’occasion : Pascal Denis a joint les autres membres du groupe à la batterie (ce qui libérait Frédérick Desroches, qui a pu se concentrer sur le piano). La différence n’a pas tardé à se faire entendre.

    Le groupe de Québec n’a pas perdu de temps à mettre les spectateurs dans sa petite poche d’en arrière, sous l’oeil bienveillant de Bruno Savard, mascotte-raton officielle. Ce qui fait le succès de Raton Lover, c’est ce rock and roll mélodieux avec un petit accent du Sud qui mise sur l’excellence de ses musiciens, qui jouent constamment avec passion et dans le plus pur bonheur. Chacun a son petit 30 secondes de gloire, certes, mais c’est ensemble qu’ils sont à leur meilleur. Le nouveau matériel entendu, qui mise sur l’évolution plutôt que la révolution, est prêt. On les attend de pied ferme au Festival d’été de Québec!

    Les Hôtesses d’Hilaire

    Les Hôtesses d'Hilaire - Photo : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photo : Josée Painchaud

    C’est vêtu d’une robe blanche et orangée que Serge Brideau est monté sur la scène de L’Anti après une longue (et excellente) pièce instrumentale de son groupe. La table était mise : ce soir, place à la musique, place au psychédélique interprété par Mico Roy (guitares), Michel Vienneau (basse), Léandre Bourgeois (claviers) et Maxence Cormier (batterie). L’arrivée du grand barbu ajoute une touche de folie à un univers déjà assez coloré, merci.

    Bien entendu, la prestation était axée sur les pièces du plus récent album, l’excellent Touche-moi pas là. Faut dire qu’avec l’enlevante Machine à bière, on était gonflés à bloc. Les spectateurs se sont approchés, la fête est lancée, la prochaine heure (et plus) nous permet d’apprécier l’excellent jeu de Bourgeois (maître de l’ébène et de l’ivoire), les manigances sur les manches de Vienneau et Roy, le métronome de Cormier et les paroles pas toujours si folles que ça de Brideau. On se regarde, qu’on se connaisse ou pas, on se sourit. Brideau, qui ne cesse de nous rappeler du bon vieux temps où c’qu’on s’parlait, devait rire dans sa barbe. Cette façon de nous donner un show unique, une fiesta psychotronique, tout en nous faisant sentir plus unis que jamais!

    Maintenant, on essaie de s’imaginer les Hôtesses sur le circuit des festivals cet été. Que vont penser les touristes à Place d’Youville au FEQ? Brideau portera-t-il sa belle soutane au Festif? Est-ce que l’apocalypse aura lieu au Brise-Bise (Gaspé)? Ces questions sont TOUTES pertinentes. On a envie d’assister à toute la gang. Pour le trip. Pour LES trips.

    Nous aimerions remercier Josée Painchaud, qui a gentiment accepté de remplacer notre photographe à pied levé.

    Godendard – Photo : Josée Painchaud
    Godendard – Photo : Josée Painchaud
    Godendard – Photo : Josée Painchaud
    Godendard – Photo : Josée Painchaud (collaboration spéciale)
    Godendard – Photo : Josée Painchaud
    Godendard – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Raton Lover – Photo : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photo : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud
    Les Hôtesses d’Hilaire – Photos : Josée Painchaud

    Jacques Boivin

    15 avril 2016
    Région : Québec, Spectacles
    Godendard, Les Hôtesses d’Hilaire, Raton Lover
  • [QUOI FAIRE] Québec – Suggestions de l’équipe du 14 au 16 avril

    [QUOI FAIRE] Québec – Suggestions de l’équipe du 14 au 16 avril

    On est en pleines Nuits psychédéliques à Québec et paraît que la première soirée était démente. Vous avez manqué ça? Ça se poursuit toute la fin de semaine! Pis ça, c’est en plus de l’offre régulière!

    Les soeurs Boulay - Photo : Jacques Boivin
    Les soeurs Boulay – Photo : Jacques Boivin

    Jeudi 14 avril

    • Les Soeurs Boulay sont de retour au Grand Théâtre de Québec. 20 heures.
    • Nuits psychédéliques : Erreur de type 27 et Classic UFO Hunter sont à la Salle multi de Méduse dès 19 h 30.
    • Nuits psychédéliques : The Sword et Royal Thunder sont au Cercle dès 20 heures.
    • Soirée Rock n’ Roll à L’Anti bar et spectacles alors que Les Maniaques et The Typhoons feront danser la petite salle de la rue Dorchester. 22 heures.
    • Au Café Wazo du Cégep de Sainte-Foy, c’est le ROCK N’ PABST avec De la reine et Landlisles.
    Philippe Brach - Photo : Jacques Boivin
    Philippe Brach – Photo : Jacques Boivin

    Vendredi 15 avril

    • Nuits psychédéliques : Grosse soirée à la Salle multi avec SUUNS, MOON KING, BUCK GOOTER, RISHI DHIR, PANG ATTACK et YONATAN GAT dès 20 heures.
    • On vous parlerait bien de ce joli concert donné par Philippe Brach (première partie : Émile Bilodeau) au Vieux bureau de poste (20 heures), mais c’est complet. Heureusement, monsieur Brach est de retour dans à peu près une semaine!
    • Mélange de danse contemporaine et de post-rock, assistez au mariage de THE HOLY BODY TATTOO et GODSPEED! YOU BLACK EMPEROR au Grand Théâtre de Québec dès 20 heures.
    • Ça va être La Steam à L’Anti Bar et Spectacles avec Wabo BBQ, Alie Sin et Damn the Luck. Party de bluegrass en perspective!
    Gab Paquet - Photo : Jacques Boivin
    Gab Paquet – Photo : Jacques Boivin

