Après GILLES, ce fut au tour de Catherine Leduc, anciennement du duo Tricot Machine, de se produire sur scène jeudi soir aux Apéros FEQ au District St-Joseph.
C’était la première fois à Québec que Catherine Leduc venait pour y présenter son projet solo. Quelque peu fébrile, elle s’est bien entourée de ses complices Matthieu Beaumont (claviers), Maxime Castellon (basse), Guillaume Éthier (batterie) pour l’occasion. Leduc a su me captiver, tout comme la foule, par sa folk psychédélique aux accents de dream pop. Elle a pris de l’aisance sur scène.
Catherine Leduc offre un son bien différent de celui de son ancien duo. Elle sait comment doser les chansons plus mélancoliques – Un bras… et Rookie(Houston, Anticosti, Un bras de distance avec le soleil) – et d’autres plus rythmées. Elle a son univers bien à elle. Ses musiciens l’accompagnent brillamment, tout en lui laissant la place. Pour une première fois sur scène, Leduc a utilisée une harpe électronique qui a ajouté une touche de nouveauté aux pièces.
Au cours de l’heure de sa présence sur scène, nous étions dans un autre monde, presque comme sur un nuage. Elle a un projet qui lui colle à la peau.
Jeudi dernier, c’était le coup d’envoi pour les soirées Apéros FEQ au District St-Joseph. 24 artistes seront en compétition pour gagner leur place sur une des scènes du Festival d’été de Québec et pour le grand prix de 10 000 $.
C’est tout en douceur que GILLES a débuté sa performance pour séduire le jury et les curieux. Le groupe qu’on avait vu auparavant au Festival d’été de Québec et au Festif de Baie St-Paul a eu un été chargé avec plusieurs performances. Ils ont donc gagnés en maturité et ils ont toujours du plaisir à jouer ensemble sur scène.
Les anciens de l’Ampli ont réussi à mélanger à la fois des chansons d’amour (T’as jeter les yeux sur moi, Télégramme) et des chansons qui font réfléchir (Laxmi, Sortir de la ville). Ils ont aussi utilisés, avec justesse, l’actualité pour jouer la pièce Les voisins, en lien avec la tuerie à Las Vegas plus tôt dans la semaine.
Leur interprétation de The Boxer de Simon & Garfunkel était bien réussie, toute en harmonie et en douceur. Ils ont terminé le spectacle avec leur chanson Passé Pékin.
Si on se fie à la qualité du spectacle de ce soir, il y a fort à parier que les juges auront des choix déchirants à faire pour choisir qui se méritera les prix en jeu.
Ce jeudi, les Apéros FEQ accueillent Catherine Leduc. 18 heures, District Saint-Joseph. Entrée libre.
Truckfighters est probablement le meilleur groupe au monde, et pourtant une tournée américaine n’arrive pas assez souvent, encore moins un passage à Québec puisque leur dernier show dans la ville date d’il y a 3 ans sur les Plaines d’Abraham en première partie de Soundgarden. Samedi soir, ils étaient venus avec 2 autres représentants du stoner rock pour venir transpirer de la bière, et moi de voir les lumières fumantes de l’Anti Bar fusionner avec eux.
Floating Widget, Montréal, Canada.
1er groupe sur la scène à 20h30 pétantes, ce groupe de Montréal à l’influence Sabbathique et Voivoidienne (note : ils ont fait un morceau avec le chanteur). L’énergie est là, les riffs sont lourds, la voix est rauque, les échanges avec le public tout fonctionne.
Telekinetic Yeti, Dubuque, Iowa, USA.
Quand soudain, 2 barbus aux cheveux longs s’installent sur scène. Grosse batterie, grosse guitare à 7 cordes et des pédales à n’en plus finir. Un effort de mise en scène se fait sentir avec 2 spotlights, dont un contrôlé manuellement par le pied du chanteur/guitariste. Musicalement, c’est assez fort, ca part nettement dans le psychédélique avec toutes sortes de wah-wah et de distortion, ca reste lourd et efficace.
Truckfighters, Örebro, Suède.
