ecoutedonc.ca

ecoutedonc.ca

archives
  • Accueil
  • Site original
  • Critique : David Giguère – « Casablanca »

    Critique : David Giguère – « Casablanca »

    On dit que David Giguère n’avait rien écrit depuis la parution de son premier album, Hisser haut. Mais voilà, le comédien-chanteur a vécu une peine qui semble difficile à avaler et il a eu besoin de faire sortir le méchant. Et ça a sorti vite et bien, puisqu’il nous arrive avec un deuxième album minimaliste, introspectif, qui a peu de ressemblances avec tout ce que vous avez écouté récemment, malgré une lointaine parenté avec le matériel du groupe britannique The xx.

    David GiguèreCe savant mélange de folk, de pop et d’électro, où les paroles prennent une place considérable (après tout, cet album est un exutoire). Pas besoin de lire entre les lignes, Giguère est d’une sincérité telle qu’on ressent un petit malaise avec notre voyeurisme. Malaise ou pas, on veut savoir, on veut écouter. Payer une verre au chanteur pour qu’il se raconte et qu’il se sente mieux.

    Si j’ai parlé des xx tout à l’heure, c’est pas pour rien : il arrive souvent qu’on se retrouve dans le même genre d’ambiance dénudée, froide et étouffante. Mais plutôt que de copier les Britanniques, Giguère y met son grain de sel en y ajoutant des refrains forts, remplis d’une émotion sincère.

    Grand moment de grâce pendant Albert Prévost, magnifique, touchante. David, si on se voit, toi et moi, fais-moi penser de te faire un câlin. Pour cette chanson. Et pour le reste de ce disque.

    Touchant et unique dans notre paysage.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=7TglPrFnFL0&w=480]

    David Giguère – « Casablanca » (Audiogram)
    8/10

    Jacques Boivin

    5 mars 2014
    Albums
    8/10, Albums, Casablanca, David Giguère, mars 2014
  • Critique : Marc-Antoine Larche « Les petits effondrements »

    Critique : Marc-Antoine Larche « Les petits effondrements »

    Je suis tombé sur cet album il y a quelques jours et celui-ci mérite qu’on s’y attarde une ou deux minutes. Premier album complet de cet artiste d’origine abitibienne et réalisé par un Navet confit qui a su demeurer efficace et effacé, Les petits effondrements goûte les années 1990. L’Abitibien ne s’en cache pas, utilisant même le terme « grunge » pour décrire quelques-unes de ses chansons (non, il n’y met pas l’intensité d’un Kurt Cobain).

    Marc-Antoine LarcheÇa sent The Notwist sur Les courants d’air et Belle and Sebastian sur Les pétales sur le plancher. Y’a des relents de Sparklehorse çà et là. La reprise de L’amour est dans tes yeux (Martine St-Clair) a toute la fantaisie de cette décennie, sans toutefois atteindre l’excellence de la version de Louis-Jean Cormier (qui vous donne des frissons seul à la guitare). La deuxième moitié de l’album rappelle le groupe français Superflu avec ses arrangements minimalistes et la voix toute douce de Larche. Travail sublime des musiciens et des choristes (Navet Confit, Jipé Dalpé, Marianne Houle, Émilie Proulx et Sophie Vaillancourt) en appui à cette voix douce, calme et posée, que certains pourraient trouver monotone (vraiment?).

    À mettre dans la catégorie des growers, ces albums qui grandissent lentement, mais sûrement, au fil des écoutes.

    [bandcamp width=100% height=120 album=1391546214 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small t=6]

    Marc-Antoine Larche – « Les petits effondrements » (Indépendant)
    7/10

    Jacques Boivin

    5 mars 2014
    Albums
    7/10, Albums, Les petits effondrements, Marc-Antoine Larche, mars 2014
  • Critique : Serge Fiori – « Serge Fiori »

    Critique : Serge Fiori – « Serge Fiori »

    S’attaquer à un disque de Serge Fiori, c’est un gros morceau. Un très, très gros morceau. À cause de la vie de l’homme. À cause de la légende. À cause du simple fait qu’il s’agit de l’homme qui a composé ce qui est selon moi le plus grand album de l’histoire du rock québécois (l’Heptade d’Harmonium, une oeuvre de génie du début à la fin). Alors, quand on écoute le premier disque en 28 ans de Serge Fiori, qui porte simplement son nom, on est un peu nerveux.