    Samedi 16 avril

    • Nuits psychédéliques : Dernière grosse soirée à la Salle multi avec ADAM STRANGLER, SOLIDS, LOUIS-ROBERT BOUCHARD – « À LA LUEUR DE L’OMBRE », DERNIER SEX, HOPITAL et PACHYDERM. À partir de 20 heures.
    • Ça va danser à L’Anti Bar et spectacles avec Qualité Motel et Gab Paquet dès 20 heures. Allez vous faire plaisir et payer quelques consommations!
    • En plus d’un micro ouvert en fin de soirée, Ombre et Jerrycan sont à la Librairie St-Jean-Baptiste.
    • Autre gros spectacle complet ce week-end : Les Trois Accords à l’Impérial Bell. Dès 20 heures.

    Bien d’autres concerts et activités sont au programme un peu partout à Québec. Pour en savoir plus, consultez quoifaireaquebec.com. D’autres suggestions qui n’apparaissent pas dans cette liste? Ajoutez-les dans le fil correspondant sur Facebook ou dans les commentaires ci-dessous!

    Bonne fin de semaine, les curieux!

    Jacques Boivin

    14 avril 2016
    Nouvelles, Région : Québec
  • [SPECTACLE] Isabelle Blais et Pierre-Luc Brillant présentent Complicité volontaire, Le Cercle, 7 avril 2016

    [SPECTACLE] Isabelle Blais et Pierre-Luc Brillant présentent Complicité volontaire, Le Cercle, 7 avril 2016

    Jeudi soir dernier, je suis allé au Cercle pour voir un fort joli concert présenté par un sympathique couple de comédiens-auteurs-compositeurs-interprètes bien connus du public, soit Isabelle Blais et Pierre-Luc Brillant. Si, à quelques reprises pendant ce spectacle nommé bien justement Complicité volontaire, j’avais l’impression d’avoir devant moi Saratoga, qui a remporté un très franc succès l’année dernière dans une formule similaire,il faut admettre qu’il y a de belles différences entre les deux couples. Surtout, qui sommes-nous pour empêcher deux coeurs d’aimer?

    L’essentiel est dans l’exécution du spectacle, qui se veut un joli voyage dans un univers qui mélange compositions récentes et vieilles trouvailles enrobées d’un country-folk ma foi fort efficace. Les compositions du duo font mouche, taillées qu’elles sont sur mesure pour les registres fort différents de nos deux complices. Bel exemple ici sur Au 2ème rang :

    [bandcamp width=50% height=42 track=3191291534 size=small bgcol=ffffff linkcol=e99708]

    À ces chansons se sont ajoutées d’agréables reprises dont des chansons d’Angèle Arsenault et de Jean Lapointe (non, les jeunes, il n’a pas été que sénateur), qui ont eu l’heur de dérider la foule – qui était plus âgée que d’ordinaire, ainsi que la magnifique berceuse Partons, la mer est belle.

    Ce fut une fort belle soirée. Si la tournée passe près de chez vous, on vous invite à y jeter un petit coup d’oeil.

    Texte et photos : Jacques Boivin

    Jacques Boivin

    13 avril 2016
    Région : Québec, Spectacles
    Complicité Volontaire, Isabelle Blais et Pierre-Luc Brillant, Le Cercle
  • [SPECTACLE] Soirée jazz au Cercle avec Misc et Nouvelle R

    [SPECTACLE] Soirée jazz au Cercle avec Misc et Nouvelle R

    C’est à une magnifique soirée mettant le jeune jazz à l’honneur qu’Arté Boréal et le Cercle avaient convié les mélomanes de Québec. La formation qui avait la part belle de cette offre musicale vient tout juste de changer de nom, mais poursuit la trajectoire amorcée en tant que Trio Jérôme Beaulieu, désormais sous l’appellation modernisée MISC. Un autre trio avait la tâche d’ouvrir les festivités, Nouvelle R, en provenance de Québec, alors que Misc est basé à Montréal.