Ozo, Dango et Pezo prennent le relai. Une setlist de 7 morceaux sur une assiette en carton, ca parait court comme concert, mais le secret des chasseurs de camions réside surtout dans l’improvisation. Des morceaux d’en moyenne 7-8 minutes se voient rallonger de 5-6 minutes avec des sections plus légères et atmosphériques. L’interaction avec le public est toujours aussi démente avec Dango pouvant se permettre un bain de foule sans souci de câblage, même si quelques fois c’était le public qui éteignait accidentellement ses pédales pour cause de bousculade excessive. Le groupe s’est aussi permis de donner le micro à des fans pour chanter ou hurler les paroles. Et puis question énergie, comment te dire ? C’est assez difficile de prendre en photo un guitariste qui saute toutes les 10 secondes, surtout si tu es complètement devant la scène.
J’ai encore mal à ma nuque quand je me penche en avant.
On peut dire que les astres étaient bien alignés le 27 septembre dernier : Olivier Bélisle (auteur-compositeur-interprète à l’imagination fertile) se produisait à la Librairie Saint-Jean-Baptiste (lieu idéal pour voir des prestations intimistes) dans le cadre de Route d’artistes (des tournées qui amènent les artistes jouer à quelques pouces de votre grosse face).
Pour un gars qui donnait son septième show en huit soirs, Bélisle n’avait pas l’air trop fatigué! L’auteur d’Une fois par jamais nous a joué ses chansons à personnages de sa douce voix un brin grave, chansons qu’il a présentées avec humour, notamment en nous lisant des extraits de livres qui se trouvaient sur les rayons de la bibliothèque derrière lui. C’est un peu ça, Route d’artistes et Olivier Bélisle : du monde qui sait nous mettre à l’aise pour qu’on passe un beau moment.
C’était devant un public conquis d’avance que Charles-Auguste s’est produit hier.
En première partie, c’est l’auteur-compositeur Jordan Jack. Nouveau dans la scène folk à Québec, ses chansons en anglais, et une bilingue, gagnent du public. Prenant de plus en plus d’assurance sur scène, il sera à suivre dans les prochains mois.
Puis, l’auteur-compositeur Charles-Auguste Lehoux et Jonathan Sonier ont réchauffé la salle. Prenant le pari de l’authenticité et d’un public attentif, ils ont ponctué le spectacle de confessions en lien avec les chansons interprétées. Jonathan Sonier, le guitariste de Charles-Auguste, accompagne celui-ci avec justesse et ajoute de la profondeur. Le contrebassiste Thierry Sterckeman a lui aussi mis sa touche aux chansons de Lehoux. Deux reprises, Dixie et Dimanche au soir à Châteauguay, sont venues s’ajouter aux chansons provenant du EP Les Miettes. Le mini-album, qui sortira le 26 octobre prochain, permet à Charles-Auguste de tirer son épingle du jeu avec son folk authentique. Dans son univers où les histoires de filles se mélangent à quelques périodes plus sombres, j’ai facilement embarqué dans sa musique. Aimer peut-être a reçu une belle dose d’amour et de participation d’une foule qui aurait pris des chansons de plus. Une expérience sans nul doute gravée dans leur mémoire.
La rentrée culturelle de Québec bat son plein ces jours-ci. La saison des lancements d’albums est officiellement commencée, le gala de l’ADISQ et le GAMIQ approchent à grands pas et les différentes séries de concerts ont débuté leurs activités (allô le Pantoum, on s’était ennuyé).
C’est en cette période de renouveau culturel que le Festival d’été de Québec lance sa nouvelle saison des Apéros FEQ. Pour ceux qui ne connaissent pas le concept, c’est un concours où 24 groupes différents monteront sur les planches du District St-Joseph pour gagner leur place dans la programmation du Festival. Les 24 semaines de spectacles seront séparées en 4 vagues où un gagnant par ronde se verra offrir 1 000 $, une place en finale à l’Impérial Bell le 17 mai 2018 ainsi qu’un spectacle sur la scène Fibe à l’été 2018. Le groupe remportant la grande finale recevra une bourse de 6 000 $ et plus de tous les prix précédents.
L’an dernier, le grand prix comprenait aussi un spectacle sur les Plaines d’Abrahams, mais l’équipe du FEQ, n’ayant pas réussi à le faire cette année, a décidé de ne plus inclure cette récompense dans le concours.