    Serge FioriÉcoutez, je vais sortir le méchant tout de suite, ça va être plus facile d’écrire le reste ensuite. Parce que oui, j’ai un peu de méchant à faire sortir.

    Les paroles du premier extrait de l’album, Le monde est virtuel, m’horripilent. Rimes faciles, anglicismes inutiles. Ça m’a pris quelques écoutes avant de pouvoir me rendre au milieu de la chanson (là où ça commence à être vraiment intéressant). Je veux bien croire que les paroles sont inspirées des statuts Facebook de Fiori, il est tellement capable de mieux (comme il le montre plus loin). C’est très dommage parce que si on réussit à faire abstraction des paroles, cette chanson-là, écrite comme un clin-d’oeil à Harmonium avec l’usage de la douze cordes, des changements de rythme et des chants qui donnent des frissons, est musicalement fort intéressante.

    Autre chose : on sent que Fiori était parfois tiraillé entre le plaisir d’offrir quelque chose de nouveau et le fait qu’il sait que ses fans seront nostalgiques. C’est joli, les clins d’oeil à Harmonium, mais une des meilleures chansons de l’album, à mon avis, est Démanché, un blues-rock entraînant avec sa petite touche de soul qui vient de la chaleur des cuivres. Quand on sait que ce nouvel album pourrait ne pas avoir de suite, c’est dommage.

    C’est dommage parce que musicalement parlant, Serge Fiori est d’une beauté à couper le souffle. Fiori n’a pas perdu la main, loin de là! En fermant les yeux, on n’a aucun mal à s’imaginer Seule, une chanson touchante que Fiori a écrite pour sa mère. On avait oublié à quel point Serge Fiori a une voix magnifique. Chaude. Douce, même dans les moments les plus intenses, comme on le constate sur Jamais, qu’il chante en duo avec Monique Fauteux.

    L’album est un savant mélange de chansons folk-pop aux refrains à chanter à l’unisson et de moments plus atmosphériques et introspectifs (ce qui n’empêche pas certains moments jouissifs, comme les dernières minutes de Laisse-moi partir où les cuivres donnent un caractère grave et solennel, ni des blues moqueurs comme Zéro à dix).

    Alors qu’on connaissait Fiori surtout pour son jeu de guitare, c’est au piano qu’il opte de terminer cet album. Avec de la trompette. Et des cordes. Sur Si bien, Fiori termine sur une note optimiste. Lumineuse. Une fois l’album terminé, on se sent bien. On a même oublié les frustrations du début.

    Que cet album soit entre nos mains aujourd’hui, il s’agit déjà d’une réalisation incroyable pour Serge Fiori. Pour cette raison, nous l’en félicitons. Quant à l’album lui-même, si on l’évalue au mérite, sur la même échelle que celui de Real Estate, de Kandle ou de David Giguère plus tard cette semaine, Serge Fiori n’a absolument rien à envier. Bien des gens viennent de trouver leur trame sonore du printemps (envoyez ces gens ici, il y a tellement de bons albums folk qui peuvent accompagner ce disque, on va leur en conseiller quelques-uns).