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    Nouvelle R

     Comptant dans ses rangs Olivier Bussières à la batterie, Carl Mayotte à la basse et Sylvain St-Onge à la guitare, un musicien qu’on retrouve aussi au sein de la formation 5 for Trio de Québec, la formation Nouvelle R a donné une prestation tellement solide qu’elle donnait des allures de plateau double à la soirée, les deux groupes rivalisant en qualité tout en ayant des styles bien distincts. Leur jazz assez rock qui tire parfois vers le prog est très bien ficelé, l’interprétation est impeccable et dans la tradition jazz, on laisse des moments pour briller à chacun des musiciens et ils l’utilisent à bon escient. «Et puis il s’éteint » est la pièce servie en ouverture et on comprend que les six musiciens réunis ce soir veulent un peu revirer la patente de bord,  en commençant leur show par des pièces dont les titres, tout comme «La fin» qui ouvrait le show de Misc, sont peu usités pour un début de concert. Le batteur adopte un jeu ludique et rugissant pouvant rappeler Brian Blade par moments, pour l’équilibre subtil qui est maintenu entre la sobriété et la flamboyance. En parlant d’éclat, c’est «Le butin du forban» qui enchaînait, une espèce de pièce aux sonorités folkloriques un peu gentilhomme-pirate, mais en version renouvelée avec walking de basse hypergroovy et solos de guitare. Leur son, inspiré un peu du prog et du jazz fusion peut-être, flirt avec le cheesy mais sans l’échapper, toujours pour créer un ludisme et un dynamisme dont les compositions font bon usage, en plus de leur procurer une esthétique recherchée. Les musiciens sont tous polyvalents et impressionnants chacun leur tour, le batteur pour ses techniques et les beats spéciaux qui en résultent, le guitariste pour ses solos complexes, soutenus et sentis et le bassiste pour sa versatilité, lui qui passe avec aisance du frénétique au délicat. C’est d’ailleurs lui qui a présenté, avec des allures de stand-up comique mais probablement surtout à cause de son enthousiasme, la pièce «Calembour équestre» qui a enchaîné, ramenant le côté jazz fusion à l’avant plan et misant encore sur la virtuosité des interprètes.

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    Marie-Claire Linteau avec Nouvelle R

     Si toute la première partie de la performance était instrumentale, le groupe a pu compter sur l’apport de la chanteuse Marie-Claire Linteau pour la seconde partie, et bien qu’il se débrouillait très bien seul, cette dernière avait le talent nécessaire pour justifier sa présence. Sur une pièce intitulée «Sans dieu ni maître» en esperanto, elle maîtrisait le scat comme Ella et se lançait souvent à la poursuite des instruments pour en chanter toutes les notes pendant des segments, ou encore, déballer des notes de son cru qui venaient complexifier la mélodie présentée et compléter efficacement l’ensemble. Le guitariste adoptait parfois un jeu rappellant celui de Marc Ribot, surtout dans ses collaborations avec John Zorn, avant de passer brièvement à un style résolument plus rock, en bon héros de la guitare, comme Steve Vaï et compagnie. C’est une composition de Chick Corea qui a servi d’au revoir pour le groupe, qui se devait de présenter une pièce avec des paroles tant qu’à avoir fait appel à une chanteuse pour agrémenter sa panoplie sonore. Cette première partie fort généreuse a bien mis la table pour la suite des choses, alors qu’on allait voir un autre trio offrant une cure de jouvence au jazz, Misc.

     Après une entracte assez courte, apparut le batteur William Côté, que j’ai d’abord connu dans l’excellente et défunte formation JMC Project, suivi par Philipp Leduc pour la contrebasse et de Jérôme Beaulieu pour le piano. Comme le guitare-basse-batterie, le trio contrebasse-piano-batterie est assez classique dans le jazz, mais cette instrumentation apporte des possibilités lyriques vraiment plus développées et Misc en tirent profit abondamment. Alliant des sonorités typiques du jazz scandinave et une approche plus près de celle des américains The Bad Plus, ils oscillent entre des compositions et des adaptations d’artistes connus d’ici et d’ailleurs, des indie rockeurs Blonde Redhead («Messenger») au chanteur électro James Blake («Overgrown») en passant par un des auteur-compositeur-interprètes chouchou des québécois, Daniel Bélanger («Respirer dans l’eau»). Les pièces de l’album homonyme ont défilé, toute la Face A du vinyle à venir en fait, avant qu’un retour en arrière ne se glisse dans le set, avec le titre «La chûte», qui fût l’occasion d’un magnifique solo de contrebasse. Faisant appel à l’archet pour la pièce suivante, le contrebassiste voyait le batteur lui offrir la réplique en partie avec un drum électronique, ajoutant de la variété à l’inventaire de sonorités employées. Les gars de Misc, capables autant de finesse que d’impact, ont continué avec la face B de l’éventuel vinyle et la pièce «Les années molles», dont le titre est inspiré d’un recueil de Normand Baillargeon, procurant un second moment politisé à la soirée et donnant l’occasion à Jérôme Beaulieu de blaguer en disant qu’à force d’être un band engagé comme ça, ils allaient d’ici quelques années ouvrir pour les Cowboys Fringants. Je ne crois pas que cela arrive en fait, ils ont plus de chance de partager la scène avec les torontois Badbadnotgood par exemple, un autre trio qui donne un coup de pied aux fesses du jazz et qui a d’ailleurs également repris des compositions du britannique James Blake. Pour le rappel, c’est une autre reprise, cette fois gracieuseté du rappeur K-Os («Crabbuckit»), dont les paroles étaient repiquées, ou transcrites en musique, donnant un résultat très festif tout à fait digne d’un rappel. Il faut dire que le piano un peu ragtime qui est échantillonné sur la pièce originale est assez propice à faire swinger les bassins. Le tout ne s’est pas pour autant transformé en piste de danse, la déconstruction était encore au rendez-vous comme dans la plupart des pièces reprises ou composées à l’origine par Misc, lorsqu’interprétées sur scène.