Voici les concurrents de la première vague des Apéros FEQ:
À partir du 5 octobre, vous pourrez découvrir et apprécier un groupe différent à chaque jeudi soir à 18h. Parfait pour un 5 à 7 avec vos collègues mélomanes!
AVANT-GARDE : Mouvement, groupe littéraire, artistique qui est à la tête des innovations, des progrès et qui souvent rompt avec le passé.
Préface
Juin 1967. Les Beatles révolutionnent l’industrie du disque avec la sortie de leur album concept Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band. Le disque compte aussi nombre d’innovations techniques qui influencent encore les sonorités de groupes actuels. Septembre 1969. Abbey Road et sa célèbre pochette. Sur le disque, on entend Georges Harrison au Moog, un synthétiseur qu’il contribue à populariser. Derrière le groupe mythique, les admirateurs passionnés qui les ont portés et qui leur ont permis de marquer l’histoire. Sans parler de King Crimson, Van der Graaf Generator, Genesis, Harmonium… 1969, 1967, 1967, 1972… Le bon vieux temps, quoi ?
J’ai un secret pour vous. Vous qui êtes passionnés par l’avant-garde d’avant. Il y a encore une avant-garde aujourd’hui, des musiciens impressionnants, des moments magiques où la musique se décloisonne pour trouver un nouveau chemin. C’est ce que le Pantoum a voulu démontrer samedi dernier en présentant une programmation audacieuse pour l’ouverture de sa sixième saison de spectacles. Alors, cessons de nous apitoyer sur la fin d’une époque et prêtons l’oreille à celle qui commence.
Devant nous, un homme et ses machines : des amplis entassés près d’une table où l’on retrouve nombre de molettes dont le fonctionnement m’échappe. Jeux complexes de retour de feedback. De cet hybride s’échappe une grappe de sonorités aux couleurs d’une violente vivacité. Les basses obscures jurent avec les fréquences aigües et suraigües qui écorchent l’oreille par leur brillance.
Drone, électro, atmosphérique…appelez ça comme vous voulez. C’est surtout une expérience éprouvante, bouleversante, aux confins de la musique. On cherche à s’accrocher au rythme qui se dessine puis qui envoûte par sa pulsation. On se perd dans la forêt de sons qui ne se suivent pas. Le chanteur de SUUNS réussit ici encore, en projet solo, à faire sortir de la musique une force brute, magnétique comme le regard d’un serpent.
CHIENVOLER
Après avoir pris une grande bouffée d’air frais dehors, on est prêts pour CHIENVOLER. Ça promet : ils ont tellement d’instruments que la scène déborde dans la moitié de la salle. Les six musiciens s’installent et l’aventure commence…Ce qui suit est indescriptible.
Le groupe semble n’avoir qu’un seul corps – comme une hydre à six têtes et je ne sais combien de bras qui explorent les subtilités d’une même rythmique interne. Les influences qui ressortent du mélange sont aussi diverses que les instruments utilisés (saxophones, clarinette basse, bağlama, synthés – pour ne nommer que ceux-là). C’est plus que du prog, c’est une musique de chimère.
Le Moog (salut Georges Harrison) rappelait le «bon vieux temps» ; le saz faisait voyager au Moyen-Orient ; les mélodies éclatées aux bois faisaient écho aux soli endiablés de Charlie Parker ; un bref épisode a capella, clin d’œil au flamenco ; les rythmes élaborés faisaient honneur à Igor Stravinski. Et ce ne sont que quelques facettes de cet énorme polyèdre qu’il nous a été donné d’entendre.
Le groupe a terminé avec une grande finale bien psychédélique qui nous a amenés au comble de l’extase. Heureux sont ceux qui ont pu assister à la chose, car apparemment les membres du groupe ne peuvent se réunir que rarement. Chapeau bas à Jérémi Roy (Esmerine, Bellflower), Félix Petit (FELP, Oblique, Yokofeu, Bellflower), Gabriel Godbout-Castonguay (Yokofeu), William Côté (Bellflower), Martin Rodriguez (Cabezón) et Alex Dodier (Shpik, Bellflower).