    Vous savez quoi? C’est un excellent choix.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=QmoecCqAKKY&w=480]

    Serge Fiori – « Serge Fiori » (GSI Musique)
    8/10

    Jacques Boivin

    4 mars 2014
    Albums
    8/10, Albums, mars 2014, Serge Fiori
  • En attendant Bonnaroo, chapitre un

    En attendant Bonnaroo, chapitre un

    Bienvenue à cette nouvelle série d’articles que j’écrirai une fois par semaine jusqu’à mon retour de Bonnaroo le 16 juin prochain. Dans cette série, je prendrai le temps de vous décrire le festival, que les amateurs de musique placent dans le top cinq américain avec Coachella, Lollapalooza, Sasquatch et Austin City Limits.  Je vous parlerai du festival lui-même, des artistes qui font partie de sa programmation, des nombreux préparatifs, de mon expérience passée, de mes attentes par rapport à cette année et de ce que représente Bonnaroo par rapport aux festivals qui vous sont probablement familiers.

    Arche BonnarooLe Bonnaroo Music and Arts Festival

    Fondé à Manchester (Tennessee) en 2002 par des promoteurs désireux de reprendre le concept des mégafestivals des années 1990 (notamment ceux organisés par les jam bands tels que Phish), le Bonnaroo Music and Arts a immédiatement été un grand succès et il a su grandir sans trop en souffrir en évoluant juste assez pour ne pas perdre son âme si particulière.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=ZWPAUimefCg&w=480]

    Un nombre incroyable d’artistes de tous les horizons pop, rock, hip-hop et électro ont foulé les planches des diverses scènes disséminées à Great Stage Park, la ferme qui se transforme tous les ans à la mi-juin en ville-champignon de plus de 80 000 personnes. Parmi ces artistes, on trouve notamment Nine Inch Nails, Radiohead, Paul McCartney, Tool, The Beach Boys, Phish, My Morning Jacket, Stevie Wonder, The White Stripes, Neil Young, Pearl Jam, Tom Petty, The Dead, The Allman Brothers Band, James Brown, Wilco, Bon Iver, The Flaming Lips, Willie Nelson, Jay-Z, Bob Dylan, The Black Keys, Dave Matthews Band, Buffalo Springfield, The Police, Arcade Fire, Jack Johnson, The Strokes, The Black Crowes, Metallica, Red Hot Chili Peppers, Bruce Springsteen, Beastie Boys et Widespread Panic (ça, c’est vraiment juste un petit avant-goût). Ces artistes se produisent sur une dizaine de scènes de tailles différentes (la scène What peut accueillir plus de 80 000 personnes alors que les plus petites n’accueillent que quelques dizaines de personnes à la fois).

    Alabama ShakesLes spectacles commencent le jeudi après-midi (journée réservée aux artistes émergents – oui, le terme s’utilise aussi chez nos voisins du Sud – alors que les deux grandes scènes sont toujours fermées au public) et se terminent le dimanche après la prestation de la tête d’affiche du soir. Les têtes d’affiche ont leur prestation en soirée, vers 21 heures, et certains jouent en après-midi le dimanche. Les nuits sont remplies d’attractions spéciales où on danse et fait la fête jusqu’aux petites heures du matin. On y trouve, entre autres, les fameux Superjams, ces spectacles-événements où on donne carte blanche à un artiste, qui s’entoure de collègues de tous les horizons et offre au public une fête de la musique inoubliable. Imaginez un Belle et Bum composé d’artistes de renommée où on passe deux heures à reprendre toutes sortes de pièces, comme dans le clip qui suit, où Britanny Howard des Alabama Shakes interprète Satisfaction à la manière d’Otis Redding accompagnée de John Oates et Jim James.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=TLsxvz4jebE&w-480]

    Kenny RogersEn plus de la musique, les festivaliers peuvent assister à des spectacles d’humoristes dans une tente climatisée spécialement aménagée à cet effet. On parle de comédiens établis comme Colin Hay, Aziz Anzari ou même… Conan O’Brien. Il y a également un cinéma climatisé, des ateliers et des activités de toutes sortes. Il y a même une course de 5 km le dimanche matin pour ceux qui en sont capables!