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    Jérôme Beaulieu (MISC)

    C’est vraiment une superbe soirée que ces six musiciens au talent incroyable ont offert aux mélomanes réunis sur place, et on ne remerciera jamais assez les gens qui osent présenter des évènements d’une musique aussi précieuse pour agrémenter un mardi soir qui aurait pu être beaucoup moins extraordinaire. Malheureusement, mon piètre talent de photographe et mon petit appareil compact n’avons rapporté en guise d’images que ces petits clichés imparfaits. La prochaine fois que ces bands passent, je vous conseille de venir voir en personne, ce sera beaucoup mieux!

    François-Samuel Fortin

    13 avril 2016
    Région : Québec, Spectacles
    arte boreal, cercle, jazz, jerome beaulieu, Misc, nouvelle r
  • [SPECTACLE] Sarah Neufeld et Eartheater envoûtent l’Anti

    [SPECTACLE] Sarah Neufeld et Eartheater envoûtent l’Anti

    Quand je suis arrivé à l’Anti en ce lundi soir maussade, ça semblait s’enligner pour une soirée vraiment relax, la place était presque déserte et il restait à peine vingt minutes avant le début annoncé du concert. J’éprouve une profonde satisfaction à voir ce lieu, auparavant connu sous le nom de l’AgitéE, accueillir encore à l’occasion des concerts de musique champ gauche de haute qualité mais adressée à des clientèles-niches. Le concert dont il est question ici fait selon moi partie de cette catégorie et j’espérais qu’il y aurait du monde pour en profiter. Les gens sont finalement arrivés tranquillement jusqu’à ce que surgisse sur scène Eartheater, une artiste new-yorkaise qui en était à sa première visite dans notre vieille ville de Québec.

    Eartheater
    EARTHEATER (Photo: Marion Desjardins)

     Pendant la première pièce, l’artiste utilisait des effets multiples pour créer une ambiance mystérieuse et captivante, tout en réconciliant des éléments plus liturgiques et d’autres plus païens dans sa performance vocale. La seconde présentait au public un jeu de guitare plus précis et au son clean et rapide qui contrastait avc le premier titre plus chargé et artificiel dans ses sonorités. Le vocal, baigné dans la réverbération, est tantôt constitué de sons aux allures de miaulements angéliques qui pourraient rappeler une certaine Claire Boucher, aussi connue sous le nom de Grimes, et tantôt ponctué de spasmes plus imprévisibles et torturés, mais toujours aussi sentis. Lorsque la troisième pièce commence, on a encore affaire à quelque chose d’original, qui s’inscrit d’une certaine manière en continuité avec les pièces précédentes tout en se distinguant radicalement par les rythmes et les sonorités employées, procurant une belle variété à l’enchaînement d’oeuvres sélectionnées. Si le vocal peut rappeler Grimes, la musique elle, est tout sauf linéaire, peu accessible à la base, souvent apaisante mais parfois syncopée ou encore groovy à d’autres moments. Certains segments résolument plus expérimentaux et hypnotisants donnent davantage une dimension tripative et hallucinante. L’artiste utilisait tout au long de la performance des boucles qui semblaient parfois pré arrangées en partie et qui étaient aussi parfois créées de toutes pièces. À un certain point du concert, une boucle  assez développée lui a permis de délaisser son instrument tout en profitant de sa mélodie pour danser davantage en chantant, avant de s’adonner carrément à des figures de yoga et à de la danse contemporaine qui avait des allures d’art-performance. Cette danse l’a éventuellement amenée à retirer des couches de vêtement jusqu’à ce qu’elle n’arbore qu’un t-shirt portant l’inscription « Stop Cop Terror », le tout pendant une pièce évoquant une révolution. À la fin de la performance, on comprenait encore mieux l’art d’Eartheater, qui revendique une individualité sans compromis et dont le t-shirt portait, outre le message mentionné précédemment, la formule revendicatrice « Destroy all systems of control ». C’est vraiment une artiste incontrôlable qu’on a vu jouer, mettre sa musique en boucle, chanter, danser, faire le pont en yoga et finalement se rouler par terre avant de se dévêtir partiellement, avec tout le talent nécessaire pour assumer ses extravagances. Allez jeter un oeil à la superbe galerie photo concoctée par Llamaryon pour vous en convaincre, du moins pour l’aspect visuel. Eartheater a finalement été une belle découverte et un bris de glace très pertinent pour cette soirée mettant à l’honneur la virtuosité de musiciennes fortes, dont celle de la violoniste qui s’apprêtait à gravir la scène après une brève entracte.