Recevoir le projet de Radwan Ghazi Moumneh dans les murs du Pantoum était une sorte de fantasme pour ses deux cofondateurs, Jean-Étienne et Jean-Michel. Accompagné par le projectionniste et cinéaste Charles-André Coderre, le musicien d’origine libanaise nous a présenté un univers où les instruments (en l’occurence le Buzuk) et les techniques vocales arabes rencontrent les synthétiseurs et l’esthétique électronique.
Les spectateurs sont restés captivés du début à la fin. Une expérience enveloppante, intense. Les mélodies élaborées du musicien avaient pour nous occidentaux une dimension presque mystique, qui était amplifiée par les effets sonores. Les projections ne faisaient que nous plonger davantage dans cet univers singulier. Tirées de cinq machines vintage (16mm) et de bobines maniées à la main, elles présentaient des images filmées et développées par Coderre. Même l’air chaud qui sortait des ventilateurs – on fait ce qu’on peut avec les moyens qu’on a – nous transportait dans un ailleurs éloigné.
Un des meilleurs spectacles du Pantoum
Le pari de l’audace était risqué. De leur côté, les organisateurs ainsi que les musiciens ont assuré : le spectacle était éclaté, de haut calibre et l’ambiance, agréable. Le public, celui qui a fait l’effort de se déplacer pour découvrir (ouf, c’est difficile !), en a vu de toutes les couleurs. Et les absents ? Vous connaissez le proverbe.
Oppressante, métissée ou éclectique, la musique qu’on a goûtée tenait certainement de l’avant-garde. Eh oui, il y a une avant-garde d’aujourd’hui. Une musique de demain. Mais y aura-t-il assez d’oreilles pour l’entendre ? Assez de bras pour la porter vers les sommets de l’histoire ?
Je dois vous confesser ceci… (Presque) jeune Mauricien, je n’ai jamais eu l’occasion d’aller encore au Cercle de Québec. Je le sais, quand on collabore à ecoutedonc.ca, c’est un crime de lèse-majesté. Il a donc fallu donc un événement spécial pour enfin régler ce problème: un spectacle de Pierre Kwenders.
La salle de spectacle est construite d’une manière que je trouve plutôt brillante; davantage en largeur pour cadrer aux dimensions de la scène. Ainsi, lorsqu’on se retrouve au centre, on a vraiment l’impression que notre vue est complètement immergée dans la prestation. Concernant le spectacle dont le présent article fait l’objet, cet aspect géométrique change complètement la manière de vivre notre soirée. Ce n’est pas pour rien que l’endroit s’appelle Le Cercle – Lab vivant.
Après ce moment d’émerveillement, un empereur arrive sur scène… Pas nécessairement celui des Bantous, mais celui qui décide du commencement et de la finalité du temps et de l’espace. En trois ans, le personnage scénique de Kwenders a évolué, et pour le mieux. Autant il y a trois ans il était une bête de scène initiant un gros party, autant, en 2017, quelque chose de magique se produit: Le temps était en effet suspendu et l’espace avait été avalé par un univers musical non seulement original et intéressant, mais par un raz-de-marée de plaisir, de professionnalisme, d’émotions et de jambes incapables de ne pas bouger, même pour les moins déliés d’entre nous.
L’auteur-compositeur-interprète a commencé sa prestation avec la pièce WTFU. En entendant les notes, on est supris par la pureté du son de la guitare de Vincent Duhaime Perreault (qui, paraît-il, accompagne Kwenders que depuis deux semaines, à mon grand étonnement) et de la basse d’Olivier Pépin. J’avais quasiment l’impression d’entendre des notes comme s’ils ne sortaient pas d’une console de son, mais plutôt tout droit sorties des cordes, comme si on était juste en face.
De son côté, la batterie et les percussions électroniques de Philippe Bilodeau apportent des rythmes enlevants et encore plus entraînants qu’en studio. Notons également les consoles électroniques de Pépin qui rendent possibles des effets renforçant l’ambiance ensorcelante. Par exemple, l’assistance a pu entendre des effets de voix qu’on retrouvent sur le dernier album de Kwenders, Makanda – At the End of Space, the Beggining of Time, comme des échos ou de la superposition.
L’éclairage, très travaillé, contribue également à rendre la soirée magique. Qu’il soit plutôt tamisé pour créer un effet d’intimité pour Rendez-vous ou cinématographique (l’usage de la fumée et des jeux de lumières sont vraiment loin de donner un résultat «quétaine» ou forcé), cet aspect du spectacle, combiné à la vue en largeur, démontre un souci du détail dont certains vétérans devraient prendre note.