    Je suis allé à Bonnaroo en 2012, j’ai d’ailleurs écrit à ce sujet ici et ici. J’ai été chanceux : pour ma première expérience, tout était absolument parfait, la météo, les bands, les amis… Phantogram, Alabama Shakes, Laura Marling, Fitz & The Tantrums, St. Vincent, Radiohead (clip ci-dessous), Dawes, Childish Gambino, The Roots, Red Hot Chili Peppers, Grouplove, The Beach Boys, Kenny Rogers, Bon Iver et Fun., avouez que c’est une belle brochette! Alice Cooper qui chante ses classiques à une heure du matin, Skrillex qui réveille tous ceux qui tentaient de dormir au camp à deux heures, musicalement parlant, j’ai été gâté.

    Je ne comptais pas y retourner cette année, mais quand j’ai vu la liste des artistes au programme, je n’ai pas eu le choix. La programmation est riche, diversifiée. Elle se démarque de celle d’un nombre grandissant de festivals qui offrent de plus en plus la même série d’artistes, comme s’ils étaient tous en train de se regrouper en un seul gros festival itinérant. Les organisateurs n’ont pas hésité à mettre Lionel Richie, un chanteur de charme qui a connu le sommet de la gloire dans les années 1980, en tête d’affiche de l’édition 2014 en compagnie de Kanye West, Elton John, Jack White et Vampire Weekend. Mais ça, on en parlera la semaine prochaine.

    [youtube http://youtu.be/FjCHD7c8Zec&w=480]

    Conseil de la semaine

    Gardez la spontanéité pour le moment où vous arriverez à la ferme. En attendant, n’agissez pas sur des coups de tête. Vous pourriez le regretter.

    Par exemple, j’ai acheté mes billets d’avion en toute hâte et j’ai mal planifié mes vols. En conséquence, mon vol de retour était un peu trop tôt et il était quasiment impossible d’arriver à temps à Nashville, même avec la première navette (oui, il y a une navette entre Nashville et Bonnaroo. Je vous explique ça dans une prochaine chronique).

    Voilà, c’est tout pour ce premier En attendant Bonnaroo. La semaine prochaine, on entre dans le vif du sujet et on commence à se préparer. Si vous me cherchez entretemps, je suis probablement en train d’essayer de me mettre en forme…

    Jacques Boivin

    4 mars 2014
    Albums
  • Critique : Chantal Archambault – « L’amour ou la soif – EP »

    Critique : Chantal Archambault – « L’amour ou la soif – EP »

    J’aime beaucoup Chantal Archambault. Les élans fait partie de mes albums préférés de 2013 et j’avais hâte d’entendre les cinq chansons qui composent L’amour ou la soif.

    Chantal ArchambaultAprès quelques écoutes, je comprends la talentueuse Abitibienne de vouloir partager ces chansons country-folk d’une grande sensibilité. Y’a des morceaux là-dedans qui vont devenir des essentiels du répertoire de l’artiste. Ça parle d’amour, celui qu’on vit, celui qu’on fait. Archambault se laisse aller, grave et sensuelle sur La muse ou la proie, amante houleuse sur Boire à crédit. 

    Surtout, il m’a permis de tomber amoureux d’Amour asphalte, un bijou de folk lumineux et amoureux qui sent l’été.

    Dix-neuf minutes essentielles à votre discothèque.

    [bandcamp width=100% height=120 album=2216271130 size=large bgcol=ffffff linkcol=e99708 tracklist=false artwork=small t=3]

    Chantal Archambault – « L’amour ou la soif – EP » (Indica) – Site Web
    9/10

    Jacques Boivin

    26 février 2014
    Albums
    9/10, Albums, Chantal Archambault, février 2014, L’amour ou la soif
  • Critique : Beck – « Morning Phase »

    Critique : Beck – « Morning Phase »

    Le plus sympathique des scientologues est de retour… et il est plutôt tranquille! Bah, ce n’est pas la première fois qu’il nous fait le coup de l’album folk-pop introspectif. On n’a qu’à se rappeler Sea Change, le meilleur album de son répertoire, et de loin.

    BeckBeck est excellent quand il mélange le country, le grunge et le rap. Il est capable de faire danser tout le monde en même temps. Mais c’est quand il est tranquille, une guitare à la main, qu’il est à son meilleur.