    Sarah Neufeld
    SARAH NEUFELD & COLIN STETSON (Photo : Marion Desjardins)

     Sarah Neufeld est membre d’Arcade Fire et conjointe d’un autre virtuose, le saxophoniste olympien Colin Stetson qui, disait-on, allait l’accompagner pour quelques uns des morceaux interprétés ce soir. Elle est apparue avec une grosse casquette et une veste camouflage surdimensionnée, sans tambour ni trompette pour amorcer le concert en solo. Offrir une performance très technique et sentie au violon ne l’empêche pas de pousser l’audace jusqu’à y ajouter une performance vocale impeccable. Après s’être adressée à la foule dans un français très correct et charmant, la violoniste invite son acolyte Stef Schneider qui l’accompagnera ensuite à la batterie surtout, mais aussi aux séquences, clavier et effets à certains moments. La pièce titre du premier album Hero Brother a permis d’introduire le batteur en force. À la fin de la pièce, de chaleureux applaudissements incitent Neufeld à inviter l’assistance à s’approcher pour mieux sentir son énergie, mais c’est davantage la foule qui avait quelque chose à gagner par ce rapprochement, parce que ce calibre de performance rarement offert d’aussi près avait de quoi plaire dans l’intimité de l’Anti, parmi la quarantaine de personnes qui avaient finalement affronté les intempéries pour aller apprécier un concert aussi enjoué que puissant, de la part de cette force de la nature. L’usage très créatif qu’elle peut faire de son instrument, avec des techniques et styles variés, n’a d’égal que celui que peut faire du sien Colin Stetson, son mari avec qui elle a d’ailleurs collaboré pour un album en duo qui vient compléter leurs discographies respectives. Il l’a d’ailleurs rejoint pour la suite du concert, après un long beat très soutenu fait sur le high hat qui agrémentait une note constante au violon et des vocaux aux allures de mantra. La plupart des pièces sélectionnées étaient interprétées fidèlement mais quelques écarts, extensions ou variations venaient agrémenter le tout à l’occasion. Neufeld, maintenant accompagnée de Colin Stetson, interprète d’abord le premier extrait de The Ridge, son nouvel album, un morceau intitulé « We’ve got a lot ». J’ai de la difficulté à identifier deux des instruments utilisés par le saxophoniste pendant son set, le premier s’apparentant à un saxophone soprano mais branché sur l’électricité et le second ayant la forme d’un trombone vertical mais sans pour autant coulisser, et qui au final semblait plutôt être une autre variante de saxophone. Les deux musiciens, qui ont une complicité impressionnante ensemble, en plus d’être tous deux virtuoses et créatifs, s’adonnaient à des échanges très captivants avec la batterie généralement bien présente à l’arrière plan, avant que cette dernière ne s’estompe pour les deux derniers titres. Le premier de ces derniers morceaux, officiellement le dernier en excluant le rappel, c’était «When The light comes in », qui est également la dernière pièce du plus récent album de Neufeld. Le second morceau, offert au public après un rappel vif et insistant, c’était « The Sun Roars Into View », la pièce monumentale qui ouvre l’album collaboratif avec son mari.

    Lorsque les dernières notes se sont tues, on avait l’impression d’avoir partagé un moment précieux avec deux êtres d’exception jouant de leur instrument en symbiose totale, le tout dans une ambiance très sympathique et sans prétention, malgré le gros calibre que les hautes voltiges des interprètes apportaient à la soirée.

    Photos: Marion Desjardins / Llamaryon

    François-Samuel Fortin

    13 avril 2016
    Région : Québec, Spectacles
    Anti, Colin Stetson, Eartheater, L’Anti Bar & Spectacles, L’Anti Bar et spectacles, Sarah Neufeld, Stef Schneider, The Ridge
  • LE FESTIF DÉVOILE UNE PROGRAMMATION DE FEU POUR SA SEPTIÈME ÉDITION

    LE FESTIF DÉVOILE UNE PROGRAMMATION DE FEU POUR SA SEPTIÈME ÉDITION

    Par Matthieu Paquet-Chabot et Jacques Boivin – Photo de couverture : Le Festif/Francis Gagnon

    C’est aujourd’hui que l’organisation du Festif! de Baie-St-Paul annonçait la programmation de sa 7e édition. Après le succès fulgurant de l’an dernier, qui a attiré plus de 26 000 festivaliers, l’équipe de passionnée du festival nous a concocté une programmation hors du commun. Composé de plusieurs grands noms de la musique d’ici (et d’ailleurs) ainsi que le meilleur de la relève, cette édition saura plaire à tous les goûts!

    Plume Latraverse - Photo : Jay Kearney
    Plume Latraverse – Photo : Jay Kearney

    Qui foulera les planches des multiples scènes de Baie-St-Paul du 21 au 24 juillet prochains? En ouverture, c’est nul autre que le groupe australien The Cat Empire qui s’amènera sur la scène Desjardins. Gab Paquet (gagnant du Cabaret Festif! de la relève) ainsi que Busty and the bass précèderont les Australiens. Une surprise de taille attend les festivaliers pour le premier jour : Plume Latraverse en trio acoustique lancera les festivités à la Salle Multi de la ville.

    Half Moon Run - Photo : Yani Clarke
    Half Moon Run – Photo : Yani Clarke

    Le lendemain, la sensation Half Moon Run s’activera sur la scène Desjardins. Après quatre Métropolis complets et plusieurs festivals à travers le monde, le groupe est décidément une très grande prise pour le Festif! Ce sera le duo des Sœurs Boulay qui ouvrira avec Marco et les Torvis (gagnant du prix de public du Cabaret Festif ! de la relève).

    Ariane Moffatt - Photo : Marion Desjardins
    Ariane Moffatt – Photo : Marion Desjardins

    Pour conclure la programmation de la grande scène, une soirée très festive est au programme : Champion et ses G-strings, Yann Perreau et Ariane Moffat attendent les milliers de festivaliers. Avec un nouvel album à paraître prochainement, Champion saura faire sauter la foule sans problème. Avec si peu de concerts à son agenda, on peut pratiquement parler d’une exclusivité.