Les chansons, quant à elles, se retrouvent habillées d’une attention particulière dans leur version en spectacle. L’exemple le plus frappant est la dernière présentée: Woods of Solutide. Si en studio on plane, sur scène, on se promène dans le Sahara avec une version blues désertique évoquant Tinariwen.
Cette soirée va sans doute s’inscrire dans le top 5 des meilleurs spectacles que j’ai vu ces cinq dernières années…
Tire le coyote lançait hier son quatrième album Désherbage au nouveau bar Le détour, situé dans le Grand Théâtre, à Québec.
Famille, amis et public étaient conviés dans une ambiance intimiste à inaugurer l’espace et à le désherber avec Benoît Pinette et sa bande composé de Shampouing (guitare et voix), Cédric Martel (basse), Jean-Philippe Simard (batterie) et de Vincent Gagnon (claviers). Son apport est crucial et il a son charme, car il ajoute une touche qui embellit les pièces de Tire le coyote.
Dans Pouvoirs de glace, des enfants dansent devant la scène et il n’y a que Shampoing et Pinette. La chimie du duo, qui se complétait bien l’un et l’autre, était palpable. Les textes sont encore aussi beaux que sur Mitan et Panorama, mais on gagne en profondeur musicale avec le piano de Vincent Gagnon.
Sa magnifique Tes bras comme une muraille nous assaille par tant de beauté. Les musiciens sont talentueux et énergiques. Dans Toit cathédrale, c’est la guitare de Shampoing qu’on retient. Elle retentit au juste moment. Les frissons n’ont pas tardé dès le début de Le ciel est backorder et Comment te dire. Les deux pièces nous arrachent quelques larmes, mais nous font du bien malgré tout.
Hier, les musiciens étaient en symbiose et se complétaient dans leurs points forts. Ça nous donne encore plus envie d’aller voir la mouture complète sur scène le 9 décembre prochain au Grand Théâtre de Québec.
À Québec, il n’y a pas plus gros événement après le Festival d’été et Envol et Macadam que le Show de la rentrée de l’Université Laval organisé par la CADEUL. Chaque année, la population estudiantine (et les mélomanes de Québec) envahit les diverses scènes du pavillon Alphonse-Desjardins pour acclamer de nombreux groupes d’ici dans une variété de styles. L’affiche de l’édition 2017 était plutôt alléchante, présentant entre autres The Franklin Electric, Chocolat et Koriass… et plusieurs autres!
Sans plus tarder, voici notre compte rendu de la soirée.
Jérome Casabon – Pub universitaire
Jérome Casabon et ses trois acolytes se sont occupés de mettre l’ambiance sur la terrasse du pub universitaire en début de soirée. Le musicien a poussé ses chansonnettes avec énergie et enthousiasme, et ce malgré la timidité du public. On a aimé réentendre des classiques tirés de son projet précédent (Casabon) tels que en bas dans rue ou encore hamac, mais aussi découvrir quelques titres de Pas pire content, son dernier album paru en mars dernier. Anciennes comme nouvelles pièces ont un caractère très entraînant et s’accompagnent de paroles calembouresques relatant les évènements improbables d’un quotidien. (Marie-Ève Fortier)
Bleu Jeans Bleu – Pub universitaire
C’est à 20 h (O.K., 20 h 10) que la joyeuse bande de Claude Cobra a investi la terrasse du Pub Universitaire. En grande forme, les gars de Bleu Jeans Bleu ont interprété toutes les pièces de leurs deux albums, Haute Couture (Gold) et Franchement Wow. Le public a eu droit à de solides interprétations des plus grands succès radiophoniques du groupe (Vulnérable comme un bébé chat, Cashmere, J’te gâte all dressed et Fifth wheel), ainsi qu’à un avant-goût de leur prochain opus. La bonne humeur était contagieuse, entretenue par les anecdotes et les questions loufoques adressées aux étudiants entre chaque chanson. Le groupe s’est offert quelques clins-d’œil empruntés à des classiques par des solos des plus endiablés. L’hilarant spectacle a également été ponctué de moments tendres, tels que l’interprétation de C’est en Speedboat que je t’aime et Épile-moi le dos, lesquelles furent dédiées aux vieux couples formés pendant les premiers jours de la session. À la fin de la prestation, j’avais mal aux joues à force d’avoir trop souri. (Jean-Philippe Grenier)