    Morning Phase reprend exactement là où Sea Change nous avait laissés. Guitare acoustique. Piano. Peu d’effets, et ceux-ci sont très subtils. Airs tristes. Beaucoup d’adieux. Quelques réflexions. Heureusement, contrairement à Sea Change, le Beck Hansen de Morning Phase est beaucoup plus optimiste et serein.

    On a donc droit à un Beck moins lourd, qui, malgré sa volonté d’exprimer des émotions très vives, a également voulu offrir autre chose qu’un vulgaire Sea Change 2 en offrant des compositions d’une grande complexité pour des pièces qui pourraient simplement être de simples guitare-voix. Écoutez Blue Moon, une des plus belles pièces de l’album, créée avec soin avec ses pièces qui semblent s’imbriquer l’une dans l’autre.

    Malgré sa grande beauté, Morning Phase peut parfois être pénible, par exemple pendant Wave, qui aurait été plus à sa place sur une bande sonore de film qu’au beau milieu d’un album déjà très tranquille. Heureusement, Don’t Let It Go nous ramène rapidement dans le droit chemin…

    Dans l’ensemble, il s’agit d’un excellent album, mais il se peut que vous ayez envie de décrocher à certains endroits. Prenez une pause, écoutez autre chose et retournez-y plus tard. Ça vaut la peine.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=WIWbgR4vYiw&w=480]

    Beck – « Morning Phase » (Fonograf/Capitol)
    8/10

    Jacques Boivin

    25 février 2014
    Albums
    8/10, Albums, Beck, mars 2014, Morning Phase
  • Critique : St. Vincent – « St. Vincent »

    Critique : St. Vincent – « St. Vincent »

    Après un disque enregistré en collaboration plus que fructueuse et réussie avec David Byrne, qui l’aura influencée plus qu’elle ne voudra l’admettre, nous avions hâte de voir ce qu’Annie Clark allait nous réserver. Jusqu’à maintenant, on peut dire que la jeune rockeuse a fait un parcours sans faute. Aura-t-elle été capable de maintenir la cadence?

    St. VincentLa réponse vient dès les premières mesures de Rattlesnake, qui raconte une expérience où elle s’est déshabillée en plein désert pour ensuite voir un serpent à sonnettes. Le rythme de la séquence du synthé est typique, Clark ne perd pas de temps et se met à chanter. Oh, ce que le travail avec Byrne a été bénéfique! En une chanson, le ton est donné et mes oreilles sont vraiment excitées.

    Tout au long des 41 minutes que dure l’album, Annie Clark s’amuse avec nos neurones en nous balançant des chansons pop et rock aux rythmes et aux sonorités variées. On aime le mordant de Birth in Reverse, la douceur de Prince Johnny, et l’explosion rock aux deux tiers de Huey Newton. Digital Witness, le deuxième simple, est toujours une des meilleures chansons pop que vous aurez entendues dans les dernières années.

    En passant, écoutez attentivement Clark chanter sur Digital Witness. C’est du bonbon. Premièrement, sa voix est superbe. Assurée. C’est presque de l’opéra rock. Sur I Prefer Your Love, c’est tout le contraire. Clark chante bas, tout doucement. C’est tendre. On ne la savait pas si délicate. Surtout que Regret attend derrière. Et que Bring Me Your Love va vous sauter au visage ensuite. Ça égratigne, la voix monte, les synthés sont lourds, le rythme accroche le pied (et le bassin, si vous avez le bonheur d’être debout). Souffle coupé. Je peux prendre un petit break?

    Ça tombe bien, Psychopath commence plutôt doucement et prend des allures de chansonnette pop. Puis embarque le refrain, on s’envole encore. C’est à coups de Ah, ha! que Clark nous séduit, cette fois-ci. Après une autre excellente pièce pop en Every Tear Disappears, Clark rechante la fin du monde dans Severed Crossed Fingers (ça a l’air de faire mal).