    Fred Fortin - Photo : Marion Desjardins
    Fred Fortin – Photo : Marion Desjardins

    Le Festif, c’est bien plus que la scène Desjardins. Il y a plusieurs scènes un peu partout en ville, dont celle du Quai de Baie-St-Paul qui, cette année, accueille de (très) gros noms : Fred Fortin, qui ne fait pratiquement aucun festival de l’été, Avec pas d’casque et Safia Nolin. La beauté des lieux saura rendre la musique des artistes encore plus magnifique qu’elle l’est déjà.

    Pour les couche-tard, les après-Festif! seront remplis de choix difficiles. Le mythique sous-sol de l’Église accueillera des soirées rock avec Les Goules, Grimskunk, Duchess Says, Francis Faubert, Les Hôtesses d’Hilaire et I.D.A.L.G.

    The Barr Brothers - Photo : Jacques Boivin
    The Barr Brothers – Photo : Jacques Boivin

    Pour les amateurs de musiques plus urbaines, la fête sera du côté du Chapiteau Fabrique Culturelle avec Koriass, Dead Obies, Beat Market, Brown et VioleTT Pi. Une nouvelle scène fera son entrée cette année : le Chapiteau Forget, qui programmera Yves Lambert dans un spectacle rétrospectif de sa carrière ainsi que le chanteur Dumas en fin de soirée. Ce chapiteau sera aussi actif l’après-midi avec de gros noms tels que Basia Bulat et The Barr Brothers.

    Philémon Cimon - Photo : Catherine Bélanger-F
    Philémon Cimon – Photo : Catherine Bélanger-F

    Pour les néophytes du festival, sachez que la ville en entier s’active durant les quatre jours du Festif! Les spectacles gratuits sont donc nombreux sur la scène Hydro-Québec qui accueillera Canailles, Sunny Duval, Philémon Cimon et Nicolas Pellerin et les grands hurleurs.

    Les spectacles-surprises offrent toujours des moments uniques tout au long du week-end. Les noms sont habituellement annoncés quelques heures, voire quelques minutes, avant le spectacle. Pour faire plaisir au amateurs, l’organisation a décidé de laisser couler un des multiples noms surprise de 2016 : Tire le Coyote.

    Beat Sexü - Photo : Marion Desjardins
    Beat Sexü – Photo : Marion Desjardins

    Enfin, de nouveaux partenariats avec Le Pantoum, CISM et CHOQ mettront en vitrine le récipiendaire du prix du Festif! aux Francouvertes, La Famille Ouellette, ainsi que le récipiendaire du prix du Festif! pour Route d’artistes, Mathieu Bérubé. Les pantoumesques Beat Sexü auront aussi la chance d’y faire la fête. Quant au volet arts de la rue, celui-ci sera très Festif! avec la venue de deux fanfares : Hungry March Band et Detroit Party Marching Band, ainsi que la troupe de cirque Foutoukours.

    Ah pis y’a aussi le plus sexy des squelettes du La-La Land, Anatole (il mérite son propre paragraphe)!!!

    Encore une fois, l’équipe du Festif! nous promet une fin de semaine endiablée remplie de bonne musique et de plaisir garanti. Nous n’avons absolument aucun mal à le croire : cette programmation pourrait difficilement être plus équilibrée. Nous ne serons pas seuls à vouloir être partout en même temps toute la fin de semaine. Imaginez : il reste encore un paquet de surprises!

    Les différents billets et forfaits sont en vente dès maintenant au www.lefestif.ca. Faites vite, le nombre de billets est limité pour tous les sites!

    Équipe ecoutedonc.ca

    12 avril 2016
    Festivals, Le Festif, Nouvelles, Région : Québec
    Le Festif!
  • [SPECTACLE] Anatole émerveille le District St-Joseph

    [SPECTACLE] Anatole émerveille le District St-Joseph

    Personne n’était prêt à ça. Même pas moi, fan d’Anatole de la première heure. C’est en formule 5@7 apéro-découverte que le Festival d’Été de Québec et le District St-Joseph ont programmé Anatole, Alexandre Martel de son vrai nom, pour une soirée haute en émotion.

    AnatoleC’est donc vers 17h45 que les quatre musiciens du groupe se sont présentés, tous vêtus de blanc, sur la scène du District. Pas très loin suivait Anatole, mystérieux sous sa cape. L’artiste, qui vient tout juste de sortir son excellent premier album, débute donc l’éclectique prestation. Le public voit le phénomène sans trop savoir comment réagir, ce qui est compréhensible. Se dévoilant de plus en plus lors du spectacle, le premier extrait, et pièce titre, L.A/Tu es des nôtres, fait réagir plusieurs membres de la foule. Les gens embarquent avec le squelette qu’est Anatole, littéralement parlant.

    Le concept pop-disco-sensuel bat son plein, car Anatole se dévêtit de plus en plus, quittant régulièrement la scène pour se rapprocher des spectateurs. Le contact avec les gens est super à regarder. Certains sont perplexes, d’autres gênés d’apprécier le concept, chacun a sa version d’Anatole. Ne se gênant pas pour se coller et toucher à ses admirateurs, les moments de malaises sont nombreux, au grand plaisir des fans de l’artiste.