Helena Deland – Grand Salon
La dernière fois que nous avons vu, la température n’était pas du côté d’Helena Deland. J’ai retrouvé l’auteur-compositrice-interprête au Grand Salon. En grande forme, avec ses acolytes Alexandre, Cédric et Marc-Antoine, elle m’a rapidement charmée par sa bonne humeur contagieuse. À la fois, plus douce dans des moments comme Baby ou encore plus rock avec Aix, je ne savais pas à quoi m’attendre en entrant dans le Grand Salon. Helena nous a réservée plusieurs nouvelles chansons à paraître prochainement sur un album et s’amusait réellement sur scène. La native de Québec a repris avec sa touche rock la chanson Dreams (originalement de Fleetwood Mac). Un énorme coup de coeur pour A Stone is a Stone jouée durant cette performance qui me donne hâte à la suite. (Marie-Ève Duchesne)
Zagata – Atrium
Tiens, entre le folk-pop tendre d’Helena Deland et le gros rock abrasif de Victime, il y a la pop vitaminée de Zagata. On va en profiter pour tendre l’oreille quelques minutes (pas plus, j’étais quand même un peu à la course). Jesse Proteau et sa bande ne réinventent peut-être pas la roue, ce n’est pas du gros folk introspectif, mais pour se déhancher dans un contexte festif, difficile de faire mieux, même si certains morceaux sont un peu plus sombres et méritent pleinement une oreille attentive. En plus des chansons qu’on a entendues à quelques reprises (en anglais), Zagata a proposé quelques nouveaux morceaux en français (yeah!). Citons Marie-Ève Fortier à propos de la « genre quatrième toune » (désolé Jesse, on ne connaît pas encore les titres par coeur) : « Ca allait jouer avec les profondeurs sombres de mon âme en me chatouilant les années 80! » Le genre de prestation qu’on était bien content de rattraper en sortant de l’Amphithéâtre HQ! (Jacques Boivin)
Victime – Salle Hydro-Québec
Le trio de Victime a lancé la soirée en grand sur la scène CHYZ avec son dance-punk déjanté. Dans la même lignée que Suuns, le groupe semble déconstruire la musique et lui donner une gueule brute. Résultat : une masse violente d’énergie presque pure qui sort des motifs rythmiques répétés de la basse, des rythmes de batterie élaborés et des effets discordants de la guitare.
La chanteuse, Laurence Gauthier-Brown, surprend par la diversité de ses intonations alors qu’elle crie, murmure, s’exclâme – tout ça en français, s’il vous plait. «Mais je vous jure que ça se danse», assure-t-elle d’ailleurs au public juste avant la fin. Et elle a raison, même si le public s’est montré un peu trop timide pour le prouver. (Marie-Ève Fortier)
Bellflower – Grand Salon
Le groupe Bellflower continuait la soirée avec indie-pop riche en textures a rapidement accroché mes oreilles. La chanteuse, Em Pompa, m’a surprise par le nombre d’instruments qu’elle jouait. Il a fallu de deux chansons pour embarquer la foule et la faire danser. Accompagnée par huit autres musiciens, l’énergie qu’ils dégageaient, nous soulevait et nous imprégnait. Impressionnant, le trio d’instruments à vents (trompettes, saxophones et flûte traversière) ponctuait joliment les chansons à grande intensité. Le groupe montréalais en a profité pour faire plusieurs chansons de son EP The Season Spell comme Cryin’ Shame et Strangers. En somme, une autre belle découverte musicale. (Marie-Ève Duchesne)
The Blaze Velluto Collection – Salle Hydro-Québec
C’était au tour de The Blaze Velluto Collection de prendre le relais. Les six musiciens ont tôt eu fait de m’impressionner par la versatilité de leur musique. Bien campé dans la vibe qu’il devait y avoir à Woodstock en 1969, le groupe de Québec a d’abord présenté des pièces qui flirtaient avec un country enjoué et dansant. On a ensuite glissé vers un rock et un folk digne des Dylan de ce monde, puis quelques pièces ont même revêtu leur plus bel habit progressif et psychédélique.