    Sur St. Vincent, Annie Clark est féminine sans être frêle. Sans artifices, avec son air faussement diva cachant une déesse de la guitare dotée d’un talent fou, elle est sexy sans même chercher à l’être. Elle est originale sans avoir l’air folle. Et elle est unique tout en demeurant naturelle.

    Le pire, dans tout ça, c’est qu’elle ne semble même pas avoir atteint le meilleur de sa forme.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=mVAxUMuhz98&w=480]

    Ma note :
    9/10

    St. Vincent – « St. Vincent » (Loma Vista/Republic)

    Jacques Boivin

    20 février 2014
    Albums
    9/10, Albums, février 2014, St. Vincent
  • Critique : Phantogram – « Voices »

    Critique : Phantogram – « Voices »

    Un gars, une fille qui viennent de quelque part dans l’État de New York. De la musique très atmosphérique. Une chanteuse qui s’émeut facilement. Y’en a treize à la douzaine, mais aucun n’arrive à la cheville de Phantogram, qui a vu son succès grandir lentement, mais sûrement, depuis la sortie de son premier album, Eyelid Movies.

    PhantogramNous étions très nombreux à attendre impatiemment la sortie du successeur de cet excellent premier album. Nous voilà exaucés aujourd’hui avec Voices, un album où Josh Carter et Sarah Barthel mettent leur talent à profit pour nous emmener une fois de plus dans leur univers électro-pop atmosphérique, mais rythmé.

    Si vous avez déjà entendu le premier album, vous êtes en terrain connu. Carter et Barthel ont décidé de ne pas trop s’éloigner des sentiers qu’ils ont empruntés pour Eyelid Movies. D’un côté, c’est une bonne chose, car ils ont trouvé un bon filon qui mérite d’être exploré. De l’autre, le duo a mis toute l’expérience acquise ces dernières années dans la conception de l’album. Barthel transmet beaucoup plus facilement ses émotions en affichant mieux sa sensibilité, tant par le verbe que par l’attitude. L’intensité a monté d’un cran ou deux, les basses sont plus profondes, on ressent mieux les émotions véhiculées par les enveloppes musicales crées par les synthés. Tout ça sans avoir cette impression de redite qu’on a souvent lorsqu’un artiste préfère parfaire ce qu’il sait qu’explorer des endroits où il n’est jamais allé.

    Howlin’ At The Moon est un parfait exemple de ce que j’avance. On y retrouve une ambiance familière, propre à Phantogram, mais chaque note jouée à la guitare par Carter a plus de mordant et Barthel n’a jamais autant donné la chair de poule.

    Un album qui plaira aux fans de duos gars-fille spécialisés en pop indé, mais qui sont tannés des trucs trop tranquilles de Beach House.

    [soundcloud url= »https://api.soundcloud.com/tracks/110059344″ params= »color=ff9900&auto_play=false&hide_related=false&show_artwork=true » width= »100% » height= »166″ iframe= »true » /]

    Ma note :
    7/10

    Phantogram – « Voices » (Indica)

    Jacques Boivin

    18 février 2014
    Albums
    Albums, février 2014, Phantogram, Voices
  • Critique : Jay Malinowski & The Deadcoast – « Martel »

    Critique : Jay Malinowski & The Deadcoast – « Martel »

    Oh, quel projet ambitieux que ce Martel de Jay Malinowski, que vous connaissez sûrement pour son travail comme chanteur du groupe Bedouin Soundclash. Ambitieux, mais des plus intéressants en raison de son sujet, mais aussi en raison de la façon dont il est livré.

    Jay MalinowskiPour Martel, Malinowski a laissé tomber le reggae et les influences mariachi de ses aventures passées pour mettre en musique les histoires que son grand-père lui racontait à propos d’un de ses ancêtres, Charles Martel,  un marin d’origine française. Pas besoin de vous dire qu’on nage dans un tout autre univers.