    Étant multitâche, Anatole ne se gêne pas pour chanter en allant se commander un cocktail, et pourquoi pas tiens, le siroter tout en chantant couché (!) sur le bar. Nous avons eu droit à plusieurs titres de l’album ainsi qu’au simple Grosse Massue, qui fut un des plus beaux moments de la soirée. Faisant le morceau sous une forme de chanson à répondre, le public était très engagé. Certains ont été choqués du comportement explicitement sexuelle du chanteur, faisant des gestes très osés avec son micro et son corps, mais la plupart ont adoré le moment. Même Daniel Gélinas, grand patron du Festival d’Été de Québec, riait aux éclats lors de l’interprétation de la pièce. Anatole nous quitte ensuite sur l’excellente pièce Discollins, interprétée avec brio.

    Avant de parler du rappel, il faut que je souligne le fait qu’Anatole est une bête de scène. Tout le spectacle est très théâtral, et il décroche très peu de son personnage. Même les musiciens sont impliqués dans le processus. Dans son costume de squelette, Alexandre Martel danse et assume sa folie à 100%.

    AnatoleLe point culminant du personnage est donc durant le rappel, lors d’une deuxième interprétation, avec boule disco, de L.A/Tu es des nôtres. Anatole nous revient… en sous-vêtement! Il est tout simplement vêtu de sa cape et de son sous-vêtement. L’ambiance est très bonne et il demande au public de se lever. Ce dernier répond à l’appel et danse avec le groupe pour une dernière fois.

    Je dois avouer qu’il est difficile d’exprimer en mots toute la folie du spectacle d’Anatole. Je vous invite à le vivre le 21 avril prochain au Sous-Sol du Cercle avec Yokofeu et le 13 juillet au Festival d’Été de Québec. La tournée Discollins se poursuit avec des dates à Montréal, St-Hyacinthe, Sherbrooke et St-Casimir. Tous les détails sur le bandcamp d’Anatole.

    Photos: Marion Desjardins / Llamaryon

    Anatole – Photo : Marion Desjardins

    Matthieu Paquet-Chabot

    9 avril 2016
    Apéros FEQ, Festival d’été de Québec, Région : Québec, Spectacles
    Anatole, Apéros FEQ, District Saint-Joseph
  • [SPECTACLE] Saam, Ego Death et Los en programme triple au Pantoum

    [SPECTACLE] Saam, Ego Death et Los en programme triple au Pantoum

    Hier soir je me rendais au Pantoum pour la première fois depuis un bon moment, à l’exception de ma visite dans la seconde partie du complexe musical lors du lancement VIP d’Anatole. J’allais donc gravir les marches en redoutant le capharnaüm des bottes et de manteaux qui semble-t-il est, depuis belle lurette, chose du passé. À la place, on trouve un sympathique vestiaire à mi-chemin pendant l’ascension et l’entrée de la salle est donc beaucoup plus dégagée qu’elle a pu être les années précédentes. La saison hivernale rendait habituellement mes visites au Pantoum à moitié périlleuses, ce qui fait que j’attendais une occasion en or pour retourner voir un concert sur place, mais aussi un concert qui ne commencerait pas trop tard, pour faire plaisir à mes vieux os.

    Saam
    SAAM (Photo: Marion Desjardins)

    C’est un programme triple avec deux bands de Québec et un de Montréal qui m’a donné l’occasion que j’escomptais et la soirée fût très agréable. C’est la formation rock délurée et légèrement psychédélique montréalaise SAAM qui ouvrait la soirée. La bassiste de Ponctuation Laurence Gauthier-Brown accompagnait le groupe pour l’occasion, alors que le bassiste habituel était en voyage en France. Le groupe promet un nouvel extrait en plein coeur de l’été et une parution longue durée pour la fin août peut-être, et les pièces qui ont été interprétées hier vont, pour notre plus grand bonheur, en partie figurer sur la galette à venir. La performance s’est déroulée sans faux pas, les compositions sont originales, les paroles étaient parfois difficiles à comprendre mais le chant éclectique et théâtral du chanteur-compositeur avait quelque chose de très divertissant qui complétait bien les compositions pop-psychédéliques de son crû. Une demie douzaine de chansons se sont succédées et les gens réunis sur place ont eu l’air d’apprécier cette entrée en matière fort à propos. Le titre fort efficace Cheville Blanche, tiré d’un court EP de deux pièces qui porte le nom de l’autre titre, « Vacance », était un moment fort de la performance et le EP est disponible gratuitement sur le bandcamp de l’artiste, si vous voulez un support audio pour mieux comprendre la proposition artistique de Saam.