La diversité des pièces était bien rendue par l’exécution des musiciens, que ce soit en matière de choristes, de flûte traversière, de congas ou d’instruments plus traditionnels. L’énergie du groupe a tôt fait de se communiquer aux premières rangées, qui semblaient déjà connaître plusieurs titres, tirés pour la plupart de Weatherman, leur long-jeu paru en mars dernier. (Marie-Ève Fortier)
The Franklin Electric – Grand Salon
Considérant la quantité de spectacles se déroulant en même temps, il est rare qu’un groupe fait salle comble lors du Show de la Rentrée. Ce sera donc mission accomplie pour The Franklin Electric, qui aura testé la capacité maximale du Grand Salon, forçant même quelques retardataires à rebrousser chemin. C’est sur la barre des 23 heures que les quatre musiciens se sont lancés sur scène, où le chanteur Jon Matte y a entonné ses refrains pop qui ont fait vibrer le Grand Salon du début à la fin de la prestation. Aucune différence à faire entre les pièces de premier et du plus récent opus paru, tout le monde y était et battait le rythme en chantant tels des hymnes les refrains d’Unsatisfied, Old Piano ou encore Someone Just Like You. S’il fallait forcer pour trouver un point négatif (tiens, faisons-donc l’exercice) : quelques adaptations live ou quelques jams lors du spectacle auraient été fort appréciés, qui a semblé sonner en tout point comme les albums. (Anthony Fournier)
Mauves – Salle Hydro-Québec
Les vilains garnements originaires de Limoilou précédaient d’autres vilains garnements (Chocolat) et ils n’allaient pas s’en laisser imposer! Offrant, comme d’habitude, une prestation énergique, le quatuor s’est laissé aller comme si la vie de chacun des membres en dépendait. On n’a pas pu rester jusqu’à la fin (question d’attraper quelques minutes de Koriass avant d’aller se coucher… on n’a plus vingt ans), mais on a eu le temps d’apprécier les quelques chansons très Coco qu’on a entendues, dont l’échevelée J’ai tout essayé et la beatlesque Nouvelle-Calédonie. Ce n’est que partie remise, parce qu’un show de Mauves, ça te recrinque le squelette! (Jacques Boivin)
Koriass – Atrium
La scène hip-hop fait très bonne mine au Québec par les temps qui courent, et le Show de la Rentrée utilise le populaire créneau musical de grande façon pour remplir ses salles (peut-on leur en vouloir ?). C’est un Koriass early bird qui s’est présenté sur scène, devant une scène gonflée à bloc par la prestation précédente de Brown, qui a toutefois quitté la scène 20 minutes plus tôt que prévu. Problème pour Koriass ? Absolument pas. Le rappeur, aussi co-porte-parole de campagne Sans oui, c’est non! a sauté sur scène avec l’appétit du loup pour lancer succès par-dessus succès de son large catalogue musical, accompagné par un house band qui peinait à se faire remarquer (outre le batteur, qui peinait à tenir la cadence) derrière toute la place que prenait Koriass, occupé à donner une leçon de théâtre à n’importe qui voulant apprendre comment utiliser l’espace de scène. Bodysurfing, public sur scène, refrain résonnant dans l’atrium, tout y était pour la tête d’affiche du Show de la Rentrée. (Anthony Fournier)
Malheureusement, nous n’avons pas eu la chance d’assister aux prestations de Brown (trop pris à courir partout pour prendre des photos) et de Chocolat (il se faisait tard… on se reprendra dans quelques jours à Agrirock… où on ne donne pas cher de ce qui restera du Zaricot après leur passage). Somme toute, nous en avions assez vu pour constater à quel point les jeunes universitaires sont de party, même lorsque la musique est plus tranquille. On aurait peut-être apprécié que le monde lâche son hamburger pendant la prestation du pauvre Jérome Casabon, qui jouait sur une terrasse pleine, mais devant un parterre composé de vos humbles serviteurs… Heureusement que certaines personnes sont venues danser en ligne à la fin de la prestation!
À l’an prochain, même si à chaque année, on se dit qu’on est too old for that shit!