    S’entourant des cordes de The Deadcoast, les 18 chansons de Martel sont autant de ports d’escale que l’on visite les oreilles grandes ouvertes; on ne sait jamais, l’émerveillement peut venir de n’importe où, que ce soit des notes vibrantes du piano sur Donzoko Blues, du refrain redoutablement accrocheur de Patience Phipps, du choeur viril de Singapore Sling ou d’une reprise de Sloop John B (vous avez peut-être déjà entendu la version des Beach Boys).

    Si vous voulez en savoir plus sur le projet Martel, visitez le site Web www.whoismartel.com. Ça se savoure très bien en écoutant la jolie musique de l’album en même temps.

    Maudit beau projet.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=bIy-HlZSXpo&w=480]

    Jay Malinowski & The Deadcoast – « Martel » (Pirates Blend)
    8/10

    17 février 2014
    Albums
    8/10, Albums, février 2014, Jay Malinowski & The Deadcoast, Martel
  • Critique : Alexandre Désilets – « Fancy Ghetto »

    Critique : Alexandre Désilets – « Fancy Ghetto »

    Après nous avoir offert deux albums de musique pop atmosphérique très tendance, Alexandre Désilets bifurque vers une pop plus mouvante et énergique sur Fancy Ghetto, un album-crochet qui crée une dépendance dès la première écoute et qui devrait permettre à l’artiste d’atteindre enfin une renommée bien méritée.

    Alexandre DésiletsFancy Ghetto est rempli de chansons pop variées qui se distinguent de ce qu’on trouvait sur les albums précédents par leur énergie canalisée de main de maître par Désilets et François Lafontaine (réalisateur de l’album). Au lieu de faire dans la sobriété qui a marqué les premiers albums de 2014, Désilets a opté pour une instrumentation riche, des arrangements complexes, des paroles (coécrites avec Mathieu Leclerc) qui groovent et des rythmes qui font danser, et ce, dès les premières notes d’Au diable, la première chanson de l’album. Même une pièce très atmosphérique comme le délicieux Hymne à la joie a du rythme (en plus d’un petit solo de guitare très années 1980).

    Oui, au début de l’album, on pense à Nevsky, à Peter Peter et à quelques autres artistes qui ont fait dans la pop plus lumineuse ces derniers temps. Mais alors que les titres se succèdent, on découvre quelques particularités ici, quelques subtilités là et beaucoup de trucs qui mettent Désilets dans une classe à part. Seul Désilets a un Crime parfait dans son répertoire, groovy, enveloppé de synthés, qui fera claquer des doigts et taper du pied, ou un Bats-toi mon coeur au rythme effréné.

    En plus de François Lafontaine (dont le jeu de piano est mis en évidence), Désilets a recruté Olivier Langevin (qui trouve encore le moyen de faire chanter sa guitare de toutes sortes de façons), Samuel Joly et François Plante. Ah, pis tant qu’à faire et avoir Lafontaine dans les parages, pourquoi ne pas demander à Julien Sagot de se laisser aller les percussions sur Bats-toi mon coeur? Pourquoi ne pas y ajouter les voix de Marie-Pierre Arthur et d’Erika Angell (que vous connaissez en tant que chanteuse de Thus:Owls)? Et pourquoi ne pas demander à Arthur de chanter sur l’émouvante Rejoins-moi, coécrite avec un Éric Goulet particulièrement en forme?

    Le premier simple, Renégat, annonçait de belles choses pour Alexandre Désilets. Ouais, il plaçait la barre bien haute pour le reste de l’album, mais quand on l’entend presque à la fin du disque, c’était avec raison : Fancy Ghetto, c’est une bombe.

    Un album que vous pouvez apprécier en toutes circonstances. Ça se prend bien.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=uUO2zQygyN0&w=480]
    Site Web

    Alexandre Désilets – « Fancy Ghetto » (Indica)
    9/10

    Jacques Boivin

    13 février 2014
    Albums
    9/10, Albums, Alexandre Désilets, Fancy Ghetto, février 2014
Page précédente
1 … 24 25 26 27 28 … 35
Page suivante

Proudly Powered by WordPress