    Ego Death
    Ego Death (Photo: Marion Desjardins)

     Après une brève entracte arrive Ego Death, le projet de Joey Proteau (feu-Modern Primitive) mais à géométrie variable pendant le concert. En effet, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Québec était parfois accompagné de Kevin Robitaille (Los) à la batterie, Symon Marcoux (feu-X-Ray Zebras) à la basse,  Maxine Maillet (Los, EP4) au clavier et Marie-Pier Gagné au violoncelle, mais aussi, pas mal toujours accompagné de son frère Jesse à la guitare et à la voix, qui venait admirablement bien compléter les harmonies vocales familiales. Les compositions très délicates mais mémorables qui figurent sur le EP « Grief » ont été pas mal toutes interprétées devant une assistance respectueuse et docile qui écoutait la performance avec un calme olympien. Une ovation chaleureuse et bien sentie faisait suite à tous les morceaux présentés et avec raison, la justesse de l’interprétation était très impressionnante. Une reprise d’Elliot Smith s’est glissée dans le set aussi, venant compléter le corpus avec d’autres sonorités. Les compositions au caractère très intimiste résultent d’un travail d’introspection créative qui a culminé avec la parution du EP l’automne dernier et il faut dire qu’avec un style de musique aussi dépouillé à la base, les mélodies de guitare et les vocaux feutrés en étaient l’apanage, il faut absolument que la précision soit au rendez-vous, parce que toute bourde si petite soit-elle a la chance de faire chavirer un moment magique et de nous ramener à la réalité. Toutefois, on peut déclarer que le spectacle était un succès car on aurait eu bien du mal à trouver des taches au dossier vocal des frères Proteau. En écoutant les pièces réunies sur « Grief », on peut craindre que leurs versions live perdent un peu en justesse mais le tout était vraiment impeccable et bien senti. Chapeau bas!

    Le fait que Ego Death vienne après la performance plus mouvementée de Saam me paraissait étrange au début, mais l’alternance était au final fort intéressante pour le déroulement de la soirée, en plus de laisser la chance à la formation suivante de relever le niveau d’énergie dans l’assistance qui émergeait à peine d’un moment de contemplation béate.

    Los
    LOS (Photo: Marion Desjardins)

     Ce qui était annoncé comme le clou de la soirée, c’était la performance de la formation de Québec LOS, une formation qui a beaucoup changé ces derniers temps, délaissant le rock garage accrocheur et mordant des deux premières parutions pour un rock alternatif sophistiqué que leur dernier 7″ laissait augurer. Le line-up actuel est composé des membres fondateurs Kenny Turgeon à la guitare-voix et aux compositions et de Kevin Robitaille à la batterie, fidèles à eux-mêmes. Le groupe, désormais un quintet, était complété par Maxine et Symon qui avaient également accompagné Ego Death un moment, ainsi que par Jean-Daniel Lajoie (ex frère d’armes de Joey dans feu-Modern Primitive). La foule était déjà un peu plus clairsemée pour voir la performance de Los, qui ont présenté essentiellement des titres de leur nouveau répertoire, dont la consécration est prévue pour l’automne avec la parution de leur premier long-jeu. Ironiquement, les moments qui semblent le plus avoir été appréciés et insufflé d’énergie à la foule, c’est le titre « Jelly Spoon » qui les a procurés. C’était l’occasion de se rappeler du génial 7″ Romances sur lequel figure la pièce qui, avec la chanson titre de leur autre 7″ Peace in general, étaient les seules provenant de leur ancienne vie. Les nouvelles compositions semblent de qualité mais on peine à trouver un angle d’approche ou une clé pour les décoder, l’aspect global des pièces semblant parfois relayé au second plan derrière une recherche sonore tout de même intéressante. Le mordant catchy de leur premier répertoire se fait plus rare, comme celui de la géniale « Nature Boy », reprise par Beat Sexü sur Open House QC mais délaissée par Los au profit des pièces qui cadrent mieux avec l’esthétique indie-alternative qui est visée dorénavant. Si les gars ont l’air de savoir où ils vont, le trip a des allures de recherche personnelle et curieusement, alors qu’on semble vouloir se diriger vers des contrées plus facilement commercialisables et accessibles, le degré de raffinement atteint des niveaux qui font que plusieurs semblent peiner à comprendre où tout ça se dirige, comme en témoignaient à quelques reprises les applaudissements timides ou confus entre les pièces. Au niveau technique, la performance était somme toute impeccable mais cela ne semble pas tout à fait avoir suffi pour donner à l’assistance le goût d’embarquer à fond de train, hormis un slam aux allures ironiques qui a pris les mélomanes à bras-le-corps vers la fin du concert. Alors que l’assistance réclamait timidement un rappel, je descendais tranquillement les marches en me disant que j’avais hâte d’entendre la version endisquée des morceaux présentés ce soir, qui pourront peut-être me faire apprécier avec un oeil nouveau, ou une oreille nouvelle, les pièces du corpus 2.0 de Los. La parution, fort attendue, sera une gracieuseté de Sexy Sloth, et devrait voir le jour à l’automne, le pendant visuel restant à élaborer pour accompagner les pièces dont l’enregistrement vient d’être achevé.

    C’est bien beau les mots, mais ça aide toujours d’avoir un support audio visuel pour mieux comprendre ce dont il est question. Allez donc faire un tour sur les pages bandcamp des artistes et écoutez ça en regardant la somptueuse galerie photo préparée par notre LLamaryon nationale!

    https://saamsaam.bandcamp.com/releases

    https://ego-death.bandcamp.com/releases

    https://lostheband.bandcamp.com/

    François-Samuel Fortin

    9 avril 2016
    Région : Québec, Spectacles
    alternatif, anglo, Ego Death, folk, franco, Indie, LOS, Montréal, pantoum, quebec, rock, saam
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